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La criminalité et le terrorisme
À la fin du XXe siècle
est apparu un nouveau phénomène : la mondialisation simultanée de la
criminalité, du terrorisme et de la corruption, une
dangereuse « trinité » qui se manifeste dans toutes les régions du
monde. Elle se rencontre dans les pays les plus pauvres de l'Amérique
latine et de l'Afrique, mais également au cœur
de l'Europe prospère. Profitant de la corruption, des groupes de
criminels et des cellules terroristes agissent ensemble, que ce soit
dans la zone dite de la triple frontière en Amérique latine
(Brésil, Paraguay, Argentine) ou dans le cadre des conflits
régionaux de l'Afrique de l'Ouest, dans l'ex-Union soviétique ou dans
les prisons d'Europe occidentale. La criminalité et le terrorisme
sont également associés en Australie, en Asie et en Amérique du
Nord, ainsi qu'en témoignent des affaires criminelles qui confirment
l'intégration importante de ces activités.
Cette trinité est cependant plus complexe que le
simple recours des terroristes à des activités criminelles pour financer
leurs activités ou la circulation accrue de biens
illicites à l'échelle mondiale. Il s'agit plutôt d'un phénomène
distinct, dans le cadre duquel des réseaux criminels mondiaux agissent
avec des terroristes, les deux groupes menant ainsi à bien
leurs activités, à la faveur d'une corruption généralisée.
Cette distinction artificielle qu'on fait entre
criminalité et terrorisme se fonde sur une définition obsolète des deux
phénomènes. Le précepte selon lequel les criminels seraient
motivés par l'appât du gain et les terroristes exclusivement par des
convictions politiques ne correspond plus à la réalité contemporaine.
Les criminels ne font plus partie d'organisations
hiérarchiques ne menaçant pas l'État - comme c'était le cas de la
mafia sicilienne ou des Yakuza japonais. Les terroristes, dont l'action
est souvent financée par des activités criminelles,
passent souvent de la criminalité au terrorisme et vice versa. La
structure en réseaux de ces deux groupes leur permet d'entrer en
contact, sans que les uns aient nécessairement toujours
conscience de l'identité des autres. Il se peut que les deux groupes
coopèrent directement ou qu'ils soient en contact par le biais
d'intermédiaires. Par exemple, à Los Angeles, l'école de
langues qui a fourni des visas à certains des pirates de l'air du 11
septembre 2001 en a également fourni à des prostituées appartenant à un
grand réseau de traite d'êtres humains. Ce réseau se
livrait également à des vols d'identité susceptibles de faciliter
les agissements de terroristes.
Contrairement à l'opinion selon laquelle ce phénomène
serait né avec la mondialisation, la criminalité organisée et le
terrorisme existent depuis longtemps à l'échelle
internationale. Dans les années 1930 déjà, les membres de la mafia
italienne des États-Unis se rendaient à Kobé (Japon) ou à Shanghaï
(Chine) pour s'approvisionner en drogue et des membres de
divers groupes criminels américains se réfugiaient en Chine pour
échapper à la justice américaine. Des membres de l'Armée républicaine
irlandaise ont trouvé refuge dans des communautés
irlandaises implantées à l'étranger, qui apportaient également un
appui financier à l'organisation agissant en Irlande.
La nouveauté tient cependant à la rapidité et à la
fréquence de ces échanges, ainsi qu'au degré de coopération entre ces
deux formes de criminalité transnationale.
Les criminels aussi bien que les terroristes ont
établi des réseaux transnationaux, répartissant entre plusieurs
continents leurs activités, leur planification et leurs moyens
logistiques et semant ainsi la confusion parmi les systèmes
judiciaires nationaux qui ont l'habitude de combattre la criminalité
transnationale sous toutes ses formes. Les criminels
transnationaux bénéficient grandement de la mondialisation. Les
terroristes et criminels font circuler des personnes, de l'argent et des
marchandises dans un monde où les flux de plus en plus
importants de personnes, d'argent et de marchandises masquent à
merveille leurs agissements. Les terroristes aussi bien que les
criminels transnationaux ont internationalisé leur action pour
atteindre leurs cibles, commettre leurs actes et échapper aux
autorités.
Le lien avec la mondialisation
Les réseaux internationaux de criminalité organisée
ont mondialisé leurs activités pour les mêmes raisons que les sociétés
multinationales les plus respectables. Les sociétés
multinationales établissent des filiales dans le monde entier pour
tirer parti d'une main-d'œuvre ou de marchés de matières premières
intéressants. Les groupes qui agissent dans l'illégalité font
de même. En outre, les groupes internationaux, qu'ils soient légaux
ou illégaux, s'implantent également à l'échelle mondiale pour répondre à
leurs besoins de production, de commercialisation et
de distribution. Les groupes illégaux parviennent à étendre leur
champ d'action en tirant parti du nouveau contexte économique, grâce à
la révolution des communications et des transports
internationaux. Les terroristes ont eux aussi mondialisé leur
action, en tirant parti de la possibilité de recruter à l'échelle
internationale, de rester proches de communautés d'émigrés qui
puissent leur apporter un appui logistique et financier et d'accéder
à des communautés plus fortunées.
