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octobre 24, 2016

"Moi Président je" suis Hollande, provincial d'un pays bas que j'ai moi façonné !!!

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 



Sommaire:

A) Hollande. L'état de siège et les pleins pouvoirs - Hervé LE BIDEAU - IHEDN

B) « Révélations sur le quinquennat » : quand le PS embellit le bilan de François Hollande -


C) Chômage : le vrai bilan du quinquennat Hollande - Edouard Michon - Les Échos

D) Les 10 (plus ou moins) gros mensonges de Hollande dans l'Obs sur son bilan éco -

E) Bilan d’un quinquennat: François Hollande est-il un vrai guerrier? - Michel Lhomme - Metamag

F) Le bilan caché de François Hollande - Claude Robert - son site via Contrepoints





A) Hollande. L'état de siège et les pleins pouvoirs .

Il ne se passe pas un jour où un attentat (ou tentative d'attentat) ne soit commis sur notre territoire. Nous entrons dans une spirale de violence qui n'est pas sans rappeler celle qu'avait connu l'Algérie dans l'année 55/56 (une attentat par jour à Alger) et qui avait nécessité la proclamation de l'état de siège : subordination des pouvoirs de police à l'autorité militaire.

L'état de siège est détaillé dans l'article 36 de notre Constitution. Son application, contrairement à ce qu'a dit le chef de l’État à de nombreuses reprises, ne constitue pas un abandon de l'état de droit. On peut lui objecter que c'est son obstination à refuser d'appliquer les mesures prévues par la Constitution qui peut être interprété comme un non-respect de l'état de droit.

Enfin, lorsque l'impossibilité du fonctionnement normal des institutions est constatée, le chef de l’État peut s'approprier les pleins pouvoirs.

Jusqu'à présent François Hollande s'est contenté de la proclamation de l'état d'urgence, prolongé. Et, pour renforcer les moyens des forces de police et de gendarmerie, il a mis aux ordres du pouvoir civil des moyens militaires, ce qui n'est prévu par aucun article de la Constitution. Cela a conduit à la situation ubuesque qui s'est produite lors de la tuerie du Bataclan : un commissaire de police affrontant seul avec son simple pistolet les tueurs armés de kalachnikovs, tandis que des militaires de l'opération Sentinelle, équipés d'armes de guerre, étaient en faction à quelques dizaines de mètres, mais n'ont pas reçu l'ordre d'intervenir.

A ma connaissance, aucune enquête pour non-assistance à personne en danger n'a été ouverte, ni contre les autorités policières qui n'ont pas fait appel aux militaires, ni contre les membres de la hiérarchie militaire qui n'ont pas pris sur eux d'intervenir, sans ordre. Je le regrette, et j'en suis scandalisé.

Pourquoi F. Hollande ne décrète-t-il pas la proclamation de l'état de siège ?


a) aspect technique :


- la suppression du service militaire, la réduction de nos effectifs, et l'abandon des biens immobiliers de l'Armée, rendent impossible une mobilisation générale. Une mobilisation partielle aussi : la formation et l'instruction des conscrits demanderaient de longs mois de préparation … et ne pourraient être dispensées que par des engagés, au nombre déjà insuffisant pour faire face à leurs missions existantes, en OPEX et en maintien de l'ordre.
Mobiliser, même partiellement, ne ferait qu'ajouter une crise d'effectifs à une pénurie d'effectifs.

- Les effectifs de l'armée de terre sont de 80.000. (ce sont les seuls qui comptent, car on ne peut pas intervenir contre les tueurs du Bataclan ou de la promenade des Anglais avec des avions et des bateaux).
Ceux de la gendarmeries ont supérieurs à 120.000. Le renseignement humain et la maintien de l'ordre ainsi que la guérilla urbaine sont au cœur de la missions.
Les forces de police (nationale, municipale et CRS) sont de l'ordre de 100.000. Elles partagent à peu près les mêmes aptitudes au maintien de l'ordre et au renseignement que les gendarmes.
Enfin, outre leurs états-majors organiques, les deux formations peuvent recevoir l'appui des centres de gestion de crises départementaux et des moyens que ceux-ci sont habilités à mettre en œuvre (sécurité civile et services incendie principalement).
- Techniquement, proclamer l'état de siège, ce serait mettre plus de 200.000 professionnels du maintien de l'ordre aux ordres d'une troupe de 10.000 hommes, qui ignore tout du problème, et qui n'est ni préparée ni équipée pour cela.

b) aspect juridique :


La proclamation de l'état de siège change beaucoup de choses, car c'est l'autorité militaire qui décide des opérations.
Dès lors, ce n'est plus la juridiction civile qui s'applique, mais les conventions de Genève. En particulier, l'ouverture du feu est autorisée contre tout adversaire identifiée comme tel, et qui s'oppose à l'action des forces armées, sans sommation.
Les prisonniers ne sont plus l'objet de poursuites judiciaires. Ils sont rassemblés et gardés dans des camps de prisonniers. Leur sort est décidé par les autorités victorieuses à la fin du conflit (pour la petite histoire, en 1945, les USA ont vendu 5 dollars pièce à la France le million et demi de prisonniers allemands qu'ils avaient fait pendant la guerre). Les fuyards peuvent être abattus après sommation.

c) aspect politique :


L'état de siège est décrété pour 12 jours. Sa prolongation est soumise à un vote favorable de l'Assemblée. Dans le contexte actuel, la majorité ne semble pas prête à accepter une réglementation, qui provoquera l'hostilité des « droits de l'hommistes ».
Pour le reste, il est évident que la proclamation de l'état de siège donnerait aux forces de l'ordre des moyens susceptibles de tuer dans l’œuf l'insurrection qui est préparée par les extrémistes djihadistes. Quant aux problèmes techniques rencontrés (mettre les forces de police aux ordres des armées), ils sont facilement résolubles : il suffit de nommer un gendarme à la tête des forces armées.
Quant aux prisonniers, avec un peu d'imagination, il est possible de trouver des solutions : par exemple les utiliser pendant quelques années dans des camps de travail, au profit des pays en voie de développement.

