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octobre 29, 2014

Nicolas Sarkozy, le retour, non le Rappel !!

L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



A ceux qui faisaient de Nicolas Sarkozy l’espoir libéral pour la France, à ceux en contrepoint qui l’affublent, comme Laurent Fabius récemment, du qualificatif infamant d’«ultra-libéral», il est fortement conseillé de lire le discours prononcé par le candidat proclamé à l’élection présidentielle le 12 octobre 2006 à Périgueux et intitulé « Notre République ». Les libéraux seront certes ravis d’y trouver quelques idées qui sont les leurs : souveraineté de l’individu, respect de la propriété comme condition de la liberté, application stricte du principe de subsidiarité, ou encore liberté d’entreprendre, de choisir l’école de ses enfants ou de leur léguer le fruit de son travail. Mais l’essentiel est ailleurs. La presse en a justement fait ses choux gras : « Sarkozy propose de nouveaux droits sociaux », commente Le Figaro (13 octobre 2006) ; « Nicolas Sarkozy multiplie les promesses sociales », résume Le Monde (14 octobre 2006).

Le président de l’UMP entend que la République s’attaque aux nouvelles inégalités : « Depuis des années, au nom de la morale républicaine, on proclame des droits qui ne sont pas suivis d’effet », qu’il s’agisse de l’hébergement d’urgence, du logement, de la garde des enfants ou de la dépendance des personnes âgées. « Il faut passer des droits virtuels aux droits réels », « de l’obligation de moyens à l’obligation de résultats ». Nicolas Sarkozy « propose que pour chaque droit nouveau une collectivité responsable soit désignée, de telle sorte que la responsabilité politique soit clairement établie ». Il ajoute : « Les citoyens pourront faire valoir leurs droits devant les tribunaux face aux collectivités ou aux institutions qui ne se seraient pas donné les moyens de rendre effectifs les droits dont elles sont responsables ». Suivant les cas, au bout de cinq ou dix ans (fin du premier ou du second quinquennat de Nicolas Sarkozy…), le droit au logement, le droit à la garde de ses enfants, le droit à la prise en charge de la dépendance deviendront « opposables ». « C’est cela la rupture », conclut l’orateur.
 
Ce discours est-il celui d’un libéral, voire d’un « ultra-libéral » ? Rassurons Nicolas Sarkozy : certes non ! Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler quelques grands principes libéraux.
 Historiquement, il existe deux catégories de droits de l’homme : les vrais et les faux. Les vrais droits de l’homme, ce sont les droits-libertés : liberté, propriété, résistance à l’oppression, etc.. Ce sont ceux qui ont été déclarés à partir du XIIème siècle dans les grands textes anglais, puis à la fin du XVIIIème siècle en Amérique et en France. Les faux droits de l’homme, ce sont les droits-créances : droit au travail, au logement, aux prestations sociales, à un environnement sain, etc.. Ce sont ceux qui ont été inventés en permanence depuis plus de deux siècles dans les textes à caractère socialiste. A l’image de la monnaie, les faux droits chassent les bons. Certes, dans les deux cas, les droits sont « opposables », mais de manière totalement différente. Les droits-libertés sont opposables à l’Etat dans le sens où ils participent du grand mouvement du constitutionnalisme. Les constitutions ont été écrites, les droits de l’homme ont été déclarés pour que l’arbitraire, qui des monarques, qui des églises, soit combattu. Il s’agit d’interdire aux autorités d’empiéter sur les libertés des individus. Ainsi, l’Etat, au sens large du terme, a-t-il par exemple l’obligation de respecter le droit de propriété, la liberté d’expression ou de religion. Aucun de ses agents ne saurait l’enfreindre sauf à verser dans l’arbitraire. Les droits-libertés sont des droits contre l’Etat, des « droits de ». Les droits-créances sont d’une tout autre nature. Ils sont opposables à l’Etat dans le sens où chaque individu ou groupe peut légalement attendre de l’Etat une prestation particulière : un travail, un logement, une retraite, un environnement sain, etc.. Les droits-créances sont des droits par l’Etat, des « droits à ».