La fin de la guerre froide a pour beaucoup contribué à
la montée de la criminalité transnationale. La fin du face-à-face entre
super-puissances a réduit le risque de conflits de
grande envergure, mais depuis la fin des années 1980, le nombre de
conflits régionaux a augmenté de façon exponentielle. Malheureusement,
les armes et les combattants qui alimentent ces conflits
sont souvent liés à des activités criminelles transnationales, par
exemple au trafic de drogues, de diamants et d'êtres humains. Ces
conflits ont donné lieu à un nombre sans précédent de réfugiés
et ont nui aux activités économiques licites de ces régions, qui
sont alors devenues des lieux privilégiés de recrutement de terroristes
ou des refuges où former des terroristes et planifier
leurs agissements.
L'essor des activités transnationales illicites a été
énormément aidé par les grands progrès technologiques réalisés après la
Deuxième Guerre mondiale. L'augmentation du trafic
aérien civil, les améliorations des télécommunications (notamment le
téléphone, la télécopie et les communications rapides via l'internet)
et la croissance du commerce international ont facilité
la circulation des biens et des personnes. Les criminels et les
terroristes profitent de l'anonymat des salons de bavardage sur
l'internet et d'autres formes de communication informatisée pour
planifier et mener à bien leurs activités. Les terroristes du 11
septembre se sont servis d'ordinateurs accessibles au public pour
envoyer des messages et acheter leurs billets d'avion. De même,
les trafiquants de drogue colombiens planifient et effectuent leur
commerce illicite au moyen de télécommunications codées.
La mondialisation s'accompagne d'une
idéologie favorable au libéralisme économique et au libre-échange et
d'une réduction de l'intervention des États. D'après les
partisans de la mondialisation, la réduction des réglementations
internationales et des obstacles au commerce et aux investissements aura
pour effet d'accroître les échanges et le développement.
Mais ces conditions favorables à la mondialisation contribuent
également de façon décisive à la hausse de la criminalité. Les groupes
de criminels et les terroristes profitent de
l'assouplissement considérable des réglementations, de la réduction
des contrôles frontaliers et de la plus grande liberté qui en résulte
pour étendre leur action au-delà des frontières et dans
de nouvelles parties du monde. Ces contacts s'effectuent plus
fréquemment et plus rapidement. Alors que la croissance du commerce
légal est réglementée par l'application de politiques de contrôle
des frontières, ainsi que par des agents des douanes et des systèmes
bureaucratiques, les groupes de criminalité transnationale profitent
librement des lacunes des systèmes juridiques nationaux
pour étendre leur portée. Ils se rendent dans des régions dont ils
ne peuvent être extradés, établissent leurs opérations dans des pays où
l'application des lois est inefficace ou corrompue et
blanchissent leurs capitaux dans des pays où règne le secret
bancaire ou qui disposent de peu de mécanismes de contrôle efficaces. En
répartissant ainsi leurs activités, les criminels et les
terroristes tirent parti de la mondialisation, tout en agissant à
moindre risque.
Le commerce mondial s'est énormément développé dans
la deuxième moitié du XXe siècle. Les flux très importants de
marchandises licites ont masqué une hausse des marchandises
illicites. Il est très difficile de détecter les marchandises
illicites parmi celles qui sont licites. Le pourcentage de
porte-conteneurs dont la cargaison est vérifiée est très faible, ce qui
facilite le trafic de drogue et d'armes et la contrebande. Il est
ainsi possible de transférer de la drogue à bord d'un thonier, afin
d'échapper à toute détection, et une société de production de
miel peut servir à transférer des fonds et à générer des profits
pour Al-Qaïda.
