avril 30, 2015

Trop d'Etat tue l'Emploi; bonjour chômage ! Trop d'Etat tue l' Individu...Mort !!

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Le "Social" isme
 Sommaire:

A) Quand le gouvernement se congratule alors que le chômage monte - Par - France Tv

B) Chômage: la barre des 3,5 millions franchie. Jusqu'où ? - Le Parti Libéral Démocrate

C) Chômage : l’envolée se poursuit, les Français trinquent - novopress.info

D) Marché du travail : face à un chômage élevé, mieux cibler les politiques - Cour des Comptes

E) Il a osé le dire ! Pour François Rebsamen, reconnaître les mauvais chiffres du chômage, c’est « faire le lit de l’extrême-droite » par Alexandre Coste - marianne

F) Le chômage a encore de beaux jours en France ! par Jean-Louis CACCOMO – Le Cercle Les Echos – Economiste IAE de Perpignan – UPVD

G)  Chômage - INSEE

H) Chômage : causes et conséquences - graphseobourse

I)  Le chômage tue - par - lesechos.fr

J) En France, le chômage tue 5 fois plus que les accidents de la route - François Asselineau - Union Populaire Républicaine




A) Quand le gouvernement se congratule alors que le chômage monte

Alors que le chômage continue de progresser au mois de mars, établissant de nouveaux records, le ministre du Travail y voit "une phase d’amélioration de la tendance". Francetv info revient sur les remarques gouvernementales les plus notables.

De l'art de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Alors que le chômage est encore en hausse au mois de mars, avec 15 400 demandeurs d'emploi en plus en catégorie A, selon les chiffres publiés lundi 27 avril par le ministère du Travail, le gouvernement tente coûte que coûte de relativiser cette nouvelle progression. Une véritable gymnastique sémantique et statistique déjà vue ces derniers mois...

Mai 2014, + 24 000 demandeurs d'emploi :
"Le chômage au sens du BIT se stabilise"

En 2014, le chômage enregistre une forte hausse entre les mois d'avril et de mai : +24 800 demandeurs d’emploi en catégorie A, soit +0,7%. "Ces chiffres ne sont pas bons", concède François Rebsamen.

Mais, pour le ministre du Travail, l'échec n'est pas total. Le chômage est mesuré de différentes manières. Et, si les chiffres retenus par le ministère ne lui sont pas favorables, François Rebsamen souligne qu'il existe d'autres cadres de référence. 

"Le chômage au sens du BIT se stabilise, traduisant l’efficacité des dispositifs encourageant la formation, l’investissement et l’embauche comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et les emplois d’avenir", écrit-il.

Juillet 2014, + 9 400 demandeurs d'emploi :
"Des signes positifs sont visibles"

En juillet 2014, le chômage augmente à nouveau. Pôle emploi comptabilise 9 400 demandeurs d'emploi supplémentaires en catégorie A. Une hausse de 0,3% par rapport au mois précédent.

"Cependant, des signes positifs sont visibles", écrit le ministère du Travail, en observant que le nombre de jeunes en catégorie A diminue sensiblement. "Les efforts que le gouvernement déploie depuis deux ans ont permis de contenir la progression" du chômage, insiste-t-il. La preuve : "Au second trimestre 2012, la progression mensuelle moyenne du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A était de 18 700 ; au second trimestre 2013, de 17 200 ; au second trimestre de 2014, de 16 300."

Septembre 2014, + 19 200 demandeurs d'emploi :
"La progression mensuelle moyenne ralentit"

Entre août 2014 et septembre 2014, la France enregistre 19 400 demandeurs d'emploi de catégorie A supplémentaires. Ce n'est pas si dramatique, selon le ministre du Travail. "La progression mensuelle moyenne du chômage ralentit cependant ce trimestre : +11 400/mois, contre +16 300/mois au T2 et +14 000 au T1", écrit François Rebsamen dans un communiqué.

Et il faut laisser du temps au temps. D'après le ministre, si les résultats des mesures adoptées par le gouvernement ne sont pas encore visibles, c'est parce qu'il est encore trop tôt. 

"Les réformes ont besoin de temps pour produire leurs effets ; c’est pourquoi les mesures, comme la garantie jeunes, mises en œuvre pour insérer et qualifier les personnes peu qualifiées ou déqualifiées doivent être poursuivies et amplifiées", écrit le ministre.

Octobre 2014, + 28 400 demandeurs d'emploi :
"L'impact positif des politiques de l'emploi"

En octobre 2014, le nombre de demandeurs d'emploi augmente de 0,8% par rapport à septembre (+28 400) en catégorie A. "La hausse est plus limitée pour les plus jeunes et les plus âgés, montrant l'impact positif des politiques de l'emploi, se réjouit le ministère du Travail dans son communiqué mensuel, citant "notamment les 150 000 emplois d'avenir qui ont été signés ou les mesures en faveur des seniors".

Décembre 2014, + 8 100 demandeurs d'emploi :
"La progression ralentit"

François Rebsamen avait reconnu en octobre 2014 que le gouvernement était "en échec" sur la question du chômage. "A titre personnel, devoir annoncer chaque mois une augmentation du chômage, c’est une souffrance", avait-il déclaré. Peut-être est-ce pour cette raison que le ministre se contorsionne pour trouver des signaux encourageants.

Entre les mois de novembre 2014 et de décembre 2014, le chômage enregistre une hausse de 0,2%. Un nouvel échec, donc. Mais le ministre du Travail souligne dans un communiqué que  

"la progression ralentit : elle est deux fois inférieure à la moyenne mensuelle des douze derniers mois". "Le plein déploiement du Pacte de responsabilité et de solidarité et une amélioration de l’environnement économique, dynamiseront l’emploi en 2015", prédit-il.

Mars 2015, + 15 400 demandeurs d'emploi :
"Une phase d’amélioration de la tendance"

Après une légère embellie en janvier, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité est reparti à la hausse en février. Une tendance confirmée en mars. Qu'importe, François Rebsamen estime dans un communiqué que "le début d’année 2015 demeure une phase d’amélioration de la tendance".

"Sur les trois premiers mois de l'année, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A a avoisiné 3 000 chaque mois en moyenne. Ce rythme de progression est près de quatre fois moins élevé que celui observé en 2014 et le plus faible enregistré depuis début 2011", se targue le ministre du Travail.

A peine François Rebsamen accepte-t-il de reconnaître que cette "phase (...) ne suffit pas à obtenir, pour le moment, une baisse régulière du nombre de demandeurs d’emploi". Reste qu'il note un "signe positif : les déclarations d’embauches de plus d’un mois depuis le début de l’année progressent (+1,6% selon l’Acoss), en particulier dans les TPE [très petites entreprises]". En somme, même si le chômage continue de progresser, "les mesures adoptées commencent à porter leurs fruits", se réjouit le ministre, en guise de conclusion.






B) Chômage: la barre des 3,5 millions franchie. Jusqu'où ?
 
Le Parti Libéral Démocrate déplore la hausse continue du chômage, et condamne les propos lénifiants du ministre du travail qui voit un "encouragement" dans un chiffre mensuel un peu plus faible qu'anticipé. En 35 mois de présidence de François Hollande, 31 auront vu le chômage augmenter. Le gouvernement doit cesser de s'abriter derrière des mots, des "hausses moindres" et des "commencements d'inversion de tendance", et reconnaître l'état de catastrophe économique du pays. Il est temps de mettre sur la table bien plus que les réformettes actuelles, bricolages a minima qui ne feront que prolonger l'agonie.

