L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
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Sommaire:
A) La progression des chiffres du chômage en France - Jacques Sapir - sputniknews
C) Taux de chômage et chômeurs en France : le point en octobre 2015 - Justine Gay - JDN
D) En France, l'assurance chômage favoriserait l'emploi instable - Le Point.fr
E) Chômage de Wikiberal
A) La progression des chiffres du chômage en France
Les chiffres du chômage ont été très mauvais au mois d’août. Au delà des interrogations que l’on peut avoir sur les méthodes de calcul, cette évolution signe l’échec de la politique économique mise en œuvre par Manuel Valls sous la direction de François Hollande.
Chômeurs et « demandeurs d'emplois »
Il convient tout d'abord de savoir que les données présentées en France ne sont pas celles du « chômage » mais des « demandeurs d'emploi ». De ce point de vue, les données ne sont pas nécessairement cohérentes avec celles correspondantes au sens de l'OIT. Les données des demandeurs d'emplois sont des données administratives, et peuvent faire l'objet de corrections, en particulier quand le demandeur d'emploi ne remplit pas certaines des conditions pour se voir inscrit. Dans ce cas, il est rayé des listes et « disparaît », mais ne cesse pas pour autant d'exister comme « chômeur ».
C'est la catégorie « A » qui est constamment citée. C'est elle qui sert aux hommes politiques pour les discours sur le « chômage ». Elle inclut les demandeurs d'emploi, sans emplois, tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi. Cette catégorie a progressée de 2,9 millions en mai 2012, lors de l'élection de François Hollande à 3,57 millions en août 2015. C'est une catégorie importante mais pas nécessairement totalement représentative.
Il convient tout d'abord de savoir que les données présentées en France ne sont pas celles du « chômage » mais des « demandeurs d'emploi ». De ce point de vue, les données ne sont pas nécessairement cohérentes avec celles correspondantes au sens de l'OIT. Les données des demandeurs d'emplois sont des données administratives, et peuvent faire l'objet de corrections, en particulier quand le demandeur d'emploi ne remplit pas certaines des conditions pour se voir inscrit. Dans ce cas, il est rayé des listes et « disparaît », mais ne cesse pas pour autant d'exister comme « chômeur ».
C'est la catégorie « A » qui est constamment citée. C'est elle qui sert aux hommes politiques pour les discours sur le « chômage ». Elle inclut les demandeurs d'emploi, sans emplois, tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi. Cette catégorie a progressée de 2,9 millions en mai 2012, lors de l'élection de François Hollande à 3,57 millions en août 2015. C'est une catégorie importante mais pas nécessairement totalement représentative.
La catégorie « D » dans les calculs de la DARES en est très proche de la
catégorie « A » et devrait logiquement lui être associée. Elle couvre
toute personne déchargée de l'obligation de faire un « acte positif de recherche d'emploi »
dans le mois courant, quel qu'en soit la cause, mais sans emploi. Cette
définition correspond bien à la conception normale d'un « chômeur ».
Retenons donc la pertinence de la catégorie « A + D ». Par ailleurs, les
personnes qui sont en catégorie « B » ont un emploi à temps très
partiel qui leur a été imposé (- de 78h par mois) et souhaitent
travailler. Cela correspond aux chômeurs qui retrouvent un emploi pour
quelques jours, mais qui ne cessent pas d'être des chômeurs pour autant.
Ainsi, le chômage réel couvre en réalité les catégories A + B +
D, et l'on peut considérer que la catégorie B+D correspond à un chômage
masqué statistiquement. On passe donc pour ce nouvel agrégat de 3,74
millions en mai 2012 à 4,57 millions en août 2015, soit un million de
plus que la simple catégorie « A ». Si l'on ajoute les personnes radiées
des listes de Pôle emploi ou qui ne ce sont pas réinscrites, on peut
considérer qu'il y a aujourd'hui en France environ 5 millions de
chômeurs.
Les raisons du chômage
Les chiffres du chômage se dégradent en réalité depuis l'été 2011.
C'est sous l'effet des soi-disant « réformes Fillon », cette croissance
s'est arrêtée. Elle ne fut plus, en moyenne par trimestre, que de 0,15%
du 4ème trimestre 2011 au 2ème trimestre 2013 quand on peut
raisonnablement penser que l'influence des mesures prises par le dernier
gouvernement du quinquennat de Nicolas Sarkozy s'est estompée. Mais, la
politique économique impulsée par François Hollande, et mise en œuvre
tant par Ayrault que par Valls, s'est avérée tout aussi calamiteuse. Sur
les 8 trimestres qui séparent le 2ème trimestre de 2013 du 27me
trimestre de 2015, la croissance moyenne par trimestre n'est que de
0,11%, soit moins de 1% sur le total des 2 années écoulées.
C'est cette continuité entre la politique « Fillon-Sarkozy » et la
politique « Ayrault/Valls-Hollande », qui explique la forte croissance
du nombre des demandeurs d'emplois depuis l'été 2011.
On a pu croire récemment que la France était sortie au premier trimestre 2015 de cette situation de très faible croissance. Mais, en réalité, la croissance relativement élevée du 1er trimestre de cette année (+0,7%) apparaît bien plus comme un phénomène de « rattrapage », qui a pu être encouragé par:
(1) la chute du taux de change de l'euro face au dollar.
(2) Les faibles prix de l'énergie.
Pourtant, il faut constater que les effets positifs de ces deux facteurs semblent avoir cessé dès le 2ème trimestre de 2015 ce que montrent les facteurs de croissance du PIB.
