L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Sommaire:
A) La dette publique de la France a augmenté de 51,6 milliards d'euros au premier trimestre 2015 - AFP
B) Manipulation - Par Sophie de Menthon - valeursactuelles.com
C) Uber et le gouvernement: les bons, les brutes et les truands - Par
Robin Rivaton - Le Figaro
D) Agnès Verdier-Molinié : "La France va devoir engager des réformes" - Par Lise Garnier - le point.fr
E) Régionales: Reynié redoute un "krach budgétaire territorial" - AFP
F) France-La dette publique à de nouveaux sommets - (Avec déclaration du ministère, réaction d'économiste) - (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse) -
G) Sans le dire, le gouvernement a aussi réformé les aides au logement - Par Guillaume Guichard - Le Figaro
H) 3200 milliards d'euros : la dette française cachée dont on ne parle pas - Par
Jean-Yves Archer - Le Figaro
I) Hammadi avoue que le PS a négocié des mosquées contre des voix - par lesoufflet - http://24heuresactu.com
A) La dette publique de la France a augmenté de 51,6 milliards d'euros au premier trimestre 2015
La dette publique de la France se montait à la fin du premier trimestre à 2.089,4 milliards d'euros...
Elle n'en finit plus de grimper. La dette publique de la France se
montait à la fin du premier trimestre à 2.089,4 milliards d'euros soit
l'équivalent de 97,5% du Produit intérieur brut (PIB), a annoncé mardi
l'Insee. Par rapport à la fin du quatrième trimestre 2014, la dette a
augmenté de 51,6 milliards d'euros, ou 1,9 point de PIB, a précisé
l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un
communiqué.
A titre de comparaison, la dette publique brute dans les 19 pays de
la zone euro atteignait fin 2014 une moyenne de 91,9% du PIB, selon
l'institut européen Eurostat. Certains pays comme l'Italie, le Portugal
et bien sûr la Grèce affichent des taux très supérieurs à la France, au
contraire de l'Allemagne qui est elle passée l'an dernier sous la barre
des 75%.
B) Manipulation
On nous abreuve de “petites phrases” sorties du contexte pour créer des indignations médiatiques préfabriquées, et ça marche !
Il faut bien comprendre que l’information au sens strict n’existe
plus. Même la grand-messe du 20 heures n’a plus grand-chose à nous
apprendre car nous avons toute la journée été inondés de “push” sur nos
portables, de scoops, de programmes interrompus par des nouvelles de
“dernière minute”, sans compter le suspense entretenu des chaînes d’info
en continu, prêtes à tout. L’information est en concurrence avec Game of Thrones ou Plus belle la vie. L’important a totalement disparu au profit du spectaculaire. Le breaking news doit
être croustillant, scandaleux et exclusif. Quand ce n’est pas le cas,
on manipule le traitement de l’info. La “petite phrase” est devenue un
produit, on la guette, on la provoque et enfin on la découpe sur mesure
sans scrupule.
Dernier exemple, la “bourde” de Sarkozy, du moins vendue comme telle
dans les médias. Ce dernier, lors d’un meeting, a comparé la mauvaise
gestion de l’afflux des migrants à celle d’une fuite d’eau, le plombier
répartissant l’inondation par pièce dans la maison. Seulement, il a
enchaîné en disant que c’était « scandaleux parce que c’était d’êtres humains qu’il s’agissait ».
Il suffisait de tronquer le texte et surtout de faire disparaître la
fin de la phrase pour buzzer sur la comparaison entre les migrants et
une fuite d’eau ! Ce qui fut fait sans vergogne.
Autre procédé classique : sur une interview de vingt minutes, on
garde dix mots pour illustrer ce que le journaliste souhaite dire.
Qu’importe la vérité pourvu qu’on ait l’ivresse. Vous avez dit éthique ?
C) Uber et le gouvernement: les bons, les brutes et les truands
L'essayiste Robin Rivaton réagit à l'affaire Uber pop et à la garde à
vue des deux dirigeants de l'entreprise. Il y voit la soumission du
gouvernement aux taxis et aux casseurs.
Une révolution technologique bouleverse le marché du transport
individuel de personnes à titre onéreux avec la diffusion des services
de géolocalisation et des algorithmes de traitement en temps réel des
données. Le plus emblématique des nouveaux entrants est Uber, lancé en
juin 2010 et aujourd'hui valorisé 40 milliards de dollars.
L'idée
d'Uber serait d'ailleurs née à Paris du fait de la pénurie de taxis.
Autorisés à circuler avec une licence, cinq fois moins nombreux par
rapport au nombre par habitant qu'à New York ou à Londres, les taxis
parisiens sont en effet un fringant monopole quasi centenaire qui a
épinglé une dizaine de gouvernements à son tableau de chasse. Alors
qu'en province la quasi-totalité des chauffeurs sont des
artisans-indépendants, à Paris le marché un chauffeur sur quatre est
locataire de sa licence et génère une faible marge. Convaincus d'avoir
acheté un bien de valeur et de n'avoir rien à changer sur la qualité de
leurs prestations, la concurrence n'a jamais plu aux brutes qui y
répondent par des jets de pierre et des véhicules saccagés.
Parmi
les victimes de la brute, il y a les VTC, voitures de transport avec
chauffeur qui prospèrent grâce à une qualité de service bien supérieure
aux taxis. Ce sont les bons. Ils s'adaptent sans sourciller à un
législateur qui a déjà tenté deux tentatives d'homicide contre eux. Un
décret pris le 28 décembre 2013 imposait aux VTC un délai totalement
arbitraire de quinze minutes entre le moment où le client commande le
véhicule et le moment où celui-ci est pris en charge. Le conseil d'État
l'a suspendu au nom d'une atteinte illégale au principe du droit de la
liberté du commerce et de l'industrie. En septembre 2014, la loi
Thévenoud est venue restreindre fortement l'activité des VTC en
augmentant les barrières à l'entrée, formation de trois mois
obligatoires, fin de la géolocalisation et tarifs fixés à l'avance. Las,
la qualité l'emporte toujours et les VTC, qui ont les mêmes contraintes
fiscales et sociales que les taxis, continuent de prospérer.
Enfin il y a ceux qui sont
devenus les truands par la main d'un préfet zélé, les services de mise
en relation entre particuliers. Il s'agit de particuliers qui conduisent
avec leur véhicule personnel de manière complémentaire à une activité
principale. Les tarifs sont plus faibles et il n'y a pas de respect des
règles fiscales et sociales. Ce service ouvre un nouveau segment de
marché à la qualité de service réduite pour des utilisateurs sensibles
au prix. Il n'est pas une concurrence directe pour les taxis. Le leader
du marché UberPop revendique 400.000 utilisateurs, le challenger Heetch,
200.000. Jeudi 25 juin, sur demande du ministre, le zélé préfet de
Paris invoquant des troubles à l'ordre public (sic) a publié un arrêté
interdisant toutes les plateformes sur Paris et l'agglomération
parisienne. Outre l'absolue inapplicabilité matérielle de l'arrêté -
comment désinstaller ces applications de centaines de milliers de
smartphones, cela souligne l'ineffectivité de la loi Thévenoud qui rend
sur le papier ces chauffeurs sanctionnables depuis le 1er janvier 2015.
Après
le désastreux épisode de jeudi où on a vu des scènes d'émeutes, des
destructions, des blocages et des agressions, tout le monde se demande
que fait le shérif. Ce dernier, loin d'avoir évité le conflit, ne cesse
de l'attiser. En autorisant la vente et la location de licences de taxis
données gratuitement, il a fait d'un bien public une rente pour
quelques privilégiés. En refusant de préparer le terrain à une
augmentation de la concurrence, il a créé une bulle au détriment de
l'attractivité de la métropole. En interdisant les services de conduite
par un particulier au lieu de leur faire déclarer leurs revenus, il
détruit de l'activité économique et de l'emploi. En assurant l'impunité
des casseurs, il entretient la contestation violente et la montée aux
extrêmes. En fuyant ses responsabilités, il sape son autorité. Le monde
se divise bien en deux catégories: ceux qui ont un pistolet chargé et
ceux qui creusent. Le premier shérif de France, tutelle officieuse des
taxis, lui, il creuse.
Par
Robin Rivaton est économiste, essayiste, membre du conseil scientifique de la
Fondapol, et auteur de «La France est prête» (Les Belles Lettres, 2
octobre 2014).
D) Agnès Verdier-Molinié : "La France va devoir engager des réformes"
Invitée du forum économique européen à Nancy, la directrice de
l'Ifrap - think tank indépendant analysant les politiques publiques -,
Agnès Verdier-Molinié partage son analyse sur les statistiques
significatives de la société française.
"On a dépassé tous nos voisins"
Dans cette interview, l'historienne revient sur les 57 % de
dépenses publiques par rapport au PIB, "on a dépassé tous nos voisins,
même le Danemark", précise Agnès Verdier-Molinié. Elle revient également
sur les chiffres "absolument considérables" du chômage. Elle aborde
aussi le nombre d'élus dans notre pays : "La France compte 618 383 élus,
soit un élu pour 104 habitants, alors que les Britanniques ont un élu
pour 2 600 habitants", explique la directrice de l'Ifrap. Elle décrit ce
phénomène comme un cercle vicieux : "Plus on a d'élus, plus on a de
dépenses et plus on a de fiscalité qui pèse sur nos entreprises et nos
ménages."
Mauvais bilan aussi pour le moral des Français qui sont
"blasés et tentés de voter aux extrêmes pour réveiller la politique",
explique l'auteur de On va dans le mur : "Les Français veulent
qu'on leur donne les clés pédagogiques pour comprendre les réformes."
Une note positive pour la fin puisque la directrice de l'Ifrap explique :
"On va vers moins de chômage et des services publics modernes, vers des
créations d'écoles, etc." Mais, tout de même, "la France va devoir
engager des réformes pour les Français".
E) Régionales: Reynié redoute un "krach budgétaire territorial"
Le politologue Dominique Reynié (Les Républicains), qui dirigera la
liste de la droite et du centre dans la nouvelle grande région
Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon aux élections de décembre, a dit samedi redouter "un krach budgétaire territorial" en France.
"Je parle avec beaucoup de gravité de ma
crainte de voir un krach budgétaire territorial", a dit M. Reynié, lors
d'un point-presse à la terrasse d'un café toulousain.
Il a notamment
évoqué "une vingtaine de communes menacées de défaut de paiement" dans
la grande région où il est candidat et "des départements fragilisés par
un niveau de dépenses contraintes qui excèdent de beaucoup leurs
recettes".
M. Reynié, qui s'est dit sûr de remporter les élections
régionales dans six mois, a assuré qu'aussitôt après la victoire, il se
rapprocherait de tous les nouveaux présidents de Régions "pour mener une
action commune auprès de l'Etat", afin de renégocier les moyens alloués
aux collectivités.
Il dirait alors aux représentants de l'Etat:
"C'est une facilité coupable que de transférer des compétences
obligatoires sur les collectivités locales parce que vous n'avez plus un
+rond+ pour financer vos obligations régaliennes et (...) de réduire dans le même temps leurs moyens".
M. Reynié a été choisi en avril par les Républicains pour être leur tête de liste régionale.
Mais
le politologue de 55 ans - qui n'a jamais exercé aucun mandat - a vu sa
"légitimité" de candidat contestée au sein de son propre camp. Et son
choix de nommer des "référents" pour la campagne dans chaque département
a été vivement critiquée par certains élus.
"Il y a eu des tensions,
elles sont naturelles, je suis un corps étranger en quelque sorte",
a-t-il dit, lui qui n'avait jamais été candidat.
Le 16 juin, la
commission nationale d'investiture (CNI) du parti Les Républicains a
désigné 13 chefs de file dans chacun des 13 départements de la future
région.
Mais M. Reynié a jugé que cette situation - "13 hommes"
(dont un homme en binôme avec une femme) "pour représenter les
Républicains dans 13 départements" - n'était "pas tenable".
Il a
appelé à faire de la place aux femmes et à "se rapprocher de la parité".
Il a également souligné que s'il y avait un accord avec l'UDI, ce parti
demanderait "légitimement d'avoir une, deux ou trois têtes de liste".
La gauche dirige actuellement les deux régions qui doivent fusionner.
F) France-La dette publique à de nouveaux sommets - (Avec déclaration du ministère, réaction d'économiste)
La dette publique de la France a
bondi de 51,6 milliards d'euros au premier trimestre pour monter
à 97,5% du PIB, soit 1,9 point de plus que fin 2014, une hausse
qui met à mal les objectifs de la trajectoire des finances
publiques adoptée au printemps.
Selon les données publiées mardi par l'Insee, la dette de la
France s'élevait fin mars à 2.089,4 milliards d'euros et sa
hausse du premier trimestre est la plus forte depuis les trois
premiers mois de 2012.
Rapportée au produit intérieur brut, elle se situe nettement
au-dessus de l'objectif de 96,3% fixé pour cette année dans la
dernière trajectoire des finances publiques publiée en avril.
ID:nL5N0X5303
Celle-ci prévoyait que la dette publique atteindrait 96,3%
du PIB fin 2015, après 95% en 2014, et culminerait à 97,0% en
2016 avant de revenir à 96,9% en 2017. Ce scénario a déjà été
fragilisé par la nette révision à la hausse, à 95,6%, du solde
de 2014, intervenue en mai.
Mais pour le ministère des Finances, la forte augmentation
de la dette au premier trimestre n'augure pas d'un dérapage en
fin d'année.
"Une telle hausse est fréquente en début d'année, d'autant
que le volume d'émissions d'OAT (obligations de l'Etat français)
est plus concentré sur les deux premiers trimestres",
déclare-t-on au ministère. "Aussi, ce chiffre apporte peu
d'information sur le niveau de la dette en fin d'année."
Accentuant ce phénomène saisonnier, la faiblesse des taux
d'intérêt a incité l'Agence France Trésor (AFT), qui gère la
dette de l'Etat français, a accélérer son programme d'émissions
depuis le début de l'année.
Sur le premier trimestre, les émissions d'OAT à moyen/long
terme ont atteint 57,5 milliards d'euros, près de cinq milliards
de plus que sur la même période de 2014, un total à comparer à
des amortissements limités à 15,4 milliards sur la période.
"L'AFT a beaucoup émis en début d'année, c'est une bonne
idée" au vu des taux particulièrement bas, souligne Dominique
Barbet, économiste de BNP Paribas CIB.
Il juge lui aussi que les chiffres de la dette du premier
trimestre ne sont pas significatifs de la tendance de l'année au
vu de la faiblesse des amortissements d'OAT, plus conséquents
sur les autres trimestres.
La seule dette de l'Etat a augmenté de 37,1 milliards
d'euros au premier trimestre pour s'élever à 1.647,3 milliards.
Outre la dette de l'Etat, la dette publique au sens de
Maastricht inclut celles des administrations de sécurité sociale
(232,6 milliards fin mars, soit +15,8 milliards), des
administrations publiques locales (187,4 milliards, en retrait
de 0,8 milliard) et des organismes divers d'administration
centrale (22,1 milliards, soit -0,5 milliard).
Détail de la statistique:
Les indicateurs de la zone euro en temps réel ECONEZ
Le point sur la conjoncture française ECO/FR (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)
G) Sans le dire, le gouvernement a aussi réformé les aides au logement
Un décret très discret, publié le
29 décembre 2014, modifie la formule de calcul des APL. Il devrait
permettre à l'État d'économiser 87 millions d'euros en 2015. Et faire,
au passage, des perdants...
C'est
un petit décret, publié entre Noël 2014 et le Nouvel An, mais qui
rapportera gros. Le gouvernement a modifié à la fin de l'année dernière,
en toute discrétion, la formule de calcul - extrêmement complexe - des
aides au logement, afin de dégager pas moins d'un demi-milliard
d'économies cumulées en 2017. Sans passer par le Parlement… alors que
les députés de la majorité étaient, fin 2014, sous la pression des
frondeurs et ...
