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novembre 01, 2014

Globalisation - Mondialisation 7/8 ( L'enseignement supérieur )

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


L'enseignement supérieur

De multiples influences mondiales affectent de nombreux aspects de notre vie quotidienne et donc nos stratégies pour faire face à ses défis. Dans les années 70, par exemple, on utilisait généralement des financements publics pour stimuler la croissance économique ; aujourd'hui l'investissement privé est plus important que l'aide étrangère et l'aide publique. Naguère, on faisait généralement reposer les décisions industrielles sur l'existence de fournisseurs situés à proximité et parlant la même langue ; aujourd'hui on prend ce genre de décisions en se fondant sur l'avantage comparatif mondial des divers acteurs. Une usine de construction d'ordinateurs peut être située à Nashville, dans le Tennessee, ou en Irlande du Nord ou en Malaisie ; une usine textile à Bangalore, en Inde, ou à Sonora, au Mexique et une exploitation agricole produisant des fruits d'hiver en Floride, au Chili, ou au Maroc.
 
L'évolution des ambitions nationales en matière d'éducation
L'enseignement supérieur, lui aussi, subit des influences mondiales. Aujourd'hui pratiquement tous les pays ont trois grandes ambitions dans ce domaine. D'abord, la demande d'accès à l'enseignement supérieur augmente partout dans le monde et le nombre des étudiants progresse rapidement. À la fin des années 60, la proportion des étudiants dans les jeunes de 18 à 22 ans ne dépassait 8 % dans aucun des pays d'Europe occidentale; aujourd'hui, elle n'est inférieure à 35 % dans aucun de ces pays. Partout dans le monde, le nombre d'inscrits progresse de 10 à 15 % par an, y compris dans les pays à revenu faible ou intermédiaire d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
 
Résultat ? Il y a désormais peu de pays où l'enseignement supérieur soit réservé à une petite élite, c'est-à-dire où il concerne moins de 15 % de la classe d'âge des jeunes. L'enseignement supérieur est devenu un « enseignement de masse  ». L'Université nationale autonome du Mexique compte 269.000 inscrits, l'Université de Delhi 309.000 et l'Université anatolienne, en Turquie, en a plus d'un million. L'Université islamique Azad, en Iran, qui est peut-être la plus importante université privée du monde, accueille 850.000 étudiants sur 145 campus. Il nous faut réviser l'image traditionnelle que nous pouvons avoir des établissements d'enseignement supérieur comme des sortes de cloîtres, abrités des influences extérieures, consacrés à l'éducation d'une élite triée sur le volet. L'enseignement supérieur d'aujourd'hui est souvent impersonnel. Il y a de longues files d'attente pour accéder à des amphithéâtres vétustes et à des bibliothèques où manquent de nombreux livres ; on y voit des murs fissurés couverts de peintures écaillées et des robinets qui fuient. 

La seconde ambition de tout pays est d'améliorer la qualité de son enseignement supérieur. Or, les critères la définissant ont connu un bouleversement au cours de la dernière décennie. Pas d'enseignement supérieur de qualité aujourd'hui sans la modernité électronique que ce soit dans les salles de classe, les résidences universitaires, les bibliothèques, les laboratoires, ou les amphis. Les étudiants, en moyenne plus âgés, travaillent à temps partiel et vivent loin des campus. Les programmes de haute qualité ne se basent plus sur de bons manuels mais sur la disponibilité des informations les plus récentes, que leur source soit un document papier ou un fichier électronique. Les textes destinés aux étudiants sont scannés et mis à leur disposition sur le réseau de l'université. Les étudiants ont ainsi accès à toutes les informations dont ils ont besoin pour leurs études où qu'ils soient, même s'ils voyagent.
 
Les cours eux-mêmes ont évolué. Le cours n'est plus consacré à dispenser des informations aux étudiants, mais à l'analyse d'informations dont ils ont pris connaissance avant. L'internet et d'autres moyens électroniques ont transformé la bibliothèque universitaire, où professeurs et étudiants ont moins besoin de se rendre, et fait progresser son niveau. Celui-ci était naguère défini par le nombre de livres qu'elle possédait ; aujourd'hui il se définit par le volume d'informations auxquelles elle permet d'accéder. La différence est énorme. Toute bibliothèque universitaire de haute qualité a les moyens de faire partie de réseaux exclusifs où tout ce que chacun détient est mis en commun.
 