Tableau 1
Contribution à la croissance du PIB (en points de croissance du PIB)
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Contribution de la consommation finale |
1,8
|
0,5
|
0,7
|
1,3
|
0,5
|
0,3
|
0,6
|
0,7
|
Contribution de la FBCF |
1,2
|
0,2
|
-2,1
|
0,5
|
0,5
|
0,1
|
-0,1
|
-0,3
|
Contribution du solde du commerce extérieur |
-0,8
|
-0,3
|
-0,3
|
-0,1
|
0,0
|
0,5
|
0,0
|
-0,5
|
Contribution de la variation des stocks |
0,2
|
-0,2
|
-1,1
|
0,3
|
1,1
|
-0,6
|
0,2
|
0,2
|
Total |
2,4
|
0,2
|
-2,9
|
2,0
|
2,1
|
0,2
|
0,7
|
0,2
|
Source : INSEE
On constate que si la contribution de la consommation finale fut, en
2013 et 2014, supérieure à ce qu'elle fut en 2011 et 2012, la
contribution l'investissement (la FBCF) est restée plus faible et la
contribution du solde du commerce extérieur aussi. En fait, seule la
variation des stocks vient compenser ces effets récessifs. En fait la
production industrielle, qui aurait dû être la plus favorablement
influencée par la baisse de l'Euro et la baisse des prix des
hydrocarbures, se contracte depuis le mois de mai.
Cela peut se comprendre pour les raisons suivantes:
(i) La baisse de l'euro face au dollar ne joue pas sur le commerce avec les partenaires de la zone euro ou les pays dont la monnaie est indexée sur l'Euro. Ces pays rassemblent environ 60% du commerce extérieur (et même 65% pour ce qui est des exportations).
(ii) Au sein de la zone euro, la France doit faire face à une concurrence accrue des pays réalisant une dévaluation interne comme l'Espagne, le Portugal, et dans une moindre mesure l'Italie.
(iii) Les sanctions prises par l'UE contre la Russie et les contre-sanctions prises en rétorsion par la Russie contre les pays de l'UE affectent sensiblement notre capacité à exporter sur l'un des marchés « hors-zone euro » les plus importants pour notre économie.
(iv) L'impact des prix des hydrocarbures est relativement faible en France en raison du poids restreint de ces hydrocarbures dans la balance énergétique.
Les chiffres du chômage d'août 2015 ne sont donc nullement une
surprise. Ils ne font que traduire les effets d'une politique économique
réellement catastrophique. Cette politique constituant cependant le
socle de la politique gouvernementale, il faut s'attendre à de nouvelles
dégradations dans les prochains mois.
Une nouvelle étude
évalue à 3,5 millions le nombre d'emplois menacés dans l’Union
européenne (jusqu’à 370.000 en France), si celle-ci accorde à la Chine
le statut d'économie de marché. Des pertes allant jusqu’à 2 % du PIB,
précise l'Economic Policy Institute
La Cour des comptes a rendu public, le 2 juillet 2015, un rapport
thématique consacré à Pôle emploi. Issu de la fusion en 2008 de l’ANPE
et des Assédic, Pôle emploi est le plus gros opérateur de l’État, avec
53 000 agents, plus d’un millier d’agences et de points relais, 32 Md€
d’allocations et d’aides versées et 5 Md€ de budget. Entre janvier 2009
et janvier 2015, le nombre de personnes inscrites sur ses listes est
passé de 3,9 millions à 6,2 millions, soit + 58 %. Pôle emploi se voit
confier des missions exigeantes et connaît des résultats contrastés,
avec des coûts croissants. Confronté au chômage de masse, il a redéfini
profondément sa stratégie en 2012, mais continue de connaître des
difficultés opérationnelles, en dépit de l’engagement de ses personnels.
Des résultats contrastés, des coûts croissants
En
ce qui concerne les demandeurs d’emploi, la loi attribue à Pôle emploi
deux rôles principaux : l’indemnisation et le placement.
Globalement,
l’indemnisation des demandeurs d’emploi est satisfaisante, malgré la
persistance de dossiers « papier », qui devraient être appelés à
disparaître, et d’une complexité de la règlementation, qui perdure.
En
matière de placement des demandeurs d’emploi, les résultats de Pôle
emploi sont plus difficiles à mesurer, car il n’existe pas d’indicateur
permettant d’identifier sa performance propre par rapport notamment à
l’intervention des autres acteurs sur le marché de l’emploi. Les données
disponibles relatives au chômage de longue durée et à la satisfaction
des offres d’emploi traduisent toutefois une évolution défavorable.
La
fusion de 2008 s’est accompagnée de coûts croissants, notamment du
point de vue salarial. Depuis lors, les coûts de Pôle emploi ont
augmenté et se sont rigidifiés, du fait du recrutement de conseillers en
CDI (+ 4 000 entre 2012 et 2014) pour faire face à la montée du
chômage.
Une mission d’intermédiaire entre offre et demande d’emploi qui n’est plus prioritaire
Pôle
emploi a redéfini profondément sa stratégie en 2012, avec l’accord de
l’État et de l’Unedic : son orientation majeure vise à différencier
davantage les services rendus par l’opérateur en fonction des profils
des demandeurs d’emploi et des entreprises. La Cour approuve pleinement
ce principe.
Toutefois, les conséquences que Pôle emploi a tirées
de cette réorientation stratégique modifient en profondeur son rôle
d’intermédiaire général entre l’offre et la demande d’emploi, alors même
que la loi n’a pas modifié la définition de ses missions. Pôle emploi a
ainsi renoncé à tout objectif global de collecte des offres d’emploi :
de ce fait, le nombre d’offres d’emploi collectées par l’opérateur est
en baisse depuis plusieurs années.