H) 3200 milliards d'euros : la dette française cachée dont on ne parle pas
Si la dette publique française fait l'objet de nombreuses polémiques,
peu évoquent la dette hors bilan de l'état. L'économiste Jean-Yves
Archer dénonce notamment les 50 milliards d'euros du poste Logement.
Le citoyen en qualité d'électeur tout autant que de contribuable sait
largement qu'il existe une dette, générée par les gouvernements de
gauche et de droite, qui dépasse les 2035 milliards et frôle par
conséquent les 100% de notre PIB.
Mais, il y a une dette immergée qui s'invite à bien des évènements de
la vie de la sphère publique. Lorsque l'État apporte une garantie aux
prêts bancaires de l'UNEDIC (dont la dette atteint 20 mds), cela ne se
retrouve pas dans son bilan. Quand l'État soutient à bout de bras la
situation de la banque DEXIA, cela n'est pas inscrit au bilan mais dans
les cautions accordées. Lorsque l'État employeur prévoit la future
retraite de ses agents, le montant des provisions pour pensions est
inscrit ailleurs qu'au budget annuel approuvé par le Parlement.
Autrement
dit, ces trois exemples illustrent l'importance de ce que l'on nomme
«les engagements hors-bilan» de la France dont le montant total est égal
à près de 3.200 milliards d'euros.
Dans cette question de dette
publique, je dois observer que l'on abreuve les médias d'informations
sur les quelques 2.000 milliards de dette au sens de Maastricht mais que
la dette immergée n'est que très rarement évoquée sauf par le désormais
sénateur honoraire Philippe Marini et par son collègue socialiste
Gaëtan Gorce ou le député Charles de Courson. Si l'on aime la rectitude,
il faut poser que notre dette totale est de 5.200 milliards.
La dette immergée est comme le diabète ou le glaucome une maladie silencieuse et indolore jusqu'au jour où il est trop tard.
En pages 71 et 72 du récent rapport de la Cour des comptes sur la
certification des comptes de l'État pour l'exercice 2014, il est
reproduit «le tableau de synthèse des principaux engagements hors-bilan»
à l'exception des montants unitairement inférieurs à un milliard
d'euros. L'annexe chiffrée fournie n'est donc pas exhaustive. À regret
car «si c'est flou, c'est qu'il y a un loup» pour reprendre le mot
désormais fameux de Madame Martine Aubry.
À titre informatif, au
sein des 3200 mds, les engagements liés au légitime paiement futur des
pensions des fonctionnaires civils et militaires représentent 1561 mds
auxquels il convient d'ajouter les retraites des fonctionnaires de la
Poste, soit 128 mds.
La moitié de la dette immergée vient donc des futures pensions et présente un caractère incontournable.
Le
poste intitulé «Subventions aux régimes de retraites et subventions
d'équilibre aux régimes spéciaux» qui se situe à hauteur de 274
milliards dont 137 pour la seule SNCF pourrait être analysé
différemment. Tous ces chiffres offrent la caractéristique d'être assez
stables dans le temps à l'exception très notable des «Aides au logement
et contribution de l'État au financement du FNAL» qui passent de 106 mds
en 2012, à 109 en 2013 puis 164 en 2014.
L'ancien Secrétaire d'État américain Henry Kissinger avait émis une
boutade acide: «L'Europe? Quel est son numéro de téléphone?». On serait
tenté, face à 50 milliards de glissement de dette hors-bilan lui aussi
acide, de demander le numéro de portable de l'omniprésente Madame Cécile
Duflot dont le «track-record» est empli de records dont les
professionnels du logement se souviendront des années durant. Chacun
observera le silence qui entoure ce dérapage de 50 milliards pour le
poste du logement!
La dette hors-bilan comporte donc des
variations qui interpellent l'entendement mais aussi de légitimes
motifs: ainsi, on relève 412 mds d'engagements liés à la «garantie de
protection des épargnants» ( livrets d'épargne réglementés ) au sein de
la sous-rubrique «Garanties liées à des missions d'intérêt général».
Dans
une «communication» (et non un rapport ce qui n'est pas neutre) de 215
pages de fin avril 2013 adressée à la Commission des finances du Sénat,
la Cour des comptes a décrit «Le recensement et la comptabilisation des
engagements hors-bilan de l'État». Convenons que ce travail très
conséquent et méthodique n'a guère atteint les oreilles du public. Tout
d'abord, un certain flou l'entoure car le TIGRE («Tableau d'inventaire
des garanties recensées par l'État» page 78) est toujours en cours
d'élaboration par la Direction générale du Trésor.
En République,
être pudique sur des chiffres du secteur public n'est jamais gage
d'éthique. Le gouvernant mise sur la crédulité ou sur l'hypoalgésie
tandis que le mal perdure et enfle. Un simple chiffre: avec 3.200
milliards d'euros, le hors-bilan représente 158% du PIB. Quant à sa
dynamique, elle est nette: en dix ans, ce hors-bilan a été multiplié par
3,5.
D'autant que la crise a évidemment un impact: ainsi, les différents
mécanismes de sauvetage de la zone euro (MES) pèsent pour près de 130
mds au sein du passif hors-bilan.
Dans ce panorama qui invite au
sérieux et à la componction, il faut noter que l'État ne perçoit plus
qu'un milliard en 2012 (contre 4 en 2006) au titre des garanties qu'il
consent. «Plus la protection de l'État a été recherchée, moins elle a
été rétribuée par les entités qui en bénéficiaient». ( rapport de 2013
sous l'élaboration du président de la première Chambre: M. Raoul Briet)
«L'État,
c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de
vivre aux dépens de tout le monde» a écrit le libéral Frédéric Bastiat (Sophismes économiques).
Plus d'un siècle et demi après, cette phrase s'applique à cette partie
immergée de l'iceberg qu'est la dette hors-bilan. Ainsi, le tableau de
la page 41 nous apprend que le «démantèlement des matériels militaires,
destruction de munitions, dépollution de sites militaires, engagements
de nature fiscale» ne sont pas encore exhaustivement quantifiés et ont
précisément fait l'objet, en 2015, d'une réserve de la Cour sur les
comptes 2014 de l'État.
De surcroît, les engagements au titre du
commerce extérieur (Assurance-crédit COFACE) appellent à la vigilance
(85 mds), il est crucial de relever que la dette garantie directement
par l'État atteint 194 mds.
Si toute cette dette implicite ou
immergée conserve sa dynamique, elle pourrait représenter près de 166%
du PIB lors de l'année électorale de 2017. «Nous sommes dans une ruelle
étroite et des deux toits opposés, il pleut également sur nous.» Jean
Jaurès. (Oeuvres Tome 8: Défense républicaine et participation ministérielle).
Oui, les deux dettes implicite et explicite sont deux toits dont le
financement supposerait l'équivalent arithmétique de 19 années de
pression fiscale sous condition impérative d'absence d'ajout de déficit
annuel additionnel.
Tels sont les faits saillants de cette dette
qui rend muettes la plupart des voix politiques, à l'exception -jadis-
de celle de Raymond Barre.
Par Jean-Yves Archerest économiste. Il dirige le Cabinet Archer et anime le think tank de
recherche économique Archer 58 Research. Il est diplômé de l'E.N.A,
promotion de 1985, et est titulaire d'un doctorat en Economie à
l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. En savoir plus sur son site.
I) Hammadi avoue que le PS a négocié des mosquées contre des voix
Le député socialiste Razzy Hammadi est revenu sur
la lâcheté et les petits arrangements des élus locaux de la gauche
plurielle, qui font construire sur leurs territoires des mosquées en
échange du vote des communautés musulmanes.
Invité à s’exprimer aux micros d’Olivier Galzi, sur I-Télé, le député
de Seine-Saint-Denis et ancien président du Mouvement des jeunes
socialistes a donc dénoncé les « lâchetés » des élus locaux face à la
montée du communautarisme, avant d’avouer que « certains (élus locaux)
ont négocié les mosquées contre des voix »
Il n’est un secret pour personne, puisque de nombreux sondages
l’avaient déjà démontré, que François Hollande est arrivé au pouvoir
grâce aux votes des Musulmans. Cette fois c’est un député socialiste en
personne qui a décrit ces petits arrangements entre le PS français et la
communauté musulmane : les élus locaux offrent des mosquées aux
musulmans qui en échange votent pour eux. Le laxisme et la défense
permanente des responsables de gauche face aux agressions et viols
causés par les membres de cette communauté font certainement partie du
package.
Comme les Français non Musulmans commencent à comprendre ce manège et
ne veulent plus entendre parler du PS, nos bons socialos essayent
d’ouvrir au maximum les frontières et font tout pour que les Musulmans
soient rapidement majoritaires en France. Tout s’explique…
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Eh oui, on ne vous dit pas tout, ou alors de grandes tromperies, à vous d'en juger !!
“Lorsque je vois que le gouvernement et les médias tentent de nous
entraîner fortement dans l’émotionnel et loin loin du rationnel, j’ai
comme un système d’alarme qui sonne… peuple français, on va vous priver
du peu de liberté qu’il vous reste !”
Peter Moore
Sommaire :
A) La France, ultra-libérale ou ultra-étatiste ? - Par Cécile Philippe. Institut Molinari
B) Le mythe de l’égalité des revenus - Temba A Nolutshungu - Libre Afrique
C) On nous cache tout… - Posté par voltigeur - les moutons enrages - du texte partiel de Charles Gave d' IdL
D) Sarkozy dénonce les "trois années de tromperie" de Hollande - et «La République ne doit plus reculer» RTL et Le Figaro
F) Voyage au pays du
mensonge d’Etat: la France est le seul pays où il n’y a jamais de
terroriste islamiste mais seulement des « déséquilibrés » - Christian De Lablatinière pour Europe Israël
G) État et moindre mal de Wikiberal
H) Le mensonge de l’Etat sur l’économie solidaire - Sylvain CHARAT - Contribuables Associés
I) Luxembourg : les mensonges de la presse française - Flavien Tulliez - Contrepoints
J) Hollande ou l’apothéose de l’État-mensonge - Par Serge Federbusch - http://www.delanopolis.fr/
K) Écologie – Pics de pollution : un mensonge d’État - Jean-Luc Moreau - Auto-Moto
L) Divertissement: Le film canadien, le silence d'État, + divers liens
M) Le système étatique de santé, une tromperie politiquement organisée - Ferghane Azihari - http://fazihari.eu/- via aussi sur Contrepoints.
A) La France, ultra-libérale ou ultra-étatiste ?
Dans son dernier livre, Trop tard pour la France ?,
l’économiste Cécile Philippe s’interroge sur la question de la place de
l’État dans notre société. Celui-ci en fait-il trop ou pas assez ?
Selon une idée répandue en France, nous vivons l’ère du libéralisme
triomphant. Or, les données empiriques indiquent, au contraire, que la
tendance marquante des dernières décennies est la montée en puissance de
la sphère publique.
Il est vrai qu’au cours des dernières décennies, des changements
majeurs ont laissé plus de place aux libertés civiles et économiques,
qu’il s’agisse des pays d’Europe de l’Est qui ont vu en 1989 la fin du
communisme, des membres de l’Union européenne qui ont joui d’une plus
grande liberté de mouvement des biens et des personnes en son sein ou de
la Chine et de l’Inde qui s’ouvrent au développement.
Sauf que ces évolutions n’ont aucunement empêché de voir se
poursuivre l’augmentation de la taille et de la puissance des États au
XXe-début XXIe siècle. En fait, la plupart des gens ont tendance à
croire qu’ils vivent dans une société du « tout capitaliste » ou « tout
libéral » parce que les termes s’y référant sont régulièrement employés,
y compris dans des secteurs qui – loin de se libéraliser ou de se
privatiser – continuent sur la voie de l’étatisation (comme le secteur
de la santé en France).
Au début du XXe siècle, les dépenses publiques en France ne
représentaient qu’un peu plus de 10% du PIB français. Au cours du
siècle, le poids relatif de l’État n’a jamais cessé d’augmenter. C’est
dans les années 1980 que la barre symbolique des 50% est franchie. Si la
croissance de l’État s’est ensuite ralentie, le ratio n’a pas diminué
et atteignait un nouveau record en 2013 de 57,1% du PIB.
Or, quand les dépenses publiques représentent plus de la moitié du
PIB, est-il légitime de parler de libéralisme ou de capitalisme
triomphant ? La dépense publique est financée pour la plus grande partie
par le prélèvement d’impôts ou de charges. Cela signifie concrètement
que les choix publics se substituent aux choix privés au fur et à mesure
que le poids des dépenses publiques augmente.
Le système français offre des prestations spécifiques en échange du
prélèvement de certaines charges comme les cotisations sociales. Ainsi,
en échange de leur paiement, les individus ont droit à des prestations
santé ou retraite. Il n’en demeure pas moins que les individus au sein
d’une telle organisation – à la différence d’un système libre – se
voient dans l’impossibilité de disposer d’une partie de plus en plus
large de leurs revenus tandis que les prestations, dans le meilleur des
cas, restent stables et sinon diminuent.
Le citoyen-contribuable peut certes tenter d’orienter la prise de
décision collective, par exemple en votant ou en adhérant à un syndicat,
mais son influence est diluée. Il n’a plus la possibilité de décider
individuellement combien il souhaite allouer globalement au titre des
services financés par ses impôts et charges. De même, il ne peut plus
imposer ses préférences, en donnant la priorité à un service public ou
social plutôt qu’à un autre. Ceci est d’autant plus vrai que l’inflation
réglementaire est sans borne. La législation française est en
augmentation de sept pour cent par an. Les Français vivent sous l’empire
de onze mille lois – dont certaines dépassent les deux cents pages – et
de cent trente mille décrets.
Ainsi, au fur et à mesure que le ratio dépense publique/PIB augmente,
le mode d’organisation économique de la France s’éloigne d’un mode
libre pour se tourner toujours plus vers des prises de décisions
publiques plutôt que privées. En ce sens, le XXe et le début du XXIe
siècle révèlent un recul spectaculaire du système fondé sur les droits
de propriété au profit d’une croissance ininterrompue de la sphère
publique. C’est le monde dans lequel vivent les Français depuis les
années 1980 et c’est visible à tous les niveaux de notre société puisque
nous avons adopté en France une gestion publique de nos risques santé,
retraite, chômage et même technologique avec l’inscription en 2005 du
principe de précaution dans notre constitution.
De fait, la réalité française est plutôt celle de l’étatisme
triomphant et c’est peut-être une des raisons du mal être français face à
un monde qui change rapidement. Les structures publiques n’ont pas les
capacités d’adaptation nécessaires aux évolutions actuelles. Elles se
révèlent incapables de fournir des prestations bon marché, notamment
parce qu’elles ont éliminé un élément fondamental au fonctionnement de
notre économie : la concurrence.
Depuis des décennies rien n’a empêché la réduction comme peau de
chagrin de notre sphère d’autonomie. Il est donc peut-être temps de
regarder la réalité et cesser de prendre le libéralisme comme bouc
émissaire de l’échec de nos politiques publiques.
La thèse centrale du livre phare de Thomas Piketty résiste-elle à l’argument proposé par Adedayo Thomas ?
L’ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIesiècle, a ravivél’idéologiediscréditée du socialisme/communisme et sesdiverses affirmations, commel’Étatdéveloppementaliste, le capitalismed’État, l’État providence et l’Étatdirigiste. La thèsecentrale de l’ouvrage : assurerl’égalité des revenus pour la stabilitésocioéconomique et politique en mettant en œuvre la taxe punitive et d’autresmesurespolitiques qui ciblent les riches. Cettethèseirrationnelle estattrayante pour les décideurs qui prospèrentsurl’impôt.