En résumé, ce qui empêche F. Hollande de mettre fin au terrorisme en décrétant l'état de siège, ce n'est ni l'aspect technique de cette mesure, ni son aspect juridique, mais uniquement son aspect politique.

La solution des pleins pouvoirs :


C'est la plus intéressante. Le président reçoit les pleins pouvoirs lorsque les institutions de l’État ne peuvent plus fonctionner normalement. Il n'y a plus de limitations dans le temps, et toutes les élections sont suspendues durant toute la durée des pleins pouvoirs.

Or, en ne faisant rien (en ne décrétant pas l'état de siège), le président va laisser se multiplier les agressions et les attentats, jusqu'à ce que la population tout entière se révolte contre les djihadistes, mais aussi contre l'incurie de la classe politique. Et dans un moment d'émotion bien choisi (il y en aura plusieurs dans les mois qui viennent), il peut envisager de se faire remettre les pleins pouvoirs. Dans ce cas, plus de présidentielle, plus de législatives, et même plus de primaire de gauche ! François Hollande peut envisager de rester au pouvoir, jusqu'à ce que ses victoires contre les djihadistes lui permettent de se présenter à des présidentielles, dans des conditions favorables, à la date qu'il aura choisie.
Et pour arriver à ce résultat, il suffit de ne rien faire.

Conclusion :


La principale difficulté pour vaincre le terrorisme n'est ni d'ordre technique , ni juridique, mais politique.
La solution pour y parvenir passe par la remise des pleins pouvoirs au chef de l'Etat.
Il suffit d'attendre, qu'en réponse aux attentats, les manifestations populaires incitent la classe politique à cette solution.
La date optimale à cette opération se situe à la fin janvier 2017. A cette époque, la primaire de droite aura fait ses ravages et celle de gauche n'aura pas encore eu lieu.
Le sort de l’État est entre les mains des terroristes.

Hervé LE BIDEAU
      20/10/2016













B) « Révélations sur le quinquennat » : quand le PS embellit le bilan de François Hollande  
 
Une brochure distribuée par le Parti socialiste depuis deux mois vante le bilan de François Hollande, au prix de plusieurs fausses informations.
C’est un petit tract qui veut répondre aux critiques. Le Parti socialiste (PS) distribue depuis début juin un dépliant intitulé « Révélations sur le quinquennat Hollande » qui présente l’action gouvernementale depuis 2012 sous un jour favorable, vantant la gauche qui « redresse le pays ». Nous l’avons épluché pour faire la part du vrai, du faux et des approximations.


CROISSANCE ET DÉFICIT : AMNÉSIE

Le tract du PS dit vrai sur un point : la croissance est repartie à la hausse en France par rapport à une année 2012 quasi-nulle – soit + 0,2 % du produit intérieur brut (PIB). Elle était même légèrement supérieure au 1,1 % annoncé par le PS pour 2015 (+ 1,3 % selon les derniers chiffres de l’Insee). Le déficit, quant à lui, est effectivement passé de 4,8 % du PIB en 2012 à 3,5 % en 2015, toujours selon l’Insee.
Mais la gauche va un peu vite en écrivant que « l’objectif de 3 % [de déficit] en 2017 devrait être atteint ». Puisqu’il s’agit d’un bilan du quinquennat Hollande, il faut rappeler que pendant la campagne présidentielle, ce dernier promettait de ramener le déficit à 3 % dès 2013 et d’arriver à l’équilibre en 2017. Il tablait pour cela sur des prévisions de croissance très optimistes (+ 2 % et plus à partir de 2014), bien au-dessus de la réalité.


POUVOIR D’ACHAT : EXAGÉRATION

« 0,7 % en 2014 » et « 1,7 % en 2015 » de pouvoir d’achat en plus, vante le document. Signe que la situation financière des Français s’est améliorée d’année en année sous François Hollande ?
D’abord, il faut savoir que ces chiffres correspondent à l’évolution du pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages (RDB) calculée par l’Insee, dont le chiffre pour 2015 a été légèrement revu à la baisse (+ 1,6 % au lieu de + 1,7 %).
La situation est en fait moins reluisante qu’annoncé, pour deux raisons :
  1. Le document ne mentionne pas les années 2012 et 2013. Or, le RDB a diminué sur ces deux années (respectivement − 0,9 % et − 0,4 %). Depuis le 1er janvier 2012, le RDB n’a en fait augmenté que de 1 % environ.
  2. Le RDB est un indicateur global, éloigné de la réalité des ménages (il ne tient par exemple par compte de l’évolution de la population). L’Insee propose donc plusieurs autres indicateurs comme le pouvoir d’achat par unité de consommation. Ce dernier « prend en compte à la fois l’évolution globale de la population et l’évolution des ménages », explique l’Insee dans sa notice sur ces statistiques. C’est-à-dire qu’il ramène le pouvoir d’achat à un niveau individuel.
Si l’on prend ce dernier indicateur, les chiffres sont inférieurs à ceux annoncés : + 0,1 % en 2014 et + 1,1 % en 2015. Sur cet indicateur, le pouvoir d’achat a au contraire baissé en France entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2015 (− 1,3 %) et stagné depuis le 1er janvier 2013 (+ 0,2 %).


IMPÔTS : AMNÉSIE

« Les impôts ont baissé ». Le tract socialiste annonce « − 300 à − 1 200 euros » d’impôts pour 12 millions de Français depuis 2015. Un chiffre conforme à celui annoncé par le gouvernement sur son site, mais qui relève d’une présentation sélective des faits.
D’abord, si les ménages modestes ont bénéficié de baisses d’impôts ces dernières années, il ne faut pas oublier qu’ils avaient aussi été touchés par les hausses d’impôts décidées au début de quinquennat. Ainsi 1,35 million de foyers étaient par exemple devenus imposables en 2014.
L’Insee estime aussi que 19,2 millions de ménages ont vu leurs charges fiscales et sociales augmenter en 2014, contre 4,8 millions qui les ont vues diminuer.
De manière plus large, la part des prélèvements obligatoires (un chiffre qui regroupe les différents impôts, taxes et cotisations) a augmenté de 2012 (43,8 % du PIB) à 2014 (44,8 %), avant de baisser légèrement en 2015 (44,7 %), selon l’Insee.
Dans cet ensemble, la fiscalité des revenus des ménages a plutôt eu tendance à s’alourdir, contrairement à celles des entreprises. Les impôts n’ont donc pas diminué pour tout le monde, ce que le PS se garde bien de préciser.