Le gouvernement doit reconnaître que l'État gère bien trop de dossiers dont il ne devrait pas se mêler, qu'il le fait mal, et que l'argent englouti dans des politiques économiques et sociales inefficaces manque cruellement à l'exercice de ses fonctions régaliennes. Il doit repenser d'urgence l'administration kafkaïenne de la santé, des assurances maladie, retraite et chômage, de l'école, du financement des entreprises, de la culture, du logement qui doivent retourner dans le giron de la société civile. Le code du travail et la fiscalité doivent cesser de punir celui qui embauche ou qui réussit. Les collectivités locales doivent accompagner ces efforts de modernisation. Le cadre d'emploi des fonctionnaires doit rejoindre celui du secteur privé.

Ces changements sont sans doute idéologiquement douloureux pour la gauche, mais l'heure n'est plus à la recherche de postures pour ne pas perdre la face. Le bricolage d'un modèle social entièrement encadré par l’État, dont l'échec est chaque jour plus patent, et dont la ruine menace la stabilité du pays, n'est plus de mise. Notre gouvernement ne doit plus parler de réforme mais engager une véritable refondation. Dans le monde, des gouvernements de gauche, comme en Suède, en Australie, en Nouvelle Zélande, en Allemagne, ont osé engager cette grande transformation. Si nos dirigeants ne s'en sentent pas capables, le PLD les invite à en tirer toutes les conclusions qui s'imposent.





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C) Chômage : l’envolée se poursuit, les Français trinquent

Une fois de plus, la réalité inflige un désaveu cinglant à l’optimisme de circonstance et au volontarisme en carton-pâte de nos gouvernants. Avec 15 400 inscrits supplémentaires en catégorie A fin mars, le nombre de chômeurs n’ayant exercé aucune activité a franchi la barre des 3,5 millions. 



Triste record pour François Hollande, qui s’apprête à fêter sa troisième année à la tête de l’État et qui avait fait -et fait encore- de la lutte contre le chômage sa priorité entre toutes, nous citons :
Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l’objectif que j’ai fixé, la baisse du chômage.
En comptant l’outre-mer et les chômeurs ayant exercé une petite activité (catégories A, B, et C, celle qui correspond aux normes internationales), la France comptait en mars 5,59 millions de demandeurs d’emploi, un autre record. Le mandat de François Hollande aura vu jusqu’à présent leur nombre augmenter de 586 600. Particulièrement touchés, les seniors (+ 0,4 % sur un mois, + 8,6 % sur un an) et les chomeurs de longue durée (+1,1 % en mars, + 10,1 sur un an). Les jeunes étaient relativement épargnés ces derniers mois, cette catégorie bénficiant de nombreux dispositifs d’emplois aidés qui contribuent à les sortir des statistiques, à défaut de leur offrir un avenir. Fin de l’embellie ? Le mois de mars aura vu leur nombre augmenter de 1 %. 



Quant on sait que ce sont bien souvent les mêmes qui sont victimes du chomage et qui subissent de plein fouet les ravages de l’immigration, on ne peut que s’alarmer de cette situation
François Hollande le déclarait lui-même le 18 avril dernier à Clermont-Ferrand :
Si le chômage ne baisse pas d’ici à 2017, je n’ai, ou aucune raison d’être candidat, ou aucune chance d’être réélu.
Chiche ?




La Cour des comptes rend public un rapport consacré aux politiques en faveur du marché du travail. Dans un contexte de chômage élevé, où il apparaît essentiel de préserver l’employabilité de ceux qui sont les plus fragilisés par les évolutions économiques, ce rapport traite des politiques qui visent à faire mieux fonctionner le marché du travail : 

indemnisation du chômage, 
aides à l’insertion ou à la réinsertion et formation professionnelle des chômeurs. 

L’ensemble de ces politiques représente plus de 50 milliards d’euros de dépenses par an.



L’évolution du chômage depuis une décennie a été particulièrement contrastée. 

La première partie des années 2000 a vu le chômage baisser progressivement en France, comme dans l’ensemble des pays de l’Union européenne. A la fin 2007, alors que les demandeurs d’emploi représentaient 7,4 % de la population active dans notre pays, la perspective d’un retour au plein emploi apparaissait plus proche qu’elle ne l’avait jamais été depuis les années 1970. 

L’éclatement de la crise financière à l’été 2007 et sa propagation à l’économie réelle à partir de la fin 2008 ont entraîné un retournement de cette tendance. Le nombre de demandeurs d’emploi a ainsi fortement augmenté en 2009, dépassant 9 % de la population active en fin d’année. Stabilisé à ce niveau en 2010 à la faveur d’un léger raffermissement de la croissance économique, il est reparti à la hausse à partir de la seconde moitié de l’année 2011. Selon l’INSEE1, il devait atteindre 10,6 % de la population active à la fin 2012 (10,2 % en France métropolitaine), soit un niveau qui n’avait plus été observé depuis les années 1990. 


1) INSEE, Point de conjoncture, octobre 2012


Le chômage risque de rester durablement à ce niveau élevé.
En effet, dans un contexte économique qui ne permet pas d’entrevoir à court terme le retour à une croissance suffisante pour aboutir à des créations nettes d’emploi, l’économie française va probablement devoir faire face, au cours des prochaines années, à un taux de chômage avoisinant ou dépassant les 10 %. 

Cette augmentation du chômage a donc d’abord une origine conjoncturelle.
Les études de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) font ainsi couramment référence à une relation stable dans le temps, connue sous le nom de « loi d’Okun2 », selon laquelle un écart d’un point à la croissance potentielle entraînerait une variation moyenne de 0,5 point du chômage. Dans cette optique, l’augmentation du chômage en France, comme dans la plupart des pays de l’OCDE depuis 2009, serait à rapprocher de la faiblesse de la croissance, et sa résorption relèverait avant tout des politiques macroéconomiques. 


2) Arthur Okun (1928-1980), économiste américain, a établi, dans un article de 1962, une relation entre l’évolution du produit intérieur brut et celle du chômage.

 
Toutefois, si le niveau du chômage devait rester durablement élevé, le risque serait grand de voir le phénomène changer de nature : d’origine conjoncturelle, le chômage deviendrait progressivement structurel. 

En effet, l’éloignement durable du travail a pour conséquence de dégrader les perspectives d’emploi des personnes concernées, à la fois parce que leurs compétences se détériorent ou sont frappées d’obsolescence et parce qu’une durée longue de chômage apparait en elle-même comme un obstacle au retour à l’emploi. 

Ce changement progressif de la nature du chômage fait déjà sentir ses premiers effets dans notre pays. Il en résulte une élévation du taux de chômage structurel3, reflétant la situation dans laquelle les demandeurs d’emploi ne peuvent occuper les postes disponibles parce qu’ils n’ont pas les compétences voulues, n’habitent pas là où les postes sont offerts ou ne sont pas prêts à travailler au salaire offert. 


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Le taux de chômage structurel d’une économie est celui qui est atteint lorsque l’économie croît à un rythme égal à la croissance potentielle soit, pour la France, un niveau proche de 1,5 %.


L’OCDE estime ainsi que le taux de chômage structurel est passé en France de 8,5 % en 2007 à 8,9 % en 2011.
Dans ce contexte, il apparaît essentiel de préserver l’employabilité de ceux qui, demandeurs d’emploi ou salariés, sont les plus fragilisés par les évolutions économiques. Un tel objectif suppose de mobiliser l’ensemble des « politiques en faveur du marché du travail ». 

La notion de « politiques en faveur du marché du travail », élaborée par Eurostat à partir de 1996, recouvre « les interventions publiques sur le marché du travail visant à permettre un fonctionnement efficace de celui-ci et à corriger des déséquilibres, et qui peuvent être distinguées d’autres interventions plus générales de la politique de l’emploi dans la mesure où elles agissent de façon sélective en favorisant des groupes particuliers sur le marché du travail ». 

