L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
La Cour des comptes a pointé du doigt, mercredi dans son rapport
public annuel, la mise en place ratée d'un système centralisé de paie
des fonctionnaires qui ne verra finalement jamais le jour. Un fiasco à
346 millions pour la Cour mais qui au total atteindrait presque un
milliard.
Décidément, l’Etat n’a pas de chance avec les logiciels. Après le fiasco du logiciel Louvois
destiné à la paie des militaires dont le ministre de la Défense a
annoncé la suspension après 400 millions d’euros dépensés en pure perte,
c’est au tour du super logiciel de paie des 2,5 millions de
fonctionnaires de l’Etat d’être pointé du doigt.
Dans son rapport annuel rendu public ce
mercredi 11 février, la Cour des comptes s’est attardée sur ce nouveau
fiasco qui devrait coûter selon elle 346 millions d’euros. En fait,
selon le Sénat, la note finale devrait avoisiner le milliard.
500 personnes mobilisées
Lancé en 2007 pour une mise en service espérée en 2017, « SI-Paye »,
son nom administratif, été mis en sommeil discrètement au printemps
dernier par le gouvernement. Près de 500 personnes ont pourtant
travaillé sur ce projet durant cinq ans.
« Si l’on intègre l’adaptation des logiciels de paie des différents
ministères, alors le coût total de ce programme qui ne verra jamais le
jour « serait proche d’un milliard d’euros », écrivaient deux sénateurs,
l’UMP Michel Bouvard et le PS Thierry Carcenac, dans un récent rapport parlementaire.
De son côté, la député socialiste Karine Berger notait dans son
rapport sur les crédits 2015 de Bercy que la décision du gouvernement
d’arrêter les frais « évite près de 200 millions d’euros de dépenses
budgétaires pendant les quatre prochaines années ».
1.700 primes différentes à intégrer
Au départ, les intentions gouvernementales étaient pourtant louables.
Il s’agissait de remplacer les 8 services de paie des ministères dotés
chacun de leur spécificité par un opérateur public unique disposant d’un
logiciel performant. A terme, l’Etat espérait réaliser 200 millions
d’euros d’économies par an, en supprimant 6.000 des 10.000 emplois de
fonctionnaires affectés à la paie des agents.
Mais les initiateurs du projet ont vu trop grand. Le futur logiciel
était visiblement trop complexe à manier. Certains ministères, comme
l’Agriculture, n’arrivaient même pas à se connecter au nouveau système.
« SI-Paye » devait par exemple calculer directement le montant des 1.700
primes des fonctionnaires alors que celles-ci dépendent de chaque
ministère, une prérogative à laquelle aucun n’entend renoncer.
Selon le directeur interministériel des systèmes d’information de l’Etat, Jacques Marzin,
le logiciel n’aurait pas pu être vraiment opérationnel avant….2023. »
Un projet interministériel dont la durée est prolongée de sept à huit
ans devient un objet dont la bonne fin est extrêmement aléatoire »,
concédait-il en terme tout administratif devant le Sénat en mai dernier
Chorus, le logiciel qui fonctionne…
Les projets informatiques coûtent toujours cher à mettre en oeuvre. Ainsi d’un autre projet, Chorus,
le logiciel de la comptabilité de l’Etat qui est entré progressivement
en service depuis 2008. Toujours selon la députée socialiste Karine
Berger, le coût global du projet atteint 995 millions d’euros. Bonne
nouvelle toutefois, le coût initial était estimé à 1,1 milliard.
Mais ses deux collègues sénateurs UMP et PS sont plus dubitatifs.
« Si le déploiement de Chorus est aujourd’hui terminé, la question du
retour sur investissement reste entièrement posée », écrivent-ils dans
leur rapport budgétaire. La Direction des systèmes d’information et de
communication placée auprès de Matignon doit « améliorer
considérablement le pilotage des chantiers informatiques de l’Etat »,
ajoutent-ils. On ne saurait mieux dire.
Source:
Observatoire des gaspillages