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La droite américaine n’est pas
particulièrement connue, du moins dans sa forme actuelle, pour sa
francophilie. Rappelons, par exemple, l’épisode des «
freedom fries », conséquence de la vague d’indignation
que la politique irakienne du gouvernement français suscite dans
l’opinion américaine, surtout lorsque celle-ci est
conservatrice. Ou encore la « méchanceté » que certains
républicains attribuaient au candidat démocrate aux élections
présidentielles de 2004, le sénateur francophone John Kerry, qui
disait-on « ressemblait même à un Français ». Plus récemment,
lorsque des militants conservateurs accusent Barack Obama d’être
« socialiste », ils sous-entendent qu’il
épouse une doctrine anti-américaine, européenne, et, sans doute,
un petit peu française par-dessus le marché …
Il semblerait ainsi pour le moins
surprenant que la droite américaine actuelle (que l’on pourrait
caractériser comme l’amalgame du libéralisme économique et du
conservatisme proprement dit), notamment dans cette forme
particulièrement virulente qu’est le mouvement anti-gouvernemental des « tea partiers »,
se réfère à un penseur français pour définir son programme et lui
donner un fondement
philosophique. Pourtant, c’est le cas : les pourfendeurs
américains du « tout État » ont trouvé un champion intellectuel dans
l’économiste et publiciste français Frédéric
Bastiat.
Bastiat et la droite américaine, une vieille histoire
Bastiat ? Plutôt oublié aujourd’hui
en France, il fut un des grands défenseurs du principe du libre échange
au dix-neuvième siècle. Né en 1801, il ne se fait
une renommée, après s’être essayé aux affaires et à l’agriculture,
qu’à partir de 1844, en défendant les idées antiprotectionnistes de
Richard Cobden dans un article publié par le Journal
des économistes intitulé « De l’influence des tarifs anglais
et français sur l’avenir des deux peuples ». Il participe à la fondation
d’une association ayant les mêmes buts que
Cobden dans sa campagne contre les Corn Laws. Bastiat rédige les Sophismes économiques,
dans lequel, à coup de petits textes aussi limpides qu’ironiques, il
entreprend de
détruire les raisonnements des socialistes et des
protectionnistes. Après la révolution de février 1848, il est élu député
des Landes. À cette époque, il participe à une célèbre polémique avec
Pierre-Joseph Proudhon. Mais après quelques années seulement
passées dans la vie publique, il succombe, en 1850, à une tuberculose.
Le livre qu’il destinait à être son chef d’œuvre, les
Harmonies économiques, reste inachevé.
L’engouement actuel de certains
secteurs de la droite américaine pour Bastiat a des racines déjà
anciennes. La redécouverte de ses écrits, et leur réédition en
vue d’en faire des manifestes libertariens, fait partie de la
réaction libérale contre la pensée « collectiviste » (mot qui englobe
aussi bien le nazisme, le communisme, le
keynésianisme, et le « libéralisme » américain du New Deal)
dans la foulée de la deuxième guerre mondiale. Un de ces « apôtres »
américains du néolibéralisme fut
l’homme d’affaires Leonard Read, qui découvre Bastiat en 1935
grâce à Thomas Nixon Carver, professeur à Harvard. À l’époque, Read
anime un petit réseau de libéraux (au sens économique), dont
3000 figurent sur sa liste de distribution. En 1943, il envoie à
chacun un petit pamphlet de Bastiat surnommé La loi. C’est sans
doute à cette date que commence l’étrange carrière de
ce texte comme instrument de propagande du mouvement conservateur
américain (rappelons que dans le lexique politique américain, l’épithète
« conservateur » est couramment utilisée
pour se référer à la doctrine économique qui en France sera
décrite comme « libéral »). Read créa en 1946 la Foundation for Economic
Education (FEE),
ayant pour mission de répandre la bonne parole libre-échangiste et de
former intellectuellement une avant-garde libérale et individualiste au
milieu du « collectivisme » ambiant. Ludwig von Mises (émigré aux
États-Unis) en est un adhérent ; Friedrich Hayek y collabore de même (ce
dernier fonda, l’année suivante, une
association sœur : la Société du Mont-Pèlerin).
Sous la tutelle de la FEE, Read fait retraduire La loi de Bastiat par un universitaire du nom de Dean Russell. La nouvelle traduction parait en 1950, et
devient le bestseller de la fondation : en 1971, elle avait déjà vendu 500 000 exemplaires (cette traduction est toujours disponible sur le site web de la FEE) [1].
Un autre personnage important du mouvement libertarien, le journaliste
Henry Hazlitt, publie en 1946 une sorte d’abrégé de la théorie
économique, intitulé Economics in one
lesson (lui aussi distribué par la FEE), dans lequel il
reconnaît sa dette intellectuelle à l’égard de Bastiat, plus
spécialement envers son essai Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit
pas. Hazlitt remarque que son propre ouvrage « peut en fait
être considéré comme une modernisation, un élargissement et une
généralisation de l’approche que l’on trouve dans le
pamphlet de Bastiat » [2].
