Pages thématiques

octobre 14, 2025

Sébastien Lecornu: Rhôoooo une rupture néo-libérale ?

Avec la réforme des retraites suspendue, Sébastien Lecornu donne beaucoup (et surtout à gauche) pour se sauver

Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a surtout fait « des pas » vers la gauche et le PS. Lequel est désormais sommé « d’en faire ».

Sébastien Lecornu a regardé ses notes et l’ensemble de l’Assemblée en déclamant son discours de politique générale ce mardi 14 octobre. Mais tous les clins d’œil ont été réservés à la gauche de l’hémicycle. Le Premier ministre menacé de censure a rompu un des tabous de son propre camp en annonçant la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine présidentielle. Un énorme pas, parmi d’autres de taille variée et à la poursuite d’un seul objectif : survivre. 

 

Le discours a duré moins d’une heure. Le temps pour Sébastien Lecornu de rappeler l’urgence de la situation, une « crise parlementaire » plus qu’une « crise de régime » selon lui, mais dont les conséquences pour la France seraient lourdes. « C’est la place de la France et des Français dans son nouvel environnement qui est en jeu : restera-t-elle parmi les pays dont la voix compte ? (...) Tout dépend de notre capacité à innover, en matière politique, comme sociale, comme économique et scientifique. »

Tout en assumant de ne pas faire une déclaration de politique générale « convenue » sans annonces concrètes, le chef du gouvernement a promis des débats et des textes à venir sur « les moyens à allouer pour l’écologie, la sécurité, l’Éducation, le logement, les collectivités locales, la culture, l’agriculture, nos services publics ». Il s’est également engagé à poursuivre l’augmentation du budget dans « la police, la justice, la sécurité ». Il a enfin redit sa volonté de réduire le déficit public, en sabrant dans les dépenses de l’État à propos desquelles « on peut faire beaucoup », érigé le projet de loi contre les fraudes sociales et fiscales comme une priorité…

 


 

Les 3 conditions du PS remplies

Message reçu à droite. « Vous avez su envoyer des signaux » a salué Laurent Wauquiez en prenant la parole pour son groupe Droite Républicaine. Son approbation était de toute façon déjà acquise : avant la déclaration du Premier ministre, le député de Haute-Loire avait passé consigne à ses troupes de ne pas voter la censure. Au nom de la « responsabilité » mais surtout pour éviter une dissolution « inéluctable » selon Sébastien Lecornu en cas de chute de son gouvernement. Le scénario donne des sueurs froides à la droite.

Ce n’est pas le cas au Parti socialiste. Alors qu’une vingtaine de voix seulement sépareront Sébastien Lecornu de la chute lors de l’examen des motions de censure RN et LFI jeudi, les troupes d’Olivier Faure et Boris Vallaud - 69 députés en tout - avaient dûment conditionné leur décision. Renoncement au 49.3 pendant toute la durée du bail Lecornu, « confirmation de l’assouplissement de la trajectoire financière », surtout, les socialistes attendaient qu’il prononce les mots magiques : la « suspension complète et immédiate de la réforme des retraites. »

Ils ont été servis. « Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028 », a déclaré le Premier ministre. Le geste en direction de la gauche est fort, et son coût élevé : 400 millions d’euros pour 2026 et 1,7 milliard pour 2027. L’offre est généreuse dans un contexte de disette budgétaire et va surtout plus loin que la piste de la CFDT, évoquée par Emmanuel Macron lors de sa rencontre avec les partis le 10 octobre et jugée largement insuffisante par toute la gauche.

 


 

« J’ai pris des engagements »

En parallèle, le Premier ministre a redit mettre de côté le 49.3 quel que soit le sujet. Il a évoqué sans entrer dans les détails des « anomalies » à régler sur la fiscalité des très grandes fortunes. Et a fixé un objectif maximum du déficit public à 5 % du PIB, le même que les roses dans leur contre-projet de budget.

Avant cette prise de parole, les « petits pas » de Sébastien Lecornu n’avaient pas convaincu. Auprès du HuffPost, le président du groupe PS au Sénat Patrick Kanner insistait sur les dossiers totem de son camp, à commencer par la taxe Zucman… et les retraites. Le premier est toujours écarté par le Premier ministre mais le gain sur le second est immense. « J’ai pris des engagements, ceux que les oppositions demandaient. (...) Je fais des pas en avant, à chacun, aussi, d’en faire », a-t-il asséné, laissant ainsi la main au Parlement.

Le PS se laissera-t-il convaincre ? Une réunion de groupe s’est tenue immédiatement après l’allocution du Premier Ministre. Mais la prise de parole parole de Boris Vallaud à la tribune laisse peu de place au doute, le PS ne censurera pas, à ce stade : « Nous faisons un pari, un pari risqué dont seul l’avenir nous dira ce qu’il est. » Le chef du parti Olivier Faure est lui attendu au 20H de TF1. Il aura sans doute en tête la maxime martelée à quatre reprises par Sébastien Lecornu : « Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. » Une façon de remettre le pouvoir entre les mains du PS, avec un sous-entendu limpide : voter la censure et le faire tomber lui, c’est y renoncer pour eux-mêmes. Message reçu, là aussi.

https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/avec-la-reforme-des-retraites-suspendue-sebastien-lecornu-donne-beaucoup-et-surtout-a-gauche-pour-se-sauver_255985.html

 


Sébastien Lecornu (@SebLecornu) répond à Mathilde Panot  "Je ne peux pas accepter de dire que la France a participé à un génocide à Gaza (...) Arrêtez de caricaturer et de mentir sur la position de la France sur un sujet aussi grave."

 

 
Le projet de budget présenté mardi 14 octobre par Sébastien Lecornu en conseil des ministres prévoit entre autres un effort budgétaire d’une trentaine de milliards d’euros, notamment par un gel des pensions des pensions de retraite, de certaines prestations sociales et du barème de l’impôt sur le revenu.
 
