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L'enseignement supérieur
De multiples influences
mondiales affectent de nombreux aspects de notre vie quotidienne et donc
nos stratégies pour faire face à ses défis. Dans les
années 70, par exemple, on utilisait généralement des financements
publics pour stimuler la croissance économique ; aujourd'hui
l'investissement privé est plus important que l'aide étrangère
et l'aide publique.
Naguère, on faisait généralement reposer les décisions
industrielles sur l'existence de fournisseurs situés à proximité et
parlant la même langue ; aujourd'hui on prend ce genre de décisions
en se fondant sur l'avantage comparatif mondial des divers acteurs.
Une usine de construction d'ordinateurs peut être située à Nashville,
dans le Tennessee, ou en Irlande du Nord ou en
Malaisie ; une usine textile à Bangalore, en Inde, ou à Sonora, au
Mexique et une exploitation agricole produisant des fruits d'hiver en
Floride, au Chili, ou au Maroc.
L'évolution des ambitions nationales en matière d'éducation
L'enseignement supérieur, lui aussi, subit des
influences mondiales. Aujourd'hui pratiquement tous les pays ont trois
grandes ambitions dans ce domaine. D'abord, la demande d'accès
à l'enseignement supérieur augmente partout dans le monde et le
nombre des étudiants progresse rapidement. À la fin des années 60, la
proportion des étudiants dans les jeunes de 18 à 22 ans ne
dépassait 8 % dans aucun des pays d'Europe occidentale; aujourd'hui,
elle n'est inférieure à 35 % dans aucun de ces pays. Partout dans le
monde, le nombre d'inscrits progresse de 10 à
15 % par an, y compris dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
Résultat ? Il y a désormais peu de pays où
l'enseignement supérieur soit réservé à une petite élite, c'est-à-dire
où il concerne moins de 15 % de la classe d'âge des
jeunes. L'enseignement supérieur est devenu un « enseignement de
masse ». L'Université nationale autonome du Mexique compte 269.000
inscrits, l'Université de Delhi 309.000 et
l'Université anatolienne, en Turquie, en a plus d'un million.
L'Université islamique Azad, en Iran, qui est peut-être la plus
importante université privée du monde, accueille 850.000 étudiants
sur 145 campus. Il nous faut réviser l'image traditionnelle que nous
pouvons avoir des établissements d'enseignement supérieur comme des
sortes de cloîtres, abrités des influences extérieures,
consacrés à l'éducation d'une élite triée sur le volet.
L'enseignement supérieur d'aujourd'hui est souvent impersonnel. Il y a
de longues files d'attente pour accéder à des amphithéâtres vétustes
et à des bibliothèques où manquent de nombreux livres ; on y voit
des murs fissurés couverts de peintures écaillées et des robinets qui
fuient.
La seconde ambition de tout pays est d'améliorer la
qualité de son enseignement supérieur. Or, les critères la définissant
ont connu un bouleversement au cours de la dernière
décennie. Pas d'enseignement supérieur de qualité aujourd'hui sans
la modernité électronique que ce soit dans les salles de classe, les
résidences universitaires, les bibliothèques, les
laboratoires, ou les amphis. Les étudiants, en moyenne plus âgés,
travaillent à temps partiel et vivent loin des campus. Les programmes de
haute qualité ne se basent plus sur de bons manuels mais
sur la disponibilité des informations les plus récentes, que leur
source soit un document papier ou un fichier électronique. Les textes
destinés aux étudiants sont scannés et mis à leur
disposition sur le réseau de l'université. Les étudiants ont ainsi
accès à toutes les informations dont ils ont besoin pour leurs études où
qu'ils soient, même s'ils voyagent.
Les cours eux-mêmes ont évolué. Le cours n'est plus
consacré à dispenser des informations aux étudiants, mais à l'analyse
d'informations dont ils ont pris connaissance avant.