Ces réseaux sont internationaux : des bibliothèques universitaires d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord y adhèrent. L'accès à l'information est désormais le critère discriminant distinguant les bibliothèques excellentes des médiocres. Toutes les prestations universitaires, qu'il s'agisse de cours ou de documentation, sont disponibles au moyen d'équipements électroniques à haut débit. En fait, le débit offert par les équipements des universités fait désormais partie des critères permettant de les classer les unes par rapport aux autres (voir le tableau et le graphique). Les universités n'offrant qu'un faible débit ne peuvent prétendre être à la hauteur de celles qui offrent un haut débit.
 
Une troisième ambition commune à toutes les universités du monde est d'égaliser les chances de tous en offrant des bourses aux étudiants doués issus de milieux défavorisés. Beaucoup d'universités de haut niveau ont les moyens d'offrir une bourse à environ un étudiant sur trois, en sus de ce pourraient offrir les aides publiques.

Comment financer ces ambitions ?
L'addition de ces trois ambitions coûte cher et peu de pays sont en mesure de financer leurs universités uniquement sur fonds publics. Confrontées à l'augmentation spectaculaire du nombre des étudiants et à la montée des attentes en matière de qualité et d'équité, les autorités publiques sont dramatiquement démunies et risquent fort de le rester. C'est un problème mondial : comment l'enseignement supérieur peut-il parvenir à financer ses ambitions et maintenir son objectif traditionnel de service public ?
 
La question se pose aux établissements tant publics que privés. Les crédits versés par leur État aux universités publiques américaines, par exemple, ne représentent plus désormais que 15 à 20 % de leur budget de fonctionnement ; c'est à chaque université de s'organiser pour financer le reste, ce qui conduit à une très grande similitude des stratégies et des objectifs de gestion des universités de haute qualité, qu'elles soient publiques ou privées. Pour boucler leur budget, les universités ne peuvent, que je sache, agir que dans quatre directions :
  • elles peuvent tenter d'obtenir plus de leurs sources traditionnelles de recettes (par exemple en haussant les tarifs des droits d'inscription, en facturant des loyers pour les installations qu'elles mettent à disposition et en augmentant le recouvrement des frais généraux) ;
  • elles peuvent faire appel à de nouvelles sources de revenu (par exemple en faisant payer des droits de copyright sur leurs inventions ou investissant sur des marchés d'actions) ;
  • elles peuvent allouer leurs ressources actuelles de façon plus efficiente (par exemple en passant d'un financement par article à un financement global, en différenciant les salaires des enseignants, etc.) ;
  • enfin, elles peuvent éliminer des programmes ou services obsolètes (comme l'enseignement ménager).
Les choix dans tous ces domaines peuvent bien sûr susciter des controverses. Les universités de haute qualité non seulement parviennent à trouver des ressources, mais encore sont sages dans leur allocation et parviennent à préserver leur fonction de service public. Bien entendu, tous les établissements d'enseignement supérieur ne réussissent pas aussi bien à atteindre leurs objectifs financiers. Certains sont en retard, parce qu'ils n'ont pas encore pris conscience qu'une université qui veut rester à un haut niveau d'excellence doit impérativement prendre en main la gestion de ses finances.
 
Faut-il voir ce changement comme une évolution « mercantile » de l'enseignement supérieur ? Ou encore comme la mondialisation d'un « modèle américain » ? Je ne le pense pas. Personnellement, je vois cette nécessité d'accroître les ressources de l'enseignement supérieur comme résultant non pas d'une évolution mercantile mais d'une professionnalisation dans la légitime poursuite de l'excellence, non comme l'adoption d'un modèle américain mais comme la réussite d'un modèle universel que doit adopter toute université pour répondre à une difficulté universelle, l'incapacité des ressources publiques à financer l'enseignement supérieur. 

La cohésion sociale
Une autre tendance mondiale de l'enseignement supérieur mérite d'être mentionnée : c'est l'accroissement de son rôle dans la cohésion sociale du pays. Qu'il soit privé ou public, il peut favoriser ou non la coexistence pacifique des citoyens les uns avec les autres et avec ceux des pays voisins et permettre à ses diplômés d'être techniquement capables de répondre aux attentes du marché du travail.
 