Le projet de budget de l’État présenté mardi 14 octobre par le gouvernement de Sébastien Lecornu prévoit une baisse des dépenses de l’État en 2026, tandis que côté recettes, l’essentiel de l’effort proviendra des plus aisés.
 
« Les dépenses de l’État baisseront en 2026 », hors charge de la dette et augmentation de 6,7 milliards d’euros du budget de la défense, précise le document. Côté recettes, « l’effort en 2026 reposerait en priorité sur un effort supplémentaire des contribuables disposant des moyens les plus importants », à hauteur de 6,5 milliards d’euros.
 
L’effort se décompense en environ 17 milliards d’euros d’économies de dépenses, et autour de 14 milliards d’euros supplémentaires grâce à des mesures sur les recettes fiscales, selon le Haut conseil des finances publiques (HCFP) qui juge « optimistes » les hypothèses économiques retenues par le gouvernement.
 
Taxe sur les holdings patrimoniales
Le projet de budget du premier ministre souhaite l’instauration d’une taxe sur les holdings patrimoniales, parfois utilisées pour contourner l’impôt.
« Inspirée de taxes voisines en place dans plusieurs autres pays, comme les États-Unis et l’Irlande, cette taxe vise à faire échec aux stratégies de contournement de l’impôt par la thésaurisation de revenus non distribués dans des sociétés, ces revenus échappant ainsi à l’impôt », précise le texte.
 
Gel du barème de l’impôt sur le revenu
Le gel du barème de l’impôt sur le revenu (IR) devrait rapporter 1,9 milliard d’euros à l’État en 2026, selon un chiffrage jugé « vraisemblable » par le Haut conseil des finances publiques (HCFP) dans son avis sur le projet de budget publié mardi.
Le barème de l’IR est usuellement indexé chaque année sur l’inflation afin de tenir compte des effets de la hausse des prix, et son gel aurait pour conséquences d’augmenter mécaniquement les impôts de certains ménages, et de rendre imposable de nouveaux ménages qui ne l’étaient pas.
 
Gel des retraites et des prestations
Le projet de budget de la Sécu pour 2026 prévoit un « gel de l’ensemble des retraites de base » en 2026 ainsi qu’un gel des prestations sociales comme des allocations familiales, selon le texte consulté mardi par l’AFP.
Le projet de budget prévoit également de sous-indexer les pensions de 0,4 point pour les années suivantes, à partir de 2027. Il prévoit également le remplacement de l’abattement de 10 % sur les retraites par un abattement forfaitaire de 2 000 €. Ce nouveau mécanisme aura pour effet « d’améliorer la situation des couples ». https://www.la-croix.com/.../budget-2026-pourquoi-plus...
 
La contribution sur les hauts revenus prolongée d’un an
Le document dit vouloir prolonger d’un an la contribution différentielle sur les plus hauts revenus instaurée en 2025. Cette contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR), appliquée aux ménages dont les revenus dépassent 250 000 € pour un célibataire et 500 000 € pour un couple, fixe un taux minimal d’imposition de 20 %.
 
Reconduction de la contribution sur les grandes entreprises
Le budget prévoit également de prolonger d’un an, mais en la réduisant de moitié, la surtaxe sur le bénéfice des grandes entreprises instaurée en 2025.
Cette contribution, qui concerne les 400 plus grandes entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires d’au moins 1 milliard d’euros en France, devrait générer 4 milliards d’euros, moitié moins qu’en 2025.
3 119 postes de fonctionnaires en moins en 2026
Le budget prévoit 3 119 postes de fonctionnaires en moins en 2026, avec un effort de « rationalisation » principalement porté par les opérateurs de l’État.
 
Avec « les réductions de postes prévues au sein des caisses de sécurité sociale, c’est au total 3 000 emplois qui ne seront pas remplacés et participeront à la maîtrise de l’emploi public », peut-on notamment lire dans le document. L’effort devrait se traduire par la suppression de 1 735 emplois publics parmi les 434 opérateurs et agences de l’État.

À 70 ans, l’ancien distributeur est nommé ministre en charge des Petites et moyennnes entreprises ➡︎ https://l.lefigaro.fr/ERXL

Paris vaut bien une baisse... de pantalon
 
Sébastien Lecornu n’est pas un hasard. C’est l’archétype de l’homme de carrière, façonné dans les arènes partisanes, sans autre bagage que la politique professionnelle. Il a changé d’étiquette comme on change de cravate, poussé par l’odeur du pouvoir plus que par une conviction. Que l’on considère cela comme une faiblesse personnelle importe peu : ce qui est grave, c’est que cet opportunisme mène aujourd’hui à la trahison des intérêts nationaux.
 
Suspendre la réforme des retraites pour amadouer des partis irresponsables n’est pas une manœuvre tactique : c’est une capitulation morale et économique. Céder au chantage des clientèles électorales — à droite comme à gauche, du RN aux vieilles familles socialistes — revient à hypothéquer l’avenir pour un court bouquet d’applaudissements. C’est sacrifier la solidité du pays sur l’autel d’un réservoir d’électeurs. C’est lâcheté, et la lâcheté porte un nom politique : gestion de carrière.
 
 
Ce n’est pas seulement une question financière, pourtant réelle. Oui, les déficits sont colossaux et la mécanique financière menace d’exploser — mais l’enjeu est aussi, et avant tout, civique. On ne soutient pas une nation en privilégiant la conservation électorale au détriment de la transmission. Imposer un poids excessif à la jeunesse pour ménager une clientèle électorale âgée est une hypocrisie politique qui se paiera au prix fort : s’il n’y a plus de renouvellement démographique, il n’y aura plus de croissance, plus de richesses, plus de solidarité durable. Une société qui étouffe sa jeunesse scelle en réalité le sort de ses aînés.
 
Regardez autour de nous : pays vieillissants, croissance atone, trajectoires socio-économiques qui s’effilochent. Le Japon offre l’exemple aigu d’une lente dévitalisation — vieillissement, baisse de la consommation, stagnation monétaire — tout cela n’est pas une fable, c’est la trajectoire qu’on achète en cédant aux facilités court-termistes.
 