Par ailleurs, la répartition du
temps de travail des conseillers de Pôle emploi ne favorise pas
l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi. La part du temps
de travail consacré à l’entreprise est faible (12 % au total, avec
seulement 2 % pour la prospection et les visites d’entreprises) et
constitue en pratique une variable d’ajustement.
Ces évolutions
ont contribué à affaiblir le lien avec les entreprises et à fragiliser
l’expertise par Pôle emploi du marché du travail.
En outre, Pôle
emploi a défini depuis 2012 essentiellement trois modalités
d’accompagnement des demandeurs d’emploi : la modalité de « suivi »
concerne plus de 900 000 demandeurs considérés comme autonomes, pour
lesquels l’action de Pôle emploi se limite désormais à fournir des
outils numériques de recherche d’emploi ; l’accompagnement « guidé »,
qui s’applique à près de 1,5 million de demandeurs ; l’accompagnement «
renforcé », qui concerne un peu moins de 290 000 demandeurs d’emploi
ayant besoin d’être fortement accompagnés. Cette dernière modalité ne
rassemble qu’environ 10 % du total des demandeurs d’emploi faisant
l’objet d’un suivi interne, mais mobilise 20 % des conseillers
référents.
Des difficultés opérationnelles persistantes
La
différenciation des services rendus aux demandeurs d’emploi, qui se
situe pourtant au cœur de la stratégie de l’opérateur, est insuffisante.
Paradoxalement, l’accompagnement « renforcé » est celui qui présente la
plus faible proportion de demandeurs d’emploi de longue durée (au
chômage depuis plus d’un an). De surcroît, la fréquence des contacts
entre conseillers et demandeurs d’emploi diminue avec la durée du
chômage.
L’intensité de l’accompagnement individuel des demandeurs
d’emploi est en outre trop faible : 75 % des demandeurs d’emploi placés
en accompagnement « renforcé » n’ont bénéficié que de quatre contacts
ou moins en six mois avec leur conseiller, cette notion de contact
englobant au demeurant non seulement les entretiens, mais aussi les
échanges téléphoniques et les méls. 59 % des demandeurs d’emploi en «
suivi », 49 % en « guidé » et 33 % en « renforcé » ont au maximum un
contact tous les trois mois.
La Cour constate en outre que les
moyens humains sont dispersés. La part trop importante du temps de
travail des conseillers consacrée à des activités de gestion et de
management (22 %) aboutit à ce que la part consacrée à l’accompagnement
des demandeurs d’emploi, qui est pourtant une priorité, est en
définitive inférieure à 30 %. Le millier d’agences forme un réseau dont
la densité est peu propice à une mutualisation des effectifs.
L’absentéisme est élevé (près de 25 jours calendaires par an et par
agent).
Conclusion et recommandations
La
Cour partage l’objectif stratégique de mieux différencier les services
aux demandeurs d’emploi et aux entreprises en fonction de leurs besoins,
mais elle constate que les modalités de mise en œuvre pratique de cette
orientation risquent d’abaisser les exigences sur deux points :
- le rôle d’intermédiaire de Pôle emploi sur le marché du travail, élément fondamental de la définition du service public de l’emploi et de son efficacité ;
- le niveau d’efficience du service rendu par une réponse inappropriée à la montée du chômage, et notamment du chômage de longue durée.
La Cour formule trois orientations pour l’État, les partenaires
sociaux, Pôle emploi et l’Unedic, ainsi que 13 recommandations visant à
améliorer les services rendus aux employeurs et aux demandeurs d’emploi,
à optimiser la gestion et à assurer un pilotage plus efficace de Pôle
emploi.
Retrouver le rapport de juillet 2014 sur Le recours par Pôle emploi aux opérateurs privés pour l’accompagnement et le placement des demandeurs d’emploi
C) Taux de chômage et chômeurs en France : le point en octobre 2015
Le nombre de chômeurs augmente de 0,6% sur un mois fin août. Le taux de
chômage, lui, est stable sur trois mois, à 10% au 2e trimestre 2015 en
France métropolitaine.
Les chiffres du chômage d'août, les premiers depuis la nomination de
Myriam El Khomri au ministère du Travail sont tombés : le nombre de
demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité,
en France métropolitaine, est en hausse sur un mois, à 3 571 600 en
août 2015 (soit 20 000 inscrits de plus qu'en juillet). Un nouveau
record.
"Seule la tendance compte, relativise le ministère dans
un communiqué de presse accompagnant la diffusion des résultats : la
hausse d'août intervient après une baisse en juillet et une
stabilisation en juin. Nous avons mis en place des mesures d'ampleur de
soutien à l'activité (pacte de responsabilité et de solidarité, la loi
activité et croissance, loi dialogue social et emploi) dont les effets
se font sentir progressivement : les déclarations d'embauche et
l'intérim se redressent, même si elles sont encore insuffisantes pour
réduire le chômage."
Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A progresse de 4,6% (+156 600 chômeurs).
Au
total, fin août 2015, le nombre de demandeurs d'emploi de catégories A,
B, C s'établit à 5 420 900 en métropole (5 726 300 Dom compris). Ce
nombre est en hausse de 0,2% sur un mois (+8 400) et de 6,7% sur un an
(+340 200).