Que leur objectif principal soit l'enseignement, la recherche ou la formation professionnelle, toutes les universités ont deux grands moyens pour favoriser la cohésion sociale de la population. Le premier est le contenu même de l'enseignement, qu'il porte sur l'histoire, la culture, la biologie, la physique, l'ingénierie ou l'écologie, et le professionnalisme avec lequel cet enseignement est dispensé. Les universités de qualité se définissent par leur ouverture aux textes et aux faits du monde entier, diffusés librement à tous les étudiants sur autant de sujets qu'il est possible. Aucune grande université ne restreint l'accès à l'information.
 
Le second moyen dont dispose une université de favoriser la cohésion sociale est son influence sur le comportement de ses étudiants et son adhésion à des normes professionnelles exigeantes. Cela passe par la manière dont elle décerne honnêtement et équitablement ses titres académiques, dont son corps professoral et son personnel affichent et respectent le code de conduite de l'institution et enfin dont elle favorise la libre discussion et respecte les opinions opposées. Plus une université va dans ce sens, plus il y a de chance que ses étudiants développent leurs qualités humaines tout en acquérant connaissances et compétences et qu'ils enrichissent leur sens social en développant leur aptitude à se dépasser pour servir le bien commun, leur tolérance et leur compréhension à l'égard des vues et opinions des autres.
 
Plus les universités enrichissent les qualités humaines et sociales de leurs étudiants, plus haute est leur qualité et plus elles renforcent la cohésion sociale de leur pays. À contrario, les universités où règne la corruption, où les diplômes et les décisions d'admission et d'accréditation peuvent être achetés, la menacent. Au lieu de susciter les bons comportements, elles façonnent des conduites néfastes pour l'avenir du pays. 

La lutte contre la corruption dans l'enseignement supérieur est aujourd'hui un problème mondial aux enjeux considérables. Dans l'Union européenne, le processus de Bologne permet aux États membres d'harmoniser leurs systèmes d'enseignement supérieur pour permettre la mobilité des étudiants et des professeurs. L'UNESCO, de son côté, a publié de nouvelles directives d'accréditation qui permettent aux universités de tous les pays du monde de comparer la qualité de leurs programmes. La volonté d'une université de qualité de se comparer aux autres semble souvent liée à sa capacité de démontrer qu'elle n'est pas corrompue.
 
La charge de la preuve repose sur l'université soumise à l'examen. Si elle ne peut pas prouver son honnêteté, ses étudiants subiront un handicap durable sur le marché du travail, tandis que les contribuables se demanderont si est justifiée la dépense publique consentie pour financer cette institution.
 
En somme, il y a un modèle d'enseignement supérieur qui « marche » de plus en plus et il s'applique à toutes les régions du monde. C'est le modèle dans lequel les établissements d'enseignement supérieur sont eux-mêmes capables de financer leurs propres objectifs. Il est de plus en plus évident que l'enseignement supérieur a un rôle unique à jouer dans la cohésion sociale d'une nation, mais ce rôle peut être négatif ou positif : négatif, il modèle un comportement non professionnel ; positif, il est à la hauteur des normes de conduite internationales.


Éducation

De Wikiberal
 
 L'éducation est l'ensemble des moyens permettant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d'un être humain. Par extension, l'éducation désigne également les moyens mis en place pour permettre cet apprentissage. L’État, bien loin de ses obligations régaliennes, prétend se charger de l'éducation des enfants : l'Éducation Nationale a ainsi succédé, en France et dans d'autres pays, à la plus modeste Instruction Publique, ce que les libéraux considèrent comme une immixtion dans la sphère privée et familiale.

Position libérale

Pour certains libéraux, l'État a un rôle à jouer dans l'éducation, en permettant aux personnes issues des milieux les moins favorisés d'accéder à un niveau d'instruction qui dépend plus d'eux-mêmes que des ressources de leur famille. Cependant, et contrairement à la pratique répandue, cette participation de l'État ne se ferait pas par l'existence et le maintien d'établissements scolaires publics mais par une distribution de moyens directement auprès des personnes concernées - par exemple sous forme de chèque éducation, acceptés par certains établissements privés. C'est par exemple la position que défend Friedrich Hayek dans La Constitution de la liberté (Chap. 24) et dans Droit, législation et liberté (Chap. 14). Il écrit ainsi dans ce dernier ouvrage :
«Concernant l'éducation, l'argument primordial en faveur de son assistance par le gouvernement est que les enfants ne sont pas encore des citoyens responsables et ne peuvent être supposés capables de savoir ce dont ils ont besoin, ni ne possèdent de ressources qu'ils pourraient consacrer à l'acquisition du savoir. […] Ce raisonnement s'applique seulement aux enfants et mineurs. Mais il est complété par une autre considération qui s'applique aussi aux adultes, c'est que l'éducation peut éveiller en ceux qui la reçoivent des capacités dont ils n'avaient pas encore conscience. […] Qu'il y ait de solides arguments pour que le gouvernement finance au moins une instruction générale n'implique pas que cette éducation doive aussi être administrée par l'État, et encore moins qu'il doive en avoir le monopole »
    — Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté[1]'
Les libéraux sont en général opposés aux règlementations étatiques contraignantes qui aboutissent à l'absence de sélection au mérite (et, partant, à la dévalorisation des diplômes), au « collège unique », à la « carte scolaire » (interdiction de choisir son établissement), au monopole universitaire, à l'enseignement indifférencié, etc.