Je ne dis pas cela en spectateur : j’ai l’âge d’être retraité même si je ne le suis pas. Et précisément parce que je fais partie de cette génération, je refuse la mise en scène qui consiste à promettre la sécurité aux vieux au prix de la ruine des jeunes. C’est une tromperie morale et politique. La véritable solidarité exige de placer l’investisse­ment dans la jeunesse : éducation, famille, natalité, initiative, croissance.
 
Quant à Lecornu, son calcul est clair : rester au plus près du pouvoir, même si cela signifie renier la ligne qu'il prétendit jadis défendre. L’image est saisissante et dégradante — il baisse le pantalon du courage pour une parade ministérielle. Mais au-delà de l’outrage personnel, il faudra lui demander des comptes politiques et offrir un autre récit : celui d’une France qui choisit l’audace au lieu de la compromission, l’éducation au lieu de la dévotion électorale, l’avenir au lieu du confort momentané.
 
Il est temps de renverser la table — non par bravade, mais par détermination civique. Exiger des dirigeants qu’ils pensent plus loin que leur prochain mandat ; imposer des réformes qui préservent la nation pour la génération suivante ; défendre une vision où la jeunesse n’est pas une variable d’ajustement mais la condition de la pérennité nationale. Voilà le combat qui mérite colère et grandeur.

L’Allemagne, un nouveau clivage Est-Ouest !!

L’Allemagne toujours divisée : un nouveau mur invisible entre Est et Ouest 

Plus de 35 ans après la réunification de 1990, l’Allemagne célèbre chaque 3 octobre la Journée de l’Unité allemande. Pourtant, cette commémoration masque une réalité persistante :

le pays reste profondément fracturé entre l’Est et l’Ouest.

Loin d’être un simple vestige de la Guerre froide, ce clivage s’est réinventé, nourri par des disparités économiques tenaces et, surtout, par une polarisation politique exacerbée. Comme l’illustre l’article récent de Tarik Cyril Amar, historien germano-turc et contributeur à RT,

 


 

ce « nouveau Mur de Berlin » n’est pas fait de béton, mais d’exclusions partisanes et de frustrations électorales.

En cette année 2025, marquée par des élections fédérales tumultueuses, ces divisions se manifestent plus que jamais, remettant en question l’unité tant vantée.

Des disparités économiques qui s’estompent, mais pas assez vite

Les écarts économiques entre l’Est et l’Ouest demeurent un symbole criant de cette division. En moyenne, les salariés de l’ex-Allemagne de l’Est gagnent encore 17 % de moins que leurs homologues occidentaux, soit environ 1.000 euros d’écart mensuel. Le chômage des jeunes y est particulièrement élevé, atteignant jusqu’à 13 % dans certaines régions, et de nombreux Est-Allemands perçoivent leur quotidien comme inférieur à celui de l’Ouest. Ces inégalités remontent à la réunification, souvent perçue comme une absorption brutale de l’Est par l’Ouest, avec des promesses non tenues comme celles de Helmut Kohl sur des « paysages florissants« .

Pourtant, ces disparités s’atténuent progressivement. Des sondages récents montrent un niveau de satisfaction élevé à l’Est, malgré les plaintes, et une convergence économique accélérée. Ironiquement, le néolibéralisme a unifié le pays dans la précarité : que ce soit à Dresde ou à Stuttgart, la gig economy (l’économie des petit-boulots) et les emplois instables touchent tout le monde. Mais ce rapprochement matériel ne suffit pas à effacer le sentiment d’injustice, amplifié par un processus de réunification perçu comme imposé par l’Ouest.

Le clivage politique : l’AFD, symbole d’une exclusion systématique

C’est dans l’arène politique que le fossé se creuse le plus. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti populiste de droite, domine l’Est, formant un « bastion bleu » sur les cartes électorales. Lors des élections fédérales de février 2025, remportées par la CDU de Friedrich Merz, l’AfD a confirmé sa force à l’Est, obtenant des scores bien supérieurs à la moyenne nationale, tandis qu’elle progresse aussi à l’Ouest, y compris dans des bastions industriels comme la Ruhr et parmi les immigrés.

Ce succès s’explique en partie par un sentiment de marginalisation. Des figures comme Bodo Ramelow, vice-président du Bundestag et originaire de l’Est, appellent à un nouvel hymne et drapeau nationaux, arguant que les symboles actuels, hérités de l’Ouest, ne résonnent pas à l’Est. Friedrich Merz, chancelier impopulaire à 71 %, attribue cela à des « frustrations erronées » des Est-Allemands, une condescendance qui alimente le ressentiment.

Au cœur du problème : le « pare-feu » érigé par les partis d’établissement (CDU, SPD, etc.) contre l’AfD, excluant tout coalition avec elle. Cela rend les votes AfD ineffectifs pour former des gouvernements, transformant les électeurs de l’Est en « citoyens de seconde zone ». Les cartes électorales de 2025 illustrent cette fracture : l’Est vote massivement AfD, tandis que l’Ouest reste fidèle aux partis traditionnels, évoquant l’ombre persistante du Rideau de fer. Par ailleurs, la division entre villes et campagnes aggrave ce clivage Est-Ouest : l’AfD profite des colères des ruraux, surtout dans l’Est.

 


 

Nouveaux acteurs et alliances inattendues

L’émergence du Bündnis Sahra Wagenknecht (BSW), parti de gauche populiste ancré à l’Est, ajoute une couche de complexité. En 2025, le BSW a été potentiellement lésé par des erreurs de comptage suspectes lors des élections, l’excluant du Parlement. Paradoxalement, l’AfD soutient tactiquement le BSW pour un recomptage, voyant une opportunité de dissoudre la coalition au pouvoir et de briser le pare-feu. Ces alliances improbables, traversant le clivage droite-gauche, soulignent une discrimination commune contre les voix de l’Est.

Des médias comme le Tagesschau reconnaissent que la réunification « reste inachevée », tandis que le Frankfurter Allgemeine Zeitung ironise sur la Journée de l’Unité devenue « Journée de l’AfD ».