L'internet et d'autres moyens électroniques ont transformé la
bibliothèque universitaire, où professeurs et étudiants ont moins besoin
de se rendre, et fait progresser son niveau. Celui-ci était
naguère défini par le nombre de livres qu'elle possédait ;
aujourd'hui il se définit par le volume d'informations auxquelles elle
permet d'accéder. La différence est énorme. Toute
bibliothèque universitaire de haute qualité a les moyens de faire
partie de réseaux exclusifs où tout ce que chacun détient est mis en
commun.
Ces réseaux sont internationaux : des bibliothèques
universitaires d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord y adhèrent.
L'accès à l'information est désormais le critère
discriminant distinguant les bibliothèques excellentes des
médiocres. Toutes les prestations universitaires, qu'il s'agisse de
cours ou de documentation, sont disponibles au moyen d'équipements
électroniques à haut débit. En fait, le débit offert par les
équipements des universités fait désormais partie des critères
permettant de les classer les unes par rapport aux autres (voir le
tableau et le graphique). Les universités n'offrant qu'un faible
débit ne peuvent prétendre être à la hauteur de celles qui offrent un
haut débit.
Une troisième ambition commune à toutes les
universités du monde est d'égaliser les chances de tous en offrant des
bourses aux étudiants doués issus de milieux défavorisés.
Beaucoup d'universités de haut niveau ont les moyens d'offrir une
bourse à environ un étudiant sur trois, en sus de ce pourraient offrir
les aides publiques.
Comment financer ces ambitions ?
L'addition de ces trois ambitions coûte cher et peu
de pays sont en mesure de financer leurs universités uniquement sur
fonds publics. Confrontées à l'augmentation spectaculaire du
nombre des étudiants et à la montée des attentes en matière de
qualité et d'équité, les autorités publiques sont dramatiquement
démunies et risquent fort de le rester. C'est un problème
mondial : comment l'enseignement supérieur peut-il parvenir à
financer ses ambitions et maintenir son objectif traditionnel de service
public ?
La question se pose aux établissements tant publics
que privés. Les crédits versés par leur État aux universités publiques
américaines, par exemple, ne représentent plus désormais
que 15 à 20 % de leur budget de fonctionnement ; c'est à chaque
université de s'organiser pour financer le reste, ce qui conduit à une
très grande similitude des stratégies et des
objectifs de gestion des universités de haute qualité, qu'elles
soient publiques ou privées. Pour boucler leur budget, les universités
ne peuvent, que je sache, agir que dans quatre
directions :
- elles peuvent tenter d'obtenir plus de leurs sources traditionnelles de recettes (par exemple en haussant les tarifs des droits d'inscription, en facturant des loyers pour les installations qu'elles mettent à disposition et en augmentant le recouvrement des frais généraux) ;
- elles peuvent faire appel à de nouvelles sources de revenu (par exemple en faisant payer des droits de copyright sur leurs inventions ou investissant sur des marchés d'actions) ;
- elles peuvent allouer leurs ressources actuelles de façon plus efficiente (par exemple en passant d'un financement par article à un financement global, en différenciant les salaires des enseignants, etc.) ;
- enfin, elles peuvent éliminer des programmes ou services obsolètes (comme l'enseignement ménager).
Les choix dans tous ces domaines peuvent bien sûr
susciter des controverses. Les universités de haute qualité non
seulement parviennent à trouver des ressources, mais encore sont
sages dans leur allocation et parviennent à préserver leur fonction
de service public. Bien entendu, tous les établissements d'enseignement
supérieur ne réussissent pas aussi bien à atteindre
leurs objectifs financiers. Certains sont en retard, parce qu'ils
n'ont pas encore pris conscience qu'une université qui veut rester à un
haut niveau d'excellence doit impérativement prendre en
main la gestion de ses finances.