Les chômeurs en France
Les 50 ans sont ceux qui souffrent le plus de la hausse du chômage en août : leur nombre progresse de 1,4% sur un mois (+11 800 inscrits) et de 9.4% sur un an (+74 600), à 870 700 en août 2015. Les 25-49 ans sont eux aussi touchés par la progression du chômage, avec une augmentation de 0,4% du nombre de demandeurs d'emploi par rapport à juillet 2015 (+8 900 inscrits). Les moins de 25 ans sont les seuls à profiter d'une embellie : -0,2%, à 540 800 chômeurs. Sur un an, la tendance reste toutefois à la hausse, avec +0,4%.
En nombre absolu, ce sont les
hommes de 50 ans ou plus qui pâtissent le plus de la hausse du chômage
en août (6 000 demandeurs de plus qu'en juillet 2015). A l'inverse, les
femmes de moins de 25 ans enregistrent la plus forte baisse
(-500 personnes).
Les chômeurs en France, selon la catégorie
Toutes catégories confondues, la plus forte hausse est à mettre à
l'actif des demandeurs d'emplois de catégorie D, sans actes positifs de
recherche d'emploi (+3,6% par rapport à juillet).
Au total, fin août 2015, le nombre de chômeurs s'élève à 6 116 300 toutes catégories confondues en France métropolitaine.
Le chômage en France, selon la durée
Le nombre de
demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) au sens de l'Insee,
c'est-à-dire le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi depuis un an
ou plus, a explosé ces dernières années en France métropolitaine. Il a
bondi de 146% depuis juin 2008, pour passer la barre des 2,4 millions
d'inscrits en août 2015. Sur un an, il grimpe de 10,6%, soit 225 000
personnes supplémentaires (+0,5% sur un mois).
Le chômage de
longue durée s'est accentué avec la crise "car les entrées dans le
chômage ont augmenté tandis que les sorties bénéficient en priorité aux
chômeurs au chômage depuis peu", explique l'Insee. Les populations qui
ont le plus souffert de l'aggravation de ce phénomène entre 2008
et 2013 ? Les ouvriers, employés, jeunes, personnes sans diplôme,
parents isolés, habitants des zones urbaines sensibles et immigrés,
énumère l'Institut.
Le 9 février dernier, le ministre du
Travail a annoncé une série de mesures destinées à lutter contre le
chômage de longue durée. Parmi elles, la mise en place d'un droit, dès
mars 2015, à une "formation qualifiante gratuite" pour tous les
chômeurs ayant un projet de formation éligible au compte personnel de formation
(CPF). François Rebsamen a également annoncé la mise en place de deux
contrats de professionnalisation. L'un, baptisé "nouvelle carrière",
s'adressera aux demandeurs d'emploi bénéficiant d'une "longue expérience
professionnelle" et devant "adapter leurs compétences", ce dès le
premier semestre 2015. Le contrat "nouvelle chance" sera, lui, dédié aux
chômeurs très éloignés de l'emploi.
Les motifs du chômage en France
En France métropolitaine, les entrées sur les listes de Pôle emploi
en catégories A, B, C diminuent de 1,9% sur un mois, à 497 200 en
août 2015. 23,5% de ces inscriptions ont été causées par des fins de
contrat à durée déterminée. Les entrées pour fin de CDD
sont en hausse de 2,2% sur un mois, à 117 000 en août 2015 (-0,3% sur
un an). Les inscriptions pour licenciement économique, elles, augmentent
de 0,8% sur un mois, à 13 000 fin juillet (-2,3% sur un an). Les
premières entrées augmentent quant à elles de 2,2% par rapport à juin
(-0,9% sur un an).
A noter que la catégorie "Autres cas" regroupe les motifs suivants : fin d'activité non salariée, rupture conventionnelle de CDI, retour en France et fin de détention, entre autres.
Le taux de chômage en France
Les chiffres sont tombés au lendemain de l'annonce de la nomination
de Myriam El Khomri au ministère du Travail : au deuxième
trimestre 2015, le taux de chômage en France est stable sur un
trimestre, à 10% en métropole, soit 2,9 millions de personnes au chômage
(au sens du BIT). Sur un an, il est en hausse de 0,3 point. Outre-mer
compris, le taux de chômage atteint 10,3% de la population active. Un
taux, là aussi, stable par rapport au premier trimestre 2015 (0,2 point
sur un an).
La progression du taux de chômage des 50 ans et
plus (+0,6 point sur trois mois) pèse négativement sur l'évolution du
taux de chômage au deuxième trimestre. Dans les autres catégories d'âge,
le taux de chômage est en baisse (-0,2 point pour les 25-49 ans et
-0,6 point pour les moins de 25 ans).
Malgré la baisse, les
moins de 25 ans restent de loin les premières victimes du chômage, avec
un taux à 23,4% en au deuxième trimestre 2015 (24,2 Dom inclus). Le taux
de chômage chez les 50 ans et plus, lui, s'établit à 7% (7,2% dans la
France entière). Celui des 25-49 ans atteint 9,3% (9,7%).
Pour
le onzième trimestre d'affilée, les femmes affichent un taux de chômage
inférieur à celui des hommes, à 9,4% contre 10,5% pour leurs congénères
masculins.
Le taux de chômage par département
Au 1er trimestre 2015, les trois départements français qui affichent le plus fort taux de chômage sont les Pyrénées Orientales (15,5%), l'Hérault (15,5%) et le Gard (14,3%). Dans le premier, le taux de chômage est stable sur trois mois et progresse de 0,7 point sur un an. A l'inverse, les départements aux taux de chômage les plus bas restent la Lozère (6,3%), le Cantal (6,4%) et la Mayenne (6,9%). Ces territoires enregistrent des taux de chômage inférieurs à la moyenne nationale, qui s'établit à 10% en France métropolitaine au 1er trimestre 2015. A noter toutefois que, dans deux de ces trois zones (la Lozère et la Mayenne), le taux de chômage a augmenté entre le 1er trimestre 2014 et le 1er trimestre 2015 (+0,5 point dans le premier et +0,2 point dans le second). Il a, en revanche, légèrement reculé dans le Cantal sur la période (-0,1 point).
