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novembre 30, 2014

Les socialistes de droite ont retrouvé leur leader charismatique: SarkoTax !! Quel bonheur !!

L'Université Liberté, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Une élection à l'UMP afin de désigner un leader, ouf, effectué et sans souci informatique. Pour quel projet en 2017 ? Avec quel baron ?
Enfin j'ai bien peur que d'ici là l'UMP n'existera plus. Monsieur Sarkozy aura bien pris soin de créer un nouvel organisme politique rassembleur (ou centralisateur) duquel il sera le fondateur, le  coordinateur, le principal acteur et décideur. Duplicité ? Ne voudrait-il pas occulter les primaires dans ce nouvel outil politico/électoraliste pour 2017 ?
Qu'en pensez-vous gentes personnes de l'UMP comme sympathisants ?
Ce qu'en pense les libéraux, ........................., ?

Voici les résultats de cette élection UMP:

Adhérents à jour de cotisation, inscrits de plein droit : 268 236
Votants : 155 851
Bulletins blancs : 434
Suffrages exprimés : 155 285
Majorité absolue : 77 643

Hervé MARITON : 9 809
Nicolas SARKOZY : 100 159
Bruno LE MAIRE : 45 317
168 077 adhérents pouvaient choisir de ne pas le faire élire.


 Avec Hollande me diriez-vous ce fût pire ! Non pas plus, très similaire...et avec Marine se sera très rigolo, une vraie chute...Socialistes de gauche, socialistes de droite, socialistes des extrêmes...Les libéraux sont gavés en France de votre philosophie du socialisme, révisez svp vos lectures et osez la Liberté, encore faut-il en connaitre son sens tant philosophique qu'historique.



Voici un optimiste contributeur et fan "sarkoziste":

Un vainqueur!!! : l'UMP, dispose enfin d'un véritable patron : Sarkozy ! La victoire de l'ancien président est nette sans être spectaculaire. Elle ouvre une nouvelle ère politique. Place aux idées et à un programme d'alternance. Nicolas Sarkozy le 29 novembre 2014, c'est une date qui en marquera l'histoire, celle d'un homme et du peuple de France qui attendait un chef charismatique! Ouf c'est Fait mais le plus dur reste en devenir!

Depuis quelques semaines, il était de bon ton dans les médias et la presse d'assener que la campagne de Nicolas Sarkozy patinait, tournait en rond, lassait, frôlait l'abîme... Les plus mauvais connaisseurs des ressorts politiques et populaires de la France imaginaient déjà un second tour mais voilà? Que l'homme Nicolas Sarkozy qui se refuse aux interviews y compris samedi soir, où quelques dindes dites journalistes politiques ,en faisaient avec des gorges chaudes des commentaires stupides, comparant sa victoire à une défaite puisqu'elle avaient définies qu'il devait faire un score de 75 à 80%!!!


Avec 64,5 % des suffrages exprimés, l'ancien président n'a pas à attendre la Saint-Nicolas du 6 décembre pour l'emporter. Il redevient président de l'UMP le jour où Jacques Chirac souffle ses 82 bougies : On appréciera ces symboles... Dans le détail, Sarkozy obtient 100 159 voix. En 2002, lors du congrès fondateur de l'UMP, Alain Juppé l'avait certes emporté avec 79,42 %, mais cela ne représentait que 37 822 voix. Sur les 164 000 adhérents, un peu plus de 48 000 avaient pris part au vote... Les 85 % obtenus par Nicolas Sarkozy en 2004 ne représentaient que 60 266 bulletins. Lors de la tragi-comédie de 2012, Jean-François Copé s'imposa avec 87 388 voix et une participation de 54 %. Le Sarkozy de 2014 est donc le président de l'UMP le mieux élu en nombre de voix. Dès demain, cela comptera....
(Notamment à l'heure où les primaires ouvertes ont le vent en poupe à l'UMP.)


L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a comme souvent résumé par une énième" Raffarinade" ce nouveau rapport de force à l'UMP : "Un résultat qui désigne un vainqueur et trois gagnants." Omettant que le seul gagnant, en était bien évidemment avant tout la France qui retrouvait enfin un chef Charismatique, en lieu et place d'un pygmée boutonneux nous étant venu de Corrèze, le 6 mai 2012, un petit notaire de province qui avait Henri Queuille comme modèle, l'ayant par ailleurs cité à de multiples occasions lors de sa campagne présidentielle: François Hollande n'en retint de lui que ces deux aphorismes: « Il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre. » « La politique n'est pas l'art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent. »

Toutefois redevenons sérieux puisque la France est en danger? Hors des commentaires stupides de commentatrices dites politiques, disons-le ouvertement c'est une victoire qui n'en demeure pas moins brillante, plus de 58% de participation, 64,50% des voix obtenues en moins de deux mois de campagne, la globalité des médias et d'une presse le massacrant, lui relevant une foultitude de travers y compris les plus sordides, voila qu'enfin Nicolas Sarkozy à repris en main la direction du plus grand parti politique de cette nation, comme il y a dix ans! 

La tache est immense, il ne s'agit pas de lui, mais de la France, souillée, abimée, méprisée, entachée depuis les méfaits commis en moins de trente mois, par une alliance contre nature, Socialo Communiste et Trotskiste dite les verts? Qu'elle belle palette d'extrémistes avec le FRONT de Gauche de Mélenchon.

Certes la presse couvrit en 2011 et 2012 François Hollande de louanges le trouvant comme un homme plutôt aimable, très cultivé, grand admirateur de Bergson, fort courtois, il possédait disait-elle, à l'inverse de Sarkozy, un don incontestable de séduction, une culture remarquable, de l'éducation, tout le contraire d'un Nicolas Sarkozy inculte, brut de décoffrage, mal élevé, impertinent, insolent etc. Que n'avons nous pas entendu comme qualificatifs méprisants envers lui, dès 2008 date à laquelle il refusa aux journaliste le rétablissement d'amendements fiscaux défaits sous Juppé!! 