De nombreuses formes de criminalité mondialisée se
sont accentuées au cours des dernières décennies. Le trafic de drogue a
été le premier secteur d'activités illicites à maximiser
ses profits à l'ère de la mondialisation. Les criminels ont tiré
d'énormes bénéfices du trafic de drogues, et de nombreux terroristes en
ont fait un important moyen de financement. Mais à mesure
que la concurrence s'est intensifiée sur le marché de la drogue et
que la répression de la communauté internationale s'est durcie, les
bénéfices réalisés ont été réduits par la concurrence et
l'accroissement des risques ; de nombreux criminels et terroristes
se sont donc tournés vers d'autres formes de criminalité facilitées par
la mondialisation de l'économie. Les criminels
aussi bien que les terroristes ont par la suite tiré des profits
financiers de l'augmentation du trafic d'armes et du commerce d'êtres
humains. On a également observé une progression très
importante du commerce illicite d'espèces protégées, de déchets
toxiques, d'œuvres d'art et d'antiquités volées, de produits de
contrefaçon et de la criminalité mondialisée liée aux cartes de
crédit. Les groupes de criminalité organisée et les terroristes
exploitent toutes ces activités, parfois même conjointement.
Un secteur de services de taille importante s'est
également développé pour répondre aux besoins de toutes les formes de
criminalité transnationale. Il s'agit notamment de
pourvoyeurs de faux documents, de blanchisseurs d'argent et même
d'experts de haut niveau qui fournissent des services juridiques,
financiers et comptables aux deux groupes. Cette tendance se
manifeste entre autres par le fait que l'établissement bancaire
Riggs Bank de Washington, qui a compté parmi ses clients honnêtes des
présidents américains et un grand nombre de membres des
milieux diplomatiques internationaux, a été poursuivi en justice
pour avoir blanchi des capitaux du dictateur de la Guinée équatoriale et
facilité le transfert de fonds en direction de
terroristes, ce qui lui a valu une amende de 25 millions de dollars.
Cette affaire montre que les activités des criminels et terroristes ne
restent pas toujours dans l'économie de l'ombre mais se
mêlent souvent au système économique légitime.
Que peut-on faire ?
Il faut que nous modifiions radicalement notre
approche de la sécurité internationale. En s'accrochant à la distinction
artificielle et dépassée selon laquelle les criminels
seraient motivés seulement par le profit et les terroristes
seulement par des convictions politiques ou religieuses, les décideurs,
les forces de l'ordre et les stratèges militaires ne peuvent
lutter efficacement contre le nouveau phénomène des réseaux
criminels transnationaux.
Les États et les organisations multilatérales doivent
abandonner leur conception de la sécurité datant de la guerre froide,
selon laquelle les conflits entre États-nations
constitueraient la principale menace pesant sur la sécurité
internationale, laquelle pourrait donc être garantie par les États. Par
exemple, une stratégie qui viserait à empêcher la prolifération
d'armes de destruction massive en interdisant seulement l'accès aux
matériaux nécessaires à leur fabrication serait certes brillante en
théorie mais fatalement vouée à l'échec, car, s'ils ne
remédient pas aux menaces supplémentaires que constituent la
corruption généralisée et les activités des réseaux criminels et
terroristes, les États risquent d'instaurer un sentiment factice de
sécurité.
Pour combattre la conjonction de la criminalité, du
terrorisme et de la corruption dans un contexte mondial, il faut
également remédier aux conditions sociales, politiques et
économiques qui suscitent et entretiennent ces trois fléaux. Tous
sont liés à des problèmes structuraux ayant trait aux inégalités
économiques entre pays, à des régimes autoritaires et au manque
de perspectives de nombreuses régions du monde. Une solution viable
consiste à reconnaître et à combattre le sentimental d'aliénation qui
est à l'origine d'une grande partie des actes de
terrorisme, notamment parmi les populations islamiques. La
possibilité d'avoir un emploi et de gagner sa vie joue à cet égard un
rôle crucial pour de nombreux habitants des pays en développement,
afin que, par exemple, les agriculteurs afghans et latino-américains
n'aient plus à cultiver de la drogue pour subvenir aux besoins de leur
famille.
La criminalité est souvent considérée comme
secondaire par rapport au terrorisme. Depuis le 11 septembre 2001, de
nombreuses ressources auparavant consacrées à la lutte contre la
criminalité transnationale ont été réaffectées à la lutte contre le
terrorisme. Il pourrait s'agir là d'une grave erreur, entre autres pour
l'armée et les services de renseignement. La lutte
contre la criminalité n'est pas une question secondaire mais figure
au cœur du combat à mener contre le terrorisme. Les terroristes qui ont
posé des bombes dans des trains à Madrid le 11 mars
2004 auraient pu en être empêchés si les autorités carcérales
avaient fait attention au complot qui se tramait dans leurs
établissements mêmes.
Les forces de police de Los Angeles, qui associent
l'action de la police locale à celle des forces de l'ordre fédérales,
constituent un exemple de stratégie efficace à cet égard.