CHÔMAGE : C’EST TROMPEUR

Si l’on se fie au bilan dressé par la gauche, on apprend qu’il y aurait eu « 1 million de chômeurs de plus en cinq ans » sous Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2012, mais que « le chômage commence à baisser » sous François Hollande :
« Le chômage, notamment des jeunes, baisse de manière exceptionnelle en 2016. Il faut ainsi remonter à l’année 2000 pour retrouver une diminution aussi nette. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi recule en mars de 1,7 % par rapport à février. Le taux de chômage recule de 0,1 point sur trois mois. Il a encore baissé en avril de 1,7 % pour les chômeurs sans activité. »
Le problème, c’est que cette série d’affirmations mélange des chiffres difficilement comparables les uns aux autres. Reprenons-les un par un. D’abord, il est juste de dire que le chômage a explosé sous Nicolas Sarkozy, de mai 2007 à mai 2012. Selon les statistiques mensuelles de Pôle emploi, il y a effectivement eu 1,12 million de demandeurs d’emplois supplémentaires en France métropolitaine si l’on additionne les catégories A (sans activité) ainsi que B et C (temps partiels).
Ce que le tract ne dit pas, c’est que le même calcul donne un résultat tout aussi mauvais pour François Hollande : entre mai 2012 et juin 2016 (les derniers chiffres disponibles de Pôle emploi), il y a eu environ 1,08 million de chômeurs supplémentaires dans les catégories A, B et C confondues.
La gauche insiste néanmoins sur la tendance, qui serait désormais favorable à une reprise de l’emploi. Il faut alors distinguer deux choses :
  1. Le taux de chômage trimestriel, qui est la part de la population active qui est au chômage, calculé par le Bureau international du travail (BIT). Il s’agit d’un pourcentage : « X % de la population active était au chômage en mars ».
  2. Les statistiques mensuelles de Pôle Emploi sur le nombre de chômeurs par catégories. Il s’agit cette fois d’une valeur absolue : « Il y avait X millions de chômeurs en mars… »
Or, le document du PS mélange ces deux notions. Si l’on reprend les bons chiffres, on peut constater que :
  • Le taux de chômage au premier trimestre 2016 était de 9,9 % selon le BIT. Un chiffre identique au trimestre précédent, mais légèrement meilleur qu’un an auparavant (10,0 %). Les chiffres du deuxième trimestre, publiés le 18 août (soit deux mois après le tract) sont néanmoins meilleurs (9,6 %).
  • Le taux de chômage des jeunes de 15 ans à 24 ans a augmenté au premier trimestre 2016 par rapport à la fin 2015 (24,2 % contre 23,9 %).
  • Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a effectivement baissé de 1,7 % en mars, mais seulement de 0,6 % en avril et pas de 1,7 % comme l’affirme le document.
Enfin, les chiffres de Pôle emploi des mois de mai et juin, publiés après la rédaction du tract, sont en hausse, aussi bien chez les chômeurs sans activité que chez ceux à temps partiel. En juin, on ne compte « que » 43 400 chômeurs des catégories A, B et C de moins par rapport à décembre 2015. C’est toujours 24,7 % de plus qu’en mai 2012.


LES MESURES POUR LES JEUNES : PLUTÔT VRAI

« Rien n’a été fait pour les jeunes ? C’est faux », lit-on dans les quatre pages de « révélations » sur le quinquennat. Et de lister la série des mesures prises pour la jeunesse au cours du quinquennat, comme la « garantie jeunes », la rémunération des stages de plus de deux mois ou les 150 000 emplois d’avenir.
Certaines promesses présentées comme déjà tenues restent néanmoins à compléter. Par exemple la création de 60 000 postes dans l’éducation, qui a pris du retard. Il est également trop tôt pour dire si « les jeunes vivront mieux en 2017 qu’en 2012 », comme le promettait François Hollande pendant la campagne présidentielle. Mais les affirmations du document sur ce plan sont dans l’ensemble justes.

FAMILLES, PERSONNES ÂGÉES, SANTÉ : C’EST PLUTÔT VRAI

Là aussi, le document liste une série de mesures prises depuis 2012. Par exemple, la hausse de l’allocation de rentrée scolaire, passée de 285 euros en 2011 à 363 euros en 2016 pour les enfants de 6 ans à 10 ans. Ou encore l’adoption du mariage pour tous. Du côté des personnes âgées, il cite la hausse des allocations et le retour de la retraite à 60 ans. Ou encore, sur la santé, la généralisation du tiers payant.
Là aussi, on peut cependant relever quelques imprécisions entre promesses déjà tenues et en passe d’être tenues. Ainsi, le complément familial des familles nombreuses n’a pas augmenté de 50 % comme on peut le lire : il est passé de 166,18 euros à 219,13 euros depuis 2012 (+ 32 % environ), le PS a en fait présenté l’objectif de fin de mandat comme étant déjà atteint.