François Hollande avait hélas, bien des travers soigneusement cachés par ces mêmes Média et cette presse de plus en plus gauchisante, à savoir que hors son intelligence il subsistait chez cet être atteint de "Procratisme" à savoir tout remettre au lendemain, par l'habitude qu'il a de considérer les questions sous tous leurs aspects à un point tel que cela en paralyse, annihile totalement à sa volonté d’action.

Certes François Hollande est conférencier persuasif, dialecticien retors, ingénieux faiseur de plans, il se montre plus habile à exposer les difficultés, mais bien meilleurs à savoir les esquiver, qu'à les trancher. Peut-être aussi n'a-t-il pas, dans le fond de son cœur, parfaitement confiance dans l'outil qu'il est appelé à manier ou bien ne sait nullement comment faire tel Gamelin. 

Bref, François Hollande n'est pas, dans le sens plein du mot, un chef charismatique, sa bonhommie franchouillarde le ridiculise face au monde entier, dans toutes les ambassades l’on se gausse de lui et n'en retienne que ses bons jeux de mots. En conclusion il est à l'égal de Maurice Gamelin en faisant partie de ses hommes qui font plus de mal à leur pays par leur incapacité à savoir trancher dans le vif, supprimer en quatre ans 1,5 millions de fonctionnaires inutiles , stopper les hémorragies d’embauches "keynésiennes "et revoir au plus vite ses stratégies" malthusiennes". Son inaptitude à l'action et ses indécisions face au monde réel promet non seulement notre économie à une faillite certaine, mais de surcroît, il est une menace envers notre Vème République qu'il place à la merci du Front national mais davantage encore, sous la coupe réglée des marchés financiers!



La France depuis le 6 mai 2012 comme celle de 1940, souffre de l'absence de leadership et de stratégie. Comment ne pas dépeindre François Hollande sous les traits du général Weygand ou plutôt ceux Maurice GAMELIN, Nommé généralissime des forces franco-britanniques, lui qui estima alors la ligne Maginot et les Ardennes infranchissables, il fut donc persuadé que les Allemands attaqueraient en Belgique comme en 1914. Le 10 mai 1940, l'attaque prévue a lieu. Aussitôt, Gamelin fait avancer ses meilleures troupes vers le nord pour épauler l'armée belge et protéger le territoire français par une stratégie de défense avancée. En fait, il se trompait alors complètement sur le centre de gravité de l’attaque allemande ce qui conduisit à la défaite !!!

Pourquoi une telle comparaison me diriez-vous, tout simplement puisque comme dans les années du" Front Populaire", on désarma dangereusement la FRANCE, lui amputant dans les périodes les plus troubles de son histoire son armée de quelques 60.000 hommes, en mois de trente mois, lui coupant et amputant de plus de 40% à ses budgets, au lieu de réduire drastiquement une fonction publique d'état et territoriale qui souffre d'une excédant de 1 millions 500 000 fonctionnaires sous utilisés ou fort mal employés 

Voici ce que devra en réparer très vite le nouveau patron de l'UMP, élu avec 64,5% des voix, il doit mobiliser ses troupes et à toutes les énergies afin de remettre très vite une FRANCE au travail, lui proposer un nouveau contrat d'Avenir?

Soit une tache immense afin que nous en retrouvions et fassions que cette nation en brille de nouveau à tous ses éclats d'autrefois et qu'elle redevienne le phare de cette Europe qu'elle participa sous le Général de Gaulle aidé du chancelier Allemand Adenauer à la construire en lui donnant 70 années de paix et 30 années d'un gloire incontestable de par le Monde, mais détruite dans ses splendeurs par 20 années de gouvernance Socialiste, que de toute manière il nous faudra bien les en bouter hors des ors de la république , si nous ne voulons plus être le problème de l'Europe et de nous-mêmes. 


Fernand Chaput.


 http://universite-liberte.blogspot.fr/.../nicolas-sarkozy...

octobre 29, 2014

Nicolas Sarkozy, le retour, non le Rappel !!

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



A ceux qui faisaient de Nicolas Sarkozy l’espoir libéral pour la France, à ceux en contrepoint qui l’affublent, comme Laurent Fabius récemment, du qualificatif infamant d’«ultra-libéral», il est fortement conseillé de lire le discours prononcé par le candidat proclamé à l’élection présidentielle le 12 octobre 2006 à Périgueux et intitulé « Notre République ». Les libéraux seront certes ravis d’y trouver quelques idées qui sont les leurs : souveraineté de l’individu, respect de la propriété comme condition de la liberté, application stricte du principe de subsidiarité, ou encore liberté d’entreprendre, de choisir l’école de ses enfants ou de leur léguer le fruit de son travail. Mais l’essentiel est ailleurs. La presse en a justement fait ses choux gras : « Sarkozy propose de nouveaux droits sociaux », commente Le Figaro (13 octobre 2006) ; « Nicolas Sarkozy multiplie les promesses sociales », résume Le Monde (14 octobre 2006).

Le président de l’UMP entend que la République s’attaque aux nouvelles inégalités : « Depuis des années, au nom de la morale républicaine, on proclame des droits qui ne sont pas suivis d’effet », qu’il s’agisse de l’hébergement d’urgence, du logement, de la garde des enfants ou de la dépendance des personnes âgées. « Il faut passer des droits virtuels aux droits réels », « de l’obligation de moyens à l’obligation de résultats ». Nicolas Sarkozy « propose que pour chaque droit nouveau une collectivité responsable soit désignée, de telle sorte que la responsabilité politique soit clairement établie ». Il ajoute : « Les citoyens pourront faire valoir leurs droits devant les tribunaux face aux collectivités ou aux institutions qui ne se seraient pas donné les moyens de rendre effectifs les droits dont elles sont responsables ». Suivant les cas, au bout de cinq ou dix ans (fin du premier ou du second quinquennat de Nicolas Sarkozy…), le droit au logement, le droit à la garde de ses enfants, le droit à la prise en charge de la dépendance deviendront « opposables ». « C’est cela la rupture », conclut l’orateur.
 