Ces politiques en faveur du marché du travail sont l’objet du présent rapport. Elles se caractérisent par leur ciblage sur les chômeurs inscrits auprès du service public de l’emploi, ainsi que sur les autres groupes éprouvant des difficultés pour accéder au marché du travail ou s’ y maintenir . En revanche, elles n’ intègrent pas les mesures plus générales, telles que les exonérations et allégements de cotisations sociales ou encore les mesures concernant le droit du travail. 

Le présent rapport traite donc essentiellement de l’indemnisation du chômage, des dispositifs visant à l’incitation ou à la création d’emplois et de la formation professionnelle continue. 

Il n’inclut pas, en revanche, l’accompagnement des demandeurs d’emploi par Pôle emploi. Créé par la loi du 13 février 2008, cet opérateur a fait face à la crise, alors même qu’il avait à conduire la fusion entre les services issus de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et ceux des associations pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (ASSEDIC). Dans ce contexte, il n’a pu entreprendre que récemment la modernisation de sa mission d’accompagnement des demandeurs d’emploi, qui n’a en conséquence pas encore pu être examinée par la Cour. 

Ainsi entendues, les politiques en faveur du marché du travail représentaient un montant total de financement de 50,13 Md€ en 20104


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En raison de la complexité de ces financements, qui nécessitent d’agréger des données de provenances diverses, les chiffres relatifs aux années plus récentes ne sont pas encore disponibles.


Ces politiques relèvent en France d’une pluralité d’acteurs. La collaboration entre eux ne va pas de soi dans notre pays, où la décentralisation est récente et où le paritarisme et les pouvoirs publics peinent à coordonner leurs moyens et leurs actions. Ainsi, alors que la fixation des règles relatives à l’indemnisation du chômage relève des partenaires sociaux, c’est l’Etat et son principal opérateur, Pôle emploi, qui assurent, pour l’essentiel, la conduite de la politique de l’emploi. Cet éclatement se retrouve en matière de formation professionnelle, où les régions ont reçu des compétences importantes en matière d’apprentissage et de formation des demandeurs d’emploi, tandis que les partenaires sociaux gèrent l’essentiel des financements destinés à la formation professionnelle continue des salariés. 

L’efficacité des politiques en faveur du marché du travail dépend de facteurs variés: la nature du diagnostic posé sur la situation économique, l’efficacité des dispositifs en faveur de l’emploi, leur soutenabilité financière, mais aussi la cohérence des politiques de l’emploi et de la formation professionnelle, indispensable à la sécurisation des parcours professionnels. 

Le présent rapport tient compte de ces différents aspects. Il s’appuie sur tous les travaux réalisés par la Cour concernant les politiques en faveur du marché du travail depuis 2008. Certains d’entre eux ont d’ores et déjà fait l’objet de communications publiques. C’est notamment le cas des dispositifs suivants : 
 
- les contrats de transition professionnelle (CTP) et conventions de reclassement personnalisées (CRP) (référé du 26 novembre 2010, déjà cité dans le RPA 2012) ;
- les contrats aidés (communication à la commission des finances de l’Assemblée nationale, octobre 2011) ;
- le chômage partiel (RP A 2011) ;
- les contrats de professionnalisation (RPA 2012). 


Lorsque des constats ayant déjà fait l’objet de communications antérieures sont évoqués, ils le sont avec le souci de les actualiser et d’assurer le suivi des recommandations formulées. 
 
Les principales conclusions tirées par la Cour de l’ensemble des travaux qu’elle a réalisés sont développées dans les cinq chapitres du rapport :
  • −  malgré les nombreuses mesures décidées à partir de 2008, l’évolution du chômage a été plus défavorable en France que dans plusieurs pays européens, les personnes les plus fragilisées de la population active apparaissant comme les principales victimes de la crise (chapitre I) ;
  • −  l’assurance chômage met en œuvre des règles d’indemnisation protectrices, mais son évolution financière apparaît difficilement soutenable avec la prolongation de la crise (chapitre II) ;
  • −  certains dispositifs destinés à faire face à la dégradation de la situation de l’emploi, comme le chômage partiel ou les contrats aidés, affichent une efficacité insuffisante (chapitre III) ;
  • −  le ciblage des dispositifs sur ceux qui en avaient le plus besoin n’a pas été satisfaisant (chapitre IV) ;
  • −  les mesures prises pour pallier les conséquences de la multiplicité des acteurs des politiques de l’emploi et de la formation professionnelle n’ont pas eu les effets escomptés (chapitreV). 


Conclusion générale
Le présent rapport souligne les faiblesses du dispositif français d’intervention en faveur du marché du travail. Souvent anciennes, elles ont été accusées par la crise qui a éclaté en 2008. De ce fait, en dépit de réformes nombreuses conduites au cours de ces dernières années, ce dispositif reste largement inadapté à un contexte de chômage élevé et durable. 

Les conditions de son financement apparaissent de plus en plus fragiles, tandis que les mesures sur lesquelles il repose ne sont pas de nature à enrayer la progression du chômage et sont insuffisamment orientées vers ceux qui en auraient le plus besoin. 

Ainsi, alors que l’assurance chômage n’indemnise qu’une moitié des demandeurs d’emploi, elle se caractérise, pour ses bénéficiaires, par un taux de remplacement, en moyenne plus élevé (en particulier pour les salaires les plus importants) que dans la plupart des autres pays européens. 

Par ailleurs, le système d’indemnisation des intermittents du spectacle pèse très lourd dans le déficit du régime d’assurance chômage, au bénéfice de seulement 3 % des demandeurs d’emploi. 

Ces situations, ainsi que l’aggravation du chômage, sont à l’origine d’une très forte augmentation de la dette de l’Unédic qui est passée, entre 2011 et 2012, de 11 à 13,7 Md€. 

Des réponses urgentes et appropriées devront être trouvées dans le cadre de la renégociation de la convention d’assurance chômage, qui aura lieu fin 2013. 

Les conséquences économiques et sociales d’une telle situation ne doivent pas être sous-estimées. Pour les salariés, particulièrement les moins qualifiés et ceux qui travaillent dans les PME, un passage prolongé par le chômage peut signifier une perte de contact avec l’emploi ou à tout le moins une expérience durable de la précarité. 

La Cour estime devoir alerter l’ensemble des acteurs concernés, Etat, régions et partenaires sociaux, et souligner la nécessité d’une inflexion dans la conduite des politiques du marché du travail. Face à une situation économique inédite, les solutions traditionnelles ne sont plus adaptées et les changements nécessaires concernent autant les dispositifs que la façon dont ils sont pilotés par les acteurs de la politique de l’emploi et de la formation professionnelle. 

L’analyse de la Cour conduit à des recommandations propres à améliorer la « résilience » du marché du travail face à la crise et à limiter le coût économique et social de cette dernière. 

A cette fin, il apparaît urgent d’améliorer la pertinence et la réactivité du dispositif face à un environnement qui a beaucoup évolué. Dans le même temps, l’ équilibre financier du régime d’ assurance chômage doit être assuré dans la durée sans que soit perdue de vue la situation des actifs les plus fragiles du fait de leur faible qualification. La négociation d’un futur régime d’assurance chômage ne peut être disjointe de l’orientation qui vient d’être prise par l’Etat et les partenaires sociaux dans le cadre de la convention pluriannuelle de Pôle emploi tendant à concentrer les moyens sur les demandeurs les plus en difficulté. Cette orientation, si elle permet un reclassement plus rapide, est la voie la plus sûre pour maîtriser les coûts du régime. 