LE BILAN DE NICOLAS SARKOZY : PLUTÔT VRAI

La dernière page du document donne un état des lieux de « ce que la droite a laissé en 2012 », citant six exemples. Cinq d’entre eux sont corrects :
  • La dette publique a augmenté de « 612 milliards d’euros en cinq ans ». Du deuxième trimestre de l’année 2007 au deuxième trimestre de l’année 2012, la dette publique française a en effet augmenté de 606,8 milliards, selon l’Insee.
  • 24 taxes ont été créées de 2007 à 2012. C’est vrai : en voici la liste.
  • 80 000 postes ont été supprimés en cinq ans dans l’éducation. C’est plutôt vrai. Tout personnels confondus, 104 360 postes ont été supprimés dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur entre 2006 et 2012, selon le ministère. Si l’on tient compte uniquement des suppressions de postes décidées sous Nicolas Sarkozy et que l’on exclut les postes créés en urgence à la rentrée 2012 par la gauche, on arrive à une estimation d’environ 80 000 postes supprimés en cinq ans.
  • 337 000 personnes supplémentaires sont « devenues pauvres ». C’est même plus : l’Insee comptait, en 2012, 412 000 personnes vivant sous le seuil de « grande pauvreté » (40 % du revenu médian) de plus qu’en 2007.
  • Un million de chômeurs supplémentaires se sont ajoutés aux listes de Pôle emploi. C’est vrai : selon les statistiques mensuelles de Pôle emploi, il y a effectivement eu 1,12 million de demandeurs d’emploi supplémentaires en France métropolitaine si l’on additionne les catégories A, B et C.
Le dernier point évoqué est en revanche trompeur. On y lit que « 75 milliards » d’euros auraient été offerts en cinq ans comme « cadeaux fiscaux pour les plus riches ». Ces 75 milliards auxquels le tract fait référence regroupent en fait une série d’exonérations fiscales accordées sous Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012, principalement via la loi TEPA (travail, emploi, pouvoir d’achat).
On y trouve, certes, des mesures qui profitaient directement aux contribuables aisés, comme le « bouclier fiscal ». Mais il y avait aussi des mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires, la suppression de la taxe professionnelle ou la TVA à 5,5 % dans la restauration, destinées à soutenir les entreprises les emplois.
On peut s’interroger sur leur efficacité, mais il est réducteur de les réduire à des « cadeaux fiscaux aux riches » – sauf à considérer que les baisses de charges du « pacte de responsabilité » de François Hollande, par exemple, en seraient un également.






C) Chômage : le vrai bilan du quinquennat Hollande

Le président de la République a tort de présenter l'inversion de la courbe du chômage comme « un fait indiscutable ». Il s'agit avant tout d'un effet statistique à court terme. La France compte 1,16 millions de demandeurs d'emploi supplémentaires depuis son élection.    

Le 29 juin 2016, dans un entretien aux « Echos », François Hollande déclarait : « Il y a bien une reprise en France et un début d'inversion de la courbe du chômage. C'est un fait indiscutable ». La baisse du chômage fut non seulement une promesse du candidat Hollande en 2012 mais surtout, dès 2013, une condition établie par le président lui-même à une nouvelle candidature en 2017. A sept mois de l'échéance présidentielle, il est intéressant – et nécessaire – de se pencher sur « ce fait indiscutable » et d’établir un bilan du quinquennat sur le front de l’emploi. 



Pire que Nicolas Sarkozy

Petit rappel historique. Le quinquennat de Jacques Chirac (2002-2007), profitant d’un environnement économique plutôt favorable, connût une légère décrue de l’ordre de 4.000 chômeurs (catégories A, B et C) de moins par mois en moyenne. Cette décrue se poursuivit les premiers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012) jusqu’à l’été 2008, quand la crise éclata et fit exploser le chômage. Par conséquent, son bilan est lourd : plus de 18.700 chômeurs de plus en moyenne par mois.
Mais François Hollande obtient un résultat plus mauvais encore, avec en moyenne plus de 22.700 chômeurs supplémentaires par mois… Résultat : alors qu’il lui reste encore sept mois à l’Elysée, le président de la République a déjà dépassé son prédécesseur en nombre de chômeurs (1,16 millions en août 2016 contre 1,12 sur cinq ans pour Nicolas Sarkozy).

Très loin de l'Allemagne

Si le président fait moins bien que son prédécesseur, dont les résultats n’étaient pourtant déjà pas bons, son bilan ne soutient pas la comparaison avec celui de l’Allemagne, pays comparable par son modèle économique, par la taille de son marché du travail et par le revenu par habitant. En 2015, la France affichait un taux de chômage plus de deux fois plus élevé qu’en Allemagne (10,4% contre 4,6%) et un taux de chômage des jeunes plus de trois fois plus élevé (25,1% contre 7,3%). L’Allemagne dispose depuis janviers 2015 d’un salaire minimum légèrement supérieur et la main-d’oeuvre y est légèrement moins chère que chez nous…
Il faut pourtant rappeler qu’en 2005, le taux de chômage allemand s’élevait à 11,3%, supérieur de 2,3 point à celui de la France. Mais les réformes entreprises au début des années 2000 ont profondément transformé le marché du travail, avec des résultats impressionnants en quelques années. Force est de constater que François Hollande n’a pas su tirer la leçon de ce brillant exemple.

Des réformes, mais peu d'effets sur l'emploi

Pourtant depuis 2012, l’exécutif n’est pas resté inactif et a pris de nombreuses mesures dont on peut évaluer aujourd’hui les résultats : citons les emplois d’avenir, le CICE, la loi de sécurisation de l’emploi, les contrats de générations ( un énorme flop, selon la Cour des comptes ), le plan de formation de 500.000 demandeurs d’emplois supplémentaires et la loi Travail . L’analyse révèle qu’aucun de ces dispositifs n’a permis de changer la donne sur le marché du travail. La plupart a consisté à créer des emplois aidés à grand renfort d’argent public et sans garantie pour l’emploi à long terme.
Rappelons que France Stratégie a ainsi considéré que, si le CICE a pu conduire à « une amélioration sensible des marges des entreprises », il n’a pas eu d’impact sur l’investissement et très peu sur l’emploi ; que la Cour des comptes a jugé l’effet des contrats de génération sur le chômage « quasiment négligeable » ; et que l’économiste Pierre Cahuc a affirmé que le plan de formation de 500.000 demandeurs d’emplois, annoncé en janvier dernier, n’avait « pas grand sens »