Reprenons le discours de Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas tant au nom de la « morale républicaine » - foin d’hypocrisie ! Appelons un chat un chat – qu’au nom de principes à caractère socialo-communiste que des droits sont inventés. Certes, comme l’expose notre orateur, ces droits ne sont pas suivis d’effet pour certains d’entre eux… et heureusement ! C’est qu’ils sont inapplicables ! Certes, ils sont proclamés à titre publicitaire. Mais, ce que l’on doit regretter, ce n’est point qu’ils ne soient pas suivis d’effet ; c’est le fait qu’ils soient inventés et que des hommes politiques veuillent ultérieurement tenter coûte que coûte de leur donner une impossible effectivité ! Lorsque Nicolas Sarkozy avance qu’ « il faut passer des droits virtuels aux droits réels », il ne fait que reprendre une vieille lune marxiste. Les dirigeants des pays du « socialisme réel » et leurs affidés n’avaient pas de mots trop cruels pour brocarder le caractère « formel » des libertés occidentales. Il ne servait à rien, disaient-ils, de proclamer le droit de propriété si les plus pauvres n’y avaient pas accès (« le pauvre n’est pas libre », s’exclame d’ailleurs Nicolas Sarkozy un peu plus haut…). Qu’est-ce que le « droit au logement » ? C’est le droit d’un « citoyen » d’obtenir de l’« Etat » un « logement social ». Qu’est-ce que le « droit au travail » ? C’est le droit d’un « citoyen » d’obtenir de l’ « Etat » un poste de fonctionnaire ou un « emploi bidon ». Car la question est bien de savoir qui va fournir ces droits. Ce ne peut être que l’« Etat ». Nicolas Sarkozy ne s’en cache pas : « Pour chaque droit nouveau (sic), une collectivité responsable (sic) » doit être désignée. Les conséquences sont adamantines la « responsabilité politique » doit être clairement établie. La promotion des droits-créances s’analyse en effet comme un vaste mouvement de politisation de la société. Certes, objectera-t-on, le Président de l’UMP ne parle pas du « droit au travail ». Mais qui empêchera la croissance indéfinie des droits-créances ? A partir du moment où tout individu ou groupe détient un droit sur la « société », celui-ci peut se décliner à l’infini. Il n’existe plus aucune limite à l’extension de l’Etat qui agit selon son bon vouloir, dans l’arbitraire le plus total. Or, aux fondements du libéralisme se trouve une césure radicale entre l’Etat et la société civile. Défendre les droits-créances, c’est élargir la sphère de l’Etat aux dépens de la société civile ; c’est réduire la Liberté ; c’est porter atteinte à la subsidiarité bien entendue. Disons-le sans détours : augmenter les droits-créances, c’est augmenter le socialisme.

Nicolas Sarkozy entend, nous dit-il, incarner le « renouveau » et la « rupture ». En réalité, il ne fait du vin nouveau que dans de vieilles outres. Les socialistes en ont rêvé, Nicolas Sarkozy l’a fait.  

Par Jean-Philippe Feldman
Professeur agrégé des facultés de droit
Avocat à la Cour de Paris.
 

Nicolas Sarkozy

De Wikiberal
 
Nicolas Sarkozy est un homme politique français, président de la république française de 2007 à 2012. Aux yeux de certains, il passe pour un libéral, voire un « ultralibéral ». Il suffit de consulter ses discours et ses propositions pour voir qu'il n'en est rien. C'est un interventionniste autoritaire, un étatiste qui propose parfois certaines mesures plus ou moins libérales en économie, mais qui ne conçoit la société que dans la perspective d'un encadrement fort de l'Etat. C'est ce qu'exprime son prospectus du second tour, où l'on peut lire cette déclaration que la gauche étatiste pourrait faire également sienne :
« Le rêve français, c'est une France où la réussite est au service de la solidarité. »
Sa politique n'est ni libérale économiquement, ni socialement, politiquement ou sociétalement. 

