Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou j'en étais l'administrateur), comme sur vos propres murs respectifs.
D'avance merci.
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...
Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.
N'omettez de lire par ailleurs un journal libéral complet tel que Contrepoints: https://www.contrepoints.org/
Al,
PS: N'hésitez pas à m'envoyer vos articles (voir être administrateur du site) afin d'être lu par environ 3000 lecteurs jour sur l'Université Liberté (genestine.alain@orange.fr). Il est dommageable d'effectuer des recherches comme des CC.
Merci
Sommaire
A) «Pourquoi le gouvernement doit abandonner le prélèvement à la source»
C) Pédophilie dans l’Eglise catholique et abus de la (des ?) Fonction Publique, le viol des consciences en questions -
D) URSSAF : 214 000 vérifications par an. 1,5 milliard d’euro de redressement. Et derrière ces chiffres ? - Cercle Lafay
E) Prestations sociales, heures sup... : les mesures d'Édouard Philippe pour le budget - AFP - Le Point
F) La masturbation va-t-elle remplacer le sexe ? - Maïa Mazaurette - le Monde
G) Pouvoir d'achat 2018 : des salariés qui sourient et des retraités qui pleurent -
H) Emmanuel Macron : « l'Afrique est notre alliée pour inventer les nouveaux équilibres de demain » - - Afrique La Tribune
I) Les directions marketing françaises investissent pour transformer leur activité -Florence Berthier - Influencia
J) Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités - Philippe Testard-Vaillant - CNRS
K) Chômage et solidarité: la République en Marche prise d’une crise de hollandisme? -
L) Le pillage social organisé par l’Etat - Jean-Philippe Delsol - IREF
L'impôt à la source doit être mis en œuvre à compter du 1er janvier
2019. Il faut renoncer à cette mesure qui est technocratique, méprise
les attentes réelles des Français et provoquera un choc pour les
ménages, pensent Vincent You et Roch Brancour.
Pour bien piloter son véhicule et éviter les obstacles, il faut
surveiller les angles morts. Pour bien mener une réforme structurante et
éviter les bugs, il faut avoir la vigilance de surveiller l'impact réel
sur les Français sans rester à une lecture nationale et uniforme. La
France ne peut être réduite à un regroupement d'individus isolés et
identiques en quête perpétuelle de défiscalisation. Notre pays est
d'abord une communauté de citoyens participant, chacun à leur manière à
la vie du pays, par exemple à travers l'emploi à domicile ou les dons
aux associations. Cela mérite d'être pris au sérieux.
Malheureusement, sur le sujet, le ministre Darmanin et les parlementaires de la majorité ont chaussé des lunettes aveugles: «le Prélèvement à la Source
ne change absolument rien aux règles qui profitent aux donateurs (…) il
sera bénéfique pour tout le monde, particulièrement les contribuables
modestes qui payent l'Impôt sur le revenu, c'est-à-dire les classes
moyennes», et vient ce slogan «notre but est d'offrir à tous la simplicité»… La réalité est beaucoup plus complexe et annonce des lendemains douloureux!
Prenons
tout d'abord la question des emplois familiaux. Quid pour ceux qui
emploient une personne à domicile (3,4 millions de Français) pour du
ménage, de la garde d'enfant ou de l'aide aux devoirs? À partir de
janvier 2019, le système du crédit d'impôt, égal à 50% des dépenses
supportées, va voir son application et son calendrier modifiés de
manière substantielle.
Les Français qui payent une personne à domicile 2000 euros par an
bénéficiaient d'une réduction de leurs impôts annuels de 1000 euros. En
étant mensualisé (60% des cas), le crédit d'impôt provoque une réduction
de 100 euros chaque mois, sur 10 mois. Avec la réforme, le principe de
la ristourne est maintenu, ce qui est résumé un peu partout par «rien ne change, les déductions ne sont pas modifiées».
Pourtant les modalités du mécanisme, elles, seront bouleversées. Finie,
la réduction au moment du paiement de vos impôts, que celui-ci soit par
tiers ou mensuel. À partir du 1er janvier, l'impôt sur le revenu sera
prélevé directement sur les salaires, chaque mois, sans que l'employeur
puisse en déduire les crédits d'impôts. Un premier acompte sera versé,
en janvier, d'un montant de 30%. Le solde de 70% sera versé à la fin du
mois d'août. Plutôt que d'avoir une déduction stable sur l'ensemble des
mois concernés, l'effet de comparaison va fluctuer chaque mois. Le
contraire de la stabilité fiscale qui est pourtant le cœur du
consentement à l'impôt. Les particuliers employeurs vont en effet se
retrouver: d'abord avec une bonne surprise en janvier 2019 grâce à
l'acompte de 30%, puis en février et mars avec un impôt sans déduction
ni acompte, et, à compter d'avril 2019, sans aucune déduction alors que
le coût de l'emploi familial continue à peser. Tout cela pour attendre
le mois d'août 2019 et le versement du second acompte de 70%…
Autant
dire que parler de simplification est une véritable honte et un
mensonge qui laissera des traces tant il sera visible. C'est le premier
bug fiscal qui s'annonce. Face à ces variations de trésorerie, il faudra
des reins solides pour maintenir les emplois sans casse sociale!
La
question des dons aux associations risque d'être plus douloureuse
encore. Rappelons tout d'abord qu'il s'agit d'un phénomène de masse,
même si les dernières tendances sont préoccupantes. Depuis 2005, les
dons déductibles ont augmenté de plus de 70% avec une première
stagnation lors du dernier pointage en 2016. Il reste que 58% des
Français étaient donateurs en 2017 dont 43% régulièrement d'année en
année. Il ne s'agit pas d'une petite générosité ici ou là puisque le don
moyen est de 472€ par foyer donateur.
Là aussi, la disparition des déductions mensuelles, et ici sans
acompte, va se traduire par une pénalisation pendant 8 mois qui risque
d'avoir un effet de baisse ou de report des dons.
On peut nier la question, comme la députée LREM Cendra Motin qui estime que «cette réforme n'aura pas d'impact sur les dons, car ces derniers ne sont pas réalisés dans un but fiscal».
Pourtant, après la récente réforme de l'ISF qui a provoqué une forte
diminution des dons défiscalisés, on ne devrait pas écarter le risque
d'un revers de main. L'alerte n'a servi à rien. Les 5.2 millions de
Français qui défiscalisent leurs dons vont découvrir, dès janvier, un
écart de trésorerie qui ne disparaîtra qu'en août. Penser que cela sera
sans incidence sur le montant de la collecte, c'est ne rien vouloir
entendre de la crise des classes moyennes. 80% des donateurs déclarent
un revenu inférieur à 60 000€ par an ; 65% des donateurs déclarent un
revenu inférieur à 45 000€ et occasionnent 45% des dons ; ils sont les
classes moyennes qui subissent le matraquage fiscal. Ne pas le voir,
c'est jouer avec les milliers d'associations pour lesquelles les 2.6
milliards de dons sont une recette majeure et nécessaire. C'est le
second bug fiscal qui est devant nous.
Pendant ce temps-là, pour
Bercy, tout est bon: sa réforme est passée. L'impôt n'en sera pas
modifié, le principe des déductions est conservé. Leurs relais
parlementaires peuvent louer une prétendue simplification. Les spots publicitaires
peuvent proclamer que «l'impôt s'adapte à votre vie». Ils oublient que
la vie de bon nombre de Français est justement d'adapter chaque mois
leurs dépenses en fonction du solde affiché sur leur compte en banque.
Cela n'est qu'avec cette lecture qu'ils choisissent, ou non, de faire
varier le nombre d'heures payées pour un emploi à domicile ou de
soutenir une association. Les angles morts de cette réforme
gouvernementale sont la vie quotidienne des Français et en particulier
la gestion de leur budget mensuel.
La réforme du prélèvement à la source n'est concentrée que sur les revenus. Gerald Darmanin le dit lui-même: «la
réforme vise à adapter l'impôt aux variations de revenus, elle n'a pas
pour objet de rendre le crédit d'impôt contemporain des dépenses».
Ce n'est pas tout à fait exact: le crédit d'impôt était lissé et
s'adaptait aux dépenses du foyer fiscal, il ne le sera plus. Mais il est
vrai que sa réforme, et c'est là son danger, tourne le dos à cette
lecture par les dépenses et le reste à charge qui est celle des classes
moyennes. Là où des élus locaux gardent un peu de vigilance et de bon
sens en voyant la vie des gens, leurs tensions et leurs façons de faire
des choix, gouvernement et députés sont désormais enfermés dans la
lecture technocratique de Bercy. Bercy ne connaît rien aux choix
familiaux, à l'anthropologie du don, aux souffrances des classes
moyennes.
Il est encore temps de renoncer à cette réforme qui ne simplifiera pas la vie des Français mais fragilisera notre nation.
Lui laisser la main est une démission politique qui
provoquera un choc du réel. Tout est en place pour que le premier
semestre 2019 crée un double bug fiscal qui fragilisera un tissu
économique et social qui n'en a pas besoin! Il est encore temps de
renoncer à cette réforme qui ne simplifiera pas la vie des Français mais
fragilisera notre nation.
Vincent You est adjoint au maire d'Angoulême et vice-président de
«GrandAngoulême». Roch Brancour est adjoint au maire d'Angers et
vice-président de la région Pays de la Loire. Tous deux ont été à
l'initiative de la clause Molière.
- Le prélèvement à la source de l'impôt en 2019
- Jusqu'au 15 septembre pour changer son taux de prélèvement à la source
Si l’affaire Benalla traduit le
sentiment d’impunité qui règne au cœur même de l’Elysée, elle est à bien
des égards, malgré la gravité des faits que l’on peut reprocher à
Emmanuel Macron lui-même, une douce plaisanterie face à des crimes bien
plus sérieux, que je compte aborder avec vous ici.
Mais au préalable, commençons par nous poser la question « qui est Emmanuel Macron » ?
Ses parents sont médecins et il a
effectué ses études au Lycée Henry IV à Paris. N’espérez donc pas
trouver en lui un jeune premier issu des milieux populaires qui aurait
su prendre l’ascenseur social que le défunt programme du Conseil
National de la Résistance avait su instituer en France, jusqu’à ce que
des bourgeois de son calibre s’emploient à le défaire.
Emmanuel Macron, quand bien même il ose prétendre « sa pensée complexe »
et dont nous lui reconnaissons son talent pour jouer de la langue de
bois, n’est pourtant pas d’un grand niveau intellectuel. Il échoue en
effet à deux reprises à l’examen écrit qui lui permettrait d’intégrer
l’École Normale Supérieure. Il poursuit son cursus à Sciences-Po tout en
étudiant la philosophie à Paris-Nanterre. L’un des mémoires qu’il
rendra dans le cadre de ses études, portera sur Machiavel. Il semble
pour le coup qu’il ait bien appris les préceptes édictés par le penseur
italien, pour ériger le cynisme et l’immoralité en vertus politiques.
Il effectue un stage d’attaché
diplomatique à l’Ambassade de France au Nigeria à Abuja. De son aveu
même, il fréquentera régulièrement une boite de nuit homosexuelle, « le Shrine » à
cette époque. Aujourd’hui, le même homme nous jure malgré d’autres
éléments troublants, qu’il n’est pas homosexuel. Ce dont pourtant tout
le monde se fiche dès lors qu’il n’y a pas de mensonge sur cet aspect de
sa vie.
En 2004, à l’issue de ses études à
l’ENA, il rejoint le corps de l’Inspection Générale des Finances sous la
protection du très européiste et ami des financiers, Jean-Pierre
Jouillet. En 2007, il bénéficie des subsides du « German Marshall Funds », institution
américano-germanique faisant très officiellement et légalement, du
trafic d’influence auprès de jeunes étudiants européens pour améliorer
les relations entre les USA et l’Europe (selon les points de vue
américains essentiellement, évidemment). C’est à cette occasion
qu’Emmanuel Macron intègre la Banque Rothschild.
En 2006, il a déjà acquis la sympathie
de tout le gratin industriel et financier français, puisque Laurence
Parisot, alors patronne du MEDEF, lui propose un poste de Directeur
Général au sein du syndicat du CAC 40. C’est pourtant en 2007 que son
visage apparaîtra pour la première fois dans la presse, puisqu’il est le
rapporteur et l’un des principaux contributeurs de la « Commission pour la libération de la croissance française »
sous le haut patronage de Jacques Attali. Déjà à l’époque, cette
commission souhaitait démolir les départements dont nous avons hérité de
la Révolution Française, et qui permettaient à chaque citoyen de
pouvoir saisir le préfet local se trouvant à moins d’une journée de
cheval pour tous. En revanche, les régions, entités nettement moins
anciennes puisque datant du XXème siècle, beaucoup plus éloignées des
Français et coûtant elles-mêmes un « pognon de dingue », ne
sont pas inquiétées. Bien au contraire, il s’agit de les promouvoir
au-travers du folklore dont se revendiquent certains identitaires
marquant leur volonté de sédition avec la France, et de les redessiner
selon les normes allemandes, puisque l’esprit de collaboration n’a
jamais cessé entre la caste politique française et les États qui nous
sont les plus hostiles.