Pas de vraie amélioration

Les mesures prises traduisent surtout une volonté de diminuer les statistiques du chômage à court terme – ainsi le plan de formation des demandeurs d’emplois de janvier va entraîner un transfert massif des chômeurs de catégorie A, B et C vers la catégorie D qui regroupe les personnes en formation. Dans ce contexte, qu’on ne s’y trompe pas : une amélioration des chiffres du chômage au deuxième semestre 2016 traduirait plutôt un effet statistique à court terme qu’une réelle amélioration de la situation.
Au final, alors que François Hollande affirme comme un « fait indiscutable » que la situation s’améliore, son vrai bilan est, à ce jour, une hausse de 1 160 300 demandeurs d’emploi depuis mai 2012. L’inversion de la courbe du chômage n’est pas pour demain et l’échec des politiques menées en matière d’emploi est désormais flagrant. A sept mois de l’échéance présidentielle, ce bilan pèsera lourd, très lourd…

Edouard Michon - Chercheur associé à l'Institut Thomas More






 D) Les 10 (plus ou moins) gros mensonges de Hollande dans l'Obs sur son bilan éco

Lors de son interview jeudi à l'hebdomadaire de gauche, le président a présenté un bilan économique et social des quatre premières années du quinquennat gonflé à l'hélium, multipliant les inexactitudes, les erreurs, les omissions et les contre-vérités. Démonstration.

On n'est jamais mieux servi que par soi-même, dit l'adage. François Hollande ne le sait que trop. C'est pourquoi il a décidé de faire lui-même le bilan économique et social des quatre premières années de son quinquennat, lors du long entretien qu'il a accordé cette semaine à L'Obs et intitulé «Je suis prêt». Dans les premières pages, le chef de l'État revient sur tout un tas de sujet (retraite, santé, déficit, chômage...). Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que plus c'est gros plus ça passe. Le président de la République déroule un argumentaire -des éléments de langage, comme on dit- bourré d'approximations, d'inexactitudes, d'omissions et même de contre-vérités, pour ne pas dire mensonges pour mieux enjoliver son bilan. Et ce, sans être contredit. La preuve par 10 exclamations présidentielles, sur les premières pages de l'interview.

Ici, François Hollande reprend le discours ambiant depuis 15 jours selon lequel, dixit Marisol Touraine, sa ministre des Affaires sociales depuis le début du quinquennat, «la gauche a sauvé la Sécu» après avoir fait disparaître, au prix «de réformes de structure, parfois difficiles», les déficits abyssaux hérités par la droite. La réalité est un peu plus complexe. Les malades le savent d'ailleurs bien: être en rémission ne veut pas pour autant dire que l'on est guéri. Si l'on ne peut contester le redressement des comptes sociaux (le gouvernement vend à l'opinion un déficit du régime général de 400 millions en 2017), il est en revanche plus hasardeux de considérer que tous les problèmes sont réglés. D'abord, le rétablissement des comptes a été rendu possible au prix d'un certain nombre d'artifices comptables. Ainsi, comme le dénonce la Cour des comptes, 700 millions d'euros de rentrée exceptionnelle de CSG ont été enregistrés à tort en 2016 dans les recettes de l'Assurance maladie. Pis, le déficit de la branche retraite a été siphonné pour alimenter celui du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) -qui finance le minimum vieillesse ou les cotisations retraite des chômeurs- dont le trou dépasse, bon an mal an, les 4 milliards d'euros. Quant aux dépenses de santé, le comité d'alerte chargé d'informer le gouvernement en cas de risque de dérapage vient de tirer la sonnette d'alarme.

Là encore, le chef de l'État confond désir (la prévision du gouvernement pour 2017) et réalité (ce que sera le déficit en exécution). Car tout le monde, à commencer par le Haut conseil aux finances publiques (HCFP), l'organisme indépendant chargé d'examiner la véracité des prévisions gouvernementales et présidé par Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, juge bidonné l'objectif affiché par l'exécutif dans le budget 2017. Un déficit inférieur à 3%? «Improbable» et «incertain», juge ainsi le HCFP. L'hypothèse de 1,5% de croissance arrêtée? «Un peu élevée au regard des informations connues à ce jour», ajoute-t-il. La prévision de 1,6 milliard d'économies dans l'assurance-chômage? «Irréaliste», tranche-t-il, n'osant pas aller jusqu'à qualifier le PLF2017 d'insincère, qualificatif que seul le conseil constitutionnel peut utiliser.

C'est probablement l'un des plus gros bobards du président, qui mélange tout et fait preuve de beaucoup d'approximations. Tout d'abord, le chiffre de 500.000 ne correspond pas au nombre de bénéficiaires de l'élargissement en 2012 de la mesure des carrières longues -qui permet à des salariés ayant commencé à cotiser jeune (avant 18 ans) et disposant de tous leurs trimestres sans avoir l'âge légal de partir en retraite- de cesser leur activité. Le nombre de personnes en cessation précoce d'activité est en réalité de 260.000 en 2016, avec un pic prévu à 300.000 l'année prochaine. Non, le chiffre de 500.000 mis en avant par le chef de l'État correspond au nombre de salariés qui ont bénéficié en 2015 des premiers «points pénibilité» après l'entrée en application des quatre premiers critères d'exposition à un risque. Ensuite, il ne faut pas (encore) cotiser 42 années de cotisation pour pouvoir partir en retraite. Pour l'heure, le compteur est bloqué à 41,5 années jusqu'en 2020 et ce n'est qu'ensuite, depuis de la réforme Touraine de 2014, que la durée de cotisations nécessaire pour prétendre à une retraite à taux plein augmentera, pour atteindre 43,5 années en 2035. Enfin, l'âge légal de départ à la retraite n'est pas (encore) de 62 ans. Le relèvement de deux ans, voté en 2010, aura été progressif et on arrivera aux 62 ans en 2017.

Faux. La prise en compte de la pénibilité, votée lors de la loi Touraine de 2014, n'a aucun impact sur le montant des pensions de retraite. Les 10 critères d'exposition au risque (les 4 premiers sont entrés en vigueur le 1er janvier 2015 et les six autres le 1er juillet 2016) permettent aux salariés de cumuler les points qui ouvriront droit, à terme, à des formations -les 20 premiers points sont forcément utilisables en formation-, à des aménagements de temps de travail (temps partiels) en fin de carrière, voire à des départs anticipés. Mais nullement à une hausse de la pension. Et si intégration il y a, elle serait plutôt à la baisse car les bénéficiaires pourraient supporter une décote sur leur niveau de pension pour départ précoce.

