L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Le discours est sans concession. L’homme fait le procès de « l’économie libérale » dont il dénonce la « faillite universelle ». Pour lui, il faut d’ailleurs plus parler « d’apparence de libéralisme », car en réalité « la production et les échanges » sont asservies « aux puissances d’argent » et ont « recours de plus en plus large aux interventions de l'État ». « Cette dégradation, du libéralisme économique, s'explique d'ailleurs aisément. La libre concurrence était, à la fois, le ressort et le régulateur du régime libéral. Le jour où les coalitions et les trusts brisèrent ce mécanisme essentiel, la production et les prix furent, livrés, sans défense, à l'esprit de lucre et de spéculation. Ainsi se déroulait ce spectacle révoltant de millions d'hommes manquant du nécessaire en face de stocks invendus et même détruits dans le seul dessein de soutenir le cours des matières premières. Ainsi s'annonçait la crise mondiale ».
Pour sortir de cette crise, en finir avec un faux libéralisme économique qui en réalité vise à asservir les plus pauvres, l’homme plaide pour que l’économie soit « organisée et contrôlée » par l'État afin de « briser la puissance des trusts et leur pouvoir de corruption. Bien loin donc de brider l'initiative individuelle », il s’agit de « libérer l’économie de ses entraves actuelles en la subordonnant à l'intérêt national. La monnaie doit être au service de l'économie, elle doit permettre, le plein essor de la production, dans la stabilité des prix et des salaires. Une monnaie saine est, avant tout, une monnaie qui permet de satisfaire aux besoins des hommes ».
Évidemment, « un tel,
système implique un double contrôle : sur le plan international,
contrôle du commerce extérieur et des changes pour subordonner
aux nécessités nationales l'emploi des signes monétaires sur les
marchés étrangers. Sur le plan intérieur, contrôle vigilant de la
consommation et des prix, afin de maîtriser le pouvoir
d'achat de la monnaie, d'empêcher les dépenses excessives et
d'apporter plus de justice dans la répartition des produits. Ce système
ne porte aucune atteinte à la liberté des hommes si ce
n'est à la liberté de ceux qui spéculent, soit par intérêt
personnel, soit par intérêt politique. Il n'est conçu qu'en fonction de
l'intérêt national ».
Qui a prononcé ces fortes paroles ? Qui dénonce ainsi l’ultralibéralisme et la mondialisation ? Qui propose ainsi de revenir dans la cadre de l’État nation, un État fort qui contrôlera l’économie ? Un dirigeant d’Attac ? De la fondation Copernic ? De la LCR ? Du PC ? De la gauche du PS ? Ou alors des souverainistes de droite et d’extrême droite ? D’Henri Guaino, le conseiller spécial du Président de la République et souverainiste de choc ? On s’y perd, non ?
Allez, je vous donne la réponse, elle décoiffe : il s’agit du Maréchal Pétain, dans un discours du 11 octobre 1940. N’est-il pas frappant de voir à quel point la dénonciation du libéralisme se fait avec les mêmes mots (à part « lucre », daté) du côté des extrêmes de l’échiquier politique ?
Alors,
évidemment, je ne dis pas que les antilibéraux sont
pétainistes. Je parle ici d’une filiation idéologique qui
interpelle, d’une détestation de l’économie de marché qui se perpétue
depuis plus de soixante ans dans le discours (et pas dans la
pratique), comme si la défaite de juin 1940 n’avait toujours pas
fini de produire ses effets. J’avais déjà sur ce blog et dans
Libération dénoncé la pensée d’un Michel Onfray
qui incarne parfaitement ce courant de pensée qui est en réalité
réactionnaire au vrai sens du
mot (y compris dans son regret du passé forcément meilleur que
l’avenir). A l’heure où les « nonistes » de gauche se réveillent en
recommençant à dénoncer le « libéralisme » du traité de
Lisbonne (qui est totalement neutre à cet égard puisqu’il ne
fait que réformer les institutions), il n’est pas inutile de réfléchir à
nouveau aux sources de cet antilibéralisme qui ne fait
florès qu’en France (et au Vénézuela, mais comparaison n'est pas
raison ;-).
Les solutions pour « briser » le libéralisme sont différentes selon les affinités politiques. Pétain a instauré le retour aux corporations d’avant la Révolution française, révolution bourgeoise et capitaliste dans son essence qui visait justement à libérer l’économie de l’étouffoir d’une réglementation excessive. Il y a d’autres méthodes : le communisme, qui consiste en un contrôle total de l’économie par l’État au nom de l’intérêt général, méthode qui a elle aussi échoué. Un moyen terme a été tenté, en France, juste après la guerre. Ainsi, le programme de 1944 du Conseil national de la résistance (CNR) réclame-t-il « l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », « l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État » et « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés ».