Le nombre de chômeurs par département
En
août 2015, le Nord, Paris et les Bouches-du-Rhône restent les trois
départements qui comptent le plus de demandeurs d'emploi de catégorie A.
Département | Nombre de chômeurs | Département | Nombre de chômeurs | ||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Source : Dares et Pôle emploi | |||||||||||||||
Ain | 27 600 | Indre-et-Loire | 31 400 | ||||||||||||
Aisne | 37 700 | Isère | 64 100 | ||||||||||||
Allier | 18 300 | Jura | 11 000 | ||||||||||||
Alpes-de-Haute-Provence | 9 500 | Landes | 18 700 | ||||||||||||
Alpes-Maritimes | 66 800 | Loire | 41 700 | ||||||||||||
Ardèche | 17 400 | Loire-Atlantique | 70 500 | ||||||||||||
Ardennes | 17 900 | Loiret | 37 600 | ||||||||||||
Ariège | 9 500 | Loir-et-Cher | 15 900 | ||||||||||||
Aube | 20 900 | Lot | 7 900 | ||||||||||||
Aude | 24 500 | Lot-et-Garonne | 17 400 | ||||||||||||
Aveyron | 10 900 | Lozère | 2 400 | ||||||||||||
Bas-Rhin | 59 000 | Maine-et-Loire | 44 300 | ||||||||||||
Bouches-du-Rhône | 136 600 | Manche | 21 300 | ||||||||||||
Calvados | 36 300 | Marne | 32 400 | ||||||||||||
Cantal | 4 900 | Mayenne | 12 000 | ||||||||||||
Charente | 19 400 | Meurthe-et-Moselle | 40 400 | ||||||||||||
Charente-Maritime | 33 600 | Meuse | 9 900 | ||||||||||||
Cher | 16 800 | Morbihan | 36 000 | ||||||||||||
Corrèze | 10 700 | Moselle | 61 200 | ||||||||||||
Corse du sud | 6 400 | Nièvre | 9 600 | ||||||||||||
Côte-d'Armor | 28 000 | Nord | 181 700 | ||||||||||||
Côte-d'Or | 26 400 | Oise | 45 800 | ||||||||||||
Creuse | 5 600 | Orne | 13 700 | ||||||||||||
Deux-Sèvres | 16 200 | Paris | 146 800 | ||||||||||||
Dordogne | 21 100 | Pas-de-Calais | 93 200 | ||||||||||||
Doubs | 28 800 | Puy-de-Dôme | 32 500 | ||||||||||||
Drôme | 31 100 | Pyrénées-Atlantiques | 31 000 | ||||||||||||
Essonne | 60 900 | Pyrénées-Orientales | 32 300 | ||||||||||||
Eure | 33 500 | Rhône | 105 100 | ||||||||||||
Eure-et-Loir | 23 000 | Saone-et-Loire | 26 500 | ||||||||||||
Finistère | 43 900 | Sarthe | 31 000 | ||||||||||||
Gard | 51 300 | Savoie | 20 800 | ||||||||||||
Gers | 8 400 | Seine-et-Marne | 69 200 | ||||||||||||
Gironde | 94 000 | Seine-Maritime | 75 900 | ||||||||||||
Haute-Corse | 8 300 | Seine-Saint-Denis | 124 800 | ||||||||||||
Haute-Garonne | 86 600 | Somme | 34 600 | ||||||||||||
Haute-Loire | 10 300 | Tarn | 22 000 | ||||||||||||
Haute-Marne | 9 200 | Tarn-et-Garonne | 15 100 | ||||||||||||
Haute-Pyrénées | 13 200 | Territoire de Belfort | 9 000 | ||||||||||||
Hautes-Alpes | 6 800 | Val-de-Marne | 79 600 | ||||||||||||
Haute-Saône | 12 200 | Val-d'Oise | 75 300 | ||||||||||||
Haute-Savoie | 38 500 | Var | 58 400 | ||||||||||||
Haute-Vienne | 19 100 | Vaucluse | 38 900 | ||||||||||||
Haut-Rhin | 42 500 | Vendée | 28 900 | ||||||||||||
Hauts-de-Seine | 86 900 | Vienne | 19 000 | ||||||||||||
Hérault | 81 300 | Vosges | 22 500 | ||||||||||||
Ille-et-Villaine | 49 300 | Yonne | 17 500 | ||||||||||||
Indre | 11 000 | Yvelines | 68 000 |
En
août 2015, c'est en Vendée que le nombre de chômeurs de catégorie A a
le plus progressé sur un mois (+12% par rapport à juillet 2015). A
l'inverse, le Tarn-et-Garonne enregistre la plus forte baisse du nombre
de demandeurs d'emploi : -1,3% entre juillet et août 2015.
C'est
dans le Nord que les chômeurs de catégorie A sont les plus nombreux :
ils sont 181 700 en août 2015, soit 8 200 de plus qu'un mois auparavant
(+4,7%). Deuxième département dans lequel le nombre de demandeurs
d'emploi sans aucune activité est le plus élevé, Paris, où le nombre
d'inscrits augmente, là aussi, par rapport à juillet 2015 (+9,8%), à
146 800 personnes, soit 13 100 chômeurs de plus. Les Bouches-du-Rhône
restent sur la troisième marche de ce sombre podium, avec
136 600 inscrits recensés fin août (+5,6% sur un mois).
