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octobre 30, 2014

Globalisation - Mondialisation 1/8 (Initiation)

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.






La mondialisation ou globalisation est le retour à la symbiose humaine, le vivre ensemble!

Tant décrié depuis une bonne décennie, la mondialisation apparentée à l'américanisation est somme toute le cheval de bataille des alter-mondialistes style Bové, Loach et Moore bien avant même le terme libéralisme, ce n'est pas peu de le dire.

Voyez notre tâche!!

Pour ce faire je vous propose ici une initiation à la mondialisation qui pourrait servir de contre-argumentation autant dans nos discours, entretiens et dialogues avec nos verts et rouges détracteurs, mais surtout avec les nombreuses personnes qui ne sont affiliées à rien, mais se nourrissent de façon insouciante  en regardant la "boîte à images"et ses clichés collectivistes.
A force de s'atrophier les neurones, d'être désinformées du monde positif; Influençables, elles se penchent très rapidement  sur des thèmes  que nos médias nous inondent, bien qu' importants, mais galvaudés.

La presse joue sur nos émotions, l'Etat sur nos peurs. En doutiez Vous?
Il est temps que ces personnes un peu perdues retrouvent leurs facultés propres, intelligentes, elles ont aussi sans doute du bon sens, de l'objectivité, de l'écoute, et de la disponibilité pour lire la suite...

La croissance exponentielle de la circulation des biens, des idées, des institutions et des personnes à laquelle nous assistons aujourd'hui fait partie d'une tendance historique à long terme. Tout au long de l'histoire de l'humanité le désir d'améliorer et d'agrandir l'espace de vie a poussé les populations à se déplacer partout dans le monde avec leur bagage matériel et intellectuel.

Depuis sa première apparition en 1962, le terme de "mondialisation" (ou "globalisation" pour employer l'expression anglaise) est passé du jargon au cliché. La revue The Economist l'a appelé "le mot le plus galvaudé du vingt et unième siècle". Du côté français j'y rajouterais : libéralisme; libéral et ses ultra et néo; social et capitaliste. L' écologie, je pense ne sera guère éloigné d'ici à peu. Il est clair que, de mémoire vivante, aucun terme n'a voulu dire autant de choses pour autant de gens. Et n’a autant déchaîné les passions. Pour certains, c'est une sorte de nirvana, un état de grâce où règnent la paix et la prospérité universelles; pour d'autres, il s'agit d'un nouveau genre de chaos qui doit être condamné.
 
Pourtant, correctement défini et appliqué, le terme a une valeur d'usage certaine. On peut se le représenter comme un fil conducteur qui n'a pas cessé de courir tout au long de l'histoire de l'humanité, comme une tendance qui s'est intensifiée et accélérée durant les dernières décennies pour apparaître en plein jour avec tous les avantages et toutes les forces de destruction qu'il recèle. De même que le climat a façonné l'environnement au cours des âges, l'interaction entre les cultures et les sociétés pendant des dizaines de milliers d'années a abouti à l'intégration croissante de ce qui devient la communauté humaine mondiale.
 
La mondialisation processus qui donne, selon la définition des dictionnaires, aux diverses activités et aspirations une "extension qui intéresse le monde entier" a commencé depuis bien longtemps. Des milliers d'années avant que n'apparaisse la racine du mot "monde" ou "globe"nos ancêtres s'étaient déjà répandus sur la surface de la terre. En fait, leurs migrations et leur peuplement de tous les continents (à part l'Antarctique) représentaient une sorte de proto-mondialisation. Il y a une cinquantaine de milliers d'années, l'homo sapiens, apparu en Afrique de l’Est, avaient commencé à migrer aux quatre coins du monde, y compris l’Amérique du Nord et du Sud. L'élévation du niveau de la mer a la fin de l’ère glaciaire avait séparé le continent américain de la masse eurasiatique, créant deux mondes qui étaient désormais coupés l'un de l'autre.  ils ne se réuniraient de nouveau qu'en 1492, lorsque Christophe Colomb aborderait par un heureux hasard aux îles antillaises. Cette même année, un géographe allemand, Martin Behaim, allait construire le premier globe terrestre connu.