En faisant appel à la fois à des analyses d'experts et aux méthodes
policières habituelles et en surveillant étroitement les activités
criminelles au sein de leur communauté, les forces de police
de Los Angeles ont brillamment réussi à déjouer d'éventuels complots
terroristes et à tenir en échec des organisations qui financent et
facilitent le terrorisme. En faisant preuve de coopération
et en réduisant les obstacles bureaucratiques, la police de Los
Angeles a pu combattre le terrorisme sans recourir à un quelconque
mécanisme juridique particulier et sans porter atteinte aux
droits prévus par la loi.
Si la menace que constituent les acteurs non
étatiques comme les criminels et terroristes transnationaux continue de
s'accentuer dans les décennies à venir, il faudra que la
coopération internationale s'intensifie, que les lois soient mieux
harmonisées et que les services de renseignements collaborent davantage.
Nous devons cependant, dans le cadre de la mise en
œuvre d'une politique de lutte contre la criminalité transnationale
et le terrorisme, respecter les droits de l'homme et éviter des mesures
qui entraîneraient une plus grande radicalisation et
favoriseraient le terrorisme. C'est en modifiant notre conception
des criminels, des terroristes et de la corruption, qui doivent être
perçus comme interdépendants, et du traitement que nous leur
réservons, que nous parviendrons à empêcher que les bienfaits de la
mondialisation soient exploités au détriment de la sécurité
internationale.
Crime
De Wikiberal
Le crime
désigne la catégorie des infractions les plus graves, catégorie plus ou
moins vaste suivant les pays et systèmes juridiques. Le terme provient
du latin crimen, qui signifie en latin classique « accusation » ou « chef d'accusation » puis, en bas latin, « faute » ou « souillure ».
Le terme de crime a des sens différents en droit anglo-saxon et en droit français. Un homicide volontaire (meurtre), un assassinat (meurtre prémédité), ou un viol[1] sont des crimes. En droit de Common law,
sont également des crimes le vol qualifié, les émeutes, les agressions
sexuelles, les actes contraires aux bonnes mœurs, l'évasion fiscale, le
parjure, etc. (de nombreux actes qui sont considérés comme des délits en
droit continental).
Agression
De Wikiberal
Le terme d'agression désigne pour les libéraux le fait d'initier directement une violence (ou de menacer de le faire) à l'encontre d'un individu en visant soit son intégrité physique soit sa propriété, sans se préoccuper de son consentement.
C'est donc le critère du consentement (relativement à un périmètre
limité à notre propre corps et aux biens qui sont notre propriété
personnelle) qui détermine s'il y a ou non agression.
Agression du point de vue libertarien
Pour les libertariens, la notion d'agression est très restrictive. Ne sont pas des agressions et donc ne donnent lieu à aucune violation du droit :
- les insultes, la calomnie, la diffamation (conformité à la liberté d'expression, aucune violence physique ni atteinte à la propriété[1])
- la rupture unilatérale d'un contrat (liberté d'action totale, moyennant des compensations prévues auparavant dans le contrat)
- un échange de biens ou de services n'est pas une agression (les théories antilibérales de "l'échange inégal" sont absurdes : un échange a lieu parce que chacune des parties y trouve avantage, avantage qui n'est pas mesurable, car subjectif)
- le plus souvent, le non-respect de la propriété intellectuelle n'est pas vu comme une agression ni un vol (hors contrat impliquant la personne concernée)
- le licenciement d'un employé, le travail prétendument "mal payé", la concurrence "sauvage", le port d'armes, etc.
- la publicité n'est pas une agression tant qu'elle n'impacte pas la propriété des personnes qu'elle cible et n'est pas trompeuse.
- toute "agression" envers soi-même n'est jamais une agression au sens du droit, puisqu'il y a consentement (masochisme, suicide, don ou vente d'organes, grève de la faim, consommation de drogues, euthanasie...)
- se défendre contre une agression n'est pas une agression (légitime défense)
Pour la plupart des libertariens, un grand nombre d'actions
autorisées légalement, et qui sont uniquement le fait de l’État, sont en
réalité des agressions :
- la perception de l'impôt, la conscription, l'expropriation, la censure (absence de consentement, atteinte à la liberté)
- l'interventionnisme, le protectionnisme, le capitalisme de connivence, etc. sont sources d'agressions, puisqu'ils donnent par la force des avantages indus à certains aux dépens d'autres
- tous les faux droits octroyés par le droit positif : droit de grève, privilèges, monopoles légaux, "acquis sociaux", etc., puisqu'ils résultent du recel d'impôt par l’État et non de la liberté de contracter.
Subjectivité et objectivité de l'agression
En accord avec le subjectivisme libéral (et en désaccord généralement avec le droit positif),
une agression est seulement ce que la personne agressée définit comme
"agression" (aspect subjectif), quand sa personne ou ses biens sont
impactés par l'action d'autrui (c'est là l'aspect objectif). En effet,
certaines actions jugées violentes ou dommageables par les uns
(sado-masochisme, duel, travail "mal payé", euthanasie, etc.) peuvent
être acceptées par ceux qui en sont apparemment les "victimes" : une
condition nécessaire (mais non suffisante) à l'agression est l'absence
de consentement.