Ce discours est-il celui d’un libéral, voire d’un « ultra-libéral » ? Rassurons Nicolas Sarkozy : certes non ! Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler quelques grands principes libéraux.
 Historiquement, il existe deux catégories de droits de l’homme : les vrais et les faux. Les vrais droits de l’homme, ce sont les droits-libertés : liberté, propriété, résistance à l’oppression, etc.. Ce sont ceux qui ont été déclarés à partir du XIIème siècle dans les grands textes anglais, puis à la fin du XVIIIème siècle en Amérique et en France. Les faux droits de l’homme, ce sont les droits-créances : droit au travail, au logement, aux prestations sociales, à un environnement sain, etc.. Ce sont ceux qui ont été inventés en permanence depuis plus de deux siècles dans les textes à caractère socialiste. A l’image de la monnaie, les faux droits chassent les bons. Certes, dans les deux cas, les droits sont « opposables », mais de manière totalement différente. Les droits-libertés sont opposables à l’Etat dans le sens où ils participent du grand mouvement du constitutionnalisme. Les constitutions ont été écrites, les droits de l’homme ont été déclarés pour que l’arbitraire, qui des monarques, qui des églises, soit combattu. Il s’agit d’interdire aux autorités d’empiéter sur les libertés des individus. Ainsi, l’Etat, au sens large du terme, a-t-il par exemple l’obligation de respecter le droit de propriété, la liberté d’expression ou de religion. Aucun de ses agents ne saurait l’enfreindre sauf à verser dans l’arbitraire. Les droits-libertés sont des droits contre l’Etat, des « droits de ». Les droits-créances sont d’une tout autre nature. Ils sont opposables à l’Etat dans le sens où chaque individu ou groupe peut légalement attendre de l’Etat une prestation particulière : un travail, un logement, une retraite, un environnement sain, etc.. Les droits-créances sont des droits par l’Etat, des « droits à ».

Reprenons le discours de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas tant au nom de la « morale républicaine » - foin d’hypocrisie ! Appelons un chat un chat – qu’au nom de principes à caractère socialo-communiste que des droits sont inventés. Certes, comme l’expose notre orateur, ces droits ne sont pas suivis d’effet pour certains d’entre eux… et heureusement ! C’est qu’ils sont inapplicables ! Certes, ils sont proclamés à titre publicitaire. Mais, ce que l’on doit regretter, ce n’est point qu’ils ne soient pas suivis d’effet ; c’est le fait qu’ils soient inventés et que des hommes politiques veuillent ultérieurement tenter coûte que coûte de leur donner une impossible effectivité ! Lorsque Nicolas Sarkozy avance qu’ « il faut passer des droits virtuels aux droits réels », il ne fait que reprendre une vieille lune marxiste. Les dirigeants des pays du « socialisme réel » et leurs affidés n’avaient pas de mots trop cruels pour brocarder le caractère « formel » des libertés occidentales. Il ne servait à rien, disaient-ils, de proclamer le droit de propriété si les plus pauvres n’y avaient pas accès (« le pauvre n’est pas libre », s’exclame d’ailleurs Nicolas Sarkozy un peu plus haut…). Qu’est-ce que le « droit au logement » ? C’est le droit d’un « citoyen » d’obtenir de l’« Etat » un « logement social ». Qu’est-ce que le « droit au travail » ? C’est le droit d’un « citoyen » d’obtenir de l’ « Etat » un poste de fonctionnaire ou un « emploi bidon ». Car la question est bien de savoir qui va fournir ces droits. Ce ne peut être que l’« Etat ». Nicolas Sarkozy ne s’en cache pas : « Pour chaque droit nouveau (sic), une collectivité responsable (sic) » doit être désignée. Les conséquences sont adamantines la « responsabilité politique » doit être clairement établie. La promotion des droits-créances s’analyse en effet comme un vaste mouvement de politisation de la société. Certes, objectera-t-on, le Président de l’UMP ne parle pas du « droit au travail ». Mais qui empêchera la croissance indéfinie des droits-créances ? A partir du moment où tout individu ou groupe détient un droit sur la « société », celui-ci peut se décliner à l’infini. Il n’existe plus aucune limite à l’extension de l’Etat qui agit selon son bon vouloir, dans l’arbitraire le plus total. Or, aux fondements du libéralisme se trouve une césure radicale entre l’Etat et la société civile. Défendre les droits-créances, c’est élargir la sphère de l’Etat aux dépens de la société civile ; c’est réduire la Liberté ; c’est porter atteinte à la subsidiarité bien entendue. Disons-le sans détours : augmenter les droits-créances, c’est augmenter le socialisme.

Nicolas Sarkozy entend, nous dit-il, incarner le « renouveau » et la « rupture ». En réalité, il ne fait du vin nouveau que dans de vieilles outres. Les socialistes en ont rêvé, Nicolas Sarkozy l’a fait.  

Par Jean-Philippe Feldman
Professeur agrégé des facultés de droit
Avocat à la Cour de Paris.
 

Nicolas Sarkozy

De Wikiberal
 
Nicolas Sarkozy est un homme politique français, président de la république française de 2007 à 2012. Aux yeux de certains, il passe pour un libéral, voire un « ultralibéral ». Il suffit de consulter ses discours et ses propositions pour voir qu'il n'en est rien. C'est un interventionniste autoritaire, un étatiste qui propose parfois certaines mesures plus ou moins libérales en économie, mais qui ne conçoit la société que dans la perspective d'un encadrement fort de l'Etat. C'est ce qu'exprime son prospectus du second tour, où l'on peut lire cette déclaration que la gauche étatiste pourrait faire également sienne :
« Le rêve français, c'est une France où la réussite est au service de la solidarité. »
Sa politique n'est ni libérale économiquement, ni socialement, politiquement ou sociétalement. 