Faut-il voir ce changement comme une évolution
« mercantile » de l'enseignement supérieur ? Ou encore comme la
mondialisation d'un « modèle
américain » ? Je ne le pense pas. Personnellement, je vois cette
nécessité d'accroître les ressources de l'enseignement supérieur comme
résultant non pas d'une évolution mercantile mais
d'une professionnalisation dans la légitime poursuite de
l'excellence, non comme l'adoption d'un modèle américain mais comme la
réussite d'un modèle universel que doit adopter toute université
pour répondre à une difficulté universelle, l'incapacité des
ressources publiques à financer l'enseignement supérieur.
La cohésion sociale
Une autre tendance mondiale de l'enseignement
supérieur mérite d'être mentionnée : c'est l'accroissement de son rôle
dans la cohésion sociale du pays. Qu'il soit privé ou
public, il peut favoriser ou non la coexistence pacifique des
citoyens les uns avec les autres et avec ceux des pays voisins et
permettre à ses diplômés d'être techniquement capables de répondre
aux attentes du marché du travail.
Que leur objectif principal soit l'enseignement, la
recherche ou la formation professionnelle, toutes les universités ont
deux grands moyens pour favoriser la cohésion sociale de
la population. Le premier est le contenu même de l'enseignement,
qu'il porte sur l'histoire, la culture, la biologie, la physique,
l'ingénierie ou l'écologie, et le professionnalisme avec lequel
cet enseignement est dispensé. Les universités de qualité se
définissent par leur ouverture aux textes et aux faits du monde entier,
diffusés librement à tous les étudiants sur autant de sujets
qu'il est possible. Aucune grande université ne restreint l'accès à
l'information.
Le second moyen dont dispose une université de
favoriser la cohésion sociale est son influence sur le comportement de
ses étudiants et son adhésion à des normes professionnelles
exigeantes. Cela passe par la manière dont elle décerne honnêtement
et équitablement ses titres académiques, dont son corps professoral et
son personnel affichent et respectent le code de
conduite de l'institution et enfin dont elle favorise la libre
discussion et respecte les opinions opposées. Plus une université va
dans ce sens, plus il y a de chance que ses étudiants
développent leurs qualités humaines tout en acquérant connaissances
et compétences et qu'ils enrichissent leur sens social en développant
leur aptitude à se dépasser pour servir le bien commun,
leur tolérance et leur compréhension à l'égard des vues et opinions
des autres.
Plus les universités enrichissent les qualités
humaines et sociales de leurs étudiants, plus haute est leur qualité et
plus elles renforcent la cohésion sociale de leur pays. À
contrario, les universités où règne la corruption, où les diplômes
et les décisions d'admission et d'accréditation peuvent être achetés, la
menacent. Au lieu de susciter les bons comportements,
elles façonnent des conduites néfastes pour l'avenir du pays.
La lutte contre la corruption dans l'enseignement
supérieur est aujourd'hui un problème mondial aux enjeux considérables.
Dans l'Union européenne, le processus de Bologne permet
aux États membres d'harmoniser leurs systèmes d'enseignement
supérieur pour permettre la mobilité des étudiants et des professeurs.
L'UNESCO, de son côté, a publié de nouvelles directives
d'accréditation qui permettent aux universités de tous les pays du
monde de comparer la qualité de leurs programmes. La volonté d'une
université de qualité de se comparer aux autres semble
souvent liée à sa capacité de démontrer qu'elle n'est pas corrompue.
La charge de la preuve repose sur l'université
soumise à l'examen. Si elle ne peut pas prouver son honnêteté, ses
étudiants subiront un handicap durable sur le marché du travail,
tandis que les contribuables se demanderont si est justifiée la
dépense publique consentie pour financer cette institution.
En somme, il y a un modèle d'enseignement supérieur
qui « marche » de plus en plus et il s'applique à toutes les régions du
monde. C'est le modèle dans lequel les
établissements d'enseignement supérieur sont eux-mêmes capables de
financer leurs propres objectifs. Il est de plus en plus évident que
l'enseignement supérieur a un rôle unique à jouer dans la
cohésion sociale d'une nation, mais ce rôle peut être négatif ou
positif : négatif, il modèle un comportement non professionnel ;
positif, il est à la hauteur des normes de conduite
internationales.