Àcetégard, les mots de Hans F. Sennholz, président de la Fondation pour l’ÉducationÉconomique (Freeman, août 1992) sontremarquables :
« Pour poursuivrel’idéald’unerépartitionégale des biens, ilfautpartir du constatquel’envie et la convoitisecompromettentl’harmoniesociale et la paixéconomique et lutter pour rétablircetteinégalité. Cetteluttedevientimmoralequandelle repose sur la spoliation.».
Malheureusement, même aux États-Unis, la thèse de Pikettysembleavoiracquis un certain crédit. Heureusement, de l’autrecôté de l’océanAtlantique, Adedayo Thomas, directeur de l’Organisation pour le développement du Nigeria « African Liberty », a unefaçonremarquablement simple de détruirel’argument de l’égalité des revenusquasi-socialiste. Le raisonnement de Adedayoestque, si vousdonnezà un certain nombre de personnes un montantd’argent de valeurégale, afinqu’ils soient toussur un pied d’égalité sans aucundifférenceouinégalitésocio-économique les distinguant, après un certain temps, voustrouverez des écartscriantssur la façondontcespersonnesontutilisé les sommeségalesd’argentquevousleuravezdonnées.
Beaucoupd’entreeuxaurontutilisél’argenttotalementoupartiellement. Quelquesindividusl’aurontinvesti pour démarreruneentreprise afin de générer des revenus supérieurs à la sommeinitiale. D’autresaurontinvesti de l’argentdans des placements sûrs et stables telsque les comptes en banques et les actifs des entreprises. Les banques et les sociétés de financementàleur tour aurontutilisécet argent collecté pour générer des rendements en faveur de leursinvestisseurs. En d’autrestermes, mêmesitous les individusavaientcommencésur un pied d’égalité, au fil du temps, les inégalités se seraientdéveloppées à travers la recherche de leursbesoinspersonnels.
L’explicationd’Adedayon’est pas nouvelle. Déjà, il y a des siècles, le philosophegrecAristote (384 BC – 322 BC) avaitavertique :
« la plus grande inégalité est d’essayer de rendre les choses inégales égales ».
Sans surprise, le résultatestuneconséquenceinévitable de la réalité de la nature humaine. Les individus sontdifférents. Ilssontdotés de compétencesdifférentes et ont des prioritésdifférentes, des préférences et des goûtsdifférents. Certainspeuventêtremusicalement, artistiquementouathlétiquementdoués et, si la chance leursourit, ilsseraient en mesure de gagnerbeaucoup plus d’argentque les autres en raison de leurs talents uniques.
Les inégalitéssociales et surtoutcelles du revenureflètent le fait que les individussontdotés et pourvusdifféremment. Il y a de nombreusesfaçons de créer de la richesse et de travailleràl’amélioration de ses conditions socio-économiques. Pas étonnantalors qu’il y aitautant de résultatsdifférents. Ainsi, Lionel Messi, le joueur de football doué, estdevenu un multimillionnaire ; Michael Jackson, a utilisé son don du chant et de la danse pour accumulerune fortune, Muhammad Ali a utiliséses dons pour pulvérisersesadversaires et gagner des millions. Il y a les nombreuxacteurs de Hollywood inégalementdotés qui engrangent des millions. Toutescesdifférencesaurontinévitablement et naturellemententraîné des écarts de revenusque dénoncent Piketty et sescohortes d’orientationsocialiste. Karl Marx doitriredanssatombe. Piketty a prescritexactementceque Marx a toujourssoutenu : « Il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme, par des impôts, des impôts et encore plus d’impôts ». Il estchoquantque les gens qui utilisentleursqualités et font des sacrifices personnels pour s’enrichir soienttoujourspénalisés. Ceque propose Piketty ne peut pas êtremis en œuvre sans nuireà la libertéd’autrui de poursuivresesobjectifséconomiques.
« L’égalité devant les règles générales du droit est le seul
genre d’égalité favorable à la liberté qui peut être fixée sans détruire
la liberté », écrit alors le professeur Walter E Williams dans son livre « Plus de liberté signifie moins de gouvernement » (1999).
Si vous confisquez les fruits du travail des personnes économiquement productives, vous tuez leur motivation à produire plus. Vous découragez les contributions globales des riches à l’économie et démotivez ceux qui cherchent le progrès. La cause de l’égalité échoue à l’épreuve de la réalitééconomique.
La doctrine sociale des pays socialistes tentant de niveler les
revenus de leurs populations (conformes à l’idéologie marxiste), a
engendré les implosions dramatiques de 1989 et l’effondrement du mur de
Berlin. Ceux qui proposent ce genre de mesures populistes devraient
réfléchir à l’impact de telles propositions qui peuvent paraitre
séduisantes au premier abord.
Les mots de la fin seront laissés à l’économiste et lauréat du prix Nobel, le professeur Milton Friedman :
« Une société qui met l’égalité, dans le sens de l’égalité des
résultats, devant la liberté, va se retrouver avec ni égalité ni
liberté… D’autre part, une société qui fixe la liberté comme premier
objectif se retrouvera avec à la fois une plus grande liberté et une
plus grande égalité ».
Libre Afrique a été précédé par le projet francophone UnMondeLibre qui
visait à fournir des analyses de l’actualité du point de vue de la
défense de la liberté. Libre Afrique se concentre désormais sur
l’Afrique ou les problématiques qui peuvent y être liées de près ou de
loin. Les analyses se reposent sur une vision du monde dans laquelle le
rôle civilisateur de la société civile et de la liberté est mis en
exergue.
C) On nous cache tout…
Ca! ce n’est pas nouveau, si la majorité des moutons,
connaissaient vraiment l’état de notre pays, il y aurait des questions
précises de posées et des réponses tout aussi précises de demandées…
Les neuf réalités Economiques que chaque citoyen devrait connaître avant de voter
1. Le poids de l’Etat dans l’Economie Française:
Tous les trimestres, l’INSEE publie la « valeur ajoutée » crée par
chaque secteur de l’économie Française. Il est donc trés facile de
séparer les secteurs étatisés (administration, Santé, Transports,
Education) des autres secteurs dont nous supposons qu’ils sont les
secteurs libres.
Il suffit ensuite de calculer le ratio entre le secteur libre (ou
quantités et prix sont déterminés par le rapport entre l’offre et la
demande) et le secteur administré ou rien de tel ne se produit et ou les
quantités et les prix sont déterminés par des décisions politiques ou
administratives ,pour se faire une idée du poids de l’Etat dans le
système économique.
2. Croissance structurelle de l’Economie Française.
La croissance structurelle de l’Economie Française, que je définis
comme le taux de croissance moyen du PNB en VOLUME sur sept ans ne cesse
de baisser depuis 1978.
Depuis 1978, le taux de croissance moyen sur les sept années
précédentes est passé de prés de 4 % à un peu plus de 1%, ce qui ne peut
s’expliquer ni par la démographie, ni par l’évolution technologique ni
par la globalisation, puisque des pays similaires a la France n’ont pas
connu une telle évolution (Suède, Canada etc.…)Voir le schéma ici
3. Croissance de l’Etat et croissance économique.
Comme chacun peut le voir, passé un certain point (entre 30 et 40 %
du PNB), la hausse du poids de l’Etat dans l’économie déclenche une
baisse structurelle du taux de croissance de l’économie sous jacente. Un
poids plus élevé de l’Etat, partout et toujours a amené a un
ralentissement de la croissance.
J’ai le même graphique sur les USA, la Grande Bretagne, le Japon, le
Canada etc.…et les résultats ont les mêmes partout. Je ne dis pas que
l’Etat est inutile, je dis que passé un certain point, la croissance de
l’Etat devient nuisible, ce qui n’est pas la même chose. Et ce point a
été passé en France il y a longtemps.
La raison en est très simple : Dans le secteur de l’économie libre,
quand une activité n’a plus de clients solvables, elle disparaît. Rien
de tel dans les le secteur public qui continue à gaspiller capital et
main d’œuvre. Ces gaspillages entraînent une baisse du taux de
croissance structurel. C’est pour cette raison que l’URSS a sauté et que
le mur de Berlin est tombé…
La France est à la veille de perdre sa Souveraineté Financière, comme
dans les meilleures années de la IV République.La situation interne est
catastrophique. Hélas, un malheur n’arrivant jamais seul, la situation
externe n’est guère meilleure. La France n’est en effet plus compétitive
sur les marchés internationaux.
Avant l’Euro, les croissances Françaises et Allemandes étaient
similaires.Depuis l’an 2000 et à cause de l’Euro qui empêchait
l’ajustement par le taux de change, la production industrielle Française
a baissé d’environ 10%, alors que son homologue allemand est monté de
plus de 25 %. La réalité se venge… toujours
9. Les Déficits extérieurs Français explosent.
Quand un pays cesse d’être compétitif, d’habitude, sa balance
commerciale se détériore.C’est bien ce qui est en train d’arriver à la
France depuis l’arrivée de l’Euro.Sans l’Euro, quelque chose d’aussi
stupide que les 35 heures auraient du être payé « cash »par une solide
dévaluation.
L’Euro a empêché ces ajustements d’avoir lieu et donc notre déficit
extérieur ne cesse de se creuser (d’environ un peu moins de 1% du PNB
par an).Et encore et toujours, nous finançons ces déficits en ayant
recours à l’emprunt.
Aujourd’hui plus de 60 % des dettes émises par l’Etat Français sont
détenus par des étrangers, qui donc d’abord nous prêtent de l’argent
pour que nous puissions payer nos fonctionnaires et ensuite nous re-
prêtent de l’argent pour que ces fonctionnaires puissent acheter des
biens produits à l’étranger.
L’Euro est l’outil qui permet aux rentiers Français d’avoir un niveau
de vie supérieur à celui qui devrait être le leur. Cette prime au
rentier est payée par les entrepreneurs et les travailleurs du secteur
privé.Mais cela veut dire en termes simples que le niveau de vie
Français d’aujourd’hui n’est pas un niveau de vie gagné, mais bien un
niveau de vie emprunté.
C’est ce que les Grecs ont fait pendant les vingt dernières années,
et le moins que l’on puisse dire est que le réveil a été dur…
Conclusion: Une bouteille à la mer
Jamais, et je dis bien jamais, la situation économique de notre pays
n’a été aussi critique, sans que nous soyons en guerre.De grands
malheurs peuvent venir accabler la France et sa population a échéance
relativement rapprochée.J’espérais que l’élection Présidentielle serait
un moment ou la vérité serait dite aux Français, pour qu’ils puissent
voter en connaissance de cause.
Il n’en est rien et je n’ai pas le souvenir d’avoir assisté dans
aucun pays en quarante ans d’observations à une campagne aussi médiocre
et éloignée des réalités, la classe politique et les media semblant
n’avoir qu’un but et un seul : masquer la vérité et ne pas donner au
peuple l’information dont il a besoin pour se décider.
Il m’a donc paru nécessaire d’informer un public le plus large
possible de la réalité de la situation, dans la mesure de mes moyens
bien entendu (fort limités, hélas). Je ne suis pas un homme politique,
je n’offre pas de solutions.J’ai juste voulu donner à mes concitoyens
les informations dont je pense qu’ils ont besoin pour se déterminer en
connaissance de cause.A eux d’analyser les solutions que les candidats
proposent, mais pour prendre la bonne décision, ils doivent avoir
d’abord connaissance des faits et de la réalité.
Si vous jugez cette démarche intéressante, faites circuler cette
analyse de la façon la plus large possible. Envoyez-la à 10 de vos amis,
en leur disant de l’envoyer à 10 des leurs et ainsi de suite.Parfois
l’Internet permet de casser la censure comme nous l’avons vu récemment
dans un certain nombre de pays comme les USA ou les pays arabes.
D) Sarkozy dénonce les "trois années de tromperie" de Hollande - et «La République ne doit plus reculer»
Le président de l'UMP estime que son successeur à l'Elysée "a déjà battu
tous les records en promesses non tenues". "De mémoire de citoyens,
jamais la France n'avait été si profondément trompée", ajoute Nicolas
Sarkozy pour qui "l'échec le plus flagrant est celui du chômage".
"Le
"Moi président, je réduirai le chômage" est devenu "moi président, j'ai
assisté impuissant au record du nombre de chômeurs"", raille l'ancien
chef de l'Etat, ajoutant que François Hollande "a personnellement
contribué à ce désastre par un politique fiscale d'une brutalité sans
précédent". "Il a tant promis et au final si peu tenu. Trois années de
tromperies. Quel triste anniversaire", résume Nicolas Sarkozy. RTL
Dans un entretien au Figaro, Nicolas Sarkozy dénonce le bilan de
trois années de présidence Hollande et défend les valeurs des
Républicains, la nouvelle formation politique appelée à remplacer l'UMP.
François Hollande souffle les trois bougies de son quinquennat. Que lui dites-vous?
Nicolas SARKOZY.
- Il a déjà battu tous les records en promesses non tenues. De mémoire
de citoyens, jamais la France n'avait été si profondément trompée.
L'échec le plus flagrant est celui du chômage: le «moi président je
réduirai le chômage» est devenu «moi président j'ai assisté impuissant
au record du nombre de chômeurs». Cet échec n'est pas seulement passif
puisqu'il a personnellement contribué à ce désastre par une politique
fiscale d'une brutalité sans précédent. Il a tant promis et au final si
peu tenu. Trois années de tromperies. Quel triste anniversaire.
Pourquoi
«Les Républicains»? Il y a beaucoup de scepticisme dans votre camp.
N'est-ce pas un critère trop général pour définir un mouvement
politique?
Le changement des habitudes suscite toujours une inquiétude. J'ai beaucoup réfléchi à cette problématique. «Les Républicains» portent une promesse et incarneront notre ligne politique.
Je ne voulais pas d'acronymes qui sont répétés mécaniquement et
finissent par ne plus rien signifier. Nous avons besoin de nous élargir
et d'envisager notre champ d'action et de pensée pour les vingt
prochaines années. Dans cet esprit, nous ne pouvions nous en tenir aux
clivages trop classiques entre la droite et la gauche. Ce clivage
n'épuise plus le débat politique. En revanche, qui pourrait affirmer que
le besoin n'existe pas d'une rénovation de notre République qui a trop
souvent, ces dernières années, donné le sentiment de céder? La
République ne doit plus reculer. Les Républicains en feront leur premier
combat.
E) 5 mensonges d’État plus graves que l’affaire Jouyet-Fillon
La presse s'est emparée de l'affaire
jouyet pour en faire ses choux gras, les partis politiques s'en sont
saisis pour se renvoyer dos à dos la responsabilité. Mais cette affaire
ne doit pas occulter les autres mensonges d’État, ceux qui ont et auront
un impact concret sur la France et les Français... Budget, impôts,
encadrement bancaire, vie privée ou coupes budgétaires de l'armée... Les
exemples d'actualité ne manquent pas.
L'opposition dénonce l'attitude de Jean-Pierre Jouyet et une "affaire montée de toute pièce par l'Elysée". De son côté, la majorité renvoie la balle à l'UMP. Affaire Fillon ou Jouyet ? D'Etat ou simple péripétie politicienne ?
Si les vrai mensonges d'Etat étaient tout simplement
ailleurs, juste sous nos yeux, dans l'actualité ! Les annonces du
gouvernement sont en ce sens riches en enseignements...
Des
annonces budgétaires pour 2015 aux suppressions de postes dans l'armée,
en passant par la baisse des impôts ou la non-création de nouveaux
impôts, passage en revue des 5 derniers grands mensonges publics d'Etat.
1 - La sincérité budgétaire, vraiment ?
Jean-Yves Archer : Depuis 40 ans, la
fin des Trente Glorieuses a provoqué l'apparition croissante et
douloureuse d'un chômage de masse. Dès lors, les Etats européens et
particulièrement la France ont recouru au "traitement social du chômage"
et à toute une série de dispositifs aidés. Depuis le plan de relance
Chirac – Fourcade de 1975 au début du septennat du président François
Mitterrand et ses dérapages budgétaires.
