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décembre 24, 2014

La crise est sociétale, politique éducative indispensable, il y a urgence !!

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.




Nous vivons une période historique, celle de l’effondrement des idéologies. Cela se joue à tous les niveaux. Voyez par exemple la faillite de l’éducation nationale dont on mesure les désastres de génération en génération. Le monde politique n’est pas épargné. Pour s’être enfermé dans le déni, il a divorcé de la population. Les Français voient les idéologies s’écrouler sur elles-mêmes, à commencer par le socialisme. Hollande accélère le mouvement en créant chaque jour 1000 nouveaux chômeurs. L’école, en proie à l’égalitarisme, est devenue le lieu de l’illettrisme et de l’acculturation. Elle assigne les enfants de cités à leur statut. En les dispensant d’apprendre, elle ne leur donne plus les clés de l’intégration. Les juifs quittent la France car être juif à Paris, c’est devenu dangereux physiquement. Pour ne pas montrer les banlieues du doigt, les antiracistes ne dénoncent plus l’antisémitisme… La laïcité? Elle se laisse subvertir par l’islam politique, recule devant ses intimidations et se laisse amadouer par sa victimisation.
 
Nous glissons dangereusement dans une situation de guerre civile sur base de fractures identitaires. Les violences sporadiques pourraient se généraliser.

Nous subissons les conséquences d’un abandon de toute idéologie. C’est une véritable crise de l’intelligence à laquelle nous faisons face. Nous sommes passés sous le régime de la pensée unique. Le Roi est nu et on n’a rien pour le vêtir à nouveau…

T. H. : Pourtant, on sent de la résistance au sein de la population et même une volonté de se structurer comme l’ont montré divers mouvements en France…
I. R. : Oui, la société civile est explicite sur sa volonté de ne pas suivre certains changements que l’on veut lui imposer. Mais il subsiste une énorme tâche à effectuer au delà de la protestation. Il faut réinventer la société de demain. Il faut des idées nouvelles. Sur le plan économique, l’idée libérale a pu se frayer un chemin. Mais il reste d’autres pans à réinventer. Il faut remplir la vacuité idéologique dans laquelle nous sommes tombés et mettre en place un cadre structuré. L’insurrection populaire se charge d’abattre les baudruches. Les éléments d’une révolution très pragmatique sont en place. Mais il faut aller plus loin.

T. H. : Etes-vous confiant pour l’avenir de nos sociétés?
I. R. : Je suis à la fois effondré et optimiste. La résistance de la société civile est un facteur d’espoir. Cette société civile se fédère sur internet, elle rentre en insurrection civique, en rébellion. Et comme Sartre l’avait parfaitement dit, ce sont les enfants sages qui font les révolutionnaires les plus terribles. Néanmoins, ce qui m’inquiète c’est de constater que cette société civile ne soit pas portée par des penseurs. Le peuple a une réaction saine et pragmatique. Mais il faut aller plus loin et avoir une vision de l’avenir qui est encore manquante pour l’heure. Le peuple est mu par un sursaut vital. C’est ce que je traduis en tant que journaliste de la rue. Je ne suis pas un journaliste de salon. Je suis un journaliste de la France oubliée, celle que l’on jette dans les bras de Marine Le Pen en n’écoutant pas ses doléances. Tout est fait pour aggraver la situation. L’école pousse toujours plus loin sa défaillance. Aujourd’hui, il s’agit de supprimer les notes. Quant à l’assimilation, elle a été remplacée par l’inclusion. Il y a un acharnement criminel à poursuivre ces désastres organisés depuis 40 ans et là-dessus, le débat n’existe pas. Les apôtres du politiquement correct n’osent pas se retourner sur le résultat de leurs politiques car ils se désavoueraient. Nous sommes à la veille d’un 1789, mais il nous manque Voltaire, Rousseau, Diderot, etc.

T. H. : Quelles sont les causes d’un tel aveuglement qui frappe l’Occident?
I. R. : Il faut aller chercher les racines dans le communisme, et dans le christianisme. Le communisme, à travers le poids du Parti Communiste au lendemain de la guerre a profondément modelé le paysage éducatif et universitaire en instaurant le principe de cooptation. Les professeurs sont nommés pour leur orthodoxie politique et l’université exclut les esprits rebelles. C’est flagrant dans les sciences humaines qui se développent au diapason de la pensée conforme.

Les racines sont aussi à rechercher dans la chrétienté. Chesterton est plus que jamais d’actualité, lui qui nous mettait en garde en ces termes :

 « Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles".

 A la générosité, on a substitué l’oubli de soi. La préférence étrangère a supplanté la préférence nationale. Les clandestins sont préférés aux Français.