Éducation
De Wikiberal
L'éducation est l'ensemble des moyens permettant le développement
des facultés physiques, morales et intellectuelles d'un être humain.
Par extension, l'éducation désigne également les moyens mis en place
pour permettre cet apprentissage.
L’État, bien loin de ses obligations régaliennes, prétend se charger de l'éducation des enfants : l'Éducation Nationale a ainsi succédé, en France
et dans d'autres pays, à la plus modeste Instruction Publique, ce que
les libéraux considèrent comme une immixtion dans la sphère privée et
familiale.
Le financement des études qui pourrait résulter de ce système est aussi supérieur à la formule de l'instruction publique gratuite. Ce marché, en plus d'intéresser les banques, pourrait voir fleurir les associations délivrant des bourses aux étudiants. Dans les deux cas, l'obtention de prêts serait soumise à la capacité des candidats à convaincre les prêteurs, et donc à fournir des résultats. Ce principe de responsabilisation favoriserait la réussite scolaire et permettrait aux plus méritants de poursuivre des études.
La conséquence directe montrerait l'inutilité voire le caractère nocif d'un ministère de l’Éducation Nationale, dont la mainmise idéologique et politique sur les jeunes esprits n'est pas le moindre défaut.
Pour certains libertariens, comme Murray Rothbard, l'école publique représente un réel danger pour la liberté, car elle repose sur des croyances d'un faux libéralisme issu du dix-neuvième siècle et par des auteurs utilitaristes comme Jeremy Bentham et des auteurs positivistes.
Cet égalitarisme forcené conduit à la baisse continue du niveau des élèves, à la dévalorisation des diplômes et au découragement des enseignants. L'absence de toute sélection en est à la fois le symptôme et la cause :
Position libérale
Pour certains libéraux, l'État a un rôle à jouer dans l'éducation, en permettant aux personnes issues des milieux les moins favorisés d'accéder à un niveau d'instruction qui dépend plus d'eux-mêmes que des ressources de leur famille. Cependant, et contrairement à la pratique répandue, cette participation de l'État ne se ferait pas par l'existence et le maintien d'établissements scolaires publics mais par une distribution de moyens directement auprès des personnes concernées - par exemple sous forme de chèque éducation, acceptés par certains établissements privés. C'est par exemple la position que défend Friedrich Hayek dans La Constitution de la liberté (Chap. 24) et dans Droit, législation et liberté (Chap. 14). Il écrit ainsi dans ce dernier ouvrage :«Concernant l'éducation, l'argument primordial en faveur de son assistance par le gouvernement est que les enfants ne sont pas encore des citoyens responsables et ne peuvent être supposés capables de savoir ce dont ils ont besoin, ni ne possèdent de ressources qu'ils pourraient consacrer à l'acquisition du savoir. […] Ce raisonnement s'applique seulement aux enfants et mineurs. Mais il est complété par une autre considération qui s'applique aussi aux adultes, c'est que l'éducation peut éveiller en ceux qui la reçoivent des capacités dont ils n'avaient pas encore conscience. […] Qu'il y ait de solides arguments pour que le gouvernement finance au moins une instruction générale n'implique pas que cette éducation doive aussi être administrée par l'État, et encore moins qu'il doive en avoir le monopole »Les libéraux sont en général opposés aux règlementations étatiques contraignantes qui aboutissent à l'absence de sélection au mérite (et, partant, à la dévalorisation des diplômes), au « collège unique », à la « carte scolaire » (interdiction de choisir son établissement), au monopole universitaire, à l'enseignement indifférencié, etc.
— Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté[1]'
Position libertarienne
Pour les libertariens, il est injuste de forcer une personne, via l'impôt, à financer l'éducation d'autrui. L'enseignement est donc un service comme les autres, que des individus ou des entreprises vendent à des clients. S'il était appliqué, ce modèle aurait de nombreux avantages sur le plan de la qualité de l'enseignement. Outre les bénéfices tirés de la concurrence entre établissements scolaires et écoles de pédagogie, la délivrance des principaux diplômes ne serait plus un monopole, ce qui permettrait de valoriser de manière optimale les acquis des étudiants.Le financement des études qui pourrait résulter de ce système est aussi supérieur à la formule de l'instruction publique gratuite. Ce marché, en plus d'intéresser les banques, pourrait voir fleurir les associations délivrant des bourses aux étudiants. Dans les deux cas, l'obtention de prêts serait soumise à la capacité des candidats à convaincre les prêteurs, et donc à fournir des résultats. Ce principe de responsabilisation favoriserait la réussite scolaire et permettrait aux plus méritants de poursuivre des études.
La conséquence directe montrerait l'inutilité voire le caractère nocif d'un ministère de l’Éducation Nationale, dont la mainmise idéologique et politique sur les jeunes esprits n'est pas le moindre défaut.
Pour certains libertariens, comme Murray Rothbard, l'école publique représente un réel danger pour la liberté, car elle repose sur des croyances d'un faux libéralisme issu du dix-neuvième siècle et par des auteurs utilitaristes comme Jeremy Bentham et des auteurs positivistes.
«Le libertarien, alors, se fondant sur la tradition libérale classique ancienne, ne doit pas seulement abandonner l'utilitarisme et le positivisme; il doit aussi abandonner cette tendance du culte de la démocratie et d'une haine irraisonnée envers le catholicisme qui le mène, entre autres défauts, vers la croissance d'un vaste fardeau d'étatisme et de tyrannie, l'école publique. »
— Murray Rothbard, Conservatism and Freedom: A Libertarian Comment[2]
L'enseignement en France
Au XIXe siècle le monopole public a été graduellement réduit, le plus souvent par l'action des libéraux :- la loi Guizot libéralise l'enseignement primaire en 1832 ;
- la loi Falloux, nommée d'après le catholique libéral Alfred de Falloux (1811-1886), libéralise l'enseignement secondaire en 1850 ;
- la loi Dupanloup (1802-1878) libéralise l'enseignement supérieur en 1875.
Cet égalitarisme forcené conduit à la baisse continue du niveau des élèves, à la dévalorisation des diplômes et au découragement des enseignants. L'absence de toute sélection en est à la fois le symptôme et la cause :
« Nul ne soutiendrait que l'on peut devenir un bon skieur en se contentant de s'inscrire à une école de ski, sans effort musculaire dans l'application des instructions du moniteur. Mais l'effort intellectuel n'est plus considéré comme indispensable pour devenir un bon étudiant. Déplorer cette omission est devenu "réactionnaire". La "société" porterait seule la responsabilité du résultat des études. D'ailleurs on ne dit plus qu'un élève est paresseux, on dit qu'il est "en échec scolaire", fléau anonyme qui s'abat sur le malheureux comme la pluie ou la rougeole. »On peut dire qu'au XXe siècle le monopole public a été renforcé. L'offre "privée" apparemment existante est presque toujours "sous contrat" avec l’État : les enseignants du soi-disant privé sont en fait payés par l’État et enseignent les programmes exigés par l’État. La "contractualisation" est parvenue à stériliser et neutraliser l’enseignement privé :
— Jean-François Revel, Le voleur dans la maison vide, Plon, 1997
« Il n’existe pas de véritable choix éducatif en France, le privé n’étant que le délégataire du service public. »
— Anne Coffinier
Citations