Bref, le CNR réclame un État dirigiste, qui connaîtra son heure de
gloire sous De Gaulle, un État qui en réalité n’a pas mis fin au
corporatisme hérité du pétainisme. C’est cet État que Valéry Giscard
d’Estaing et ses successeurs ont démantelé.
C’est ce modèle qui, aujourd’hui, fait se pâmer les
antilibéraux, dont
Michel Onfray qui dénonce le « libéralisme que droite et gauche incarnent en se succédant au pouvoir depuis Pompidou ».Le discours du Maréchal Pétain et les petits cailloux idéologiques qu’il a semés m’inspirent une autre réflexion : l’antilibéralisme (on ne précise jamais « économique », vous le remarquerez) rime en réalité toujours avec l’antilibéralisme politique. Il suffit de voir qui l’incarne aujourd’hui. Mais surtout, les antilibéraux ont toujours réclamé un « État fort » nécessaire pour soi-disant briser l’échine du marché. La Vème République n’a pas dérogé, de ce point de vue. Il faut relire « le coup d’État permanent » d’un certain François Mitterrand pour nous rendre compte dans quel État de droit nous vivons.
(Sur plusieurs de ces points, un petit livre à lire que Jean-Marc Vittori –merci à lui- a chroniqué dans les Echos : « la société de la défiance. Comment le modèle français s’autodétruit » par Yann Algan et Pierre Cahuc. Éditions ENS/rue d’Ulm, 102 pages, 5 euros).
Jean-Marc Vittori
De Wikiberal
Jean-Marc Vittori, né en 1958, est un journaliste français, éditorialiste au journal économique Les Échos depuis 2003. Il écrit généralement sur la macro-économie et la théorie économique.
Avant de rejoindre Les Echos, il a également exercé dans d'autres journaux économiques tels Challenges, L'Expansion (qu’il a dirigé en 2001-2002) ou Le Nouvel Économiste.
Il défend généralement des idées proches d'un libéralisme classique assez interventionniste.
Il est diplômé de Sciences Po Paris et titulaire d'une maîtrise ès sciences économiques (Paris I).
Dans L'effet sablier, il pronostique la fin des classes moyennes. La pyramide devient un sablier. Il analyse les forces à l’œuvre, qui expliquent cette "fin du milieu" : le rôle de l'ordinateur et d'Internet, et la disparition du modèle pyramidal dans l'organisation des entreprises et dans leur production.
Il est en général critique à l'égard de la France, qui refuse de se réformer. Ainsi, examinant les "grands leviers qui existent pour accroître le pouvoir d’achat" :
Avant de rejoindre Les Echos, il a également exercé dans d'autres journaux économiques tels Challenges, L'Expansion (qu’il a dirigé en 2001-2002) ou Le Nouvel Économiste.
Il défend généralement des idées proches d'un libéralisme classique assez interventionniste.
Il est diplômé de Sciences Po Paris et titulaire d'une maîtrise ès sciences économiques (Paris I).
Dans L'effet sablier, il pronostique la fin des classes moyennes. La pyramide devient un sablier. Il analyse les forces à l’œuvre, qui expliquent cette "fin du milieu" : le rôle de l'ordinateur et d'Internet, et la disparition du modèle pyramidal dans l'organisation des entreprises et dans leur production.
Il est en général critique à l'égard de la France, qui refuse de se réformer. Ainsi, examinant les "grands leviers qui existent pour accroître le pouvoir d’achat" :
- Viennent ensuite les impôts et cotisations sociales payées par les ménages. Ici la masse est énorme. Près de 300 milliards d’euros de cotisations sociales, près de 160 milliards d’impôts sur le revenu et le patrimoine... (...) Là encore, la vraie solution est bien connue : c’est la réforme de l’État. D’autres pays y sont arrivés. En France, il reste encore du pain sur la planche. (Dictionnaire d’économie à l’usage des non-économistes)
Si nous voulons vraiment comprendre le monde d’aujourd’hui, il est urgent de dépasser le cliché d’une économie triste ou horrible. L’économie, c’est d’abord des histoires d’hommes et de femmes qui produisent, échangent, consomment et rêvent. C’est ensuite des entreprises, des objets, des institutions publiques, des lieux. C’est enfin des idées, des penseurs, des concepts.« La révolution de l’information débouche sur une organisation radicalement différente à la fois du travail et de la société. Au cœur, il n’y a plus l’usine mais le projet. »
Réflexions sur l’antilibéralisme, cette obsession française
Nicolas Lecaussin :
« En France, le mot “social” est la clef de la réussite politique, alors que le mot “libéral” est tabou »
Pour de nombreux Français, le libéralisme est la cause de tous les
maux de la planète et l’origine, surtout, de tous leurs malheurs. Les
politiques l’ont très bien compris, car tous les candidats (une dizaine)
à l’élection présidentielle de 2012 ont fait campagne contre le
libéralisme économique (pardon, il faut dire « ultralibéralisme » ou
« libéralisme sauvage »). C’est une position typiquement française que
l’on ne rencontre pas chez nos partenaires européens, chez lesquels l’un
des candidats au moins se déclare « libéral ».