C’est la raison pour laquelle il est également urgent de cibler l’ensemble des autres mesures sur les publics qui en ont le plus besoin. L’analyse faite dans ce rapport souligne la difficulté d’un tel ciblage en période de crise. Elle montre aussi que l’orientation d’une partie significative des moyens consacrés à l’emploi et à la formation professionnelle au bénéfice des plus fragiles suppose une action conjointe des partenaires sociaux, de l’Etat et des régions. 

Certaines des recommandations impliquent des financements ou des moyens humains spécifiques. Ils devront être, dans le contexte d’une gestion rigoureuse des finances publiques, évalués au plus juste et financés par redéploiement. 

Ces changements ne pourront être obtenus que s’ils s’accompagnent d’une meilleure coordination entre ces acteurs des politiques de l’emploi, mais aussi avec les grands opérateurs: Pôle emploi, les organismes paritaires collecteurs agréés et les principales composantes du système de formation (éducation, universités, organismes consulaires), dont les efforts sont aujourd’hui trop dispersés et empêchent la mise en œuvre de politiques suffisamment concertées et cohérentes. 

La réorganisation des instances de coordination existantes devra prendre en compte la nécessité d’un rapprochement aussi étroit que possible des modes de décision applicables aux politiques de l’emploi et de la formation professionnelle, leur bonne articulation étant essentielle pour assurer la sécurisation des parcours professionnels. 

Les processus de décision en matière de formation et d’emploi sont souvent paralysés par la complexité inhérente aux situations de cofinancement et de codécision. Quels que soient les progrès qui pourraient être faits en clarifiant les blocs de compétences dans le cadre d’une nouvelle étape de la décentralisation, c’est en limitant au juste nécessaire les situations de partage de la décision et du financement et en identifiant des chefs de file que l’on rendra son dynamisme à la politique conjointe de la formation et de l’emploi. 

Le présent rapport n’avait pas pour objet de traiter du coût du travail ni de l’évolution de l’organisation du droit du travail. Pour autant il est essentiel de souligner combien ces questions sont liées à celles traitées ici : le financement de la protection sociale et l’évolution de son assiette rejoignent l’équilibre du régime d’assurance chômage. 

Par ailleurs, la crise a accentué le caractère inégalitaire du fonctionnement du marché du travail français. La nature du chômage en a été profondément affectée : la réticence à embaucher dans l’emploi stable a pénalisé les jeunes dont le chômage est élevé et dont près de la moitié ne peut accéder aujourd’hui qu’aux formes précaires de l’emploi. Elle a aussi pénalisé les séniors qui sont souvent les victimes des réductions d’effectifs. Ces situations ne trouveront probablement pas de solutions sans des évolutions du droit du travail concertées entre les partenaires sociaux. 

Les transformations nécessaires, sur des questions aussi sensibles et aussi débattues, ne se feront pas sans un débat public, débat que le Gouvernement a engagé, notamment avec la conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012. C’est à ce débat que la Cour, s’appuyant sur les nombreux travaux qu’elle a conduits au sujet des politiques du marché du travail au cours des dernières années, a souhaité contribuer par le présent rapport. 



et par thématiques:


Le pilotage et le suivi des allègements généraux de cotisations sociales patronales sur les bas salaires

La Cour des comptes a rendu public, le 21 avril 2015, un référé sur le pilotage et le suivi des allègements généraux de cotisations sociales patronales sur les bas salaires, en tant qu'instruments de la politique de l'emploi. Les allègements généraux de cotisations sociales patronales ont bénéficié en 2013 à 1,49 million d'employeurs et ont concerné 10,65 millions de salariés, pour un coût total de 20,64 Md€. La Cour estime indispensable que le pilotage, le suivi et l'évaluation de ces allègements permettent d'en appréhender plus précisément les effets en termes d'emplois, de salaires et de réallocations entre secteurs et branches professionnelles. Son enquête montre, à cet égard, que des marges de progression existent. La Cour formule deux recommandations.  

 





E) Il a osé le dire ! Pour François Rebsamen, reconnaître les mauvais chiffres du chômage, c’est « faire le lit de l’extrême-droite »


Invité au micro de France Info, le ministre du Travail et de l’Emploi a avancé une bien curieuse justification pour persuader les auditeurs que les nouveaux mauvais chiffres du chômage étaient, en fait, un signe « encourageant » : prétendre le contraire, donc dire la vérité, ce serait faire « le lit de l’extrême droite »…

François Rebsamen était l’invité de l’interview politique de France Info. Jean-François Achilli a donc profité de l’occasion pour interroger le ministre sur le rachat du groupe de logistique lyonnais Norbert Dentressangle par la société américaine XPO Logistics. 

« Encore une entreprise française absorbée par un concurrent étranger », constate l’animateur. « Il est question de maintenir les 42 000 emplois pendant 18 mois. Ah bon. Et on a envie de dire, et le 19e, il se passe quoi ? » 

« C’est un engagement sur 18 mois, on va voir comment les choses vont évoluer mais c’est un engagement ferme et je le prends comme un engagement », répond le ministre en une spectaculaire tentative de placer le plus de fois possibles le mot « engagement » dans une seule phrase. « Donc il faut aussi se féliciter que derrière le rachat il puisse y avoir l’annonce d’un maintien de l’ensemble des emplois pour 18 mois. Et j’espère plus, on verra cela d’ailleurs. »

Les employés de Norbert Dentressangle n’ont plus qu’à espérer, eux aussi… Mais qu’ils soient ici rassurés, les raisons de garder la foi dans ce gouvernement son nombreuses. Par exemple, cette promesse d’inverser la courbe du chômage est renouvelée :  

« L’objectif qu’a fixé le président de la République, c’est de faire diminuer le nombre de chômeurs. Et nous allons y arriver. »

Quid de la réalité qui vient démentir ces belles paroles ? Car derrière ce volontarisme régulièrement claironné, de vilains chiffres du chômage  sont tombés hier qui démontrent un nouveau record du nombre d’inscrits à Pôle Emploi. Le journaliste se demande alors comment le ministre peut trouver là le moindre indicateur de réjouissance. 

« François Rebsamen, vous avez fait preuve de… Allez on va dire de créativité… Pour nous faire avaler la pilule du chômage : vous avez vu un signe « encourageant » dans le record du mois de mars (la barre des 3,5 millions de chômeurs franchie). Pourquoi ne pas dire tout simplement : « C’est pas bon », « Ca ne va pas » ? »

Ben oui tiens, pourquoi ? Attention, le réponse de François Rebsamen vaut sont pesant de cacahuètes : « On peut toujours se complaire dans une sorte de défaitisme, de déclinisme, de pessimisme… Et faire ainsi – c’est le cas de ceux qui le font, souvent – le lit de l’extrême droite. »  Accordons au ministre de l'emploi qu'il possède une bonne dose de créativité dans cette façon de justifier la nécessité de systématiquement nier la réalité. Osons l'insolence : ce ne serait pas plutôt de claironner qu’il y a partout des « clignotants qui s’allument » quand les Français constatent bien, au quotidien, que la situation en matière d’emploi va de mal en pis, qui ferait plutôt le fameux « jeu du Front National » ?

« Le premier trimestre 2015 marque une des plus faibles progressions depuis quatre ans », poursuit, imperturbable, François Rebsamen. 

Le problème, c’est que pour parvenir à cette heureuse conclusion, comme l’a démontré Le Figaro, le ministre jongle avec les indicateurs : cela permet de montrer une belle courbe ascendante, à l’image de celle promise par François Hollande en matière de demandeurs d’emploi…

On terminera avec le rapport réalisé par France Stratégies qui laisse entrevoir une embellie sur le marché de l’emploi en… 2022 ! « C’est pas un peu loin, 2022 ? », se gausse comme de juste Jean-François Achilli. « Chaque année arrive sur le marché de l’emploi entre 750 000 et 780 000 personnes », élude François Rebsamen, plus soucieux de faire une nouvelle démonstration de prestidigitation que de répondre directement à la question.