T. H. : La France est-elle réellement en train de se suicider?
I. R. : Nous sommes quelques uns à dénoncer ces faits. Nous « monstrons » ce qui est devenu monstrueux. Mais cela devient de plus en plus dangereux. Sur 37.000 cartes de presse, nous sommes une poignée à être désignée du doigt avec, pour ne citer qu’eux, Elisabeth Levy ou Eric Zemmour. Quand les Français se ruent sur son dernier ouvrage, « Le suicide français », ils prouvent l’exact contraire : ils veulent survivre et reprendre leur destin en main. Un bouleversement est en cours sous l’impulsion de mouvements comme les Bonnets Rouges ou la Manif Pour Tous. Une révolution, au sens propre de retour en arrière, de recommencement… une révolution conservatrice serait possible. C’est l’objet de mon livre « De l’urgence d’être réactionnaire ». Prenons un exemple concret. Récemment lors d’un meeting, face à la pression du collectif Sens Commun, Sarkozy a improvisé en faisant miroiter la perspective d’une abolition du mariage pour tous, alors qu’en pratique ce n’est guère réellement envisageable. C’est la bête politique qui a parlé… Globalement cela reste très déconnecté des attentes des militants de l’UMP qui veulent aller à droite. Cela ne correspond pas à ce que vit la France périphérique, celle du petit blanc qui constitue 60% de l’électorat pour reprendre les termes du géographe Christophe Guilluy. Quelqu’un comme Juppé, avance constamment le paravent de l’islamophobie. Il est de ceux qui agressent systématiquement le Front national mais qui oublient tout aussi sélectivement de critiquer les Frères musulmans. Pour lui, l’assimilation est un concept obsolète qui contribue à la fracture. Et à entendre Eric Woerth, il suffirait que l’économie reparte pour que tout rentre dans l’ordre. Mais la crise n’est pas économique. Elle est sociale et identitaire. La culture musulmane est rétive à l’intégration. Il faut que les œillères tombent, et que ceux qui les font porter sortent couverts de goudron et de plumes!

T. H. : Que préconisez-vous reprendre pied?
I. R. : Les solutions ne sont pas très compliquées. Regardez, en Israël qui doit faire face à l’islamisme, l’intransigeance est de mise. Là-bas, on ne laisse rien passer. En France, la population juive a réussi à s’intégrer parfaitement. Il faut revenir à un équilibre à la fois profitable à l’individu et à la collectivité. En 1789, Clermont-Tonnerre qui voulait doter les juifs de la citoyenneté française avait déclaré 

« Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus ».

L’autre grand chantier serait la révision de toute la politique éducative. Les solutions sont à portée de main… Mais l’urgence, et elle est extrême, est à la reconstitution de la nation. C’est encore possible. On ne reviendra pas en arrière sur ce point. Mais il faut s’y mettre tout de suite.

Interview par le Parti Populaire T.H. Belgique
Ivan Rioufol, la fracture est identitaire
23 décembre 2014
Source:










 Ivan Rioufol, journaliste et essayiste, est né en 1952. Après des études de droit, il a débuté dans la presse régionale (Presse-Océan, Nantes), avant de rejoindre Le Figaro en 1985. Il a été notamment rédacteur en chef des Informations Générales. Devenu éditorialiste, il publie son Bloc-notes chaque vendredi, depuis 2002.
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Dernier ouvrage paru : Touche pas à ma France !
Ils ne se tairont plus. 
En 2013, les Français oubliés sont entrés dans l’histoire. La société civile, exaspérée par les erreurs collectives de ses dirigeants, s’est durablement imposée comme un nouvel acteur incontournable, dans une sorte de coup d’Etat soft. 
Les élites, qui n’ont rien vu venir de cette insurrection populaire disparate, sont désormais forcées d’écouter ce nouveau pouvoir et, bien souvent, de lui emboîter le pas. Ce ne sont plus les leaders des partis mais des personnalités atypiques qui font descendre des milliers de mécontents dans les rues. C’est un fait : la gauche ne porte plus la contestation citoyenne. Elle a pareillement perdu la bataille des idées, que la droite convalescente tarde à récupérer. Une continuité se dévoile aisément, au fil des blocs-notes hebdomadaires de l’année 2013 : celle d’un monde politique hébété et perdant pied tandis que montent en puissance la France des Invisibles et le poids des réalités.
« Touche pas à ma France ! », rugit en septembre le député communiste André Gerin. 
L’injonction est d’autant plus justifiée depuis la publication sur le site du premier ministre, en novembre, des cinq rapports commandés par lui afin de tirer un trait sur l’intégration, au profit de l’« l’inclusion » permettant de « faire France »; en réalité de défaire la France. 
Sous prétexte d’appliquer à la lettre la non-discrimination des minorités, les textes, cosignés par dix ministres, proposent le mode d’emploi de la dénationalisation du pays. 
Une même « préférence immigrée » habite la gauche. Mais elle n’est pas du goût des « petits Blancs » nécessiteux. Que le gouvernement prenne garde : les Français vigilants ont désormais les nerfs à vif. 
« Touche pas à ma France ! » est le cri de ralliement que je leur propose pour 2014.
 
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