Propriété

Question de PROPRIÉTÉ

« Mon côté réactionnaire attache une grande valeur à l'ordre. Mon côté libéral, à la liberté. Mon côté conservateur, aux traditions. Mon côté progressif, à la nouveauté. Il n'y a pas de contradiction. La contradiction ne viendrait qu'en essayant d'établir une hiérarchie entre eux, d'élever un de ces aspects où il ne s'applique pas, ou de le nier là où il s'applique effectivement. (Et non, ce n'est pas une question d'"équilibre" — absurdité émotionnaliste typique — mais de propriété — à chacun son propre domaine.) » 

François-René Đặng-Vũ Bân Rideau

 

Le droit de propriété intellectuelle

Alain Laurent

Séminaire avec Damien Theillier philosophe, cliquez l'image pour le lien audio de Roman (criticus)

La propriété de son corps et la prostitution

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La propriété de son corps, n'est-elle pas notre première priorité?
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La Liberté, la prospérité

Le droit de propriété, moyen pour sortir de la pauvreté et de la guerre

 
Hernando de Sotocliquez l'image, lire bio de wikibéral

par Hernando de Soto, Président de l'Institut pour la Liberté et la Démocratie (Lima, Pérou)
L'ouvrage de l'économiste péruvien, Hernando de Soto "The Mystery of Capital" vient de faire l'objet d'une traduction française, sous le titre : "Le Mystère du capital. Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs", diffusée par Nouveaux Horizons, un service du Départment d'Etat américain qui édite des traductions française à destination des pays africains francophones..
Nous n'avons jamais caché notre enthousiasme pour ce livre qui comble enfin une lacune de la littérature économique et juridique sur la propriété. Il y a quelque mois, Hernando de Soto a signé, dans la magazine trimestriel du Milken Institute, un texte qui résume - et en même temps développe - l'essentiel de la thèse et des arguments présentés dans son ouvrage. C'est avec grand plaisir que nous remercions l'auteur de nous avoir donné l'autorisation d'en publier une traduction en français.
Nous n'avons qu'un regret : que la diffusion de cet ouvrage soit réservée au marché des pays en développement alors qu'en réalité il s'agit d'une analyse qui nous concerne tous. Trop rares sont ceux qui, même dans nos pays, comprennent la nature complexe des relations qui lient les institutions de la propriété à la dynamique de la croissance et du développement.
L'un des atouts de ce texte est notamment de contenir une remarquable comparaison entre les processus que connaissent actuellement les pays en développement avec ce qui s'est passé il y environ trois cents ans dans nos propres pays.
***
Imaginez un pays où personne ne pourrait savoir qui est propriétaire de quoi, où on ne pourrait pas s'assurer facilement d'une adresse, où on ne pourrait forcer personne à payer ses dettes, où on aurait toutes les peines du monde à convertir en argent un bien matériel, où on ne pourrait pas diviser en parts les titres de propriété, où la description des capitaux ne serait pas normalisée de sorte qu'on ne saurait pas les comparer, et où les règles qui régissent la propriété changeraient d'un quartier à l'autre voire d'une rue à l'autre. Vous venez de faire connaissance avec à la vie réelle d'un pays en voie de développement ou anciennement communiste.
Plus précisément, vous venez d'imaginer la vie de 80 % de sa population, qui est aussi radicalement coupée de son élite occidentalisée que les Blancs et les Noirs d'Afrique du Sud pouvaient être divisés par l'Apartheid. Cette majorité de 80 % n'est pas, comme les Occidentaux se la figurent souvent, désespérément pauvre. En dépit de leur évidente pauvreté, même ceux qui vivent sous le régime le plus grossièrement inégalitaire possèdent bien plus de ressources que quiconque l'a jamais appréhendé. Ce qu'elle possède, cependant, ne se présente pas de telle manière qu'on puisse en tirer une valeur supplémentaire.
Si vous faites un pas en-dehors du Nile Hitlon, ce que vous laissez derrière vous n'est pas le monde high-tech des ordinateurs ou des machines à glace, de la télévision par satellite et du Viagra. Toutes ces choses-là, le peuple du Caire y a accès. Non, ce que vous laissez derrière vous, c'est le monde où la loi protège les transactions sur les titres de propriété. Prendre une hypothèque, pour investir dans une richesse supplémentaire, est hors de leur portée y compris de certains habitants du Caire qui vous frapperaient comme étant plutôt riches. En-dehors du Caire, certains des plus pauvres des pauvres vivent dans un quartier de vieilles tombes qu'on appelle la Cité des Morts. Mais en fait, c'est presque la totalité du Caire qui est une cité des morts ; la cité d'un capital qui reste sans vie, d'actifs auxquels on ne peut donner qu'une fraction de leur valeur. Les institutions qui lui donneraient vie, à ce capital, celles qui permettent de garantir les intérêts des tierces parties par du travail et des biens n'y existent pas. Pour comprendre comment cela est possible, il faut revenir aux Etats-Unis du XIXème siècle, lorsque ceux-ci se taillaient une société sur des terres sauvages. Les Etats-Unis avaient hérité de la Grande-Bretagne non seulement un droit du sol fantastiquement complexe mais aussi un système conflictuel d'attributions des terres.
Le même hectare pouvait appartenir à quelqu'un pour l'avoir reçu au titre d'une vaste attribution de la Couronne britannique, à un autre qui affirmait l'avoir acheté à une tribu indienne, et à un troisième qui l'avait accepté d'une législature d'état à titre de salaire et il se pouvait en outre qu'aucun d'entre eux n'ait jamais posé les yeux sur le terrain en cause.
Entre-temps, le pays se couvrait d'immigrants qui posaient des bornes, labouraient les champs, construisaient des maisons, aliénaient leurs titres immobiliers et se faisaient crédit bien avant que les Etats leur aient reconnu un quelconque Droit de le faire. C'était l'époque des pionniers et de l'Ouest sauvage. Une des raisons pour lesquels il était si sauvage est que ces pionniers, pour la plupart occupants sans titre, affirmaient que c'était leur travail, non des morceaux de papier ou des tracés arbitraires sur une carte qui, ayant donné à la terre sa valeur, fondaient la propriété.
Ils pensaient que s'ils occupaient la terre et lui donnaient de la valeur avec des maisons et des fermes, elle leur appartenait. Les hommes de l'Etat, local et fédéral, pensaient autrement. Les hommes de l'Etat envoyaient des soldats pour brûler les fermes, détruire les bâtiments. Les colons se défendaient. Lorsqu'ils étaient partis, les colons reconstruisaient et recommençaient à travailler la terre. Ce passé-là, c'est le présent du Tiers monde.
source Euro92






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