Le
Cantal, la Creuse et la Lozère restent les territoires qui
comptabilisent le moins de chômeurs. Sur un mois, leur nombre est en
hausse de 6,5% dans le premier, de 5,7% dans le deuxième et de 9,1% dans
le dernier. A noter que les données départementales sont brutes. Les
chiffres nationaux, cités plus haut, eux, sont corrigés des variations
saisonnières et des jours ouvrables.
Le chômage sous les différents présidents de la République
Des trois derniers présidents à avoir dirigé la France, c'est
Nicolas Sarkozy qui affiche les meilleurs résultats en termes d'emploi.
En mars 2008, le taux de chômage en France métropolitaine est à son plus
bas depuis janvier 1996, à 6,8%, et même depuis juin 1983. C'est
3,2 points de moins qu'au deuxième trimestre 2015. Le plus faible nombre
de chômeurs de catégorie A depuis 1996 a lui aussi été enregistré sous
le prédécesseur de François Hollande, en février 2008, à 1 983 500 dans
la métropole, soit 80% de moins qu'en août 2015.
Bon à savoir
Le nombre de chômeurs en France sont les demandeurs d'emploi
de catégorie A inscrits à Pôle Emploi, c'est-à-dire les personnes sans
emploi "tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi" et
donc non les chômeurs de longue durée. Les données présentées concernent les demandeurs d'emploi inscrits en fin de mois à Pôle emploi, l'organisme en charge de la lutte contre le chômage.
La notion de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi est donc
différente de celle de chômeurs au sens du Bureau international du
travail (BIT). Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler
(15 ans ou plus) qui n'a pas travaillé, ne serait-ce qu'une heure, au
cours de la semaine de référence, qui est disponible pour une embauche dans les 15 jours et qui a cherché activement un emploi
dans le mois précédent ou en a trouvé un qui commence dans les trois
mois. De la classification des demandeurs d'emploi dépend également tout
un système d'aide, de droits, d'allocations et même de formation.
Le taux de chômage est un bon indicateur de la santé économique
d'un pays. De manière générale, le taux de chômage correspond à la part
de la population active qui est au chômage. Sont répertoriées dans la population active les personnes qui occupent effectivement un emploi, y compris celles qui travaillent à temps partiel, et celles qui sont en recherche active d'emploi.
Il ne suffit donc pas d'être en âge de travailler pour être
comptabilisé dans la population active. La définition du taux de chômage
peut varier d'un pays à l'autre, en fonction des critères retenus par
les instituts nationaux de statistique.
Ce taux de chômage
est calculé par l'Insee selon les normes du Bureau international du
travail (BIT) selon lesquelles un chômeur est une personne de plus de
15 ans qui remplit trois critères. D'abord, elle n'a pas travaillé du
tout au cours de la semaine de référence. Ensuite, elle est disponible
pour travailler dans les deux semaines. Enfin, elle a recherché
activement un travail dans les trois dernier mois ou en commence un dans
moins de trois mois.
Tous les indicateurs économiques
Justine Gay
D) En France, l'assurance chômage favoriserait l'emploi instable
Selon le Conseil d'analyse économique, "les contrats de très courte durée ont fortement augmenté depuis le début des années 2000"
En France,
l'assurance chômage "favorise le développement des emplois instables",
selon une note qui sera publiée mercredi par le Conseil d'analyse
économique (CAE), organisme d'expertise placé auprès de Matignon, qui
propose notamment un système de bonus-malus pour faire payer les
entreprises qui coûtent cher au régime. Les deux auteurs, les
économistes Pierre Cahuc et Corinne Prost, partent du constat que les embauches "sur les contrats de très courte durée
ont fortement augmenté depuis le début des années 2000" : + 146 % en 14
ans pour les CDD de moins d'un mois. Pour Pierre Cahuc, interrogé par
l'Agence France-Presse,
"cette explosion est vraisemblablement très liée aux règles
d'indemnisation chômage". "Deux caractéristiques de l'assurance chômage
favorisent le développement des emplois instables", selon la note.
La première : "Le dispositif d'activité réduite, qui permet de cumuler revenu d'activité et allocation chômage", pour que les chômeurs n'aient pas de perte de revenu lorsqu'ils reprennent des contrats courts. 1,2 million d'allocataires par mois en bénéficiaient en 2013, contre 470 000 en 1995. Mais, selon l'étude, le mécanisme est mal calibré : pour un même salaire mensuel, un salarié bénéficie d'une allocation deux fois supérieure s'il travaille à temps plein pendant quinze jours que s'il travaille à mi-temps pendant tout le mois. "Le système incite à reprendre des activités fractionnées pour allonger indéfiniment la durée d'indemnisation, pas à sortir plus vite du chômage", estime Pierre Cahuc.
La note pointe du doigt un deuxième défaut : "Les entreprises ne sont pas incitées à prendre en compte le coût qu'elles font peser sur les comptes de l'assurance chômage lorsqu'elles ont fréquemment recours aux contrats très courts." "Une partie croissante d'entreprises s'appuient sur l'assurance chômage pour donner des compléments de salaire aux salariés lorsqu'ils ne sont pas dans l'entreprise, sachant qu'ils sont réembauchés systématiquement", explique Pierre Cahuc. Quelque 70 % des embauches de CDD sont des réembauches dans la même entreprise. Cette situation est "coûteuse pour l'assurance chômage", dénoncent les auteurs, qui prônent "une modulation des cotisations employeurs via un véritable système de bonus-malus". Les entreprises génératrices d'emplois instables compenseraient ainsi une partie de leur coût pour le régime.