Ainsi s'est constituée une dette publique qui
est désormais de 2 023 milliards d'euros sans compter les 3 250
milliards de dette dite hors-bilan essentiellement composée
d'engagements sur l'avenir (légitimes pensions futures des
fonctionnaires, cautions bancaires accordées à l'UNEDIC ou Dexia, etc).
Il y a eu un mensonge collectif par omission car les
citoyennes et citoyens n'ont pas vu venir ce fardeau qui est désormais
intergénérationnel.
Pour ce mensonge-là, la phrase d'Albert Camus trouve pleinement à s'appliquer :
"La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur".
Le beau crépuscule des objets est effectivement le
terme qui s'applique au carré de la non-sincérité budgétaire qui a été
pratiquée autant par les gouvernements de droite que de gauche.
Premier côté de ce carré : la sous-estimation
quasi-systématique et sans vergogne du taux de croissance à retenir
pour l'année à venir. Tout le monde connait désormais ce jeu de
mistigri qui continue par-delà la jeune existence du HCFP (Haut conseil
des finances publiques) qui a estimé que 1% pour 2015 était un taux
"optimiste" pour la future croissance du PIB. Effectivement, le FMI
escompte 0,7% et les agences de notation et autres sont sur le chiffre
de 0,6%.
Deuxième côté du carré de l'insincérité :
il vient du corollaire de ce qui précède et concerne la surestimation
des recettes. Dans la mesure où le taux effectif de croissance est plus
faible que celui voté au terme de l'examen du PLF (projet de loi de
finances), les recettes (essentiellement TVA et impôt sur les sociétés)
sont moindres. Notre estimation - hélas fondée sur une certaine
expérience - indique qu'un manque à gagner de près de 8 milliards est
une quantification réaliste en matière de recettes.
Troisième côté du carré : le gouvernement sait fort bien que le chômage va continuer de s'accroître.
Dès lors, nous risquons d'enregistrer un apport de plus de 15.000
personnes additionnelles sans emploi par mois. A rapporter des 35.000
qui sortent du système d'indemnisation chômage et relèvent, mois après
mois, de la solidarité nationale, donc des budgets sociaux, donc de
l'impôt. 2015 verra, du fait de l'ampleur de l'atonie de la croissance
et des risques déflationnistes, s'alourdir les budgets sociaux et donc
ce volet de la dépense publique. N'en déplaise à la présentation
budgétaire qui pense pouvoir rogner 20 milliards de dépenses sur le
budget social de notre Nation. Ici, le mensonge est patent mais les
décideurs veulent y croire : nous sommes alors en situation de déni et
en phase d'illusion. Dans le "Dialogue des carmélites", Georges Bernanos
écrit : "Les plus dangereux de nos calculs sont ceux que nous appelons des illusions".
Oui, ici, en matière de dépenses, il y a manque objectif et subi de
sincérité. Là encore, droite et gauche ont souvent subi et ainsi gommé
la hausse tendancielle des charges publiques.
Quatrième côté du carré : en toute quiétude, il concerne le premier poste budgétaire, à savoir la charge de la dette. Evaluée
à 46 milliards, (PLF 2014), l'idée qui court au sein de l'exécutif est
de considérer que les taux vont être orientés à la baisse et ainsi
permettre de desserrer l'étau de plusieurs milliards suite au travail
technique remarquable qu'effectue chaque semaine l'Agence France Trésor.
Pour notre part, nous n'apportons aucun justificatif
fondé à cette thèse. A l'inverse, nous estimons que la cessation
graduelle du QE (quantitative easing) de la politique de la FED va
progressivement faire repartir les taux à la hausse. Des personnalités
aussi diverses que Philippe Dessertine (par ailleurs membre du HCFP) ou
Jean-François Dehecq (Président d'honneur de Sanofi) tablent sur une
remontée des taux après l'été 2015. Donc, dans le cadre de ce budget, il
nous parait réaliste d'énoncer que la charge de la dette sera
supérieure aux prévisions quand bien même le gouvernement a eu le cran,
si l'on peut dire, de sortir cet argument de taux lissés (donc contenus)
lors de ces entretiens avec Bruxelles et ses 3,6 milliards d'euro
d'oral de rattrapage.
En synthèse, surestimation du taux de croissance et
donc des recettes, sous-évaluation des dépenses sociales, imprécision de
prospective sur les taux obligataires sont des éléments matériels qui
constituent le socle du manque de sincérité du budget pour 2015 qui
affiche un déficit prévisionnel de 87 mds (contre 82 mds l'année
précédente) dont il n'est pas absurde ou noir Soulages d'affirmer qu'il
sera plus près du seuil symbolique de 100 milliards d'euros,
essentiellement du fait que la crise est toujours vive et présente
par-delà la qualité des équipes administratives de Bercy.
François Mitterrand a écrit : "Un physicien affirmera
que l'oxygène se raréfie sur les hauteurs. Comparaison n'est pas
raison. Le politique, le vrai, celui pour qui l'Histoire exige de grands
horizons, ne respire qu'en altitude." (L'Abeille et l'Architecte).
Puissent les cimes ne pas priver de souffle le décideur public ultime et
à l'inverse lui fournir la respiration requise au redressement d'un
solde budgétaire qui ne sera pas à 4,3% du PIB (projet PLF 2015).
2 - Pas de nouvel impôt ou pas de hausse d'impôts ?
Jean-Yves Archer : Dans son
entretien télévisé de jeudi dernier, le Chef de l'Etat a pris plusieurs
engagements. Il a notamment déclaré qu'il n'y aurait "pas d'impôt
supplémentaire". Chaque contribuable s'est senti soulagé par une telle
annonce et pourtant la situation est un peu plus confuse qu'il n'y
paraît au premier abord.
Ainsi, pas d'impôt supplémentaire, cela
signifie au sens propre et littéral : pas de nouvel impôt. Autrement
dit, cela n'empêcherait pas de glisser une nouvelle hausse de TVA si les
circonstances devaient venir à l'exiger.
Au plan de la lettre, il y a du flou "donc un loup" pour reprendre le mot acide Madame Martine Aubry.
Au plan de l'esprit, il y a du mou dans la voilure car l'instabilité
fiscale qui caractérise depuis tant d'années notre pays serait, si nous
avons bien entendu, définitivement stoppée suite à l'oukase
présidentiel.
Entendu ? Mais pas reçu ce message présidentiel si
l'on se réfère aux nombreux sondages post-émission qui montrent que
l'opinion est ultra-méfiante sur cette annonce.
Il faut dire que le chasse-neige Ayrault
("seul un Français sur dix sera concerné par les hausses d'impôts") a
hélas apporté, dans les années récentes, un lourd discrédit à la parole
publique désormais plongée dans la poudreuse de la suspicion citoyenne. A skier hors-piste, en godille, on finit avec une popularité en vrille.
Pour notre part, compte-tenu des contraintes
budgétaires et, répétons-le, de la crise qui serait un défi pour tout
gouvernement au-delà de sa couleur politique, nous ne donnons pas quitus
à cette idée de stabilité fiscale. Elle serait déjà difficile en
période de belle et bonne croissance, en période de disette budgétaire,
elle est tout simplement un corset intenable. D'autant qu'il y aura
évolution, ne serait-ce que du fait de la fiscalité écologique.
Sur 112 milliards de fiscalité dite affectée (les
taxes non votées par le Parlement pour les différentes Agences), des
plafonds ont été fixés mais l'Etat n'a qu'un moyen de cesser cette
dérive (stigmatisée par un rapport de la Cour des comptes dès le 4 juillet 2013),
c'est l'arme complexe à manier de la rebudgétisation qui est évoquée en
page 18 de la synthèse du PLF ("Les règles de gouvernance de la LPFP").
Toujours dans le même document, à imprimatur
officielle, il faut relever un point bizarrement passé inaperçu (page 22
du document précité). Un tableau très complet intitulé : "Les
principaux éléments de cadrage économique du PLF 2015" reprend les
principaux agrégats et variables macroéconomiques.
Une observation mérite d'être portée à l'appréciation
du lectorat : les dépenses de consommation des ménages sont décrites
: 0,2% pour 2013, 0,3% pour 2014, et 1,3 % pour 2015.
Cette fois le loup a de grandes dents car chacun
conçoit que ce chiffre est assez peu en phase avec les difficultés de
pouvoir d'achat qui se répandent comme une marée noire sur la vie de
millions de Françaises et de Français.
Alors, découplage de Bercy avec le monde réel ? Que
nenni. En revanche, si la dépense de consommation est ainsi inflatée,
"vous" augmentez mécaniquement vos recettes prévisionnelles de TVA.
Oui, le loup sait chasser sur toutes les lignes et n'est ni fou, ni
flou. Un rien filou ? A vous de juger...
Sur ce sujet, le silence a été bien ordonnancé conformément aux préceptes de Fénelon ("Les Aventures de Télémaque") :
"Quiconque
est capable de mentir est indigne d'être compté au rang des hommes, et
quiconque ne sait pas se taire est indigne de gouverner".
3 - "Mon véritable adversaire [...] c'est le monde de la finance". Ah bon ?
Jean-Michel Rocchi : Dire "mon ennemi c’est la finance" est une formule vide de sens et démagogique. Tout d’abord on notera la sémantique "la finance" qui est typique de la technique du bouc émissaire, si on veut appeler un chat un chat il aurait mieux valu parler de "l’industrie financière", voire des banques mais alors on touche aux contradictions du système étato-soviétique à la française :
Il existe, particulièrement en France, depuis toujours des relations incestueuses entre la haute administration et les banques (de Georges Pompidou à Emmanuel Macron).
En son temps certains ont qualifié la loi du 3 janvier 1973 portant
réforme de la Banque de France de loi Rothschild. Emmanuel Macron venant
de la Finance serait donc l’ennemi de François Hollande ? On perçoit
l’absurdité d’un tel propos.
François Hollande avait évoqué une séparation de l’activité de banque commerciale et de celle de banque d’affaires sur le modèle du Banking Act de l’administration Roosevelt en 1933
(dit Glass-Steagall Act). Du point de vue concret (en dehors de
quelques auditions de banquiers par des parlementaires, débats assez
pathétiques qui ont tourné à la tragicomédie le résultat est là : il ne
s’est rien passé).
Les banques contribuent via l’impôt sur les sociétés à
financer le déficit budgétaire et les représentants de l’Etat ne veulent
pas savoir comment les banques gagnent de l’argent
(c'est-à-dire le niveau de risque pris) du moment que les impôts
rentrent. Les banques savent aussi jouer sur l’arme des emplois créés en
négociant un protectionnisme de fait sur le marché bancaire domestique.
Les grandes banques françaises comme par exemple la Société Générale
ont relancé les activités sur les marchés financiers... comme quoi la
réduction de la voilure suite à la crise financière n’a pas duré
longtemps
Sur les marchés dérivés les positions spéculatives
représentent 90 à 95%, les opérations de couverture le petit montant
résiduel. Les Etats ne veulent pas la fin des opérations spéculatives, tout au plus ont il interdit les positions spéculatives des CDS nus (naked CDS).
L’Etat français aurait pu demander une enquête sur les
opérations de Goldman Sachs ayant aidé l’Etat grec à masquer à l’Union
européenne son niveau réel d’endettement. Qu’a fait Hollande sur ce
sujet ? Rien. Il est vrai que les relations incestueuses
existent aussi en Europe, Mario Draghi, l’actuel président de la BCE
(qui a réglé la note de l’affaire grecque) est un ancien haut
responsable de Goldman Sachs !
Pourquoi c'est grave ?
Les banques dans le monde d’aujourd’hui fonctionnent de la même façon qu’avant la crise, rien n’a véritablement changé.
En théorie, l’Union Bancaire serait un mieux en matière de
contrôle des banques. En fait, le progrès est essentiellement formel :
les tests sur les actifs et les stress test ont été transparents. On
peut émettre des réserves : les tests étaient plus centrés sur
l’activité de crédit que sur les risques réels de marché. Les scénarii
retenus n’étaient pas extrêmes du point de vue économique alors qu’à
l’évidence la récession est une possibilité pour la zone euro.
Le niveau de crédit aux PME et TPE est insuffisant, la rémunération négative des dépôts bancaires auprès de la BCE l’atteste.
Suite à Bâle III, les Etats occidentaux se sont assuré un
financement du déficit budgétaire avec des obligations souveraines
pondérées à 0% (le taux sans une des plus grandes escroqueries
intellectuelles de la Finance). A l’inverse le capital risque, lui, est
pondéré à 100% ce qui s’est traduit par une allocation en baisse de la part des investisseurs institutionnels.
La création de la banque publique (un replâtrage
d’institutions déjà existantes) doit pallier l’insuffisance des fonds
alloués par le secteur privé. Nous sommes dans un phénomène d’effet
d’éviction bien connu du privé par le public. La baisse de
l’offre privée étant très inférieure à l’offre publique légèrement en
hausse, l’effet sera catastrophique en termes d’emplois créés par des
PME-PMI financées par le capital investissement.
Mettre fin aux chiffres mensongers : alors que les médias se sont
alarmés récemment du fait que le seuil psychologique des 2 000 milliards
d’euros d’Obligations Assimilées du Trésor - OAT (la dette publique de
la France) était atteint, pourtant ce chiffre est faux car il est
minoré.
La dette publique comprend en effet pour partie de la
dette obligataire indexée : les OAT indexées sur l’inflation française
(OATi) et sur l’inflation de la zone euro (OATei), les remboursements à
l’échéance seront donc supérieurs au nominal. Le chiffre des 2 000
milliards c’est en nominal. Le montant de la dette indexée est
donc minoré, le chiffre de la dette publique est donc faux car
sous-estimé. Au-delà de chiffres truqués et non fiables, ne faut-il pas
cesser d’émettre des titres très dangereux pour les finances publiques
comme les OATi et OATei ?
4 - Un gouvernement protecteur
de la vie privée... mais espionné lui-même par la NSA et travaillant
main dans la main avec cette dernière
Fabrice Epelboin : L’Etat Français -
ainsi que la population française - espionnée par la NSA, sans que cela
ne pose de problème à quiconque ? C’est vrai que c’est assez déroutant,
et ce ne sont pas les micro-révélations parues dans la presse française
qui peuvent apporter quelque éclairage que ce soit. Il faut reconnaître
que l’explication est complexe.
Commençons par un peu de géopolitique des réseaux.
Pour
espionner un pays tout entier, la méthode la plus efficace consiste à
écouter les cables sous-marins qui connectent différents pays au reste
de l’internet. Si le pays A est connecté à internet par un
cable arrivant au pays B, alors le pays B peut - s’il dispose des
technologies nécessaires - espionner le pays A. Un rapide coup
d’œil à une carte des réseaux sous-marin montre que - surprise - la
France est dans une position de choix dès qu’il s’agit de surveiller
l’Afrique de l’ouest, l’Afrique du nord et une large partie du Moyen et
du Proche Orient. Une position stratégique, donc, qui permet à
la France d’acouter une multitude de pays que les Etats-Unis ne peuvent
espionner de la sorte.
De leur coté, les
Etats-Unis disposent, grâce à leurs systèmes de surveillance, de
quantité d’informations dont les dirigeants français pourraient avoir
besoin, que ce soit dans des missions antiterroristes ou dans tout un
tas d’autre choses. Les Etats-Unis peuvent ainsi fournir une multitude
d’informations à la France, comme celles que ses citoyens laissent sur
les services Cloud Américains, tel Facebook ou Google, qui sont sous
étroite surveillance, comme l’ont montré les documents fournis par
Edward Snowden.
C’est dans ce contexte que se sont conclu les accords Lustre en 2010 - révélés par la presse Allemande en 2014.