La liste des conditions qui déterminent une agression peut donc s'établir ainsi :
- absence de consentement de la part de l’agressé (pas d’agression s’il y a consentement)
- impact dommageable démontrable sur la personne ou sur ses biens propres (l'agression ne doit pas être imaginaire ou subjective)
- existence d’un agresseur (la « nature » ou le « système capitaliste » ne sont pas des agresseurs)
- action positive de cet agresseur sur la personne ou sur ses biens propres (pas d’agression par inaction, par concurrence, par usage de la liberté d’expression, etc.)
- Ce que signifie une agression violente est qu’une personne prend le contrôle de ce qui appartient à une autre sans son consentement. L’ingérence peut atteindre la propriété d’un homme sur sa propre personne (le cas d’une agression corporelle) ou sa propriété sur les choses comme dans le cas du vol ou de la violation de domicile. Dans un cas comme dans l’autre, l’agresseur impose sa volonté contre la propriété naturelle d’un autre, il prive sa victime de sa liberté d’action et du plein exercice de sa propriété naturelle de soi-même.
- (Murray Rothbard, L'Éthique de la liberté, chap. 8)
Coercition
De Wikiberal
La coercition
est l'exercice de contraintes (le plus souvent d'origine étatique)
pesant sur des individus et/ou leurs biens. De telles contraintes
peuvent être justifiées d'un point de vue libéral pour assurer le respect du droit.
Point de vue libéral et libertarien
Pour certains libéraux, « la
coercition a lieu lorsqu'on amène les actions d'un homme à servir la
volonté d'un autre, non pour servir ses projets à lui, mais ceux de
l'autre » (Friedrich Hayek).
Cette acception pèche néanmoins par son imprécision. En effet, son sens
est tellement extensif qu'il pourrait, par exemple, s'appliquer au
publicitaire cherchant à persuader le consommateur potentiel des mérites
d'un produit quelconque ou au séducteur baratinant une femme qu'il
convoite.
C'est pourquoi les libertariens estiment plutôt qu'elle renvoie à toute action contraire au principe de non-agression (action qui consiste tant à employer la violence légale contre des individus innocents qu'à menacer de le faire).
En revanche, on ne peut appeler coercition ce qui découle de la
nature des choses : les faits naturels, tels que la gravitation, la
météorologie, ou le fait qu'il faille travailler pour vivre (rareté des biens). La révolte contre la nature, qui sous-tend plus ou moins inconsciemment les théories collectivistes, est une absurdité.
Du point de vue du droit, on pourrait parler de deux types de coercitions : la coercition (voire la violence)
légitime, nécessaire pour assurer le plein exercice des droits
individuels à l'encontre des personnes qui les violent, et la coercition
illégitime :
«L’ennemie des libéraux n’est pas tant la coercition en soi que la coercition arbitraire, abusive et envahissante – celle qui bureaucratise toute une société en règlementant et réprimant là où libre initiative et libre association pourraient efficacement satisfaire besoins et aspirations des gens. D’une manière plus générale, la contrainte n’est pas davantage et ne saurait intrinsèquement être l’ennemie des libéraux, sauf à entretenir une conception bien sommaire et réductrice de la liberté. Si, dans une société ouverte, il y a logiquement bien moins de contraintes que dans une société close traditionnelle ou contemporaine (étatisée, collectivisée), celles-ci n’y disparaissent pas pour autant comme par enchantement. »
— Alain Laurent
Terrorisme
De Wikiberal
Le terrorisme consiste en la pratique, par une personne, un groupe ou un État,
de crimes violents destinés à produire sur leur cible (la population)
un sentiment de terreur, souvent bien supérieur aux conséquences réelles
de l'acte. Le terrorisme vise la population civile en général ou une de
ses composantes, une institution ou les structures d'un État.
L'objectif peut être d'imposer un système politique,
de causer des destructions à un ennemi ou de déstabiliser une société,
d'obtenir la satisfaction de revendications politiques, religieuses,
racistes, séparatistes, etc.
Raymond Aron définit le terrorisme ainsi :
- Une action violente est dénommée terrorisme lorsque ses effets psychologiques sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques.
Partout et de tout temps, on observe que le terrorisme est le meilleur allié de l'accroissement de la coercition du pouvoir d'Etat ; il est d'autant plus nécessaire, en période de tension, de ne pas fléchir sur les principes de base des sociétés libérales.
