L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Nous vivons une période historique, celle de l’effondrement des
idéologies. Cela se joue à tous les niveaux. Voyez par exemple la
faillite de l’éducation nationale dont on mesure les désastres de
génération en génération. Le monde politique n’est pas épargné. Pour
s’être enfermé dans le déni, il a divorcé de la population. Les Français
voient les idéologies s’écrouler sur elles-mêmes, à commencer par le
socialisme. Hollande accélère le mouvement en créant chaque jour 1000
nouveaux chômeurs. L’école, en proie à l’égalitarisme, est devenue le
lieu de l’illettrisme et de l’acculturation. Elle assigne les enfants de
cités à leur statut. En les dispensant d’apprendre, elle ne leur donne
plus les clés de l’intégration. Les juifs quittent la France car être
juif à Paris, c’est devenu dangereux physiquement. Pour ne pas montrer
les banlieues du doigt, les antiracistes ne dénoncent plus
l’antisémitisme… La laïcité? Elle se laisse subvertir par l’islam
politique, recule devant ses intimidations et se laisse amadouer par sa
victimisation.
Nous glissons dangereusement dans une situation de guerre civile sur
base de fractures identitaires. Les violences sporadiques pourraient se
généraliser.
Nous subissons les conséquences d’un abandon de toute idéologie.
C’est une véritable crise de l’intelligence à laquelle nous faisons
face. Nous sommes passés sous le régime de la pensée unique. Le Roi est
nu et on n’a rien pour le vêtir à nouveau…
T. H. : Pourtant, on sent de la résistance au sein de la
population et même une volonté de se structurer comme l’ont montré
divers mouvements en France…
I. R. : Oui, la société civile est explicite sur sa volonté de ne pas
suivre certains changements que l’on veut lui imposer. Mais il subsiste
une énorme tâche à effectuer au delà de la protestation. Il faut
réinventer la société de demain. Il faut des idées nouvelles. Sur le
plan économique, l’idée libérale a pu se frayer un chemin. Mais il reste
d’autres pans à réinventer. Il faut remplir la vacuité idéologique dans
laquelle nous sommes tombés et mettre en place un cadre structuré.
L’insurrection populaire se charge d’abattre les baudruches. Les
éléments d’une révolution très pragmatique sont en place. Mais il faut
aller plus loin.
T. H. : Etes-vous confiant pour l’avenir de nos sociétés?
I. R. : Je suis à la fois effondré et optimiste. La résistance de la
société civile est un facteur d’espoir. Cette société civile se fédère
sur internet, elle rentre en insurrection civique, en rébellion. Et
comme Sartre l’avait parfaitement dit, ce sont les enfants sages qui
font les révolutionnaires les plus terribles. Néanmoins, ce qui
m’inquiète c’est de constater que cette société civile ne soit pas
portée par des penseurs. Le peuple a une réaction saine et pragmatique.
Mais il faut aller plus loin et avoir une vision de l’avenir qui est
encore manquante pour l’heure. Le peuple est mu par un sursaut vital.
C’est ce que je traduis en tant que journaliste de la rue. Je ne suis
pas un journaliste de salon. Je suis un journaliste de la France
oubliée, celle que l’on jette dans les bras de Marine Le Pen en
n’écoutant pas ses doléances. Tout est fait pour aggraver la situation.
L’école pousse toujours plus loin sa défaillance. Aujourd’hui, il s’agit
de supprimer les notes. Quant à l’assimilation, elle a été remplacée
par l’inclusion. Il y a un acharnement criminel à poursuivre ces
désastres organisés depuis 40 ans et là-dessus, le débat n’existe pas.
Les apôtres du politiquement correct n’osent pas se retourner sur le
résultat de leurs politiques car ils se désavoueraient. Nous sommes à la
veille d’un 1789, mais il nous manque Voltaire, Rousseau, Diderot, etc.
T. H. : Quelles sont les causes d’un tel aveuglement qui frappe l’Occident?
I. R. : Il faut aller chercher les racines dans le communisme, et
dans le christianisme. Le communisme, à travers le poids du Parti
Communiste au lendemain de la guerre a profondément modelé le paysage
éducatif et universitaire en instaurant le principe de cooptation. Les
professeurs sont nommés pour leur orthodoxie politique et l’université
exclut les esprits rebelles. C’est flagrant dans les sciences humaines
qui se développent au diapason de la pensée conforme.
Les racines sont aussi à rechercher dans la chrétienté. Chesterton
est plus que jamais d’actualité, lui qui nous mettait en garde en ces
termes :
« Le monde moderne est plein d’anciennes vertus chrétiennes devenues folles".
A la générosité, on a substitué l’oubli de soi. La
préférence étrangère a supplanté la préférence nationale. Les
clandestins sont préférés aux Français.