En 2008, sur recommandation de Jacques Attali, le voilà réintégrant la Banque Rothschild. En 2010, il propose son aide « bénévole » à la « Société des Rédacteurs du Monde »
à l’occasion de la revente du journal convoité entre autres, par la
Société Perdriel-Prisa Orange, cela par l’entremise d’Alain Minc avec
qui Emmanuel Macron entretient d’excellentes relations. Entre 2010 et
2012, Emmanuel Macron conseille des multinationales sur des
acquisitions-ventes et déclare des revenus supérieurs à 2 millions
d’euros dans le cadre de ses activités.
C’est en 2006 qu’il rencontre François
Hollande qu’il soutiendra dans sa campagne électorale dès 2010. Ce dont
François Hollande saura le remercier, puisqu’il deviendra son Secrétaire
Adjoint de l’Élysée dès 2012.
Avant d’aller un peu plus loin dans la
présentation du personnage et aborder les crimes d’État bien réels
d’Emmanuel Macron, constatons que ce qui nous a été constamment
rabâché par la presse lors de sa campagne électorale, ne correspond pas à
la réalité. On nous a parlé d’un homme nouveau du fait de sa jeunesse,
avec des idées tout aussi neuves. Et pourtant, au vu de son cursus, de
ses fréquentations et de ses opinions politiques, Emmanuel Macron fait
indéniablement partie d’un ancien monde. Celui des traîtres à la patrie,
des marchands de sommeil, des financiers, et des ultra-libéraux
totalement idéologisés à la mainmise de l’Union Européenne sur nos vies.
Je connais des gens bien plus âgés qu’Emmanuel Macron qui sont pourtant
autrement plus jeunes que lui, notamment en matière d’opinions
politiques favorables à la patrie. Emmanuel Macron n’est pas un météore
venu de nulle part, mais bien le larbin fidèle d’un cénacle d’intérêts
prédateurs qui veulent démolir la France.
Poursuivons donc sur les forfaitures de
cet oligarque. Tout d’abord, rappelons-nous de la fameuse loi El-Khomri,
dont la ministre prête-nom était bien trop stupide et incompétente pour
en rédiger ne serait-ce que le premier paragraphe. En vérité, c’est
bien Emmanuel Macron qui en est le principal artisan, notamment sur la
déréglementation de la loi sur le travail, qui n’a jamais permis de
faire baisser le chômage. Et la raison en est bien simple : personne ne
veut faire baisser le chômage en France.
Le 26 Août 2014, il est nommé par Manuel
Valls, Ministre de l’Industrie, de l’Économie et du Numérique. Outre la
très libérale batterie de réformes économiques qu’il faudra faire
passer au 49-3 face à un parlement hostile, il reprend surtout les
négociations en cours sur la vente de la branche énergie de l’industriel
français Alstom, à la Société General Electric, qui elle-même fait
partie du complexe militaro-industriel américain. La prise de contrôle
des Américains sur cette branche de notre industrie relève de la haute
trahison pour les négociateurs français impliqués. En effet, Alstom
fabrique les turbines de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engin
(SNLE) tels que « Le Terrible », « Le Téméraire » ou « le Triomphant », ainsi que celles qui propulsent notre porte-avion « Le Charles De Gaulle ». Il
se trouve que la fabrication de ces turbines relève des intérêts
fondamentaux de la nation, car elles assurent notre indépendance
technologique et industrielle en toutes circonstances, pour entretenir
ou équiper de nouveaux sous-marins. Y compris et surtout en période de
guerre contre toute puissance hostile, comme pourrait tout à fait le
devenir un jour les États-Unis d’Amérique. Notre relation avec
l’Allemagne ou le Royaume-Uni a par exemple toujours été faite de hauts
et de bas dans l’Histoire. Les alliances contractées en une époque
donnée, peuvent éclater brutalement et durablement du jour au lendemain.
Tout Homme d’État ne peut que se projeter sur le temps long pour
discerner ce qui relève de nos intérêts fondamentaux, et s’assurer de
leur pérennité. En matière de relations internationales, l’amitié et les
bons sentiments n’existent pas, seuls les rapports de puissance
déterminent l’équilibre de nos relations diplomatiques. Avoir cédé aux
États-Unis d’Amérique la part de notre industrie qui est au cœur même de
notre dissuasion nucléaire, peut être qualifié de trahison au sens de
l’article 411-3 du Code Pénal qui dispose que :
« Le fait de livrer à une puissance
étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous
contrôle étranger ou à leurs agents des matériels, constructions,
équipements, installations, appareils affectés à la défense nationale
est puni de trente ans de détention criminelle […]».
Je tiens à aller au bout de ma
démonstration à ce sujet. Ainsi, le 13 Novembre 2014, le Commandant de
Sous-Marin Nucléaire d’Attaque, Alexandre Tâchon, expliquait ceci dans
une conférence qu’il donnait au Visiatome de Bagnols-sur-Cèze dans le
Gard :
- La vitesse maximum de nos sous-marins relève du secret-défense, elle ne peut donc être révélée.
- Les propriétés acoustiques des turbines de nos sous-marins, dont l’usage tactique se fonde en premier lieu sur leur discrétion, relèvent aussi du secret-défense.
- Actuellement, grâce aux facilités concédées par Emmanuel Macron à General Electric sur la prise de contrôle de la branche énergie d’Alstom, les tenants du complexe militaro-industriel américain peuvent estimer plus précisément la vitesse de nos submersibles, en plus d’avoir désormais la main-mise sur les brevets leur permettant de connaître les propriétés acoustiques de nos turbines. Ce qui signifie que tout l’avantage tactique de nos sous-marins est perdu d’une part, et que par ailleurs, si nous devions un jour être en conflit ouvert avec les USA ou avec leurs alliés, nous aurions toutes les difficultés du monde à façonner des turbines destinées à l’entretien ou à la réparation de nos navires de guerre.
Cette transaction menée tambour battant
sous le patronage d’Emmanuel Macron, a affaiblit très sérieusement les
capacités défensives de la France, et a introduit de très sérieuses
vulnérabilités au cœur même de notre dissuasion nucléaire.
Malgré le fait que pour un tel crime, il
puisse écoper de 30 ans de prison, jamais la presse n’a fait état de la
gravité de ses forfaitures sur la cession de la branche énergie
d’Alstom, mais bien au contraire elle l’a fait élire Président de la
République.
Notons par ailleurs qu’Emmanuel Macron a
aussi permis la fusion Siemens-Alstom sur les équipements ferroviaires,
permettant au final à l’Allemagne de mettre la main sur cette branche
sensible de notre industrie, puisqu’elle aussi liée aux capacités
logistiques de la France à se projeter par voie terrestre à ses
frontières et au-delà, en cas de conflit au sein de l’Europe. L’Histoire
nous enseigne qu’il faut agir avec prudence avec l’Allemagne, mais
aussi avec le Royaume-Uni. Ces États ont toujours compté sur l’esprit
de trahison de nos dirigeants, pour nous affaiblir militairement et
industriellement entre chaque conflit. Lorsque Mme Merkel prend le
contrôle tout ou partiel de notre industrie ferroviaire, d’armement ou
aéronautique, ça n’est certainement pas pour améliorer les relations
économiques et culturelles entre nos deux pays. C’est bien pour
favoriser les intérêts allemands au détriment des intérêts français.
Une autre affaire, beaucoup plus
sanglante, risquera bien un jour de garantir à Emmanuel Macron un long
séjour en prison. Cinq jours avant sa nomination au poste de Ministre de
l’Économie, François Hollande, le 21 Août 2014, révèle au journal « Le Monde » qu’il fait livrer des armes aux « rebelles syriens »
depuis 2012. Ce que nous ignorons, c’est à quel moment ces livraisons
d’armes de guerre ont cessé. Ce que nous savons c’est que parmi ces
armes se trouvent notamment des lance-missile MILAN, fabriqués par
l’entreprise française MBDA. C’est grâce à un rapport d’Amnesty
International rendu public le 8 Décembre 2015, que l’information tombe.
Quelques mois auparavant la chaîne iranienne IRIB, équivalent de l’AFP
en France, signale que des forces de la Résistance Libanaise ont saisi à
des terroristes du Front Al Nosra qu’ils combattaient, les mêmes armes
de lutte anti-char françaises. Plus récemment le 3 Juillet 2018,
l’agence SANA, équivalent de l’AFP syrienne, signale qu’à la suite de la
reprise du territoire de Deraa aux terroristes par les forces syriennes
et russes, un immense stock d’armes a été découvert, composé pour
partie de lance-missiles MILAN.
François Hollande comme Nicolas Sarkozy,
est à ce titre un faiseur de guerre qu’il faudra un jour juger pour ses
propres crimes. Dans l’attente, nous savons que celui-ci n’a jamais
fait montre de retenue pour nuire à la souveraineté de la Syrie, et il y
a peu à douter que les ventes d’armes destinées aux mercenaires qui
œuvrent en Syrie se soient poursuivies jusqu’à la fin de son mandat. Ces
ventes d’armes avaient pour intermédiaires le Qatar et l’Arabie
Saoudite, mais il est à soupçonner que les États turc et israélien, ne
soient pas étrangers non plus à ces transactions et rapports plutôt
fraternels avec les terroristes qui opèrent en Syrie.
Pour comprendre la très probable
implication d’Emmanuel Macron dans ce dossier, il faut savoir que le
Ministre de l’Économie, comme en dispose l’article R1122-2 du Code de la Défense,
fait partie du Secrétariat Général de Défense et de Sécurité Nationale,
lui-même sous contrôle du Premier Ministre et du Président de la
République.
L’article D1132-4 du Code de la Défense, précise que ce Secrétariat a entre autres pour mission « d’étudier
avant décision gouvernementale, les questions relatives aux
exportations d’armement, de matériels et de technologies de caractère
stratégique ». Chaque livraison d’arme est conditionnée par un
certain nombre de procédures à suivre et de décrets à signer pour les
ministres impliqués dans la transaction. Le Ministre de l’Économie
n’échappe pas à la règle. Si nous devions apprendre que les livraisons
d’armes de guerre aux terroristes en Syrie, ont été poursuivies au-delà
de l’été 2014, alors nous pourrions accuser Emmanuel Macron de s’être
rendu coupable de financement du terrorisme, tel qu’édicté par l’article 421-2-2 du Code Pénal.
Des lois sur le terrorisme que peu
d’entre nous connaissons. Ainsi, qui sait que lorsque Laurent Fabius
disait dans une conférence au Maroc qu’al-Nosra faisait « du bon boulot », qu’il se rendait coupable d’apologie du terrorisme, crime puni de 5 années d’emprisonnement par l’article 421-2-5 du Code Pénal ?
Si nos dirigeants sont cyniques et
n’hésitent pas à violer les lois en comptant sur notre ignorance de ces
dernières autant que sur le silence de la presse et des magistrats, ne
croyez surtout pas que nous soyons désarmés pour rendre justice ! La
France est encore un État de Droit mais il nous revient à nous,
citoyens, de le faire respecter.
Par exemple, et pour terminer sur le
casier judiciaire restant à remplir d’Emmanuel Macron : Savez-vous que
tant dans le droit international, qu’au sein de notre bloc de
constitutionnalité, il est interdit de s’ingérer dans les affaires d’un
État tiers, et plus encore d’user de moyens militaires contre lui sans
qu’un mandat clair et explicite lui ait été accordé par la majorité des
États-Membres de l’ONU ?
Ainsi, dans le préambule de la Constitution du 27 Octobre 1946, il est dit dans son article 14 que :
« La République Française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international. Elle n’entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple ».
Quant à l’article 2 de la Charte de l’ONU que la France a ratifiée le 24 Octobre 1945, voici ce qu’il énonce sur la même question :
L’Organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses Membres.Les Membres de l’Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.Les Membres de l’Organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.
Cela n’a pourtant pas empêché Emmanuel
Macron de donner l’ordre à nos armées, le 13 Avril 2018, de procéder au
lancement d’une dizaine de missiles sur la Syrie. Les cibles étaient
sensées être des lieux de fabrication ou de stockage d’armes chimiques
de l’Armée Arabe Syrienne. Ce qui en soi, permet de nous assurer de
l’incompétence ou du mensonge d’Emmanuel Macron sur l’affaire en
question. Car si l’on veut préserver les civils de toute émanation de
gaz à vocation militaire, la neutralisation des lieux de stockage ou de
fabrication de ces armes chimiques, ne peut répondre d’une destruction
explosive sans que le risque de dispersion soit rendu extrêmement élevé
pour les populations résidant aux alentours de telles infrastructures.
Cependant, il y a bien eu un mensonge sur la réalité des objectifs
ciblés. D’abord et en premier lieu, parce que l’Armée Arabe Syrienne a
procédé à la destruction totale de son arsenal d’armes chimiques, cela
sous le contrôle conjoint de la Russie et des États-Unis d’Amérique,
ainsi que l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC)
qui a rendu un rapport en ce sens en 2016. Ensuite, parce que le
gouvernement syrien a pu communiquer sur la réalité des objectifs
choisis, en démentant à chaque fois les mensonges véhiculés par le
gouvernement français sur la nature des cibles.