Là encore, le président prend ses désirs pour des réalités. La complémentaire santé a été généralisée cette année en entreprise, les employeurs devant obligatoirement proposer une couverture en interne. Mais les salariés sont encore libres de la refuser, surtout s'ils en possèdent déjà une , à titre personnel, plus avantageuse. Elle ne le sera pas non plus pour les retraités l'année prochaine, ces derniers bénéficieront de la possibilité de souscrire à des contrats seniors homologués par l'État à des tarifs préférentiels mais avec une couverture minimaliste.

C'est vrai, mais seulement à ce stade pour les femmes enceintes et les malades en ALD (affection longue durée). La généralisation du tiers payant chez les médecins, qui était l'un des points majeurs de la loi Touraine en 2015, a été de surcroît partiellement retoquée par le conseil constitutionnel pour la partie complémentaire, mais pas pour la part assurance maladie. Autant dire que la généralisation, vendue comme une grande avancée sociale du quinquennat, sera loin d'être une réalité pour tous les Français à la fin du quinquennat.

Effectivement, le gouvernement a créé dans la loi Rebsamen de 2015 le compte personnel d'activité (CPA) qui doit, comme le dit le gouvernement, «préfigurer la protection sociale de demain, permettre à chacun de construire son parcours professionnel ainsi que la création d'un droit universel à la formation». Mais pour l'heure, c'est une coquille vide qui regroupe seulement quelques droits à la formation et d'engagement citoyen. Et donc très loin du «progrès social considérable» dont parle le gouvernement à tout bout de champ, même si le décret définissant les modalités d'utilisation du compte personnel de formation (CPF) pour les salariés non diplômés et les créateurs d'entreprises, lorsque le CPF sera intégré au CPA au 1er janvier 2017, a été publié ce vendredi au Journal Officiel.

Là, le président est très précis dans la chronologie. Il justifie son reniement à renégocier le traité budgétaire en juin 2012 juste après son élection par l'ajout d'un volet croissance et investissement de 100 milliards d'euros au niveau européen et par le report concomitant de l'objectif sous la barre des 3% de déficit pour 2017. C'est inexact. François Hollande a obtenu au cours du quinquennat deux reports successifs de deux ans: le premier en 2013 pour 2015, et le second en 2015 pour 2017. Et ce, en promettant contre l'évidence jusqu'au dernier moment que son engagement européen serait tenu.

Dans cette partie consacrée à la politique de compétitivité du gouvernement, lancée à partir de 2012 avec la mise en œuvre du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) puis prolongée en 2014 par le pacte de responsabilité, François Hollande fait un trop rapide raccourci. Il assimile en effet le CICE à une baisse de charges alors que c'est un crédit d'impôt sur les sociétés. Si l'objectif est le même (baisser le coût du travail), le véhicule utilisé n'est pas neutre et a un impact différencié sur le budget de l'État. Une baisse de cotisation -on peut au passage noter que le président emprunte les mots de la droite: il parle de charges et non de cotisations, ce qui ne va pas manquer de faire hurler les syndicats et la gauche passéiste- en année n a des répercussions en année n, l'État étant obligé de compenser les baisses de recettes de cotisations à la Sécu. Alors qu'un crédit d'impôt s'impute en année n+1 dans les recettes de l'État. Et c'est d'ailleurs pour cette seule raison que le choix de passer par un crédit d'impôt a été arrêté en 2012. Pour que le coût (porté à 24 milliards en 2017) ne pèse pas sur les comptes en 2013, année où la France devait repasser sous la barre des 3% de déficit...

Là encore, le président joue avec les faits lorsqu'il évoque la TVA sociale mise en œuvre à la fin du quinquennat précédent par Nicolas Sarkozy. S'il est vrai que cette thématique est arrivée tard et en pleine campagne électorale -elle avait été écartée en 2007 après que Jean-Louis Borloo avait vendu la mèche un peu trop tôt pendant la campagne des Législatives, provoquant la défaite d'une 50aine de candidats de droite-, elle a été votée par le Parlement au printemps 2012 pour une application à l'automne de la même année, soit après l'élection présidentielle. Et si la TVA n'a effectivement pas été mise en œuvre, c'est parce que François Hollande a défait ce que la majorité précédente avait décidé. Et ce, pour augmenter lui-même la TVA de 7 milliards au 1er janvier 2014, pour financer une partie du CICE...





E) Bilan d’un quinquennat: François Hollande est-il un vrai guerrier?

Indéniablement, il y a eu un tournant guerrier de la présidence de François Hollande. Tout semble avoir commencé par l’intervention tardive au Mali qui ne fut décidée que pour des raisons de basse politique .

Ensuite, il y a l’alignement total sur la politique étrangère US. Du coup, la question doit être posée : Hollande représente-t-il un néo-conservatisme à la française ? La posture de Laurent Fabius comme celle de Nicolas Sarkozy sont toutes aussi emblématiques comme le sera demain  celle d’Alain Juppé. Toute la classe politique professionnelle française est atlantiste  souvent formée par les colloques des Young Leaders. Mais François Hollande n’a pas non plus cessé de ménager les intérêts diplomatiques et stratégiques des pays du Golfe (Qatar et Arabie Saoudite) qui sont en fait ses principaux créditeurs.

