L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
« Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. » - Périclès
Alors que la France se définit fièrement comme la patrie des Droits
de l’Homme, nos droits individuels sont insidieusement bafoués. Nous
vivons hélas dans un Etat qui possède deux visages, sort de fusion du
"nanny state" et de "big brother". D’un coté l’Etat nounou, faussement
rassurant, se charge de notre bien-être. De l'autre, une ferme prise en
main de nos comportements cherche à en éradiquer les comportements jugés
à risque. Les lois restreignant la liberté d’expression se multiplient.
La culture du flicage et de la répression se généralise « pour notre
bien à tous », dans un prétendu « intérêt général ».
Grâce à ses efforts et à l'utilisation de sa raison, l'homme peut
progresser indéfiniment vers la recherche du bonheur lorsqu’il est libre
de ses actions et qu'il en assume les conséquences. S'il jouit de la
liberté, l'homme peut créer, inventer de nouvelles voies, s’associer
avec autrui. S'il en assume les conséquences, il peut tirer parti de ses
erreurs pour progresser. Nous aimons la liberté et avons pour objectif
essentiel le passage d’une « société de contrôle » à une véritable «
société de responsabilité ».
Nous combattons la plupart des atteintes à nos libertés, car
l’arbitraire permet souvent d’étendre des mesures utiles au-delà du
nécessaire et de servir certains intérêts moins nobles que leur objet
initial.
Parti Libéral Démocrate France
Sommaire:
a) GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : La surveillance des communications électroniques internationales de retour à l'Assemblée - silicon - Ariane Beky
b) Souveraineté numérique
et prospérité économique
dans un monde transformé - Rapporteur : Jacques MARCEAU, membre du conseil scientifique de l'Institut de la Souveraineté
Numérique - Fondation Concorde - M. Rousseau
c) France: la presse judiciaire attaque la nouvelle loi sur le renseignement + Rappel faits 2015 - sputniknews.com
d) Données personnelles: l'Europe pourrait durcir le ton - Valérie Smakhtina - sputniknews.com
e) Divers liens sur ce thème de l'Université Liberté - Alain Genestine
a) GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : La surveillance des communications électroniques internationales de retour à l'Assemblée
Pour combler le volet censuré de la loi sur le renseignement, la proposition de loi sur la
surveillance des communications électroniques internationales est examinée à l’Assemblée
nationale. Après la censure partielle de la très contestée loi sur le renseignement, qui a été
validée dans sa quasi-totalité par le Conseil Constitutionnel le 23 juillet dernier, la
surveillance des communications internationales refait surface sous la forme d’une proposition
de loi. En laissant au parlement le soin de présenter un texte rustine, le gouvernement agit à
distance (ni projet de loi, ni étude d’impact) pour autoriser et encadrer la surveillance
massive. Ce jeudi 1er octobre 2015 à l’Assemblée nationale, l’examen en séance publique du
texte a débuté.
Compléter la loi sur le renseignement
La procédure est accélérée... Le texte relatif aux mesures de surveillance des communications
électroniques internationales est présenté par les députés SRC Patricia Adam et Philippe
Nauche de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée. Ce
texte prévoit la création d’un « cadre spécifique » à la surveillance des communications
internationales (soit l’émission ou la réception d’une communication depuis l’étranger). Pour
ses promoteurs, les services de renseignement français doivent pouvoir assurer, dans un cadre
légal, cette surveillance « aux fins de défense et de promotion des intérêts fondamentaux de la
Nation ». Les « correspondances » (contenus) et les « données de connexion » (métadonnées)
sont incluses dans la proposition. Par ailleurs, à la différence des interceptions de sécurité, les
autorisations de surveillance délivrées par le Premier ministre « ou l’un de ses délégués », ne
seront pas soumises à l’avis préalable de la Commission nationale de contrôle des techniques
de renseignement (CNCTR). De plus, l’article 1er du texte, qui modifie le chapitre IV du titre
V du livre VIII du code de la sécurité intérieure, « autorise l’exploitation non-individualisée
des données de connexion interceptées ». La Commission de la défense a repoussé, mercredi
30 septembre, tous les amendements proposés par les députés Les Républicains Laure de La Raudière et Lionel Tardy et par l’écologiste Sergio Coronado (avec d’autres parlementaires).
Seuls les amendements de forme ont été conservés.
Prévoir des exceptions... limitées
Amnesty International condamne un texte aux « motifs vastes et peu précis » qui « légalise la
surveillance de masse », sans voie de recours. La surveillance à grande échelle, déjà présente
dans la loi renseignement du 24 juillet 2015, ne viserait plus seulement l’antiterrorisme mais
pourrait « être justifiée pour l’ensemble des finalités mentionnées à l’article 811-3 de la Code
de la sécurité intérieure, y compris la défense et la promotion des intérêts majeurs de
politique étrangère, économique et scientifique». Une organisation, une entreprise ou un
particulier qui communiquerait en France avec l’étranger ou recevrait une communication
émise depuis l’international, pourrait donc tomber sous le coup de cette loi. Seuls les
parlementaires, les magistrats, les avocats ou les journalistes qui exercent en France,
pourraient théoriquement bénéficier d’une forme de protection... Dans une tribune, des
organisations citoyennes font le même constat. Elles jugent, par ailleurs, que « la période
prévue pour la conservation des données est clairement injustifiée, excessive (un an pour le
contenu, six ans pour les métadonnées et huit ans pour les communications chiffrées) et en
contradiction avec les principes posés par la Cour de justice de l’Union européenne dans son
arrêt du 8 avril 2014. » Un point de vue partagé par l’association de défense des droits et
libertés La Quadrature du Net. L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN), dont elle
fait partie, appelle les élus à rejeter la proposition de loi et le gouvernement à ouvrir un débat
public sur la surveillance internationale.
Ariane Beky
b) Souveraineté numérique
et prospérité économique
dans un monde transformé
Introduction
400 ans, c’est le temps requis par le livre pour atteindre le nombre clé de 50 millions d’utilisateurs. La radio,
elle, a mis 38 ans, la télévision, 13, l’Internet, 5, Facebook, seulement 2 années. En matière technologique,
rien n’est plus constant que le changement. Impossible, aujourd’hui, d’appréhender l’évolution du progrès
technique sur une base cyclique. Impossible, aujourd’hui, de prédire ce que sera le produit de cette
nouvelle dynamique.
Des téléviseurs Samsung connectés qui enregistreront, une fois allumés, l'ensemble de vos conversations avant de les envoyer à une tierce entreprise1 ; un iCloud empli de failles permettant à des hackers mal intentionnés de diffuser des clichés privés, sont autant de petits exemples concrets, prémisses de grands bouleversements par la remise en cause des valeurs de propriétés et de libertés individuelles.
Face à cette e-révolution, les acteurs du paysage politique sont désemparés et n’arrivent plus, ni à en identifier les véritables enjeux, ni à proposer les mesures qui feront que notre pays pourra continuer de prétendre à l’indépendance et à la prospérité dans un monde où toutes les cartes sont rebattues.
La notion de souveraineté2 est chaque jour davantage soumise au développement croissant de nouveaux impérialismes tels que ceux des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et plus récemment des NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, et Uber) qui surfent sur le retard des règles et des normes en vigueur dans les différents pays du monde, peu adaptées à la mondialisation ultra rapide des activités économiques générées par le développement exponentiel de l’Internet.
De surcroît, les modèles économiques innovants de ces grandes plateformes se nourrissent de l’ensemble des données publiques et personnelles de leurs usagers pour offrir toujours plus de services « gratuits » ou à des prix quasiment impossibles à concurrencer pour des acteurs économiques « traditionnels ». Des modèles qui leur permettent enfin de s’exonérer de presque toute contribution fiscale dans les pays dans lesquels ils opèrent.
Ces géants, tous américains, bénéficient depuis toujours du soutien des Etats-Unis, soutien réaffirmé dernièrement par le président Barack Obama : « Nous possédons l’Internet. Nous l’avons créé, développé et perfectionné à un niveau qui fait qu’ils [les pays Européens] ne peuvent pas nous concurrencer »3. Un soutien qui confine parfois à la complicité comme Edward Snowden a pu en faire la démonstration dans plusieurs de ses révélations.
Selon Bernard Benhamou4, secrétaire général de l’Institut de la Souveraineté Numérique, depuis l’affaire Snowden, il est, désormais, inscrit dans la conscience partagée que :
Des téléviseurs Samsung connectés qui enregistreront, une fois allumés, l'ensemble de vos conversations avant de les envoyer à une tierce entreprise1 ; un iCloud empli de failles permettant à des hackers mal intentionnés de diffuser des clichés privés, sont autant de petits exemples concrets, prémisses de grands bouleversements par la remise en cause des valeurs de propriétés et de libertés individuelles.
Face à cette e-révolution, les acteurs du paysage politique sont désemparés et n’arrivent plus, ni à en identifier les véritables enjeux, ni à proposer les mesures qui feront que notre pays pourra continuer de prétendre à l’indépendance et à la prospérité dans un monde où toutes les cartes sont rebattues.