Ce rétablissement des liens entre les continents, né des routes commerciales ouvertes par Colomb, est l'un des événements marquants de l'histoire de la mondialisation. La découverte du Nouveau Monde allait réunir des peuples qui étaient restés séparés pendant plus de dix mille ans. Non moins importante allait être la circulation des plantes et des animaux. Par exemple, une tubercule péruvienne, la pomme de terre, est depuis lors devenue un aliment de base dans le monde entier; le piment rouge du Mexique allait conquérir toute l'Asie et une culture éthiopienne, le caféier, allait s'implanter du Brésil au Vietnam. Pendant ce temps, les sociétés non seulement évoluaient dans des directions opposées et mettaient en place diverses structures économiques et politiques, mais inventaient aussi différentes techniques, plantaient différentes cultures et donnaient avant tout naissance à différentes langues et manières de penser. C'est cette pluralité qui a donné à la reprise des liens entre les civilisations tout son prix et toute sa portée.
 
Du point de vue historique, quatre raisons principales ont poussé les sociétés à quitter le refuge de la famille et du village: le désir de conquête (pour asseoir leur sécurité et étendre leur puissance), la prospérité (en quête d'une vie meilleure), le prosélytisme (propager leur foi et convertir les autres) et la satisfaction d'un besoin moins spirituel -la curiosité et l'attrait de la découverte, qui paraissent être des traits fondamentaux de la nature humaine. Dans ce sens, les principaux moteurs de la mondialisation ont été les soldats et les marins, les marchands, les missionnaires et les aventuriers.

Les échanges commerciaux datant de l’aube de la civilisation ont ainsi laissé des traces dans les coquillages marins retrouvés au plus profond de l’Afrique. Il y a des millénaires les marchands produits aux quatre coins du globe en traversant les mers. Les missionnaires ont franchi les déserts, les montagnes et les océans. L'expansion du bouddhisme de l'Inde à l'Indonésie a légué le temple de Boroboudour, l'un des premiers monuments de la mondialisation . Du moine bouddhiste chinois Faxian, qui s'est rendu en Inde au quatrième siècle, l'explorateur arabe Ibn Battuta qui a parcouru mille ans plus tard l'Europe, l'Asie et l'Afrique, les aventuriers n'ont pas cessé de découvrir de nouvelles frontières et d'établir liens entre des sociétés, des cultures et des entités économiques lointaines. Malgré les distances et les dangers, des chefs ambitieux et avides, tels Alexandre le Grand et Gengis Khan, se sont aventurés loin de leur pays et se sont emparés de terres nouvelles. Ainsi est née la mondialisation dans les deux sens, car conquérants et conquis s'influençaient mutuellement.
 
Les acteurs dont l'élan et la détermination ont créé des liens de domination et de coopération ont changé au fil du temps. Les petits groupes de marchands transportant leurs produits à dos d'homme et par la voie maritime ont été remplacés par des entreprises géantes, à commencer par les Compagnies hollandaise et anglaise des Indes orientales au dix-septième siècle. Les pèlerins et les prêtres solitaires ont fait place à de grandes sociétés religieuses qui ont propagé leur foi de même que la langue, la culture et l'architecture de leur pays. Les quelques aventuriers et voyageurs intrépides des siècles passés, qui avaient établi des passerelles entre des sociétés éloignées, ont été remplacés par des milliers, voire des millions de réfugiés et d'émigrants fuyant au-delà des frontières, ainsi que par des centaines de millions de touristes sillonnant tous les cieux de la planète. Toutes ces allées et venues approfondissent et élargissent les liens entre les quatre coins du monde et facilitent la circulation des marchandises, des idées et des cultures.

L'histoire des échanges commerciaux des cinq cents dernières est marquée par d'autres tendances et activités qui ont renforcé les liens de symbiose. Les hévéas des jungles brésiliennes transplantés en Malaisie par des colons britanniques au tout début du vingtième siècle ont fourni la matière première des pneus de la première automobile fabriquée en série par Ford; les travailleurs chinois et indiens employés sous contrat pour saigner les arbres à caoutchouc ont définitivement transformé la composition ethnique de la Malaisie. L'introduction de cultures provenant du Nouveau Monde, comme le maïs et la patate douce, a eu des conséquences profondes sur le plan démographique. Par exemple, l'accroissement de la population chinoise, freinée par le manque de terres irrigables pour le riz, a été stimulé par de nouvelles cultures qui pouvaient pousser sur des sols marginaux. De même, la population de la Tchétchenie a rapidement augmenté après l'arrivée du maïs en provenance du Nouveau Monde.
 