En politique

  • Il propose un catalogue étendu de « droits à » :
    • droit opposable à l’hébergement
    • droit opposable au logement (il a initié l'idée, reprise au vol tant par Ségolène Royal que par Jacques Chirac)
    • droit opposable à la garde d’enfants
    • que l'État garantisse l’emprunt de celui qui n’a pas de relations
  • Il propose « un système de cautionnement public qui mutualise les risques et permette d’emprunter à tous ceux qui ont un projet », des prêts à taux zéro avec la garantie de l’Etat pour tous les jeunes.
  • Il veut « moraliser le capitalisme » ; il veut un « gouvernement économique » à l'échelle de l'Europe.
  • Il veut instaurer un service civique obligatoire de 6 mois (rétablissement de l'esclavage étatique).
  • Il veut que la politique se mette « au service du bonheur des hommes » (interventionnisme et paternalisme).
Il prône un État fort :
« Je ne crois pas à la doctrine de l'État minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l'État puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un État faible ».
« Je ne crois pas que la République puisse continuer d’exister sans un État fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l'État rien. A ce moment-là, ce n’est pas le capitalisme que nous aurons, c’est la caricature du capitalisme ».
« C'est le rôle de l'État de s'occuper de toutes les préoccupations des Français. »
Peu favorable à la liberté de circulation, il veut une « immigration choisie », mais il promet la citoyenneté française à toutes les femmes martyrisées.
Il était favorable en 2005 au volumineux « Traité établissant une constitution pour l'Europe », exemple de constructivisme étatiste européen.
Il semble que Nicolas Sarkozy ait une conception de la justice assez peu libérale, faisant fi de la proportionnalité des peines. Sans tomber dans une reductio ad Hitlerum facile[1], on peut en effet s'étonner de cette menace de Nicolas Sarkozy à l'encontre des instigateurs (inconnus) de l'affaire Clearstream :
« Un jour, je finirai par retrouver le salopard qui a monté cette affaire et il finira sur un crochet de boucher. » [2]
Il dit ne "pas vouloir se laisser impressionner par les ultra-libéraux". [3]

En économie

On le dit libéral économiquement, pourtant il veut « donner à l’Etat les moyens de prendre des participations temporaires dans des entreprises stratégiques qui traversent une passe difficile ». On se souvient par ailleurs de ses demandes autoritaires aux grandes surfaces de baisser les prix de 3% à 5% en 2004 [4], qui montre bien sa conception de la liberté du commerce.
Nicolas Sarkozy envisage de rétablir l'échelle mobile des salaires (l'indexation des salaires sur les prix), retour en arrière extraordinaire vers un mécanisme autoritaire et inflationniste, abandonné depuis Jacques Rueff.
Il a nommé plusieurs commissaires à la réindustrialisation chargés de "coordonner les actions de l’Etat dans les bassins d’emploi en difficulté" et "de prévenir les restructurations, d’accompagner les entreprises et les salariés en difficultés et de favoriser la création et le développement d’activités" [5]. Voir Interventionnisme
Les impôts ont augmenté de 1.1%[6] de 2008 à 2009.
Il est également favorable à une loi sur les « parachutes dorés » des dirigeants d'entreprises, méprisant ouvertement le seul point de vue légitime, qui pour un libéral est celui du propriétaire de l'entreprise (personne d'autre que le conseil d'administration ou l'assemblée générale n'étant capable d'évaluer si une indemnité de départ est décente et légitime au regard du travail accompli).
Nicolas Sarkozy se donne, en cas d'élection à l'Élysée, deux ans pour expérimenter la TVA sociale, censée contribuer, selon lui, à financer la protection sociale par le biais de la taxation des importations, oubliant que ce n'est pas l'importateur qui est ainsi taxé, mais bien le consommateur.
Il refuse de supprimer l'ISF (impôt sur la fortune) : « Il est tout à fait normal que quelqu’un qui gagne beaucoup d’argent paye beaucoup d’impôts. Je ne veux donc pas supprimer l’ISF. »
Il n'est pas favorable à la fin effective du monopole de la Sécurité sociale que préconisent les libéraux en application des directives européennes et il évite de répondre à toute question à ce sujet (Fin effective du monopole de la Sécurité sociale), se bornant à proposer des mesurettes de renflouement du navire en perdition telles qu'une franchise santé de 50 euros par an.
Laurence Boone, chef économiste France de Barclays Capital qui a établi, à l'attention de ses clients, un « indice du libéralisme des candidats ». Notés de - 4 à + 4 (pour le moins libéral au plus libéral) la note obtenue par Sarkozy est de + 1,6 (Ségolène Royal obtient - 1,8), ce qui fait de lui un libéral pas même modéré, mais franchement timoré, à peine au-dessus de l'axe médian, fortement antilibéral dans un pays comme la France.