Ces accords ont été signés dans le cadre d’un élargissement du groupe
Echelon à plusieurs autres pays, dont la France, et prévoit que les
services de renseignement des deux pays puissent echanger des
informations issues de leurs systèmes de surveillance respectifs.
Ainsi, depuis 2010, la France et la NSA travaillent main dans la main à ce qui est censé être une lutte contre le terrorisme. C’est
en tout cas de cette façon que la mise en place de ces technologies de
surveillance globale ont été “vendues” aux populations, et dans le cas
de la France, ça marche très bien, personne ne proteste, ou presque.
De la lutte antiterroriste à la société de la surveillance
Mais ces outils de surveillance globale peuvent faire
bien plus que lutter contre le terrorisme, et leur encadrement - si on
peut l’appeler ainsi - prévu dans des lois telles que la Loi de
Programmation Militaire, n’en limite pas vraiment l’utilisation à la
seule lutte contre le terrorisme. A vrai dire, il n’y a pas vraiment
d’encadrement. En laissant passer des lois aussi liberticides,
les députés Français (et leurs collègues à l’étranger) ont ouvert une
boite de Pandore qui devrait reléguer la démocratie à un court moment de
l’histoire de l’humanité. Les pays disposant de telles
technologies - qui vont de la Big Data à la collecte massive de données
personnelles, commencent doucement à avancer vers d’autres usages qui
n’ont strictement rien à voir avec le terrorisme.
La Belgique a ainsi initié une chasse aux abus des chômeurs, l’Ausralie fait de même
- en reconnaissant explicitement que ce sont les mêmes outils qui
servent à lutter contre le terrorisme et contre la fraude des chomeurs -
et la France a récemment approuvé un amendement au sein de la Loi de
financement de la Sécurité sociale (LFSS) ouvrant la voie à une chasse
similaire.
Evidemment, en pleine affaire des LuxLeaks, qui
montrent la complicité du président de la Commission européenne avec une
évasion fiscale massive de la part de très nombreuses multinationales,
le timing est innoportun, mais dans la mesure où l’ensemble des “partis
de gouvernement” en France s’accorde sur la mise en place de la société
de la surveillance (et sur l’évasion fiscale des multinationales), ce
n’est pas comme si on avait le choix.
La suite consistera à surveiller tout ce qui sera tôt
ou tard assimilé à du terrorisme, et les dérives ne manqueront pas
d’arriver. Les étudiants qui manifestent, les Zadistes de Notre Dame des
Landes ou ceux du barrage de Sivens, l’opposition politique dans son
ensemble - si ce n’est déjà fait, car rien n’empêche l’exécutif de le
faire dès à présent.
Bien sûr, les premiers à être traqués - après les
chômeurs - seront les Français qui prennent quelques libertés avec les
aides de l’Etat, les impôts, la sécurité sociale et tout un tas d’autres
choses. La triche étant un sport national - à l’image de nos
dirigeants politiques - le climat social devrait s’en ressentir au point
de devenir exécrable.
Dans un second temps, ce seront tous ceux en mesure
de porter atteinte au pouvoir qui seront traqués - journalistes
d’investigation, juges, avocats, lanceurs d’alerte - avant de s’attaquer
à toute forme d’opposition, ce qui nous amènera à une nouvelle forme de
système politique qu’il serait trop rapide de qualifier de dictature
tant elle n’aura strictement rien à voir avec les dictatures du passé.
Un régime politique que Pierre Bellanger nommait dans un récent article
une “quasi démocratie”.
Tout cela pourrait bien sûr prendre un tout autre
chemin, si par exemple un tout autre courant politique arrivait au
pouvoir par les urnes. Si Marine Le Pen arrivait ainsi au pouvoir, les
cibles pourraient ainsi être assez différentes. Ironiquement, c’est la
seule possibilité à ce stade pour que la population réalise le danger
que fait peser sur la démocratie ces outils de surveillance de masse que
nous sommes en train d’installer.
5 - Une toute puissance militaire française, toujours garante de son rayonnement international. Sauf que...
Jean-Vincent Brisset : Il est vrai que la France reste, par rapport à l'immense majorité des pays, une puissance militaire. Parce
qu'elle possède encore, outre une dissuasion nucléaire indépendante et
dotée de deux composantes, de vraies capacités, dont celle d'entrer en
premier, de mener seule certaines opérations de projection, d'être
présente quasiment partout dans le monde, et en particulier sur de très
vastes zones où la France est souveraine, loin du territoire
métropolitain.
Le "savoir-faire", et pas seulement dans les
opérations menées sur le territoire des anciennes colonies, est aussi
reconnu. L'enseignement militaire français est aussi considéré comme
étant de haut niveau, tout comme les concepts d'emploi et les doctrines.
Mais cette puissance militaire et son rayonnement sont menacés. Certes,
le Président de la République s'est personnellement engagé à
"sanctuariser" le budget de la Défense. Mais, très rapidement, on
s'aperçoit que cette promesse n'est pas et ne sera pas tenue. On
comptabilise en effet dans ce budget des "ressources exceptionnelles",
en particulier des ventes de fréquences qui ne pourraient pas être
réalisées avant 2017 et d'ensembles immobiliers, qui ont sans doute été
surévaluées. Comme l'écrivait la Cour des Comptes, le montant "n'est pas
garanti" et le calendrier est "lui aussi incertain".
Mais les problèmes financiers ne s'arrêtent pas là.
Les opérations extérieures en cours, au Sahel, en Afrique Centrale et en
Irak, mais aussi au Liban coûtent beaucoup plus que ce qui a été
budgétisé. La solution retenue consiste donc à reporter
certaines dépenses et étaler des programmes. Et aussi à tailler dans les
effectifs. Comme vient de le dire le Chef d'Etat-major des Armées, les
personnels militaires supportent les deux tiers des suppressions de
postes de l'ensemble de l'Etat. Et pour les matériels, on
envisage des systèmes de financement par l'industrie par le biais de
location de matériels à leurs fabricants qui relèvent de visions à très
court terme.
Jean-Bernard Pinatel : La France,
sur les plans diplomatique et militaire, disposait jusqu’à présent d’un
potentiel qui devrait placer notre pays dans le top 5 des Etats les
plus influents du Monde. Grâce à la volonté du Général de Gaulle, notre pays est une des cinq puissances nucléaires qui disposent d’un arsenal déclaré et, de ce fait, possède un siège permanent au Conseil de sécurité
de l’ONU. Cette position lui confère un droit de véto et donc une
capacité d’influence considérable sur toutes les décisions de la
communauté internationale. Ce "soft power" s’exerce aussi au travers de
ses 156 ambassades, de 17 représentations auprès d’organisations
internationales et de 98 postes consulaires. Le nombre et la qualité de
ses diplomates et de ses structures diplomatiques la place au 4ème rang
mondial. Par ailleurs, son passé colonial et la francophonie
offrent à la France un potentiel d’influence considérable à condition
de l’utiliser à bon escient. Ainsi, la France a pu réunir à Paris, en
décembre 2013, 40 chefs d’Etats africains pour discuter de la sécurité
en Afrique.
Mais ce potentiel est érodé année après année
par les responsables politiques qui arrivent au pouvoir, ignorants des
questions stratégiques et de défense et qui, malgré leurs dénégations,
considèrent le budget de la défense comme une variable d’ajustement.
Pourquoi c'est grave ?
Jean-Vincent Brisset : Au-delà de
ces problèmes visibles de manière immédiate et comptable, ce sont les
capacités militaires qui sont atteintes dans le court terme et, pire
encore, qui sont lourdement hypothéquées pour l'avenir. Tout
d'abord, les coupes dans les effectifs et les dissolutions d'unités
rendent encore plus difficile la vie de tous les jours des militaires,
déjà largement sollicités par les opérations extérieures. Les
ratés du système de solde Louvois ont provoqué de gros dégâts et des
pertes de confiance dans l'institution. Les promotions ont aussi été
limitées, ce qui est particulièrement nocif dans un système qui
privilégie l'avancement au mérite. C'est peu de dire que le moral des
armées est au plus bas.
Les opérations extérieures posent aussi de graves
problèmes d'usure des matériels. Ceux-ci sont utilisés dans des
conditions difficiles et parfois abandonnés sur place comme en
Afghanistan. Dans un contexte budgétaire aussi restreint, cela pose des
problèmes immédiats de disponibilité. Mais, surtout, on hypothèque
gravement l'avenir en consommant des potentiels qui ne sont pas
extensibles.
Le déroulement des opérations extérieures démontre
aussi que, maintenant, la France est en train de perdre sa capacité à
agir de manière indépendante. Parce que les achats nécessaires n'ont pas
été faits, les forces sont tributaires d'aides extérieures, Etats-Unis,
Europe ou location, pour la logistique, les drones, le ravitaillement
en vol.
On note aussi que, faute de crédibilité politique en
Europe et en raison d'une surestimation surprenante des capacités des
forces africaines amies, l'armée française reçoit très peu d'aides sur
le terrain. Tant que le tempo de ces opérations se maintiendra
au niveau actuel, la situation continuera de s'aggraver même si les
capacités à faire beaucoup de choses avec très peu de moyens - qui font
l'admiration de nos alliés américains - resteront. Mais la voie
actuellement empruntée conduit inéluctablement à une perte de la
qualité opérationnelle et amènera à un modèle d'armée "à l'allemande",
peu capable d'intervenir hors de ses frontières.
Jean-Bernard Pinatel : Cette
tentation a été permanente dans l’Histoire de France. Le comte de
Guibert, penseur militaire avertissait Louis XVI, dont la gouvernance
ressemble à celle de François Hollande, en ces mots :
"ce qu'il y a
de plus cher et de plus onéreux c'est d'avoir une demi-armée car avec
cela on n'est jamais au niveau de sa politique, ni de son rang ni du
rôle qu'on doit jouer et toute dépense qui est insuffisante est celle
qu'il faut vraiment regretter."
Un rapport de la Cour des comptes[1]révèle que nous n'avons même plus une demi-armée opérationnelle en permanence.Diminution
des crédits et des effectifs, vieillissement des matériels : entre 2011
et 2013 le taux de disponibilité des avions et hélicoptères de nos
armées (MCO) est passé de 59 à 41% pour l'Armée de l'Air et de 54 à 41%
pour l'armée de terre.
Sur le plan des effectifs, en 10 ans, entre 2009 et 2019, terme de la loi de programmation militaire en cours, l’armée professionnelle aura perdu 80 000 personnes soit le quart de ses effectifs.
Enfin, les restrictions financières se traduisent par une paupérisation
des unités et la baisse des jours et des moyens de formation et
d’entraînement de nos forces.
Il en est de même de l’influence française dans le Monde.
Un chef d’Etat doit prendre ses décisions en matière de politique
étrangère et de défense avec un seul critère : les intérêts stratégiques
et permanents de la France. Au lieu de cela et sous l’impulsion de
leaders d’opinion comme BHL, l'émotion médiatique a été propulsée au
premier rang des facteurs déterminants de la décision stratégique.
François Hollande, par des décisions prises sous le coup de l'émotion a
pratiquement anéanti l'influence française au Moyen-Orient et en Russie
que nous avions mis des siècles à établir.
Jean-Yves Archer est économiste, spécialisé en Finances publiques. Il dirige le cabinet Archer, et a fondé le think tank économiques Archer 58 research. Né
en 1958, il est diplômé de Sciences-Po, de l'E.N.A, promotion de 1985,
et est titulaire d'un doctorat en Economie à l'Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne.
Jean-Michel Rocchi est professeur affilié de Finance à l’université Paris-Dauphine.
Il est auteur ou co-auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages dédié à la finance. Il est notamment l'auteur de Les paradis fiscaux (Sefi, mai 2011) et de plsuieurs ouvrages sur les hedge funds
Fabrice Epelboin est enseignant à Sciences Po et entrepreneur
Le Général de brigade aérienne
Jean-Vincent Brisset est directeur de recherche à l’IRIS. Diplômé de
l'Ecole supérieure de Guerre aérienne, il a écrit plusieurs ouvrages sur
la Chine, et participe à la rubrique défense dans L’Année stratégique.Il est l'auteur de Manuel de l'outil militaire, aux éditions Armand Colin (avril 2012)
Général (2S) et dirigeant d'entreprise,
Jean-Bernard Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques
et d'intelligence économique. Il est l'auteur de Carnet de Guerres et de crises, paru aux éditions Lavauzelle en 2014. Il anime aussi le blog : www.geopolitique-géostratégie.fr
[1]La
Cour des comptes a rendu public, le 29 septembre 2014, un rapport sur
le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels militaires
F) Voyage au pays du
mensonge d’Etat: la France est le seul pays où il n’y a jamais de
terroriste islamiste mais seulement des « déséquilibrés »
La France est certainement le
pays où le mensonge et la désinformation sont les plus répandus de tout
le monde libre. Le mensonge d’Etat est tellement omniprésent qu’on ne
trouve plus un seul journaliste pour le remettre en cause et le
dénoncer.
L’affaire de Dijon illustre
parfaitement jusqu’où peut aller la manipulation de l’information et la
désinformation: Alors que toute de suite après l’attentat à la voiture
bélier à Dijon les témoignages indiquaient que le forcené criait « Allah
Akbar », ce lundi matin les médias commençaient à dire que « les
motivations n’étaient pas établies » et enfin ce soir on nous annonce
qu’il ne s’agit pas du tout d’un attentat mais de l’acte d’un
déséquilibré…
Ainsi la France devient le seul pays sans terroriste islamiste mais où fleurissent quelques déséquilibrés.
La ficelle est énorme et peu de français
peuvent y adhérer. Mais qu’importe la vérité, les journalistes et les
grands médias relaient aussitôt ce que l’Etat a décidé de faire gober
aux français…
Aucun Watergate ne serait possible en
France car il n’y aurait aucun journaliste pour s’y risquer, aucun
journaliste n’oserait remettre en cause les dogmes d’Etat ou ceux de la
bien-pensance.
Du temps du Général De Gaulle, la
télévision était sous tutelle et se devait de relayer l’information
issue des ministères. Plus de 40 ans après, les choses n’ont guère
changé.
Les divers ministères, notamment
l’intérieur et le Quai d’Orsay, instrumentalisent allègrement le
mensonge et la désinformation en faisant « filtrer » quelques éléments
de l’enquête tout de suite relayés par les médias.
L’AFP, les chaines de France Télévision
et Radio France sont les principaux instruments de cette désinformation
savamment orchestrée.
Voici pour illustrer quelques exemples de manipulation de l’information, des mensonges d’Etat:
Le nuage de Tchernobyl s’est arrêté aux frontières françaises.
La fausse mort en direct sur Antenne 2 d’un jeune palestinien,
reportage de Charles Enderlin dont le montage a été largement mis en
évidence.
Les émeutes des banlieues dont tous les médias se sont bien gardés d’en chercher les raisons.
Les tentatives pour essayer de trouver des excuses sociales aux
attentats perpétrés par Mohamed Merah, occultant au passage les victimes
et surtout les motivations antisémites et islamistes.
Plus récemment, le silence sur le pillage des cadavres par des « jeunes de banlieue » lors du déraillement du train à Juvisy.
Les manifestations violentes de cet été par des islamistes enragés transformés en « colère des jeunes de banlieue »…
La désinformation est tout aussi évidente sur le traitement de l’information en provenance d’Israël et du Moyen Orient:
Les médias ont mis l’accent sur le sort des civils à Gaza oubliant
au passage les milliers de roquettes tirées par le Hamas, oubliant que
les civils étaient pris en otage par le Hamas qui s’en servaient comme
bouclier humain.
Le nombre de morts lors du conflit de cet été où curieusement on ne
trouve aucun islamiste du Hamas mais seulement des victimes « civiles ».
Les divers attentats récents à Jérusalem où l’on titrait sur la mort
« d’un palestinien abattu par la police » oubliant de dire qu’il
s’agissait d’un terroriste qui venait de tuer des civils.