 « Et il y a de plus en plus de départs en retraite. Il y en avait 400 000 au début des années 2000, il y en a presque 600 000 aujourd’hui. Mais les 600 000 personnes qui partent en retraite ne sont pas automatiquement remplacées. » 

« Le rôle du ministère, c’est de préparer ces personnes, ces postes, avec la formation, afin qu’il y ait une adaptation, la meilleure possible, entre les postes qui sont libérés, les départs à la retraite, et les personnes qui arrivent sur le marché du travail. » 

On se réjouit de toute l’énergie que met le gouvernement à préparer sa relève !

Alexandre Coste


F) Le chômage a encore de beaux jours en France !

Le chômage structurel, qui ronge notre pays depuis trente ans, est un véritable cancer, mais on n’a jamais soigné un cancer avec de l’homéopathie, des médecines parallèles ou des infusions. À défaut de ne jamais poser le bon diagnostic, on risque de ne jamais résoudre le problème. Et le problème est devenu trop grave pour ne plus dire les choses.

Hier soir, sur le journal télévisé de France 2, était diffusé un reportage sur les quartiers. À la fin, le journaliste concluait le reportage en affirmant que « l’on n’aurait jamais la paix sociale dans les quartiers tant que les jeunes ne trouveront pas du travail ». Hélas, une part grandissante des jeunes considère que cela ne sert à rien de faire des études, car ils seront chômeurs. Ils ne se doutent même pas qu’ils seront précisément chômeurs, car ils n’auront pas étudié.

En fait, cette simple phrase du journaliste, qui semble traduire une évidence, est porteuse d’un terrible contresens. Plus une société se développe et plus les besoins se multiplient d’une façon telle que la demande de travail est quasiment infinie. Dans son temps, Jean de La Fontaine, dans la fable « le laboureur et ses enfants », concluait que le travail était le fond dont on manque le moins. Il avait bien raison : on peut manquer de ressources naturelles, on peut manquer d’argent, mais on ne manquera jamais de travail. En fait, l’existence même du chômage prouve qu’une partie de la population disponible n’est pas employée. Faut-il en conclure qu’il y a donc trop de travail ? Évidemment non !

C’est pourtant ce que considèrent les gouvernements qui pensent lutter contre le chômage en réduisant le temps de travail (35 heures, abaissement de l’âge de la retraite) ou en excluant les immigrés ou les femmes du marché du travail. C’est pourtant une hérésie économique qui révèle non seulement une profonde ignorance des lois économiques (ce qui est grave), mais aussi de la nature humaine elle-même (ce qui est dangereux).

Le problème du chômage français ne vient pas du fait qu’il y aurait trop de travail, mais du fait qu’il n’y a pas assez d’emplois.

Or, ce sont les entreprises qui offrent des emplois. S’il n’y a donc pas assez d’emplois en France, c’est qu’il n’y a pas assez d’entreprises. En fait, tout notre système institutionnel (social, fiscal et réglementaire) est hostile à la démographie des entreprises.

Par ailleurs, pour que les travailleurs occupent les emplois disponibles, encore faut-il qu’ils soient porteurs des qualifications et compétences qui ont une valeur économique sur le marché du travail. Or, sur le marché du travail, c’est la fixation libre des salaires qui permet de mesurer la valeur économique de ces compétences.

En France, l’imposition d’un salaire minimum tend à surévaluer la valeur économique des plus faibles qualifications, entraînant leur excédent (chômage). De l’autre côté, la baisse des salaires les plus élevés, au nom de la redistribution, tend à sous-évaluer la valeur économique des plus hautes qualifications au risque de les raréfier (pénurie). Ainsi, notre système de redistribution engendre la coexistence structurelle d’un chômage massif et d’une pénurie de personnel.

Enfin, pour que le travailleur puisse acquérir les compétences nécessaires à son insertion professionnelle, il faut que le système de formation soit performant, donc étroitement articulé aux besoins des entreprises, ce qui est loin d’être le cas en France.

On le voit, les causes du chômage structurelles sont clairement identifiées : un système institutionnel hostile à la démographie des entreprises, une redistribution des revenus qui fausse le vrai prix du travail et un système de formation défaillant.

Plus précisément, le fort taux de chômage, frappant les jeunes, traduit les défaillances d’un système éducatif (échec scolaire, échec en premier cycle universitaire alors que les taux de réussite au bac dépassent les 80 %) qui n’est plus adapté aux exigences du système de formation professionnelle. Le plus inquiétant est qu’un nombre croissant de jeunes Français trouve qu’il est trop dur pour eux de travailler dans les secteurs comme le tourisme, le commerce, la finance, la médecine ou la recherche scientifique. Pourtant, les besoins sont tellement importants dans ces secteurs que l’on est obligé de recourir à des étudiants étrangers.

Pendant ce temps, nos experts en « société des loisirs » ou nos apôtres de la « fin du travail » ont fait croire à notre jeunesse que le travail était une valeur dépassée. Elle en paie aujourd’hui les frais. On peut démocratiser à l’infini l’accès au savoir, mais les processus d’acquisition des savoirs (qui se transforment ainsi en compétences) nécessitent des efforts et une discipline qui ont peu à voir avec la logique démocratique.

Finalement, depuis trente ans, aucun gouvernement ne s’est jamais véritablement attaqué au problème du chômage, préférant un traitement social de la question qui revient à gérer la pénurie et à exclure les gens du monde du travail. La gauche a même eu le cran de dire qu’elle avait tout essayé en ce domaine, rejetant la responsabilité sur la crise. Mais aucune crise ne dure trente ans !

Ainsi, une petite phrase anodine d’un journaliste, à une heure de grande écoute, est révélatrice des confusions qui minent le débat sur le chômage, nous empêchant d’agir réellement. Hélas, l’économiste ne peut passer son temps à corriger ces contresens qui sont diffusés à longueur de journée sur les antennes. Pourtant, ce sont ces idées reçues qui vont façonner l’opinion publique après laquelle s’efforcent de courir tous nos dirigeants. Dans cette perspective, le chômage en France a encore hélas de beaux jours devant lui. Mais quand on ne guérit pas un cancer, on en meurt…

par Jean-Louis CACCOMO

G)  Chômage - INSEE
Selon l'enquête Emploi, en 2013, 2,8 millions de personnes sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) en France métropolitaine. Après avoir progressivement reflué en 2010, puis début 2011, le chômage était reparti à la hausse en 2012. Au premier trimestre de 2013, le taux de chômage a très légèrement augmenté, puis il a retrouvé son niveau de fin 2012 et s'est stabilisé en fin d'année. En moyenne annuelle, le taux de chômage s'établit à 9,8 % de la population active de 15 ans ou plus en 2013, contre 9,4 % l'année précédente. Par ailleurs, 1,3 million de personnes recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles, ou souhaitent travailler mais ne recherchent pas d'emploi, qu'elles soient disponibles ou non. Elles ne sont pas comptabilisées comme chômeurs et forment ce qu'on appelle le « halo » autour du chômage.

Le taux de chômage progresse dans les trois principales classes d'âge. Il augmente respectivement de 0,4 point et 0,6 point chez les 25-49 ans et les 50-64 ans. La très légère hausse de 0,3 point chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans ne reflète pas la dynamique infra-annuelle. En effet, après avoir atteint un pic fin 2012 (25,3 %), le taux de chômage des jeunes a baissé tout au long de l'année 2013 pour revenir à 22,7 % au quatrième trimestre de 2013. En moyenne annuelle, le taux de chômage des 15-24 ans s'établit à 23,9 % en 2013 alors que celui des personnes de 25-49 ans atteint 9,1 % et celui des 50 ans ou plus 6,5 %, niveau comparable à celui de 1999. Cette grande différence traduit en partie la spécificité des moins de 25 ans sur le marché du travail dont un grand nombre poursuit des études sans travailler à côté, et n'est donc pas comptabilisé dans la population active.