De l'Empire romain à la Pax americana actuelle, en passant par la Pax Britannica d' il y a deux siècles, la puissance des super-États a constitué une autre force qui a changé la nature de l'inter-dépendance. Les multinationales occidentale et américaines dominent maintenant la nouvelle chaîne d'approvisionnement qui alimente mondialement la production de biens de consommation.
 
La sphère d'expansion du libre-échange, en s'élargissant a donné un coup de fouet à la croissance économique et a fait naître une classe moyenne montante qui, à son tour, a stimulé la consommation de biens produits à l'échelle mondiale et le tourisme international. L'exemple le plus frappant est celui des deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l'Inde. L'augmentation du revenu et de la consommation a donné lieu à une liberté individuelle plus grande et à un désir croissant d'être gouverné de manière responsable. Même si la vaste majorité de la population mondiale est toujours pauvre, les idées de démocratie, de respect des droits humains et de liberté de la presse ont gagné du terrain. Sur les cent quatre-vingt-douze pays du monde, ceux qui tiennent des élections multipartites pour choisir leur gouvernement sont passés de moins de 30 % en 1974 à plus de 60 % à l'heure actuelle
 
La force la plus puissante qui a contribué à transmettre au travers des frontières les idées de démocratie et de respect des droits de l'homme est la révolution de la technologie de l'information qui a eu lieu durant la seconde moitié du vingtième siècle. Le téléphone, la télévision et l'Internet en ont été les principaux outils. A la fin du dix-neuvième siècle, les salutations de la reine  Victoria au Président américain James Buchanan ont mis seize heures et demie pour traverser l'Atlantique le long d'un câble! Aujourd'hui, d'énormes quantités d'informations multiformats (texte, communication vocale, vidéo) sont transmises à la vitesse de la lumière. Un appel téléphonique de trois minutes de New York à Londres coûte actuellement moins de dix centimes américains, alors qu'il revenait à trois cents dollars en 1930! Cette baisse spectaculaire des tarifs a mis à la portée d'une grande partie de l'humanité les fruits des progrès foudroyants de la téléinformatique.

Par ailleurs, des innovations telles que la télévision par satellite a permis aux individus d'être en communion de sentiments par-delà les frontières et les océans: la nouvelle de la mort de la princesse Diana (hommage effectué il y a peu en France et de part le monde) annoncée sur les écrans de la télévision par câble a immédiatement entraîné des envois de couronnes de fleurs de tous les coins du monde. La libre circulation de l'information contribue aussi à réduire les fossés politiques: les événements du 11 septembre 2001 ont donné lieu à une veillée aux bougies chez les jeunes Iraniens. Mais elle a également durci les attitudes le long de frontières idéologiques. Al-Jazira, la chaîne arabophone de télévision par satellite, en diffusant en direct des images des violences commises par Israël et la Palestine, a élargi le gouffre entre Arabes et Israéliens.
 
La diminution du coût des communications et des transports a favorisé l'essor de la croissance économique, tandis que l'alphabétisation et l'amélioration des soins de santé ont renforcé la qualité de la vie. Les habitants de la planète vivent plus vieux et en meilleure santé, alors que le nombre de pauvres a diminué dans la plupart des régions (sauf en Afrique et en Asie du Sud, où il a augmenté).
 