Plus grave encore dans cette affaire, si
l’on devait ignorer que notre Constitution et les règles du droit
international ont été pleinement violées par Emmanuel Macron : en
autorisant le bombardement de certains sites autour de la ville de Homs,
notre armée a pu tester en situation réelle le fonctionnement de nos
missiles de croisière. De la même façon, les adversaires russe et syrien
ont pu tester leurs défenses anti-aériennes sur les missiles français
et recueillir des informations essentielles sur nos propres
vulnérabilités. Car tous nos missiles n’ont pas impacté, fort
heureusement d’une certaine façon. Certains ont été interceptés, ce qui a
permis aux militaires russes de s’assurer que leurs propres solutions
de défense anti-missiles fonctionnent sur une partie de la technologie
française. Information dont il aurait été sage de nous assurer que les
Russes puissent continuer de l’ignorer.
Dans l’attente, cette décision
d’Emmanuel Macron de bombarder la Syrie, je le rappelle en violation
expresse du droit international et constitutionnel de la France,
répondait d’un mystérieux attentat chimique survenu à Douma le 7 avril
2018. Attentat si mystérieux, qu’aucun témoignage accréditant la réalité
de cette attaque n’a pu être livré, ne serait-ce que par les hôpitaux
syriens. En revanche, l’OIAC qui devait investiguer sur la ville de
Douma, a été empêchée d’arriver en Syrie dans des délais raisonnables du
fait des pressions occidentales, et n’aura pas non plus eu le temps de
faire part des conclusions de son enquête, pour qu’Emmanuel Macron
puisse disposer d’informations fiables à exploiter lui permettant
d’autoriser ou non une action militaire (qui resterait de toute façon
illégale au regard du droit international). Si aucune loi ne réprime
spécifiquement l’usage des moyens militaires de la nation en violation
des traités ratifiés et de notre ordre constitutionnel, d’autres
touchant aux crimes contre l’humanité ou aux intelligences avec des
puissances étrangères peuvent être soulevées pour qualifier le crime que
je viens d’exposer ici.
Je vous le disais plus haut, l’affaire
Benalla, au regard des autres trahisons d’Emmanuel Macron n’est
finalement pas grand-chose. Néanmoins, des ordres manifestement illégaux
ont été adressés à nos services ou plus encore, des procédures
administratives et judiciaires n’ont pas été suivies par le premier
Magistrat de France, au moment où était porté à sa connaissance des
faits graves commis par l’agent de sécurité et bagagiste Benalla. Plus
inquiétant encore est le fait que l’emploi d’Alexandre Benalla ne répond
pas du contrôle des services régaliens les plus légitimes pour assurer
la sécurité de la présidence de la République. En introduisant au cœur
de l’Élysée un individu que ni la gendarmerie, ni la police nationale
n’ont eu à former, et qui plus est qui fréquente et recommande, auprès
du Président de la République, des personnes ayant des liens plus ou
moins directs avec le terrorisme afin d’assurer la sécurité de ses
meetings ; c’est au mieux une très sérieuse légèreté de gestion qu’il
faut reprocher à Emmanuel Macron, voire des actes qui contournent le
contrôle opéré par l’État-Major de la Police et des Armées, sur les
décisions de sécurité émanant de la présidence de la République.
Il n’est donc pas incompréhensible que
les plus hauts responsables de la police et de la gendarmerie nationale
se soient émus de ces agissements, et aient révélé à la presse les
charges qui pesaient sur le trublion Benalla, afin de donner un
avertissement à Emmanuel Macron.
Si les institutions régaliennes sont
loyales par nécessité, et qu’elles n’iront pas forcément plus loin dans
leurs manœuvres contre Emmanuel Macron, il nous revient à nous,
citoyens, d’évincer définitivement celui-ci de la présidence de la
République.
On doit à Alexis de Tocqueville la citation suivante : « Je ne crains pas le ‘suffrage universel’ : les gens voteront comme on leur dira ». Et
il se trouve que durant près de deux années, les Français ont vécu un
tintamarre médiatique autour d’Emmanuel Macron, tandis que nombre de
candidats rivaux ont vu leur propre campagne anéantie par des affaires
judiciaires, et là où d’autres encore ont joui d’un temps d’exposition
médiatique moindre quand ils n’ont pas subi un véritable régime de
censure pour les ostraciser. C’est donc fort logiquement qu’Emmanuel
Macron a été élu à la tête de la République française, et que nous
pouvons considérer tout aussi légitimement que son mandat est usurpé.
Il y a donc actuellement au sommet
de la France un menteur doublé d’un tricheur, d’un traître et d’un
assassin que nous ne pouvons raisonnablement laisser gouverner. Aussi,
c’est par cette conclusion que je vous appelle à ne plus rien céder, et
profiter de cette affaire Benalla mettant clairement en cause Emmanuel
Macron et légitimant la saisine de l’article 68 de la Constitution
par nos parlementaires sur la destitution du Président de la
République, pour lui infliger un rapport de force suffisamment
conséquent et durable, permettant d’aboutir à l’éviction du félon qui
hante le palais de l’Élysée.
envoyé par Will Summer
C) Pédophilie dans l’Eglise catholique et abus de la (des ?) Fonction Publique, le viol des consciences en questions
Depuis plus de 30 ans, la vie de l’Eglise catholique, de
l’Europe aux Amériques est ponctuée par des scandales de pédophilie, de
viols d’enfants par des membres du clergés, prêtres, évêques et
cardinaux… »Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise »,
selon la citation du Christ. Une Eglise étatisée, fonctionnarisée, a été
peu à peu infiltrée par des réseaux qui ont su tirer profit de son
organisation pour exploiter des dizaines de milliers d’enfants de par le
monde. Un théologien allemand, Eugène Drewerman, avait écrit un livre
« Fonctionnaire de Dieu », pour critiquer cette hiérarchie
écclésiastique fonctionnarisée. Comment en sommes-nous arrivés là ? Et
n’y a-t-il pas là la manifestation de la nature même de toute
organisation administrative puissante, sans contre-pouvoir et gérée par
une élite soudée par un « esprit de corps » ? ESSAI.
La fonction publique à la française, le modèle européen de l’administration au service du Bien ?
La France, dirigée depuis plus de 5 ans par des énarques, est devenue
le modèle, la matrice de l’Union Européenne. Des Inspecteurs des
Finances, issus de la botte de l’ENA, l’Ecole Nationale
d’Administration. Cette haute fonction administre le pays comme le
clergé administre la Cité de Dieu. L’Esprit Saint de la trinitologie
catholique, est l’esprit de l’Intérêt Général. Le fonctionnaire, dont
les principes sont codifiés dans le Statut de la Fonction Publique ( de
1945 puis ses mises à jour), est en vérité un prêtre de l’intérêt
Général, et les préfets des Evèques.
La crise de l’Eglise catholique, et la crise latente du modèle français de Fonction Publique ?
Dans le cas de l’Eglise, comme dans le cas de la Fonction Publique
française, de l’Etat, il existe un modèle de hiérarchie organisé selon
un système pyramidal, et dont la légitimité, puis la légalité, repose
une certaine idée du Bien. Au service du Bien, le fonctionnaire ou le
prêtre ne peut se tromper, la cause qu’il sert est juste. Les individus,
simples paroissiens ou contribuables ( ou citoyens administrés ?), lui
doivent le respect et l’obéissance. Il est investi d’une « mission de
service publique », et cela lui vaut de jouir de « prérogatives de
puissance publique ».
Pédophilie et viols des consciences, et, toujours, la chape de plomb de l’omerta !
Le Pape François a été très secoué lors de son voyage récent au
Chili, par les scandales massifs, institutionnalisés de pédophilie
nternes à l’Eglise, comme en Pennsylvanie, et en Irlande. Selon Benoït
RATZINGER, alors Pape Benoît XVI, la « barque prend l’eau de toute
part ».
Le viol, des consciences ou des corps, conséquence logique d’un pouvoir absolu au service du Bien ?
Reagan, dans un discours célèbre, affirmait que « les Etats Unis
étaient une Nation dotée d’un Gouvernement, et non l’inverse ! ». Et
n’est-ce pas ce que la France est devenue ? Une Nation au service de son
Etat. Une nation endettée à 97% de la richesse produite en une année
par une élite administrative au service du Bien. c’est ainsi que s’est
établie une collusion sans faille entre une oligarchie financière, des
Dassault, Bolloré, Bouygues , Drahi (SFR, BFM), disposant des
instruments propres à façonner et canaliser l’Opinion Publique dans le
sens de leurs intérêts. Et, comme dans le cas de Alexis KOHLER, et de
combien d’autres, parcours impressionnants de carrières entre les
cabinets ministériels et les états majors des groupe du CAC40.
L’affaire BENALLA, une affaire qui n’en est pas une, mais une anecdote qui révèle la structure ?
Les militants d’EN MARCHE ont raison d’affirmer que l’affaire
BENALLA, finalement, c’est une tempête dans une verre d’eau. Le
problème, en réalité, est ailleurs. Le vrai problème, c’est l’excès de
coolitude, la nonchalance des élites qui se sentent tellement investies
de l’Intérêt Général, tellement conscients de servir le Bien, qu’ils ne
distinguent même plus les frontières entre leurs vies personnelles,
leurs intérêts personnels, ceux de leur grand Corps ( l’Inspection des
Finances est un Grand Corps de l’ETAT, comme celui des Conseillers
d’Etat auquel apparient Edouard Philippe, le Premier Ministre).
Dans la mesure où aucune prise de conscience n’est à l’horizon, gageons
que des affaires comme celles qui affectent en ce moment la présidence
de l’Inspecteur des Finances Emmanuel MACRON, n’en sont qu’à leurs
préambules. Les libertés individuels sont étouffées, les consciences
éduquées par des grands médias aux ordres de multinationales gavées aux
commandes publiques, et la vie privée des citoyens vidée de tout
contenu grâce au technologies Big Data et sous prétexte de lutte contre
le/les terrorismes, ou de lutte contre la fraude fiscale. La version
étatique du péché contre l’esprit de l’Intérêt Général n’est autre que
la « fraude fiscale », du moins celle du citoyen moyen… »Selon que vous
soyez puissant ou misérable..et cætera, et cætera… »
Source
D) URSSAF : 214 000 vérifications par an. 1,5 milliard d’euro de redressement. Et derrière ces chiffres ?
L‘ACOSS, la Caisse Nationale qui gère les URSSAF, vient de fournir
les principaux chiffres de l’année 2017 dans son rapport annuel.
Elle se félicite de ce que, au cours de cette année, les 22 URSSAF ont opéré 214 000 vérifications et enquêtes.
Sur les quatre dernières années, plus de la moitié des cotisations
déclarées ont été vérifiées. Ce qui constitue un bilan « satisfaisant »
pour ladite année 2017. Parallèlement, 1,5 milliard d’euros de
redressement ont été notifiés. Autre chiffre fourni : la lutte contre le
travail dissimulé représente le tiers de ce montant. Et des « pics »
sont observés dans certaines régions. Ainsi, dans l’ex-région de Midi
Pyrénées, les redressements au titre du travail dissimulé ont bondi de
96% en un an ….
En commentant ce bilan chiffré, les organismes se félicitent de
l’efficacité de la lutte menée contre la « fraude sociale ». Ils mettent
en avant les « services » qu’ils rendent aux entreprises en permettant
une concurrence saine entre elles.
En un mot, bravo les URSSAF ! Que ferait-on sans elles ? Et les
entreprises vertueuses ne peuvent que se féliciter des bons résultats de
ces gardiens de la loi !
Malheureusement, ce bilan sous forme de satisfecit est fortement éloigné de la réalité.
Déjà, sachant que 90 % des PME contrôlées se font redresser, doit-on
comprendre que 90% des dirigeants d’entreprises sont des fraudeurs ? Ou
les textes sont-ils si obscurs que les appliquer relève de
l’impossible ?
Le think tank le Cercle Lafay, dont l’objectif est d’améliorer
les relations entre ces organismes et les entreprises, suggère à
l’ACOSS comme aux URSSAF de lire les tweets des dirigeants d’entreprises
pour s’en convaincre.
Le site Internet du Cercle Lafay recense aussi la jurisprudence
relevant des situations ubuesques, dénonçant un acharnement que viennent
heureusement corriger les juges.
Le Cercle Lafay, qui regroupe des dirigeants d’entreprises, des
organisations professionnelles, des juristes, des praticiens du droit,
des journalistes, des enseignants, plaide aussi pour que s’instaure un
véritable dialogue pendant les vérifications, que les entreprises
puissent comprendre pourquoi elles se font redresser, que les cotisants
bénéficient de réelles garanties et d’une sécurité juridique, totalement
absentes encore aujourd’hui, que les commissions de recours amiable ne
soient pas qu’une chambre d’enregistrement digne des républiques
bananières.
Quant à la notion de « travail dissimulé », c’est un concept devenu «
attrape-tout » auquel les URSSAF s’accrochent dans le but de faire du
chiffre. Ainsi pour les URSSAF constitue du travail dissimulé le cas de
Mamie bistro qui aide bénévolement son conjoint, le client du bar qui
vient rapporter son verre au comptoir, l’entraide entre voisins, la
personne qui vient aider son frère sur un marché, les
laissés-pour-compte qui reçoivent un modeste pécule, l’entraide
familiale ….
Le Cercle Lafay demande que soit améliorées les conditions de
contrôle, en les fondant sur des textes respectueux des droits des
cotisants ?