En 2013, le taux de chômage augmente en moyenne annuelle un peu plus fortement pour les hommes que pour les femmes (respectivement + 0,6 et + 0,4 point). De plus, le taux de chômage des hommes est désormais supérieur à celui des femmes (10,0 % contre 9,7 %). Les ouvriers et employés restent les catégories sociales les plus touchées par le chômage. Ainsi, le taux de chômage des ouvriers est presque quatre fois plus élevé que celui des cadres et celui des employés l'est deux fois et demie plus.

La part des chômeurs de longue durée est quasiment stable en 2013. Elle s'établit à 40,4 % et progresse de 0,1 point contre - 0,9 point en 2012. Elle est beaucoup plus élevée pour les séniors (50 ans ou plus) que pour les autres tranches d'âge. Comme l'année précédente, l'ancienneté moyenne au chômage est de 14 mois.

En 2013, l'Union européenne compte 26,1 millions de chômeurs. Le taux de chômage s'établit dans l'UE à 11,0 % de la population active. Il culmine à 27,5 % en Grèce, suivie de l'Espagne (26,2 %), tandis que l'Autriche et l'Allemagne affichent les taux les plus faibles (respectivement 5,0 % et 5,4 %). Le taux de chômage en France se situe légèrement en deçà de la moyenne européenne.

Taux de chômage par sexe et âge
en %
1990 (r) 2000 (r) 2010 (r) 2013
r : données révisées.
Note : données en moyenne annuelle.
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquêtes Emploi.
Hommes 6,0 7,0 8,7 10,0
15 à 24 ans 13,0 15,1 22,2 23,7
25 à 49 ans 5,0 6,3 7,7 9,2
50 à 64 ans 4,5 5,4 5,5 6,8
65 ans ou plus 0,2 0,0 2,3 2,4
Femmes 9,7 9,5 9,1 9,7
15 à 24 ans 17,6 17,3 23,0 24,2
25 à 49 ans 8,7 9,3 8,4 9,1
50 à 64 ans 6,2 6,0 5,6 6,5
65 ans ou plus 0,4 0,0 2,6 2,8
Ensemble 7,6 8,1 8,9 9,8
15 à 24 ans 15,1 16,1 22,6 23,9
25 à 49 ans 6,6 7,7 8,0 9,1
50 à 64 ans 5,2 5,7 5,5 6,7
65 ans ou plus 0,3 0,0 2,4 2,6

Nombre de chômeurs
en milliers
1980 (r) 1990 (r) 2000 (r) 2010 (r) 2013
r : données révisées.
Note : données en moyenne annuelle.
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquêtes Emploi.
Hommes 509 841 994 1 288 1 486
Femmes 709 1 048 1 140 1 217 1 327
Total 1 218 1 889 2 134 2 505 2 813

Durée et circonstances du chômage
2012 (r) 2013
nd : donnée non disponible.
r : données révisées.
1. Proportion calculée sur l'ensemble des chômeurs pour lesquels on sait calculer l'ancienneté. On fait l'hypothèse que les chômeurs dont l'ancienneté est inconnue ont des anciennetés de chômage comparables aux autres.
Note : données en moyenne annuelle.
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquêtes Emploi.
Ancienneté moyenne de chômage (en mois)
Ensemble 13,8 14,0
Hommes 14,2 14,5
Femmes 13,2 13,4
Personnes au chômage depuis un an ou plus1 (en %)
Ensemble 40,3 40,4
15 à 24 ans 28,5 27,3
25 à 49 ans 40,1 40,6
50 ans ou plus 57,7 56,4
Hommes 41,0 40,9
Femmes 39,5 39,9
Circonstance de la recherche d'emploi (en %)
Fin d'emploi à durée limitée 45,3 nd
Licenciement 18,0 nd
Démission 7,5 nd
Autres circonstances (dont non-réponse) 29,2 nd
 
Taux de chômage selon la catégorie socioprofessionnelle ou le diplôme
en %
1990 (r) 2000 (r) 2010 (r) 2013
r : données révisées.
Note : données en moyenne annuelle.
Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.
Source : Insee, enquêtes Emploi.
Catégorie socioprofessionnelle
Cadres 3,2 3,8 3,7 3,9
Professions intermédiaires 3,6 4,7 4,6 5,2
Employés 8,6 9,0 8,9 10,0
Ouvriers 9,6 9,5 12,8 14,6
Diplôme
Sans diplôme ou CEP 10,5 12,5 15,2 16,8
Brevet des collèges, CAP, BEP 7,2 7,8 9,4 10,9
Baccalauréat 5,4 6,9 8,5 10,1
Bac + 2 3,4 4,3 5,1 5,7
Diplôme supérieur 3,7 5,7 5,3 6,1
Ensemble 7,6 8,1 8,9 9,8
 

Chômage dans l'Union européenne en 2013
 
Nombre total de chômeurs en milliers Évolution 13/12 en milliers Taux de chômage
Hommes en % Femmes en % Ensemble en %
Note : données en moyenne annuelle.
Champ : personnes de 15 à 74 ans.
Source : Eurostat.
Allemagne 2 182 -42 5,5 4,9 5,2
Autriche 215 26 4,9 4,9 4,9
Belgique 417 48 8,7 8,2 8,4
Bulgarie 436 26 13,9 11,8 13,0
Chypre 69 17 16,6 15,2 15,9
Croatie 318 18 17,7 16,8 17,3
Danemark 202 -17 6,7 7,3 7,0
Espagne 6 051 240 25,6 26,7 26,1
Estonie 59 -9 9,1 8,2 8,6
Finlande 219 12 8,8 7,5 8,2
France 3 010 152 10,3 10,2 10,3
Grèce 1 330 135 24,5 31,4 27,5
Hongrie 441 -32 10,2 10,1 10,2
Irlande 282 -34 15,0 10,7 13,1
Italie 3 113 369 11,5 13,1 12,2
Lettonie 120 -35 12,6 11,1 11,9
Lituanie 172 -25 13,1 10,5 11,8
Luxembourg 15 2 5,6 6,2 5,9
Malte 12 1 6,5 6,3 6,4
Pays-Bas 600 131 7,1 6,3 6,7
Pologne 1 793 44 9,7 11,1 10,3
Portugal 855 19 16,3 16,6 16,4
Rép. tchèque 370 3 5,9 8,3 7,0
Roumanie 653 26 7,7 6,3 7,1
Royaume-Uni 2 441 -93 8,0 7,1 7,6
Slovaquie 386 8 14,0 14,5 14,2
Slovénie 102 12 9,5 10,9 10,1
Suède 411 8 8,2 7,9 8,0
Union européenne 26 270 1 005 10,8 10,9 10,8

Le Cnefop (Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelle) a été officiellement installé vendredi 28 novembre, en présence de François Rebsamen. L’organisme est présenté comme un acteur supplémentaire dans la lutte contre le chômage. Les explications du ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, qui revient également sur l’augmentation du nombre d’inscrits à Pôle emploi en octobre au micro de CourrierCadres.com (http://www.courriercadres.com)

Pour en savoir plus

  • « Le chômage augmente au 3e trimestre 2014 », Informations rapides n° 279, Insee, décembre 2014.
  • « Le taux de chômage à 11,5 % dans la zone euro - à 10,1 % dans l'UE28 », Communiqué de presse n° 166, Eurostat, octobre 2014.
  • « Une photographie du marché du travail en 2013 », Insee Première n° 1516, septembre 2014.
  • « Conjoncture de l'emploi et du chômage au 4e trimestre 2013 », Dares Analyses n° 029, Dares, avril 2014.