Il serait trop long ici de détailler
tous les mensonges de l’AFP repris en coeur par tous les grands médias
français mais qui sont instrumentalisés par les divers ministères.
Et quand quelques journalistes, ayant
encore à coeur de dire la vérité, osent remettre en cause les mensonges
d’Etat et la désinformation ils sont cloués au pilori par les
journalistes eux-mêmes au nom d’un corporatisme de pure hypocrisie comme
lors de l’affaire Al Dura où le journaliste Enderlin fût même couronné
d’un prix journalistique pour son faux reportage.
Clément Weil Raynal en fit les frais pour avoir osé dévoiler le fameux mur des cons.
Eric Zemmour fut condamné pour avoir osé citer un chiffre sur le nombre de musulmans dans les prisons françaises.
Car en France, il est interdit de dire
la vérité et encore moins de citer des chiffres sur certains sujets
« sensibles » comme le nombre d’immigrés, dont jamais personne ne parle,
sur le nombre de musulmans, sur le niveau de délinquance, bref sur tout
ce qui pourrait toucher de près ou de loin à l’immigration, à l’Islam, à
la délinquance.
Pourtant Martine Aubry, lors des
deuxièmes Rencontres de la Ligue Islamique du nord en 208, citait le
chiffre de 12 millions de musulmans en France. Elle ne fût jamais
condamnée pour avoir affirmé ce chiffre…
De la même façon, on nous sort
régulièrement des études pour tenter de démontrer que l’immigration
rapporte de l’argent à la France afin de faire douter des divers
enquêtes pourtant sérieuses qui mettent en évidence le gouffre financier
que représente l’immigration et son cortège d’aides sociales qui
plombent nos divers régimes sociaux.
Aujourd’hui, on peut sérieusement
s’interroger sur le danger islamiste en France, sur le nombre réel de
djihadistes ou de candidats au Djihad qui semblent être minimisés par le
gouvernement.
A l’heure de l’internet, des réseaux
sociaux, de la diffusion immédiate des information, les français sont de
moins en moins dupes de cette désinformation.
Les mensonges d’Etat, les manipulations
de l’AFP ne fonctionnent plus comme on a pu le constater cet été alors
que les médias matraquaient les français pour soutenir Gaza, ceux-ci ont
dit se moquer de Gaza à près de 80% !
Les français ont vu sur tous les écrans les hordes d’excités islamistes brûler et casser à Barbès et à Sarcelles.
Le ministre Cazneuve a eu beau
stigmatiser la LDJ à grand renfort journalistique, les français ont vu
que c’étaient bien des islamistes enragés qui voulaient s’attaquer à la
Synagogue rue de la Roquette.
Alors tenter de minimiser le danger
terroriste et islamiste en France en faisant croire qu’il s’agit de
déséquilibré qui crie « Allah Akbar » (et non « Dieu est grand » en
arabe comme France Info ose le traduire) ne passe plus.
Les français ne sont pas dupes après
tant et tant de mensonges et de désinformations: A Dijon ou à
Joué-les-Tours tout le monde a reconnu le même mode opératoire que les
islamistes qui ont assassiné à Jérusalem en criant de la même façon
« Allah Akbar »…
L'idée est qu'on ne peut de toute façon empêcher le plus fort de prendre le pouvoir et d'imposer sa volonté. La loi du plus fort finit toujours par triompher. Il est donc préférable d'avoir un État que l'on connaît, avec ses défauts, plutôt qu'une dictature ou une absence d'État qui conduirait à une dictature succédant à une période d'anomie. Karl Popper développe ce point de vue qui est partagé par un grand nombre de libéraux :
L’État est un mal nécessaire : ses pouvoirs ne doivent pas être
multipliés au-delà de ce qui est nécessaire. On peut appeler ce principe
le "rasoir libéral" (par analogie avec le "rasoir d'Occham", le fameux principe selon lequel les entités ne doivent pas être multipliées au-delà de ce qui est nécessaire).
Il est facile de montrer que cet État constituera un danger
constant (ce que je me suis permis d’appeler un mal), fût-il nécessaire.
Pour que l’État puisse remplir sa fonction, il doit avoir plus de
pouvoir qu’aucun individu privé ou aucune organisation publique, et bien
que nous puissions créer des institutions qui minimisent le danger que
ces pouvoirs puissent être mal utilisés, nous ne pourrons jamais en
éliminer le danger complètement. Au contraire, la plupart des citoyens
auront à payer en échange de la protection de l’État, non seulement sous
la forme de taxes, mais même sous la forme de certaines humiliations,
par exemple, lorsqu’ils sont dans les mains de fonctionnaires brutaux.
(Karl Popper, Public Opinion and Liberal Principles, 1954)
Ce point de vue est jugé par les anarcho-capitalistes éminemment conservateur. Il conduit à l'acceptation de n'importe quel régime politique
en place. Il suppose que la situation actuelle est la meilleure à tous
points de vue. Peu importe que l'État accroisse les injustices et impose
son arbitraire : l'injustice vaut mieux que le changement. Il y a
quelques siècles, on aurait dit que l'esclavage était un moindre mal, et au XXe siècle que le nazisme et le communisme étaient de moindres maux. Un libertarien réactionnaire comme Mencius Moldbug développe ce point de vue en insistant sur l'irréductibilité du pouvoir politique. Le libéralisme
conteste ce point de vue conservateur, il est révolutionnaire parce
qu'il fait toucher du doigt les injustices instaurées par l'État.
Pour l'anarcho-capitalisme, tout État est toujours injuste, même dans le contexte de la démocratie, dictature de la majorité. De par son mode d'existence, qui repose sur la coercition et la loi du plus fort, l'État n'est pas un moindre mal, il est le mal :
L'existence du mal ne peut jamais justifier l'existence de
l’État. Si le mal n'existe pas, l’État est inutile. Si le mal existe,
l’État est bien trop dangereux pour qu'on lui permette d'exister. (Stefan Molyneux)
Le réalisme ne consiste donc pas à privilégier une approche modérée
du fait politique, mais à « jeter l'éclairage cru et impitoyable de la
raison sur le statu quo existant » (Murray Rothbard). Comme l'écrivaient Linda et Morris Tannehill :
L'État n'est pas un mal nécessaire ; il est un mal inutile.
Il est évident cependant que dans une société débarrassée de
l'emprise de l'État il y a toujours le risque qu'une organisation
surgisse, s'impose par la force, et reconstitue l'équivalent d'un État,
comme instrument de pouvoir, en éliminant toute force rivale. La théorie anarchiste
suppose (de façon peut-être trop optimiste) qu'une telle organisation
serait combattue et mise hors d'état de nuire. « Le prix de la liberté,
c'est la vigilance éternelle.» (Thomas Jefferson)
L'anarcho-capitalisme suppose une population gagnée aux idées de liberté et prête à les défendre par les armes s'il le fallait, faute de quoi l'absence d'un État, disposant du monopole de la violence, conduit souvent à la guerre civile (exemple de la Somalie depuis 1991) ou à l'invasion par les États environnants. Pour David Friedman ("Vers une société sans État"),
c'est la concurrence entre sociétés de protection (héritières de la
fonction régalienne de police/défense) qui évite la réinstauration d'un
monopole coercitif de la violence légitime.
Si Hobbes
a raison, si l’homme est par nature mauvais, pervers et égoïste, alors
ce principe est aussi vrai pour les hommes qui composent et dirigent
l’État. (Georges Kaplan, Assoiffés de Pouvoir, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)
L’État n'est pas, comme certains aiment à le dire, un mal
nécessaire ; ce n'est pas un mal, mais un moyen, le seul moyen
disponible qui permette une coexistence pacifique des hommes. (Ludwig von Mises, Liberty and Property)
H) Le mensonge de l’Etat sur l’économie solidaire
Le principe de redistribution qui gouverne toute l’économie
publique en France est fondé sur un principe que l’on peut résumer ainsi
: que tous les revenus soient égaux. Effacer autant que faire se peut
les différences de revenus entre les français est le but de notre modèle
social.
Les chiffres qui vont suivre sont issus d’un rapport publié
en 2011 sur le site de l’Insee sous le titre « La redistribution : état
des lieux en 2010 et évolution depuis vingt ans » qui fait partie d’un
ensemble intitulé « France : portail social, édition 2011 – Vue
d’ensemble, salaires et niveau de vie ». Les données sont très claires
sur la réalité de ce système « égalitaire ». Il est d’ailleurs étonnant
que ces informations ne soient pas plus largement diffusées pour faire
comprendre aux français dans quelle mécanique économique ils trouvent.
Pour être précis, car le sujet est important, les chiffres suivants
concernent les prélèvements obligatoires sur les revenus des français et
les prestations sociales qui en découlent. Ils sont indiqués dans le
tableau intitulé « Montants moyens des prélèvements et prestations par
unité de consommation en 2010 ». Ce tableau indique avec précision 3
choses : le revenu avant redistribution, l’argent que l’Etat prélève sur
ce revenu, et le montant des prestations qui sont données en retour ou
non de ces prélèvements.
Encore un tout petit peu de décryptage technique pour expliquer ces
chiffres : la population est divisée en catégorie D et Q. Pour être
clair, Q1 représente 20 % des personnes les plus modestes et Q5, 20 %
des personnes les plus aisées, chaque Q représentant une tranche de 20%
des revenus. Quant à D1, il représente 10 % des personnes les plus
modestes qui sont en Q1 et D10, 10 % des personnes les plus aisées qui
sont en Q5. Regardons ce qu’il en est.
D1 : une personne qui gagne 4.332 euros par an, soit 361 euros par
mois, est prélevée 217 euros mais reçoit 5.959 euros de prestations
sociales en retour. Cette personne touche donc un revenu réel par an de
10.074 euros, soit 839 euros par mois, ce qui fait une augmentation de
132,5% du revenu annuel grâce au travail des autres français.
Q1 : une personne gagnant 7.400 euros par an, soit 616 euros par
mois, est prélevée de 440 euros et reçoit 4.332 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 11.292 euros, soit 941 euros par
mois, ce qui fait une augmentation de 52,6% de son revenu annuel grâce
au travail des autres français.
Jusqu’ici, 20% des français ponctionnés est clairement bénéficiaire
du système de redistribution. Le modèle social français fonctionne pour
cette seule catégorie, même si l’on peut se demander ce que l’on peut
faire aujourd’hui avec 900 euros par mois. Voyons ce qu’il en est pour
les 80% restant.
Q2 : une personne gagnant 15.489 euros par an, soit 1.290 euros par
mois, est prélevée de 1.258 euros et reçoit 1.418 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 15.649 euros, soit 1.304 euros par
mois, ce qui fait une augmentation de 1% de son revenu annuel. Mais
cette augmentation est trop insignifiante pour faire une différence. On
se demande quelle est le sens du prélèvement si c’est pour recevoir
presque la même somme à 160 euros prêts. De fait, cette population ne
bénéficie plus du système de redistribution car il ne fait aucune
différence notable dans la vie quotidienne.
Q3 : une personne gagnant 21.191 euros par an, soit 1.765 euros par
mois, est prélevée de 2.466 euros et reçoit 1.067 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 19.792 euros, soit 1.649 euros par
mois. C’est une diminution de 6,6% de son revenu annuel sans
compensation.
Q4 : une personne gagnant 28.243 euros par an, soit 2.353 euros par
mois, est prélevée de 4.129 euros et reçoit 819 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 24.933 euros, soit 2.077 euros par
mois. C’est une diminution de 11.7% de son revenu annuel sans
compensation.
Q5 : une personne gagnant 53.582 euros par an, soit 4.465 euros par
mois, est prélevée de 10.621 euros et reçoit 600 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 43.561 euros, soit 3630 euros par
mois. C’est une diminution de 18.7% de son revenu annuel sans
compensation.
D10 : une personne gagnant 69.654 euros par an, soit 5.804 euros par
mois, est prélevée de 15.000 euros et reçoit 616 euros de prestations
sociales. Son revenu réel est donc de 55.270 euros, soit 4.605 par mois.
C’est une diminution de 20.7% de son revenu annuel sans compensation.
Les chiffres officiels de l’Insee parlent d’eux-mêmes : 80% des
français, tous prélevés sans leur accord, ne bénéficient pas du système
de redistribution. Au mieux ce système n’apporte rien, au pire il
équivaut à une perte d’argent. Voilà la réalité !
C’est exactement l’exemple qui illustre ce que l’économiste Frédéric
Bastiat écrivait : « Quand une portion de richesse passe de celui qui
l’a acquise, sans son consentement et sans compensation, à celui qui ne
l’a pas créée […] je dis qu’il y a atteinte à la Propriété, qu’il y a
Spoliation. »
Une spoliation encore plus évidente si l’on regarde la moyenne
fournie par le tableau que nous avons décrypté. Le revenu français moyen
est de 25.181 euros par an, soit 2.098 euros par mois, sur lequel 3.783
euros sont prélevés par l’Etat qui en redonne 1.647 euros en
prestations sociales. Au final, le revenu réel est de 23.045 euros par
an, soit 1.920 euros par mois. C’est une diminution de 8,5% du revenu,
sans aucune compensation complète. La justice sociale et l’égalité
prônées à longueur de discours par nos ministres se soldent très
concrètement par une perte d’argent pour 80% des français.
Cette spoliation généralisée, incarnée par le principe de
redistribution, est la pierre angulaire du modèle social français. Or,
chaque gouvernement, de gauche comme de droite, et en particulier celui
de François Hollande, fait de la redistribution la condition sine qua
non de la République sociale ainsi que le fondement de l’égalité, de la
justice et de la solidarité. Nos politiques s’évertuent à faire croire à
des français mal informés, que sans ce système ils seraient malheureux,
que l’injustice règnerait et qu’ils seraient floués. Seulement voilà,
les chiffres officiels nous montrent exactement le contraire.
Ce mensonge d’Etat doit cesser. Loin de redistribuer les richesses,
l’Etat les détruit. Le modèle social français appauvrit jour après jour
la nation. Sans prélèvements, 80% des français qui travaillent
pourraient bénéficier pleinement de leur revenu, mieux gérer leur argent
que ne le font les pouvoirs publics et donner volontairement pour aider
ceux qui sont réellement dans le besoin. La conclusion est simple : si
l’Etat se retire, le citoyen devient plus riche.
Sylvain CHARAT
I) Luxembourg : les mensonges de la presse française
Par Flavien Tulliez, depuis le Luxembourg.
Malgré la probable futilité de l’exercice, je me sens un devoir de répondre à votre « article » paru dans le numéro 867 pour Le Nouveau Marianne et intitulé « Sortons le délinquant luxembourgeois de l’Europe ! ». Un titre bien accrocheur en effet qui nous laisse déjà présager de ce qui va suivre.
Cet « article » s’appuie sur une lecture erronée du dernier rapport
de l’OCDE concernant la coopération fiscale internationale. Ce rapport
contient lui-même un certain nombre d’inexactitudes qu’il m’apparaît
nécessaire de corriger, ne serait-ce que pour la forme, en tant que
Français ayant le privilège de travailler et vivre au Luxembourg.
Vous parlez de « paradis fiscal » ? Pouvez-vous nous définir ces
termes ? En ce qui me concerne, je paye plus d’impôts sur le revenu au
Luxembourg que je n’en paierais à salaire égal en France. Certes, je
paye deux fois moins de charges salariales, soit environ 12,5%, et mon
employeur quatre fois moins (environ 11,5%), le tout pour bénéficier
d’une meilleure couverture santé et d’un régime de sécurité sociale à
l’équilibre. Vous conviendrez avec moi que la France en est loin. Ce
n’est en tout cas pas ainsi que je définirais un paradis fiscal. Le taux
d’impôt sur les sociétés est à Luxembourg Ville de 28,8%, soit un taux
plus élevé (hélas !) que celui du Royaume-Uni et de la Suède, entre
autres, et proche de la moyenne de l’OCDE. Il est vrai que nous n’avons
pas le bonheur, en tant que contribuables luxembourgeois, de donner plus
d’un mois de notre salaire à l’État pour exercer notre droit de
propriété (foncière), pourtant consacré dans la Déclaration des Droits
de l’Homme et du Citoyen, partie intégrante du bloc de
constitutionnalité français, me suis-je laissé dire. Le secteur
financier représente un tiers des recettes de l’État luxembourgeois, on
se demande bien comment cela serait possible si les fonds que vous
évoquez, auxquels je reviendrai plus tard, ne payaient pas d’impôts
comme vous l’affirmez gratuitement.