Position libertarienne

Pour les libertariens, il est injuste de forcer une personne, via l'impôt, à financer l'éducation d'autrui. L'enseignement est donc un service comme les autres, que des individus ou des entreprises vendent à des clients. S'il était appliqué, ce modèle aurait de nombreux avantages sur le plan de la qualité de l'enseignement. Outre les bénéfices tirés de la concurrence entre établissements scolaires et écoles de pédagogie, la délivrance des principaux diplômes ne serait plus un monopole, ce qui permettrait de valoriser de manière optimale les acquis des étudiants.
Le financement des études qui pourrait résulter de ce système est aussi supérieur à la formule de l'instruction publique gratuite. Ce marché, en plus d'intéresser les banques, pourrait voir fleurir les associations délivrant des bourses aux étudiants. Dans les deux cas, l'obtention de prêts serait soumise à la capacité des candidats à convaincre les prêteurs, et donc à fournir des résultats. Ce principe de responsabilisation favoriserait la réussite scolaire et permettrait aux plus méritants de poursuivre des études.
La conséquence directe montrerait l'inutilité voire le caractère nocif d'un ministère de l’Éducation Nationale, dont la mainmise idéologique et politique sur les jeunes esprits n'est pas le moindre défaut.
Pour certains libertariens, comme Murray Rothbard, l'école publique représente un réel danger pour la liberté, car elle repose sur des croyances d'un faux libéralisme issu du dix-neuvième siècle et par des auteurs utilitaristes comme Jeremy Bentham et des auteurs positivistes.
«Le libertarien, alors, se fondant sur la tradition libérale classique ancienne, ne doit pas seulement abandonner l'utilitarisme et le positivisme; il doit aussi abandonner cette tendance du culte de la démocratie et d'une haine irraisonnée envers le catholicisme qui le mène, entre autres défauts, vers la croissance d'un vaste fardeau d'étatisme et de tyrannie, l'école publique. »
    — Murray Rothbard, Conservatism and Freedom: A Libertarian Comment[2]

L'enseignement en France

Au XIXe siècle le monopole public a été graduellement réduit, le plus souvent par l'action des libéraux :
  • la loi Guizot libéralise l'enseignement primaire en 1832 ;
  • la loi Falloux, nommée d'après le catholique libéral Alfred de Falloux (1811-1886), libéralise l'enseignement secondaire en 1850 ;
  • la loi Dupanloup (1802-1878) libéralise l'enseignement supérieur en 1875.
En revanche, la fin du XXe siècle voit une régression sous l'influence des thèses égalitaristes : plan Langevin-Wallon (refus de la sélection, « justice à l'école »), collège unique, carte scolaire, etc. Le rapport du mathématicien Laurent Schwartz (1984), qui préconisait le retour à une certaine sélection, fut rejeté par les tout-puissants syndicats parce qu'il relevait du "principe fascisant de l’exclusion"...
Cet égalitarisme forcené conduit à la baisse continue du niveau des élèves, à la dévalorisation des diplômes et au découragement des enseignants. L'absence de toute sélection en est à la fois le symptôme et la cause :
« Nul ne soutiendrait que l'on peut devenir un bon skieur en se contentant de s'inscrire à une école de ski, sans effort musculaire dans l'application des instructions du moniteur. Mais l'effort intellectuel n'est plus considéré comme indispensable pour devenir un bon étudiant. Déplorer cette omission est devenu "réactionnaire". La "société" porterait seule la responsabilité du résultat des études. D'ailleurs on ne dit plus qu'un élève est paresseux, on dit qu'il est "en échec scolaire", fléau anonyme qui s'abat sur le malheureux comme la pluie ou la rougeole. »
    — Jean-François Revel, Le voleur dans la maison vide, Plon, 1997
On peut dire qu'au XXe siècle le monopole public a été renforcé. L'offre "privée" apparemment existante est presque toujours "sous contrat" avec l’État : les enseignants du soi-disant privé sont en fait payés par l’État et enseignent les programmes exigés par l’État. La "contractualisation" est parvenue à stériliser et neutraliser l’enseignement privé :
« Il n’existe pas de véritable choix éducatif en France, le privé n’étant que le délégataire du service public. »
    — Anne Coffinier