H) Chômage : causes et conséquences

LE CHÔMAGE EN FRANCE

Actuellement, le chômage en France est un chômage de masse : le taux de chômage (nb de chômeurs/population active ) est toujours supérieurs à 8%. De plus la durée du chômage s’allonge (>15 mois).
Les catégories les plus touchées sont les jeunes et les femmes.
Le diplôme « protège » du chômage : plus on est diplômé, plus le taux de chômage diminue.
On constate le développement d’un chômage déguisé :
Emplois précaires : temps partiel subi, intérim, CDD à répétition …
Stages, emplois jeunes, CES, etc…

Causes du chômage

L’OFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL

– a – L’offre de travail augmente

La population active (Personnes pouvant et voulant travailler) ì
  • Pour des raisons démographiques : Arrivée sur le marché de l’emploi des baby-boomers
  • Pour des raisons sociologiques : dvpt du travail féminin

– b – La demande travail diminue

En partie à cause de la mécanisation et de l’informatisation (substitution du Capital au Travail).
On assiste aussi à un phénomène de délocalisation.
Rq : ces phénomènes détruisent de l’emploi dans un premier temps, mais en créent également dans de nouveaux secteurs (fabrication des machines, conception des logiciels, maintenance, etc.)

EXPLICATIONS DES THÉORICIENS ÉCONOMIQUES

– a – Les libéraux

La marché du travail devrait fonctionner exactement comme les autres marchés : ajustement de l’offre et de la demande par les prix.
Or le travail est encadré par la législation (en particulier le SMIC), ce qui fausse le marché.
Le prix du travail tel qu’il est fixé engendre un excès d’offre sur la demande.
La dérégulation du marché du travail (en particulier la suppression du SMIC) permettrait donc la suppression du chômage.

b – Les keynésiens

L’économie est en crise à cause d’une demande insuffisante.
Pour relancer la consommation, donc l’économie, il faut augmenter les salaires.

– c – Les marxistes

C’est la nature même du système qui crée le chômage : la tendance du capitalisme est de remplacer la main-d’œuvre par le capital pour augmenter le profit. Ceci se fait forcément au détriment de l’emploi.
De plus l’existence du chômage est une bonne chose pour les patrons, car elle engendre la baisse du coût du travail : Marx parle de « l’armée industrielle de réserve »
La solution au chômage pour les marxistes passe donc par un changement de système économique, voire un changement de régime.

Conséquences du chômage

1) CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES

Baisse de la consommation :
  • Les chômeurs consomment moins
  • Les autres consommateurs aussi par anticipation : ils repoussent leurs achats, en particulier d’équipement (maisons, voiture, électroménager) par peur d’être eux aussi touchés par le chômage.
Déficit des organismes de protection sociale (Sécurité sociale, …) :
  • Manque à gagner (ces organismes sont en majeure partie financés par les revenus du travail.°
  • Indemnisation du chômage

 

2) CONSÉQUENCES SOCIALES

La première conséquence du chômage est bien entendu la perte de revenu pour le chômeur.
La perte de l’emploi peut être le début de la spirale de l’exclusion Perte de revenu => perte du logement=> isolement (plus de soutien familial)=> clochardisation => toxicomanie=> délinquance
Il faut noter également l’impact psychologique de la perte d’emploi, dans une société où le travail est perçu comme une valeur primordiale
I)  Le chômage tue
Près de 600 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage observée en France entre 2008 et 2010, selon une étude conduite par des chercheurs de l’Inserm, qui précisent qu’aucun lien de cause à effet ne peut être déduit de ces résultats.
 
Le taux de décès par suicide augmente avec le taux chômage, selon une étude publiée mardi. « Entre 2000 et 2010 en France, le taux de chômage est significativement et positivement associé au taux de suicide », estiment les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui signent cette étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

Lorsque le taux de chômage augmente de 10%, le taux de suicide (nombre de décès par suicide rapporté à la population) progresse en moyenne de 1,5% pour l’ensemble de la population de plus de 15 ans. L’association entre chômage et suicide apparaît plus marquée pour les hommes de 25 à 49 ans: la hausse de 10% du taux de chômage s’accompagne par une hausse de 1,8% à 2,6% du taux de suicide.

Caractère statistique et « observationnel » de l’étude

Mais les chercheurs soulignent le caractère statistique et « observationnel » de leur étude : « aucun lien » de cause à effet entre chômage et suicide au niveau des individus « ne peut être déduit à partir de ces résultats ».

La causalité du chômage sur le suicide reste en effet « débattue » car plusieurs « facteurs de confusion » peuvent entrer en jeu. Par exemple, des troubles psychiatriques chez une personne peuvent être se traduire à la fois par un risque accru de chômage et de suicide, expliquent les chercheurs.

Taux de suicide plus élevé que la moyenne européenne

Si on retient l’hypothèse qu’il existe bien un lien de cause à effet entre chômage et suicide alors, selon l’étude, « le nombre de suicides attribuables en France à la hausse du chômage entre 2008 et 2010 » peut être « estimé à 584 » (par rapport au nombre de suicides si le chômage était resté stable au niveau de fin 2007).

D’après l’Observatoire national du suicide, la France possède un des taux de suicide les plus élevés d’Europe avec un décès sur 50 attribué à un suicide. En 2011, 11.400 morts par suicide ont été enregistrées en France métropolitaine, selon un rapport publié en novembre par l’Observatoire, un organisme public créé en 2013 et dépendant du ministère de la Santé.
Comme dans les autres pays, on compte trois fois plus de décès par suicide chez les hommes que chez les femmes : en moyenne 27,7 décès pour 100.000 habitants chez les hommes et 8,1 chez les femmes.

lesechos.fr











J) En France, le chômage tue 5 fois plus que les accidents de la route

Une étude de l’INSERM révèle que le chômage a provoqué un surcroît d’environ 584 suicides en 3 ans (2008 – 2010) et une surmortalité comprise entre 10 et 20 000 décès.

Selon une étude tout-à-fait officielle de l’Institut national pour la santé et la recherche médicale (Inserm) publiée – on se demande bien pourquoi – dans la revue « International Archives of Occupational and Environmental Health », la hausse du chômage en France. aurait provoqué un surcroît de près de 200 suicides par an de 2008 à 2010.

Le modèle statistique de l’INSERM a en effet permis d’estimer, de façon statistiquement fiable, à 584 le nombre de suicides en excès attribuable aux variations du taux de chômage pendant la période 2008-2010, par rapport au nombre de suicides attendu si le taux de chômage était resté stable à partir du dernier trimestre 2007.

Outre les suicides, le chômage provoque également une mortalité accrue chez les hommes, du fait d’une montée de la consommation d’alcool et du tabagisme pour lutter contre le stress, provoquant une hausse des maladies chroniques, notamment cardiovasculaires, et du cancer

Ce résultat est également publié par l’INSERM, qui a suivi plus de 6.000 personnes âgées de 35 à 64 ans durant une dizaine d’années afin d’évaluer les effets du chômage en France sur la santé et la mortalité. L’Institut public a ainsi mis en évidence une « surmortalité très importante« » chez les chômeurs, trois fois supérieure à celle des personnes exerçant une activité professionnelle. Chaque année, le chômage tuerait entre 10.000 et 20.000 personnes.

Cette surmortalité de 10.000 à 20.000 personnes, qui serait d’ailleurs sous-estimée, révèle ainsi qu’en France, le chômage tue désormais cinq fois plus que les accidents de la route.