La notion de souveraineté2 est chaque jour davantage soumise au développement croissant de nouveaux impérialismes tels que ceux des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et plus récemment des NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, et Uber) qui surfent sur le retard des règles et des normes en vigueur dans les différents pays du monde, peu adaptées à la mondialisation ultra rapide des activités économiques générées par le développement exponentiel de l’Internet.
De surcroît, les modèles économiques innovants de ces grandes plateformes se nourrissent de l’ensemble des données publiques et personnelles de leurs usagers pour offrir toujours plus de services « gratuits » ou à des prix quasiment impossibles à concurrencer pour des acteurs économiques « traditionnels ». Des modèles qui leur permettent enfin de s’exonérer de presque toute contribution fiscale dans les pays dans lesquels ils opèrent.
Ces géants, tous américains, bénéficient depuis toujours du soutien des Etats-Unis, soutien réaffirmé dernièrement par le président Barack Obama : « Nous possédons l’Internet. Nous l’avons créé, développé et perfectionné à un niveau qui fait qu’ils [les pays Européens] ne peuvent pas nous concurrencer »3. Un soutien qui confine parfois à la complicité comme Edward Snowden a pu en faire la démonstration dans plusieurs de ses révélations.
Selon Bernard Benhamou4, secrétaire général de l’Institut de la Souveraineté Numérique, depuis l’affaire Snowden, il est, désormais, inscrit dans la conscience partagée que :
-
- la volonté des acteurs technologiques de protéger les données de leurs usagers n’est plus un
invariant économique,
-
- la surveillance ne concerne plus uniquement des enquêtes et des individus isolés mais l’ensemble
des citoyens d’un Etat,
- les métadonnées5 issues de la navigation des internautes sont aussi sensibles que le contenu des échanges eux-mêmes,
-
- toutes les entreprises ne disposent pas des moyens nécessaires pour protéger leurs données
sensibles des intrusions issues des Etats ou d’autres acteurs économiques...
-
- Un Etat, par l’intrusion de ses services secrets dans l’Internet et la création de backdoors, peut
prendre le risque de fragiliser à lui seul l’ensemble de l’Internet.
Ces révélations d’Edward Snowden semblent avoir déjà engendré d’importants changements comportementaux. Déjà en 2013, et selon une étude du Pew Research Center6 en date de 2013, 86% des internautes « ont déjà tenté de détruire ou de dissimuler leurs informations numériques » et 55% « ont cherché à éviter d’être observés en ligne par leur employeur ou par les instances gouvernementales ». En 2015, les résultats du baromètre ACSEL-CDC de la Confiance des Français dans le numérique7 confirment cette fâcheuse et préoccupante tendance pour un pays, comme la France, qui fonde nombreux de ses espoirs de redressement sur le numérique.
Aussi, s’il est un domaine où le pouvoir politique doit d’urgence reprendre la main, c’est bien celui du numérique. Non pas dans un réflexe protectionniste vis-à-vis de puissances économiques qui ont pris des positions décisives avant nous, mais dans le but de préserver notre capacité de choisir dans quel monde nous voulons vivre demain et de livrer bataille dans les secteurs où les positions ne sont pas encore établies.
C’est dans ce contexte que la Fondation Concorde a décidé de constituer un groupe de travail constitué d’experts, d’entrepreneurs, d’universitaires et d’élus dans le but de proposer des mesures concrètes pour que le numérique reste une chance et un moteur au service de la prospérité économique en France et en Europe.
1 Tel que mentionné dans les conditions générales de ventes des smarts tv de Samsung.
2 Définition du Larousse : Pouvoir suprême reconnu à l'État, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national
(souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe)
3 Barroux, D., Les Echos du 16/02/2015, citant une interview du président Barack Obama au site recode.net.
4 Benhamou, B., Les perspectives de la gouvernance mondiale de l’internet après Snowden
5 Définition du Larousse: Donnée servant à caractériser une autre donnée, physique ou numérique : Les métadonnées sont à la base de l’archivage.
6 Pew Research Center, 2013, Anonymity, Privacy and Security Online http://www.pewinternet.org/2013/09/05/anonymity- privacy-and-security-online/
7 http://www.acsel.asso.fr/resultats-du-barometre-2015-acsel-cdc-de-la-confiance-des-francais-dans-le-numerique/
DÉTAILS:
2 Définition du Larousse : Pouvoir suprême reconnu à l'État, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national
(souveraineté interne) et son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres engagements (souveraineté externe)
3 Barroux, D., Les Echos du 16/02/2015, citant une interview du président Barack Obama au site recode.net.
4 Benhamou, B., Les perspectives de la gouvernance mondiale de l’internet après Snowden
5 Définition du Larousse: Donnée servant à caractériser une autre donnée, physique ou numérique : Les métadonnées sont à la base de l’archivage.
6 Pew Research Center, 2013, Anonymity, Privacy and Security Online http://www.pewinternet.org/2013/09/05/anonymity- privacy-and-security-online/
7 http://www.acsel.asso.fr/resultats-du-barometre-2015-acsel-cdc-de-la-confiance-des-francais-dans-le-numerique/
Synthèse
Impossible, aujourd’hui, d’appréhender l’évolution du progrès technique sur une base cyclique. Impossible également de faire face à tous les risques induits par ce monde ultra-rapide du sur nos vies privées. Face à cette e-révolution, les acteurs du paysage politique sont désemparés et n’arrivent plus, ni à en identifier les véritables enjeux, ni à proposer les mesures qui feront que notre pays pourra continuer de prétendre à l’indépendance et à la prospérité dans un monde où toutes les cartes sont rebattues.
La notion de souveraineté est chaque jour davantage soumise au développement croissant de nouveaux impérialismes qui surfent sur le retard des règles et des normes en vigueur dans les différents pays du monde, encore peu adaptées à la mondialisation ultra rapide des activités économiques générées par le développement exponentiel de l’Internet. Face à cette croissance extraordinaire du numérique, les pouvoirs publics doivent prendre des mesures afin de protéger les vies privées et données personnelles des citoyens, mais également assurer la prospérité économique du pays.
COMMENT REPRENDRE EN MAIN NOTRE DESTIN NUMERIQUE ?
- Penser la souveraineté numérique à l’échelle européenne
Bien que la France dispose de nombreux atouts dans le domaine du numérique (infrastructures, formations...), elle doit désormais s’associer à ses voisins européens afin de porter collectivement leurs exigences sur la souveraineté numérique, le respect de la vie privée, la protection des données personnelles etc.
Propositions
D’abord l’Etat pourrait voir dans le numérique une occasion de restaurer le dialogue avec ses citoyens mais surtout, il doit se faire garant de la protection de nos données personnelles et collectives.
Proposition
- S’appuyer sur des institutions politiques compétentes dans les domaines technologiques en créant une fonction de responsable des choix technologiques de l’Etat et mettant en place une formation aux questions du numérique pour les acteurs de la vie publique (élus, syndicats et médias).
- Résister à la tentation protectionniste ne veut pas dire laisser faire !
La notion de souveraineté numérique ne peut être approchée que sous un angle offensif permettant à la France la maîtrise de son destin numérique et la conquête de nouveaux marchés. Bien que le milieu semble pris d’assaut par les géants américains, notre savoir-faire européen peut encore s’imposer. Pour cela cependant, il faudra savoir se donner les moyens, politiques et économiques d’un puissant soutien à cette ambition (au-delà de l’investissement en R&D).
Impossible, aujourd’hui, d’appréhender l’évolution du progrès technique sur une base cyclique. Impossible également de faire face à tous les risques induits par ce monde ultra-rapide du sur nos vies privées. Face à cette e-révolution, les acteurs du paysage politique sont désemparés et n’arrivent plus, ni à en identifier les véritables enjeux, ni à proposer les mesures qui feront que notre pays pourra continuer de prétendre à l’indépendance et à la prospérité dans un monde où toutes les cartes sont rebattues.
La notion de souveraineté est chaque jour davantage soumise au développement croissant de nouveaux impérialismes qui surfent sur le retard des règles et des normes en vigueur dans les différents pays du monde, encore peu adaptées à la mondialisation ultra rapide des activités économiques générées par le développement exponentiel de l’Internet. Face à cette croissance extraordinaire du numérique, les pouvoirs publics doivent prendre des mesures afin de protéger les vies privées et données personnelles des citoyens, mais également assurer la prospérité économique du pays.
COMMENT REPRENDRE EN MAIN NOTRE DESTIN NUMERIQUE ?
- Penser la souveraineté numérique à l’échelle européenne
Bien que la France dispose de nombreux atouts dans le domaine du numérique (infrastructures, formations...), elle doit désormais s’associer à ses voisins européens afin de porter collectivement leurs exigences sur la souveraineté numérique, le respect de la vie privée, la protection des données personnelles etc.
Propositions
-
- Faire de la France un territoire d’excellence en matière de stockage, de traitement et de
régulation des données grâce à l’Europe en instaurant une Constitution européenne du
numérique et en développant le duo franco-allemand sur le sujet.
-
- Rassembler les mécanismes de contrôle du Safe Harbor
- - Promouvoir un label «Hosted in Europe» qui certifierait le respect de critères de sécurité et de souveraineté définis par un cahier des charges européen.