En politique

  • Il propose un catalogue étendu de « droits à » :
    • droit opposable à l’hébergement
    • droit opposable au logement (il a initié l'idée, reprise au vol tant par Ségolène Royal que par Jacques Chirac)
    • droit opposable à la garde d’enfants
    • que l'État garantisse l’emprunt de celui qui n’a pas de relations
  • Il propose « un système de cautionnement public qui mutualise les risques et permette d’emprunter à tous ceux qui ont un projet », des prêts à taux zéro avec la garantie de l’Etat pour tous les jeunes.
  • Il veut « moraliser le capitalisme » ; il veut un « gouvernement économique » à l'échelle de l'Europe.
  • Il veut instaurer un service civique obligatoire de 6 mois (rétablissement de l'esclavage étatique).
  • Il veut que la politique se mette « au service du bonheur des hommes » (interventionnisme et paternalisme).
Il prône un État fort :
« Je ne crois pas à la doctrine de l'État minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l'État puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un État faible ».
« Je ne crois pas que la République puisse continuer d’exister sans un État fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l'État rien. A ce moment-là, ce n’est pas le capitalisme que nous aurons, c’est la caricature du capitalisme ».
« C'est le rôle de l'État de s'occuper de toutes les préoccupations des Français. »
Peu favorable à la liberté de circulation, il veut une « immigration choisie », mais il promet la citoyenneté française à toutes les femmes martyrisées.
Il était favorable en 2005 au volumineux « Traité établissant une constitution pour l'Europe », exemple de constructivisme étatiste européen.
Il semble que Nicolas Sarkozy ait une conception de la justice assez peu libérale, faisant fi de la proportionnalité des peines. Sans tomber dans une reductio ad Hitlerum facile[1], on peut en effet s'étonner de cette menace de Nicolas Sarkozy à l'encontre des instigateurs (inconnus) de l'affaire Clearstream :
« Un jour, je finirai par retrouver le salopard qui a monté cette affaire et il finira sur un crochet de boucher. » [2]
Il dit ne "pas vouloir se laisser impressionner par les ultra-libéraux". [3]

En économie

On le dit libéral économiquement, pourtant il veut « donner à l’Etat les moyens de prendre des participations temporaires dans des entreprises stratégiques qui traversent une passe difficile ». On se souvient par ailleurs de ses demandes autoritaires aux grandes surfaces de baisser les prix de 3% à 5% en 2004 [4], qui montre bien sa conception de la liberté du commerce.
Nicolas Sarkozy envisage de rétablir l'échelle mobile des salaires (l'indexation des salaires sur les prix), retour en arrière extraordinaire vers un mécanisme autoritaire et inflationniste, abandonné depuis Jacques Rueff.
Il a nommé plusieurs commissaires à la réindustrialisation chargés de "coordonner les actions de l’Etat dans les bassins d’emploi en difficulté" et "de prévenir les restructurations, d’accompagner les entreprises et les salariés en difficultés et de favoriser la création et le développement d’activités" [5]. Voir Interventionnisme
Les impôts ont augmenté de 1.1%[6] de 2008 à 2009.
Il est également favorable à une loi sur les « parachutes dorés » des dirigeants d'entreprises, méprisant ouvertement le seul point de vue légitime, qui pour un libéral est celui du propriétaire de l'entreprise (personne d'autre que le conseil d'administration ou l'assemblée générale n'étant capable d'évaluer si une indemnité de départ est décente et légitime au regard du travail accompli).
Nicolas Sarkozy se donne, en cas d'élection à l'Élysée, deux ans pour expérimenter la TVA sociale, censée contribuer, selon lui, à financer la protection sociale par le biais de la taxation des importations, oubliant que ce n'est pas l'importateur qui est ainsi taxé, mais bien le consommateur.
Il refuse de supprimer l'ISF (impôt sur la fortune) : « Il est tout à fait normal que quelqu’un qui gagne beaucoup d’argent paye beaucoup d’impôts. Je ne veux donc pas supprimer l’ISF. »
Il n'est pas favorable à la fin effective du monopole de la Sécurité sociale que préconisent les libéraux en application des directives européennes et il évite de répondre à toute question à ce sujet (Fin effective du monopole de la Sécurité sociale), se bornant à proposer des mesurettes de renflouement du navire en perdition telles qu'une franchise santé de 50 euros par an.
Laurence Boone, chef économiste France de Barclays Capital qui a établi, à l'attention de ses clients, un « indice du libéralisme des candidats ». Notés de - 4 à + 4 (pour le moins libéral au plus libéral) la note obtenue par Sarkozy est de + 1,6 (Ségolène Royal obtient - 1,8), ce qui fait de lui un libéral pas même modéré, mais franchement timoré, à peine au-dessus de l'axe médian, fortement antilibéral dans un pays comme la France.

Liberté d'expression

C'est sans doute du côté de la liberté d'expression que la dérive antilibérale de Nicolas Sarkozy est la plus flagrante.
Nicolas Sarkozy est pour la liberté d'expression tant qu'elle ne le dérange pas personnellement. On rapporte que la maison d'édition First a dû mettre au pilon une biographie de Cecilia Sarkozy, Cécilia Sarkozy, entre le coeur et la raison, sur pression directe du candidat, qui aurait convoqué l’éditeur dans son bureau de ministre.
On cite également le cas de l'ancien directeur de la rédaction de Paris Match, Alain Genestar, en 2006, licencié pour « dérive déontologique », un peu plus d'un an après avoir publié en couverture du magazine, le 25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard Attias (illustrant ainsi les déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy). Alain Genestar affirme : « le ministre de l'intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. »

Des réformes libérales ?