En France,
augmenter les impôts et les dépenses sous-entend faire de la « politique
sociale ». En France, le mot « social » est la clef de la réussite
politique, alors que le mot « libéral » est tabou, car il risquerait de
nuire à toute carrière politique. Durant les dernières années de sa
présidence, Nicolas Sarkozy a tout fait pour que l’on n’accole pas cette
étiquette à son image. « Je ne suis pas le Président des riches »,
répétait-il à longueur de journée, en démontrant qu’il était favorable à
une politique « sociale » mais pas « libérale ». Dans la France
antilibérale, Nicolas Sarkozy est resté comme le Président libéral.
Quelle méprise ! Parti avec de belles intentions pour réformer la
France, l’ancien Président n’aura finalement réalisé qu’une sorte de
« perestroïka » à la française, qui a échoué tout en décrédibilisant le
libéralisme et ses réformes. Il était aussi peu attaché à la politique
de Margaret Thatcher que ne l’est François Hollande à celle de Tony
Blair.
Synonyme d’une accusation terrible et inexcusable
L’antilibéralisme
n’est pas un phénomène étudié, bien qu’il soit extrêmement répandu en
France. Les antilibéraux se rassemblent en un pot-pourri complet (vous
verrez, cher lecteur, la liste en est inépuisable…). Dans le monde
politique, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par la
gauche, le centre et la droite, les idées antilibérales sont
omniprésentes. Etre « libéral » est devenu le synonyme d’une accusation
terrible et inexcusable, tandis que l’adjectif « libéral » est l’insulte
suprême. Les économistes sont en France, à quelques exceptions près,
des antilibéraux convaincus et ne s’en cachent pas. Et que dire des
intellectuels, de gauche et de droite, en général, qui ont toujours fait
de l’antilibéralisme leur principal cheval de bataille. Après avoir
fait semblant d’oublier les inepties marxistes, nos « élites » ont
décidé de se consacrer à la lutte contre l’« ultralibéralisme » et le
« capitalisme sauvage ». La crise de 2008-2009 les ayant revigorés,
nombreux sont ceux qui reviennent aux vieilles lunes de la lutte des
classes et de l’exploitation des ouvriers. Et même si les médias ont
beaucoup évolué depuis les années 1990-2000, certains sont encore ancrés
dans leurs certitudes « sociales » et « étatistes ». Cependant,
Internet et le câble ont amené un changement de cap, qui a permis la
création de nombreuses chaînes de télévision, car bien entendu, la ligne
éditoriale ne pouvait rester totalement figée.
Le rejet de la mondialisation, principal fonds de commerce du FN
Mais
en dépit de ces changements, il faut dire que certains réflexes
idéologiques perdurent : les dérèglements économiques et financiers ont
été présentés, par tous, comme les principales causes de la crise que
nous continuons à vivre ; alors que l’Etat, avec ses interventions et
ses réglementations, était présenté comme le remède. Une entente tacite
s’est faite sur les origines de cette crise et les thérapies à y
appliquer. Le traitement par le libéralisme a été écarté à l’unanimité,
et le plus souvent, on s’obstine encore à appliquer les mêmes recettes
que par le passé : hausses des impôts et interventions de l’Etat, alors
que celles-ci ont largement montré leurs limites. Il est de fait que,
plus on dépense pour « la lutte contre le chômage », plus celui-ci
augmente. De même, plus on donne de l’argent pour la politique de la
ville, plus les problèmes des banlieues deviennent insolubles. Plus on
tente de faire du « logement social », plus les Français ont des
difficultés à se loger. On crie aux conséquences « néfastes » de
l’immigration et l’on met en cause le libéralisme, comme le fait le
Front national, alors que c’est l’Etat-providence qui en est le
responsable !