Un système de surtaxation des CDD courts existe déjà depuis 2013, mais il est embryonnaire. Le bonus-malus s'appliquerait aussi aux secteurs bénéficiant de régimes spécifiques d'indemnisation - spectacle, intérim, travail à domicile, etc. -, qu'il ferait tendre vers "l'équilibre" financier. L'assurance chômage perd environ 4 milliards d'euros par an. Sa dette devrait atteindre 25,9 milliards d'euros en fin d'année. Les partenaires sociaux doivent renégocier les règles début 2016, mais l'annulation lundi de l'actuelle convention par le Conseil d'État pourrait les obliger à accélérer le mouvement.
E) Chômage de WikiberalLa première : "Le dispositif d'activité réduite, qui permet de cumuler revenu d'activité et allocation chômage", pour que les chômeurs n'aient pas de perte de revenu lorsqu'ils reprennent des contrats courts. 1,2 million d'allocataires par mois en bénéficiaient en 2013, contre 470 000 en 1995. Mais, selon l'étude, le mécanisme est mal calibré : pour un même salaire mensuel, un salarié bénéficie d'une allocation deux fois supérieure s'il travaille à temps plein pendant quinze jours que s'il travaille à mi-temps pendant tout le mois. "Le système incite à reprendre des activités fractionnées pour allonger indéfiniment la durée d'indemnisation, pas à sortir plus vite du chômage", estime Pierre Cahuc.
Un système de surtaxation
Les auteurs préconisent de rendre les allocations "moins généreuses pour les contrats courts" en changeant de mode de calcul. Celui-ci ne se baserait plus sur le "salaire journalier moyen" des périodes travaillées, mais sur le "revenu moyen mensuel", ce qui reviendrait à prendre en compte les périodes chômées. En complément, ils recommandent de "rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur".La note pointe du doigt un deuxième défaut : "Les entreprises ne sont pas incitées à prendre en compte le coût qu'elles font peser sur les comptes de l'assurance chômage lorsqu'elles ont fréquemment recours aux contrats très courts." "Une partie croissante d'entreprises s'appuient sur l'assurance chômage pour donner des compléments de salaire aux salariés lorsqu'ils ne sont pas dans l'entreprise, sachant qu'ils sont réembauchés systématiquement", explique Pierre Cahuc. Quelque 70 % des embauches de CDD sont des réembauches dans la même entreprise. Cette situation est "coûteuse pour l'assurance chômage", dénoncent les auteurs, qui prônent "une modulation des cotisations employeurs via un véritable système de bonus-malus". Les entreprises génératrices d'emplois instables compenseraient ainsi une partie de leur coût pour le régime.
Un système de surtaxation des CDD courts existe déjà depuis 2013, mais il est embryonnaire. Le bonus-malus s'appliquerait aussi aux secteurs bénéficiant de régimes spécifiques d'indemnisation - spectacle, intérim, travail à domicile, etc. -, qu'il ferait tendre vers "l'équilibre" financier. L'assurance chômage perd environ 4 milliards d'euros par an. Sa dette devrait atteindre 25,9 milliards d'euros en fin d'année. Les partenaires sociaux doivent renégocier les règles début 2016, mais l'annulation lundi de l'actuelle convention par le Conseil d'État pourrait les obliger à accélérer le mouvement.
Le chômage désigne la situation du chômeur, personne "active" (valide et en âge de travailler) recherchant un emploi sans succès.
Le chômage est un des modes de régulation du capitalisme, au même titre que la faillite. Dans un cadre libéral, les entreprises
performantes embauchent, celles qui ont des difficultés débauchent. Et,
globalement, l'économie s'adapte à la réalité sociale, régie par la demande. Dans une économie administrée,
sans faillite et officiellement sans chômage, la même régulation
s'opère par du travail inutile (au détriment des employés) et des
gaspillages importants (au détriment du consommateur).
L'existence du chômage induit l'existence de la Politique de l'emploi.
Les causes du chômage sont nombreuses :
- chômage naturel ou frictionnel (transition courte entre deux emplois),
- chômage saisonnier (dû aux variations saisonnières d'activité),
- chômage conjoncturel (faible offre d'emplois temporaire),
- chômage structurel (inadéquation entre l'offre et la demande de travail, problème de qualification),
- chômage technique (l'employeur ne peut provisoirement pas faire travailler ses employés pour des raisons imprévues (inondation, coupure d'électricité etc) ; le contrat n'est alors pas rompu).
- chômage technologique provoquée par le progrès technique, idée combattue par Alfred Sauvy dans sa théorie du déversement.
L’État crée le chômage
Le chômage que les libéraux condamnent est le chômage institutionnel, qui a des causes politiques :
- salaire minimum qui joue comme une barrière à l'emploi ;
- cotisations de protection sociale trop élevées (dues aux monopoles sociaux imposés par l’État) qui renchérissent les coûts salariaux (voir par exemple l'article structure du salaire en France) ;
- règlementation trop rigide (Code du travail) qui, en voulant prévenir les licenciements, freine en fait les embauches ;
- mesures d'assistanat qui n'encouragent pas celui qui en bénéficie à occuper un emploi « mal payé » ;
- impôt sur la fortune qui fait fuir les entrepreneurs.
En 2010, Christopher Pissarides, Peter Diamond et Dale Mortensen obtiennent le Prix Nobel d'économie, pour avoir démontré que « plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche [d'emploi] est longue ». Le modèle permet par exemple de comprendre pourquoi un grand nombre de personnes se trouvent sans emploi alors qu'il existe dans le même temps un nombre important d'offres non satisfaites.