Jacques Marseille estimait dans Le Spectacle du Monde en mai 2007 que deux réformes telles que celle portant sur le service public minimum et celle des régimes spéciaux de retraite (qui privilégient certaines catégories de personnes au détriment des employés du secteur privé), ainsi qu'un budget en équilibre en 2008, constitueraient trois « signaux forts ». Les autres « réformes » possibles évoquées lors de la campagne électorale seraient une remise en cause partielle (et timide) de la carte scolaire (mais en gardant un objectif de « mixité sociale » !) et quelques allègements fiscaux à la marge (impôt sur les successions, bouclier fiscal contre les excès de l'impôt sur la fortune).
Outre que ces points n'ont été que très partiellement tenus face aux divers conservatismes qui bloquent la société française, il n'y a aucune réforme radicale envisagée concernant la dette, le train de vie de l'État, l'État-providence, les privatisations, la fin effective du monopole de la Sécurité sociale, les retraites par capitalisation, etc. Nicolas Sarkozy n'est ni Margaret Thatcher ni Ronald Reagan, mais l'héritier de ses prédécesseurs de la Ve République. Sa volonté de « rupture » reste pour l'instant purement verbale.
Il faut souligner par ailleurs que la mince « rupture » promise est tout sauf au rendez-vous : pour reprendre la formule d'un économiste, David Thesmar, « La rupture, ce sont souvent des réformes transgressives en symboles mais marginales sur la substance »[7]. Au dela du symbole, aucune service minimum effectif, aucune sélection à l'université, etc.
De même, le chroniqueur économique du journal Le Monde, Éric Le Boucher, a salué certaines initiatives timides mais lui reproche un manque de clarté et le côté brouillon de ses réformes, complexes, mal ficelées et qui, in fine, créent de nouvelles usines à gaz. Il écrit ainsi dans Le Monde du 5 avril 2008 : « Sa politique sociale est si embrouillée, si contradictoire, et si mal expliquée, qu'elle percute aujourd'hui le débat sur "la rigueur" et donne le pire de ce que la France pouvait redouter : une contre-pédagogie des réformes. »[8]
Pour beaucoup de personnes, notamment certains libéraux, il s'avère que Sarkozy n'est qu'un politicien dont ses idées sont sans fond et ne servent que ses besoins électoralistes. En effet, Sarkozy est capable un jour de tenir un discours keynésien, un discours libéral, le lendemain un discours mondialiste, ou encore un discours nationaliste pour la récupération d'électeurs nationalistes. Sarkozy s'adapte à la situation, au problème, et adapte son discours selon, sans fond cohérent.

 
 

octobre 17, 2014

L'Illibéralisme français, un semblant d'explication!

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Sommes-nous sortis de cette culture illibérale ? Bien des éléments de notre actualité politique ou socio-économique sont là pour conduire à donner une réponse négative à cette question. Mais ce serait peut-être déjà beaucoup que d’avoir progressé dans la compréhension de ses termes.
Par Pierre ROSANVALLON, dans "Fondements et problèmes de l' "illibéralisme" français"
 
 
 
Voici ci-dessous l'historique de cette vision illibérale que bon nombre de français sont inconsciemment victime, tout comme nous autres, libéraux à devoir en permanence leur expliquer, tout du moins tenter de le faire. Pourrions-nous penser que les causes ne soient uniquement liées d'une part par rapport à une éducation judéo-chrétienne, d'autre part par une idéologie collectiviste; certes nous en sommes arrivés  et adaptés de part ces deux raisonnements. Cependant quelle évolution a permis d'en arriver à ce jour en cette situation? Les libéraux n'en serait ils pas aussi la cause, différentes mouvances qui se sont constituées, bien souvent respectivement radicalisées. Qu'est-ce donc cette notion "illibérale"?
 
On appellera " illibérale " une culture politique qui disqualifie en son principe la vision libérale. Il ne s’agit donc pas seulement de stigmatiser ce qui constituerait des entorses commises aux droits des personnes, marquant un écart plus ou moins dissimulé entre une pratique et une norme proclamée. Le problème est plus profondément de comprendre une étrangeté constitutive.

On peut caractériser en une première approximation l’illibéralisme de la culture politique française par sa vision moniste du social et du politique ; une de ses principales conséquences étant de conduire à une dissociation de l’impératif démocratique et du développement des libertés. Formulé dans ces termes très généraux, le constat n’est pas en lui-même très original. Il est même d’une certaine façon parfaitement banal. Mais c’est justement cette banalité qui fait problème, repliée qu’elle est généralement sur la dénonciation paresseuse d’un " jacobinisme " chargé de tous les maux. Cornélius Castoriadis disait un jour que le danger que la " langue de caoutchouc " faisait courir à l’intelligence était aussi menaçant que celui de la " langue de bois ". On est tenté de l’approuver quand on considère l’usage appauvrissant et vague qui est fait de cette notion de jacobinisme. Cette dernière a surtout pour inconvénient de marquer un point d’arrêt de la réflexion, de la clore dès son commencement en instituant une sorte de péché originel de la politique française dans lequel s’abîmeraient platement ses malheurs aussi bien que ses dévoiements.


Il vaux mieux aller plus profond et penser avec Tocqueville que c’est dans un lien trouble entre le vieux et le neuf que se sont nouées les idiosyncrasies nationales. Mais ce n’est, par contre, peut-être pas dans les termes d’une continuité, telle que l’expose l’auteur de
L’Ancien régime et la Révolution qu’il faut considérer ce rapport. Il s’agit plutôt d’une figure d’opposition-incorporation. Le monisme français apparaît dans cette perspective comme le produit en tension d’un rationalisme politique et d’une exacerbation de la souveraineté, paradoxalement également critiques l’un et l’autre de l’absolutisme monarchique. Essayons de le montrer.
 