Renouveau de Bastiat sous Obama
Si donc aujourd’hui le nom et les
slogans de Bastiat circulent actuellement dans les mouvements de
protestations contre le plan de relance du président Obama (en
2009) ainsi que sa réforme du système de santé (en 2010), c’est
seulement parce que ses écrits sont depuis longtemps en circulation, et
sont comme canonisés par les milieux libertariens et
libre-échangistes. Le 15 avril 2009, lors d’une des premières
grandes journées d’action nationales des tea partiers (le jour où les
américains doivent déclarer leurs impôts), un professeur
d’université prononce un discours à Washington, dans lequel il
évoque la mise en garde de Bastiat contre la tendance des gouvernants à
pratiquer la « spoliation légale ». Le même jour, en Broward County (Floride), un
blogueur raconte avoir vu un manifestant lors d’un « tea party »
portant une
pancarte étalant le même slogan (« spoliation légale »),
expression, rappelle-t-il utilement pour ses lecteurs, « utilisée par
Fréderic Bastiat dans son livre de 1849 La
loi pour parler des socialistes » (en réalité La Loi fut publiée pour la première fois en 1850).
Plus récemment, sur le site « meetup.com » (qui permet d’organiser en ligne des réunions réelles), un chapitre floridien du « 9-12 Project » (l’association fondée par le journaliste
conservateur Glenn Beck qui fait partie de la galaxie des tea partiers)
encourage les intéressés à venir discuter de « La loi de Frédéric
Bastiat », tout en expliquant que
« Bastiat […] fut un des plus éloquents champions du concept du
droit à la propriété et de libertés individuels émanant du droit naturel
(le même concept qui a servi de fondation à la
Constitution américaine) », que La loi est « une réfutation puissante du Manifeste communiste de Karl Marx » (bien que Bastiat ne cite aucunement ce dernier),
et que ce livre est « aussi pertinent aujourd’hui qu’il y a 160 ans ».
Comment expliquer ce « retour à
Bastiat » américain ? En premier lieu, il s’agit d’une sorte de
contrecoup au « retour à Keynes » que
l’on a vu à la suite de la crise financière de l’automne 2008, et
dont une conséquence politique évidente est le plan de relance adopté
peu après l’inauguration de Barack Obama. Pour certains
conservateurs, la crise est vécue comme une menace à l’encontre du
triomphe aussi bien politique qu’intellectuel du libéralisme et du
libre-échangisme depuis les années 1980. Elle est vue comme
une opportunité pour les partisans de l’intervention étatique de
se réaffirmer. C’est surtout le plan de relance, que les démocrates se
mettent à adopter aussitôt après l’inauguration d’Obama
le 20 janvier 2009, qui attire la foudre des conservateurs et
déclenche la mobilisation anti-gouvernementale qui deviendra le
mouvement « Tea Party ». Dès le 22 janvier,
l’Investor’s Business Daily (un journal national
spécialisant dans les questions économiques, généralement tendant à
droite) s’inquiète du fait que la célèbre prophétie de Bill Clinton
selon laquelle « l’ère du big government est révolue »
est en train de devenir désuète, en citant la définition que propose
Bastiat de l’État : « c’est la grande
fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux
dépens de tout le monde » (passage que les amateurs américains de
Bastiat citent avec une fréquence
particulière) [3].
Ensuite, ce que Bastiat permet de
dénoncer, ce n’est pas uniquement le principe même de l’intervention
étatique, mais le « solipsisme économique » sur
laquelle elle se repose. Pour Bastiat, l’étatisme est la
conséquence d’un problème épistémologique, voire phénoménologique : la
conviction que les seules conséquences importantes d’une
action sont celles qui sont accessibles à la vue. C’est la grande
idée de son essai sur Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ainsi, le Pittsburgh Tribune Review
(journal
régional, plutôt conservateur), commentant le plan de relance,
remarque que « l’administration d’Obama est en train d’offrir une leçon
préventive de l’incompréhension de principe Bastien
du visible et de l’invisible » [4],
citant l’exemple des « emplois verts » que le plan propose, mais dont
les coûts, selon le
journal, risquent à long termes d’être plus importants que les
effets stimulateurs, tout en n’étant pas immédiatement perceptibles.
La Vitre cassée
Dans la même lignée, beaucoup évoquent l’analyse que fait Bastiat du solipsisme de la « vitre cassée » (qui parait aussi dans Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas).
