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Le libéralisme est un ensemble de valeurs morales non une idéologie
« L’économie de marché, fondée sur la liberté d’entreprendre et le capitalisme démocratique, un capitalisme privé, dissocié du pouvoir politique mais associé à l’Etat de droit, cette économie-là seule peut se réclamer du libéralisme ».
J.F Revel [2000], La grande parade, Editions Plon, Paris, page 71
Depuis que je suis engagé dans ce combat titanesque et quasiment
sacrificiel, je suis convaincu que le libéralisme est la seule réponse
viable à la crise que nous vivons depuis quelques
décennies. D’abord parce que la crise est avant tout une crise
morale et une perte des repères et des valeurs découvertes et proclamées
fièrement par les philosophes des Lumières. Et nous avons
oublié et trahi ces valeurs, de là découlent tous nos problèmes
qu’aucune solution technique ou purement comptable ne pourra résoudre.
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Et c’est bien une crise morale qui balaye notre pays. Quand les
banquiers oublient leur cœur de métier et leur fonction nécessaire et
irremplaçable, c’est toute la confiance qui est brisée
mettant en cause les piliers eux-mêmes du système bancaire, pourtant
maillon essentiel et indispensable à la croissance économique. Quand
les hommes politiques, en charge de défendre l’argent
public pour en faire le meilleur usage, déchaînent la dépense
publique pour satisfaire les intérêts catégoriels et les revendications
corporatistes, alors l’impôt perd sa légitimité tandis que le
secteur productif est brisé par des prélèvements croissants. Quand
des collégiens s’en prennent à leurs enseignants, que les parents
démissionnent, qu’il est question de ne plus évaluer les
écoliers ou de supprimer les devoirs à la maison et que les
étudiants refusent toute sélection qui est pourtant le corollaire d’une
orientation efficace, c’est tout le capital humain de la nation
qui est dilapidé. Quand on veut toujours plus de droits, financés
par l’Etat, mais que l’on refuse d’en assumer la charge et de supporter
les devoirs qui en sont la nécessaire contrepartie, c’est
la « guerre civile » permanente au lieu de la cohésion sociale et de
l’harmonie nécessaire à l’épanouissement de l’économie. En bref, quand
on veut toujours plus tout en donnant le
moins possible sous le prétexte fallacieux de la solidarité, c’est
la méfiance généralisée qui s’installe entre les individus.
Le libéralisme n’est pas l’agent de la régression sociale comme
voudraient le faire croire ses trop nombreux détracteurs car le
libéralisme est justement une éthique et un ensemble de valeurs
morales sans lesquelles la science économique et la pratique de
l’économie n’ont pas de sens. A toutes nos belles âmes, qui s’arrogent
le monopole du cœur et de l’expression publique, il faudrait
aussi rappeler que Robin des bois, qu’ils récupèrent volontiers
comme symbole de leur combat contre la mondialisation, s’attaquait à un
roi illégitime et spoliateur – et donc à l’Etat sorti de
son rôle - pour rendre les richesses ainsi pillées à leurs créateurs
et seuls propriétaires légitimes, c’est-à-dire aux contribuables. Il
n’y a pas là de lutte des « puissants » en tant
que riches contre les « faibles » en tant que pauvres. C’est un
combat de toujours entre les spoliateurs parasites (les hommes de l’Etat
qui abusent du pouvoir) et les véritables
créateurs de richesses (les hommes libres et responsables qui créent
des richesses). Ce combat ne sera jamais acquis car la liberté est
toujours menacée car elle est une exigence et une
discipline, fondées sur la responsabilité.
Il existe, en effet, une asymétrie fondamentale entre les
« puissants », en tant que détenteurs du monopole de la violence
légitime, et les « vulnérables » en tant
qu’individus protégés par leurs seuls droits que les hommes de
l’Etat ont trop vite fait de bafouer. Car il n’y a pas plus grand péril
que d’être protégés par ceux qui ont le pouvoir de nous
soumettre ; et que d’être dépendants de ceux qui ont le pouvoir de
nous spolier. A l’heure où l’on nous demande de nous prononcer sur un
projet de Constitution Européenne, il faut rappeler
que le rôle d’une Constitution est justement de protéger l’individu
du pouvoir politique et non de nous préparer à l’avènement d’un
super-Etat européen étendant ses pouvoirs à l’ensemble des
dimensions de nos vies.