Origine
Le mot terrorisme (ainsi que terroriste et terroriser) est apparu pour la première fois au XVIIIe siècle, durant la Révolution française, pendant le régime de la Terreur, lorsque le Comité de salut public dirigé par Robespierre exécutait ou emprisonnait toutes les personnes qui étaient considérées comme contre-révolutionnaires.
Le mot a plus tard évolué pour désigner aujourd'hui les actions
violentes visant spécifiquement les populations civiles, faites dans le
but de détruire, tuer et de mutiler. Les terroristes privilégient en
effet les cibles civiles plutôt que les opposants armés.
Ces attaques ont pour but de promouvoir des messages à caractère politique
ou religieux par la peur, ce qui différencie le terrorisme des actes de
résistance visant à se libérer d'une occupation en détruisant les
institutions politiques des occupants ou en assassinant ses
représentants.
Les différents types de terrorisme
Il existe trois grands types de terrorisme :
- le terrorisme individuel (nihiliste)
- le terrorisme organisé (extrême-gauche, extrême-droite, islamisme)
- le terrorisme d'État.
La terreur d'État a fait dans l'histoire beaucoup plus de victimes que la terreur d'en bas, celle du faible contre le fort.
Le premier épisode terroriste connu, rapporté par Flavius Josèphe, est celui des Zélotes, qui luttent en Palestine au Ier
siècle après J.-C. contre l'occupant romain. La secte ismaïlienne des
Assassins se fait connaître par ses actions violentes en Iran et en
Syrie du XIe au XIIIe siècle. Autour de 1860, les mouvements nihilistes développent des actions terroristes en Russie.
Terrorisme intellectuel
Le terrorisme intellectuel est la pratique qui, au moyen d'arguments et de procédés intellectuels (conformes en général à la liberté d'expression), vise à intimider pour empêcher la formulation d'idées gênantes. C'est une censure idéologique qui vise à empêcher de parler de tout ce qui ne rentre pas dans les grilles de l’idéologie,
et qui sera dénoncé par le politiquement correct comme étant un
dérapage. C'est un moyen de favoriser ses propres idées et donc soi-même
en tant qu'incarnation de ces idées (intellectuel défendant son statut,
parti visant la conquête du pouvoir). La politique est un des domaines privilégiés du terrorisme intellectuel, mais la culture, l'enseignement, etc. n'en sont pas exempts.
« Le terrorisme intellectuel, ce sont les moyens que mettent en œuvre ceux qui savent très bien qu'ils ont tort pour empêcher que les objections les atteignent. Ils n'ont pas d'autres méthodes. »
— Jean-François Revel
« Qu'appelle-t-on terrorisme intellectuel ? Le fait de vouloir déconsidérer une personne qui exprime des opinions au lieu de les réfuter par des arguments. »
— Jean-François Revel
« C'est un système totalitaire. Mais d'un totalitarisme patelin, hypocrite, insidieux. Il vise à ôter la parole au contradicteur, devenu une bête à abattre. À abattre sans que coule le sang : uniquement en laissant fuser des mots. Les mots de la bonne conscience. Les mots des grandes consciences. Les mots qui tuent. »
— Jean Sévillia, Le terrorisme intellectuel : De 1945 à nos jours, éd. Perrin, 2004
Parmi les procédés habituels qui sont au cœur du terrorisme intellectuel : l'emploi de la censure, de sophismes, le relativisme, le polylogisme (l'opinion ne compte pas, c'est la situation sociale de celui qui parle qui compte), la diabolisation, l'emploi de motvirus ("ultra-libéralisme", "néolibéralisme" ), les obstacles moraux au consentement, etc.
En France, il existe plusieurs procédés de terrorisme intellectuel utilisables facilement pour éviter tout débat :
- le classique "point Godwin" qui consiste à mettre son adversaire sur le même plan que les Nazis (argument ad hominem utilisé quand l'adversaire est à bout de ressources) ;
- spécifiquement français, le "point Poujade" permet de clore tout débat sur la fiscalité ou le rôle de l'État : "tu n'es qu'un égoïste ordinaire, tu veux seulement payer moins d'impôts" ;
- le "point fasciste" est souvent une conséquence logique du "point Poujade" : "tu es contre la solidarité et pour le darwinisme social". George Orwell observait (déjà à l'époque du fascisme) que « le mot fascisme n’a plus aucun sens, si ce n’est dans la mesure où il recouvre quelque chose d’indésirable ».
- le "point c-u-l" ("c'est ultralibéral") : quand les procédés précédents apparaissent trop datés et trop usés, l'accusation inusable d'"ultra-libéralisme" permet de qualifier l'adversaire d'extrémiste, comme si la liberté (confondue avec l'anomie) relevait d'une idéologie arbitraire, tolérable tant qu'elle ne serait pas "extrémiste".