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« Aujourd'hui, dans quel objet précis et bien déterminé frapperait-on tous les citoyens, comme une monnaie, à la même effigie ? Est-ce parce qu'ils se destinent tous à des carrières diverses ? Sur quoi se fonderait-on pour les jeter dans le même moule ?.... et qui tiendra le moule ? Question terrible, qui devrait nous faire réfléchir. Qui tiendra le moule ? S'il y a un moule (et le Baccalauréat en est un), chacun en voudra tenir le manche, M. Thiers, M. Parisis, M. Barthélemy Saint-Hilaire, moi, les rouges, les blancs, les bleus, les noirs. Il faudra donc se battre pour vider cette question préalable, qui renaîtra sans cesse. N'est-il pas plus simple de briser ce moule fatal, et de proclamer loyalement la Liberté ? »
— Frédéric Bastiat[3]
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« Une éducation générale et étatisée n'est qu'un appareil à façonner les gens pour qu'ils soient exactement semblables entre eux ; et le moule utilisé est celui qui plaît aux pouvoirs prépondérants dans le gouvernement, que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie, ou la majorité de la génération en cours, et dans la mesure où l'appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. »
— John Stuart Mill, De la liberté[4]
-
« L'Éducation Nationale se charge quant à elle de l'embrigadement des enfants. Cette structure tentaculaire est parfaite dans ce rôle. 99% des professeurs sont acquis corps et âme à la gauche la plus à gauche qui soit, et ils ont parfaitement conscience de leur place stratégique. Ils mettent donc la plus grande attention à diffuser des versions historiques remaniées, expurgées, triturées, afin que la vérité en cours au sein de l'État soit bien diffusée dans les générations suivantes. Si cette vérité venait à changer, le conditionnement reçu interdit toute lecture critique de la presse et les informations reçues sont automatiquement assimilées en lieu et place de l'ancienne vérité. »
— Hervé Duray, L'État est une secte[5]
-
« Au lendemain de la guerre, en 1947, les communistes Langevin et Wallon proposèrent de réaliser en France l'école unique, creuset de l'homme nouveau socialiste. Repoussé par deux fois à la Chambre sous la IVe République, ce projet fut mis en œuvre, paradoxalement, par De Gaulle au début de la Ve. […] Dès cette date, l'Éducation ne fut plus nationale. Elle fut, de jure, cogérée par le ministère et les syndicats. De facto, elle fut gérée par les syndicats seuls, car les ministres passaient (et souvent sautaient), alors que les syndicats restaient. Je dis bien que l'Éducation « nationale » usurpe désormais ce qualificatif, car la nation, qui n'a d'autre organe d'expression que le suffrage universel, et d'autres représentants légitimes que le Parlement et le Gouvernement, n'eut plus jamais, de ce jour, son mot à dire dans la politique éducative du pays. »
— Philippe Nemo, Une trop longue erreur[6]
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« Comme on interdit à un employeur d'embaucher un enfant de moins de 16 ans, les élèves n'ont d'autre solution que de fuir l'école ou, s'ils sont contraints d'y aller par la force, de résister par la violence à un système scolaire qui les agresse. S'ils n'ont pas envie d'aller à l'école et que les employeurs légaux n'aient pas le droit de les embaucher, ils se tournent vers le marché noir et la délinquance. Que l'on supprime la scolarité obligatoire, que l'on autorise le travail des enfants en deçà de 16 ans, et ces maux disparaîtront comme par enchantement. […] Nous avons le problème classique d'un législateur qui se substitue aux individus et aux familles en croyant savoir mieux qu'eux-mêmes ce qui est bon pour eux. Ils sont alors surpris de voir la réaction de ces jeunes. Quand on utilise la violence pour forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, il ne faut pas s'étonner des conséquences que cela engendre. »
— Bertrand Lemennicier, Analyse marginale[7]
-
« La propagande nationalo-étatiste décrit la santé et l’éducation comme des « biens sociaux », c’est-à-dire le contraire d’un simple bien de consommation ou, pour employer un terme encore plus dénigré, une « marchandise ». C’est ce qui justifierait la mainmise des bureaucrates sur ces secteurs, au profit de la collectivité tout entière. Comme lorsque les bureaucrates planifient les récoltes de patates, ce qui arrive en pratique est que les services de santé et d’éducation sont rationnés et qu’il faut se contenter de services moindres et de moins bonne qualité que ce que l’on souhaiterait obtenir. D’une réforme majeure à l’autre, ces secteurs sont presque constamment en crise. »