Plus officiellement  la France met en avant à l’international  la générosité humanitaire de la défense des droits de l’Homme, manifestée en particulier par l’attitude intransigeante en Syrie face à Bachar el-Assad. Mais cette feinte politique ne cache en réalité rien d’autre qu’un alignement  sur le grand Israël. Jamais le Président français ne s’est soucié des conséquences d’une politique internationale alignée sur des intérêts qui sont pourtant en contradiction flagrante avec la nouvelle composition ethnique de la France, ses 8 millions de musulmans recensés ou sa position géographique, l’Eurasie. Jamais il n’y eut dans la politique internationale française une dimension proprement européenne, une vision européenne autre que celle de l’administration soft de l’Union Européenne.
En fait, Hollande ne s’est jamais vraiment intéressé à l’Europe.  Hollande n’a pas de culture stratégique, il est resté un pur produit de l’énarchie administrative. Il n’a d’ailleurs jamais eu un intérêt particulier pour les questions internationales mais par défaut et bon calcul tacticien de militant de parti, il est devenu président. Mitterrand s’en est retourné dans sa tombe ! Il aura ainsi accueilli et trouvé dans la chose militaire le moyen de l’action et de l’efficacité.
Les guerres extérieures de François Hollande, la rhétorique de guerre à la fin de son mandat avec  Manuel Valls  ont-elles été sans doute pour lui un moyen de se reconstruire, de refonder une image présidentielle. Pour construire cette politique étrangère , il s’est rapproché  d’hommes de confiance  compétents dans le domaine militaire comme Jean-Yves Le Drian ou le général Puga son chef d’état-major particulier. Il faut reconnaître néanmoins que François Hollande s’est intéressé d’ailleurs assez tôt aux rapports des services, chose rare comparée à ses prédécesseurs (Jean-David Lévitte par exemple verrouillait tout) et qu’assez rapidement, il a pris conscience de la continuité entre les opérations (Mali,  Somalie, opération Barkhane au Sahel, opération Chamal en Irak-Syrie) et la question terroriste intérieure qui a mutée brutalement au cours de son mandat.

Quel est le défaut d’une telle politique ?
Le court terme ?  Certes mais surtout le fait de ne définir de la politique extérieure de la France que ce qui rapportera en politique intérieure. On nous dira certainement qu’il en a toujours été ainsi.  Mais il y a aussi une manière intelligente de le faire. Hollande fait donc la guerre mais sans aucune stratégie d’ensemble. Aussi est-il même capable d’être belliqueux, d’aller  plus loin que ses alliés et d’en appeler contre la Syrie par exemple à la guerre totale.

Au plus haut niveau de l’Etat, il n’y a en réalité ni corps de doctrine, ni vision, ni anticipation, ni projet. Il faut à la France une stratégie qui ne peut être que celle d’une Europe de la puissance 

Michel Lhomme, politologue, philosophe - Metamag


 

F) Le bilan caché de François Hollande 
On le sait, le bilan économique et sécuritaire de F. Hollande est particulièrement sombre. La comparaison de l’évolution du taux de chômage, du taux de croissance et du niveau de la dette publique avec le reste de l’Europe montre un décrochage exclusivement français.
Parce qu’il est unique et régulier depuis plus de deux  ans, et qu’il s’est donc produit malgré l’environnement immédiat, ce décrochage constitue la signature incontestable des mauvais choix et des entêtements idéologiques du gouvernement socialiste. Quant au domaine sécuritaire, le résultat est effroyable, avec un nombre de victimes du terrorisme sur le territoire national tout simplement inimaginable.
Pour autant, les conséquences néfastes de cette parenthèse socialiste ne s’arrêtent pas aux seuls constats chiffrés. C’est même probablement dans le domaine symbolique et moral que les dégâts seront les plus dramatiques, avec rien moins que :
  • la décrédibilisation de la fonction présidentielle
  • la déconsidération de l’action politique
  • la dévalorisation de la justice, de la police et de l’éducation nationale
  • le discrédit du libéralisme et la consolidation du mythe étatique
  • l’essor du populisme

Décrédibilisation de la fonction présidentielle 

Outre cette incapacité à agir et à prendre des risques (l’un ne va pas sans l’autre), F. Hollande aura saccagé le statut de la fonction présidentielle sans doute encore plus violemment que ne l’aura fait son prédécesseur. Contrairement à ce que l’on peut supposer de prime abord, l’épisode des rendez-vous galants chez l’actrice Julie Gayet n’a rien d’anodin.
Comment justifier en effet qu’un Président qui, à l’Élysée, passe ses journées à ne pas prendre de décisions efficaces, voire à ne pas prendre de décisions tout court, puisse s’en aller discrètement le soir se délasser à quelques pas de là avec une jeune et jolie actrice ? Passe encore d’un Président efficace et consciencieux. Mais d’un Président qui accumule les contre-performances ? Ne devrait-il pas travailler jour et nuit jusqu’à ce qu’il soit digne de sa position ? Existe-t-il quelque chose de plus important, lorsque l’on dirige un pays en recul, que de s’atteler à son redressement ? Comment le Président trouve-t-il le temps de s’amuser ?
Pendant cet épisode affriolant, sur CNN (chaîne à l’audience mondiale), F. Hollande a été tristement comparé à un « Berlusconi sans les compétences ». Bien évidemment, la vie privée ne nous regarde pas. Sauf lorsque celle-ci se trouve en incompatibilité avec la fonction et les circonstances publiques. Et dans ce cas, c’est le bashing assuré !
Pourtant, certains agissements ayant trait à son métier même de Président ont créé des torts encore plus gravissimes. Lorsque par exemple à des journalistes qui lui demandaient si la mesure qu’il présentait n’allait pas s’avérer ruineuse, il avait benoîtement répondu : « cela ne coûte rien , c’est l’État qui paie ». Tout d’un coup, une partie de la population s’est ainsi rendu compte que notre pays avait à son sommet un personnage inconséquent. Une prise de conscience encore plus terrible s’est alors imposée, douloureuse et même déprimante : la France est une démocratie d’opérette puisque n’importe qui peut en devenir le Président.
Le fait que F. Hollande court derrière les faits divers et en devienne le porte-parole presque officiel (accident de la Germanwings, sinistres en France ou à l’étranger, funérailles de personnages célèbres, attentats, Coupe d’Europe de foot, Jeux Olympiques…), comme s’il recherchait coûte que coûte des occasions pour se mettre en avant, n’aura fait qu’accentuer cette étrange impression d’avoir au sommet de l’État une espèce de pantin sans aptitude ni conviction. Forcément, l’effet est désastreux sur le statut même de la fonction présidentielle.