Citations

  • « Aujourd'hui, dans quel objet précis et bien déterminé frapperait-on tous les citoyens, comme une monnaie, à la même effigie ? Est-ce parce qu'ils se destinent tous à des carrières diverses ? Sur quoi se fonderait-on pour les jeter dans le même moule ?.... et qui tiendra le moule ? Question terrible, qui devrait nous faire réfléchir. Qui tiendra le moule ? S'il y a un moule (et le Baccalauréat en est un), chacun en voudra tenir le manche, M. Thiers, M. Parisis, M. Barthélemy Saint-Hilaire, moi, les rouges, les blancs, les bleus, les noirs. Il faudra donc se battre pour vider cette question préalable, qui renaîtra sans cesse. N'est-il pas plus simple de briser ce moule fatal, et de proclamer loyalement la Liberté ? »
        — Frédéric Bastiat[3]
  • « Une éducation générale et étatisée n'est qu'un appareil à façonner les gens pour qu'ils soient exactement semblables entre eux ; et le moule utilisé est celui qui plaît aux pouvoirs prépondérants dans le gouvernement, que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie, ou la majorité de la génération en cours, et dans la mesure où l'appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. »
        — John Stuart Mill, De la liberté[4]
  • « L'Éducation Nationale se charge quant à elle de l'embrigadement des enfants. Cette structure tentaculaire est parfaite dans ce rôle. 99% des professeurs sont acquis corps et âme à la gauche la plus à gauche qui soit, et ils ont parfaitement conscience de leur place stratégique. Ils mettent donc la plus grande attention à diffuser des versions historiques remaniées, expurgées, triturées, afin que la vérité en cours au sein de l'État soit bien diffusée dans les générations suivantes. Si cette vérité venait à changer, le conditionnement reçu interdit toute lecture critique de la presse et les informations reçues sont automatiquement assimilées en lieu et place de l'ancienne vérité. »
        — Hervé Duray, L'État est une secte[5]
  • « Au lendemain de la guerre, en 1947, les communistes Langevin et Wallon proposèrent de réaliser en France l'école unique, creuset de l'homme nouveau socialiste. Repoussé par deux fois à la Chambre sous la IVe République, ce projet fut mis en œuvre, paradoxalement, par De Gaulle au début de la Ve. […] Dès cette date, l'Éducation ne fut plus nationale. Elle fut, de jure, cogérée par le ministère et les syndicats. De facto, elle fut gérée par les syndicats seuls, car les ministres passaient (et souvent sautaient), alors que les syndicats restaient. Je dis bien que l'Éducation « nationale » usurpe désormais ce qualificatif, car la nation, qui n'a d'autre organe d'expression que le suffrage universel, et d'autres représentants légitimes que le Parlement et le Gouvernement, n'eut plus jamais, de ce jour, son mot à dire dans la politique éducative du pays. »
        — Philippe Nemo, Une trop longue erreur[6]
  • « Comme on interdit à un employeur d'embaucher un enfant de moins de 16 ans, les élèves n'ont d'autre solution que de fuir l'école ou, s'ils sont contraints d'y aller par la force, de résister par la violence à un système scolaire qui les agresse. S'ils n'ont pas envie d'aller à l'école et que les employeurs légaux n'aient pas le droit de les embaucher, ils se tournent vers le marché noir et la délinquance. Que l'on supprime la scolarité obligatoire, que l'on autorise le travail des enfants en deçà de 16 ans, et ces maux disparaîtront comme par enchantement. […] Nous avons le problème classique d'un législateur qui se substitue aux individus et aux familles en croyant savoir mieux qu'eux-mêmes ce qui est bon pour eux. Ils sont alors surpris de voir la réaction de ces jeunes. Quand on utilise la violence pour forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, il ne faut pas s'étonner des conséquences que cela engendre. »
        — Bertrand Lemennicier, Analyse marginale[7]