L’antilibéralisme a bien nourri aussi le Front
national, car avec son rejet de la mondialisation, c’est son principal
fonds de commerce aujourd’hui. Il n’existe aucun autre parti dont le
discours soit plus étatiste, plus antilibéral et plus antimondialiste
que celui du FN. A l’inverse, ces dogmes n’occupent pas en priorité
l’esprit des autres principaux partis populistes européens. Le PVV
néerlandais, dirigé par Geert Wilders, est obsédé par exemple par la
condamnation du Coran, mais sur l’un des murs de son bureau, il y a tout
de même un portrait de Margaret Thatcher. Tandis que l’UKIP
britannique, bien qu’anti-européenne, se prononce fermement en faveur
d’une zone de libre-échange. Quant au Parti du progrès en Norvège, il
est entré au gouvernement et son chef en est devenu le ministre des
Finances.
Bizarre modèle qui produit
des millions de chômeurs…
« Je
ne suis pas gagné par le libéralisme, c’est tout le contraire, puisque
c’est l’Etat qui prend les initiatives », a affirmé François Hollande de
son côté, lors de la conférence de presse du 14 janvier dernier. Comme
si le libéralisme était une maladie contagieuse et que l’Etat était le
seul recours pour s’en débarrasser ! Le paradoxe en France, c’est que
plus l’Etat se montre impuissant, plus on fait appel à lui, en rejetant
les remèdes libéraux ! D’ailleurs, toutes les catastrophes de l’Etat
sont imputées à l’économie de marché. On défend même certains privilèges
au nom de l’antilibéralisme. Et lorsqu’un ministre de la Culture a la
volonté de réformer le statut des intermittents du spectacle, il est
accusé d’être « le valet du libéralisme ». François Hollande s’est aussi
vite empressé de rappeler que le modèle social français n’était pas
« négociable » (ce qu’a fait comprendre aussi Manuel Valls). Bizarre
modèle qui produit des millions de chômeurs et fait fuir à l’étranger
des dizaines de milliers de Français.
Une partie de la droite française
dans l’ornière étatiste
Lorsque
l’UMP propose, fin décembre 2013, quelques réformes, bien timides par
rapport à celles que d’autres pays ont engagées, la gauche au pouvoir
crie à l’attaque par libéralisme interposé. « Le programme de l’UMP est
thatchérien », ose affirmer Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire
national u-du PS (interview accordée au Parisien du 29 décembre 2013).
En France, Margaret Thatcher est vouée aux gémonies, alors que le
dictateur Hugo Chavez est encensé. Pour Victorin Lurel, notre ministre
des pays d’Outre-Mer : « Chavez, c’est de Gaulle plus Léon Blum. » Mais
le programme économique de l’UMP fait peur aussi à ses propres membres :
Alain Juppé et François Baroin. Ces deux derniers le jugent trop
« libéral ». Pourtant, il ne s’agit pas d’un épouvantail libéral : fin
des 35 heures, baisse des charges et de la dépense publiques
(130 milliards d’euros sur 5 ans seulement). C’est une partie de la
droite française qui s’enfonce dans l’ornière étatiste, laquelle
paralyse et condamne la France depuis tant d’années.
Mais même
Pierre Gattaz, président du Medef, affreusement caricaturé chez Les
Guignols de l’info en paranoïaque ultralibéral, n’hésite pas à prendre
ses distances à l’égard d’un libéralisme économique qui fait peur et
dont les conséquences, selon ses détracteurs, pourraient être
catastrophiques : « Je ne suis pas un libéral suicidaire » (Les Echos,
20 janvier). Quand des affaires terribles éclaboussent les plus hautes
sphères de l’Etat et de nombreux politiques (ceux-là mêmes qui nous
donnent des leçons de morale et veulent réguler le capitalisme), on
continue à s’en prendre au libéralisme économique.
La France isolée
face à la « dictature libérale »
Un
autre paradoxe de cette obsession antilibérale française, c’est que
celle-ci perdure au moment où, partout ailleurs dans le monde, les idées
libérales gagnent du terrain. Depuis la chute du communisme, en effet,
la très grande majorité des Etats sur la planète a choisi son camp :
celui de la démocratie libérale. En France, on continue à croire au
mythe de la « dictature néolibérale » et l’on se méfie de la
mondialisation qui « appauvrit » les pauvres et enrichit les riches. On
exècre aussi le pouvoir imaginaire des multinationales, lesquelles
seraient devenues plus puissantes que les Etats ; enfin, on se protège
de la « main invisible » du marché (je n’ai jamais compris que l’on
puisse accuser cette chose que l’on ne voit pas). Mais pourquoi cette
obsession ! ?