Vers une vraie unité ou une fracture irréparable ?

En 2025, l’Allemagne n’est pas seulement divisée par son passé, mais par des choix politiques actuels qui marginalisent une partie de sa population. Le pare-feu contre l’AfD et les irrégularités électorales créent un clivage Est-Ouest moderne, alimenté par un establishment accusé de miner la démocratie au nom de sa défense. Pour guérir cette fracture, il faudrait abandonner ces exclusions et écouter les frustrations légitimes de l’Est. Sinon, le « nouveau Mur » risque de s’ériger plus haut, transformant l’unité célébrée en une façade fragile. Comme le rappelle Amar, ce n’est pas l’héritage communiste qui divise aujourd’hui, mais l’entêtement d’un centre radical à s’accrocher au pouvoir.

https://multipol360.com/lallemagne-toujours-divisee-un-nouveau-mur-invisible-entre-est-et-ouest/ 

L’Allemagne est loin d’être réunifiée, le nouveau clivage Est-Ouest.

Plus d’un tiers de siècle s’est écoulé depuis la réunification allemande de 1990. Entre Hambourg et Munich, Cologne et Francfort-sur-l’Oder, on trouve facilement des adultes qui n’ont aucun souvenir personnel de la division du pays pendant la Guerre froide, et même un certain nombre d’entre eux qui sont nés après. Autrement dit, l’Allemagne divisée appartient à l’histoire.

Et pourtant, ce n’est pas le cas.

C’est ce que la Journée de l’unité allemande de cette année – un jour férié le 3 octobre – a une fois de plus démontré. D’une part, les divergences, voire les tensions, entre les anciennes Allemagnes de l’Ouest et de l’Est persistent.

Bodo Ramelow, vice-président du Parlement allemand et lui-même originaire de l’ex-Allemagne de l’Est, a scandalisé nombre de ses collègues en soulignant que les deux types d’Allemands demeurent éloignés .

En effet, Ramelow estime que l’Allemagne a besoin d’un nouvel hymne et d’un nouveau drapeau, car trop d’Allemands de l’Est ne parviennent toujours pas à s’identifier à ceux actuels, simplement hérités de l’ex-Allemagne de l’Ouest. Un ministre allemand, lui aussi né à l’Est, estime que les discussions sur l’Est et l’Ouest s’intensifient à nouveau. Même l’une des principales émissions d’information allemandes, le Tagesschau, politiquement conformiste, admet que « le processus de réunification reste inachevé ».

À un égard, souvent déploré, cette désunion persistante dans une Allemagne pourtant loin d’être réunifiée est liée à des facteurs fondamentaux et donc déterminants, comme le revenu : en moyenne, par exemple, les Allemands en emploi à l’Est gagnent encore près de mille euros, soit 17 % de moins qu’à l’Ouest . Cela pourrait s’expliquer par le fait que presque partout à l’Est, les Allemands ont le sentiment que la vie est meilleure ailleurs , et plus particulièrement ailleurs en Allemagne. Les jeunes se sentent (et sont) particulièrement touchés : le chômage des jeunes est généralement plus élevé à l’Est, et c’est là que l’on trouve des régions qui affichent un triste record national d’environ 13 %.

Mais ces déséquilibres économiques et sociaux sont peut-être moins importants qu’il n’y paraît à première vue, pour deux raisons : ils reflètent des tendances qui s’estompent avec le temps et ne rendent pas nécessairement les Allemands de l’Est moins satisfaits que leurs compatriotes de l’Ouest. Contre toute attente, les sondages montrent que même les régions d’Allemagne de l’Est où de nombreux répondants estiment que la vie est meilleure ailleurs affichent également un niveau de satisfaction élevé.

En fin de compte, il n’est pas surprenant que deux anciennes économies nationales, pourtant extrêmement différentes en 1990, aient mis du temps à se rapprocher et à fusionner. Avec le recul, certains historiens, avec leur penchant pour la longue durée, pourraient même affirmer que la véritable histoire réside dans la rapidité avec laquelle elles ont convergé.

À cet égard, ce qui importait réellement était moins la rapidité du processus que son déséquilibre : si les Allemands de l’Est n’avaient pas eu le sentiment, à juste titre, que, pendant de trop nombreuses années, toutes les décisions étaient prises par les Allemands de l’Ouest, l’éloignement aurait été moindre. Les promesses exagérées de solutions miracles, comme celles du « chancelier de l’unité » Helmut Kohl, n’ont pas non plus aidé.

Ironiquement, en fin de compte, la grande majorité des Allemands, de l’Est comme de l’Ouest, ont un point commun fondamental depuis toujours : avoir été piétinés par la grande offensive néolibérale qui a ravagé la plupart des sociétés occidentales, et même plus. Est-ce important d’avoir été confiné à la précarité de l’économie des petits boulots à Dresde ou à Stuttgart ? Pas tant que ça. C’est aussi une forme d’unité, sans doute.

C’est pourtant là qu’intervient le clivage véritablement intéressant entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne d’autrefois. Car c’est la politique qui compte aujourd’hui, plus précisément la politique des partis, des élections et de la représentation. Ce n’est pas pour rien que le Frankfurter Allgemeine Zeitung, fleuron des médias grand public centristes et obstinément conservateurs, a déploré que la Journée de l’unité allemande soit désormais la Journée de l’AfD , le nouveau parti de droite Alternative pour l’Allemagne surclassant tous les autres dans les sondages et à peine tenu en échec par une étrange politique de « pare-feu » .

Si l’AfD progresse également à l’Ouest de l’Allemagne – par exemple dans la région industrielle de la Ruhr et même parmi les immigrés –, c’est l’ex-Allemagne de l’Est qui est devenue son bastion. Sur les cartes électorales, sa silhouette est désormais clairement reconnaissable en bleu uni de l’AfD. Et elle continue de croître et de se renforcer de jour en jour.