 
 
I – Le rationalisme politique à la française comme illibéralisme

Dans la plupart des pays, l’élargissement du droit de suffrage a été indexé sur les progrès du gouvernement représentatif. L’histoire du suffrage universel, en d’autres termes, s’est inscrite dans une histoire des libertés. Dans l’Angleterre du XVIIe siècle, la lutte contre l’absolutisme se traduit ainsi par une demande d’amélioration des procédures de représentation politique. Rien de tel dans la France du XVIIe. C’est d’abord au nom d’un impératif de rationalisation que s’instruit le procès de la monarchie absolue. L’œuvre des physiocrates exprime remarquablement, au milieu du XVIIIe siècle, la nature et les fondements de cette approche, que Turgot et Condorcet incarneront après eux. La liberté ne procède pas pour eux d’une protection de la loi positive mais d’une organisation conforme à la nature (l’oppression prenant à l’inverse nécessairement sa source dans les égarements de la volonté humaine). Cette vision de la liberté dans son rapport à la loi repose sur une épistémologie de la connaissance centrée sur la notion d’
évidence. Le point est fondamental.

L’évidence exprime en effet la généralité, au-delà donc de toutes les discordes, les équivoques, les indéterminations, les particularités. " Quand les hommes sont malheureusement privés de l’évidence, écrit Le Mercier de la Rivière, l’opinion proprement dite est le principe de toutes forces morales : nous ne pouvons plus alors ni connaître aucune force, ni compter sur elle. Dans cet état de désordre nécessaire, l’idée d’établir des contre-forces pour prévenir les abus arbitraires de l’autorité souveraine, est évidemment une chimère : l’opposé de l’arbitraire, c’est l’évidence ; et ce n’est que la force irrésistible de l’évidence qui puisse servir de contreforce à celle de l’arbitraire et de l’opinion ". Les physiocrates sont sur ce point des disciples de Malebranche. Ils ont lu et médité
De la recherche de la vérité et s’appuient sur son auteur pour disqualifier la volonté et l’opinion. C’est un moyen commode de déplacer ou d’éviter le problème de l’auto-institution du social. Devant l’évidence, nécessité et volonté fusionnent en effet. "L’évidence doit être le principe même de l’autorité parce qu’elle est celui de la réunion des volontés ", dit Le Mercier. Elle est l’équivalent du principe d’unanimité, forme de la raison universelle. C’est un mode d’accès à la vérité et à l’intérêt général qui n’implique aucunement la délibération ou l’expérimentation.

Le " libéralisme " à la française articule ainsi de façon très particulière le culte de la loi et l’éloge de l’État rationalisateur, la notion d’État de droit avec celle de puissance administrative. L’avènement d’un État rationnel constitue dans cette perspective une condition de la liberté : loi, État et règle générale finissent par se superposer. Dans le seconde moitié du XVIIIe siècle, ce rationalisme politique ne constitue pas seulement une doctrine, il trouve un point d’appui et une forme de mise en œuvre dans les transformations concrètes de l’appareil administratif. Après 1750, le vieux monde des officiers commence en effet à reculer devant l’ascension des commissaires, marquant une inflexion décisive dans l’évolution de l’administration vers une organisation moderne. Le despotisme éclairé et le libéralisme à la française trouvent un terrain de rencontre ambigu dans un tel processus de rationalisation de l’appareil d’État, laissant vide l’espace intellectuel occupé par le libéralisme anglais.


C’est à partir de là qu’il faut comprendre l’hostilité latente à Montesquieu, à qui beaucoup reprochent de s’appuyer sur des principes " gothiques " pour combattre l’absolutisme. C’est aussi à partir de là qu’on peut analyser le rapport des Lumières françaises à l’Angleterre ou à l’Amérique.


Si les fruits du régime anglais – la tolérance et la liberté – sont unanimement appréciés, les principes sur lesquels il repose sont loin de recueillir le même assentiment. Il ne faut pas se tromper sur l’anglophilie des Lumières : elle est politique et non philosophique, comme en témoignent bien les
Lettres anglaises de Voltaire. De la même façon, les Lumières ont soutenu l’émancipation américaine tout en prenant rapidement leurs distances vis-à-vis de l’œuvre constitutionnelle des Américains, trouvant qu’elle restait trop marquée par l’esprit de la " Common law " anglaise et de la balance des pouvoirs. Dans sa fameuse lettre au Docteur Price (22 mars 1778), Turgot reproche ainsi à ce dernier de rester prisonnier des " bases fausses de la très ancienne et très vulgaire politique ". L’opposition entre le rationalisme à la française et le libéralisme anglais trouve plus tard sa formulation classique dans les notes que Condorcet et Dupont de Nemours ajoutent en 1789 à la traduction française de l’ouvrage de Livingston, Examen du gouvernement d’Angleterre, comparé aux constitutions des États-Unis. Les deux philosophes français y exposent de façon très claire les fondements de leur hostilité au parlementarisme à l’anglaise. L’existence du Parlement, argumentent-ils, ne garantit aucunement la protection des individus. " Le mal d’un gouvernement arbitraire, insistent-ils, n’est pas dans celui qui l’exerce ; il est dans l’arbitraire ". Le Parlement, en effet, peut tout autant qu’un monarque absolu prendre des résolutions dommageables. Il y a certes d’excellentes lois en Angleterre, " mais ces lois sont accidentelles. Elles ne tiennent pas à la Constitution britannique ". L’autorité législative doit être strictement limitée à leurs yeux. " Les nations et les philosophes ont encore des idées très confuses sur l’autorité législative, notent-ils. L’autorité de faire toute espèce de lois, même celles qui seraient absurdes et injustes, ne peut être délégués à personne ; car elle n’appartient même pas au corps entier de la société ". Ils retrouvent là l’essentiel des arguments de Quesnay et de Le Mercier de la Rivière.