Liberté d'expression

C'est sans doute du côté de la liberté d'expression que la dérive antilibérale de Nicolas Sarkozy est la plus flagrante.
Nicolas Sarkozy est pour la liberté d'expression tant qu'elle ne le dérange pas personnellement. On rapporte que la maison d'édition First a dû mettre au pilon une biographie de Cecilia Sarkozy, Cécilia Sarkozy, entre le coeur et la raison, sur pression directe du candidat, qui aurait convoqué l’éditeur dans son bureau de ministre.
On cite également le cas de l'ancien directeur de la rédaction de Paris Match, Alain Genestar, en 2006, licencié pour « dérive déontologique », un peu plus d'un an après avoir publié en couverture du magazine, le 25 août 2005, une photo de Cécilia Sarkozy au côté du publicitaire Richard Attias (illustrant ainsi les déboires conjugaux de Nicolas Sarkozy). Alain Genestar affirme : « le ministre de l'intérieur, quand il affirme n'être pour rien dans mon licenciement, ne dit pas la vérité. »

Des réformes libérales ?

Jacques Marseille estimait dans Le Spectacle du Monde en mai 2007 que deux réformes telles que celle portant sur le service public minimum et celle des régimes spéciaux de retraite (qui privilégient certaines catégories de personnes au détriment des employés du secteur privé), ainsi qu'un budget en équilibre en 2008, constitueraient trois « signaux forts ». Les autres « réformes » possibles évoquées lors de la campagne électorale seraient une remise en cause partielle (et timide) de la carte scolaire (mais en gardant un objectif de « mixité sociale » !) et quelques allègements fiscaux à la marge (impôt sur les successions, bouclier fiscal contre les excès de l'impôt sur la fortune).
Outre que ces points n'ont été que très partiellement tenus face aux divers conservatismes qui bloquent la société française, il n'y a aucune réforme radicale envisagée concernant la dette, le train de vie de l'État, l'État-providence, les privatisations, la fin effective du monopole de la Sécurité sociale, les retraites par capitalisation, etc. Nicolas Sarkozy n'est ni Margaret Thatcher ni Ronald Reagan, mais l'héritier de ses prédécesseurs de la Ve République. Sa volonté de « rupture » reste pour l'instant purement verbale.
Il faut souligner par ailleurs que la mince « rupture » promise est tout sauf au rendez-vous : pour reprendre la formule d'un économiste, David Thesmar, « La rupture, ce sont souvent des réformes transgressives en symboles mais marginales sur la substance »[7]. Au dela du symbole, aucune service minimum effectif, aucune sélection à l'université, etc.
De même, le chroniqueur économique du journal Le Monde, Éric Le Boucher, a salué certaines initiatives timides mais lui reproche un manque de clarté et le côté brouillon de ses réformes, complexes, mal ficelées et qui, in fine, créent de nouvelles usines à gaz. Il écrit ainsi dans Le Monde du 5 avril 2008 : « Sa politique sociale est si embrouillée, si contradictoire, et si mal expliquée, qu'elle percute aujourd'hui le débat sur "la rigueur" et donne le pire de ce que la France pouvait redouter : une contre-pédagogie des réformes. »[8]
Pour beaucoup de personnes, notamment certains libéraux, il s'avère que Sarkozy n'est qu'un politicien dont ses idées sont sans fond et ne servent que ses besoins électoralistes. En effet, Sarkozy est capable un jour de tenir un discours keynésien, un discours libéral, le lendemain un discours mondialiste, ou encore un discours nationaliste pour la récupération d'électeurs nationalistes. Sarkozy s'adapte à la situation, au problème, et adapte son discours selon, sans fond cohérent.

 
 
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