Bastiat raconte
l’anecdote suivante : le « terrible fils » du « bon bourgeois
Jacques Bonhomme » lui casse un carreau de vitre. Aussitôt, des
assistants au drame le consolent
ainsi : « À quelque chose malheur est bon. De tels accidents font
aller l’industrie. Il faut que tout le monde vive. Que deviendraient les
vitriers, si l’on ne cassait jamais de
vitres ? » Toutefois, ce constat se fonde uniquement sur ce qui
est visible, soit l’argent que M. Bonhomme verse au vitrier. Ce que l’on
ne voit pas, c’est que « s’il n’eût
pas eu de vitre à remplacer, il eût remplacé, par exemple, ses
souliers éculés ou mis un livre de plus dans sa bibliothèque ». La force
de cet argument réside avant tout dans la manière
dont Bastiat l’applique : il se trouve que ce que l’on voit est
décidément toujours de l’ordre de l’État ou de la puissance publique.
L’erreur distinctive de toute politique économique
ayant recours aux moyens de l’État est qu’elle privilégie les
effets visibles (les dépenses, l’impôt) en négligeant les effets
invisibles (le marché, l’initiative individuelle). Ainsi,
concernant les effets apparemment positifs des impôts, Bastiat
constate : « Vous comparez la nation à une terre desséchée et l’impôt à
une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous
demander aussi où sont les sources de cette pluie, et si ce n’est
pas précisément l’impôt qui pompe l’humidité du sol et le dessèche ».
Le « broken window fallacy » (l’erreur de la vitre cassée) a joué un rôle essentiel dans la réception américaine de Bastiat. Sur YouTube, on
trouve une vidéo
dans laquelle John Stossel, journaliste de télévision aux opinions
libertariennes, explique l’erreur des vitres cassées avec une
étonnante littéralité … La parabole de Bastiat peut même être utilisée à
des fins explicitement partisanes. Sur un site conservateur,
on trouve le commentaire
suivant : « Le plan de relance du président Obama a échoué parce
qu’il a ignoré l’erreur de la vitre cassée, comme le font tous les
projets gouvernementaux pour stimuler l’économie en
dépensant. Est évidente dans le plan d’Obama l’idée que le
gouvernement peut dépenser l’argent mieux et de manière plus efficace
que le secteur privé. Ce qu’Obama et les liberals [au
sens américain, c’est-à-dire « ceux de la gauche »] ne comprennent
pas, c’est que chaque dollar qu’ils dépensent doit venir de quelque
part […] En somme, tout dollar dépensé par le
gouvernement en est un que le secteur privé ne dépensera pas ».
L’auteur conclut (c’est la raison d’être de son site) que le meilleur
disciple actuel de Bastiat n’est autre que… Sarah
Palin, l’ancienne colistière de John McCain lors des dernières
élections présidentielles, ancien gouverneur de l’Alaska (de 2006 à
2009), et grande héroïne des tea partiers :
« Quelque part, Frédéric Bastiat est en train de sourire, tout
content qu’il est de savoir que sa philosophie de gouvernement limité
est en pleine forme grâce au gouverneur Sarah
Palin ».
Procès du « socialisme »
Mais la raison principale pour
l’engouement actuel pour Bastiat est à trouver dans sa manière
particulière de dénoncer le « socialisme ». Son utilité ne
réside pas seulement dans le fait qu’il critique le socialisme,
mais dans sa manière même de le définir. Selon Bastiat, l’homme, tout
occupé par sa nature à la conservation de son être, est
destiné à gagner sa vie de deux façons possibles : grâce à son
propre travail, ou grâce au travail d’autrui. Les hommes ont une
« disposition à vivre et à se développer, quand ils le
peuvent, aux dépens les uns des autres » [5].
Par conséquent, la loi et la politique peuvent s’organiser eux aussi
selon deux
principes différents : la défense de la liberté individuelle (et
donc de la propriété), ou la spoliation (c’est-à-dire, le fait de vivre
du travail d’autrui). Le premier est évidemment,
aux yeux de Bastiat, le régime le plus juste. Mais une fois que la
loi n’est plus que la simple organisation des droits individuels,
« chaque classe voudra faire la Loi, soit pour se
défendre contre la spoliation, soit pour l’organiser aussi à son
profit » [6]. La spoliation devient la norme. Le socialisme est la conséquence logique de cette tendance : il
est la spoliation décomplexée, la « spoliation légale ».
La rage des tea partiers contre Obama et le « big government »
est donc avant tout un cri de colère, un sursaut d’indignation contre
un État qui est, à leur vue, de plus en plus spoliateur. Dans une
tribune écrite pour la presse de l’église baptiste, au moment des
grandes manifestations du 15 avril 2009, Kelly Boggs
remarque : « L’impôt sur le revenu en Amérique est depuis longtemps un
exemple
de ce que l’économiste français Frédéric Bastiat surnommait la
‘spoliation légale.’ Selon Bastiat, la spoliation légale a lieu lorsque
le gouvernement prend, par la force, ce qu’un citoyen a
légitimement gagné pour le donner à un autre ». Il continue :
« Lorsqu’un simple citoyen pratique ce que décrit Bastiat, on appelle
cela le vol. Quand c’est le gouvernement qui
le fait, on l’appelle la redistribution des revenus ».