Le principe libéral de protection des personnes et des biens ne s’appuie aucunement sur le développement des procédures représentatives dans cette conception ; il trouve un enracinement suffisant dans l’édification d’un pouvoir Un et Raisonnable. Il n’y a guère de place également pour la représentation dans un tel dispositif et l’idée de droit de suffrage est même absolument étrangère à cet univers. La discussion entre gens éclairés d’où germe la Raison suffit à produire les conditions de la liberté. " Que signifie ce nom de
représentation ? demande par exemple Suard. Qu’est-ce que des représentants peuvent représenter sinon l’opinion publique ? Que les débats naissent donc et qu’ils durent tant que cette opinion est incertaine […]. On ne se divise en partis ni à la vue d’une partie d’échecs, ni à la lecture de deux solutions du même problème de géométrie ". Louis Sébastien Mercier reprend aussi ce thème dans L’an 2440. " Les États généraux que nous avons perdus, écrit-il, sont remplacés par cette foule de citoyens qui parlent, qui écrivent et qui défendent au despotisme d’altérer trop considérablement la constitution libre et ancienne des Français ". Au modèle anglais de la protection des libertés par l’existence de contre pouvoirs issus de la représentation politique des principales forces sociales du pays, s’oppose ainsi au XVIIIe siècle le modèle du rationalisme politique à la française.

La liberté est ainsi pensée contre le libéralisme pour parler abruptement.


Ce rationalisme politique a-t-il été défait par l’éloge de la volonté qui marque la culture politique révolutionnaire ? Non. Il a plutôt subsisté
en tension avec l’idée de souveraineté du peuple. Car la tension des principes – l’évidence versus la volonté, la raison versus le nombre – a d’une certaine manière été dépassée dans une commune célébration de l’unité. C’est une même façon de penser la généralité comme totalité et d’en disqualifier tout mode d’appréhension pluriel. La façon de concevoir la souveraineté du peuple, pour dire les choses autrement, s’est appuyée sur la même vision du social que celle dont procédait l’éloge de l’État rationalisateur.

II – Une façon de penser l’intérêt général et la souveraineté qui disqualifie les corps intermédiaires


Dans son fameux discours sur le veto royal du 7 septembre 1789, Sieyès a eu les mots extraordinaires que l’on sait pour dénoncer le risque de voir la France transformée en une " chartreuse politique ". Pour accomplir l’œuvre révolutionnaire, il lui semblait, en effet, qu’il fallait ériger la nation en une puissance aussi compacte et indécomposable que l’avait été la puissance déchue du monarque. Ce principe d’opposition s’est ainsi doublé d’une véritable réappropriation, comme si le problème était finalement d’opérer une sorte de " régénération " de l’État rationalisateur (distingué du pouvoir absolutiste par sa capacité à la généralité). C’est ainsi cette culture réappropriée du rationalisme politique qui fait le lien entre le vieux et le neuf de la culture politique française. C’est donc naturellement autour d’une vision commune de l’intérêt général que se joue cette continuité. De Turgot à Le Chapelier une même disqualification des corps intermédiaires l’a sous-tendue.


" Il n’y a plus de corporations dans l’État ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation. " En résumant dans ces termes constamment cités le sens du fameux décret du 14 juin 1791 portant suppression des maîtrises et jurandes, Le Chapelier a bien suggéré la nature de la modification des rapports entre l’État et la société dont la Révolution marquait l’avènement.


L’anticorporatisme théorique de la culture politique révolutionnaire et les effets des dispositions juridiques de 1791 se sont conjugués pour conduire l’État à combler le vide de sociabilité et le déficit de régulation engendrés par la mise hors la loi des corporations, comme de toutes les autres formes de corps intermédiaires. Il est apparu comme la seule figure incarnant l’intérêt général en même temps qu’il résumait en lui la sphère publique. Il n’y avait pas de place pour l’idée associative dans ce contexte ou, du moins, y avait-il une contradiction insurmontable entre le principe libéral de la liberté d’association, reconnu en théorie, et le refus politique et philosophique de voir se constituer des formes d’organisations sociales pouvant prétendre incarner une certaine dimension publique. D’où le procès permanent en suspicion légitime de tous les corps intermédiaires instruit au XIXe siècle. " Toutes les corporations tendent à l’aristocratie ", disait-on pendant la Révolution, montrant à quel point la notion de privilège était alors étroitement associée à celle d’intérêt particulier. Les conditions de la rupture avec l’Ancien Régime, la simplification de l’opposition entre le vieux et le neuf ont alors conduit à une vision systématiquement négative des groupes de pression, entraînant une radicalisation de la séparation entre l’État et la société civile.


Cette philosophie de l’intérêt général a souvent été exposée. De là procèdent, on le sait bien, les réticences à reconnaître le fait syndical (il ne l’est formellement qu’en 1884) et les lenteurs pour organiser le droit d’association (en 1901). Tout a été dit d’une certaine façon sur ce point. Depuis deux siècles, les Français n’ont cessé d’entretenir un rapport particulièrement équivoque à l’idée d’intérêt général. La haine du corporatisme et la dénonciation des intérêts particuliers, en tant qu’ils symbolisent en 1789 l’Ancien Régime, ont induit dans notre pays une conception abstraite de l’intérêt général. D’où l’impossibilité française de le penser comme un compromis entre des intérêts particuliers, sur le mode anglais ou allemand, ce qui explique pour une large part le fait que la société française ait raté son rendez-vous avec la social-démocratie comme avec le libéralisme pluraliste.