Pourtant, selon nos dirigeants, il faudrait moins de libéralisme ou,
du moins, il faudrait l’encadrer et le réguler avant qu’il ne ravage la
planète et les sociétés. Mais n’a-t-on jamais défini
le libéralisme ? Ne croyons pas que le libéralisme triomphe partout
sur la planète. Les sempiternelles négociations entre Etats par
délégations ministérielles interposées, dans le cadre de
l’O.M.C., montrent que c’est le mercantilisme qui est triomphant
alors même que ce dernier est une négation du libéralisme. Les
mercantilistes, parce qu’ils considèrent que l’économie est un jeu
à somme nulle (ce que gagne un pays ou un individu est
nécessairement perdu par un autre pays ou un autre individu) transposent
dans l’économie leur vision antagoniste des rapports politiques et
humains.
Ce sont eux qui font des échanges une véritable « guerre
économique » comme ils se servent de l’aspiration universelle à la foi
et à la spiritualité pour nourrir leurs guerres de
religions. Les arguments protectionnistes n’ont aucune validité
puisqu’ils reviennent à nous infliger à nous-mêmes en temps de paix ce
que nos adversaires chercheraient à nous faire subir en tant
de guerre. Comment une armée peut-elle soumettre un pays ou une
ville si ce n’est en décrétant le blocus ou l’état de siège qui a
justement pour fonction d’étouffer l’adversaire en interdisant
les échanges, préalable nécessaire à toutes activités économiques.
A leur origine, les accords du G.A.T.T. avaient pour mission de
veiller à ce que tous les pays démantèlent leurs propres systèmes de
protection puisque aucun ne voulait le faire s’il n’avait pas
la garantie que les autres fassent de même. En transformant les
accords du G.A.T.T. en O.M.C qui se présente comme une instance de
régulation du commerce, les Etats – et notamment la France qui
est à l’origine de cette conversion – ont pris le risque de faire
triompher à nouveau le mercantilisme. Et quand le mercantilisme
triomphe, ce sont toutes les valeurs du libéralisme qui reculent.
Alors le commerce, naturellement source de paix et de prospérité,
devient aux mains des Etats et de leurs représentants officiels, l’enjeu
de chantages diplomatiques et de calculs géopolitiques.
L’histoire et la science économiques montrent que le libéralisme
libère et protège les faibles contre les puissants. Comme les puissants
n’ont pas spontanément tendance à mettre en œuvre un tel
processus de libération et de libéralisation qui irait à l’encontre
de leurs intérêts et privilèges, il faut des institutions fortes pour
garantir un Etat de droit, c’est-à-dire un Etat
respectueux des droits individuels fondamentaux, et qui daigne
auto-limiter ses appétits de pouvoir. Un Etat libéral au sens originel
du terme pour reprendre la vision de Benjamin Constant.
A tous les croyants qui ont des doutes sur la possible conciliation –
ou réconciliation - entre un engagement libéral et leur foi religieuse,
l’histoire montre que ce sont les pays communistes
qui furent les plus anti-religieux. Et l’Etat-providence en France
nourrit l’ambition de se substituer à la providence elle-même de la même
manière que le communisme avait la prétention
d’apporter le paradis en ce bas monde. Pour un croyant, un homme est
d’abord un fils de Dieu avant d’être homme ou femme en particulier,
patron ou salarié en particulier, riche ou pauvre en
particulier. Et, tous les hommes sont les fils de Dieu. Pour un
libéral, un homme est d’abord un individu avant d’être homme ou femme en
particulier, patron ou salarié en particulier, riche ou
pauvre en particulier. Et tous les hommes sont des individus.
Cette notion d’individu « abstrait » est fondamentale car elle fonde
l’Etat de droit : les lois sont faites pour protéger l’individu
« abstrait », c’est-à-dire tous les hommes
dans ce qu’ils ont d’universels. On ne doit pas faire ni des lois de
circonstances pour tel ou tel individu concret, ni des lois
discriminatoires pour protéger (que cette discrimination soit dite
« positive » ou pas) et différencier ainsi telle ou telle catégorie
spécifique sans mettre en péril l’Etat de droit.
C’est cet ensemble de valeurs humanistes qui fait le souffle et la
grandeur du libéralisme, pas seulement son efficacité économique, qui
permet cependant à un nombre croissant de pays de goûter
aux fruits de la prospérité. Car sans la richesse économique, point
de développement social, de rayonnement culturel ou de puissance
politique. Voilà pourquoi le libéralisme est la seule réponse
possible à la crise actuelle. Et plus on s’obstinera à nier cette
évidence, plus on s’enfoncera dans la crise.
Foutaises....
RépondreSupprimerDommage que c'est la face obscure de la force qui gagne et ce ne sera pas simple ni facile de renverser la tendance
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