  • « La propagande nationalo-étatiste décrit la santé et l’éducation comme des « biens sociaux », c’est-à-dire le contraire d’un simple bien de consommation ou, pour employer un terme encore plus dénigré, une «  marchandise ». C’est ce qui justifierait la mainmise des bureaucrates sur ces secteurs, au profit de la collectivité tout entière. Comme lorsque les bureaucrates planifient les récoltes de patates, ce qui arrive en pratique est que les services de santé et d’éducation sont rationnés et qu’il faut se contenter de services moindres et de moins bonne qualité que ce que l’on souhaiterait obtenir. D’une réforme majeure à l’autre, ces secteurs sont presque constamment en crise. »
        — Martin Masse
  • « L'éducation, aussi bien que la charité, est devenue, chez la plupart des peuples de nos jours, une affaire nationale. L'État reçoit et souvent prend l'enfant des bras de sa mère pour le confier à ses agents ; c'est lui qui se charge d'inspirer à chaque génération des sentiments, et de lui fournir des idées. L'uniformité règne dans les études comme dans tout le reste ; la diversité, comme la liberté en disparaissent chaque jour. »
        — Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique[8]
  • « La transformation de l'instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes. »
        — Benito Mussolini
  • « L'homme naît ignorant, mais pas stupide ; c'est l'éducation qui le rend stupide. »
        — Bertrand Russell
  • « Si vous pensez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance ! »
        — Derek Bok (humour)
  • « La fausse apparence donne l’impression que le but de l’éducation publique est de donner aux jeunes des connaissances et d’éveiller leur intelligence et, ainsi, de les rendre aptes à revêtir les devoirs de la citoyenneté de manière éclairée et indépendante. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Le but de l’éducation publique n’est pas d’éclairer du tout, c’est tout simplement de réduire autant d’individus que possible, au même niveau sécurisant [pour le gouvernement], d’élever et de former une citoyenneté standardisée, de brimer toute dissension et originalité. »
        — H. L. Mencken
  • « Aujourd'hui, un petit prof démago vous assure que votre cerveau n'a pas la capacité de penser, que vos sens ne perçoivent rien et que vous devez obéir aveuglément à la volonté toute-puissante de la Société, comme force surnaturelle. Mais il s'agit toujours du même numéro pour atteindre le même objectif : faire de vous une loque renonçant à croire que sa conscience ait une quelconque validité. »
        — Ayn Rand, La Grève
  • « La France est l’un des très rares pays développés où il soit interdit de créer une université privée : c’est le monopole absolu de l’État. Cela favorise la diffusion dominante d’une pensée largement étatique. »
        — Pascal Salin
  • « La devise de l'école post-moderne : "Pourquoi enseigner quelque chose plutôt que rien ?" »
        — Adrien Barrot, 2000
  • « De même qu'un apparatchik était jadis incapable fût-ce d'envisager que l'improductivité de l'agriculture soviétique pût provenir du système même de la collectivisation, ainsi les bureaucrates du ministère de l'Education Nationale ne peuvent pas concevoir que l'écroulement de l'école puisse être dû au traitement idéologique qu'ils lui infligent depuis trente ans. »
        — Jean-François Revel, La Grande Parade
  • « Le totalitarisme européen est une conséquence de la prééminence de la bureaucratie dans le domaine de l'éducation. Les universités ont frayé la route aux dictateurs. »
        — Ludwig von Mises, La Bureaucratie
  • « Dans les sociétés capitalistes, les méthodes d’éducation, qui sont basées sur la discipline et la contrainte, trahissent un « défaut dans la cuirasse ». En effet, comment inculquer à un enfant la valeur de l’initiative et du contrat – notions libérales par excellence – si l’on emploie pour cela des méthodes répressives ? Les sociétés communistes ne souffrent pas de telles contradictions. On veut que l’enfant apprenne à commander et à obéir, et les méthodes d’enseignement sont en parfait accord avec le but recherché. »
        — Thomas Szasz
  • « L'État, en proclamant la « liberté de l'enseignement », proclame simplement que quiconque enseigne comme le veut l'État ou plus exactement comme le veut le pouvoir de l'État est dans son droit. »
        — Max Stirner




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