Voir aussi La gauche en France.
Who Are the ‘Terrorists’?
by
Murray
N. Rothbard
by Murray N. Rothbard
by Murray N. Rothbard
First
published in the Libertarian
Party News, March/April 1986.
"Terrorism"
has been made The Issue of the Year, for which Americans are expected
to tighten their belts, pay countless billions in taxes so the U.S.
government and its allies can arm to the teeth, and suffer an escalating
repression of their liberties.
Yet who
the terrorists are supposed to be remains vague and shadowy.
Their only apparent common characteristic is that they are swarthy
and foreign; no Nordics need apply.
The top villains
seem to appear and disappear kaleidoscopically. A few years ago
it was Colonel Khadafy; remember the sinister, swarthy, and "bearded
Libyan hit men" supposedly sent to the U.S. to assassinate
President Reagan? For that alleged act a partial embargo was imposed
on Libyan trade. Yet, the "hit men" seemed to have vanished
into the night, never to be heard from again.
After Khadafy
had his day in the sun, the Bulgarian equivalent of the KGB had
its time at the
top, supposedly having engineered Mehmet Ali Agca’s attempt to assassinate
Pope John Paul
II.
The "Bulgarian
connection," so highly touted by conservatives and neo-conservatives
in this country, seems to have blown itself away on the sea of lies,
contradictions, and lunacies in Agca’s testimony. The only sure
quantity in Agca and his proven colleagues is that they are right-wing
Turks, hardly fitting candidates for the current White House-U.S.
Establishment hit list.
After the fading
away of the Bulgarian evil empire, the Lebanese Shiites and their
alleged mastermind, the Ayatollah Khomeini, had a long run
as "Top Terrorist of the Month."
The U.S. Navy
had their turn at shelling and destroying Shiite villages in Lebanon,
but the Shiites proved a hardy bunch, and the idea of bombing the
alleged Shiite training camp headquarters in the Bekaa Valley foundered
in the realization that Syria was there, with anti-aircraft rockets,
and with Russia and World War III looming in the background.
Then, suddenly,
presto chango, and the dread Shiites seem to have disappeared as
the top terrorists, to be replaced by… none other than Colonel Khadafy,
back from his long rest.
The chain of
evidence linking the Colonel to the recent airport bombings is even
flimsier than the hysteria over the Khomeini and Bulgaria, and ranks
up there with the disappearing Libyan hit men.
The airport
bombings "look like the work" of Abu Nidal, head of the
militant Palestinian Fatah Revolutionary Council. That takes care
of that, even though no one is really sure that Nidal is still alive.
Having established
the Nidal responsibility to its satisfaction, the U.S. government
then tries to link Khadafy to Nidal. The claims of the White House
and the CIA that they have secret evidence should be met with the
same contempt as the alleged "secret knowledge" the CIA
was supposed to have had on Vietnam. No person or group should be
convicted on secret knowledge.
Even the U.S.
admits that its evidence against Khadafy "wouldn’t stand up
in court." But a basic tenet of both libertarian and Anglo-Saxon
law is that everyone must be considered innocent until proven guilty;
otherwise, retaliation or punishment would itself be open criminal
aggression, in fact would be "terrorism." Why doesn’t
such a standard apply also to Arabs, even if foreign, swarthy, and
sometimes even bearded?
In truth, Khadafy
is not even charged directly with masterminding or even financing
Nidal or other terrorists. He is charged with allowing Nidal to
have bases on Libyan territory, with "harboring" terrorists.
An interesting charge. (Although even here, there is some evidence
that the airport terrorists came from bases in Lebanon, not Libya.
But who cares, right, so long as we kill some Arabs, any Arabs?)
What does it mean?
In New York
and other cities of the United States, hundreds of innocent men,
women, and children are terrorized every day, in crimes called mugging.
Should the United States government carpet-bomb New York City, destroying
it for "harboring" terrorists, and for allowing them to
use the city as a "base"? But, you might say, that would
mean murdering masses of innocents? Sure, so why then is it OK for
the United States government to shell Shiite villages, murdering
the innocent, or for Israel to bomb Tunisia, killing 61 innocents,
or for the United States to bomb Libya?
The U.S. and
Israel say that they deplore having to kill innocents, but
since they feel that they must "retaliate," and they can’t
pinpoint the actual terrorists – in fact, they don’t know where the
terrorists are or even who they are – therefore, they must
do something, and killing the innocent becomes a regrettable
necessity.
But how does
such an argument differ from the U.S. government carpet-bombing
New York City ("We must retaliate, and it is regrettable
that we have to kill thousands, but we can’t pinpoint the SOB’s").