Pour le chancelier Merz, dont la cote d’impopularité a atteint le chiffre impressionnant de 71 % , le triomphe de l’AfD est dû au sentiment, à tort, que les anciens Allemands de l’Est continuent de se considérer comme des citoyens de seconde zone .

C’est typique. Merci, Friedrich, d’avoir une fois de plus illustré avec altruisme pourquoi de nombreux Allemands de l’Est en ont assez de la condescendance occidentale, qu’il s’agisse de l’injonction au courage ou de la psychologisation du « c’est normal d’être en colère ».

Ce que Merz oublie, c’est qu’une grande partie de la division Est-Ouest actuelle de l’Allemagne n’est pas une relique du passé, désagréablement persistante, trop lente à disparaître, mais bien, en fin de compte, une sorte de séquelle produite par le mauvais parti de l’unification d’hier, et qui finira par passer.

En réalité, c’est la politique allemande contemporaine qui alimente ce clivage.

Eexcluant l’AfD du gouvernement, où, selon les règles habituelles de la formation de coalitions allemandes, elle devrait se trouver, même aujourd’hui, les partis de l’establishment ont, de fait, fait de ses partisans des électeurs de seconde zone.

Votez, par exemple, pour la CDU ou le SPD, et votre vote pourrait contribuer à la formation d’un gouvernement avec des ministres – voire un chancelier – issus de votre parti favori.

Votez pour l’AfD et oubliez-le : par la force du pare-feu , cette conversion au pouvoir de votre vote est tout simplement exclue. Votre vote ne peut qu’alimenter une opposition marginalisée de toutes les manières possibles.

Et pour couronner le tout, vous devrez écouter d’interminables sermons sur votre méchanceté, votre incompétence et votre arriération. Il n’est donc pas étonnant que de nombreux Allemands de l’Est se sentent encore traités comme des citoyens à part entière. Car c’est précisément ce que fait le « pare-feu » dès qu’ils osent voter AfD.

Il est donc logique que l’AfD soutienne désormais son adversaire idéologique, le parti de nouvelle gauche BSW (Bündnis Sarah Wagenknecht), dans sa demande de recomptage des voix . Il est fort probable que le BSW ait été exclu du Parlement allemand en raison d’une accumulation scandaleuse et extrêmement suspecte d’erreurs de comptage.

D’un côté, la position de l’AfD est, de toute évidence, tactique : si un recomptage complet devait amener le BSW au Parlement avec des dizaines de sièges, la coalition gouvernementale actuelle des partis de l’establishment serait dissoute. L’AfD, principale et, en réalité, seule opposition efficace actuellement au Parlement, a tout à gagner : soit par la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale qui supprimerait définitivement le « pare-feu » et l’inclurait, soit par de nouvelles élections.

Mais il y a aussi, par-delà un profond clivage idéologique droite-gauche, le fait que l’AfD et le BSW sont des partis ancrés – mais pas limités – sur le territoire de l’ancienne Allemagne de l’Est . En ce sens, ce que le « pare-feu » a infligé à l’AfD a été infligé au BSW par le décompte erroné, délibéré ou non : il s’agit d’une discrimination de fait à l’encontre des électeurs des deux partis, dont les votes ont été considérés comme moins importants que ceux des autres.

Si les représentants de l’establishment politique traditionnel allemand étaient réellement intéressés par la garantie de l’unité du pays, ils abandonneraient la politique du « pare-feu » contre l’AfD et lanceraient immédiatement un recomptage complet des votes du BSW.

Mais dans l’état actuel des choses en Allemagne, la tentative de plus en plus malhonnête du centre radical de s’accrocher au pouvoir produit non seulement une désunion politique et une désaffection fondamentale, mais aussi un nouveau clivage Est-Ouest.

Un clivage qui n’est pas un héritage de la Guerre froide – et que l’on impute facilement aux dirigeants communistes de l’ex-Allemagne de l’Est, incapables de répliquer. Au contraire, ce clivage est nouveau et les responsables sont ceux qui handicapent obstinément une grande partie de l’électorat allemand et, par la même occasion, une région en particulier : l’ex-Allemagne de l’Est.

Il est ironique que trop d’experts allemands se plaisent à accuser les Allemands de l’Est de ne pas être suffisamment « démocratiques » . C’est la marmite qui se moque de la marmite. Si quelqu’un manifeste son manque de culture démocratique, ce sont ceux qui trouvent normaux les « pare-feu » et les « erreurs de comptage » massives .

Et ce qui frustre à juste titre de nombreux Allemands de l’Est aujourd’hui, c’est précisément l’absence de démocratie effective dans une Allemagne grande, unie et pourtant si malheureuse.

Tarik Cyril Amar est historien et expert en politique internationale. Il est titulaire d’une licence en histoire moderne de l’Université d’Oxford, d’un master en histoire internationale de la London School of Economics et d’un doctorat en histoire de l’Université de Princeton. Il a été boursier du Musée mémorial de l’Holocauste et de l’Institut de recherche ukrainien de Harvard, et a dirigé le Centre d’histoire urbaine de Lviv, en Ukraine. Originaire d’Allemagne, il a vécu au Royaume-Uni, en Ukraine, en Pologne, aux États-Unis et en Turquie.

https://brunobertez.com/2025/10/12/lallemagne-est-loin-detre-reunifiee-le-nouveau-clivage-est-ouest/ 

 

 

octobre 12, 2025

Le prix Nobel de la paix !

Le prix Nobel de la paix : une institution dévoyée au service de l’état profond

Autrefois symbole d’espoir et de reconnaissance pour les véritables artisans de la paix, le Prix Nobel de la Paix est aujourd’hui une coquille vide, un outil de propagande qui a perdu toute sa neutralité et sa clairvoyance.

Créé à l’origine pour honorer ceux qui œuvrent à la fraternité entre les nations et à la réduction des armements, il s’est mué en une farce orwellienne, où la guerre est présentée comme paix, et où les récompenses servent les intérêts des élites occidentales et de l’État profond.

Ce dévoiement n’est pas un accident : il reflète une prise de contrôle systématique par des forces mondialistes qui instrumentalisent le prix pour légitimer des interventions militaires, des changements de régime et des sanctions meurtrières, au détriment des peuples et de la souveraineté nationale.

