La liberté commence là où l’on cesse de forcer
Texte inédit proposé par Philippe, autour de la liberté intérieure comme expérience vécue.
On parle souvent de liberté comme d’un droit, d’un principe ou d’un idéal à défendre. Mais avant d’être une idée, la liberté est une expérience.
Elle commence parfois très simplement,
au moment où le corps cesse de se contracter,
où la pensée ralentit,
où l’on n’essaie plus d’avoir raison, ni d’agir correctement.
La liberté intérieure n’est pas une conquête.
Elle ne se gagne pas par accumulation de choix, ni par opposition à une contrainte extérieure.
Elle apparaît plutôt quand quelque chose, en nous, cesse de lutter contre ce qui est déjà là.
Un corps tendu n’est pas libre, même entouré de droits.
Un esprit en alerte permanente ne goûte pas la liberté, même dans un espace sans règles.
Inversement, il arrive qu’un être humain se sente profondément libre dans un cadre restreint,
dès lors que ses rythmes vitaux sont respectés.
La liberté n’est donc pas seulement affaire de structures sociales ou politiques.
Elle est aussi — et peut-être d’abord — une question de régulation, de sécurité intérieure, de
relation au vivant.
Lorsqu’un être humain se sent suffisamment en sécurité pour ne plus se défendre en
permanence,
il devient naturellement plus responsable, plus attentif, plus créatif.
Non par obligation morale, mais par accord intérieur.
Penser la liberté sans tenir compte du corps, du psychisme et des relations,
c’est risquer d’en faire une abstraction.
La vivre comme une conséquence d’un certain état intérieur, en revanche,
ouvre une autre perspective celle d’une liberté qui ne s’oppose pas,
mais qui émerge.
Philippe LOGNOUL


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de cet avis