T. H. : La France est-elle réellement en train de se suicider?
I. R. : Nous sommes quelques uns à dénoncer ces faits. Nous
« monstrons » ce qui est devenu monstrueux. Mais cela devient de plus en
plus dangereux. Sur 37.000 cartes de presse, nous sommes une poignée à
être désignée du doigt avec, pour ne citer qu’eux, Elisabeth Levy ou
Eric Zemmour. Quand les Français se ruent sur son dernier ouvrage, « Le
suicide français », ils prouvent l’exact contraire : ils veulent
survivre et reprendre leur destin en main. Un bouleversement est en
cours sous l’impulsion de mouvements comme les Bonnets Rouges ou la
Manif Pour Tous. Une révolution, au sens propre de retour en arrière, de
recommencement… une révolution conservatrice serait possible. C’est
l’objet de mon livre « De l’urgence d’être réactionnaire ». Prenons un
exemple concret. Récemment lors d’un meeting, face à la pression du
collectif Sens Commun, Sarkozy a improvisé en faisant miroiter la
perspective d’une abolition du mariage pour tous, alors qu’en pratique
ce n’est guère réellement envisageable. C’est la bête politique qui a
parlé… Globalement cela reste très déconnecté des attentes des militants
de l’UMP qui veulent aller à droite. Cela ne correspond pas à ce que
vit la France périphérique, celle du petit blanc qui constitue 60% de
l’électorat pour reprendre les termes du géographe Christophe Guilluy.
Quelqu’un comme Juppé, avance constamment le paravent de l’islamophobie.
Il est de ceux qui agressent systématiquement le Front national mais
qui oublient tout aussi sélectivement de critiquer les Frères musulmans.
Pour lui, l’assimilation est un concept obsolète qui contribue à la
fracture. Et à entendre Eric Woerth, il suffirait que l’économie reparte
pour que tout rentre dans l’ordre. Mais la crise n’est pas économique.
Elle est sociale et identitaire. La culture musulmane est rétive à
l’intégration. Il faut que les œillères tombent, et que ceux qui les
font porter sortent couverts de goudron et de plumes!
T. H. : Que préconisez-vous reprendre pied?
I. R. : Les solutions ne sont pas très compliquées. Regardez, en
Israël qui doit faire face à l’islamisme, l’intransigeance est de mise.
Là-bas, on ne laisse rien passer. En France, la population juive a
réussi à s’intégrer parfaitement. Il faut revenir à un équilibre à la
fois profitable à l’individu et à la collectivité. En 1789,
Clermont-Tonnerre qui voulait doter les juifs de la citoyenneté
française avait déclaré
« Il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder aux juifs comme individus ».
L’autre grand chantier
serait la révision de toute la politique éducative. Les solutions sont à
portée de main… Mais l’urgence, et elle est extrême, est à la
reconstitution de la nation. C’est encore possible. On ne reviendra pas
en arrière sur ce point. Mais il faut s’y mettre tout de suite.
Interview par le Parti Populaire T.H. Belgique
Ivan Rioufol, la fracture est identitaire
23 décembre 2014
Source:
Ivan Rioufol, journaliste et essayiste, est né en 1952. Après des
études de droit, il a débuté dans la presse régionale (Presse-Océan,
Nantes), avant de rejoindre Le Figaro en 1985. Il a été notamment
rédacteur en chef des Informations Générales. Devenu éditorialiste, il
publie son Bloc-notes chaque vendredi, depuis 2002.
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Dernier ouvrage paru : Touche pas à ma France !
Ils ne se tairont plus.
En
2013, les Français oubliés sont entrés dans l’histoire. La société
civile, exaspérée par les erreurs collectives de ses dirigeants, s’est
durablement imposée comme un nouvel acteur incontournable, dans une
sorte de coup d’Etat soft.
Les élites, qui n’ont rien vu venir de
cette insurrection populaire disparate, sont désormais forcées
d’écouter ce nouveau pouvoir et, bien souvent, de lui emboîter le pas.
Ce ne sont plus les leaders des partis mais des personnalités atypiques
qui font descendre des milliers de mécontents dans les rues. C’est un
fait : la gauche ne porte plus la contestation citoyenne. Elle a
pareillement perdu la bataille des idées, que la droite convalescente
tarde à récupérer. Une continuité se dévoile aisément, au fil des
blocs-notes hebdomadaires de l’année 2013 : celle d’un monde politique
hébété et perdant pied tandis que montent en puissance la France des
Invisibles et le poids des réalités.
« Touche pas à ma France ! », rugit en septembre le député communiste André Gerin.
L’injonction
est d’autant plus justifiée depuis la publication sur le site du
premier ministre, en novembre, des cinq rapports commandés par lui afin
de tirer un trait sur l’intégration, au profit de l’« l’inclusion »
permettant de « faire France »; en réalité de défaire la France.
Sous
prétexte d’appliquer à la lettre la non-discrimination des minorités,
les textes, cosignés par dix ministres, proposent le mode d’emploi de la
dénationalisation du pays.
Une même « préférence immigrée »
habite la gauche. Mais elle n’est pas du goût des « petits Blancs »
nécessiteux. Que le gouvernement prenne garde : les Français vigilants
ont désormais les nerfs à vif.
« Touche pas à ma France ! » est le cri de ralliement que je leur propose pour 2014.