D’abord l’Etat pourrait voir dans le numérique une occasion de restaurer le dialogue avec ses citoyens mais surtout, il doit se faire garant de la protection de nos données personnelles et collectives.
Proposition
- S’appuyer sur des institutions politiques compétentes dans les domaines technologiques en créant une fonction de responsable des choix technologiques de l’Etat et mettant en place une formation aux questions du numérique pour les acteurs de la vie publique (élus, syndicats et médias).
- Résister à la tentation protectionniste ne veut pas dire laisser faire !
La notion de souveraineté numérique ne peut être approchée que sous un angle offensif permettant à la France la maîtrise de son destin numérique et la conquête de nouveaux marchés. Bien que le milieu semble pris d’assaut par les géants américains, notre savoir-faire européen peut encore s’imposer. Pour cela cependant, il faudra savoir se donner les moyens, politiques et économiques d’un puissant soutien à cette ambition (au-delà de l’investissement en R&D).
- S’assurer la souveraineté des compétences grâce à un système favorable aux
startups
Certes la France peut continuer à gagner en attractivité en finançant la recherche, l’innovation et le progrès technique mais elle peut aussi devenir une référence en matière de droit et de régulation numérique.
Proposition
La France et l’Europe doivent donc offrir un « terrain de jeu plus varié et stimulant » aux jeunes entrepreneurs (à l’image des Etats-Unis). Le marché européen grâce à sa taille, son dynamisme et le fort pouvoir d’achat de sa population, offre d’importantes perspectives pour la conquête de marchés mondiaux.
En outre, dans le domaine du numérique, les startups jouent un rôle fondamental, car ce sont elles qui génèrent l’innovation de rupture, celle qui se répand et peut s’imposer mondialement. Il faut encourager leur développement, par notamment, une refondation politique.
Proposition
- Créer un cadre fiscal et financier favorable et développer le capital-risque en France et en Europe avec la suppression de l’ISF et mise en place d’un taux de prélèvement unique sur le capital unique.
- Garantir le respect d’une concurrence loyale et légale
La création d’une alternative viable aux solutions réseaux et au matériel étranger permettrait la mise en place d’accords de réciprocité avec nos partenaires commerciaux sur ce secteur, nous permettant de les concurrencer sur leurs propres marchés.
Proposition
- Ouvrir le débat public sur la frontière entre droit à l’oubli et devoir de mémoire en définissant un cadre juridique garantissant, à la fois, le droit fondamental des citoyens à protéger leur vie privée et le devoir constitutif d’histoire permettant à nos sociétés de tirer les leçons de leur passé
- Se doter d’infrastructures numériques souveraines
La souveraineté numérique, c’est la souveraineté de la donnée, de sa création à son stockage. Or le parcours de la souveraineté est truffé de failles. Il est important de continuer à développer une approche globale de couverture et de souveraineté nationales incluant la mise en place de réseaux RIP lorsque c’est financièrement nécessaire.
Par ailleurs, la « production numérique » repose sur différentes couches technologiques (les composants, les systèmes d’exploitation, les logiciels innovants) dont il faut absolument que la France s’assure la maitrise parfaite de chacune.
Proposition
Certes la France peut continuer à gagner en attractivité en finançant la recherche, l’innovation et le progrès technique mais elle peut aussi devenir une référence en matière de droit et de régulation numérique.
Proposition
-
- Mettre en place par un système favorable au développement des start-ups par une réforme
de la commande publique, par la simplification et la sécurisation des dispositifs de soutien
à l’innovation (clarifier le CIR), par l’institution d’un « Small Business Act » pour les TPE et
PME du numérique.
-
- Développer et promouvoir un modèle assurant un cadre juridique permettant
l’exploitation des données tout en créant les conditions de la confiance liées à la protection
de la vie privée et au secret des affaires.
La France et l’Europe doivent donc offrir un « terrain de jeu plus varié et stimulant » aux jeunes entrepreneurs (à l’image des Etats-Unis). Le marché européen grâce à sa taille, son dynamisme et le fort pouvoir d’achat de sa population, offre d’importantes perspectives pour la conquête de marchés mondiaux.
En outre, dans le domaine du numérique, les startups jouent un rôle fondamental, car ce sont elles qui génèrent l’innovation de rupture, celle qui se répand et peut s’imposer mondialement. Il faut encourager leur développement, par notamment, une refondation politique.
Proposition
- Créer un cadre fiscal et financier favorable et développer le capital-risque en France et en Europe avec la suppression de l’ISF et mise en place d’un taux de prélèvement unique sur le capital unique.
- Garantir le respect d’une concurrence loyale et légale
La création d’une alternative viable aux solutions réseaux et au matériel étranger permettrait la mise en place d’accords de réciprocité avec nos partenaires commerciaux sur ce secteur, nous permettant de les concurrencer sur leurs propres marchés.
Proposition
- Ouvrir le débat public sur la frontière entre droit à l’oubli et devoir de mémoire en définissant un cadre juridique garantissant, à la fois, le droit fondamental des citoyens à protéger leur vie privée et le devoir constitutif d’histoire permettant à nos sociétés de tirer les leçons de leur passé
- Se doter d’infrastructures numériques souveraines
La souveraineté numérique, c’est la souveraineté de la donnée, de sa création à son stockage. Or le parcours de la souveraineté est truffé de failles. Il est important de continuer à développer une approche globale de couverture et de souveraineté nationales incluant la mise en place de réseaux RIP lorsque c’est financièrement nécessaire.
Par ailleurs, la « production numérique » repose sur différentes couches technologiques (les composants, les systèmes d’exploitation, les logiciels innovants) dont il faut absolument que la France s’assure la maitrise parfaite de chacune.
Proposition
- Garantir l’indépendance des organismes chargés des normes et standards
DÉTAILS:
Les neuf conditions d’une reprise en main
de notre destin numérique
1) Penser la souveraineté numérique à l’échelle européenne
La France dispose de nombreux atouts dans le numérique: infrastructures de qualité, formations reconnues dans le monde entier, une génération d’entrepreneurs du numérique talentueux, etc... Cependant, sa taille ne lui permet plus, à elle seule, de faire face, comme les autres pays européens, à une concurrence faussée par des géants de l’Internet qui s’exonèrent des « règles du jeu », notamment en matière de fiscalité. Dans ce nouveau contexte, l’Europe apparaît clairement comme le bon niveau pour porter, collectivement et avec les autres pays de l’Union, ses exigences en matière de souveraineté, de respect de la vie privée et de protection des données personnelles et faire entendre sa voix dans l’actuel débat sur la future gouvernance de l’Internet. Il est certain que sa crédibilité sera d’autant plus forte qu’elle aura, en interne, repris son avenir numérique en mains pour conquérir un poids réel dans le cyberespace. De plus, si la souveraineté numérique apparait aujourd’hui comme un enjeu économique décisif, elle représente une véritable chance de fédération des pays européens autour des enjeux politiques et économiques de la révolution numérique. Ainsi et face à la montée de l’euroscepticisme, le numérique peut aussi devenir un axe de reconstruction européenne.
2) Maîtriser les questions de souveraineté numérique : un devoir pour le politique
Le rythme fulgurant des évolutions économiques impulsées par le numérique met en lumière l’inadéquation des réponses politiques conventionnelles et des outils juridiques existants. Il est devenu urgent que les enjeux de la souveraineté numérique entrent dans le débat public et intéressent (enfin !) les politiques. Ces derniers devraient en effet y voir une occasion historique de restaurer un dialogue avec les citoyens et de porter une vision de l’avenir de notre société. Quant à l’Etat, il se doit dorénavant d’agir comme le garant de la protection de nos souverainetés individuelles et collectives, notamment face aux nouvelles intermédiations opérées par des plateformes hégémoniques. Car, et de toute évidence, la réponse à ces questions ne viendra pas de l’autorégulation prônée par ceux qui ont intérêt à dicter les termes de ce nouveau cadre.
3) Résister à la tentation protectionniste ne veut pas dire laisser tout faire!
Parce que l’essence même de l’Internet réside dans sa dimension « cosmopolitanisante », l’expression « souveraineté numérique » ne saurait être une représentation rhétorique néo protectionniste prônant le rétablissement de frontières devenues impertinentes. Parce qu’une attitude défensive constituerait une porte ouverte sur le syndrome de « citadelle assiégée », cette notion de souveraineté ne peut être approchée que sous un angle offensif permettant à la France la maîtrise de son destin numérique et la conquête de nouveaux marchés. Nous possédons des technologies, savons favoriser la création d’entreprises innovantes et l’émergence de talents que le monde entier courtise. D’ailleurs trop souvent avec succès.