 


 

Une perte totale de neutralité : du comité norvégien à l’agenda occidental

Le comité chargé de décerner ce prix, censé être impartial, est désormais inféodé à des influences partisanes. Au fil des décennies, il a été capturé par des agendas unipolaires, favorisant exclusivement des figures alignées sur les intérêts des puissances occidentales, en particulier les États-Unis et leurs alliés. Cette perte de neutralité est flagrante : le prix ignore les véritables efforts pour la paix au profit de choix politiques biaisés, craignant les représailles comme des sanctions ou des pressions diplomatiques. Au lieu de promouvoir une clairvoyance globale, il récompense des acteurs qui sapent l’ordre international, transformant des institutions comme l’ONU ou l’AIEA en relais de propagande. Le résultat ? Un spectacle annuel qui masque des hypocrisies, où les lauréats sont sélectionnés non pour leurs mérites, mais pour leur utilité dans un narratif dominant.

 

Au service de l’état profond : récompenser les bellicistes et les mondialistes

Le Prix Nobel de la Paix sert ouvertement l’État profond, cet appareil occulte de pouvoir qui orchestre des guerres et des déstabilisations sous couvert d’humanisme. Plutôt que de célébrer la désescalade, il honore des figures impliquées dans des conflits sanglants et des politiques impérialistes. Prenons l’exemple d’un ancien président américain récompensé prématurément en 2009 : sous son mandat, les frappes de drones ont décuplé, des bombes ont ravagé la Libye et la Syrie, et des changements de régime ont été fomentés en Ukraine, causant des milliers de morts. Pourtant, le prix l’a présenté comme un artisan de la paix, illustrant comment il légitime des actes bellicistes.

De même, des lauréats comme un ancien secrétaire d’État en 1973, impliqué dans l’extension de guerres au Vietnam, au Cambodge et ailleurs, ou un président du début du XXe siècle qui a envahi plusieurs pays tout en fondant une organisation internationale éphémère, montrent un schéma toulours le même : le prix récompense des instigateurs de conflits plutôt que leurs résolveurs. Plus récemment, en 2025, une opposante vénézuélienne a été honorée pour sa « lutte démocratique », alors qu’elle appelle à des interventions militaires étrangères et à des sanctions qui ont déjà tué des dizaines de milliers d’innocents en privant le pays de ressources vitales. Ces choix ne sont pas neutres ; ils servent un agenda mondialiste, promouvant un ordre unipolaire où les richesses nationales sont privatisées au profit d’intérêts extérieurs.

Même des entités collectives, comme une union supranationale en 2012, ont été primées pour avoir prétendument promu la réconciliation en Europe, alors qu’elles ont alimenté des guerres dans les Balkans et escaladé des tensions avec la Russie via des partenariats biaisés.

Des militants de la société civile en Iran, Biélorussie, Russie ou Chine sont également récompensés, non pour une paix authentique, mais pour leur alignement sur des politiques occidentales qui minent la souveraineté de leurs nations. Quant aux accords au Moyen-Orient en 1994, ils ont évacué des questions essentielles comme les frontières et les réfugiés, favorisant un statu quo injuste et perpétuant les tensions.

Ces exemples révèlent un dévoiement profond : le prix est devenu un outil pour valider des leaders instables et des criminels de guerre, tout en ignorant les victimes de nettoyages ethniques ou de guerres par procuration. Il masque des illusions, comme des « processus de paix » qui autorisent des fournitures d’armes massives ou des cessez-le-feu factices, risquant même des escalades nucléaires.


Une farce orwellienne : il est temps de supprimer cette illusion ?

Face à cette déchéance, il est temps de reconnaître que le Prix Nobel de la Paix n’a plus de crédibilité. Il n’est plus qu’un spectacle politique, une illusion qui perpétue des guerres sous le vernis de la vertu. Sa clairvoyance s’est évaporée, remplacée par une servilité aux élites qui contrôlent les médias, les institutions et les narratifs globaux. Des lois répressives qualifient toute critique d’antisémitisme, de complotisme, voire de fascisme pendant que des achats de plateformes numériques censurent les voix dissidentes, renforçant ce système orwellien.

Plutôt que de continuer cette mascarade, il serait plus honnête de l’abolir. Le monde n’a pas besoin de prix corrompus pour honorer la paix ; il a besoin d’actions concrètes contre les interventions impérialistes et les sanctions inhumaines. Tant que ce prix servira l’État profond, il restera un symbole d’hypocrisie, rappelant que dans notre ère, la « paix » n’est souvent que le nom donné à la domination.

https://multipol360.com/le-prix-nobel-de-la-paix-une-institution-devoyee-au-service-de-letat-profond/

 

octobre 11, 2025

Le Cri d’alarme de Pavel Durov, Fondateur de Telegram, le Jour de son Anniversaire.

« J’ai 41 ans, mais je n’ai pas envie de fêter ça. Notre génération est en train de manquer de temps pour sauver l’Internet libre que nos pères ont construit pour nous. Ce qui fut autrefois la promesse d’un libre échange d’informations devient aujourd’hui l’outil de contrôle ultime. Les pays autrefois libres mettent en place des mesures dystopiques : identités numériques (Royaume-Uni), vérifications d’âge en ligne (Australie), surveillance massive des messages privés (Union européenne). L’Allemagne persécute ceux qui osent critiquer leurs dirigeants sur Internet. Le Royaume-Uni emprisonne des milliers de personnes pour leurs tweets. La France poursuit pénalement des responsables du numérique qui défendent la liberté et la vie privée. Un monde sombre et dystopique approche à toute vitesse — pendant que nous dormons. Notre génération risque d’entrer dans l’Histoire comme la dernière à avoir connu les libertés… et à les avoir laissées disparaître. On nous a menti. On nous a fait croire que le plus grand combat de notre génération consistait à détruire tout ce que nos ancêtres nous ont légué : la tradition, la vie privée, la souveraineté, le libre marché et la liberté d’expression. En trahissant leur héritage, nous nous sommes engagés sur une voie d’autodestruction — morale, intellectuelle, économique, et, au bout du compte, biologique. Alors non, je ne vais pas célébrer aujourd’hui. Le temps m’est compté. Le temps NOUS est compté. »

 


 

Le cri de désespoir de Pavel Durov : un avertissement sur l’érosion des libertés numériques 

Le 10 octobre 2025, à l’occasion de son 41e anniversaire, Pavel Durov, fondateur de Telegram, a partagé un message poignant sur son canal personnel, exprimant un profond sentiment d’urgence face à la dégradation des libertés sur Internet.