Mais l'accélération de la croissance n'est pas non plus sans imposer son prix. La réduction de la pauvreté dans le monde a des conséquences négatives pour l'environnement. Près d'un pour cent des forêts tropicales humides disparaît chaque année de la surface du globe en raison de l'expansion de l'agriculture et du commerce des produits forestiers. Le maillage serré des télécommunications, qui a facilité le progrès économique, a aussi exacerbé la vulnérabilité du monde à la maladie, aux actes de malfaisance et à la terreur, entre autres. L'infection due au VIH chez les êtres humains a commencé en Afrique et en Amérique du Sud, mais elle s'est propagée dans le monde entier et quelque 14 000 personnes sont aujourd'hui touchées chaque jour. En 1977, le virus informatique "I Love You", lancé par des plaisantins à Manille, a causé dans le monde entier, en moins de cinq heures, des dégâts chiffrés à 700 millions de dollars. Les terroristes du 11 septembre ont eu recours aux transferts bancaires électroniques pour financer leurs opérations et à l'Internet pour coordonner leurs mouvements et acheter leurs billets d'avion. Depuis les attentats, le moyen préféré d'oussama Ben Laden pour communiquer à partir de son repaire est la télévision par satellite.

Ce mélange de bon et de mauvais n'est d'ailleurs pas nouveau. Tout au long de l'histoire, la modernisation technique s'est accompagnée de bouleversements et a fait des gagnants et des perdants. Lorsque le Vieux Monde s'est relié aux Amériques par ses colonisateurs et ses explorateurs, de nouveaux pathogènes tels que la variole et la grippe ont ravagé les populations, tuant trois sur quatre Amérindiens. La colonisation de l'Amérique du Nord et de vastes parties de l'Asie, de l'Afrique, du Moyen-Orient et de l'Amérique latine a détruit les structures sociales et politiques traditionnelles tout en accélérant le processus d'intégration économique Le besoin de main-d'oeuvre pour extraire le minerai d'argent et travailler dans les plantations a abouti au transfert d'une dizaine de millions d'esclaves de l'Afrique. De l'autre côté, l'économie des pays d'Europe et d'Asie a connu un essor extraordinaire, alimenté par l'afflux de métaux précieux et de produits nouveaux.

Aucun autre pays n'a joué un rôle aussi important dans la reconnexion du monde que les Etats-Unis, eux-mêmes l'un des premiers produits de la mondialisation moderne. Sur les quelque 60 millions de personnes qui ont quitté leur lieu d'origine durant la période de mondialisation la plus intense vers la fin du dix-neuvième siècle, la plupart se sont installées aux Etats-Unis. Le pays le plus riche de l'histoire a été construit par des immigrants et des esclaves. Utilisant les ressources de l'extérieur, à commencer par les machines hydrauliques et à vapeur provenant d'Angleterre -- les Etats Unis sont devenus le plus grand innovateur et le plus puissant moteur de la mondialisation. La victoire dans la guerre du Pacifique et le lancement du plan Marshall ont propagé aux quatre coins du monde la puissance économique et politique américaine, jusqu'à son apogée au terme de la guerre froide. La chute du mur de Berlin a symbolisé la fin d'une division idéologique du monde et a impulsé le bond en avant de la mondialisation elle-même. Il n'est dès lors pas étonnant que beaucoup s'indignent contre la mondialisation en la considérant comme un euphémisme pour l'américanisation.
 
En même temps, la fin de la guerre froide a davantage mis en relief l'autre fossé énorme qui sépare les pays riches des pays en développement. Si la mondialisation a créé des richesses sans précédent, les laissés-pour-compte ont été pareillement nombreux. Ceux qui ont tiré le plus grand profit de la mondialisation sont les pays industrialisés dont l'infrastructure, les institutions et le système éducatif sont développés, ainsi que les pays à revenu intermédiaire qui ont ouvert l'économie. Les pays les plus pauvres, quant à eux, n'ont pas avancé et ont parfois même régressé. Ainsi, malgré la baisse générale du taux de pauvreté, près d'un tiers de l'humanité vit encore dans la misère, sans accès à l'électricité ou à l'eau potable. Le fossé s'est également élargi entre pays riches et pays pauvres, de même qu'entre nantis et indigents d'un même pays. Les règles de l'engagement mondial qui ont apparu et les institutions qui les gèrent, principalement le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce, reflètent le déséquilibre des forces entre nations riches et nations pauvres.