Ainsi, pour les militants de droite, Bastiat est devenu une sorte de père fondateur honoris causa. Le Tea Party de Boston
annonce la création d’un « caucus Bastiat » en expliquant que la
« philosophie » de
l’économiste français « ressemble à celui de Thomas Jefferson ».
D’autres le comparent à James Madison. Pour l’historien, de tels
rapprochements ne sont pas sans ironie : si ces
représentants du républicanisme américain que sont Jefferson et
Madison se méfièrent sans doute des tendances tyranniques de tout
pouvoir établi, leurs premières luttes politiques après la
promulgation de la constitution en 1789 furent contre Alexander
Hamilton et les « fédéralistes » – le parti des grands intérêts
financiers. Il n’empêche que les tea partiers voient le
fil directeur de l’histoire américaine comme étant une trahison
progressive des principes de l’individualisme et d’un gouvernement
minime. Un blogueur qui a pris le pseudonyme d’Andrew Mellon
(grande figure du libéralisme conservateur des années 1920),
écrivant pour le site conservateur « Big Government »,
constate : « Au fur et à mesure que notre pays vieillit, l’État
nous dépouille de nos droits au lieu de les garantir. Le
gouvernement s’élargit, alors que l’individu se rétrécit. Alors que la
loi était censée nous protéger contre la diminution de l’homme,
elle est plutôt utilisée comme moyen de le spolier ». Il poursuit
en citant La loi de Bastiat sur le socialisme comme la somme sur toute
spoliation légale.
La référence à l’économiste
français sert finalement, de manière assez paradoxale, à mettre en
évidence le caractère étranger (et donc dangereux) des démocrates
et autres « collectivistes ». Le bloggeur libertarien Clay Barham le confirme explicitement lorsqu’il écrit : « Alors que Bastiat disait [dans l’introduction de ses Harmonies économiques
] ‘Tous les intérêts légitimes sont harmoniques,’ les démocrates
américains contemporains
disent que les intérêts de la communauté sont plus importants que
les intérêts de l’individu. Ces deux approches s’opposent. L’un est
purement américain, bien que proclamé par un Français, et
l’autre est européen, ou du Vieux Monde, bien que proclamé par des
Américains ».
Ainsi, bien que ses disciples
américains le décrivent le plus souvent comme un « économiste », c’est
surtout en tant que moraliste que Bastiat exerce sa
puissance d’attraction. Il offre moins une démonstration
irréfutable des erreurs du « socialisme » et de l’intervention étatique
que des objections de principes, ayant au moins le
mérite d’une certaine lucidité. Comme le note l’historien du
libéralisme Lucien Jaume, « dans la rhétorique de Bastiat tout phénomène
économique ou social reçoit son doublet moral, voire
religieux : la marche du progrès est fatale mais l’homme est
libre, la concurrence est un fait indestructible, mais elle n’existe
qu’en ‘l’absence d’une autorité arbitraire comme juge des
échanges’, etc. C’est le passage constant de l’objectif au
subjectif, du descriptif au prescriptif qui fait l’originalité de
Bastiat … » [7].
Ironie du sort : c’est un auteur français, alors même que beaucoup
d’américains associent spontanément « France » et « socialisme », que la
droite
américaine évoque pour dénoncer l’immoralité des tendances
« socialisantes » de leur propre gouvernement.
Bastiat, repère intellectuel de la droite américaine
Source: par Michael C. BehrentNotes
[1] George H. Nash, The Conservative Intellectual Movement in America since 1945, New York, Basic Books, 1976, chap. 1.[2] Henry Hazlitt, Economics in one lesson, New York et Londres, Harper and Brothers, 1946, p. ix.
[3] « Where stimulus is not necessary », Investor’s Business Daily, le 22 janvier 2009.
[4] Colin McNickle, « America’s failure to foresee », Pittsburgh Tribune Review, le 1 février 2009.
[5] Frédéric Bastiat, « La loi », in Œuvres complètes de Frédéric Bastiat. Sophismes économiques, P. Paillottet et R. de Fontenay, éditeurs, Paris, Guillaumin, 1862-1864, p. 345-46.
[6] Ibidem, p. 352.
[7] Lucien Jaume, L’individu effacé, ou le paradoxe du libéralisme français, Paris, Fayard, 1997, p. 481.
c'est plus un phénomène psychologique qu'épistémologique. Comme bien des erreurs de "croyances". Que l'épistémologie peut rectifier certes, mais cela relève de la pédagogie. Merci Bastiat.
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