K) Chômage de Wikiberal

Le chômage désigne la situation du chômeur, personne "active" (valide et en âge de travailler) recherchant un emploi sans succès.
Le chômage est un des modes de régulation du capitalisme, au même titre que la faillite. Dans un cadre libéral, les entreprises performantes embauchent, celles qui ont des difficultés débauchent. Et, globalement, l'économie s'adapte à la réalité sociale, régie par la demande. Dans une économie administrée, sans faillite et officiellement sans chômage, la même régulation s'opère par du travail inutile (au détriment des employés) et des gaspillages importants (au détriment du consommateur).
L'existence du chômage induit l'existence de la Politique de l'emploi.
Les causes du chômage sont nombreuses :
  • chômage naturel ou frictionnel (transition courte entre deux emplois),
  • chômage saisonnier (dû aux variations saisonnières d'activité),
  • chômage conjoncturel (faible offre d'emplois temporaire),
  • chômage structurel (inadéquation entre l'offre et la demande de travail, problème de qualification),
  • chômage technique (l'employeur ne peut provisoirement pas faire travailler ses employés pour des raisons imprévues (inondation, coupure d'électricité etc) ; le contrat n'est alors pas rompu).
  • chômage technologique provoquée par le progrès technique, idée combattue par Alfred Sauvy dans sa théorie du déversement.

L’État crée le chômage

Le chômage que les libéraux condamnent est le chômage institutionnel, qui a des causes politiques :
  • salaire minimum qui joue comme une barrière à l'emploi ;
  • cotisations de protection sociale trop élevées (dues aux monopoles sociaux imposés par l’État) qui renchérissent les coûts salariaux (voir par exemple l'article structure du salaire en France) ;
  • règlementation trop rigide (Code du travail) qui, en voulant prévenir les licenciements, freine en fait les embauches ;
  • mesures d'assistanat qui n'encouragent pas celui qui en bénéficie à occuper un emploi « mal payé » ;
  • impôt sur la fortune qui fait fuir les entrepreneurs.
En 2010, Christopher Pissarides, Peter Diamond et Dale Mortensen obtiennent le Prix Nobel d'économie, pour avoir démontré que « plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche [d'emploi] est longue ». Le modèle permet par exemple de comprendre pourquoi un grand nombre de personnes se trouvent sans emploi alors qu'il existe dans le même temps un nombre important d'offres non satisfaites.

Erreur courante

  • « Ce sont les entreprises qui créent le chômage en licenciant. »
Une embauche est un échange qui profite aussi bien à l'entreprise qu'au salarié. De la même façon qu'un salarié n'est pas tenu de rester à vie dans la même entreprise, les entreprises n'ont aucune obligation d'embaucher ni de garder indéfiniment des salariés : le droit au travail cher aux socialistes du XIXe siècle est un faux droit.
Le progrès technique et économique entraîne des destructions d'emplois et des créations de nouveaux emplois. Le problème (particulièrement en France) est que la création de nouveaux emplois est rendue difficile par l'interventionnisme étatique et les règlementations sur le travail.

L'exemple de la Suisse

La Suisse a toujours connu des taux de chômage très bas. Les causes qui expliquent cet état de fait sont les suivantes[1]:
  • importance de la formation professionnelle ;
  • liberté d'embauche et de licenciement ;
  • faibles charges sociales et absence de salaire minimum.

Recherche d'emploi et chômage volontaire

Dans l'analyse la plus récente du chômage, on s'aperçoit qu'une partie des chômeurs se sont mis volontairement dans cette situation, ou acceptent d'y rester pour une durée plus ou moins longue. Cette situation est liée à un désir de rechercher, dans les meilleures conditions, le plus d'informations possibles sur les emplois offerts. C'est ainsi que des travailleurs, estimant incomplète leur vision du marché du travail, vont refuser des emplois jugés inintéressants, voire abandonner leur emploi s'ils en ont un, préférant procéder librement à une recherche d'informations complémentaires. Dans ce cas, le travailleur préfère rechercher d'abord l'ensemble des opportunités, en effectuant un calcul de type coût/avantage, le coût (absence d'emploi) étant supposé inférieur à l'avantage (trouver un meilleur emploi). En ce sens, des indemnités élevées de chômage diminuent le coût pour le travailleur et donc augmentent cette forme volontaire de chômage.
La théorie keynésienne, qui prétend que le laissez-faire ne permet pas d'éliminer le chômage involontaire, est donc fausse :
« Keynes n'a consacré que quelques pages à cette proposition. Ses arguments achoppent tant au plan empirique qu'au plan théorique. Sans intervention du gouvernement, les salaires s'adaptent de façon à fluidifier le marché de l'emploi. Dans le monde réel, le « chômage involontaire » existe bien, mais la cause en est les distorsions dues au gouvernement, aux syndicats et aux banques centrales. »
    — Robert P. Murphy, The Critical Flaw in Keynes's System [lire en ligne] (en)

Citations

  • « Si vous payez les gens quand ils ne travaillent pas et que vous les forcez à payer des impôts quand ils travaillent, ne vous étonnez pas d'avoir des chômeurs ! »
        — Milton Friedman
  • « Le chômage contemporain est un chômage de file d'attente résultat d'une intervention ou d'un ensemble d'interventions publiques antérieures cherchant à protéger un secteur de la compétition sur le marché du travail. Ce secteur protégé engendre un effet pervers : un chômage qui entraîne la montée de l'exclusion et de la pauvreté. Pour corriger cet effet pervers, des règlementations spécifiques destinées à réduire la pauvreté sont prises. Ces règlementations spécifiques non seulement sont souvent inefficaces mais dans certains cas, contribuent à accentuer le phénomène combattu. À nouveau pour corriger cet effet pervers non anticipé, de nouvelles mesures d'aides et de règlementations sont introduites qui elles mêmes engendrent des effets pervers ainsi de suite. »
        — Bertrand Lemennicier
  • « Croyez-vous vraiment que l'on peut créer des emplois en punissant systématiquement tous ceux qui sont susceptibles d'en créer ? Croyez-vous vraiment qu'on peut retrouver une croissance forte et durable en empêchant l'accumulation de capital, en incitant les meilleurs à partir à l'étranger, en détruisant les incitations productives et en récompensant la paresse, les combines et les menaces ? »
        — Pascal Salin
  • « Dans un marché du travail libre, les salaires tendent à s'élever à un niveau à partir duquel tous les employeurs prêts à payer à ce tarif pourront trouver tous les travailleurs dont ils ont besoin, et tous les travailleurs prêts à travailler à ce niveau de salaire pourront trouver un emploi. La tendance qui prévaut sur un tel marché est celle du plein emploi. »
        — Ludwig von Mises
  • « Le gouvernement ne peut créer des emplois par la dépense. En utilisant des fonds qui proviennent de la taxation ou de l'emprunt public, il supprime d'un côté autant d'emplois qu'il en crée de l'autre. »
        — Ludwig von Mises, Planned Chaos

  • « La demande de travail (l’offre d’emploi) émane de l’entreprise. Elle est la seule à créer des emplois marchands, rémunérés par des ventes. Le reste (à commencer par l’administration) fonctionne par transferts et la création d’emplois publics (ce que l’on voit) est compensée par la perte d’emplois privés à cause des impôts (ce que l’on ne voit pas). Seules les entreprises libres suscitent une création nette d’emplois. Par conséquent, il faut les libérer des carcans fiscaux, sociaux, administratifs, réglementaires qui les paralysent. Chômage ? Non, on n’a pas tout essayé : on a « oublié » d’essayer la liberté. »
        — Jean-Yves Naudet

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