Il est piquant de s’entendre qualifier de « paradis fiscal » de votre
part. Les représentants de la presse française ont en effet perçu près de 2 milliards d’euros d’aides directes de l’État français ou de ses excroissances pour l’année 2011.
Si vous suivez l’hyperlien précédent, vous pourrez en outre constater
avec moi que les journalistes français que vous êtes bénéficient d’un
certain nombre de niches dont le coût pour les contribuables français
est évalué à plusieurs dizaines de millions d’euros. Nous aurions
apprécié que vous montrassiez la même verve à pourfendre le paradisiaque
statut fiscal de vos confrères.
Les fonds d’investissement luxembourgeois que vous dénoncez comme
évitant l’impôt n’existent tout simplement pas. En effet, la plupart des
fonds s’acquittent d’une taxe d’abonnement dont le taux habituel est
fixé à 0,01% de la valeur nette d’inventaire calculée sur une base
trimestrielle. Cela peut sembler peu, mais cette taxe représente des
recettes considérables pour l’État luxembourgeois qui a fait le choix
d’attirer plutôt que d’effrayer les investisseurs, sport dans lequel la
France semble exceller dernièrement. Dans le contexte d’une économie
mondialisée, il est plus crucial que jamais de maintenir un cadre
législatif et fiscal stable et transparent et c’est le chemin dans
lequel le Luxembourg a choisi, pragmatiquement, de s’engager. Vous
n’apportez strictement aucune preuve que ces fonds d’investissement que
vous dénoncez ne s’acquittent pas d’impôt. Par ailleurs, plus
de 80% des actifs nets sous gestion, qui atteignaient 2 590 milliards
d’euros à fin octobre 2013, sont placés dans des OPCVM (organismes
de placement collectif en valeurs mobilières). Ces OPCVM sont couverts
par les directives européennes UCITS qui placent des limites très
strictes sur les actifs que les fonds marqués de ce label peuvent
acquérir et les soumet à un audit annuel de leurs comptes. Le Luxembourg
fut d’ailleurs le premier à transposer la première directive UCITS
(85/611/CEE) dans son droit national. Depuis, la place financière a
développé une expertise indispensable qui, bien plus que la fiscalité
avantageuse (mais bien moins qu’ailleurs), explique l’attrait continu du
Luxembourg pour les fonds d’investissement malgré la hausse de la
pression réglementaire en Union européenne. Ces fonds d’investissement
jouent d’ailleurs un rôle de premier plan dans le financement
d’infrastructures et la création de valeur pour des investisseurs
individuels (particuliers) et pensionnés autour du monde.
Votre affirmation que le Luxembourg est un prédateur fiscal pour la
France est sans fondement. Fermer la place financière luxembourgeoise
n’aboutirait qu’à ce que les capitaux déménagent à Singapour, mais en
aucun cas ils ne reviendraient en France. Ne vaudrait-il donc pas mieux
qu’ils restent dans un État fondateur de l’Union européenne qui applique
scrupuleusement le droit européen et international, comme le démontre
encore la transposition rapide en droit luxembourgeois de la directive
AIFMD (Alternative Investment Funds Managers Directive) en
juillet 2013, tout en usant de son pouvoir souverain pour créer une
fiscalité intelligente et pragmatique ? Comment les investisseurs
peuvent-ils hésiter
entre une France hostile pilotée par un État qui considère chaque
centime gagné par d’autres comme sa propriété et d’autres pays qui
ont fait le choix de laisser les gens disposer de la plus grande
majorité de la valeur qu’ils créent par leur ingéniosité et industrie ?
Quid des niches fiscales françaises ? Elles sont en fait beaucoup plus
nombreuses qu’au Luxembourg, supposé paradis fiscal, et contribuent à
l’illisibilité totale de l’impôt en France : investissements dans les
DOM-TOM, exonérations Malraux, etc.
Sur le secret bancaire, vous faites une fois de plus un raccourci
facile. Quoi que l’on pense du secret bancaire en tant que tel, vous
insinuez que le Luxembourg ne respectera pas les engagements pris par
Jean-Claude Juncker vis-à-vis de la levée du secret bancaire. Or, le nouveau gouvernement mené par Xaviel Bettel vient de réaffirmer la levée du secret bancaire au 1er janvier 2015.
Par ailleurs, les non-résidents sont, jusqu’à la levée du secret
bancaire, soumis à une retenue à la source de 35% sur le revenu de leurs
intérêts perçus au Luxembourg aux termes de la directive épargne
(2003/48/CE). À partir du 1er janvier 2015, les non-résidents
pourront continuer à bénéficier de la stabilité du secteur bancaire
luxembourgeois tout en s’acquittant des taux de leurs pays de résidence,
lesquels sont significativement inférieurs à 35% en Belgique comme en
France. En fait, vous voyez, la levée du secret bancaire pour les
non-résidents est finalement une aubaine pour le Luxembourg. Le rapport
de l’OCDE que vous mentionnez épingle l’Administration des Contributions
Directes (fisc luxembourgeois) et les banques locales pour leur manque
de coopération, notamment concernant les résidents du Luxembourg. En
effet, le secret bancaire est un droit consacré pour les résidents du
Luxembourg. À ce titre, on se demande quel est le problème soulevé. Les
droits européen et international prévoient l’imposition selon la
résidence du travailleur et s’emploient à éviter les cas de double
taxation. Il est parfaitement logique qu’une personne qui travaille et
réside de manière permanente au Luxembourg (comme c’est mon cas)
s’acquitte de l’impôt au Grand-Duché. À ce titre, je ne vois pas bien en
quoi mes comptes bancaires devraient concerner l’État français. Il me
semble encore être propriétaire de ma force de travail et avoir le droit
logique, naturel et légitime de pouvoir disposer librement de mon
revenu, le secret bancaire ne m’apparaît donc pas substantiellement
différent de la discrétion demandée à un médecin ou à un avocat dans le
traitement des données de leurs clients. Par ailleurs, le secret
bancaire est logique dans le contexte fiscal luxembourgeois puisque
chacun s’acquitte de l’impôt sur le revenu sur son salaire par un
mécanisme de retenue à la source opéré par l’employeur, de fait, le
revenu restant n’est plus l’affaire de l’État.
Fermez donc le Luxembourg, pays qui traite bien mieux la jeunesse
française (présente en nombre ici) que la France qui ne peut leur offrir
qu’un stage ou le chômage. Fermez le Luxembourg et c’est près de 90 000
frontaliers (et leurs familles) qui se retrouveront sans cet emploi que
la France n’a pas été capable de leur offrir. Fermez le Luxembourg,
mais croyez moi, la France ne s’en tirera pas mieux pour autant tant
qu’elle continuera de ne pas comprendre qu’elle évolue dans un
environnement global où les États sont en concurrence pour attirer les
capitaux et les talents. Le vrai problème de la France, ce n’est pas
l’Allemagne, la Chine ou le Luxembourg comme certains journalistes
français le claironnent à longueur de journée, mais bien cette mentalité
qui empêche toute remise en cause et autocritique.
Flavien Tulliez est jeune salarié dans le secteur
des services financiers à Luxembourg. Libertarien, il est
particulièrement intéressé par les questions d'économie, de finance, de
réforme fiscale et des retraites.
J) Hollande ou l’apothéose de l’État-mensonge
Comment faire confiance à des dirigeants politiques qui font du mensonge une méthode de gouvernement ?
Avouons quand même que l’anecdote d’un président jurant sur la tête
de ses enfants à son ex concubine qu’il ne fait pas venir sa nouvelle
conquête à l’Élysée, alors que des photographies démontrent
immédiatement le contraire, laisse songeur.
Oui, il faut s’y résoudre, l’actuel président de la République
française est un menteur pathologique qui a construit son moi sur la
dissimulation. Elle est chez lui un mode de fonctionnement permanent, en
politique comme dans sa vie privée. Pas un seul sujet n’échappe à la
pratique systématique du double langage : le chômage, les impôts, la
diplomatie, les scandales à répétition qui frappent son entourage, le
budget, l’Europe, etc.
Le problème est que, de proche en proche, tout l’appareil d’État est
gangrené par ce mauvais exemple et qu’il pourrit par la tête.
Prenons les derniers chiffres de la croissance et des déficits
publics. Pour tenter de duper une énième fois Bruxelles, Berlin et
Francfort, le gouvernement prétend que les choses vont en s’améliorant.
En réalité, les recettes des impôts sur le revenu et les sociétés
fondent dangereusement et le facteur principal qui contient pour le
moment cette dérive est la baisse circonstancielle des taux d’intérêt
qui réduit le coût du refinancement de la dette. En 2014, les recettes
fiscales nettes seront inférieures de 11,5 milliards aux prévisions de
la loi de finances initiale. Sur ce total, plus de la moitié (6,1
milliards) sont imputables à l’impôt sur le revenu, soit un recul de 8%
par rapport à l’estimation d’origine. Ce phénomène se produit pour la
deuxième année consécutive : l’écart avait atteint près de 5 milliards
en 2013. Le problème a donc toutes les apparences d’un fait structurel.
Pour s’en sortir, l’État joue du fusil à un coup (de pompe). Il
empoche discrètement une partie du bénéfice de la divine surprise de la
baisse des prix de l’énergie en augmentant la taxe intérieure de
consommation sur les produits énergétiques. Les quelques centaines de
millions d’euros qui permettent d’afficher un déficit en très léger
recul proviennent justement de cette taxe. Mais, du coup, les
consommateurs ne tireront qu’un bénéfice réduit de la nouvelle
configuration du marché pétrolier ce qui va limiter l’effet
d’entraînement sur l’activité générale.
En réalité, le régime « hollandais » démontre à nouveau son
incroyable capacité à détruire de la richesse. Alors que, par un
concours de circonstances inenvisageable il y a encore trois mois, la
France bénéficie d’une baisse concomitante du prix du brut, des taux
d’intérêts et de l’euro, le regain économique qui devrait en résulter
fortement et rapidement montre à peine le bout de son nez. Les
anticipations des agents sont au gris sombre et nul ne souhaite investir
alors que la fiscalité atteint des niveaux spoliatoires.
Le reflux du prix des matières premières et de la rémunération à taux
fixe des capitaux a même tendance à convaincre de nombreux épargnants
que la solution du bas de laine, sous forme de comptes courants ou
assimilés, est aujourd’hui le placement le moins risqué. Dans un
environnement déflationniste, ce recul est en effet sans grande
conséquence sur la préservation de leur richesse. Comme Russes, Arabes à
pétrole et autres exportateurs de matières premières sont aussi des
clients de nos industries, notamment de celle du luxe, il n’est pas dit
que ces baisses soient d’aussi bonnes nouvelles que cela.
Mais l’essentiel pour Hollande & Co est d’enfumer nos partenaires
européens, d’avoir une année de répit en différant encore une fois les
réformes vitales pour notre avenir. C’est la même logique qui est à
l’œuvre avec la loi Macron de soi-disant libéralisation de l’économie.
Les mesures qu’elle contient sont de mini réformettes destinées à
distraire l’Union européenne. Cinq dimanches ouvrés en plus dans une
dizaine de zones touristiques ne sont certes pas à même de sortir la
France de l’ornière. Quant aux projets sur les professions réglementées,
ils sont déjà en phase de détricotage.
De faux-semblants en demi-mesures, l’État mécontente tout le monde.
Les députés socialistes sont réticents à voter ces quelques jours
d’ouverture commerciale supplémentaire. Une action molle et dissimulée
finit par provoquer autant de résistance qu’une ferme réforme. Le
mensonge généralisé conduit au surplace car il engendre la suspicion
partout et affaiblit toute légitimité, y compris aux yeux de ceux qui le
colportent.
Par Serge Federbuschest président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne. Serge Federbusch a été successivement magistrat administratif, conseiller commercial en Asie, conseiller du maire du Paris pour l'urbanisme et les transports, directeur général de la Société d'économie mixte du Centre de Paris (Halles). Il est diplômé de l'IEP de Paris, Maître en droit public, titulaire d'un DEA d'Histoire et ancien élève de l'ENA.
K) Écologie – Pics de pollution : un mensonge d’État
La politique anti-voitures prend une telle ampleur dans notre pays que
l’État en arrive à mentir, en toute connaissance de cause, sur l’origine
des pics de pollution… dans le seul but de faire porter le chapeau à
l’automobile. Révélations.
Chaque année se produit le même scénario. Au début du printemps, sous
un régime anticyclonique avec des vents modérés de secteur nord,
nord-est, la France, et principalement le nord du pays, enregistre des pics de pollution aux particules fines PM10. C’est à chaque fois l’occasion d’un grand battage médiatique et d’une chasse aux sorcières.
Pour les politiques, le coupable est tout désigné. Ils pointent l’automobile du doigt et décrètent des restrictions de circulation (limitation de vitesse, circulation alternée)
sous des prétextes fallacieux, en occultant délibérément les
explications scientifiques. Avez-vous déjà entendu un spécialiste de la
pollution de l’air s’exprimer dans ces circonstances ? Jamais.
Auto Moto
les a rencontrés et ce qu’ils nous ont révélé, sous couvert d’anonymat,
en dit long sur les couleuvres qu’on nous fait avaler à longueur
d’année.
Quelle est la nature des particules ?
C’est
la première question qu’on devrait se poser lors des pics de pollution
particulaires. Or, en France, un seul laboratoire, l’observatoire atmosphérique SIRTA
de Saclay, est en mesure de fournir une analyse détaillée, en temps
réel, de la nature des particules et du niveau de pollution ambiante. Le
problème ? Ce labo est prié se taire ! Car il enregistre des données
sensiblement différentes de celles qui nous sont communiquées.
En 2014, les chiffres de 2015 ayant été verrouillés (!), 51 % des particules en suspension dans l’air étaient constituées de nitrate d’ammonium. Ce composé chimique d’ammoniac et de nitrate est connu pour être à l’origine de l’explosion de l’usine AZF
de Toulouse, en 2001. C’est un engrais azoté très prisé des
agriculteurs car il combine un effet coup de fouet et une fertilisation
retardée. La période d’épandage idéale se situe entre… mars et avril,
lorsque le temps devient plus clément, car les pluies diminuent son
efficacité.
Mais l’ammonitrate, l’autre nom du nitrate
d’ammonium, ne se contente pas de pénétrer les sols. Il se vaporise au
petit matin et forme de jolis nuages laiteux qui font hurler… la maire de Paris. Vous l’aurez compris, l’essentiel de la pollution particulaire au printemps est d’origine agricole !
Les restrictions de circulation sont-elles utiles ?
A
la lumière de ces constatations, on peut se demander à quoi servent les
mesures de restriction de circulation mises alors en place lors des
pics de pollution aux particules ? La réponse de Jean-Paul Morin,
chercheur à l’Inserm, est claire : “Elles ne servent à rien. Du reste, le site PREV’AIR
avait prévu la baisse de la pollution enregistrée le 23 mars dès le… 20
mars ! La circulation alternée a donc été mise en place alors qu’on
savait que la pollution allait diminuer.”