Ce texte, empreint de désarroi, dénonce la transformation d’un outil conçu pour l’échange libre d’informations en un instrument de surveillance et de contrôle massif.

Durov appelle à une prise de conscience immédiate pour préserver un web respectueux de la vie privée et de la souveraineté individuelle, avant qu’il ne soit trop tard.

 


 

Le message de Durov : un refus de fêter face à une menace globale

Durov commence par rejeter toute célébration, soulignant que le temps manque pour sauver l’Internet libre hérité des générations précédentes. Voici le contenu intégral de son post, publié en anglais mais traduit pour clarté :

« J’ai 41 ans aujourd’hui, mais je n’ai pas envie de fêter ça. Notre génération manque de temps pour sauver l’Internet libre bâti par nos pères. Ce qui était la promesse d’un échange libre d’informations devient l’outil ultime de contrôle. Des pays autrefois libres introduisent des mesures dystopiques : identités numériques (Royaume-Uni), vérifications d’âge en ligne (Australie), et scans massifs de messages privés (UE). L’Allemagne persécute quiconque critique les officiels sur Internet. Le Royaume-Uni emprisonne des milliers de personnes pour leurs tweets. La France enquête pénalement sur les leaders de la tech qui défendent la liberté et la vie privée. Un monde sombre et dystopique approche à grands pas — pendant que l’on dort.

Notre génération risque d’entrer dans l’histoire comme la dernière à avoir joui de libertés — et à les avoir laissés confisquer.

On nous a menti. On nous a fait croire que le plus grand combat de notre génération était de détruire tout ce que nos ancêtres nous avaient légués : tradition, vie privée, souveraineté, marché libre et liberté d’expression. En trahissant l’héritage de nos aïeux, nous nous sommes engagés sur la voie de l’autodestruction — morale, intellectuelle, économique, et finalement biologique. Donc non, je ne vais pas célébrer aujourd’hui mon anniversaire. Il me reste peu de temps. Il nous reste peu de temps. »

Ce post met en lumière des exemples concrets de restrictions croissantes : des identités numériques imposées au Royaume-Uni, des scans systématiques de messages dans l’Union européenne, des poursuites judiciaires en Allemagne pour critiques en ligne, et des emprisonnements massifs au Royaume-Uni pour des publications sur les réseaux sociaux. Durov pointe particulièrement la France, où il est personnellement visé par des enquêtes pénales pour son engagement en faveur de la confidentialité, suite à son arrestation en août 2024 et à une surveillance judiciaire continue en 2025.

 

 

Un contexte de censure et de persécutions croissantes

Ce message s’inscrit dans un climat mondial de répression numérique, où les gouvernements et les grandes plateformes tech intensifient leur contrôle.

En Australie, les vérifications d’âge obligatoires pour l’accès en ligne soulèvent des craintes de surveillance généralisée. Dans l’UE, les propositions de scanner les messages privés au nom de la sécurité menacent la confidentialité des communications. Aux États-Unis, des pressions sur les réseaux sociaux pour censurer des contenus « controversés » illustrent une tendance similaire. Durov voit dans ces évolutions une trahison des principes fondateurs d’Internet : un espace de liberté et d’échange sans frontières imposées par les États.

Des figures comme Elon Musk, propriétaire de X, ont relayé des préoccupations analogues, défendant une liberté d’expression absolue face à des régulations perçues comme oppressives. Ce discours résonne en 2025, une année marquée par des tensions accrues entre innovateurs tech et autorités, avec des enquêtes pénales contre des leaders qui refusent de coopérer avec les demandes de modération.

Une alerte sur l’autodestruction sociétale

Au-delà de la critique technologique, Durov accuse la société d’avoir été dupée en pensant que le progrès impliquait de détruire les héritages ancestraux – tradition, souveraineté, marché libre et liberté d’expression. Cette trahison mènerait à une autodestruction multidimensionnelle : morale par la perte de valeurs, intellectuelle par la censure des idées, économique par la centralisation du pouvoir, et même biologique par les impacts sociétaux indirects. Des médias internationaux, comme ceux en Inde, ont amplifié ce message, le voyant comme un appel global à résister à un avenir dystopique.

Vers une mobilisation pour préserver les libertés ?

Le message de Durov n’est pas seulement un constat amer ; c’est un appel à l’action. En soutenant des plateformes comme Telegram, qui priorisent la chiffrement et la confidentialité, ou en militant contre les régulations invasives, les individus peuvent contribuer à inverser la tendance. Des initiatives citoyennes et des débats publics pourraient émerger pour défendre un Internet fidèle à ses origines : un outil d’émancipation plutôt que de contrôle.

En conclusion, à 41 ans, Pavel Durov transforme son anniversaire en un cri d’alarme. Son avertissement rappelle que le temps presse pour sauvegarder les libertés numériques. Sans réaction collective, notre génération pourrait marquer la fin d’une ère de libre expression.

Il est impératif de se mobiliser maintenant, avant que le « monde sombre » qu’il décrit ne devienne réalité.

https://multipol360.com/le-cri-de-desespoir-de-pavel-durov-un-avertissement-sur-lerosion-des-libertes-numeriques/

 

 

octobre 10, 2025

Qui est Monsieur Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon naît dans une famille pied-noir, à Tanger (actuel Maroc). Il revient en France, dans le Jura, en 1962, obtient une licence de lettres modernes et une licence de philosophie en 1972. Pendant ses études, il est très actif à l'UNEF et dans l'Organisation Communiste Internationaliste, une organisation trotskiste à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Dès 1968 il est en première ligne des mouvements étudiants dans la région, et dirige l'Organisation communiste internationaliste à Besançon. Il est évincé du mouvement et rejoint rapidement le Parti socialiste en 1976. 