Or, for that matter, how does it differ from policemen trying to
catch a criminal fleeing into a crowd, and simply machine-gunning
the entire crowd?
To bring the
case closer to home, there is some evidence that the Air India plane
that blew up out of Canada was sabotaged by Sikh terrorists, and
that those Sikhs were trained in a CIA training camp in Alabama.
Would the Canadian, or Indian, government be justified in a bombing
strike against the CIA base in Alabama, even at the regrettable
cost of killing a few thousand Alabamans? If not, why not? Isn’t
Alabama a "harborer" of Sikh terrorists?
Furthermore,
every group in this struggle has grounds to believe that they
are "retaliating": the Arabs believe that they are
retaliating against Israeli aggressors and their backers in the
United States.
The rule should
be absolute: no "retaliation" is ever justified that injures
or kills innocent people, and that means people who are not themselves
active criminals. Anything else is an apologia for unremitting and
unending mass murder; anything else is chaos and old night, and
a justification for "anarchy" in the bad sense.
Everyone rightfully
scorns Communists for holding a double moral standard, for holding
that no acts are immoral so long as they advance their cause. But
what about the egregious and flagrant double standard upheld every
day by the American establishment: from the White House down to
the major political parties and the media? If they did not hold
such a double standard, they would be condemning the following flagrant
acts of terrorism:
- The CIA mining that damaged several neutral and peaceful vessels in Managua Harbor.
- Acts of brutality by the Nicaraguan contras.
- The U.S. government’s aggression in an invasion of Grenada.
- The U.S. government’s flagrant war threats against Libya.
- Reagan’s act of terrorism against U.S. citizens in Libya, by threatening them with jail sentences if they do not leave.
This last act
has an interesting twist: these Americans, who have been peacefully
let alone by the dread Libyan government, are supposedly being forced
to leave Libya by the U.S. for "their own protection."
Struggling
to wriggle out of this blatant double standard has been a major
project of the favorite theoretician of the conservatives and neo-cons,
Mrs. Jeanne Kirkpatrick, she who first made her mark with a sophistic
distinction between "authoritarian" torture (good) and
"totalitarian" torture (bad). Any sensible treatment of
terrorism would define it as "aggression against innocent people."
First, Mrs.
Kirkpatrick and her colleagues tried to redefine "terrorism"
as such aggression by private groups, thereby letting the
U.S. and Israeli governments off the hook.
But then, with
escalating hysteria against Khomeini, Khadafy, Bulgaria, etc., the
conservatives were forced to include "state-sponsored"
or "state" terrorism in their lexicon.
Mrs. Kirkpatrick’s
latest attempt to justify a double standard is that terrorists are
evil because their "demands are unlimited" and random,
whereas good guys make demands that are attainable and specific.
While the "unlimited"
criterion might apply to the alleged airport bombings by Abu Nidal,
they most emphatically do not apply to most previous terrorist
acts, such as the Achille Lauro hijacking, since they have generally
been linked to very specific demands for the release of Arab comrades
from Israeli jails. Another sophistic attempt to whitewash U.S.
and Israeli terrorist actions thus comes a cropper.
There also
is a related double standard at work. So far, every bombing or assassination
abroad is attributed to "terrorists"; while every
similar occurrence within the United States – from the average
mugging to the assassination of John F. Kennedy – is quickly assigned
to the category of "lone nut," or, at the least, non-political.
Why a political
murder should be considered somehow worse than a lone-nut or
non-political one is itself a fascinating question. But the
main point is that when a clearly political dynamiting or murder
does take place within the borders of the United States – an
area that the U.S. government should concern itself with far more
than events 5000 miles away – no one seems to give much of a damn.
When one American,
Leon Klinghoffer, was murdered on a hijacked Italian cruise liner,
the New York media did not stop wailing about the deed for a solid
month, and New York’s egregious Senator D’Amato actually proposed
Klinghoffer for the Congressional Medal of Honor.
When one American,
Alex Odeh, was murdered by the dynamiting of his Los Angeles office
of the American-Arab Anti-Discrimination League, few kicked up a
fuss. No media wailed day after day, no senator called for the granting
to Odeh of the Congressional Medal of Honor. Why is that? Why the
double standard?
Why is the
murder of one American thousands of miles away treated so very differently
from the murder of another right here at home? It would be interesting
to see what moral theory Mrs. Kirkpatrick comes up with for that
one.
Murray
N. Rothbard (1926–1995) was the author of Man,
Economy, and State, Conceived
in Liberty, What
Has Government Done to Our Money, For
a New Liberty, The
Case Against the Fed, and many
other books and articles. He
was also the editor – with Lew Rockwell – of The
Rothbard-Rockwell Report.
http://archive.lewrockwell.com/rothbard/rothbard110.html |
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