Un autre haut
responsable, qui souhaite rester anonyme, ajoute : “On aurait pu couper
la circulation pendant une semaine, ça n’aurait eu aucun effet ! La
circulation alternée avec un vent de secteur ouest, comme c’était le cas
le lundi 23 mars, a profité aux Autrichiens…”
Comment expliquer,
alors, cet acharnement contre l’automobile si elle n’est pas la
principale responsable ? La réponse est budgétaire. Chaque fois que les
seuils d’alerte sont dépassés, l’Europe impose une amende
à la France. Les mesures d’urgence contre l’automobile visent donc à
montrer à Bruxelles que l’État est actif, dans l’espoir de voir lever
les sanctions…
Que faire ?
C’est bien connu : il vaut mieux prévenir que guérir. Il serait, par exemple, plus efficace de suspendre l’épandage d’engrais
dans les champs lorsque les prévisions météorologiques envisagent un
régime favorisant les pics particulaires. On pourrait aussi limiter
l’usage de l’ammonitrate.
Mais le lobby de l’industrie
agroalimentaire est plus puissant que les associations d’automobilistes.
De toute manière, aux concentrations observées, le nitrate d’ammonium
n’est pas toxique, même en cas d’exposition prolongée. Alors qu’on
arrête d’accuser les automobilistes !
L) Divertissement: Le film canadien, le silence d'État, + divers liens
Silences D’etat 2013 Film Complet en Français Le ministre de la
santé, Frédéric Dalème, se suicide un soir à l’Élysée, d'une balle en
pleine tête. Pour gérer la communication de cette crise qui risque de
faire des vagues dans l'opinion, le président de la République, Jacques
Rohmerieu, décide de s'adjoindre les services d'une spécialiste : Claire
Ferran.
Confrontée aux spéculations déclenchées par le suicide inexplicable du ministre, médecin humanitaire venu à la politique sur le tard, et à qui tout semblait réussir, Claire Ferran fait des découvertes troublantes.
Aidée
dans ses recherches par Nicolas Malisewski, un journaliste avec qui
elle a eu par le passé une relation sentimentale, Claire Ferran va
découvrir que Dalème cachait une personnalité plus ambigüe que ne le
suggérait son image lisse d'homme politique préféré des Français.
Démêlant
avec prudence les fils qui lient le suicide du ministre et une crise
humanitaire d'ampleur internationale sévissant en Afrique de l'est, elle
verra peu à peu se dessiner derrière toute cette histoire l'ombre de la
raison d’État. Et si Frédéric Dalème avait été assassiné?…
M) Le système étatique de santé, une tromperie politiquement organisée
Comment se fait-il que le débat national sur le système de santé occulte
totalement la question de la démocratisation des soins ?
Le débat bi-partisan sur le système français de santé, « l’un des
meilleurs du monde », ne présente aucun intérêt pour démocratiser
l’accès aux soins. Il est, en plus de cela, l’outil le plus redoutable
pour garantir le sentiment de dépendance des administrés vis-à-vis des
administrateurs tout en organisant un vaste dispositif de rentes de
situation au profit des corporations pharmaceutico-médicales.
L’hypocrisie de l’État tient à ce qu’il organise dans un premier temps
la rareté de l’offre sur le marché de la santé au sens large pour la
rendre inaccessible et prétend ensuite remédier au problème de
l’accessibilité des offres en érigeant un système monopolistique et
opaque d’assurance santé. Celui-ci ne sert qu’à accroître le sentiment
de dépendance des administrés à l’égard du pouvoir politique tout en
subventionnant davantage les corporations en situation de monopole.
Raréfier l’offre sur le marché de la santé
La raréfaction de l’offre sur le marché de la santé est organisée par
la mise en place de diverses barrières légales et administratives. Ces
barrières peuvent prendre des formes diverses et variées et sont plus ou
moins visibles, ce qui rend vaine toute prétention à être exhaustif. Il
est cependant possible d’évoquer quatre principales formes de barrière.
L’une d’entre elles est le système des diplômes d’État et du numérus
clausus appliqués aux professionnels. Il permet aux politiciens de
contrôler en amont leur nombre pour éviter qu’ils soient abondants. On a
très souvent défendu ces barrières pour des raisons d’excellence, en
particulier pour les médecins, les pharmaciens et les dentistes. C’est
oublier d’une part que cet excellence peut et doit être obtenue
autrement qu’en restreignant le choix des patients par la violence et
que certaines professions dont l’État ne juge pas nécessaire de
prolonger la formation au-delà de trois ans (infirmier par exemple) sont
soumises au même numérus clausus. La réalité tient à ce que cette
restriction ne sert qu’à octroyer des monopoles aux professionnels en
place. L’intérêt de cette position est double. Il réside d’un côté dans
la possibilité de concentrer l’allocation des fonds de sécurité sociale
au profit des prestataires dont les tarifs sont hypocritement encadrés
par l’État tout en permettant aux prestataires non encadrés (qui ne
voient pas leurs prestations être remboursées) d’imposer des prix
prohibitifs.
Vient ensuite un système de numerus clausus cette fois-ci adressé aux
infrastructures et autres établissements destinés à abriter les offres
de soins. Ce sont les hôpitaux publics et privés, les centres de santé,
les pharmacies, les laboratoires, les cabinets au sens large. Tous ces
établissements sont soumis à des régimes juridiques contraignants qui
visent à empêcher leur abondance. Les hôpitaux publics et privés (à but
lucratif ou non) sont par exemple soumis à des limites contrôlées par la
toute puissante Agence régionale de santé, laquelle a la possibilité
d’octroyer et de refuser des autorisations en fonction des besoins
identifiés par un « schéma inter-régional d’organisation sanitaire » (articles L6122-1; L6122-2, L1434-7 et L1434-10
du code de la santé publique). Les politiciens semblent considérer
qu’une instance bureaucratique est mieux placée que nous pour déterminer
nos besoins en matière d’infrastructures médicales. Un autre exemple
connu est celui de la pharmacie d’officine. Elle détient le monopole de
la distribution des médicaments (article L5125-1 CSP)
soi-disant pour protéger des consommateurs sans doute jugés incapables
de s’associer pour exercer leur propre contrôle social sur les
prestataires. Cela signifie qu’un pharmacien qualifié n’est pas dans la
possibilité de distribuer des médicaments ailleurs que dans une officine
agréée. Notons au passage que l’ouverture de ces officines est
également limitée par un numérus clausus basé sur le nombre d’habitants. Toutes les structures médicales et sanitaires au sens large sont soumises à des restrictions analogues.
La troisième forme de barrière qui mérite d’être mentionnée relève
des procédures d’autorisation de mise sur le marché des dispositifs
médicaux et des médicaments, lesquelles sont supervisées par des
« autorités administratives indépendantes » régulièrement en proie aux conflits d’intérêts.
La complexité et la lourdeur de ces procédures engendrent des surcoûts
importants et ne présentent aucun intérêt vis-à-vis des impératifs de
sécurité des patients. Ce risque doit au contraire être géré par la
société civile, laquelle est mieux placée que les instances
gouvernementales pour plébisciter ou rejeter un produit médical en
fonction du risque, du prix, et des bénéfices potentiels sur la santé.
C’est particulièrement vrai pour les techniques qui prétendent défier
les maladies mortelles. Cela ne revient pas à nier la nécessité des
procédures de contrôle. Seulement, ces procédures doivent être
décentralisées et confiées aux composantes de la société civile qui ont
intérêt à s’ériger en contre-pouvoirs vis-à-vis des industries médicales
et pharmaceutiques : ONG humanitaires, mutuelles, assurances,
associations de patients, vendeurs, voire prescripteurs. Sans nier
l’importance des mécanismes juridiques de la responsabilité civile (pour
réparer les fautes) et ceux de la responsabilité pénale (pour punir les
escrocs et les criminels), il faut rappeler que le contrôle social peut
prendre plusieurs formes et s’exercer à toutes les étapes de la
fabrication et de la distribution des produits. Des ONG comme Cochrane
Collaboration peuvent servir d’exemple. Elle inscrit son action dans un
but non lucratif afin de participer à l’évaluation des médicaments. Dans
un monde sans superviseur bureaucratique, nul doute que les acteurs de
l’industrie pharmaceutico-médicale devraient collaborer étroitement avec
ce genre d’association pour acquérir la confiance des patients et des
professionnels du secteur. Rappelons aussi que la très grande majorité
des scandales sanitaires ont été révélés par des acteurs privés
(journalistes, scientifiques, associations etc.). Mentionnons enfin le
mouvement qui s’articule autour de l’économie collaborative. Il
constitue une piste intéressante pour exercer un contrôle coopératif
permanent sur les techniques médicales afin de concilier les impératifs de sécurité et d’accessibilité. Autant
faut-il cesser d’entraver son développement par le biais du droit de la
propriété intellectuelle. C’est la quatrième et dernière forme de
barrière notable.
Tout d’abord, l’existence même d’une « propriété intellectuelle » est illégitime.
Les idées ne sont pas des biens rares dont l’usage et l’exploitation
seraient exclusifs. Consacrer un quelconque monopole à l’exploitation
d’une idée ou d’une découverte relève donc d’une démarche liberticide et
spoliatrice à l’égard de la société. Cette soi-disant
propriété intellectuelle constitue un puissant frein vis-à-vis de la
concurrence et corrélativement de l’innovation. Ce manque de concurrence
induit une concentration de l’industrie spécialisée dans la fabrication
de médicaments et de dispositifs médicaux, laquelle nuit tant à la
qualité des biens produits par ces industries qu’à leur démocratisation
puisqu’il est aisé pour les acteurs en place d’imposer des prix
au-dessus de ceux que nous retrouverions dans un marché concurrentiel.
Notons également que la portée de ce scandale va bien au-delà des enjeux
sanitaires franco-français en privant de nombreux pays caractérisés par des situations humanitaires difficiles d’une offre de soins abondante et bon marché.
C’est pourquoi il est nécessaire de viser l’abolition de la « propriété
intellectuelle » pour favoriser l’accessibilité des offres de santé
notamment via le développement de techniques médicales
collaboratives qui ne demandent qu’à être libérées.1
Un système monopolistique d’assurance santé au service des corporatismes
La raréfaction de l’offre de soins au sens large impacte négativement
le marché de la protection sociale (assurances, mutuelles, institutions
de prévoyance), d’autant plus quand celui-ci est également dénaturé par
de multiples privilèges.
Ces marchés étant rendus difficiles d’accès, le pouvoir politique – le
même qui précarise les individus en manque de soins par ses multiples
interférences – instaure un système de protection sociale prétendument
généreux en utilisant discrètement l’argent des travailleurs pour
couvrir des frais de santé artificiellement surélevés, ce qui revient
indirectement à subventionner les corporations établies tout en
suscitant chez les administrés un fort sentiment de dépendance vis-à-vis
de l’appareil d’État
Le discours officiel présente en effet le financement de l’assurance
maladie comme relevant notamment des cotisations salariales d’un côté et
des cotisations dites « patronales » de l’autre, comme le montre le
tableau ci-dessous tiré du site de la sécurité sociale.
On remarque ainsi qu’il tend à faire croire que le financement de la
protection sociale du travailleur pèse principalement sur l’employeur.
Or ceci est tout à fait faux. La réalité tient à ce qu’un employeur
répercute inévitablement ces coûts sur le salaire de ses employés. Cela a
très bien été expliqué dans plusieurs articles.2
C’est donc bien le travailleur et non l’employeur qui paie la totalité
des cotisations, même lorsque le gouvernement tend à faire croire le
contraire. Ceci est valable pour tous les droits-créances que le droit
social s’attache à mettre en place pour soi-disant obliger l’employeur à
financer les « acquis sociaux » de ses employés.
En plus de tromper les travailleurs sur le financement de leur
protection sociale, l’État s’érige faussement en vecteur principal d’une
« solidarité » qu’il se plaît à dévoyer quand il apparait que ce sont
ses interférences qui précarisent les individus en manque de soins. De
plus, la véritable solidarité ne peut provenir que de coopérations spontanées.
Or il n’y a rien qu’une association librement constituée ne puisse pas
faire au moins aussi bien qu’une administration, y compris lorsque
l’action collective se situe dans une perspective solidaire et non
lucrative:
Ebola : deux méthodes, deux résultats :
Or si la société civile fait, en matière de solidarité et d’utilité
sociale, au moins aussi bien voire mieux que les puissances publiques, y
compris dans des situations de crise comme le montre le tableau
ci-dessus, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne puisse pas exceller de
la même manière dans l’organisation du marché des soins en temps
normaux. C’est d’autant plus vrai si l’on supprime tous les
privilèges qui raréfient les offres de soins. La réalité tient à ce que
la « solidarité » étatique profite surtout aux corporatismes politiques
et économiques. Corporatismes politiques puisque l’État-providence a
été, dès sa conception, un moyen de se substituer aux solidarités
spontanées pour conforter le contrôle social des responsables
politiques en créant chez les individus un fort sentiment de dépendance
vis-à-vis d’un appareil d’État dont le seul objectif est d’entretenir sa
légitimité, son pouvoir et sa capacité à servir les corporatismes
économiques. Corporatismes économiques puisque les monopoles dans le
domaine de la santé permettent de concentrer efficacement des fonds de
sécurité sociale qui couvrent des frais artificiellement élevés, ce qui
revient à subventionner injustement et excessivement les activités
monopolistiques des acteurs établis dans le domaine
pharmaceutico-médical.
Excessivement puisque ces monopoles engendrent des dépenses
d’assurance santé supérieures à celles que l’on pourrait obtenir dans un
marché libre. Ainsi les travailleurs qui financent actuellement cette
protection sociale ne sont pas les seuls à se voir inutilement appauvris
puisque notre système a pris la fâcheuse habitude de fonctionner sur le
dos des générations futures. Les comptes de la sécurité sociale sont en
effet structurellement déficitaires et n’ont rien trouvé d’autre que
l’endettement pour fonctionner. Et comme l’État n’arrive à pas régler le
problème de la dette sociale malgré les augmentations successives des
cotisations, il en est maintenant à dégrader la couverture de
l’assurance maladie pour laisser le terrain aux couvertures privées qui
jouissent elles-aussi de multiples rentes de situation. Nous nous
dirigeons ainsi vers un système de santé « à l’américaine » dans lequel
les offres médicales et assurantielles sont sur le papier privatisées
mais tout en étant largement protégées de la concurrence par de
multiples rentes de situation, ce qui a pour effet d’étrangler la
plupart des ménages voire de les exclure purement et simplement du
circuit médical et sanitaire au sens large. Il est temps de mettre fin à
tout cela.
Conclusion
Notre système de santé fonctionne en organisant la rareté des offres
en matière de soins, d’assurance et de solidarité. Il contraint les
individus à solliciter des biens et des services produits par des
acteurs qui jouissent de monopoles injustifiés. Il s’attache ensuite à
mettre en place un système d’assurance étatique pour subventionner
indirectement les corporations en situation de monopole tout en trompant
ses « bénéficiaires » sur son financement grâce à de multiples
artifices comptables afin de susciter chez les administrés un fort
sentiment de dépendance vis-à-vis de l’appareil d’État. Un système de
santé digne de ce nom ferait tout le contraire. Il abolirait toutes les
interférences pour favoriser l’abondance d’offres de soins de qualité.
Il abolirait tous les obstacles à la constitution de solidarités
spontanées et démocratiserait l’accès au marché des assurances pour
favoriser l’apparition d’offres avantageuses. Le choix de notre système
de santé ne réside donc pas entre l’étatisation d’un côté et le big
business de l’autre. Ces deux aspects ne sont en fait que les facettes
d’une même pièce. Il réside au contraire entre une industrie à la merci
des corporations politico-économiques et un marché entièrement contrôlé
par nous-mêmes.
Ferghane Azihariest un partisan de l'anarchisme mutualiste et individualiste membre des
Jeunes européens Fédéralistes et du comité de rédaction du Taurillon. Il
est également coordinateur de la rédaction du Mouvement des libéraux de
gauche.