Déconsidération de l’action politique

Sans doute F. Hollande n’imaginait pas à quel point son mensonge, lorsqu’il avait affirmé sur la chaîne télévisée d’État : « nous avons bien redressé le pays en quatre ans », pouvait être dramatique sur les consciences. Chez les Français en difficulté, cela a naturellement tourné à l’écœurement.
Les pressions visant à montrer des policiers sur les photos post attentats de Nice sont du même genre, et trahissent un immense mépris du peuple par nos élites actuelles. Pire encore, elles dissimulent très mal leur souci de masquer leur impuissance. Alors, comment attribuer le moindre crédit à l’action politique ? Faut-il s’étonner que de plus en plus d’électeurs soient persuadés de l’inutilité du gouvernement, et pire encore, des élections ? La classe politique est endogame. Elle s’est installée au pouvoir. Elle est inopérante, mais indélogeable. Telles sont les croyances qui se sont calcifiées dans l’esprit de bon nombre de Français. Du point de vue de la vie de la cité, tout cela s’annonce délétère.

Dévalorisation de la Justice, de la Police et de l’Éducation Nationale

Un gouvernement dont le premier réflexe, la première obsession semble être de ne surtout pas stigmatiser les coupables, de masquer les fautifs afin d’éviter tout amalgame, d’accuser les victimes (pour peu qu’elles ressemblent à des blancs chrétiens français de souche de droite) plutôt que les bourreaux (pour peu qu’ils appartiennent au clan opposé, celui du Bien) décrédibilise totalement les institutions telles que la Justice et la Police.
D’ailleurs, en dépit d’un État d’Urgence décrété de façon tonitruante, tout le monde s’est rendu à l’évidence : non seulement la sécurité n’est pas assurée sur notre territoire, mais l’État n’a plus aucune autorité. Les extrémistes de Nuit debout  n’ont-ils pas saccagé la  place de la République à Paris pendant des semaines, en toute impunité ? La CGT (qui ne représente que 3% des travailleurs, majoritairement protégés) n’a-t-elle pas bloqué le pays plusieurs jours ? Les manifestants contre l’aéroport de Notre Dame des Landes n’ont-ils pas bravé les lois et les décisions politiques ? À l’inverse, la police n’a-t-elle pas blessé des parents d’élèves pour stopper net une manifestation pacifique (en présence des enfants) dans une école primaire ?
Il en est de même lorsque l’Éducation Nationale, au nom pourtant de l’égalitarisme, dilue les filières les plus élitistes. Ou pire encore, lorsque notre Ministre de l’Éducation et notre Premier Ministre, dans un élan commun de bigoterie gauchiste, érigent en exemple culturel un certain Jamel Debouze… Avec de telles saillies, force est de constater que l’institution se saborde de manière parfaitement efficace.
À tel point que les Français informés (ceux qui en particulier nourrissent des ambitions pour leurs rejetons) se demandent quel est son véritable objectif. Pourquoi s’acharner sur le latin, l’allemand et amputer les cours les plus structurants pour des activités transverses tout à fait approximatives ? S’agit-il de couler la culture française ? De bêtifier (de concert avec les médias) un peu plus les Français pour les rendre encore plus faciles à manipuler par la novlangue socialiste ?

Discrédit du libéralisme et consolidation du mythe étatique

C’est dans ce domaine toutefois que l’action gouvernementale aura atteint des records d’hypocrisie : dans cette façon de parler de réformes libérales sans les appliquer, tout en soulevant l’ire de la rue et des indignés pour les avoir mises en place !
Le résultat d’une telle mythomanie est tout simplement incroyable : la presse de gauche (très majoritaire en France) et le corps électoral socialiste n’ont pas de mots assez durs contre un gouvernement socialiste qu’ils accusent d’avoir trahi ses engagements pour mener une politique ultra libérale (sic !).
Outre notre pays, qui continue de régresser, le grand perdant, dans cette scandaleuse méprise, se trouve être le libéralisme, qui paradoxalement,  aura été sali auprès des électeurs étatistes alors qu’il n’a même pas été appliqué, et que ce sont encore et toujours des mesures étatistes inefficaces qui nous sont servies ! Les électeurs socialistes fulminent contre une réforme Khomri dont il ne reste quasiment rien de libéral. Ce qui est le comble de la duplicité.
À côté de cela, les indignés, et des postulants plus ou moins illuminés (ou cyniques ?) comme Montebourg, Hamon, Mélenchon, Le Pen, font perdurer des racontars dignes de contes de fées communistes. Ces personnages-là entretiennent des lubies frappadingues, qui n’ont fonctionné nulle part ailleurs, mais auxquelles ils s’accrochent avec émotion, du style « nationaliser les entreprises en difficultés », « faire du social sans contrepartie », s’adonner à la « préférence nationale », « recruter toujours plus de fonctionnaires », etc… À croire que l’économie planétaire est fermée, administrée, et non concurrentielle !
À croire que la France est une sorte d’îlot coupé du monde, si ce n’est le nombril de l’univers ! Or, au lieu de décoder ces escroqueries, la presse de gauche surenchérit sur ces lubies démentes et entretient de ce fait la duperie. L’imposture est gigantesque, unique, lamentable. Et durablement toxique.

Essor du populisme

Un Président incompétent, un méli-mélo économico-politique totalement fallacieux, des mesures politiques en trompe l’œil, des institutions liquéfiées, il n’en faut pas plus pour rebuter les citoyens les moins armés intellectuellement.
L’attirance pour les partis populistes, dont les leaders font preuve chaque jour de leur non appartenance à l’élite (gage d’intégrité et d’efficacité), est un réflexe tout à fait logique chez des électeurs qui n’ont pas le savoir nécessaire pour dissocier le vrai du faux en matière d’économie et de société… C’est une réaction parfaitement naturelle mais qui, hélas, constitue l’un des plus gros dangers pour la démocratie.
Car le populisme conduit tout droit vers la dictature. Dictature du Verbe pour commencer, comme ils semble que ce soit déjà le cas en France depuis quelques années. Dictature pure et dure, ensuite, et ceci très progressivement, très subrepticement…

 Claude Robert.