Car je refuse de croire aux thèses invoquant la
tradition étatiste et égalitariste de la France. C’est vrai, nous avons
eu la Révolution, mais on oublie trop souvent qu’elle était libérale à
l’origine et qu’elle encourageait la propriété privée en initiant de
vraies réformes économiques. On cite Colbert, de Maistre, Rousseau,
Maurras Certes ! Mais il y a eu aussi Turgot, Constant, Tocqueville,
Bastiat, Say.
On peut dire que l’explication par des origines
intellectuelles ne tient pas à l’examen des faits. Je pense en revanche
qu’il existe chez les Français, peut-être dans leurs gènes, une forme
d’antilibéralisme tenace. Elle peut s’expliquer d’abord par la peur de
la concurrence et des libertés économiques. Napoléon III, en 1860, a dû
se battre pour signer le traité de libre-échange avec l’Angleterre. Les
ministres et les industriels, n’en voulant pas, l’accusaient d’être le
« fossoyeur de l’industrie française » (Arnaud Montebourg dirait la même
chose aujourd’hui). En fin de compte, le traité a été signé dans le
plus grand secret.
Alain Madelin : «Les Français n’ont pas l’offre libérale qu’ils méritent»
Les Français plébiscitent l'Etat dans son rôle régalien
Ainsi, contrairement à l’opinion médiatiquement dominante, les
Français sont libéraux. Le libéralisme sort en tête. Loin devant le
socialisme, la droite ou la gauche. D’autant plus remarquable que ce
sondage intervient au lendemain d’une crise majeure où – fort
injustement – le libéralisme a été mis au banc des accusés et où les
leaders politiques censés être les plus libéraux ont proclamé le «
retour de l’État », multiplié interventions et dépenses publiques,
légitimé le protectionnisme et fait l’éloge des frontières.
Cela
étant, ce libéralisme instinctif des Français apparaît bien confus.
Certes, plus de deux Français sur trois pensent que le droit de
propriété ou la liberté d’expression sont bien garanties en France.
C’est un peu moins pour la liberté d’entreprendre (et encore moins pour
les entrepreneurs qui vivent les limites de cette liberté). Cela
pourrait être mieux pour une France qui se dit volontiers la patrie des
droits de l’Homme et où 27 % disent aimer l’entreprise, 96 %
l’initiative et 94 % la responsabilité.
Les
Français disent aimer presqu’autant l’Etat que le libéralisme. Certes,
l’Etat qu’ils semblent privilégier, c’est d’abord l’Etat régalien. Celui
qui assure la sécurité des personnes et des biens – un Etat défaillant
pour 56 % des Français – ou l’égalité devant la loi et la Justice –
défaillant pour 66 % des Français. Un Etat dont trois Français sur
quatre voudraient sans doute aussi qu’il assure la protection des
données sur Internet, plutôt que de généraliser et banaliser les
écoutes.
Mais s’ils semblent rejeter massivement l’Etat
providence, les Français disent aussi à 55% souhaiter que l’Etat
intervienne davantage en matière économique. Contradiction ?
Manifestement, il y a un besoin de protection et un attachement aux
services publics que - le sondage le montre – les Français n’ont guère
envie de voir privatiser. Fort heureusement, au-delà d’une telle
opposition entre public et privé, il existe des techniques de délégation
de service public ou de concession qui permettent de mettre
l’efficacité du privé au service des missions d’intérêt général et
d’offrir une liberté de choix.
Il serait intéressant de
sonder les Français sur des propositions libérales concrètes, sur des
libertés d’agir ou de choisir, choisir l’école de ses enfants, faire ses
courses le dimanche, proposer des services concurrents des services
publics avec les mêmes contraintes… On y retrouverait sans doute deux
Français sur trois. Le problème, c’est que s’il y a une attente de
libéralisme, il n’existe pas aujourd’hui d’offre politique libérale.
Alain Madelin
De Wikiberal
Alain Madelin est un homme politique français, né le 26 mars 1946 à Paris (XIIe arrondissement).
Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé de Renault et d'Aline, femme de ménage, il passe son enfance à Belleville, à Paris.
Choqué par les accords d'Évian, il s'engage dès ses 16 ans pour la cause nationaliste et devient famillier des bagarres avec les militants d'extrême gauche. En 1963 il est à la Fédération des Etudiants Nationalistes où il est responsable de l'action militante, il sera blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN. En 1964, alors qu'il étudie le droit à Assas, il est l'un des fondateurs du mouvement Occident, mouvement étudiant d'extrême droite, avec Gérard Longuet et Patrick Devedjian. Revenant sur cette époque, il déclare qu'il s'agit d'un
Les militants d'Occident affrontent les manifestants de mai 68 ; à l'issue de la crise le groupuscule est dissous.