Dans un système où les entreprises participent aux trois-quarts au
financement de la protection sociale, on est surpris que les employeurs
ne bénéficient pas de plus d’égards.
Et le plus grave dans cette histoire, c’est le silence assourdissant
des organismes patronaux qui pourtant administrent et souvent président
les URSSAF, et qui sont censés représenter les entreprises.
Sans doute est-il temps que tant les pouvoirs publics, que les
organismes de recouvrement ou les syndicats patronaux reviennent à la
réalité et oeuvrent avec la réelle volonté d’améliorer les relations
URSSAF/entreprises, ce à quoi les employeurs aspirent.
Cercle Lafay
Le Cercle Lafay (du nom de Bernard Lafay, député qui avait proposé en
1952 la généralisation des URSSAF) regroupe des spécialistes qui
s’intéressent à cette institution et en dénoncent les excès.
Source
Le Premier ministre annonce la progression modérée de 3 prestations sociales et la suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires.
Prenant acte d'un ralentissement économique qui affectera le budget 2019, le Premier ministre Édouard Philippe dit néanmoins vouloir maintenir « le rythme » des réformes, annonçant un décrochage de l'indexation de prestations sociales de l'inflation et la fin des cotisations salariales sur les heures supplémentaires. « La prévision de croissance sur laquelle nous bâtirons ce budget [2019] sera de 1,7 % », précise-t-il dans un entretien au Journal du dimanche. Jusqu'à présent, le gouvernement tablait sur 1,9 %.
Le 1er août, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait également abaissé la prévision de croissance pour 2018, qui était de 2 % jusqu'alors, estimant qu'elle ne serait « pas inférieure à 1,8 % » après le trou d'air traversé par l'économie française en début d'année. Gérald Darmanin avait en revanche précisé : « Nous ne changeons pas notre objectif de 2,3 % de déficit » pour l'année en cours.
« Progression modérée » de trois prestations sociales
Édouard Philippe a, lui, concédé que « si la croissance ralentit, il y aura forcément un impact » sur le déficit.
Martelant « nous gardons le cap et nous maintenons le rythme » des
réformes, le Premier ministre a assuré que le ralentissement de
l'économie « ne [les] empêchera pas d'être dans la ligne de [leurs]
engagements, sur la baisse des prélèvements obligatoires comme sur la
maîtrise de la dépense publique et de la dette ».
Pour ce faire, trois prestations sociales – « l'aide personnalisée au
logement, les allocations familiales, les pensions de retraite » –
« progresseront de façon plus modérée, de 0,3 % par an en 2019 et en
2020 », a révélé Édouard Philippe. C'est nettement moins que
l'inflation, qui a accéléré et s'élevait en juillet à 2,3 % sur un an.
Suppression des cotisations salariales sur les heures supplémentaires
En revanche, « les prestations qui bénéficient à nos concitoyens les
plus fragiles, comme le RSA, seront augmentées conformément à la loi »,
a-t-il ajouté. Il a en outre assuré que « la prime d'activité, le
minimum vieillesse, l'allocation pour les adultes handicapés »
augmenteraient, quant à eux, « très significativement », conformément
aux promesses de campagne du président Emmanuel Macron.
Le Premier ministre a exprimé l'intention du gouvernement de soutenir
le pouvoir d'achat des salariés, annonçant que « dès le 1er septembre
2019, les cotisations salariales sur les heures supplémentaires seront
supprimées pour tous les salariés, dans le privé comme dans le public ».
Selon lui, « cela représentera en moyenne plus de 200 euros
supplémentaires par an » pour « une personne payée au smic » et la
mesure coûtera « 2 milliards » d'euros.
Suppression de 4 500 postes dans la fonction publique d'État
Le chef du gouvernement a par ailleurs confirmé que les contrats
aidés, qui ont déjà nettement baissé depuis le début du quinquennat,
verraient leur financement « diminuer ». Pour faire ces arbitrages, le
gouvernement a fait le choix d'une politique « qui privilégie [...] la
rémunération de l'activité et qui rompt avec l'augmentation
indifférenciée des allocations », a expliqué le locataire de Matignon.
« C'est par le retour à l'activité et une meilleure rémunération du
travail que notre pays sera plus prospère », a-t-il estimé.
Pour 2019, Édouard Philippe a confirmé ce que le gouvernement avait
déjà annoncé, c'est-à-dire « un rebond du déficit », imputable en partie
à la transformation du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi
(CICE) en allègements de charges pour les entreprises. Il n'a en
revanche pas donné de nouveau chiffre, alors que l'exécutif table
jusqu'à présent sur un déficit de 2,4 % l'an prochain. Dans sa volonté
de maîtriser la dépense publique, Édouard Philippe prévoit également la
suppression d'environ 4 500 postes dans la fonction publique d'État en
2019, et le chiffre sera « supérieur à 10 000 en 2020 ». « Nous
tiendrons l'objectif du président de la République de supprimer 50 000
postes à l'horizon 2022 », selon lui.
« Mais il y aura par ailleurs des recrutements : plus 2 000 agents
supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1 300 à la
justice – parce qu'il s'agit de priorités. » Sur un plan plus politique,
l'examen de la révision constitutionnelle, stoppé à l'Assemblée en
juillet en raison de l'affaire Benalla, reprendra « dès que possible », a
affirmé le Premier ministre en évoquant un « décalage de quelques mois
tout au plus ». La session reprendra par le projet de loi Pacte sur les
entreprises « car nous voulons concentrer en cette rentrée notre action
sur les chantiers économiques », a précisé le chef du gouvernement.
Source
Plus disponible, plus efficace, l’onanisme dispose de solides atouts. Mais opposer auto-érotisme et rapport sexuel n’a pas de sens tant les deux sont imbriqués, relève la chroniqueuse Maïa Mazaurette.
En septembre dernier, lors de la Sex Expo de New York, la chroniqueuse (moi) observait avec perplexité deux objets curieusement marketés. Le premier, une vaginette géante couleur bleu électrique, était présentée comme un outil de préparation physique, pour s’entraîner avant de « vrais » rapports. Le second, un vibrateur clitoridien, était vendu comme aide au retour à la sexualité pour les femmes venant d’accoucher. En dépit du fait qu’il s’agissait de stimuler ses parties génitales en solitaire afin d’obtenir des orgasmes, aucun des deux concepteurs n’a voulu admettre qu’il s’agissait d’objets masturbatoires.
De fait, l’onanisme implique encore aujourd’hui un imaginaire
d’égoïsme, de misère, d’improductivité… et d’énormes godemichets en
plastique rose (si vous en possédez, mettez-les sous vitrine, ils
commencent tout juste à être vintage).
Alors que certains semblent ne voir
la masturbation nulle part (« je vous jure qu’il s’agit d’un
facilitateur pour retour de couches, accessoirement destiné à vous faire
grimper aux rideaux »), d’autres voient le vice partout. Selon les
adeptes de théories apocalyptiques, nous vivons déjà dans une société de
la masturbation. Trop de plaisirs, trop accessibles, trop de
narcissisme, trop de laisser-aller, dont on tirera les perspectives
attendues : fin du couple, désenchantement du monde, métamorphose en
robots sans âme, scotchés à nos sextoys et nos smartphones (s’il existe
encore une différence).
Vive les effets de l’interaction
Bon. Mettons les pieds dans le plat. Si la masturbation remplaçait le
sexe, serait-ce une si mauvaise nouvelle ? Ne serions-nous pas libérés
une bonne fois pour toutes du concept de misère sexuelle ? Si les
rapports humains sont trop compliqués, conflictuels et décevants,
pourquoi ne pas s’en passer ?
La masturbation dispose en effet de solides atouts : tout d’abord, si
on s’en tient à une vision comptable de la sexualité, elle est à la
fois plus disponible et plus efficace qu’un rapport interpersonnel. Non
seulement nous ne sommes jamais mieux servis que par nous-mêmes, mais
nous sommes en libre-service permanent et gratuit (comme la cantine de
Facebook). En 2016, le site Cam4 demandait à 8 000 femmes de parler de leurs orgasmes :
en termes de plaisir, la masturbation fonctionne mieux que les
caresses, les cunnilingus, les pénétrations vaginales ou, tout en bas du
classement, les pénétrations anales (à peine un quart d’adeptes en
France, contre 70 % d’heureuses branleuses).
Ces jouissances faciles s’expliquent par tout un tas d’excellentes
raisons : aucun jugement, aucune obligation de performance, un corps
qu’on connaît sur le bout des doigts et, bien entendu, une technique
parfaite. C’est peut-être sur ce point que le rapport sexuel classique a
du souci à se faire : la masturbation a plus évolué, depuis l’invention
du vibrateur, que le missionnaire depuis le temps des cavernes. Qui
pourra en outre nous reprocher,
en des temps difficiles, un peu d’amour de soi ? La masturbation
s’inscrit avec délice dans les prescriptions du body-positivisme, de la
bienveillance, du care. Et puis c’est sûr qu’en restant dans sa chambre, on prend moins le risque de tomber sur des pervers narcissiques.
Dans ces conditions, pourquoi faire encore l’amour ? Eh bien, parce
que sur les 142 raisons documentées qui nous poussent au crime de
fornication (Archives of Sexual Behavior, juillet 2007),
la très grande majorité n’a rien à voir avec des questions de plaisir
physique, de soulagement ou de confort. Ce sont au contraire les effets
de l’interaction qui sont prioritairement recherchés, avec une
réjouissante amplitude de motivations. Ces dernières s’étendent de la
peur d’être abandonné à la recherche de bénéfices financiers, en passant
par la manipulation ou la très compréhensible envie d’exaspérer ses
parents.
Le jour où une masturbation sera capable de vous prodiguer une augmentation ou une demande en mariage, d’impressionner vos amis ou de dire merci à votre maîtresse, nous pourrons comparer ce qui est comparable.
Espace de partage et de bienveillance
Mais bien sûr, tout cela n’a de sens qu’en opposant masturbation et
rapport sexuel, un raccourci qui nous emmènerait droit dans le mur.
Notre propre corps ne cesse pas d’exister au moment où nous ouvrons nos
draps à un partenaire : il existe toujours une part de masturbation dans
un rapport sexuel, qui peut être plus ou moins assumée, comme le
montrent les questions angoissées des internautes sur certains forums (« J’ai l’impression qu’il se masturbe sur moi »).
Même lors du missionnaire le plus basique, est-on toujours ensemble ?
Ne pense-t-on jamais à autre chose, à une autre personne… ou à rien ?
A l’inverse, est-on jamais seul/e quand on se masturbe ? Si on se caresse en imaginant son patron, peut-on parler
de rapport interpersonnel unilatéral ? Si le patron est au courant que
vous fantasmez sur ses fesses velues, parce que vous le lui avez
signifié par texto, vidéo et télégramme, et qu’il vous demande de continuer mais à plat ventre, est-ce encore strictement de la masturbation ? Et si le patron se situe dans la pièce ?
Comment peut-on circonscrire la masturbation à une activité solitaire, quand on peut être masturbé/e par quelqu’un ? Comment peut-on la limiter à une histoire de plaisir égoïste, quand elle s’inscrit dans le cadre de rapports de pouvoir, de frustration ou d’exhibition entre adultes consentants (pensez au juteux business des cam girls, qui s’adonnent à l’auto-érotisme contre paiement, devant la caméra de leur ordinateur) ?
Le proche futur devrait continuer de brouiller les cartes puisque les teledildonics,
ces sextoys à distance dont le concept existe depuis 1975 (ça ne nous
rajeunit pas), permettent à des couples séparés de faire l’amour en
simultané (dans le cas d’un rapport hétérosexuel, imaginez un godemichet
et une vaginette interconnectés, répercutant mutuellement les
informations ayant trait à la vigueur d’un coup de rein où à la
vibration d’un orgasme).
Jusqu’à la semaine dernière, le plein déploiement de cette technologie
restait entravé par une sombre histoire de propriété intellectuelle
abusive, mais le brevet vient de tomber. Vous ne devriez donc pas tarder à entendre vos voisins ahaner
même quand madame est en voyage d’affaires au Tadjikistan (si
l’impatience vous consume, pensez aux versions déjà existantes des teledildonics, comme l’œuf télécommandé).
Du coup, l’argument d’une masturbation triomphante comme preuve (rayez
les mentions inutiles) de l’individualisme contemporain, de l’incapacité
à aimer,
d’un hédonisme forcené, d’une immaturité rampante, du réchauffement
climatique, ne tient pas la route. Justement parce qu’elle déborde du
cadre étroit qui lui était assigné, la masturbation rend cette
distinction privé/public obsolète. Peut-être, effectivement, nous
transformons-nous en créatures égocentriques. Mais si la masturbation,
dans le même mouvement, devient un espace de partage et de
bienveillance, aura-t-on réellement perdu au change ?
Maïa Mazaurette
Pas de sexe, merci : les nouveaux rapports platoniques
« Hate sex » : sexe et colère font-ils bon ménage ?
Le sexe sans réflexion n’est pas notre horizon
Pourquoi les femmes ont-elles moins facilement des orgasmes que les hommes ?
Source
Les réformes fiscales engagées par le gouvernement auront un effet direct sur votre pouvoir d'achat en 2018. Les retraités seront les grands perdants de ces changements.