Erreur courante
- « Ce sont les entreprises qui créent le chômage en licenciant. »
Une embauche est un échange
qui profite aussi bien à l'entreprise qu'au salarié. De la même façon
qu'un salarié n'est pas tenu de rester à vie dans la même entreprise,
les entreprises n'ont aucune obligation d'embaucher ni de garder
indéfiniment des salariés : le droit au travail cher aux socialistes du XIXe siècle est un faux droit.
Le progrès technique et économique entraîne des destructions
d'emplois et des créations de nouveaux emplois. Le problème
(particulièrement en France) est que la création de nouveaux emplois est rendue difficile par l'interventionnisme étatique et les règlementations sur le travail.
L'exemple de la Suisse
La Suisse a toujours connu des taux de chômage très bas. Les causes qui expliquent cet état de fait sont les suivantes[1]:
- importance de la formation professionnelle ;
- liberté d'embauche et de licenciement ;
- faibles charges sociales et absence de salaire minimum.
Recherche d'emploi et chômage volontaire
Dans l'analyse la plus récente du chômage, on s'aperçoit qu'une
partie des chômeurs se sont mis volontairement dans cette situation, ou
acceptent d'y rester pour une durée plus ou moins longue. Cette
situation est liée à un désir de rechercher, dans les meilleures
conditions, le plus d'informations possibles sur les emplois offerts.
C'est ainsi que des travailleurs, estimant incomplète leur vision du
marché du travail, vont refuser des emplois jugés inintéressants, voire
abandonner leur emploi s'ils en ont un, préférant procéder librement à
une recherche d'informations complémentaires. Dans ce cas, le
travailleur préfère rechercher d'abord l'ensemble des opportunités, en
effectuant un calcul de type coût/avantage, le coût (absence d'emploi)
étant supposé inférieur à l'avantage (trouver un meilleur emploi). En ce
sens, des indemnités élevées de chômage diminuent le coût pour le
travailleur et donc augmentent cette forme volontaire de chômage.
La théorie keynésienne, qui prétend que le laissez-faire ne permet pas d'éliminer le chômage involontaire, est donc fausse :
« Keynes n'a consacré que quelques pages à cette proposition. Ses arguments achoppent tant au plan empirique qu'au plan théorique. Sans intervention du gouvernement, les salaires s'adaptent de façon à fluidifier le marché de l'emploi. Dans le monde réel, le « chômage involontaire » existe bien, mais la cause en est les distorsions dues au gouvernement, aux syndicats et aux banques centrales. »
— Robert P. Murphy, The Critical Flaw in Keynes's System [lire en ligne] (en)
Citations
-
« Si vous payez les gens quand ils ne travaillent pas et que vous les forcez à payer des impôts quand ils travaillent, ne vous étonnez pas d'avoir des chômeurs ! »
— Milton Friedman
-
« Le chômage contemporain est un chômage de file d'attente résultat d'une intervention ou d'un ensemble d'interventions publiques antérieures cherchant à protéger un secteur de la compétition sur le marché du travail. Ce secteur protégé engendre un effet pervers : un chômage qui entraîne la montée de l'exclusion et de la pauvreté. Pour corriger cet effet pervers, des règlementations spécifiques destinées à réduire la pauvreté sont prises. Ces règlementations spécifiques non seulement sont souvent inefficaces mais dans certains cas, contribuent à accentuer le phénomène combattu. À nouveau pour corriger cet effet pervers non anticipé, de nouvelles mesures d'aides et de règlementations sont introduites qui elles mêmes engendrent des effets pervers ainsi de suite. »
— Bertrand Lemennicier
-
« Croyez-vous vraiment que l'on peut créer des emplois en punissant systématiquement tous ceux qui sont susceptibles d'en créer ? Croyez-vous vraiment qu'on peut retrouver une croissance forte et durable en empêchant l'accumulation de capital, en incitant les meilleurs à partir à l'étranger, en détruisant les incitations productives et en récompensant la paresse, les combines et les menaces ? »
— Pascal Salin
-
« Dans un marché du travail libre, les salaires tendent à s'élever à un niveau à partir duquel tous les employeurs prêts à payer à ce tarif pourront trouver tous les travailleurs dont ils ont besoin, et tous les travailleurs prêts à travailler à ce niveau de salaire pourront trouver un emploi. La tendance qui prévaut sur un tel marché est celle du plein emploi. »
— Ludwig von Mises
-
« Le gouvernement ne peut créer des emplois par la dépense. En utilisant des fonds qui proviennent de la taxation ou de l'emprunt public, il supprime d'un côté autant d'emplois qu'il en crée de l'autre. »
— Ludwig von Mises, Planned Chaos
« La demande de travail (l’offre d’emploi) émane de l’entreprise. Elle est la seule à créer des emplois marchands, rémunérés par des ventes. Le reste (à commencer par l’administration) fonctionne par transferts et la création d’emplois publics (ce que l’on voit) est compensée par la perte d’emplois privés à cause des impôts (ce que l’on ne voit pas). Seules les entreprises libres suscitent une création nette d’emplois. Par conséquent, il faut les libérer des carcans fiscaux, sociaux, administratifs, réglementaires qui les paralysent. Chômage ? Non, on n’a pas tout essayé : on a « oublié » d’essayer la liberté. »
— Jean-Yves Naudet
Il ne faut pas seulement simplifier le code du travail en éliminant tout le fatras dantesque.
RépondreSupprimerIl faut supprimer le monopole des syndicats et permettre ainsi la démocratie dans l'entreprise.
Cela évitera la casse de Continental hier, d'Air France demain.