À l'automne 1968, Alain Madelin retourne à la faculté de droit d'Assas, et adhère aux Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing. Il obtient une licence de droit. L'avocat prête serment en 1971, mais ne coupe pas vraiment les ponts. Il travaille dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini, un ex-lieutenant du collaborationniste Marcel Déat, qui fut un des derniers ministres du maréchal Pétain.
Il intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, qui est élu président en 1974. (idem en 1981)
En 1978, Alain Madelin est élu député d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du Conseil régional de Bretagne ; il fait sensation en arrivant sans cravate dans l'hémicycle.
Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la seconde cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique.
Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite dit « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnel (EURL et EARL).
En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon.
Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac. Élu, ce dernier le nomme ministre de l'Économie et des Finances mais ses positions le mènent à la démission au bout de trois mois et il est remplacé par Jean Arthuis. Lors de son passage au ministère il ne fait pas montre d'un libéralisme excessif : il approuve une hausse importante des impôts ; il signe avec d'autres ministres la "loi anti-Reichman", destinée à empêcher les gens de s’assurer librement en-dehors de la sécurité sociale (loi jamais été appliquée en l'état, et rapidement remaniée, puisque contraire aux dispositions communautaires).
À la victoire de la gauche en 1997, il prend la tête du Parti républicain. À l'été 1997, il renomme ce parti en Démocratie Libérale.
Il se présente à l'élection présidentielle de 2002, mais ne parvient pas à atteindre le seuil de 5% des voix qui lui permettrait de se faire rembourser ses frais de campagne : financièrement acculé, il rejoint avec son parti l'UMP en 2002.
Avec Henri Lepage, il a fondé dans les années 90 le (futur cyber) Institut Euro 92, qui constitue depuis lors une réserve inestimable d'articles portant sur des sujets aussi variés que la monnaie, l'environnement, la santé, ou encore l'histoire des idées libérales.
Il a continué à prendre part à la vie intellectuelle française avec les cercles libéraux.
Il est aujourd'hui avocat au barreau de Paris, divorcé, et a trois enfants.
Depuis novembre 2007, il préside le Fonds mondial de solidarité numérique créé en 2005 sous l'égide du Président sénégalais Abdoulaye Wade.
Choqué par les accords d'Évian, il s'engage dès ses 16 ans pour la cause nationaliste et devient famillier des bagarres avec les militants d'extrême gauche. En 1963 il est à la Fédération des Etudiants Nationalistes où il est responsable de l'action militante, il sera blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN. En 1964, alors qu'il étudie le droit à Assas, il est l'un des fondateurs du mouvement Occident, mouvement étudiant d'extrême droite, avec Gérard Longuet et Patrick Devedjian. Revenant sur cette époque, il déclare qu'il s'agit d'un
«anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là. »Le 12 janvier 1967, Occident opère une action commando contre des militants d'extrême gauche qui distribuent des tracts à la faculté de Rouen. Le commando, dont fait partie Madelin, laisse sur le carreau, cinq blessés, dont un grave, crâne fracturé et même percé d'un coup de clé à molette. Ironie du sort, ce blessé grave n'est autre qu'un futur journaliste du Monde : Serge Bolloch.
Les militants d'Occident affrontent les manifestants de mai 68 ; à l'issue de la crise le groupuscule est dissous.
À l'automne 1968, Alain Madelin retourne à la faculté de droit d'Assas, et adhère aux Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing. Il obtient une licence de droit. L'avocat prête serment en 1971, mais ne coupe pas vraiment les ponts. Il travaille dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini, un ex-lieutenant du collaborationniste Marcel Déat, qui fut un des derniers ministres du maréchal Pétain.
Il intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, qui est élu président en 1974. (idem en 1981)
En 1978, Alain Madelin est élu député d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du Conseil régional de Bretagne ; il fait sensation en arrivant sans cravate dans l'hémicycle.
Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la seconde cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique.
Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite dit « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnel (EURL et EARL).
En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon.
Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur à l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac. Élu, ce dernier le nomme ministre de l'Économie et des Finances mais ses positions le mènent à la démission au bout de trois mois et il est remplacé par Jean Arthuis. Lors de son passage au ministère il ne fait pas montre d'un libéralisme excessif : il approuve une hausse importante des impôts ; il signe avec d'autres ministres la "loi anti-Reichman", destinée à empêcher les gens de s’assurer librement en-dehors de la sécurité sociale (loi jamais été appliquée en l'état, et rapidement remaniée, puisque contraire aux dispositions communautaires).