Bercy s'autocongratule. Lors du dernier relevé de compteurs, fin 2017, le simulateur de pouvoir d'achat
mis en ligne par le ministère de l'Economie a battu des records de
fréquentation. « 400 000 personnes s'en sont déjà servies », se
félicite-t-on au cabinet du ministre de l'Action et des Comptes publics,
Gérald Darmanin. Il faut avouer que cet outil est assez utile. Après
avoir entré quelques informations fiscales, il vous permet de calculer
l'impact des réformes sur votre pouvoir d'achat.
Mais attention !
Le site -et la communication gouvernementale- s'arrange un peu avec la
réalité. Aucune trace par exemple des conséquences sur votre
portefeuille de ces « impôts déguisés », comme la hausse des prix du
tabac, du gazole et du gaz. Autre défaut du simulateur : il affiche
l'impact des réformes jusqu'à 2020, lorsqu'elles seront complètement
opérationnelles. Mais gare aux écrans de fumée : en 2018, il faudra
d'abord se serrer la ceinture.
Dans une étude récente, l'Insee prévoit en effet une lourde perte de pouvoir d'achat pour les Français, notamment au 1er trimestre
2018. Avant de profiter des réformes favorables à vos économies
(suppression d'un tiers de la taxe d'habitation, baisse des cotisations
salariales...), les mesures fiscales d'Emmanuel Macron grèveront votre
pouvoir d'achat, de 0,7 point par rapport au dernier trimestre 2017. Et
au global en 2018, il sera raboté de 0,3 % par rapport à l'an dernier. A
l'Elysée, on a évidemment peu apprécié la note de l'Insee. « Certaines
recettes qui favoriseront le pouvoir d'achat, comme la compensation de
la CSG pour les fonctionnaires, n'ont pas été prises en compte »,
déplore un fiscaliste.
Pour y voir plus clair entre la note
inquiétante de l'Insee et la communication optimiste de Bercy, nous
avons demandé à la Fondation Concorde -un think-tank libéral - de passer
au crible quatre profils de ménages pour connaître leurs gains et/ou
pertes de pouvoir d'achat tout au long de la première année. Verdict :
les retraités qui touchent une pension de près de 1 500 euros brut vont
pleurer et les riches vont sourire. Mais cela va se faire par à-coups,
au fil des mois, l'ensemble des réformes fiscales entrant en vigueur
progressivement.
Des baisses de cotisations mais des hausses de prix...
Ce mois-ci, cela va faire mal. Car la CSG augmente
pour tout le monde de 1,7 point. Les retraités, remontés, l'ont déjà
bien senti en découvrant leur pension. Cette hausse est d'autant plus
douloureuse pour eux que, contrairement aux actifs, ils ne bénéficient
d'aucune compensation. Les travailleurs, eux, verront baisser leurs cotisations salariales
(chômage et maladie). Donc, dès janvier, ils grappilleront quelques
euros sur leur feuille de paie ! Mais qu'ils ne se réjouissent pas trop
vite, puisque leur budget gaz et gazole est d'ores et déjà alourdi. Et,
en mars, ce sera celui du tabac, dont les prix vont augmenter, qui fera
tousser les fumeurs.
Mais, en octobre, les travailleurs tiendront
vraiment leur revanche ! Car les cotisations salariales continuent de
baisser, provoquant un gain de pouvoir d'achat significatif. Fin 2018,
quand les deux baisses de cotisations salariales se seront cumulées, un
salarié au smic aura empoché près de 140 € supplémentaires. Les années
suivantes, le gain sur la feuille de paie avoisinera 270 €. Et plus on
monte dans l'échelle des salaires, plus le gain sera important.
Pour la suppression de la taxe d'habitation, il faudra attendre
Enfin, il faudra attendre novembre pour bénéficier de la suppression d'un tiers de la taxe d'habitation.
Pour les retraités — modestes —, ce sera la seule mesure favorable.
Cependant, ils seront environ 80 %, tout comme l'ensemble des Français, à
profiter de ce coup de pouce financier. Il faudra patienter jusqu'en
2020 pour que la taxe d'habitation disparaisse intégralement.
D'ici là, les grosses fortunes récolteront toute l'année les cadeaux de Noël du président. Grâce à la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF),
transformé en superimpôt immobilier (IFI), et à la mise en place d'une
taxation unique à 30 % sur les revenus du capital (flat tax), les très
riches tireront davantage profit de leurs dividendes, de leurs cessions
d'actions ou encore de leurs plus-values immobilières.
«Je crains que la CSG n’augmente encore dans le futur»
Elle vient d’être nommée directrice des études à la Fondation Concorde, un think-tank libéral. Virginie Pradel, avocate fiscaliste, analyse l’impact des réformes fiscales d’Emmanuel Macron.
Certaines critiques assuraient que les mesures favorisaient nettement les plus riches. Qu’en pensez-vous ?
Virginie Pradel. Ce n’est pas faux. Les réformes vont clairement bénéficier à ceux qui ont des revenus mobiliers et un salaire élevé. Plus vous gagnez et plus la baisse des cotisations salariales est avantageuse. Mais le grand gagnant de 2018 est à coup sûr un gros détenteur d’actions et d’obligations, qui sera nettement moins taxé sur ses dividendes.
Et qui sont les perdants ?
Tous les autres ! Plus précisément, les ménages vont certes grappiller un peu de pouvoir d’achat avec la baisse des cotisations salariales et la suppression d’un tiers de la taxe d’habitation pour 80 % des Français. Mais en 2018, pour y gagner vraiment, il ne faut ni fumer, ni se chauffer au gaz, ni rouler au gazole, ni être retraité. Cela réduit considérablement les possibilités d’un réel gain à la fin de l’année.
Lorsque les réformes seront complètement entrées en vigueur, en 2019 puis 2020, les gains de pouvoir d’achat ne vont-ils pas augmenter pour les ménages ?
Oui, sur le papier. Mais gare aux mauvaises surprises. Je crains que la CSG n’augmente encore dans le futur. Cela pourrait par exemple être une piste pour financer une partie de la réforme de l’assurance chômage.
Quels changements à venir selon votre situation ?
Source
H) Emmanuel Macron : « l'Afrique est notre alliée pour inventer les nouveaux équilibres de demain »
Le président français a consacré à l’Afrique une importante partie de son traditionnel discours annuel au ambassadeurs qu’il a prononcé ce lundi 27 août. Sahel, terrorisme, migration et développement ont été au centre de l’allocution de Macron qui a ainsi donné le cadrage de l’action diplomatique française, laquelle fait de l’Afrique une de ses priorités.
Comme c'était annoncé par ses services, l'Afrique était bien présente dans le discours prononcé par le président Emmanuel Macron,
ce lundi 27 août, devant les diplomates français. Dans la droite ligne
des grandes orientations de sa politique africaine qu'il a annoncé au
début de son mandat, notamment à l'occasion du discours de Ouagadougou, le chef de l'Etat français a réaffirmé « l'importance de l'Afrique pour la France ».
Pour Macron, qui a défendu le multilatéralisme mondial aux antipodes de Donald Trump, cette importance tient non seulement au fait que c'est celle de la proximité géographique, « mais aussi une partie de notre identité, à travers notre histoire commune ».
Le président français qui a passé en revue la géopolitique mondiale
actuelle ainsi que les défis et perspectives pour la France a fait cas
de la nécessité pour son pays de renforcer les coalitions avec des
partenaires stratégiques comme les pays émergents, « mais c'est plus
particulièrement avec l'Afrique que nous devons refonder ces coalitions
contemporaines que j'évoquais à l'instant et notre capacité précisément
à influer sur le cours du monde » a-t-il précisé.
« L'Afrique n'est pas seulement notre interlocuteur pour parler des
crises qui l'affectent, elle est d'abord notre alliée pour inventer les
grands équilibres du monde de demain. C'est pourquoi je vous demande à
tous d'être les acteurs de ce dialogue : la relation avec l'Afrique, et
c'est un message essentiel que je veux ici vous faire passer, n'est pas
que l'affaire de nos Ambassadeurs en Afrique. Quand je parle de
l'Afrique, je parle de l'ensemble du continent africain dans sa
diversité et ses richesses, comme je l'ai expliqué dans mon discours à
Ouagadougou, en invitant tous les talents de nos deux continents, et
notamment les jeunes européens et africains, à dialoguer sur leur avenir
commun », a réaffirmé Emmanuel Macron.
Sahel, Barkhane, Libye et terrorisme
Dans son allocution, le
chef de l'Etat français est revenu sur plusieurs sujets d'actualités et
d'intérêts communs entre la France et le Continent. C'est surtout le
cas avec la lutte contre le terrorisme et l'engagement de l'Hexagone au Sahel où il a tenu à saluer les résultats enregistrés ces derniers mois dans la lutte contre le terrorisme grâce à l'intervention de la Force Barkhane. « Au
Sahel nous sommes engagés à plusieurs niveau : à travers la force
Barkhane, l'appui à la force conjointe du G5 et à travers et l'Alliance
Sahel » a rappelé le président français qui a pris l'engagement de « renforcer notre approche de développement en articulation avec la diplomatie et la défense
». A ce sujet, il a appelé à une poursuite de la réflexion pour le
Sahel à travers trois principaux axes notamment la diplomatie, le
développement et la défense. « Il faut apporter des prospectives économiques et de vie aux populations »,
a poursuivi Macron qui appelé en ce sens, et pour ce qui est de la
réponse militaire à apporter aux menaces sécuritaires, au renforcement
du soutien à la force conjointe du G5 Sahel pour la stabilisation de la
région. Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour « un renforcement de la coopération avec l'Algérie, le Nigeria et le Cameroun », et la poursuite de la réflexion sur le déploiement d'opérations africaines de paix.
Cependant,
conscient des enjeux de l'heure, Macron a réitéré la nécessité
d'apporter une réponse politique à la crise libyenne. « Il n'y aura pas de stabilisation au Sahel sans stabilisation en Libye » a reconnu le président français.
« Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne et à l'unité du pays. C'est une composante essentielle de la stabilisation de la région et donc de la lutte contre les terroristes et les trafiquants ».
Aide publique au développement et Francophonie
Le président français a également disserté sur l'Aide publique au développement qui sera modernisée mais aussi rehaussée comme il a promis d'ici 2020.
Il a soutenu en ce sens, l'idée d'une politique d'investissement
solidaire qui bénéficiera de moyens accrus avec un budget de 1 milliard
d'euros en autorisation d'engagements.
Sur la question du développement durable également, Emmanuel Macron a
fait la part belle à l'Afrique en annonçant d'ailleurs, un déplacement
au printemps prochain à Nairobi, au siège du PNUE, pour poursuivre la
dynamique du Sommet One Planet en Afrique, sur le terrain.
« Jamais nous ne remporterons la bataille que j'évoquais sur les biens communs, jamais nous ne parviendrons à construire ces nouvelles coopérations et alliances pour l'ordre international qui est le nôtre sans l'Afrique. Jamais nous ne remporterons la bataille pour la biodiversité ou contre le dérèglement climatique sans une participation active des pays africains », a souligné Emmanuel Macron
Le
président français qui a également annoncé qu'il se rendra bientôt au
Caire en Egypte, qui prendra en 2019 la président en exercice tournante
de l'Union Africaine (UA) a mis l'accent sur l'avenir de la
Francophonie, lequel se joue également en Afrique. « L'Afrique est
également le continent où se joue l'avenir de la Francophonie et, dans
une large mesure, celui de notre langue, de notre influence culturelle »,
a-t-il souligné. C'est la raison pour laquelle, a dit le président
français, que la France soutien la candidature endossée par l'Union
africaine au poste de secrétaire générale de l'organisation
internationale de la francophonie (OIF), dans la perspective du Sommet
d'Erevan le 12 octobre prochain.
Source
I) Les directions marketing françaises investissent pour transformer leur activité
Au
cours des 12 prochains mois, les investissements en direction marketing
devraient être à la hausse partout dans le monde. Avec en ligne de mire
: le respect des données, la transformation du métier, le maintien
d’une relation client de proximité et évidemment l'innovation.
Bonne nouvelle de rentrée : six
marketeurs sur dix s'attendent à ce que les budgets de marketing
augmentent au cours des douze prochains mois (tableau ci-dessous). Tel
est le principal enseignement de CMO Survey 2018, une étude de Dentsu Aegis Network menée auprès de 1000 directeurs marketing et responsables du marketing de haut niveau dans les différents pays.
Les technologies, les services financiers et l’automobile très très confiants
Mais ce sont les augmentations
budgétaires parmi les grandes entreprises qui ressortent, avec 43% des
répondants prévoyant des augmentations de 5% ou plus et seulement un sur
vingt qui s'attend à voir les budgets tomber. La confiance est la plus
élevée parmi les CMO des secteurs de la technologie, de l'automobile et
des services financiers où respectivement 31%, 27% et 26% des
interviewés pensent que les budgets vont augment au-delà de 5%. D’autre
part, les sociétés de gestion collective sont dans une position unique
pour transformer la vision du consommateur en une opportunité
commerciale et de nouvelles sources de revenus.
En France, la transformation de
l'activité est le rôle principal de la fonction marketing, selon les
directeurs marketing. 77% d’entre eux considèrent l'intégration du brand
engagement et du commerce/conversion comme le moyen le plus important
pour maximiser la valeur de l'engagement des consommateurs au cours des
2-3 prochaînes années.