 

 

Professionnellement, il travaille un an comme ouvrier avant de rejoindre l'éducation nationale. Il devient enseignant en 1976. En 1978, suite à une rencontre avec le socialiste Claude Germon, il quitte le Jura et rejoint Massy, en région parisienne, où il est directeur de cabinet de Claude Germon, maire de Massy. Il monte rapidement les échelons de la fédération de l'Essonne, dont il devient premier secrétaire en 1981 (jusqu'en 1986). Il se positionne alors comme un défenseur farouche de la laïcité.

En 1986, il est élu sénateur et se fait connaître comme un tenant de l'aile (très à) gauche du Parti socialiste. Il dénonce régulièrement la « gauche molle ». En 1990, sa motion recueille 1,35 % des suffrages au congrès du Parti. En 1992, il vote en faveur du traité de Maastricht. En 1997, il se présente comme seul candidat face à François Hollande pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste et recueille 9 % des voix. Son courant au Parti, « gauche socialiste », recueille entre 7 % et 13 % des suffrages exprimés lors des congrès du Parti jusqu'à sa disparation en 2002. Il s'y marginalise de plus en plus, seul sénateur à voter contre le passage à l'euro en 1998. En 2000, il participe néanmoins au gouvernement Jospin, à l'enseignement professionnel. Il s'affirme à nouveau contre la majorité du parti en 2005, en faisant compagne contre le projet de Constitution européenne. De plus en plus radical, il acte bientôt le fait de quitter la gauche de gouvernement pour l'extrême gauche. 

 


 

En 2009, il lance le Parti de gauche. Aux Européennes de 2009, il obtient 8 % des suffrages. La campagne présidentielle de 2012 qui suit lui offre un tremplin, avec une percée médiatique sur fond de positions outrancières, qui caractériseront son positionnement ultérieur, de même que celui de La France Insoumise. S'inscrivant dans une veine populiste, il publie un livre Qu'ils s'en aillent tous !. En 2012, il réussit à obtenir le soutien du Parti communiste français (PCF) pour la présidentielle. Il termine 4e avec 11 % des suffrages. Candidat dans la circonscription de Marine Le Pen pour les législatives qui suivent, il ne se qualifie pas pour le second tour. Débute alors une période d'opposition très à gauche contre la présidence Hollande, qui divise le camp de la gauche. En 2017, il arrive à nouveau en 4e place, avec un score qui a grimpé à 20 % des voix.

Depuis 2017, il incarne l'opposition d'extrême gauche à Emmanuel Macron, avec son parti La France Insoumise (LFI). Il se démarque à nouveau par son choix régulier de l'outrance et de l'opposition systématique, avec un programme fortement teinté d'étatisme et de communisme repackagé. En 2022, il réussit à s'imposer devant les autres candidats potentiels à gauche, et termine en troisième place de la présidentielle, avec 22 % des suffrages. Grâce à une « OPA » sur la gauche (union au sein de la NUPES), il réussit à obtenir plusieurs dizaines de députés LFI.

Son choix de l'opposition systématique et d'un positionnement toujours plus extrême à gauche l'isole. En octobre 2023, selon un sondage Odoxa, 62 % des Français ont une opinion négative de lui. Il est la personnalité politique la plus rejetée en France[1]

 


 

Positions politiques

Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon n'est largement qu'une resucée des programmes de la gauche de la gauche et de l'extrême gauche, avec retour de la retraite par répartition à 60 ans, planification, fiscalité confiscatoire, etc. Il veut la construction de 200 000 logements sociaux par an, etc.

Alors qu'il s'est longtemps positionné comme un défenseur ardent de la laïcité, il a largement évolué, adoptant dans les années 2010 et 2020 un positionnement largement critiqué pour son « islamogauchisme », terme politique qui désigne les compromissions d'une certaine gauche régressive avec l'islamisme. Les analystes parlent de « virage à 180 degrés »[2], largement motivé par le « clientélisme »[3],[4]. Premier à dénoncer l'« islamophobie », terme hautement polémique, Jean-Luc Mélenchon est jugé par beaucoup comme sorti du « champ républicain » pour défendre des intérêts religieux[5]

D'un point de vue institutionnel, il réclame une Sixième République. Son respect de l’État de droit interroge : il appelle les membres de son parti à venir « défendre » le siège alors qu'une perquisition légale y est en cours[6]. Il tente physiquement et verbalement d'empêcher la perquisition en criant « La République, c'est moi ! », expression qui restera célèbre. Mis en examen pour « actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire, rébellion et provocation », il est condamné à trois mois de prison avec sursis et 8000 euros d'amende[7]

Vidéo INA

 

Notes et références

1 - Sondage : Jean-Luc Mélenchon devient la personnalité politique la plus rejetée avec 62 % d’opinions défavorables 

2 - Laïcité: "Jean-Luc Mélenchon a fait un virage à 180° ces dernières années", pour Gilles Kepel (politologue spécialiste de l'islam contemporain), BFM TV

3 - LFI: La France islamo-gauchiste ?, Causeur, 20 mai 2022

4 - Accusés de complaisance avec l'islamisme politique, les Insoumis sur le gril

5 - Jean-Luc Mélenchon et la laïcité, l’histoire secrète d’un revirement, Le Parisien, 28 octobre 2023

6 - Récit "La République, c'est moi !" : retour sur la perquisition du siège de La France insoumise qui vaut un procès à Jean-Luc Mélenchon, France Info, 19 septembre 2019

7 - Jean-Luc Mélenchon condamné à trois mois de prison avec sursis pour rébellion et provocation, Le Parisien, 9 décembre 2019    

 Source

Son blog 

Wikipédia