— Martin Masse
-
« L'éducation, aussi bien que la charité, est devenue, chez la plupart des peuples de nos jours, une affaire nationale. L'État reçoit et souvent prend l'enfant des bras de sa mère pour le confier à ses agents ; c'est lui qui se charge d'inspirer à chaque génération des sentiments, et de lui fournir des idées. L'uniformité règne dans les études comme dans tout le reste ; la diversité, comme la liberté en disparaissent chaque jour. »
— Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique[8]
-
« La transformation de l'instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes. »
— Benito Mussolini
-
« L'homme naît ignorant, mais pas stupide ; c'est l'éducation qui le rend stupide. »
— Bertrand Russell
-
« Si vous pensez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance ! »
— Derek Bok (humour)
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« La fausse apparence donne l’impression que le but de l’éducation publique est de donner aux jeunes des connaissances et d’éveiller leur intelligence et, ainsi, de les rendre aptes à revêtir les devoirs de la citoyenneté de manière éclairée et indépendante. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Le but de l’éducation publique n’est pas d’éclairer du tout, c’est tout simplement de réduire autant d’individus que possible, au même niveau sécurisant [pour le gouvernement], d’élever et de former une citoyenneté standardisée, de brimer toute dissension et originalité. »
— H. L. Mencken
-
« Aujourd'hui, un petit prof démago vous assure que votre cerveau n'a pas la capacité de penser, que vos sens ne perçoivent rien et que vous devez obéir aveuglément à la volonté toute-puissante de la Société, comme force surnaturelle. Mais il s'agit toujours du même numéro pour atteindre le même objectif : faire de vous une loque renonçant à croire que sa conscience ait une quelconque validité. »
— Ayn Rand, La Grève
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« La France est l’un des très rares pays développés où il soit interdit de créer une université privée : c’est le monopole absolu de l’État. Cela favorise la diffusion dominante d’une pensée largement étatique. »
— Pascal Salin
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« La devise de l'école post-moderne : "Pourquoi enseigner quelque chose plutôt que rien ?" »
— Adrien Barrot, 2000
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« De même qu'un apparatchik était jadis incapable fût-ce d'envisager que l'improductivité de l'agriculture soviétique pût provenir du système même de la collectivisation, ainsi les bureaucrates du ministère de l'Education Nationale ne peuvent pas concevoir que l'écroulement de l'école puisse être dû au traitement idéologique qu'ils lui infligent depuis trente ans. »
— Jean-François Revel, La Grande Parade
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« Le totalitarisme européen est une conséquence de la prééminence de la bureaucratie dans le domaine de l'éducation. Les universités ont frayé la route aux dictateurs. »
— Ludwig von Mises, La Bureaucratie
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« Dans les sociétés capitalistes, les méthodes d’éducation, qui sont basées sur la discipline et la contrainte, trahissent un « défaut dans la cuirasse ». En effet, comment inculquer à un enfant la valeur de l’initiative et du contrat – notions libérales par excellence – si l’on emploie pour cela des méthodes répressives ? Les sociétés communistes ne souffrent pas de telles contradictions. On veut que l’enfant apprenne à commander et à obéir, et les méthodes d’enseignement sont en parfait accord avec le but recherché. »
— Thomas Szasz
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« L'État, en proclamant la « liberté de l'enseignement », proclame simplement que quiconque enseigne comme le veut l'État ou plus exactement comme le veut le pouvoir de l'État est dans son droit. »
— Max Stirner
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