Préserver une relation client directe vs RGPD
L’enquête reflète les défis liés à
l’équilibre entre les nouvelles opportunités et les risques liés aux
données et à l’économie numérique. Les directeurs marketing identifient
comme principale opportunité stratégique pour les 2 ou 3 prochaines
années, l’évolution de la gestion de données vers des personnes réelles,
en développant les bases des proxys numériques et de segments de
consommateurs. 80% des CMOs insistent sur l'importance de communiquer
avec eux de manière plus intensive et efficace.
« En ce sens, la fuite de données
est le risque stratégique mentioné le plus souvent, et une forte
proportion de répondants (60%) estiment que le nouveau règlement général
sur la protection des données de l'Union européenne (GDPR) compliquera
la construction de relations plus directes avec les consommateurs », soulignent les auteurs de l'étude.
L'innovation plus ou mois prioritaire
Un peu plus d'un tiers des directeurs
marketing identifient « l’innovation de rupture » comme l'une de leurs
principales priorités fonctionnelles (tableau ci-dessous). Le podium est
tenu par les CMO américains qui sont nettement plus axés sur
l'innovation (46%) devant leurs confrères français et italiens à égalité
à 37%, tandis que les CMO anglais sont à la traîne sur la moyenne
internationale (25%). C'est pourtant essentielle à toute croissance !
Florence Berthier
Rédactrice en chef adjointe, après des études d’histoire, elle bifurque vers le journalisme et se pique de publicité, de créativité, de marketing et de conseil média chez CB News. Chez INfluencia pas de pré carré, mais de la diversité et du décryptage encore et toujours. Son idéal.
Source
La France est devenu un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE en matière d'éducation. Ainsi, les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, et 20% des jeunes quittent chaque année l'école sans qualification ni diplôme.
J) Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités
Alors que l’école française pèche par un trop grand élitisme, le
système d’orientation des jeunes vers l’enseignement supérieur
favoriserait le maintien des inégalités sociales. Une problématique au
cœur des recherches d’Agnès van Zanten, sociologue et spécialiste des
politiques éducatives.
Vous menez depuis longtemps des recherches sur les
politiques éducatives. Selon vous, quelle est la caractéristique majeure
du fonctionnement de notre système scolaire ?
Agnès van Zanten1 : Comparé à d’autres modèles éducatifs, y compris ceux de nos proches voisins européens, le système français se montre particulièrement efficace pour dégager une élite, écrémer progressivement les meilleurs ou supposés tels, repérer les pépites qui occuperont les postes les plus en vue dans l’administration, la politique, l’économie, la recherche... À cette fin, un accent très fort est mis très tôt sur la notion d’excellence, à tel point que dès l’école primaire, les enfants sont notés et évalués. Tout le discours de l’école française repose sur l’idée que, pour atteindre cette excellence, l’environnement social et familial des élèves importe peu. Seuls comptent les efforts que l’on fournit en classe. Selon le principe méritocratique au fondement de l’école républicaine et indissociable de l’idée d’égalité des chances, plus un élève travaille, quel que soit son milieu d’origine, et plus il aura de bons résultats, sera récompensé par des diplômes et s’assurera une belle carrière. De même, notre système éducatif est irrigué par la croyance que le concours, avec ses épreuves anonymes passées dans les mêmes conditions par tous les candidats, est la procédure la plus sûre, la plus « pure », la plus juste, pour sélectionner les meilleurs élèves.
Dans les faits, cette idéologie méritocratique induit-elle des effets pervers ?
A. V. Z. : En privilégiant un enseignement plus soucieux de fabriquer une élite que de faire acquérir à tous les élèves un socle commun de connaissances, notre système éducatif répond mal à la massification de l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur. Chaque année, environ 20 % des jeunes quittent l’école sans diplôme ni qualification, 23 % des élèves des filières professionnelles échouent au CAP, 26 % au BEP, et autant d’étudiants ou presque abandonnent leurs études supérieures. Ce taux d’échec élevé charrie beaucoup de frustration, de fatalisme et de doutes sur leur valeur personnelle chez celles et ceux qui sont ainsi mis de côté et se sentent condamnés à rester dans les strates inférieures de la société.
Agnès van Zanten1 : Comparé à d’autres modèles éducatifs, y compris ceux de nos proches voisins européens, le système français se montre particulièrement efficace pour dégager une élite, écrémer progressivement les meilleurs ou supposés tels, repérer les pépites qui occuperont les postes les plus en vue dans l’administration, la politique, l’économie, la recherche... À cette fin, un accent très fort est mis très tôt sur la notion d’excellence, à tel point que dès l’école primaire, les enfants sont notés et évalués. Tout le discours de l’école française repose sur l’idée que, pour atteindre cette excellence, l’environnement social et familial des élèves importe peu. Seuls comptent les efforts que l’on fournit en classe. Selon le principe méritocratique au fondement de l’école républicaine et indissociable de l’idée d’égalité des chances, plus un élève travaille, quel que soit son milieu d’origine, et plus il aura de bons résultats, sera récompensé par des diplômes et s’assurera une belle carrière. De même, notre système éducatif est irrigué par la croyance que le concours, avec ses épreuves anonymes passées dans les mêmes conditions par tous les candidats, est la procédure la plus sûre, la plus « pure », la plus juste, pour sélectionner les meilleurs élèves.
Dans les faits, cette idéologie méritocratique induit-elle des effets pervers ?
A. V. Z. : En privilégiant un enseignement plus soucieux de fabriquer une élite que de faire acquérir à tous les élèves un socle commun de connaissances, notre système éducatif répond mal à la massification de l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur. Chaque année, environ 20 % des jeunes quittent l’école sans diplôme ni qualification, 23 % des élèves des filières professionnelles échouent au CAP, 26 % au BEP, et autant d’étudiants ou presque abandonnent leurs études supérieures. Ce taux d’échec élevé charrie beaucoup de frustration, de fatalisme et de doutes sur leur valeur personnelle chez celles et ceux qui sont ainsi mis de côté et se sentent condamnés à rester dans les strates inférieures de la société.
Quels sont les jeunes le plus massivement touchés par l’échec scolaire ?
A. V. Z. : Ceux des milieux populaires, sans surprise. Depuis les travaux du sociologue Pierre Bourdieu dans les années 1970, on sait en effet que la réussite scolaire est étroitement corrélée au capital économique et culturel familial. Les chiffres sont implacables : les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, même si le système a tendance à nier l’impact du milieu socio-économique sur les performances. Selon les enquêtes Pisa (Programme international pour le suivi des acquis), la France est un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, un de ceux où le déterminisme social est le plus fort, où l’école, malgré des alternances politiques et des réformes successives, demeure « indifférente aux différences », comme le disait Pierre Bourdieu.
La France mérite aussi le bonnet d’âne pour ses piètres performances en matière de mixité sociale…
A. V. Z. : Celle-ci, de toute évidence, est loin d’être une réalité. En moyenne, les collégiens et lycéens d’origine aisée comptent dans leur classe deux fois plus de camarades également favorisés que ceux des classes moyennes et populaires.
A. V. Z. : Ceux des milieux populaires, sans surprise. Depuis les travaux du sociologue Pierre Bourdieu dans les années 1970, on sait en effet que la réussite scolaire est étroitement corrélée au capital économique et culturel familial. Les chiffres sont implacables : les enfants de cadres sont deux fois plus souvent diplômés du supérieur que les enfants d’ouvriers, même si le système a tendance à nier l’impact du milieu socio-économique sur les performances. Selon les enquêtes Pisa (Programme international pour le suivi des acquis), la France est un des pays les plus inégalitaires de l’OCDE, un de ceux où le déterminisme social est le plus fort, où l’école, malgré des alternances politiques et des réformes successives, demeure « indifférente aux différences », comme le disait Pierre Bourdieu.
La France mérite aussi le bonnet d’âne pour ses piètres performances en matière de mixité sociale…
A. V. Z. : Celle-ci, de toute évidence, est loin d’être une réalité. En moyenne, les collégiens et lycéens d’origine aisée comptent dans leur classe deux fois plus de camarades également favorisés que ceux des classes moyennes et populaires.
L’enseignement privé, notamment dans les grandes villes, joue un rôle
ségrégatif important (la majorité des élèves de ces établissements
appartient aux catégories favorisées). Dans le secteur public, beaucoup
de parents des classes supérieures surestiment le risque de « contamination » des
bons élèves par ceux en difficulté et déploient des stratégies pour
contourner la carte scolaire et accéder à des établissements convoités
où prospère un entre-soi scolaire, social, ethnique…
Une masse de travaux montre pourtant que la mixité tire les plus
faibles vers le haut sans pénaliser les plus forts, pourvu que les
enseignants aient appris à gérer les différences de niveau entre les
élèves et que cet écart ne soit pas maximal (il ne faut pas être
démagogue, on ne peut pas mettre les enfants les plus brillants avec
ceux les plus en difficulté). La mixité est donc favorable à la réussite
de tous, sous certaines conditions, mais aussi profitable sur le plan
sociétal. Se mélanger aux autres à l’école aide à construire le « vivre
ensemble » dans nos sociétés hétérogènes, à condition que l’école soit
porteuse d’un idéal culturel et social à la hauteur de cette ambition.
Les problèmes liés à la scolarité des jeunes des milieux défavorisés se manifestent-ils dès le primaire ?
A. V. Z. : Nous avons une image un peu enchantée de l’école primaire. Cette vision idyllique est intimement liée aux souvenirs d’enfance et au fait que, dans la plupart des cas, les écoliers manifestent un comportement d’acceptation des normes scolaires et les classes ne connaissent pas de soucis de discipline et de violence, les jeunes enfants entretenant un rapport très positif au savoir et aux enseignants. Toutes les études montrent cependant que des décrochages (largement invisibles car sans rejet ostensible de l’institution) interviennent dès le cours préparatoire. Ils sont essentiellement le fait d’élèves des milieux populaires et vont pénaliser ces derniers tout au long de leur scolarité. Une partie du problème tient à ce que les enseignants du primaire ne reçoivent pas une formation didactique et pédagogique suffisamment poussée pour pouvoir détecter les « décrocheurs » précoces comme c’est le cas en Finlande où l’enseignement, soit dit en passant, est une profession très valorisée et très bien rémunérée.
A. V. Z. : Nous avons une image un peu enchantée de l’école primaire. Cette vision idyllique est intimement liée aux souvenirs d’enfance et au fait que, dans la plupart des cas, les écoliers manifestent un comportement d’acceptation des normes scolaires et les classes ne connaissent pas de soucis de discipline et de violence, les jeunes enfants entretenant un rapport très positif au savoir et aux enseignants. Toutes les études montrent cependant que des décrochages (largement invisibles car sans rejet ostensible de l’institution) interviennent dès le cours préparatoire. Ils sont essentiellement le fait d’élèves des milieux populaires et vont pénaliser ces derniers tout au long de leur scolarité. Une partie du problème tient à ce que les enseignants du primaire ne reçoivent pas une formation didactique et pédagogique suffisamment poussée pour pouvoir détecter les « décrocheurs » précoces comme c’est le cas en Finlande où l’enseignement, soit dit en passant, est une profession très valorisée et très bien rémunérée.
En Finlande, où leur profession est plus valorisée et mieux rémunérée
qu’en France, les enseignants du primaire sont formés à la détection du
«décrochage» précoce chez les élèves.
Vos recherches actuelles portent sur les conditions dans
lesquelles les lycéens sont amenés à choisir leurs études supérieures.
Que cherchez-vous précisément à mettre en lumière ?
A. V. Z. : Jusqu’à présent, très peu de travaux ont été conduits dans notre pays sur les processus qui, au sein des établissements scolaires et des familles, ou encore via Internet, les plates-formes d’orientation en première année d’études supérieures, les salons d’orientation…, entretiennent ou creusent les inégalités entre jeunes s’agissant de leurs choix d’orientation dans le supérieur. Pour mieux saisir pourquoi la France affiche un faible taux de scolarisation des enfants des classes populaires dans le supérieur, nous avons mis en place depuis 2013 un dispositif inédit de grande envergure. Celui-ci repose sur des questionnaires distribués auprès de 1 800 élèves de terminale et de 450 proviseurs de lycées de la région parisienne, ainsi que sur des enquêtes ethnographiques dans quatre lycées et dans plus d’une vingtaine de salons et de journées portes ouvertes d’établissements d’enseignement supérieur.
Un des volets de cette étude concerne le rôle des lycées dans l’orientation vers le supérieur. Les pratiques dans ce domaine sont-elles vraiment à géométrie variable selon les établissements ?
A. V. Z. : L’enquête que nous avons réalisée dans quatre lycées franciliens le montre clairement. Dans les deux établissements les plus favorisés où il n’y a ni problème de discipline ni problème de décrochage, tous les personnels (direction, professeurs, conseillers d’éducation…) sont concentrés sur l’orientation et aident les lycéens à se projeter dans l’univers des études supérieures. On y parle de choix des filières post-baccalauréat très en amont, dès la classe de seconde.