Malgré l’évidente avance des géants américains, les jeux planétaires du numérique ne sont pas faits. N’oublions pas que dans l’espace temps numérique tout va très vite et que notre savoir-faire européen, tout comme nos valeurs, peuvent encore gagner. Encore faut-il y croire et se donner les moyens,
1) Penser la souveraineté numérique à l’échelle européenne
La France dispose de nombreux atouts dans le numérique: infrastructures de qualité, formations reconnues dans le monde entier, une génération d’entrepreneurs du numérique talentueux, etc... Cependant, sa taille ne lui permet plus, à elle seule, de faire face, comme les autres pays européens, à une concurrence faussée par des géants de l’Internet qui s’exonèrent des « règles du jeu », notamment en matière de fiscalité. Dans ce nouveau contexte, l’Europe apparaît clairement comme le bon niveau pour porter, collectivement et avec les autres pays de l’Union, ses exigences en matière de souveraineté, de respect de la vie privée et de protection des données personnelles et faire entendre sa voix dans l’actuel débat sur la future gouvernance de l’Internet. Il est certain que sa crédibilité sera d’autant plus forte qu’elle aura, en interne, repris son avenir numérique en mains pour conquérir un poids réel dans le cyberespace. De plus, si la souveraineté numérique apparait aujourd’hui comme un enjeu économique décisif, elle représente une véritable chance de fédération des pays européens autour des enjeux politiques et économiques de la révolution numérique. Ainsi et face à la montée de l’euroscepticisme, le numérique peut aussi devenir un axe de reconstruction européenne.
2) Maîtriser les questions de souveraineté numérique : un devoir pour le politique
Le rythme fulgurant des évolutions économiques impulsées par le numérique met en lumière l’inadéquation des réponses politiques conventionnelles et des outils juridiques existants. Il est devenu urgent que les enjeux de la souveraineté numérique entrent dans le débat public et intéressent (enfin !) les politiques. Ces derniers devraient en effet y voir une occasion historique de restaurer un dialogue avec les citoyens et de porter une vision de l’avenir de notre société. Quant à l’Etat, il se doit dorénavant d’agir comme le garant de la protection de nos souverainetés individuelles et collectives, notamment face aux nouvelles intermédiations opérées par des plateformes hégémoniques. Car, et de toute évidence, la réponse à ces questions ne viendra pas de l’autorégulation prônée par ceux qui ont intérêt à dicter les termes de ce nouveau cadre.
3) Résister à la tentation protectionniste ne veut pas dire laisser tout faire!
Parce que l’essence même de l’Internet réside dans sa dimension « cosmopolitanisante », l’expression « souveraineté numérique » ne saurait être une représentation rhétorique néo protectionniste prônant le rétablissement de frontières devenues impertinentes. Parce qu’une attitude défensive constituerait une porte ouverte sur le syndrome de « citadelle assiégée », cette notion de souveraineté ne peut être approchée que sous un angle offensif permettant à la France la maîtrise de son destin numérique et la conquête de nouveaux marchés. Nous possédons des technologies, savons favoriser la création d’entreprises innovantes et l’émergence de talents que le monde entier courtise. D’ailleurs trop souvent avec succès.
Malgré l’évidente avance des géants américains, les jeux planétaires du numérique ne sont pas faits. N’oublions pas que dans l’espace temps numérique tout va très vite et que notre savoir-faire européen, tout comme nos valeurs, peuvent encore gagner. Encore faut-il y croire et se donner les moyens,
notamment politiques, d’un puissant soutien à cette ambition. Un soutien qui doit dépasser les généreux
dispositifs en vigueur dans notre pays en faveur de la recherche et de l’innovation. En effet, la France ne
dispose pas, encore, de promotion spécifique de ses propres solutions technologiques. L’achat public
pourrait jouer ce rôle, mais malheureusement, le code des marchés publics, mais encore plus la pratique
des acheteurs de l’Etat ou des collectivités, favorisent les solutions de géants américains, souvent mieux
armés commercialement pour répondre aux exigences des cahiers des charges des administrations
françaises. C’est ainsi que Google peut dorénavant accéder aux correspondances d’un grand nombre de
nos enseignants chercheurs de réputation mondiale, nombre de nos universités ayant choisi Gmail pour
leur messagerie au détriment de la solution souveraine Renater.
D’autre pays ont cependant compris les conséquences de l’achat public. A titre d’exemple, la Chine se réserve le droit d’empêcher les achats de produits Apple pour ses administrations publiques ou, plus proche de nous, l’Allemagne interdit à tous ses acteurs publics de traiter avec des entreprises partenaires de la NSA et, à l’inverse, la Russie oblige toutes les entreprises à héberger les données sur son territoire.
Il ne s’agit pas ici, et encore une fois, d’ériger des barrières protectionnistes, mais de comprendre les enjeux de souveraineté et prendre nos responsabilités.
4) Faire de la France un territoire d’excellence pour les données
La France peut certes renforcer son attractivité en valorisant encore davantage la recherche, l’innovation et le progrès technique, mais aussi en s’imposant comme un territoire d’excellence en matière de droit et de régulation.
A l’instar de ce qui se fait pour les études cliniques dans la santé – la France qui a mis en place un cadre scientifique et éthique exemplaire garantissant des études rigoureuses et fiables, est devenu un pays de référence dans ce domaine – notre pays pourrait développer et promouvoir un modèle assurant, aux particuliers comme aux entreprises, un cadre juridique permettant l’exploitation des données tout en créant les conditions de la confiance liées à la protection de la vie privée et au secret des affaires. La France pourrait ainsi devenir un « eldorado » numérique mais aussi et surtout un modèle international engageant une véritable redéfinition de l’activité en ligne aujourd’hui soumise, en majeure partie, au bon vouloir d’une législation américaine particulièrement conciliante avec la vente industrielle de ces parcelles personnelles. Ainsi, tout comme le « made in France » est mondialement reconnu comme une marque de qualité, le « hosted in France » pourrait être aux yeux des internautes du monde entier, une garantie de sécurité et de respect de la vie privée.
5) Donner de l’espace aux ambitions entrepreneuriales
En France, nous disposons de compétences de haut niveau (ingénieurs, développeurs, architectes, ...) capables de créer les algorithmes et les applications constituant de réelles innovations de rupture. En revanche, et en dehors de quelques notables exceptions comme Criteo, Withings ou plus récemment Blablacar, les petites équipes à l’origine de ces innovations ne trouvent pas dans notre pays, un terreau favorable à leur croissance et à une prise de position décisive sur des marchés mondiaux.
Le choix des Etats-Unis pour l’émigration de nos champions en herbe n’est ainsi pas exclusivement lié aux difficultés rencontrées par les entrepreneurs français dont il sera trop long de faire ici la litanie mais aussi par l’attractivité d’un marché intérieur américain homogène et gigantesque et des partenariats potentiels à la hauteur de leurs ambitions. Pour reprendre les propos d’un dirigeant d’une start-up française en partance pour la Silicon Valley : « On y va, parce que c’est là-bas que ça se passe ! ».
D’autre pays ont cependant compris les conséquences de l’achat public. A titre d’exemple, la Chine se réserve le droit d’empêcher les achats de produits Apple pour ses administrations publiques ou, plus proche de nous, l’Allemagne interdit à tous ses acteurs publics de traiter avec des entreprises partenaires de la NSA et, à l’inverse, la Russie oblige toutes les entreprises à héberger les données sur son territoire.
Il ne s’agit pas ici, et encore une fois, d’ériger des barrières protectionnistes, mais de comprendre les enjeux de souveraineté et prendre nos responsabilités.
4) Faire de la France un territoire d’excellence pour les données
La France peut certes renforcer son attractivité en valorisant encore davantage la recherche, l’innovation et le progrès technique, mais aussi en s’imposant comme un territoire d’excellence en matière de droit et de régulation.
A l’instar de ce qui se fait pour les études cliniques dans la santé – la France qui a mis en place un cadre scientifique et éthique exemplaire garantissant des études rigoureuses et fiables, est devenu un pays de référence dans ce domaine – notre pays pourrait développer et promouvoir un modèle assurant, aux particuliers comme aux entreprises, un cadre juridique permettant l’exploitation des données tout en créant les conditions de la confiance liées à la protection de la vie privée et au secret des affaires. La France pourrait ainsi devenir un « eldorado » numérique mais aussi et surtout un modèle international engageant une véritable redéfinition de l’activité en ligne aujourd’hui soumise, en majeure partie, au bon vouloir d’une législation américaine particulièrement conciliante avec la vente industrielle de ces parcelles personnelles. Ainsi, tout comme le « made in France » est mondialement reconnu comme une marque de qualité, le « hosted in France » pourrait être aux yeux des internautes du monde entier, une garantie de sécurité et de respect de la vie privée.
5) Donner de l’espace aux ambitions entrepreneuriales
En France, nous disposons de compétences de haut niveau (ingénieurs, développeurs, architectes, ...) capables de créer les algorithmes et les applications constituant de réelles innovations de rupture. En revanche, et en dehors de quelques notables exceptions comme Criteo, Withings ou plus récemment Blablacar, les petites équipes à l’origine de ces innovations ne trouvent pas dans notre pays, un terreau favorable à leur croissance et à une prise de position décisive sur des marchés mondiaux.
Le choix des Etats-Unis pour l’émigration de nos champions en herbe n’est ainsi pas exclusivement lié aux difficultés rencontrées par les entrepreneurs français dont il sera trop long de faire ici la litanie mais aussi par l’attractivité d’un marché intérieur américain homogène et gigantesque et des partenariats potentiels à la hauteur de leurs ambitions. Pour reprendre les propos d’un dirigeant d’une start-up française en partance pour la Silicon Valley : « On y va, parce que c’est là-bas que ça se passe ! ».
La rétention de ces talents sur nos territoires nécessite donc de leur offrir un « terrain de jeu » à la fois plus
varié et stimulant. Le marché européen, grâce à sa taille, son dynamisme et le fort pouvoir d’achat de sa
population, offre d’importantes perspectives pour la conquête de marchés mondiaux. Encore faut-il que
cet avantage décisif ne soit pas entravé par notre culture séculaire de conservation des acquis, de
protection du salarié, de séparation entre managers et managés, de recherche de stabilité et de faible
mobilité géographique et fonctionnelle, qui n’ont plus rien à voir avec la réalité du travail dans le
numérique, l’un des seuls secteurs de l’économie à être dans une logique de marché du travail inversé : ici,
c’est l’entreprise qui cherche !
Dans le domaine de l'économie numérique, l’État doit désormais être plus jardinier qu’architecte : il doit assurer un écosystème favorable à la genèse et au développement indépendant de petites entreprises qui, une fois implantées sur le marché, pourront devenir des géantes.
6) Maîtriser les technologies clés et la régulation associée
La «production numérique» repose sur différentes couches technologiques. Pour être en capacité d’exercer leur souveraineté numérique, la France et l’Europe doivent s’assurer la parfaite maîtrise de chacune d’entre-elles.
Premièrement, en considérant comme stratégiques les entreprises qui assurent le développement et la production de composants électroniques, première couche technologique, comme par exemple la société britannique ARM, les sociétés françaises STMicroelectronics, Sequans, Kalray, ou encore Splitted Desktop Systems constructeur français d’ordinateurs « Open Compute ».
En ce qui concerne le système d’exploitation, la 2ème couche technologique, la question ne se pose désormais plus. L’Open source est en effet la meilleure garantie de souveraineté et de stabilité de l’infrastructure logicielle, notamment parce que les systèmes développés en Open source sont plus faciles à auditer. Un atout de souveraineté considérable quand nos organisations sont contraintes, faute de choix, d’utiliser des routeurs chinois ou des serveurs américains.
En s’impliquant davantage dans ce mouvement et, en particulier, en devenant partie prenante de la définition des règles de certification des outils de stockage et de « compute », (elle en a parfaitement les moyens !), la France non seulement renforcerait sa souveraineté numérique mais encore stimulerait le développement d’un écosystème industriel qui ne demande qu’à s’y épanouir et pour mieux s’exporter.
À l’heure où la France et l’Europe, s’interrogent sur les risques qu’encourent leurs organisations à utiliser des routeurs étrangers et sur le respect de la confidentialité des données hébergées dans le cloud, être partie prenante des règles de certification des outils de stockage et de traitement des données, devient, dès lors, un sérieux atout.
Quant à la 3ème couche, le développement de logiciels permettant l’accès à des services innovants et aux applications, c’est là que tout se joue, au sein de start-ups nombreuses et prolifiques dont il faut soutenir le développement et encourager le maintien sur nos territoires.
Pour être opérantes et au service de la souveraineté de nos Etats, ces trois couches technologiques doivent être servies par une régulation, intégrant notamment la sécurisation des données et la protection des droits, principal domaine d’intervention étatique en matière de numérique.
Dans le domaine de l'économie numérique, l’État doit désormais être plus jardinier qu’architecte : il doit assurer un écosystème favorable à la genèse et au développement indépendant de petites entreprises qui, une fois implantées sur le marché, pourront devenir des géantes.
6) Maîtriser les technologies clés et la régulation associée
La «production numérique» repose sur différentes couches technologiques. Pour être en capacité d’exercer leur souveraineté numérique, la France et l’Europe doivent s’assurer la parfaite maîtrise de chacune d’entre-elles.
Premièrement, en considérant comme stratégiques les entreprises qui assurent le développement et la production de composants électroniques, première couche technologique, comme par exemple la société britannique ARM, les sociétés françaises STMicroelectronics, Sequans, Kalray, ou encore Splitted Desktop Systems constructeur français d’ordinateurs « Open Compute ».
En ce qui concerne le système d’exploitation, la 2ème couche technologique, la question ne se pose désormais plus. L’Open source est en effet la meilleure garantie de souveraineté et de stabilité de l’infrastructure logicielle, notamment parce que les systèmes développés en Open source sont plus faciles à auditer. Un atout de souveraineté considérable quand nos organisations sont contraintes, faute de choix, d’utiliser des routeurs chinois ou des serveurs américains.
En s’impliquant davantage dans ce mouvement et, en particulier, en devenant partie prenante de la définition des règles de certification des outils de stockage et de « compute », (elle en a parfaitement les moyens !), la France non seulement renforcerait sa souveraineté numérique mais encore stimulerait le développement d’un écosystème industriel qui ne demande qu’à s’y épanouir et pour mieux s’exporter.
À l’heure où la France et l’Europe, s’interrogent sur les risques qu’encourent leurs organisations à utiliser des routeurs étrangers et sur le respect de la confidentialité des données hébergées dans le cloud, être partie prenante des règles de certification des outils de stockage et de traitement des données, devient, dès lors, un sérieux atout.
Quant à la 3ème couche, le développement de logiciels permettant l’accès à des services innovants et aux applications, c’est là que tout se joue, au sein de start-ups nombreuses et prolifiques dont il faut soutenir le développement et encourager le maintien sur nos territoires.
Pour être opérantes et au service de la souveraineté de nos Etats, ces trois couches technologiques doivent être servies par une régulation, intégrant notamment la sécurisation des données et la protection des droits, principal domaine d’intervention étatique en matière de numérique.
7) Encourager la création et la croissance de start-ups
Dans le domaine du numérique, les start-ups jouent un rôle fondamental, car ce sont elles qui génèrent
l’innovation de rupture, celle qui se répand et peut s’imposer mondialement. A ce jour, une seule
entreprise française du CAC 40 a moins de 30 ans. A l’inverse, la quasi-totalité des géants numériques
américains sont de jeunes entreprises.
L’un des piliers de la réussite de la Silicon Valley repose sur la qualité du financement des start-ups. 50% des investissements ne rapportent rien ; 30 à 40% ont un retour sur investissement proche de zéro et 10 à 20% seulement contribuent à la rentabilité globale des fonds d’investissement ce qui constitue une distribution du risque aujourd’hui inconnue en Europe mais qui permet et encourage le succès des meilleurs projets.
Or, si le coût de création d’une start-up a été divisé par plus de 1 000 entre 1995 et 2010, le soutien au développement de ces entreprises reste très insuffisant. En dépit des discours et autres (bonnes) volontés politiques, les start-ups sont en effet trop souvent négligées par les institutions publiques et boudées par les grandes entreprises qui voient souvent en elles, et parfois à juste titre, une menace pour leurs modèles d’affaires.
Le départ des investisseurs de France réduit la capacité de financement de nos entreprises : d'après la fédération France Angels, les 400 000 aux Etats-Unis qui ont investi en 2012 23 milliards de dollars dans 62 000 projets et créé 300 000 nouveaux emplois sont à comparer aux 4 442 business angels en France (donc 10 fois moins qu’au Royaume-Uni et 100 fois moins qu’aux Etats-Unis), qui ont investi 36,5 millions d’euros en 2013 créant 3 000 emplois... Cela a pour conséquence une incapacité de la France à transformer ses découvertes scientifiques en entreprises innovantes. 50% de nos jeunes entreprises technologiques innovantes (JETI), les plus prometteuses, sont ainsi rachetées par des capitaux étrangers qui délocalisent leur développement.
A ce constat, s’ajoute une problématique juridique. En effet, le premier client d’une start-up constitue souvent 100% du chiffre d’affaires de cette dernière. Par conséquent, les grandes entreprises préfèrent minimiser leur risque en préférant des fournisseurs disposant déjà de plusieurs clients. C’est ici le principe d’abus de dépendance économique qu’il convient de remettre en cause.
Enfin, et compte tenu de la prévalence du chômage dans notre pays, la création d’emplois est souvent un préalable pour l’accès aux dispositifs de soutien publics. C’est oublier un peu vite que la création de valeur peut prendre des chemins détournés. A titre d’exemple, l’exploitation d’un data center ne générera qu’un nombre très limité d’emplois directs mais favorisera la création d’un écosystème local, lui-même générateur d’emplois.
La souveraineté numérique de la France passe par une refondation politique qui devra notamment déboucher sur un cadre plus favorable aux sociétés à forte croissance, exportatrices (ou qui ont le potentiel de le devenir), et créant des emplois qualifiés. L’Etat doit assurer un écosystème fiscal et juridique favorable à la genèse et au développement indépendant de petites entreprises qui, une fois implantées sur le marché, pourront devenir des géantes et ainsi parer à la conjoncture actuelle qui pousse 70% des jeunes formés en matière de numérique à imaginer construire leur carrière à l’étranger.
L’un des piliers de la réussite de la Silicon Valley repose sur la qualité du financement des start-ups. 50% des investissements ne rapportent rien ; 30 à 40% ont un retour sur investissement proche de zéro et 10 à 20% seulement contribuent à la rentabilité globale des fonds d’investissement ce qui constitue une distribution du risque aujourd’hui inconnue en Europe mais qui permet et encourage le succès des meilleurs projets.
Or, si le coût de création d’une start-up a été divisé par plus de 1 000 entre 1995 et 2010, le soutien au développement de ces entreprises reste très insuffisant. En dépit des discours et autres (bonnes) volontés politiques, les start-ups sont en effet trop souvent négligées par les institutions publiques et boudées par les grandes entreprises qui voient souvent en elles, et parfois à juste titre, une menace pour leurs modèles d’affaires.
Le départ des investisseurs de France réduit la capacité de financement de nos entreprises : d'après la fédération France Angels, les 400 000 aux Etats-Unis qui ont investi en 2012 23 milliards de dollars dans 62 000 projets et créé 300 000 nouveaux emplois sont à comparer aux 4 442 business angels en France (donc 10 fois moins qu’au Royaume-Uni et 100 fois moins qu’aux Etats-Unis), qui ont investi 36,5 millions d’euros en 2013 créant 3 000 emplois... Cela a pour conséquence une incapacité de la France à transformer ses découvertes scientifiques en entreprises innovantes. 50% de nos jeunes entreprises technologiques innovantes (JETI), les plus prometteuses, sont ainsi rachetées par des capitaux étrangers qui délocalisent leur développement.
A ce constat, s’ajoute une problématique juridique. En effet, le premier client d’une start-up constitue souvent 100% du chiffre d’affaires de cette dernière. Par conséquent, les grandes entreprises préfèrent minimiser leur risque en préférant des fournisseurs disposant déjà de plusieurs clients. C’est ici le principe d’abus de dépendance économique qu’il convient de remettre en cause.
Enfin, et compte tenu de la prévalence du chômage dans notre pays, la création d’emplois est souvent un préalable pour l’accès aux dispositifs de soutien publics. C’est oublier un peu vite que la création de valeur peut prendre des chemins détournés. A titre d’exemple, l’exploitation d’un data center ne générera qu’un nombre très limité d’emplois directs mais favorisera la création d’un écosystème local, lui-même générateur d’emplois.
La souveraineté numérique de la France passe par une refondation politique qui devra notamment déboucher sur un cadre plus favorable aux sociétés à forte croissance, exportatrices (ou qui ont le potentiel de le devenir), et créant des emplois qualifiés. L’Etat doit assurer un écosystème fiscal et juridique favorable à la genèse et au développement indépendant de petites entreprises qui, une fois implantées sur le marché, pourront devenir des géantes et ainsi parer à la conjoncture actuelle qui pousse 70% des jeunes formés en matière de numérique à imaginer construire leur carrière à l’étranger.
8) Garantir le respect d’une concurrence loyale et légale
La violation de la loi dans le secteur du numérique par des acteurs transnationaux est devenue courante et
crée des distorsions de concurrence qui constituent un avantage compétitif pour leurs auteurs. A titre
d’exemple, Skype, filiale de Microsoft, viole la loi sur les télécoms depuis de nombreuses années, mais il
aura fallu attendre 2014 pour voir déposer une plainte : face à son refus de se déclarer comme opérateur de
télécommunications alors même que l’Arcep avait saisi le procureur de la République en mars 2013. A ce
jour, la décision n’a pas été rendue, mais le monde de la communication numérique retient son souffle,
puisque la condamnation de Skype pourrait faire jurisprudence pour d’autres entreprises comme Viber.
Toutefois, comme le rappellent les diverses plaintes portées par les multinationales du secteur en Europe, « tout ne peut pas être mis sur le dos de la défense nationale », et faute d’alternative commercialement viable aux solutions américaines, la France sera condamnée à ne pouvoir que mettre en place un protectionnisme « par le bas » proposant des produits moins novateurs et peu stables. Seule une véritable offre concurrente pourra donc permettre à notre pays d’obtenir la crédibilité dont il a besoin pour avoir une chance devant les tribunaux européens et internationaux en cas de litige sur l’attribution d’un marché public. La solution au problème ne peut donc venir que du secteur privé, seul capable de concevoir des solutions à même de défier celles déjà en place sur des marchés ultra-compétitifs.
Toutefois, comme le rappellent les diverses plaintes portées par les multinationales du secteur en Europe, « tout ne peut pas être mis sur le dos de la défense nationale », et faute d’alternative commercialement viable aux solutions américaines, la France sera condamnée à ne pouvoir que mettre en place un protectionnisme « par le bas » proposant des produits moins novateurs et peu stables. Seule une véritable offre concurrente pourra donc permettre à notre pays d’obtenir la crédibilité dont il a besoin pour avoir une chance devant les tribunaux européens et internationaux en cas de litige sur l’attribution d’un marché public. La solution au problème ne peut donc venir que du secteur privé, seul capable de concevoir des solutions à même de défier celles déjà en place sur des marchés ultra-compétitifs.
9) Se doter d’infrastructures numériques souveraines
La souveraineté numérique, c’est la souveraineté de la donnée. Le lieu où elle est créée, les voies qu’elle emprunte, les différents centres où elle sera ensuite stockée et donc lue sont autant de failles potentielles si les opérateurs de ces infrastructures ne se sont pas préoccupés de cette notion de souveraineté. Ceci est particulièrement vrai à l’heure du développement des plateformes Cloud toutes reliées entre elles, de la virtualisation des services et des réseaux eux-mêmes. Concernant les réseaux à haut, voire à très haut débit, il est important de continuer à développer une approche globale de couverture et de souveraineté nationales incluant la mise en place de réseaux RIP lorsque c’est financièrement nécessaire.
Dans ce contexte les initiatives médiatiques lancées par SpaceX et Google à horizon 2020 (internet par satellite à moyenne altitude performant, etc...) montrent que ces infrastructures constituent un enjeu important pour la suprématie numérique mondiale.
En ce qui concerne les infrastructures de Cloud, les grands centres de colocation opérant aujourd’hui en France sont majoritairement non-européens. Il conviendrait d’encourager et promouvoir les alternatives européennes (Iliad, TDF, CIV, Orange, etc.), notamment par le développement d’une commande publique responsable et la promotion des alternatives auprès d’entreprises.
Les opérateurs américains d’« Infrastructure As A Service » (couche infrastructure du cloud computing) dominent très largement aujourd’hui le marché français et européen (Amazon, Google, Microsoft). Cloudwatt, Dassault, Gandi, Ikoula, Numergy en France ou encore Aruba en Italie doivent se développer davantage et pour se faire, l’Etat client et les entreprises doivent être incités, formés, sensibilisés à inclure dans leurs appels d’offres des critères discriminants de souveraineté : localisation des données, tribunaux de compétence, non soumission au Patriot Act, exclusion des fournisseurs de service à la NSA, etc.
La souveraineté numérique, c’est la souveraineté de la donnée. Le lieu où elle est créée, les voies qu’elle emprunte, les différents centres où elle sera ensuite stockée et donc lue sont autant de failles potentielles si les opérateurs de ces infrastructures ne se sont pas préoccupés de cette notion de souveraineté. Ceci est particulièrement vrai à l’heure du développement des plateformes Cloud toutes reliées entre elles, de la virtualisation des services et des réseaux eux-mêmes. Concernant les réseaux à haut, voire à très haut débit, il est important de continuer à développer une approche globale de couverture et de souveraineté nationales incluant la mise en place de réseaux RIP lorsque c’est financièrement nécessaire.
Dans ce contexte les initiatives médiatiques lancées par SpaceX et Google à horizon 2020 (internet par satellite à moyenne altitude performant, etc...) montrent que ces infrastructures constituent un enjeu important pour la suprématie numérique mondiale.
En ce qui concerne les infrastructures de Cloud, les grands centres de colocation opérant aujourd’hui en France sont majoritairement non-européens. Il conviendrait d’encourager et promouvoir les alternatives européennes (Iliad, TDF, CIV, Orange, etc.), notamment par le développement d’une commande publique responsable et la promotion des alternatives auprès d’entreprises.
Les opérateurs américains d’« Infrastructure As A Service » (couche infrastructure du cloud computing) dominent très largement aujourd’hui le marché français et européen (Amazon, Google, Microsoft). Cloudwatt, Dassault, Gandi, Ikoula, Numergy en France ou encore Aruba en Italie doivent se développer davantage et pour se faire, l’Etat client et les entreprises doivent être incités, formés, sensibilisés à inclure dans leurs appels d’offres des critères discriminants de souveraineté : localisation des données, tribunaux de compétence, non soumission au Patriot Act, exclusion des fournisseurs de service à la NSA, etc.
Les propositions de la Fondation Concorde
1) Faire de la France un territoire d’excellence en matière de stockage, de traitement et
de régulation de données
Les enjeux de la souveraineté numérique doivent entrer dans le débat public, intéresser le plus grand nombre, et surtout les politiques qui doivent y voir une occasion historique de restaurer un dialogue et la confiance avec les citoyens. L’Etat se doit dorénavant d’agir comme le garant de la protection de nos souverainetés individuelles et collectives, notamment face aux nouvelles intermédiations opérées par des plateformes tentées par l’exercice de nouvelles formes d’impérialisme. En facilitant le développement d’un modèle assurant aux citoyens la protection de leur données informatiques personnelles, la France a la possibilité de devenir un eldorado numérique respectueux des droits fondamentaux mais aussi et surtout un modèle international engageant une véritable redéfinition de l’activité en ligne aujourd’hui soumise, en majeure partie, au bon vouloir d’une législation américaine particulièrement conciliante avec la vente industrielle de ces parcelles personnelles. Pour cela nous proposons de définir une Constitution Européenne de l’Internet, à la manière du Marco Civil da Internet brésilien dans lequel, démocratiquement seront débattus et arrêtés les grands principes de conduite sur Internet (résidence des données, protection intégrée de la vie privée, droit à l’oubli, droit de succession, neutralité du Net, ...).
La souveraineté, véritable « capacité à faire », doit se projeter sur le long terme afin d’anticiper les enjeux sociétaux, économiques et fiscaux du numérique. Cela ne pourra s’accomplir sans une formation aux questions du numérique des principaux acteurs de la vie publique, tant les élus politiques ou syndicaux, que les médias.
Les enjeux de la souveraineté numérique doivent entrer dans le débat public, intéresser le plus grand nombre, et surtout les politiques qui doivent y voir une occasion historique de restaurer un dialogue et la confiance avec les citoyens. L’Etat se doit dorénavant d’agir comme le garant de la protection de nos souverainetés individuelles et collectives, notamment face aux nouvelles intermédiations opérées par des plateformes tentées par l’exercice de nouvelles formes d’impérialisme. En facilitant le développement d’un modèle assurant aux citoyens la protection de leur données informatiques personnelles, la France a la possibilité de devenir un eldorado numérique respectueux des droits fondamentaux mais aussi et surtout un modèle international engageant une véritable redéfinition de l’activité en ligne aujourd’hui soumise, en majeure partie, au bon vouloir d’une législation américaine particulièrement conciliante avec la vente industrielle de ces parcelles personnelles. Pour cela nous proposons de définir une Constitution Européenne de l’Internet, à la manière du Marco Civil da Internet brésilien dans lequel, démocratiquement seront débattus et arrêtés les grands principes de conduite sur Internet (résidence des données, protection intégrée de la vie privée, droit à l’oubli, droit de succession, neutralité du Net, ...).
-
- Cette Constitution sera, entre autres, le cadre intangible de négociations internationales,
dont et surtout le TTIP (TAFTA) (Partenariat transatlantique de commerce et
d’investissement). Il faudra trouver les moyens de geler les négociations sur le TTIP ainsi que
la proposition de règlement européen sur le numérique afin d’imposer que le numérique soit
un volet séparé du TTIP et non un paragraphe de chaque volet, comme c’est le cas aujourd’hui.
-
- Il conviendra d’organiser la coopération franco-allemande sur ce sujet en dehors du cadre
actuel de production des règlements et des directives européennes, largement perturbées par
les lobbies très puissants des GAFAM à Bruxelles.
-
- Il sera nécessaire de revoir les mécanismes de contrôle du «Safe Harbor», outil de
dérogation et d’exception des sociétés américaines pour se soustraire au cadre général
européen et qui n’est soumis à aucun contrôle réel puisque l’agence censée contrôlée le bon
usage du Safe harbor, la FTC (Federal Trade Commission américaine) n’ayant aucun intérêt à
mener cette mission.
-
- Il faudra développer et promouvoir un label "Hosted in Europe" certifiant le respect de critères
de sécurité et de souveraineté définis par un cahier des charges européen
La souveraineté, véritable « capacité à faire », doit se projeter sur le long terme afin d’anticiper les enjeux sociétaux, économiques et fiscaux du numérique. Cela ne pourra s’accomplir sans une formation aux questions du numérique des principaux acteurs de la vie publique, tant les élus politiques ou syndicaux, que les médias.
Les services publics, du fait de leur statut de premier prescripteur des technologies numériques en France,
mais aussi par le volume des consultations, ont un rôle essentiel à jouer dans l’accompagnement des
citoyens vers une meilleure maîtrise des technologies numériques. À l’instar des choix mis en place par nos
partenaires européens (en particulier allemands et britanniques), la France devra se doter d’une véritable
stratégie technologique à l’échelle de l’État. Ainsi, il est nécessaire de créer une fonction de responsable
des choix technologiques de l’Etat, équivalent du « CTO » anglo-saxon, placée sous la responsabilité
directe et au service du Premier ministre et en relation avec la DINSIC (Direction Interministérielle du
Numérique, des Systèmes d’Information et de Communication de l’Etat).
Sa fonction devra dépasser les choix purement technologiques ou budgétaires et intégrer une fonction juridique propre à accompagner l’Etat dans ses choix et sa politique de sécurité technologique.
3) S’assurer la souveraineté des compétences en créant un écosystème favorable au développement des start-ups :
1. Par une réforme de la commande publique
Il convient de réformer le code des marchés publics, notamment la structure de ces derniers et leurs allotissements. En effet, la structure actuelle constitue non seulement un frein puissant à l’innovation, et donc à la modernisation de l’Etat, mais encore induit une discrimination qui écarte les offres des entreprises françaises innovantes, et en particulier les plus petites d’entre elles.
En modernisant sa stratégie d’achats jusqu’à la formation des acheteurs, l’Etat français, favorisera non seulement sa modernisation mais également le dynamisme et les performances de nos jeunes pousses et pourra parer à la conjoncture actuelle poussant 70% des jeunes formés en matière de numérique à imaginer construire leur carrière à l’étranger. Toutes ces propositions peu coûteuses auront de grands effets sur le développement de l’économie nouvelle.
La commande publique constitue un puissant levier pour soutenir le développement d’une filière européenne souveraine du numérique. Aussi il faut inclure dans les appels d’offres publics des critères discriminants de souveraineté : localisation des données, tribunaux de compétence, non soumission au Patriot Act, exclusion des fournisseurs de service à la NSA, etc.
Cette mesure, au-delà de son impact économique aura d’évidentes et immédiates répercussions sur la sécurité de nos réseaux et la confidentialité des communications et des données.
2. Par une simplification et une sécurisation des dispositifs de soutien à l’innovation
L’Etat doit témoigner sa confiance vis-à-vis des PME et TPE en optimisant les aides leur étant allouées, en diminuant leur délai de versement et en clarifiant le Crédit Impôt Recherche (CIR), notamment afin d’en sécuriser l’usage pour les petites entreprises. En effet, l’actuel manque de clarté sur les conditions d’attribution et de calcul du CIR fait planer le spectre d’un contentieux sur de jeunes entreprises encore économiquement fragiles et ne disposant pas des moyens juridiques d’assurer correctement leur défense face à l’administration fiscale.
3. Par l’institution d’un « Small Business Act » pour les TPE et PME du numérique :
Editeurs de logiciel, services en ligne, industriels du numérique,... doivent trouver en France un cadre adapté à leur activité et un terreau favorable à leur croissance. Il est urgent d’instituer un « Small Business Act » leur autorisant une plus grande agilité, notamment en matière de droit du travail et favorisant des relations équilibrées entre grands groupes et PME/TPE. Cette initiative, si elle était étendue à l’Allemagne, pourrait créer une nouvelle dynamique tout en évitant les délais d’une mise en œuvre européenne.
Sa fonction devra dépasser les choix purement technologiques ou budgétaires et intégrer une fonction juridique propre à accompagner l’Etat dans ses choix et sa politique de sécurité technologique.
3) S’assurer la souveraineté des compétences en créant un écosystème favorable au développement des start-ups :
1. Par une réforme de la commande publique
Il convient de réformer le code des marchés publics, notamment la structure de ces derniers et leurs allotissements. En effet, la structure actuelle constitue non seulement un frein puissant à l’innovation, et donc à la modernisation de l’Etat, mais encore induit une discrimination qui écarte les offres des entreprises françaises innovantes, et en particulier les plus petites d’entre elles.
En modernisant sa stratégie d’achats jusqu’à la formation des acheteurs, l’Etat français, favorisera non seulement sa modernisation mais également le dynamisme et les performances de nos jeunes pousses et pourra parer à la conjoncture actuelle poussant 70% des jeunes formés en matière de numérique à imaginer construire leur carrière à l’étranger. Toutes ces propositions peu coûteuses auront de grands effets sur le développement de l’économie nouvelle.
La commande publique constitue un puissant levier pour soutenir le développement d’une filière européenne souveraine du numérique. Aussi il faut inclure dans les appels d’offres publics des critères discriminants de souveraineté : localisation des données, tribunaux de compétence, non soumission au Patriot Act, exclusion des fournisseurs de service à la NSA, etc.
Cette mesure, au-delà de son impact économique aura d’évidentes et immédiates répercussions sur la sécurité de nos réseaux et la confidentialité des communications et des données.
2. Par une simplification et une sécurisation des dispositifs de soutien à l’innovation
L’Etat doit témoigner sa confiance vis-à-vis des PME et TPE en optimisant les aides leur étant allouées, en diminuant leur délai de versement et en clarifiant le Crédit Impôt Recherche (CIR), notamment afin d’en sécuriser l’usage pour les petites entreprises. En effet, l’actuel manque de clarté sur les conditions d’attribution et de calcul du CIR fait planer le spectre d’un contentieux sur de jeunes entreprises encore économiquement fragiles et ne disposant pas des moyens juridiques d’assurer correctement leur défense face à l’administration fiscale.
3. Par l’institution d’un « Small Business Act » pour les TPE et PME du numérique :
Editeurs de logiciel, services en ligne, industriels du numérique,... doivent trouver en France un cadre adapté à leur activité et un terreau favorable à leur croissance. Il est urgent d’instituer un « Small Business Act » leur autorisant une plus grande agilité, notamment en matière de droit du travail et favorisant des relations équilibrées entre grands groupes et PME/TPE. Cette initiative, si elle était étendue à l’Allemagne, pourrait créer une nouvelle dynamique tout en évitant les délais d’une mise en œuvre européenne.
4) Créer un cadre fiscal et financier favorable et développer le capital-risque en France et
en Europe
Notre souveraineté dépend de la maîtrise de plusieurs couches technologiques. Cette maîtrise passe notamment par l’actionnariat et l’implantation des centres de décision d’entreprises de toutes tailles dans des domaines qui devront être considérés par l’Etat français comme stratégiques, à savoir :
Il existe en France, de nombreux talents et de performantes entreprises qui ont les compétences nécessaires au développement de l’Open Compute. L’installation du siège européen de la Fondation Open Compute Project et de son laboratoire européen de certification au pôle universitaire de Paris - Saclay permettrait à la France, non seulement de renforcer son poids dans la gouvernance de cette organisation mais encore de présider à la construction d’un cloud souverain européen.
7) Ouvrir le débat public sur la frontière entre droit à l’oubli et devoir de mémoire
La décision rendue par la Cour de justice de l’Union européenne le 13 mai 2014 consacre le droit à l’oubli numérique, un droit qui tend à faire de chacun d’entre nous « le seul archiviste de son propre passé sous réserve du devoir de mémoire ». Ce droit devrait bientôt être intégré à la réforme européenne sur la protection des données. Telles sont les raisons pour lesquelles il est indispensable que l’Etat français, par l’intermédiaire de ses institutions législatives, définisse un cadre juridique garantissant, à la fois, le droit fondamental des citoyens à protéger leur vie privée et le devoir constitutif d’histoire permettant à nos sociétés de tirer les leçons de leur passé.
Notre souveraineté dépend de la maîtrise de plusieurs couches technologiques. Cette maîtrise passe notamment par l’actionnariat et l’implantation des centres de décision d’entreprises de toutes tailles dans des domaines qui devront être considérés par l’Etat français comme stratégiques, à savoir :
-
- Le développement et la production de composants électroniques,
-
- Les infrastructures et cœurs de réseaux télécoms,
-
- Le cloud computing,
-
- Le génie logiciel dédié aux entreprises d’autres secteurs stratégiques
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- Etc.
Or, un des piliers fondamentaux de la réussite de la Silicon Valley repose sur la qualité du financement des start-ups. Afin d’augmenter le nombre de business angels et de capital investissement national privé en France, une remise à plat de la fiscalité est nécessaire. Nous proposons la suppression de l’ISF et la mise en place d’un taux de prélèvement unique sur le capital unique (en remplacement de l’IRPP, ISF, et CSG) à 25%, ce qui nous ramènerait dans la moyenne européenne et permettrait de retenir ou d’accueillir sur notre territoire les investisseurs capables de prendre les risques importants nécessaires au financement des projets innovants.
5) Garantir l’indépendance des organismes chargés des normes et standards
La protection des technologies qui sont à la base de la sécurité et de la confiance sur Internet passe par l’indépendance des organismes chargés des normes et standards de l’Internet, en particulier lorsqu’il est question des dispositifs qui assurent la sécurité des échanges. Des mesures devront ainsi être prises sans délai pour éviter que les organisations chargées d’élaborer les normes et standards de sécurité sur Internet ne soient liées ou ne deviennent dépendantes des agences de renseignement et plus généralement des lobbies de puissances privées ou publiques.
Il existe en France, de nombreux talents et de performantes entreprises qui ont les compétences nécessaires au développement de l’Open Compute. L’installation du siège européen de la Fondation Open Compute Project et de son laboratoire européen de certification au pôle universitaire de Paris - Saclay permettrait à la France, non seulement de renforcer son poids dans la gouvernance de cette organisation mais encore de présider à la construction d’un cloud souverain européen.
7) Ouvrir le débat public sur la frontière entre droit à l’oubli et devoir de mémoire
La décision rendue par la Cour de justice de l’Union européenne le 13 mai 2014 consacre le droit à l’oubli numérique, un droit qui tend à faire de chacun d’entre nous « le seul archiviste de son propre passé sous réserve du devoir de mémoire ». Ce droit devrait bientôt être intégré à la réforme européenne sur la protection des données. Telles sont les raisons pour lesquelles il est indispensable que l’Etat français, par l’intermédiaire de ses institutions législatives, définisse un cadre juridique garantissant, à la fois, le droit fondamental des citoyens à protéger leur vie privée et le devoir constitutif d’histoire permettant à nos sociétés de tirer les leçons de leur passé.
Conclusion
Prendre en main notre futur numérique
La population française – et ses gouvernants – souffrent toujours d’un grave problème de prise de conscience des enjeux liés à la souveraineté numérique, à ses dangers afférents mais aussi aux nombreuses opportunités qu’elle recèle. « L’intendance » liée à l’arrivée de nouvelles technologies doit impérativement suivre, notamment dans les administrations.
La pédagogie doit aussi s’adresser aux donneurs d’ordres, tant publics que privés, et les grands acteurs économiques doivent comprendre que face au pouvoir disruptif du numérique sur leurs modèles d’affaires, la maîtrise des technologies numériques associée à la collaboration d’un écosystème de start-up, représentent un atout majeur.
Dans cette révolution qui est en marche, résident les clés de notre avenir en tant que force économique et industrielle, mais aussi en tant que nation souveraine. Il y a urgence à insuffler, au niveau tant français qu’européen, un esprit conquérant, imposant nos règles d’un « numérique à l’européenne », respectueux des valeurs propres à nos nations.
La population française – et ses gouvernants – souffrent toujours d’un grave problème de prise de conscience des enjeux liés à la souveraineté numérique, à ses dangers afférents mais aussi aux nombreuses opportunités qu’elle recèle. « L’intendance » liée à l’arrivée de nouvelles technologies doit impérativement suivre, notamment dans les administrations.
La pédagogie doit aussi s’adresser aux donneurs d’ordres, tant publics que privés, et les grands acteurs économiques doivent comprendre que face au pouvoir disruptif du numérique sur leurs modèles d’affaires, la maîtrise des technologies numériques associée à la collaboration d’un écosystème de start-up, représentent un atout majeur.
Dans cette révolution qui est en marche, résident les clés de notre avenir en tant que force économique et industrielle, mais aussi en tant que nation souveraine. Il y a urgence à insuffler, au niveau tant français qu’européen, un esprit conquérant, imposant nos règles d’un « numérique à l’européenne », respectueux des valeurs propres à nos nations.
Lexique
Backdoor : dans un logiciel informatique, une backdoor (ou « porte dérobée » est une fonctionnalité
inconnue de l’utilisateur légitime, qui donne un accès secret au logiciel.
Cloud ou Cloud Computing : un modèle qui permet un accès omniprésent, pratique et à la demande à un
réseau partagé et à un ensemble de ressources informatiques configurables (comme par exemple : des
réseaux, des serveurs, du stockage, des applications et des services) qui peuvent être provisionnées et
libérées avec un minimum d’administration.
Cyberespace : ensemble de données numérisées constituant un univers d’information et un milieu de
communication, lié à l’interconnexion mondiale des ordinateurs.
Datacenter: un endroit physique où sont rassemblées de nombreuses machines (bien souvent
des serveurs) contenant des données informatiques.
“Hosted in France”/ “Hosted in Europe” : Hébergement internet en France / hébergement internet en
Europe
Open Compute Project : Projet lancé par Facebook de partage des données des différents centres de
données des grandes entreprises (Facebook, Microsoft, Bank of America...)
Renater : Réseau National de télécommunications pour la Technologie l'Enseignement et la Recherche
Safe Harbor : les principes du Safe Harbor permettent à une entreprise de vérifier qu’elle respecte la législation de l’espace économique européen afin d’obtenir une autorisation de transfert des données.
Fondation Concorde
6, place de la République Dominicaine 750017 PARIS
www.fondationconcorde.com
6, place de la République Dominicaine 750017 PARIS
www.fondationconcorde.com
c) France: la presse judiciaire attaque la nouvelle loi sur le renseignement + Rappel faits 2015
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a été saisie d'un recours contre la loi sur le renseignement par des membres de l'Association confraternelle de la presse judiciaire (APJ).
Les
180 représentants de la plupart des médias écrits, numériques ou
audiovisuels expriment leur préoccupation face à ce qu'ils considèrent
comme de nouvelles menaces pour la liberté d'informer et protestent
contre la surveillance de masse qu'autorise le texte entré en vigueur le
3 octobre 2015.
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