Grâce à la diffusion plus large de l'information, les déshérités sont davantage conscients du fossé qui les sépare de l'Occident riche et des élites nationales appuyées par l'Ouest. Cette prise de conscience peut être une source puissante de ressentiment et de protestation, comme le montrent les manifestations anti-américaines au Venezuela et aux Philippines par exemple. Les messages politiques et culturels que véhiculent ouvertement ou de manière subliminale les produits, les idées et les divertissements du monde développé ont renforcé le sentiment de bouleversement qui frappe bien des sociétés traditionnelles. Face à la misère et à l'anarchie qui règnent dans beaucoup de pays, les étalages de lumière de l'Occident fascinent de nombreux individus et les incitent à tenter leur chance hors de chez eux. L'afflux croissant d'immigrants illégaux qui submerge les pays développés est devenu un problème très préoccupant. La reconnexion du monde par le biais des produits et des idées a également fait naître des réactions contraires, qui vont de l'admiration à la résistance nationaliste et religieuse. Tandis qu'en Iran des étudiants réclament un mode de vie à l'américaine, nombreux sont ceux, en Occident, qui s'opposent à la mondialisation en tant que symbole de l'iniquité du capitalisme libéral. Nombreux sont ceux également, de par le monde, qui voient dans la mondialisation dirigée par l'Ouest une tentative de destruction de l'Islam..
 
Que faut-il en conclure ?

La mondialisation sera-t-elle contrainte à faire marche arrière devant les désillusions et les dangers, telle la menace des terroristes qui tirent férocement parti de l'ouverture des frontières et de la facilité des opérations financières ?

Il existe en fait un précédent au recul de la mondialisation: entre les deux guerres mondiales, le libre-échange et la libre circulation des personnes ont connu un ralentissement brutal dû au renforcement des obstacles tarifaires et â la fermeture des portes devant l'immigration. Mais ces restrictions n'ont pas pour autant entamé les quatre raisons essentielles de la mondialisation, dont il a déjà été question: la soif de conquête, la recherche de la prospérité, le prosélytisme et l'élan de la curiosité. En fait, la victoire des Alliés sur les Nazis et le Japon ont rouvert les écluses de la mondialisation et redonné de la vigueur aux échanges commerciaux et touristiques.

Certes, bien des problèmes pourraient entraîner le grippage du moteur de l'intégration internationale,  tels que le sentiment d'opposition de plus en plus vive à l'immigration en Europe, les subventions agricoles, les préoccupations concernant les droits de propriété intellectuelle en Occident et les restrictions de visa d'entrée aux Etats-Unis depuis le 11 septembre. Il serait toutefois difficile d'inverser la tendance séculaire à la symbiose entre les populations à l'échelle du globe. La recherche du gain n'a pas cessé de pousser les entreprises à s'étendre au-delà des frontières et les consommateurs à acheter des produits de qualité à des prix raisonnables, quel qu'en soit le pays d'origine. La même curiosité à l'égard d'autrui, qui a amené tous les Ibn Battuta de la Terre à parcourir la planète, incite maintenant des million de gens à voyager, à voir des films étrangers, à goûter la cuisine de différents pays, à écouter des concerts internationaux et à assister à des manifestations sportives mondiales. La différence la plus marquée entre la mondialisation du passé et celle d'aujourd'hui réside dans la visibilité et la rapidité. La vitesse accélérée de l'interaction mondiale en a télescopé l'impact, et l'extension des médias à l'échelle du globe a rendu cette interaction instantanément visible alors que dans le passé tout se déroulait comme au ralenti et souvent loin des regards. Fort de toutes ses promesses et quelles qu'en soient les embûches, le processus historique de remise en symbiose des membres de la communauté humaine est un phénomène durable, de plus en plus visible et marqué par des enjeux croissants.

Notre tâche,  que nous soyons citoyens, érudits ou hommes d'Etat,  consiste à comprendre et à gérer la mondialisation, sans épargner nos efforts pour en encourager les aspects favorables et en éloigner les effets néfastes. 