A. V. Z. : Jusqu’à présent, très peu de travaux ont été conduits dans notre pays sur les processus qui, au sein des établissements scolaires et des familles, ou encore via Internet, les plates-formes d’orientation en première année d’études supérieures, les salons d’orientation…, entretiennent ou creusent les inégalités entre jeunes s’agissant de leurs choix d’orientation dans le supérieur. Pour mieux saisir pourquoi la France affiche un faible taux de scolarisation des enfants des classes populaires dans le supérieur, nous avons mis en place depuis 2013 un dispositif inédit de grande envergure. Celui-ci repose sur des questionnaires distribués auprès de 1 800 élèves de terminale et de 450 proviseurs de lycées de la région parisienne, ainsi que sur des enquêtes ethnographiques dans quatre lycées et dans plus d’une vingtaine de salons et de journées portes ouvertes d’établissements d’enseignement supérieur.
Un des volets de cette étude concerne le rôle des lycées dans l’orientation vers le supérieur. Les pratiques dans ce domaine sont-elles vraiment à géométrie variable selon les établissements ?
A. V. Z. : L’enquête que nous avons réalisée dans quatre lycées franciliens le montre clairement. Dans les deux établissements les plus favorisés où il n’y a ni problème de discipline ni problème de décrochage, tous les personnels (direction, professeurs, conseillers d’éducation…) sont concentrés sur l’orientation et aident les lycéens à se projeter dans l’univers des études supérieures. On y parle de choix des filières post-baccalauréat très en amont, dès la classe de seconde.
Les élèves reçoivent des informations et des conseils personnalisés
et sont fortement incités à s’orienter vers les classes
préparatoires aux grandes écoles par lesquelles de nombreux professeurs
sont passés et qu’ils perçoivent comme la « voie royale » vers l’élite.
La situation est tout autre dans les lycées moins favorisés. Les équipes
éducatives mobilisées sur la lutte contre le décrochage et plus encore
sur la réussite au bac s’investissent peu dans l’orientation. On ne
commence à en parler que lorsque la plate-forme d’accès à l’enseignement
supérieur (« Admission post-bac » au moment de l’enquête,
« Parcoursup » aujourd’hui) entre en service, c’est-à-dire en janvier de
l’année du bac. Les élèves n’ont donc que quelques mois pour faire leur
choix.
Par ailleurs, le peu de temps qu’ils consacrent à préparer leur
orientation est le plus souvent un temps collectif. Les entretiens
en face-à-face sont rares. Et on leur vante surtout les mérites des
filières non sélectives de l’université et des sections de technicien
supérieur qui préparent au BTS.
À entendre ces arguments, on se dit que les lycéens ne doivent pas utiliser le dispositif Parcoursup (ex-APB) de la même façon selon qu’ils sont dans un établissement favorisé ou non…
A. V. Z. : C’est exact. Les plates-formes techniques d’admission dans l’enseignement supérieur qui se sont succédé ces dernières années fournissent les mêmes renseignements aux lycéens et les astreignent aux mêmes procédures. Mais tous les jeunes ne sont pas égaux devant ce type d’outil qui exige des compétences et un accompagnement, qui suppose d’élaborer des listes de choix de façon stratégique, qui réclame de la patience en cas de non-réponse rapide. Dans les établissements favorisés, des réunions sont organisées à l’intention des élèves et de leurs parents, des dépliants sont distribués, des informations sont mises en ligne sur le site du lycée. Jusqu’au remplacement d’APB par Parcoursup, on enseignait aux élèves des familles de statut élevé les ficelles pour optimiser leurs chances d’obtenir la formation recherchée (en établissant entre autres une hiérarchie des vœux en fonction de leur niveau scolaire et du degré de sélectivité de ces formations). Dans les lycées moyens, les élèves sont beaucoup moins aidés. Les conseils qu’on leur prodigue portent essentiellement sur l’utilisation formelle – et non stratégique – du système. On leur parle davantage de calendrier que de contenus, en leur recommandant notamment de ne pas oublier de saisir leurs vœux avant la clôture du dispositif.
À entendre ces arguments, on se dit que les lycéens ne doivent pas utiliser le dispositif Parcoursup (ex-APB) de la même façon selon qu’ils sont dans un établissement favorisé ou non…
A. V. Z. : C’est exact. Les plates-formes techniques d’admission dans l’enseignement supérieur qui se sont succédé ces dernières années fournissent les mêmes renseignements aux lycéens et les astreignent aux mêmes procédures. Mais tous les jeunes ne sont pas égaux devant ce type d’outil qui exige des compétences et un accompagnement, qui suppose d’élaborer des listes de choix de façon stratégique, qui réclame de la patience en cas de non-réponse rapide. Dans les établissements favorisés, des réunions sont organisées à l’intention des élèves et de leurs parents, des dépliants sont distribués, des informations sont mises en ligne sur le site du lycée. Jusqu’au remplacement d’APB par Parcoursup, on enseignait aux élèves des familles de statut élevé les ficelles pour optimiser leurs chances d’obtenir la formation recherchée (en établissant entre autres une hiérarchie des vœux en fonction de leur niveau scolaire et du degré de sélectivité de ces formations). Dans les lycées moyens, les élèves sont beaucoup moins aidés. Les conseils qu’on leur prodigue portent essentiellement sur l’utilisation formelle – et non stratégique – du système. On leur parle davantage de calendrier que de contenus, en leur recommandant notamment de ne pas oublier de saisir leurs vœux avant la clôture du dispositif.
Plus généralement, le Web constitue la principale source
d’informations des adolescents sur les filières post-bac. Leur façon de
s’orienter sur Internet diffère-t-elle selon leur origine sociale ?
A. V. Z. : Pour mieux saisir leurs pratiques en la matière, nous avons collecté les traces de navigation d’élèves de terminale de sept lycées franciliens lors d’une séance sur ordinateur. En suivant leurs parcours de sites en sites et de pages en pages après leur avoir fait remplir un court questionnaire sur leurs attentes en matière d’orientation, on voit que dans les bons lycées en général, et dans les classes scientifiques en particulier, les élèves ont appris à se débrouiller dans le labyrinthe des formations. Ils arrivent à bien discriminer les sources (sites officiels, blogs…), à estimer la valeur réelle de ce qui leur est proposé, à identifier ce qui relève du discours publicitaire (nombre d’écoles s’autoproclament « numéro un » dans un domaine)... Ils font cela très vite, individuellement, de manière réfléchie. Les élèves des milieux populaires, dont certains n’ont pas d’ordinateur personnel, sont bien moins armés face à ce genre d’exercice, consultent moins de sites et s’appuient beaucoup sur ce que font leurs camarades.
A. V. Z. : Pour mieux saisir leurs pratiques en la matière, nous avons collecté les traces de navigation d’élèves de terminale de sept lycées franciliens lors d’une séance sur ordinateur. En suivant leurs parcours de sites en sites et de pages en pages après leur avoir fait remplir un court questionnaire sur leurs attentes en matière d’orientation, on voit que dans les bons lycées en général, et dans les classes scientifiques en particulier, les élèves ont appris à se débrouiller dans le labyrinthe des formations. Ils arrivent à bien discriminer les sources (sites officiels, blogs…), à estimer la valeur réelle de ce qui leur est proposé, à identifier ce qui relève du discours publicitaire (nombre d’écoles s’autoproclament « numéro un » dans un domaine)... Ils font cela très vite, individuellement, de manière réfléchie. Les élèves des milieux populaires, dont certains n’ont pas d’ordinateur personnel, sont bien moins armés face à ce genre d’exercice, consultent moins de sites et s’appuient beaucoup sur ce que font leurs camarades.
Et le contexte familial ? Comment les enfants de milieux
défavorisés sont-ils accompagnés par leur famille dans leur orientation
?
A. V. Z. : Les réponses au questionnaire auprès des jeunes, en cours d’exploitation, montrent l’inégale capacité des familles à aider les jeunes à préparer leur orientation. Selon nos premières analyses, environ les deux tiers des lycéens issus des catégories socioprofessionnelles privilégiées parlent fréquemment du choix d’un programme d’études supérieures et, potentiellement, d’une carrière, avec leurs parents, ce qui n’a rien d’étonnant puisque ces derniers ont de fortes chances d’avoir connu l’enseignement supérieur. Les élèves de milieux populaires, eux, ne sont que 20 % à discuter régulièrement d’orientation sous le toit familial. Les lycéens qui reçoivent le moins de conseils dans leur famille quant à leur orientation sont donc aussi ceux qui, le plus souvent, en reçoivent le moins à l’école, ce qui renforce les inégalités.
Qui fréquente les salons d’orientation et quelle offre proposent ces espaces ?
A. V. Z. : Ces salons étant pour la plupart gratuits, aucune barrière économique n’empêche les jeunes de familles à faibles moyens de s’y rendre. Mais, d’après nos observations en Île-de-France, le gros du bataillon des visiteurs est constitué de lycéens issus des classes moyennes, souvent accompagnés de leurs parents.
A. V. Z. : Les réponses au questionnaire auprès des jeunes, en cours d’exploitation, montrent l’inégale capacité des familles à aider les jeunes à préparer leur orientation. Selon nos premières analyses, environ les deux tiers des lycéens issus des catégories socioprofessionnelles privilégiées parlent fréquemment du choix d’un programme d’études supérieures et, potentiellement, d’une carrière, avec leurs parents, ce qui n’a rien d’étonnant puisque ces derniers ont de fortes chances d’avoir connu l’enseignement supérieur. Les élèves de milieux populaires, eux, ne sont que 20 % à discuter régulièrement d’orientation sous le toit familial. Les lycéens qui reçoivent le moins de conseils dans leur famille quant à leur orientation sont donc aussi ceux qui, le plus souvent, en reçoivent le moins à l’école, ce qui renforce les inégalités.
Qui fréquente les salons d’orientation et quelle offre proposent ces espaces ?
A. V. Z. : Ces salons étant pour la plupart gratuits, aucune barrière économique n’empêche les jeunes de familles à faibles moyens de s’y rendre. Mais, d’après nos observations en Île-de-France, le gros du bataillon des visiteurs est constitué de lycéens issus des classes moyennes, souvent accompagnés de leurs parents.
Un autre problème est que ces salons, qui se définissent comme une
sorte de service public, de vitrine objective des offres de formations
dans le supérieur, sont la plupart du temps organisés par les acteurs
marchands du secteur. Les établissements privés à la réputation au mieux
moyenne (les meilleures écoles n’ont pas besoin de publicité) et aux
frais de scolarité élevés s’y taillent la part du lion, et le discours
anti-université y est très prégnant. Cette offre biaisée constitue elle
aussi une source d’inégalités puisque le privé ne peut pas être une
solution pour de nombreux jeunes.
Quelle mesure permettrait d’améliorer de façon significative la qualité de l’orientation dans les lycées ? A. V. Z. : Il faudrait notamment augmenter le nombre de conseillers d’orientation psychologues. Depuis le milieu des années 1990, les pouvoirs publics n’ont pas souhaité renouveler les effectifs de cette profession aujourd’hui quelque peu en déshérence. Aux États-Unis, au contraire, où la fonction des lycées est explicitement de propulser le plus d’élèves possible vers l’enseignement supérieur, il y a souvent deux, voire trois conseillers d’orientation par établissement. En France, faute de personnel, l’orientation repose trop souvent sur les épaules des enseignants. Or, une large partie d’entre eux ne veut pas s’en occuper, et ce d’autant qu’ils exercent dans des lycées défavorisés et s’emploient à tenter de « boucler le programme ». Ils pensent que c’est une tâche qui n’est ni valorisée ni valorisante, qui ne fait pas partie de leur mandat officiel et qui suppose de leur part une connaissance – qu’ils n’ont pas – du système d’enseignement supérieur, un système particulièrement complexe et constamment mouvant.
Les expérimentations menées depuis le début des années 2000 pour ouvrir socialement les filières élitistes sont-elles concluantes ?
A. V. Z. : Il est important que le pays se reconnaisse dans une élite diversifiée. À ce titre, les dispositifs « d’ouverture sociale » (procédures de recrutement spécifiques, tutorat, classes de remise à niveau) mis en place par des établissements d’enseignement supérieur prestigieux (Sciences Po, l’Essec, HEC…) pour élargir leur vivier vont dans le bon sens et font consensus. Il n’en reste pas moins que ces dispositifs n’ont modifié qu’à la marge les trajectoires des jeunes issus des catégories sociales les plus modestes dans le supérieur. Toutes initiatives confondues, elles ne concernent qu’une poignée d’individus. Il ne faudrait pas que ces réponses ponctuelles aux inégalités se substituent à une réflexion d’ensemble sur l’échec scolaire d’une fraction importante des jeunes venant des milieux populaires. L’objectif de notre système éducatif doit demeurer d’élever le niveau global de tous.
Philippe Testard-Vaillant
Philippe Testard-Vaillant est journaliste. Il vit et travaille dans le
Sud-Est de la France. Il est également auteur et coauteur de plusieurs
ouvrages, dont Le Guide du Paris savant (éd. Belin), et Mon corps, la première merveille du monde (éd. JC Lattès).
À Lire :
L’école de la périphérie. Scolarisation et ségrégation en banlieue, Agnès van Zanten, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », septembre 2012, 456 p., 19 €
Choisir son école. Stratégies familiales et médiations locales, Agnès van Zanten, Presses universitaires de France, 2009, 304 p., 24,50 €
Elite in education, Agnès van Zanten, Routledge, 2018, 1712 p. (4 volumes)
Notes
- 1. Directrice de recherche à l’Observatoire sociologique du changement (CNRS/Sciences Po Paris).