À la victoire de la gauche en 1997, il prend la tête du Parti républicain. À l'été 1997, il renomme ce parti en Démocratie Libérale.
Il se présente à l'élection présidentielle de 2002, mais ne parvient pas à atteindre le seuil de 5% des voix qui lui permettrait de se faire rembourser ses frais de campagne : financièrement acculé, il rejoint avec son parti l'UMP en 2002.
Avec Henri Lepage, il a fondé dans les années 90 le (futur cyber) Institut Euro 92, qui constitue depuis lors une réserve inestimable d'articles portant sur des sujets aussi variés que la monnaie, l'environnement, la santé, ou encore l'histoire des idées libérales.
Il a continué à prendre part à la vie intellectuelle française avec les cercles libéraux.
Il est aujourd'hui avocat au barreau de Paris, divorcé, et a trois enfants.
Depuis novembre 2007, il préside le Fonds mondial de solidarité numérique créé en 2005 sous l'égide du Président sénégalais Abdoulaye Wade.
Vision de Jean Quatremer
Le droit du travail est le résultat d'un rapport de forces, la
sécurité sociale est lié à la Résistance et à la puissante armée
communiste qui aurait pu déclencher une guerre civile. L'avortement,
c'est aussi le résultat d'une lutte (lisez les mémoires de Simone
Veil), je vous rappelle que mai 68 était passé par là et que VGE après
Chaban a compris qu'il fallait donner de nouveaux droits aux
citoyens. L'Etat, naturellement, est oppressif. Ces temps-ci, il le
devient de plus en plus car les citoyens le demandent massivement, de la
lutte anti-immigration clandestine à
l'antiterrorisme.
ll est urgent de relire Marx (dont l'analyse de l'Etat et de l'économie reste pertinente) et les auteurs libéraux! Qu'est-ce que l'Etat? Que représente-t-il? Le bien en soi? Evidemment pas. L'Etat, ce sont des individus issus des classes privilégiées (elles sont étendues aujourd'hui, je le reconnais). Regardez ce que vient de faire Sarkozy: 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus aisées sous les applaudissements béats des foules. L'Etat, donc, accorde-t-il des droits aux plus démunis juste pour leur faire plaisir? Non, c'est le résultat de luttes sociales, d'un rapport de force. Les conquêtes sociales ont été arrachées les unes après les autres par des citoyens, des individus décidés à se battre et à se montrer solidaire. Le libéralisme, ce n'est pas l'amour du "privé", cela n'a rien à voir. Ce n'est pas non plus le chacun pour soi. Le libéralisme, ce n'est pas l'hyper marché (si j'ose dire), où le plus fort l'emporte toujours. L'Europe est une société libérale où l'Etat joue le rôle d'arbitre. Mais il n'arbitre en faveur des plus démunis que si on lui tort le bras.
ll est urgent de relire Marx (dont l'analyse de l'Etat et de l'économie reste pertinente) et les auteurs libéraux! Qu'est-ce que l'Etat? Que représente-t-il? Le bien en soi? Evidemment pas. L'Etat, ce sont des individus issus des classes privilégiées (elles sont étendues aujourd'hui, je le reconnais). Regardez ce que vient de faire Sarkozy: 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus aisées sous les applaudissements béats des foules. L'Etat, donc, accorde-t-il des droits aux plus démunis juste pour leur faire plaisir? Non, c'est le résultat de luttes sociales, d'un rapport de force. Les conquêtes sociales ont été arrachées les unes après les autres par des citoyens, des individus décidés à se battre et à se montrer solidaire. Le libéralisme, ce n'est pas l'amour du "privé", cela n'a rien à voir. Ce n'est pas non plus le chacun pour soi. Le libéralisme, ce n'est pas l'hyper marché (si j'ose dire), où le plus fort l'emporte toujours. L'Europe est une société libérale où l'Etat joue le rôle d'arbitre. Mais il n'arbitre en faveur des plus démunis que si on lui tort le bras.
Schuman a voté avec les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain avec 568 autres députés. Et la quasi totalité de l'administration lui a prêté serment. Tout comme François Mitterrand... Le traumatisme du pétinisme est profond en France. Cela étant, les hommes qui ont fait l'Europe, si ma mémoire est bonne, ont tous participé à la Seconde guerre mondiale dans un camp ou dans l'autre, voire dans les deux... Ce n'est pas de cela dont il est question dans ce post, mais des racines de l'antilibéralisme français.