 2007

Mondialisation

De Wikiberal
 
La mondialisation est l'accroissement de l'interdépendance des pays et des individus, interdépendance d'ordre économique, technologique, environnementale, culturelle ou encore sociale… La mondialisation économique n'est qu'une composante du phénomène bien plus vaste de mondialisation, qui apparaît de façon récurrente dans l'histoire :
  • première mondialisation : XVe et XVIe siècles : grandes expéditions maritimes et Grandes Découvertes, création des premières routes commerciales entre l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, échanges entre les Royaumes d'Espagne, du Portugal et leurs colonies, Commerce triangulaire ;
  • deuxième mondialisation : seconde révolution industrielle (de 1860 jusqu'à la crise de 1929)
  • troisième mondialisation : initiée dans les années 1970 par la généralisation des changes flottants et la financiarisation croissante de l'économie ; déploiement des flux financiers du capitalisme à l'échelle de la planète, avec les flux commerciaux, technologiques, informationnels, décisionnels, culturels qui l'accompagnent.
Un auteur comme Suzanne Berger positionne pour sa part deux mondialisations :
  • la première mondialisation, de 1870 à 1914 :
  • la seconde mondialisation à partir des années 1980. Entre ces deux périodes, le commerce, les migrations, les flux de capitaux furent sévèrement restreints.
Suzanne Berger ne considère que ces deux-là pour plusieurs raisons; en effet, commerce international et migrations existent depuis des centaines d'années, cependant elles comprennent trois caractères distinctifs; en dehors de ces deux ères de mondialisation :
  • l'essentiel de la production, consommation, et épargne ne relevait pas véritablement d'un marché : tout était produit et consommé quasiment au même endroit notamment les denrées agricoles)
  • les États contrôlaient énormément les interactions entre marché local et commerce international
  • les acteurs impliqués dans le commerce international étaient peu nombreux jusque vers 1850, date à laquelle notamment les marchés des capitaux se sont ouverts aux petits épargnants.

La mondialisation dans le monde romain

Même si l'idée d'une interaction entre tous les hommes du oikumène[1] n'a jamais été explicitement émise à cette époque, le monde Romain a déjà connu une première forme de mondialisation. Rome unifie un espace comme aucune autre civilisation ni aucun autre empire auparavant. Loin d'être à sens unique, les échanges entre Rome et les Barbares étaient à double sens : ainsi des produits venus de l'Empire (Egypte, Syrie, Asie Mineure) ont été découverts en Inde, à Ceylan, au Yémen et même en Chine. Les produits de luxe importés à Rome étaient extrêmement chers, en raison des coûts de transport et de la fiscalité romaine aux frontières. Loin de connaître une « délocalisation » des activités vers les terres moins chères, les marchands se rapprochent au contraire des marchés gros consommateurs de leurs produits, tout en réduisant les risques du transport.
En un sens, Rome a créé un système économique unifié, autour d'une monnaie commune, et au travers de la diffusion dans tout l'Empire de produits comme la céramique, les textiles, les amphores. Mais, d'un autre côté, Rome a laissé subsister jusqu'au milieu du IIIe siècle après J.C. d'autres systèmes monétaires dans le monde grec. Rome n'a jamais imposé son droit, bien que le droit romain fut le seul répandu dans tout l'Empire. Les cultes des peuples locaux ont été préservés, même si les Romains ont fréquemment rebaptisé les divinités locales de noms de Dieux romains, ce qui est un très efficace facteur d'acculturation.
A l'instar de la mondialisation contemporaine, ce n'est pas parce que les modes de vie de Rome se sont propagés et ont été imités dans tout l'Empire, de même que l'usage du latin, l'huile d'olive, les thermes et le cirque, qu'il y a eu autre chose que la volonté de paraître moderne en imitant la puissance dominante. C'est librement que la culture romaine a été adoptée un peu partout dans l'Empire, et c'est sans doute la raison pour laquelle le mode de vie greco-romain a si profondément imprégné tant de civilisations, encore de nos jours.

Quelques caractéristiques de la vague de mondialisation 1870-1914

La mondialisation qui eut lieu entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle s'est caractérisé par :
  • de fortes migrations (55 millions d'européens s'installèrent au Nouveau Monde, la Suède et l'Irlande perdirent 10% de leur population)
  • fortes proportions, pour de nombreux pays, d'investissements en capitaux dans le Nouveau Monde et les pays en développements (9% du PIB pour la Grande-Bretagne, 3,5% pour la France ce qui est plus que de nos jours)
  • convergence des prix des matières premières (par exemple, le blé était vendu 57,6% plus cher à Liverpool qu'à Chicago en 1870, différence tombant à 15,6% en 1913; il en a été de même pour tout un tas de biens autres que les simples matières premières)
  • convergence des salaires réels aussi bien entre l'Europe et le Nouveau Monde mais aussi à l'intérieur de l'Europe entre pays riches et pays pauvres [2]
Ce n'est qu'en 1980 que les différents points énumérés ci-dessus concernant les effets observés lors de cette première mondialisation ont retrouvé leurs valeurs de 1914 (à l'exception des flux migratoires.)