K) Chômage et solidarité: la République en Marche prise d’une crise de hollandisme?
Curieusement, la question de la solidarité face au chômage donne l’occasion, à la République en Marche, de resserrer ses rangs autour des vieilles lunes hollandistes. Démonstration est faite, une fois de plus de la distance qui sépare la majorité parlementaire et le libéralisme. Les cadres devraient en faire les frais.
La question de l’indemnisation des cadres dans l’assurance chômage est
un serpent de mer qui revient à chaque renégociation de la convention
qui fixe les règles de calcul des indemnités. Il se trouve toujours
quelqu’un dans la salle pour dénoncer les « gros salaires » qui
abuseraient du système. En l’espèce, le plafonnement des indemnités
mensuelles à environ 6.000 euros suscite régulièrement des anathèmes
acides et des appels au coup de rabot.
En soi, cet appel n’a rien de choquant. On peut en effet se demander
pourquoi des salariés qui gagnent 15.000 euros mensuels bénéficient d’un
système de droit commun qui n’a pas été conçu pour eux. Toute la
difficulté est de monter un raisonnement cohérent sur le sujet.
Et
c’est ici qu’Aurélien Taché, député du Val d’Oise et ancien de l’Unef,
nous donne à voir comment la République en Marche a blanchi d’un coup de
baguette magique les vieux principes moisis du hollandisme.
Les deux certitudes du hollandisme en matière de solidarité
Rappelons d’abord les deux conceptions méphitiques qui inspirent la doctrine hollandiste de la solidarité.
La
première conception est que la solidarité repose sur une aspiration
officielle à une égalité de droits entre riches et pauvres où, en
réalité, les riches n’ont aucun droit et les pauvres les ont tous. C’est
la généralisation du deux poids deux mesures où, en particulier, tous
les gens qui ont commis l’erreur de s’élever de leur condition durant
leur vie doivent voir l’ensemble de leurs gains confisqués et
redistribués à ceux qui n’ont pas fait le même effort.
La
deuxième conception est que la solidarité est un système à sens unique:
elle ne doit profiter qu’aux pauvres, et les riches doivent en être
méthodiquement exclus. C’est ce qu’on appelle la redistribution des
richesses.
Aurélien Taché et le recyclage des vieilles lunes hollandaises
Aurélien
Taché est un ancien des cabinets ministériels sous François Hollande.
Il s’est opportunément recyclé dans la macronie, mais il n’en reste pas
moins attaché aux vieilles leçons reçues du mandat précédent, en
particulier cette manie de vouloir tout réglementer sans respecter
l’autonomie des corps intermédiaires.
Le fait que l’assurance
chômage soit financée par les entreprises et gérée par les partenaires
sociaux n’est donc pas de nature à le dissuader d’expliquer en lieu et
place de ces partenaires comment bien gérer le régime chômage. Le
hollandisme et ses adeptes (y compris chez les plus frondeurs) avait
coutume de procéder de la sorte: nous sommes de gauche, donc nous sommes
légitimes à parler des intérêts des salariés à la place des syndicats
qui sont chargés de les représenter.
Cette idée selon laquelle
être de gauche donne le droit de s’ériger en porte-parole des opprimés
en tous genres, même lorsqu’ils ont des porte-parole élus et légitimes,
est une tarte à la crème d’une banalité bien connue. On notera que les
mêmes qui foulent aux pieds les syndicats sont généralement les premiers
à appeler de leurs voeux la « démocratie sociale » et autres fantasmes
où les salariés deviendraient de fait les vrais propriétaires des
entreprises. L’intervention de Taché dans le champ de l’assurance
chômage confirme une fois de plus que l’appel à la démocratie sociale
est une fiction qui cache une simple volonté de puissance de la part de
députés qui ont, qui plus est, une connaissance le plus souvent
théorique du secteur privé.
C’est ici qu’on notera le premier
manque de cohérence qui caractérise le plus souvent les partisans de la
solidarité. L’expérience montre que leur conception de la solidarité
s’intéresse assez peu à l’opinion de ceux qui sont supposés en
bénéficier.
Baisser les allocations chômage des cadres, ou la généralisation du deux poids deux mesures
S’agissant
de l’allocation chômage des cadres à 6.000 euros par mois, on se
délectera du populisme sous-jacent qui anime ses adversaires et
contempteurs. Car tous adorent attiser la haine du grand public en
citant des chiffres astronomiques, mais tous oublient de préciser que la
perception d’une indemnité de 6.000 euros par mois est généralement
précédée d’une période de carence de six mois. Autrement dit, pour qu’un
cadre puisse bénéficier de son allocation chômage à ce montant élevé,
le régime chômage tient compte de l’indemnité qu’il a perçue au moment
de son licenciement. Certains se retrouvent donc privés de revenus
pendant plusieurs mois avant d’ouvrir droit à la première
indemnisation.
Certes, ils ne nous feront pas pleurer sur leur
sort. Mais enfin, le système calculé par les partenaires sociaux, et
qu’aucune convention signée par ces partenaires depuis de nombreuses
années n’a souhaité remettre en cause malgré les polémiques sur ce
sujet, a bel et bien intégré dans ses mécanismes des éléments de justice
sociale concernant les cadres. Leurs droits sont ouverts moins
facilement que ceux des salariés « ordinaires », et c’est très bien
comme ça.
Dans la logique hollandiste, ce mécanisme n’est pas suffisant. C’est pourquoi Aurélien Taché propose de baisser les allocations perçues
par les cadres. Autrement dit, les cadres cotiseraient comme les autres
(à travers la CSG dans les années à venir), mais un euro cotisé par un
cadre ouvrirait moins de droits qu’un euro cotisé par un ouvrier.
On
retrouve ici la logique de la sanction sociale qui est la marque de
fabrique du hollandisme. Tous ceux qui ont voulu s’élever dans l’échelle
sociale doivent être sévèrement punis en ayant moins de droits que les
autres. Dans cet univers de l’inégalité assumée, le fils d’ouvrier qui
s’est discipliné pour faire des études et vivre mieux que ses parents
doit être stigmatisé pour ses prétentions hors norme, et payer chèrement
son péché d’orgueil.
On suppose que la prochaine mesure proposée
par Aurélien Taché consistera à demander aux cadres ou aux riches de
payer plus cher leur assurance voiture, sous prétexte qu’ils en ont les
moyens, ou de subir un malus plus important que les ouvriers en cas
d’accident. Ou alors proposera-t-il que les peines infligées en justice
soient systématiquement alourdies pour les plus riches, que les
contraventions pour excès de vitesse soient proportionnelles aux revenus
et que la baguette soit payée chez les boulangers en fonction du
salaire.
Comment transformer la France en enfer fiscal?
Redisons-le,
supprimer le système des indemnités chômage à 6.000 euros peut avoir du
sens. Plusieurs scénarios sont possibles pour y arriver.
Il y a
par exemple un scénario à l’allemande, qui est simple à comprendre: on
limite l’assurance chômage aux assurés qui gagnent moins d’une certaine
somme. C’est ainsi que fonctionne Outre-Rhin l’assurance maladie.
Au-delà d’un certain niveau de revenus, le salarié n’est plus obligé
d’adhérer au régime. Cela ne signifie pas que cela lui est interdit.
Simplement, il peut choisir d’adhérer à un autre système: il prend ses
responsabilités.
Un scénario à l’anglo-saxonne est aussi
possible: l’assurance-chômage est plafonnée pour tout le monde, mais les
cotisations le sont aussi. Par exemple, l’assurance-chômage assure 50%
du dernier salaire dans la limite de 2.000 euros d’indemnité. Les
assurés sont obligés de cotiser, mais leur cotisation ne porte que sur
les 4.000 premiers euros de salaire. Au-delà, le salarié est libre de
souscrire ou non à un contrat d’assurance-chômage complémentaire.
Le
scénario proposé par Aurélien Taché, en fidèle hollandiste, est celui
de l’enfer fiscal. Il consiste à maintenir des cotisations obligatoires
et sans limite ou presque, mais à dégrader purement et simplement les
droits offerts aux plus riches, selon la logique du deux poids deux
mesures.
On peut évidemment camoufler cette violation fondamentale
de la démocratie en « solidarité ». Les soviets n’ont pas fait autre
chose pendant des décennies, avant que leur économie pourrie de
l’intérieur ne s’effondre brutalement. Simplement, il faut assumer ce
que l’on fait dans ces cas-là: décourager la promotion sociale et
transformer peu à peu son pays en enfer fiscal où les meilleurs partent
vivre à l’étranger et sont peu à peu remplacés par de la main-d’oeuvre
étrangère. Aurélien Taché multiplie d’ailleurs les propositions en ce sens.
On verra quel sera le choix d’Emmanuel Macron sur ce sujet.
Source
L) Le pillage social organisé par l’Etat
Au nom de l’égalité et d’un semblant de justice sociale, le gouvernement envisage une fois de plus de prendre aux uns pour redonner aux autres. Deux dossiers sont à l’agenda social de la rentrée politique : la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Dans les deux cas, il est envisagé de faire les poches des riches.
Les retraites convoitées
Tandis que les régimes publics de retraite comme celui de la sécurité
sociale vivent sans réserve, en reversant chaque mois aux pensionnés
les cotisations du mois précédent versées par les cotisants, certains
régimes professionnels se sont montrés plus prévoyants. Celui des
professions libérales a accumulé 27 milliards de réserves et le régime
complémentaire des salariés AGIRC/ARRCO, 71 milliards. Mais la tentation
est grande de profiter de l’occasion d’une grande réforme des retraites
pour que les cigales volent leurs réserves aux fourmis en violation
complète de l’épargne et de la propriété.
La réforme des retraites annoncée n’a pourtant rien de
révolutionnaire et ne consiste qu’à prendre aux uns pour donner aux
autres selon le vieux principe français d’une solidarité fondée sur la
redistribution obligatoire. Le projet ne prévoit que de transformer les
cotisations en points dans un système qui resterait basé sur la
répartition, c’est-à-dire sur le versement aux retraités des cotisations
des actifs. Tant mieux si à cette occasion les régimes de la fonction
publique ou parapublique sont rééquilibrés pour coûter moins cher aux
contribuables. Mais chacun sait que le système de répartition, dans un
pays où de moins en moins de gens travaillent de moins en moins
longtemps tandis que la durée de vie ne cesse de s’allonger, est celui
d’une voiture roulant à vive allure contre un mur. Certes le pillage
d’Etat envisagé pourrait donner quelques années de répit en attendant le
pire. Mais celui-ci ne saura être évité qu’en basculant progressivement
une large partie des retraites vers un système de capitalisation dans
lequel les cotisants pourraient retrouver leur capital ou une rente à
l’âge qu’ils choisiraient librement pour prendre leur retraite. En
attendant, la politique du court terme est aussi injuste et immorale que
suicidaire.
L’aubaine du chômage des cadres
C’est vrai aussi au titre des mesures envisagées pour limiter les
allocations chômage des cadres qui sont aujourd’hui plafonnées à environ
6 200€ par mois. Un député de LREM a joué le rôle du héraut pour
proposer une mesure tendant à rendre progressives les indemnités des
cadres, voire les limiter à une allocation forfaitaire de 3 000€ par
mois. Une annonce en forme de test d’opinion sans doute !
C’est juste oublier que les cadres cotisent plus que les autres
puisque les cotisations sont proportionnelles au salaire, à raison de
5 %, répartis pour 4,05 % à la charge de l’employeur et 0,95 % à la
charge du salarié. La cotisation salariale était de 2,40% jusqu’au
31/12/2017 et devrait être totalement supprimée à compter du 1er octobre
2018. Ces cotisations ne sont pas dues sur les rémunérations dépassant 4
fois le plafond de la Sécurité sociale, fixé à 3 311 € au 1er janvier
2018, soit un plafond de base de cotisation de 13 244€.
L’indemnité est calculée en fonction du dernier salaire à raison du
plus élevé des montants correspondants à 57% du salaire journalier de
référence ou 40,4% de celui-ci + 11,92€ par jour. Il n’est donc pas
anormal que les cadres reçoivent, comme les autres salariés, une
indemnité correspondant à leurs cotisations, dans la limite du plafond
auquel ils cotisent. De plus, lors de la réforme du marché du travail en Allemagne,
les fameuses lois Hartz, il n’y a pas eu de discrimination entre les
simples employés et les cadres au chômage. Tout le monde a fait des
efforts.
Mais la politique de M. Macron est de supprimer définitivement le caractère assurantiel du système social français,
déjà très diminué, et de re-centraliser tous les régimes sociaux entre
les mains de l’Etat. Et parallèlement, son but est d’en augmenter le
caractère redistributif en continuant d’alourdir la charge de ceux qui
gagnent moins au profit de ceux qui gagnent plus comme un moyen de
poursuivre la politique d’égalisation délétère de son prédécesseur.
C’est notamment vrai pour les cadres dont les prestations risquent de
baisser alors qu’ils supportent désormais la hausse de la CSG, de 1,7%,
sans limitation et sont donc encore plus pénalisés que les autres.
Jean-Philippe Delsol
Source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire