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La mondialisation pour une Santé pour tous
On a découvert, ces 20 dernières années, un nombre étonnant de nouvelles maladies infectieuses, dont certaines ne touchent qu'un ou deux pays, alors que le sida poursuivait sa propagation inexorable pour devenir une épidémie mondiale et la quatrième cause de décès au niveau mondial. D'autres maladies, au moins une trentaine au total, ont également fait leur apparition. L'on s'attend à voir ce nombre augmenter considérablement du fait des changements démographiques, technologiques et sociaux radicaux survenus au cours des dernières décennies, qui ont modifié sensiblement le potentiel de transmission des maladies, et du fait aussi de l'accélération exponentielle de ces changements.
Le risque de pandémie de grippe aviaire, due à un
nouveau virus, suscite actuellement des préoccupations dans le monde
entier et constitue une grave menace pour tous les pays.
Cette menace vient rappeler clairement que les progrès
technologiques mondiaux peuvent contribuer à la propagation des
maladies, mais aussi que la coopération mondiale peut favoriser
l'instauration de contre-mesures efficaces. Il survient normalement
tous les ans des flambées de grippe de par le monde. Si ces formes de
grippe peuvent s'accompagner de symptômes graves et
s'avérer mortelles chez les personnes âgées et les personnes
souffrant d'affections pulmonaires ou cardiaques chroniques, pour la
plupart des gens leurs manifestations se limitent généralement à
de la fièvre et à des symptômes respiratoires qui durent environ une
semaine. En revanche, il apparaît environ tous les 30 ans une nouvelle
souche de virus grippal qui se propage dans le monde
entier et qui cause de vastes épidémies, dites collectivement
« pandémies ».
La menace de la grippe aviaire
L'une des pandémies les plus graves est survenue en
1918, causée par un virus grippal qui s'est avéré considérablement plus
létal que ses prédécesseurs et qui a fait au moins 50
millions de morts dans le monde. Des craintes d'une éventuelle
pandémie de gravité analogue ont été suscitées en 1997 lors de la
découverte à Hongkong d'une nouvelle souche de virus grippal plus
virulente (dite aujourd'hui souche H5N1 du virus de la grippe
aviaire). Exceptionnellement létale chez les volailles, en particulier
chez le poulet, elle a également fait 18 victimes humaines et
six d'entre celles-ci ont succombé à la maladie. Jamais auparavant
un virus grippal n'avait-il eu un taux de mortalité aussi élevé chez
l'homme. Tous les sujets touchés étaient des gens qui, de
par leur travail, étaient en contact avec des poulets contaminés.
Heureusement, à cette époque, la maladie ne s'est pas
transmise de l'homme à l'homme. Les autorités de la santé publique ont
promptement ordonné l'abattage de millions de poulets
et le virus semblait avoir disparu. Malheureusement, six ans plus
tard, le virus est réapparu chez les poulets et s'est propagé rapidement
dans toute l'Asie du Sud-Est. Dix millions de poulets
sont morts de la maladie ou on les a abattus pour tenter de lutter
contre la propagation du virus. Près de 150 cas de grippe aviaire chez
l'homme ont été signalés, la moitié d'entre eux ayant une
issue mortelle. La quasi-totalité des patients avaient été en
contact étroit avec des oiseaux malades ou avaient dispensé des soins à
un patient.
Les oiseaux sauvages sont maintenant infectés et, du
fait de leur migration, le virus s'est répandu en Asie occidentale, en
Europe orientale et en Afrique. La maladie continue de
se propager et l'on s'inquiète, à juste titre, d'une éventuelle
mutation du virus qui lui permettrait de se transmettre directement de
l'homme à l'homme. Étant donné le nombre actuel de voyageurs
aériens, il est certain qu'il se répandrait dans le monde entier en
l'espace de quelques semaines.
Il faudra développer un vaccin pour protéger l'homme
de la maladie. Mais pour être efficace, ce vaccin doit ressembler de
près au virus capable de propagation humaine. Or, pour
autant que les scientifiques le sachent, cette souche virale
n'existe pas encore. Des efforts internationaux intenses sont donc en
cours, associant les laboratoires, le personnel de la santé
publique et le secteur privé, pour se procurer le virus dès que
possible, dès que celui-ci commencera de se propager au sein de la
population humaine, et pour mettre en œuvre de nouvelles
approches de la fabrication de vaccins qui permettront d'en produire
rapidement de grandes quantités.
La nécessité d'une coopération mondiale
La menace de la grippe illustre clairement la
nécessité d'une coopération mondiale renforcée permettant de déceler les
dangers de maladies et de s'en prémunir, où qu'ils
surviennent. Cette coopération est plus urgente aujourd'hui qu'elle
ne l'a été à aucune autre époque de l'histoire. Dans le monde des
microbes, d'innombrables espèces se multiplient
continuellement à des taux astronomiques, chacune se muant,
s'adaptant et changeant pour assurer sa survie. Il est inévitable que,
de temps à autre, il apparaisse des microbes dotés de
différentes caractéristiques, certains particulièrement létaux pour
l'espèce humaine et certains capables de croître et de se répandre
particulièrement rapidement. Dans les sociétés agraires où
la population est dispersée et où les villes et les villages sont de
petite dimension, les nouveaux agents pathogènes risquent moins de se
transmettre d'une personne à l'autre, et ils
disparaissent à plus ou moins brève échéance. Même lorsqu'une
nouvelle maladie se répandait dans une mesure appréciable dans une
région ou un pays donnés, sa diffusion au-delà de cette aire était
souvent réduite, du fait du faible déplacement des populations. La
facilité avec laquelle nous voyageons aujourd'hui peut répandre les
maladies les plus menaçantes, mais les progrès des
communications peuvent également faciliter la coopération pour la
recherche de remèdes, grâce à l'établissement de connexions mondiales au
service de la santé.
De nos jours, les cas et les flambées de maladies,
quelle qu'en soit la cause et où qu'ils se manifestent, présentent des
menaces pour la santé des gens du monde entier. Aucune
grande ville du monde n'est à plus de 36 heures de voyage d'une
autre. En 2003, quelque 642 millions de voyageurs aériens ont débarqué
dans 750 aéroports de 135 pays du globe. Les contrôles et
les inspections aux frontières, jadis couramment pratiqués, se sont
avérés sans valeur aucune pour la prévention des maladies, comme il est
apparu clairement lors de l'épidémie de SRAS de 2003.
Plus de 35 millions de passagers ont fait l'objet d'un dépistage aux
fins d'une mise en quarantaine éventuelle. Aucun cas n'a été détecté.
Si les voyageurs avaient été infectés, ils se seraient
trouvés selon toute vraisemblance dans la phase silencieuse
d'incubation de la maladie et n'auraient pas pu être détectés, quelles
que fussent les mesures de dépistage appliquées. Nous assistons
aujourd'hui à des flux de population d'une ampleur et d'une rapidité
sans précédent.
La probabilité d'implantation de nouveaux agents
microbiens est considérablement accrue du fait de la croissance rapide
de la population urbaine. Il n'y a que 50 ans, seules deux
villes comptaient plus de 7 millions d'habitants (New York et
Londres) et la population mondiale n'était qu'à 20 % urbaine.
Aujourd'hui, plus de 30 villes ont plus de 7 millions d'habitants
et en fait sept d'entre elles en ont plus de 15 millions. Nombre de
ces villes se trouvent dans des régions tropicales et subtropicales où
le surpeuplement, la malnutrition, les carences de
l'assainissement et la pollution sont monnaie courante. Elles
offrent donc un terrain particulièrement propice à l'apparition de
nouvelles maladies.
Deux autres grands facteurs qui contribuent à la
propagation des maladies sont l'industrialisation et
l'internationalisation des produits alimentaires. Il n'y a encore que
quelques
décennies, la plupart des aliments étaient produits à l'échelon
local dans de petites exploitations agricoles et mis en conserve ou
préparés en vue de leur commercialisation dans de petits
établissements dont peu se livraient à des échanges commerciaux
internationaux. En cas de contamination à un point quelconque de la
production, seules quelques personnes étaient touchées. Avec la
production et le traitement des produits alimentaires de grande
envergure et la possibilité de réfrigérer les aliments et de les
expédier par avion, la contamination à un point donné de la chaîne
de production peut déclencher des épidémies massives dans de
nombreux pays. C'est ce qui s'est produit, à petite échelle, en août
2004 où un organisme du groupe Shigella a provoqué une épidémie
de dysenterie bacillaire, maladie qui se manifeste par une grave
diarrhée, à la suite d'une contamination survenue dans une cuisine de
préparation de repas pour une ligne aérienne américaine. Au
total, 241 cas avérés ont été recensés, mais on estime qu'en
réalité, ce sont quelque 9.000 cas qui sont survenus sur 219 vols à
destination de 24 États fédérés des États-Unis et de quatre pays
étrangers.
Un facteur rarement considéré mais d'une importance
majeure qui facilite la propagation de la maladie est la large
prolifération des hôpitaux, en particulier dans les pays et les
régions à ressources économiques limitées et où le personnel
qualifié est rare. Beaucoup de ces établissements n'isolent guère les
malades contagieux et la pénurie de matériel, voire son absence
totale, fait que les aiguilles, les seringues et les instruments
chirurgicaux ne sont pas stérilisés comme ils devraient l'être. Certains
agents infectieux peuvent être véhiculés par le sang et,
en fait, ce facteur a contribué dans une mesure importante à la
propagation du sida dans certains pays. Par ailleurs, il est de coutume,
dans le contexte de cette organisation des soins de santé,
que le patient reçoive la visite d'un grand nombre de parents et
d'amis venant de villes et des villages dispersés sur une vaste zone aux
alentours des établissements de soins. Les poussées
épidémiques explosives s'étendant sur de vastes superficies ne sont
donc pas rares. Il a été démontré récemment que les hôpitaux étaient le
principal foyer épidémique de rougeole et de fièvres
hémorragiques telles qu'en causent les virus Lassa, Ebola et
Marburg.
En cet âge de la mondialisation qui est le nôtre, la
santé de tout habitant du globe peut avoir une incidence sur celle de
tous les autres. Nous n'avons pas encore saisi pleinement
toutes les conséquences de ce fait, bien que le sida et la grippe
aviaire s'avèrent importants dans la communication du message. Il est
nécessaire de nous attaquer aux problèmes des maladies
infectieuses, où qu'ils se manifestent. Une épidémie survenant
aujourd'hui dans l'une des régions les plus reculées des continents
africain ou américain peut, par exemple, donner lieu demain à
des cas, voire à des flambées, pratiquement n'importe où dans le
monde. En termes pratiques, l'adoption en mai 2005 du Règlement
sanitaire révisé de l'OMS est une étape positive en direction de
la mise en œuvre des activités partagées de recherche et
développement nécessaires face aux problèmes des maladies où qu'elles
surviennent et de l'établissement de réseaux internationaux de
recherche et d'enseignement efficaces, de manière à ce que les
observations et les constats importants puissent être communiqués et
appliqués plus rapidement et plus efficacement.
Nous rentrons dans une interdépendance.
Adaptation du Règlement sanitaire international aux réalités d'un monde plus solidaire
Déjà le 23 mai 2005,
l'Assemblée mondiale de la santé avait adopté un nouveau Règlement
sanitaire international applicable à la gestion des urgences
de portée internationale dans le domaine de la santé publique. Les
nouvelles règles, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
visent « à prévenir la propagation internationale des
maladies, à s'en prémunir, à la maîtriser et à y réagir par une
action de santé publique ». Elles reflètent également l'évolution de la
nature des maladies mondiales depuis leur adoption
initiale en 1969.
Le ministre de la santé et des services sociaux des
États-Unis, M. Mike Leavitt, dans son allocution du 16 mai 2005 à
l'Assemblée mondiale de la santé, avait déclaré :
« Le règlement révisé constituera un instrument très efficace que nous emploierons dans nos efforts visant à relever les défis des menaces biologiques, chimiques et radiologiques qui pèsent sur la santé publique, qu'elles soient naturelles, délibérées ou accidentelles. »
Selon l'OMS, le Règlement sanitaire international
adopté en 1969 avait été conçu pour surveiller et pour combattre quatre
grandes maladies infectieuses : le choléra, la
peste, la fièvre jaune et la variole. Les nouvelles dispositions
du Règlement exigent des États qu'ils notifient l'OMS de la survenue de
tout événement et de toute maladie « susceptibles
de constituer une situation sanitaire d'urgence de portée
internationale ». Les États doivent également signaler les risques pour
la santé publique hors de leur territoire qui peuvent
causer la propagation de maladies sur le plan international.
Le Règlement sanitaire révisé insiste sur les
obligations de plus vaste portée qu'ont les pays de se doter de
capacités nationales leur permettant d'appliquer des mesures
préventives régulières, ainsi que de détecter les urgences
sanitaires de portée internationale et d'y répondre. Ces mesures
régulières comprennent des actions de santé publique dans les ports,
les aéroports et aux frontières terrestres, ainsi que sur les
autres moyens de transports utilisés pour les voyages internationaux.
Comme l'a noté l'OMS, l'objet du Règlement
sanitaire international est d'assurer une protection maximale des
personnes contre la propagation des maladies sur le plan
international, tout en minimisant l'incidence sur les voyages et
les échanges commerciaux mondiaux.
« Le règlement en vigueur avait été rédigé dans un monde très différent de celui dans lequel nous vivons aujourd'hui. Les voyages en avion étaient un luxe et le mouvement des marchandises et des personnes était relativement lent »
a
expliqué le Dr Guenael Rodier, directeur du département des maladies
transmissibles : surveillance et action, au sein de
l'OMS.
« Aujourd'hui, les voyages et le commerce se sont développés bien au-delà de ce que prévoyait l'ancien règlement. Le nouveau règlement est conçu pour un monde qui, depuis la mondialisation, se parcourt en 24 heures et où une épidémie qui frappe un pays peut rapidement se propager à la surface du globe. »
Tsunami
Dans les 14 mois qui
se sont écoulés depuis qu'un séisme de magnitude 9,15 a déclenché une
série de tsunamis qui ont fait plus de 200.000 morts et
ont déplacé des millions de personnes dans une dizaine de pays de
l'océan Indien, ces pays et leurs partenaires internationaux se sont mis
à l'œuvre pour éviter que les futures catastrophes
naturelles se soldent jamais de nouveau par un bilan aussi lourd.
Des plans visant à la mise en place d'un système d'alerte avancée pour
la région ont pris forme lors de réunions tenues tout au
long de l'année 2005 en divers lieux, qui reflètent la diversité
et la multiplicité des partenaires internationaux qui déploient des
efforts dans ce sens : le Japon, la France, Hawaï,
l'Australie et, tout récemment, l'Inde.
À Haïderabad (Inde), les représentants de
nombreuses nations de l'océan Indien se sont réunis du 14 au 16 décembre
2005 à l'occasion de la seconde session de la réunion du Groupe
intergouvernemental de coordination pour le système d'alerte aux
tsunamis et d'atténuation de leurs effets, groupe de la Commission
océanographique internationale (COI) de l'UNESCO. Avec des
observateurs et des conseillers de l'Allemagne, des États-Unis et
du Japon, les participants se sont penchés sur les détails techniques
d'un nouveau système de détection des tsunamis et autres
catastrophes naturelles. Le nouveau système prend forme en
Australie, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, aux Maldives, à Sri Lanka
et en Thaïlande ainsi que dans d'autres pays, qui ne
possédaient jusqu'ici aucun mécanisme de ce genre.
Depuis que les tsunamis ont frappé, de nombreux
pays, fournissent des apports financiers et une assistance technique
pour cette entreprise particulièrement complexe. Dans le
cadre du Programme du système d'alerte aux tsunamis dans l'océan
Indien, divers organismes américains dépenseront 16,6 millions de
dollars en deux ans pour appuyer le développement de capacités
d'alerte précoce aux tsunamis et autres dangers dans l'océan
Indien et pour soutenir l'initiative de la COI visant à élaborer un
système d'alerte international pour 16 pays qui partageront des
données sismiques et océanographiques.
L'élaboration d'un tel système est longue car il
faut, pour alerter les populations à l'imminence de tsunamis et d'autres
dangers, un système « de bout à bout »,
autorisant l'évaluation des dangers et des risques pour chaque
pays, les alertes aux dangers et la préparation préalable, les
observations océaniques, la gestion des données, la prévision, la
diffusion des prévisions et des alertes, et le renforcement des
capacités en matière de détection et de prévision des dangers, d'alerte
et de communication avec la population et de prévention
des catastrophes et de planification préalable. Chacune des
composantes de ce système multinational doit être capable de communiquer
avec les autres ainsi qu'avec d'autres systèmes en place
dans le monde entier.
Le 26 décembre 2004, lors de la survenue des
tsunamis de l'océan Indien, un tel système n'était en place que dans le
bassin de l'océan Pacifique, où se produisent plus de
85 % des tsunamis du monde. Le Centre d'alerte aux tsunamis dans
le Pacifique (PTWC) se trouve à Hawaï et relève du Service
météorologique national de l'Administration nationale océanique
et atmosphérique (NOAA) des États-Unis. Avant les tsunamis de
l'océan Indien de 2004, il desservait le bassin du Pacifique en tant que
centre d'alerte régional et de longue portée et centre
local d'alerte aux tsunamis pour Hawaï. Aujourd'hui, il fait
fonction de centre d'alerte intérimaire pour l'océan indien, en
coopération avec l'Office météorologique japonais (JMA), et émet des
bulletins sur les événements porteurs de dangers dans l'océan
Indien - et les Caraïbes - jusqu'à ce que des systèmes soient mis en
place pour ces régions.
Grâce à un effort international massif, les
composantes d'un tel système s'assemblent dans l'océan Indien. Au cours
des 12 mois écoulés, selon l'UNESCO, 25 pays de l'océan Indien
se sont dotés de centres de communications qui leur permettent de
recevoir des bulletins d'alerte
Le Service géologique des États-Unis (USGS) établit
actuellement plusieurs nouvelles stations de surveillance sismique dans
la zone où est survenu le séisme qui a déclenché les
tsunamis de décembre 2004, près de la faille de Sunda au large de
l'île de Sumatra, en Indonésie. Il œuvre à cette fin avec les
gouvernements de l'Indonésie, de la Thaïlande, de Sri Lanka, de
l'Inde et des Maldives pour améliorer la surveillance, la
détection et la notification de tremblements de terre susceptibles de
déclencher des tsunamis.
Étant donné qu'il ne s'écoule que 15 à 20 minutes
entre le moment où un séisme se produit et celui où les vagues des
tsunamis atteignent les côtes indonésiennes, ce sont les
méthodes sismiques et pas les capteurs océaniques qui sont les
plus indiquées. On procède actuellement à l'installation d'une
soixantaine de sismomètres, pour la plupart en Indonésie mais
également dans les pays voisins, l'objectif à long terme étant
d'en mettre en place une centaine dans la région. Dans cette initiative,
l'USGS collabore avec le JMA, le ministère allemand des
sciences et de la technologie et l'Administration sismologique de
la Chine.
Les données sismiques peuvent renseigner ces
centres nationaux sur la survenue d'un séisme d'une magnitude connue à
un endroit donné, mais pas sur l'arrivée d'un tsunami ou sur
l'absence de tsunami. Il faut pour cela des instruments de
détection des mouvements océaniques à grandes profondeurs pour
déterminer si un tsunami se propage en direction de zones côtières
distantes. Ces instruments font défaut dans l'océan Indien, mais
plusieurs pays, dont l'Inde (avec l'aide de l'Allemagne), l'Australie et
la Malaisie (avec l'aide de la société Fugro,
entreprise commerciale néerlandaise) ont entrepris d'en déployer.
Les maréomètres peuvent également aider à
déterminer la réalité des menaces de tsunamis. Dans l'océan Indien, 32
de ces instruments ont fait l'objet de perfectionnements qui
permettent de les utiliser à cette fin, dans le cadre d'un réseau
international de la COI et de l'Organisation météorologique mondiale
(OMM) dénommé Système mondial d'observation du niveau des
mers, qui recueille des données pour la recherche climatique et
océanographique et pour l'étude du niveau des eaux côtières.
Un autre système international a également été mis
au service de la détection des tsunamis : le Système mondial des
télécommunications. Ce réseau mondial transmet des
données météorologiques provenant de stations d'observation, de
satellites et de centres de prévisions météorologiques qui ont été
modifiées, avec l'aide de l'OMM et de la NOAA, pour véhiculer
des informations relatives aux tsunamis.
2007,« Comme nous l'avons constaté le 26 décembre 2004, dit Eddie Bernard, directeur du Laboratoire de l'environnement marin du Pacifique de la NOAA à Seattle (État de Washington), les tsunamis peuvent être des phénomènes mondiaux et il est donc important, lorsqu'il s'en produit un dans le monde, que le reste de la planète en soit informé. »
Certes après le "sida", depuis il y a eu l'accident de Fukushima et la radioactivité, et, ces jours "Ebola". L'Etat-nounou hygiéniste, ce bon "samaritain" qui produit des guerres pour la santé de ses peuples respectifs...Créer des virus, des conflits, des guerres et tant de subtilités étatiques afin de démontrer la nécessité de soins, de recherches médicales comme de la fonction d'ambassadeurs et de diplomates. Etat un ogre de duplicité comme de pernicieux procédés confidentiels. Santé pour Tous, au sein d'une démographie exponentielle de notre planète "Terre". Alors Guerre Ou Paix ??
Santé
De Wikiberal
- Assurance maladie
- Vaccination
- Mutualisme
- Euthanasie
- Drogues
- Pollution
- Vente d'organes
- Mort
- Eugénisme, transhumanisme
- Principe de précaution
- Sécurité sociale, abrogation du monopole de la Sécurité Sociale
- Patrice Planté, Alphonse Crespo, Patrick de Casanove, Jean de Kervasdoué
- Mary J. Ruwart
Principe de précaution
De Wikiberal
Le principe de précaution
exprime l'idée que si les conséquences d'une action sont inconnues mais
peuvent potentiellement être négatives, alors il vaut mieux s'abstenir
de cette action.
Il faut distinguer la prévention, qui vise les risques
avérés, dont l'existence et la fréquence d'occurrence sont connues
(risque nucléaire, chimique, routier, etc.) et la précaution, qui vise les risques hypothétiques, non confirmés scientifiquement (effet de serre, organismes génétiquement modifiés, etc.).
Exemple basique
Lorsque une défaillance technique du modèle Y de la marque automobile
X, potentiellement due à un défaut de fabrication, est à la source d’un
accident de circulation, la marque X va rappeler les modèles Y à
l’usine pour contrôle. C’est cela, le principe de précaution, mis en
pratique par le monde scientifique.
Problématique
Ce principe ne pose pas de problème tant qu’il ne fait partie que de
l’arsenal déontologique du scientifique. Par contre, son entrée dans un
autre arsenal, législatif
celui-là, fait beaucoup plus de dégâts. On a assisté à un glissement
progressif de la définition, pour arriver à un point où c’est l’accusé
qui doit prouver qu’il est innocent (l'exact contraire de la présomption
d'innocence). Pour continuer avec notre exemple initial, le principe de
précaution exigerait que la marque X prouve préalablement à la mise en
commerce de son modèle Y qu’il n’y a absolument aucun risque de
défaillance. C’est impossible à faire, ne serait-ce qu’à cause de
l’impondérabilité de toute activité humaine.
On en est arrivé à un principe qui exige qu'on ne tienne compte
des risques que de l'un des deux termes d'une alternative — celui que
l'arbitraire politique
aura désigné. Quand ce « principe »-là ne disait pas encore son nom, il
avait entre autres conduit à rendre obligatoire l'emploi de l'amiante
dans le bâtiment pour ignifugation [1].
Aujourd'hui, au nom de ce même principe, on désamiante à grands frais
les bâtiments concernés, alors que leur « dangerosité », aux dires des
géologues, est insignifiante en l'état. Ce principe peut être invoqué
pour freiner tout progrès : dans le roman La Grève d'Ayn Rand,
pour protéger la population des effets sociaux supposés néfastes du
progrès, le gouvernement finit par promulguer un décret qui interdit
tout changement et instaure de force l'immobilisme dans tous les
domaines de l'économie (excepté la fiscalité).
Le but est pour les hommes politiques d'échapper à leur responsabilité, de justifier le protectionnisme, de préférer l'ignorance et la pauvreté
à la prise de risque, de mettre en avant le faux concept de
« responsabilité collective » (responsabilité que l'humanité présente
aurait vis à vis des générations futures) pour nier les droits individuels et accroître le rôle de l'État (garant de l'irresponsabilité institutionnelle).
Avec le principe de précaution, la charge de la preuve est inversée, en opposition avec tous les principes du droit
(présomption d'innocence) : c'est aux fabricants, industriels, etc.,
présumés coupables, de prouver l'innocuité de leurs produits, sans quoi
les autorités gouvernementales peuvent interdire leur production ou leur
commercialisation, même si elles ne disposent d'aucune preuve de leur
nocivité.
En résumé, les effets du principe de précaution sont les suivants :
- il donne un pouvoir discrétionnaire à l'administration, l'évaluation des risques restant arbitraire ;
- il empêche l'innovation ;
- il freine le développement des échanges avec l'extérieur (et à ce titre permet de justifier le protectionnisme) ;
- il ignore les risques induits par l'interdiction (à ce titre il est auto-contradictoire) ;
- il alimente la culpabilisation, la psychose, la stagnation économique, le malthusianisme, et constitue à ce titre un élément important d'une politique antilibérale.
On peut également remarquer que ce principe est illogique : son
application même risque de le contredire, une "meilleure" précaution
peut consister souvent à justement ne pas appliquer le principe de
précaution.
Historique
L'historien et philosophe allemand Hans Jonas (1903 - 1993) publie en 1979 Le Principe de responsabilité (Das Prinzip Verantwortung).
L'homme ayant désormais, grâce à la technique moderne, les capacités de
s'autodétruire (ou d'altérer significativement la qualité de vie des
générations futures), doit être interdite toute technologie qui comporte
le risque — aussi improbable qu'il soit — de détruire l'humanité :
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. »
— Hans Jonas
Même s'il part d'une bonne intention, ce principe est inutilisable en
pratique, car son champ d'application est potentiellement illimité. On
ne peut exiger des certitudes sur l’absence d’un dommage avant
d’autoriser une activité ou une technique, ni exiger le dommage zéro
dans un univers complexe.
La France est le seul pays au monde à avoir inscrit ce principe dans sa Constitution, en février 2005.
Exemples pratiques
L'amiante
L'ennemi numéro un des constructions a été pendant des siècles
l'incendie. Entre le risque d'incendie (impactant des centaines de
personnes pour de grandes constructions) et le risque de cancer (risque
connu depuis longtemps lors de la construction, impactant quelques
personnes sur des décennies), le choix a longtemps été de privilégier la
protection contre l'incendie grâce aux propriétés ignifuges et
isolantes de l'amiante (il se trouve qu'aujourd'hui on n'a plus besoin
de l'amiante pour cela).
Après avoir longtemps été un matériau indispensable (voire
obligatoire) pour la sécurité des constructions, l'amiante est devenue
un ennemi public, sans autre raison qu'un "principe de précaution"
poussé à l'extrême. En 1996, Claude Allègre dénonce un « phénomène de psychose collective » (qui se traduira par l'interdiction de l'amiante en France en 1997). Selon l'économiste en santé publique Jean de Kervasdoué, monter des chantiers de désamiantage pour enlever totalement les fibres est « coûteux et totalement inutile d’un point de vue sanitaire ; l'utilité s'il y en a une, est symbolique ».
Le DDT
Le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est reconnu depuis 1939
comme un insecticide puissant. Produit en quantités industrielles à
partir de 1944, il contribue au combat contre le typhus, puis à
l'éradication complète du paludisme en Europe et en Amérique du Nord, si
bien qu'en 1955 l'OMS débute un programme mondial d'éradication du
paludisme reposant principalement sur son utilisation.
Cependant, accusé d'être cancérigène et reprotoxique, son usage
est interdit à partir des années 1970. La conséquence a été une
recrudescence du paludisme[2]. Selon Michael Crichton « interdire le DDT a tué plus de personnes qu’Hitler » (État d'urgence, 2004)
La fracturation hydraulique
Le fracking (fracturation hydraulique[3]),
en fracturant la roche par un « stress » mécanique à l'aide d'un fluide
injecté sous haute pression à partir d'un forage de surface, facilite
l'accès à une plus grande partie d'un gisement d'hydrocarbures (par
exemple du gaz de schiste) piégés au sein même de la matrice rocheuse.
Cette technique, expérimentée depuis 1947, associée au forage horizontal
(développé, lui, à partir de 1980) permet d'accéder à des gisements
autrefois inaccessibles ou trop coûteux à exploiter.
La France
est le premier pays au monde à avoir interdit (en 2011) la fracturation
pour la recherche et l'exploitation de gaz, au nom du principe de
précaution, ce qui lui ferme tout espoir d'accéder un jour à
l'indépendance énergétique, tandis que d'autres pays n'ont pas de tels
scrupules[4].
Le réchauffement climatique
Article connexe : réchauffement climatique.
Alors que le phénomène de réchauffement global de l'atmosphère et des océans ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes[5],[6],
et encore moins son origine humaine, les Nations Unies ont mis sur pied
en 1997 la Convention sur le changement de Climat, signée à Kyoto, qui
établit un plan de développement international « en réponse au problème
du réchauffement global » (Protocole de Kyoto), qui propose de limiter les gaz à effet de serre dans les pays développés.
La plupart des libéraux contestent de telles mesures, qui n'ont
pour eux d'autres raisons que de donner du pouvoir supplémentaire pour
l'État, le pouvoir de contrôler encore plus la vie des gens, avec comme
prétexte la préservation de la planète. Du pouvoir également pour l'état
transnational qu'est l'ONU, chargée de l'application de Kyoto,
application qui lui permet de demander des fonds supplémentaires, de
croître (nouveaux départements entiers de fonctionnaires pour vérifier
l'application du traité) et de gagner du pouvoir (contraindre des états
et partant des populations qui lui échappaient jusque là).
Les libéraux rappellent que de tout temps les économies
capitalistes ont été moins polluantes que les économies étatisées (voir
Tchernobyl, l'assèchement de la Mer d'Aral, les pluies acides en
Roumanie, etc.), et que l'état prouve chaque jour que, quelle que soit
la matière dans laquelle il intervienne (santé, chômage, sécurité,
justice...), son action est néfaste.
Cela ne signifie pas que la pollution ne doive pas être combattue, mais que la notion de responsabilité collective et l'interventionnisme
étatique ne sont pas des solutions. Toute personne ou tout groupe de
personnes qui s'estime lésé par un phénomène polluant devrait faire
valoir ses droits en justice. Les libéraux
privilégient donc une approche judiciaire de la question, permettant de
mieux définir les dommages, ainsi que leurs causes, et les
responsabilités qui en découlent le cas échéant (pollueur-payeur).
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