Point de vue libéral sur la mondialisation

Les libéraux sont d'avis que le principe même d'une règlementation des échanges est anti-libéral et qu'il s'agit de mercantilisme ou de protectionnisme. Pour un libéral, la mondialisation des échanges est une recette où tout le monde peut gagner. Elle permet d'ouvrir aux producteurs de tous les pays de larges débouchés et donc une meilleure rémunération. Par exemple elle permet aux pays pauvres d'avoir accès aux marchés des pays riches actuellement verrouillés (le marché agricole européen est un des meilleurs exemples), ce qui leur permet d'augmenter leurs ventes et donc leurs bénéfices. Elle met les capitaux du monde entier en concurrence les uns avec les autres, au bénéfice des travailleurs du monde entier, tout autant que la main-d'œuvre du monde entier, au bénéfice des capitalistes et surtout des consommateurs. La mondialisation apparaît ainsi comme un puissant facteur de développement économique pour le plus grand nombre.
La baisse de salaires dans les pays riches en raison des importations en provenance des pays bon marché ne devrait-elle pas être une conséquence logique de la mondialisation ? En réalité, ces pays fortement importateurs ne connaissent pas de baisse des salaires. Bhagwati explique que, dans un produit importé, par exemple de Chine, le salaire ne représente qu’une part modeste du prix (de l’ordre de 10%). La concurrence joue donc peu sur les salaires. Par ailleurs, un emploi supprimé par suite d’une délocalisation sera presque toujours remplacé par un autre emploi. Ce nouvel emploi est généralement plus rémunérateur car plus qualifié ; la mondialisation tire donc toutes les économies vers le haut.
De ce fait, ils ne voient dans la médiatisation de la « mondialisation » et l'épouvantail des délocalisations qu'une tentative de justification émotionnelle et irrationnelle du protectionnisme. Certains auteurs, tel Jagdish Bhagwati soulignent toutefois que si la mondialisation est bonne pour la croissance globale, ses effets pervers doivent être traités par ailleurs (par exemple, un État peut légitimement subventionner les agriculteurs à titre personnel, à condition que les obstacles au libre-échange des produits soient levés).
Il n’existe pas un seul exemple répertorié où la protection accordée à une entreprise incapable de résister à la concurrence internationale soit parvenue, à terme, ni à sauver cette entreprise, ni à faire progresser l’économie nationale.
La mondialisation n’est qu’une expression de la liberté des acteurs économiques : qu’ils soient consommateurs, producteurs, salariés, entrepreneurs ou épargnants (et nous sommes tous un peu tout cela à la fois), ces acteurs de la vie sociale et économique ont un espace de choix plus grand avec l’ouverture des frontières.
Enfin, il ne faut pas omettre que, sur le marché mondial, ce ne sont plus des produits que l’on échange, mais des tâches. L’entreprise est devenue un concepteur, distributeur, rassembleur de tâches qui aboutissent à un produit ou à un service finis. La nationalité de ce produit ou de ce service ne fait plus sens.

  La plupart des "excès" ou des "effets pervers" que l'on attribue généralement à la mondialisation ont souvent d'autres causes. Ceux qui veulent sincèrement lutter contre l'injustice et la pauvreté ne doivent pas se tromper de cible. Sinon, ils prennent le risque d'inspirer des mesures et des politiques publiques qui ne feront qu'aggraver ces effets pervers.
 

Plus de globalisation, moins de pauvreté

Si nous voulons que la pauvreté mondiale continue à se réduire comme nous l’avons vu ces 20 dernières années, il est nécessaire d’approfondir la globalisation, c’est-à-dire, le capitalisme de marché libre.

Par Juan Ramón Rallo
 




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