L'Allemagne, par exemple, a inventé bien plus tôt que la France la sécurité sociale, et les trusts allemands contrôlaient largement l'économie (c'est pour cela qu'il y a des articles antitrusts dans le traité CECA et dans le traité CEE: il a fallu que Konrad Adenauer force la main de son ministre des finances pour les faire accepter). Les Allemands et les Français ont, en outre, tiré des leçons radicalement différente de la guerre: méfiance vis-à-vis de l'Etat central en Allemagne, dont la puissance a été rendu responsable de la guerre, renforcement de l'Etat en France dont la faiblesse a été rendu responsable de la défaite. "L'antilibéralisme" est minoritaire en Allemagne, pas en France où même la droite répugne à se dire "libérale".
Rédigé par: Jean Quatremer
Psychanalyse de l'antilibéralisme : les Français ont -ils le droit d'avoir peur?
Le débat intellectuel et public français cherche ses nouveaux repères.
Après l'échec des régimes communistes, les idées marxistes sont
aujourd'hui frappées de discrédit. Leur emprise s'est relâchée : les
substituts altermondialiste ou populiste ne sont pas les seules
alternatives. En réalité, le nouveau contexte libère l'espace de la
pensée politique en autorisant la remise au débat du libéralisme. La
France se déclare quasi unanimement anti-libérale dans un monde devenu
libéral. L'antilibéralisme, ce véritable ciment d'une idéologie
française, vient à nouveau d'être illustré par le rejet du référendum
constitutionnel et du contrat de première embauche censé apporter une
réponse à la grave crise du chômage des jeunes. Pourtant, la plupart de
ses
gouvernements, de gauche comme de droite, ont conduit, sans parfois oser
l'avouer, nombre de réformes inspirées par le libéralisme - à commencer
par l'adhésion à l'Europe et à ses règles. Pourtant, inventé par la
France au Siècle des Lumières, le libéralisme irrigue profondément les
racines de notre Révolution et de notre République, se distinguant de sa
définition anglo-saxonne. En éclairant son passé et en lui restituant
son importance, c'est toute l'histoire de notre démocratie qui pourra
apparaître sous un jour nouveau. Le divorce entre l'opinion française et
le libéralisme paraît ainsi relever d'un vaste malentendu qu'il faut
aujourd'hui dissiper. Que s'est-il donc passé ? De quelles frustrations
ce
paradoxe est-il révélateur ? Comment le libéralisme, synonyme de la
gauche progressiste en France jusqu'au début du XIXe siècle - et encore
aujourd'hui presque partout ailleurs que chez nous - s'est-il trouvé
rejeté à la droite - voire à l'extrême droite - de notre échiquier
politique ? Comment notre société s'est-elle édifiée un aussi monumental
tabou ? Le moment est venu de faire la psychanalyse de cette peur
irraisonnée qui gangrène depuis trop longtemps la pensée politique de
notre pays. Pour s'implanter durablement dans notre pays, le libéralisme
doit redevenir populaire.
(date de publication : septembre 2006)
(date de publication : septembre 2006)
Voir aussi:
https://www.contrepoints.org/tag/antiliberalisme |
Antilibéralisme
De Wikiberal
Le terme d'antilibéralisme désigne un ensemble de courants politiques hétérogènes, réunis par l'opposition aux idées libérales.
Les alternatives proposées sont différentes, et rejoignent en général les courants de pensée ou tendances suivants :
- Nationalisme, traditionalisme
- Étatisme, constructivisme, interventionnisme
- Protectionnisme
- Relativisme
- anti-individualisme (par exemple Michel Villey)
- Collectivisme sous ses différentes formes : anticapitalisme, altermondialisme, marxisme, nazisme, fascisme, etc.
- le ressentiment, la jalousie sociale, qui va jusqu'à préférer une misère uniformément répartie aux inégalités sociales existantes, car il serait indécent d'être riche quand il y a tant de pauvres ;
- le fantasme névrotique, conséquence sans doute d'un échec personnel, d'une insatisfaction, d'une ambition déçue, qui pousse l'antilibéral à se réfugier dans un « monde meilleur », sur la base d'un discours politique plus ou moins utopique (altermondialiste, marxiste, nationaliste, écologique)... C'est ainsi que le messianisme marxiste fait miroiter l'utopie d'une société égalitaire, d'un pays de Cocagne où tout est abondant, où le travail se fait dans la joie, etc. Le « mensonge salvateur » permet à l'antilibéral de droite ou de gauche de supporter l'état de choses actuel, tout en lui fournissant un certain nombre de boucs émissaires commodes qui le déchargent de sa responsabilité : c'est la faute de la société, des riches, des apatrides, des étrangers, des entreprises, etc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de cet avis