Dans l’ordre politique, les hommes de 1789 avaient d’ailleurs appréhendé la question des partis dans le même esprit antipluraliste. Le 30 septembre 1791, à la veille de sa séparation, l’Assemblée constituante vote ainsi un dernier décret qui met hors la loi les sociétés populaires : " Nulle société, club, association de citoyens ne peuvent avoir, sous aucune forme, une existence politique. " Pour les hommes de 1789, les partis sont dans l’ordre politique l’équivalent des jurandes ou des corporations dans l’ordre économique : un écran perturbateur du bon fonctionnement social et de la poursuite de l’intérêt général. Fait significatif, c’est d’ailleurs le même homme, Le Chapelier, qui rapporte sur le décret du 30 septembre et qui avait été l’instigateur de la suppression des corporations le 14 juin 1791. Lorsqu’il présente le décret sur les sociétés populaires, Le Chapelier lie de façon très significative son projet à la situation politique, expliquant que les sociétés populaires ne s’étaient justifiées qu’en tant qu’instruments de conquête du pouvoir. " Tandis que la Révolution a duré, notait-il, cet ordre de choses a presque toujours été plus utile que nuisible. Quand une nation change la forme de son gouvernement, tout ce qui accélère une révolution doit être mis en usage. C’est une fermentation momentanée qu’il faut soutenir et même accroître […]. Mais lorsque la Révolution est terminée, alors il faut que tout rendre dans l’ordre le plus parfait. " Le raisonnement est partagé par tous les constituants, seule diverge l’appréciation que certains portent sur l’étape dans laquelle se trouve le processus révolutionnaire (Robespierre défend ainsi les sociétés populaires en notant : " Je ne crois pas que la Révolution soit finie "). Les hommes de la Révolution ne reconnaissent que la légitimité
temporaire de partis exprimant un antagonisme purement historique entre les forces de la réaction et celles du mouvement. Leur existence, en d’autres termes, n’est justifiée que dans une société qui n’est pas encore pleinement entrée dans la modernité post-révolutionnaire.
 
III – Le bonapartisme comme clef de l’histoire politique française

Ces analyses amènent à considérer le bonapartisme comme la quintessence de la culture politique française. C’est en effet en lui qu’ont prétendu fusionner le culte de l’État rationalisateur et la mise en scène d’un peuple-Un. Le bonapartisme est aussi pour cela la clef de compréhension de l’illibéralisme français. Il le radicalise, en effet, d’une certaine manière, en mettant brutalement à nu ses ressorts les plus profonds.


On ne peut se contenter pour cela de considérer le césarisme, celui du Second Empire tout particulièrement, comme un simple accident de l’histoire. Il ne marque pas un écart circonstanciel à une " bonne " démocratie française, faisant coexister de façon perverse le mépris des libertés avec une célébration – certes trompeuse – de la souveraineté du peuple.


Le césarisme ne se réduit pas à la coexistence fâcheuse de deux éléments. Le terme de démocratie illibérale n’est intéressant à utiliser que s’il ne se limite pas au caractère descriptif de son énoncé. Il est pour cela important d’approfondir la nature de la raison illibérale qui est à l’œuvre dans cette forme politique. Le trait marquant du césarisme est que les libertés publiques y sont réduites au nom même d’une certaine conception de l’exigence démocratique. Il ne s’agit donc nullement d’une simple contradiction qui serait ou non dissimulée. La démocratie illibérale est en ce sens une pathologie interne à l’idée démocratique. Elle procède de trois éléments que j’ai longuement analysés dans
La Démocratie inachevée. La prétention, d’abord, à réduire l’indétermination démocratique par une philosophie et une pratique de la représentation-incarnation. L’affirmation, ensuite, de l’illégitimité de toute définition du public qui déborde l’espace des institutions légales. Le rejet, enfin, de tous les corps intermédiaires politiques accusés de perturber l’expression authentique de la volonté générale. La démocratie illibérale radicalise bien de la sorte le monisme révolutionnaire tout en l’associant à une résolution utopique du problème de la représentation.

La République a-t-elle rompu avec cela en rétablissant les libertés et en écartant le spectre du pouvoir personnel ? Rien n’est moins sûr. La culture politique républicaine n’est à certains égards qu’un bonapartisme aseptisé et édulcoré.
 
 
De Wikiberal

Les différentes fonctions de l'État

Pierre Rosanvallon distingue quatre grandes fonctions de l'État:
Depuis la fin des années 80, l'État perd de son pouvoir pour plusieurs raisons:
  • Il se désengage de l'économie en privatisant les entreprises publiques, la Sécurité Sociale voit son rôle diminuer, la mondialisation augmente la contrainte extérieure et diminue le pouvoir d'intervention de l'État dans l'économie.
  • Il n'intervient plus autant dans la prise de décision publique, il perd son pouvoir « par le haut », avec la construction européenne; et son pouvoir « par le bas », avec la décentralisation.
Pierre Rosanvallon, né à Blois en 1948, est un historien, sociologue et intellectuel français. Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la démocratie, et du modèle politique français, et sur le rôle de l'État et la question de la justice sociale dans les sociétés contemporaines1.
Il occupe depuis 2001 la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France2 tout en demeurant directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Il a été l'un des principaux théoriciens de l'autogestion associée à la CFDT. Dans son livre, L'âge de l'autogestion, il défend un héritage philosophique savant, venu à la fois de Marx et de Tocqueville, et annonce une « réhabilitation du politique » par la voie de l'autogestion.


Voir la vision aussi de Vincent Bénard,
(Institut Hayek), cliquez l'image

Le triste état du libéralisme Français

"L'image de la France, pays des lumières et des droits de l'homme, patrie de Voltaire, Tocqueville et Montesquieu, a encore la vie dure. Mais le fait est que la France est certainement aujourd'hui l'une des démocraties où les droits fondamentaux de l'individu, au sens de 1789, sont les moins bien respectés."

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