SOMMAIRE:
- A) Les paroles de Monseigneur Louis de Bourbon, Duc d’Anjou
- B) La dégringolade de la France dans le top 10 des puissances économiques mondiales est-il purement mécanique (lié à notre démographie et au développement des pays sous-développés à forte population) ou le reflet d’un déclin ? - Michel Ruimy
- C) « Ensauvagement » L’insécurité, l’autre sujet phare de la rentrée -
Nicolas Lecaussin - IREF
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A) Les paroles de Monseigneur Louis de Bourbon, Duc d’Anjou
Fort de la responsabilité que m’imposent les huit siècles de royauté capétienne dont je suis l’héritier, la gravité actuelle de l’état de la France, m’amène à m’exprimer, en ce jour où l’Eglise fête Saint Louis, le modèle des gouvernants. Atteinte depuis plusieurs années par une crise morale qui la fait douter d’elle-même, de sa mission, de son identité, la France doit aussi subir de nombreuses attaques venues de l’extérieur, tellement diffuses et perverses, qu’il est difficile de toujours bien les cerner. Il est difficile de trouver les bonnes ripostes. La difficulté est d’autant plus grande que la vérité n’est plus regardée en face et que les mots sont travestis par l’idéologie au point de perdre leur sens. Ceux qui résistent vaillamment sans perdre confiance, souvent animés d’une foi profonde, ne suffisent pas à redresser la situation.
Pareillement, nos militaires engagés sur de nombreux terrains au-delà de nos frontières, constatent que leur sacrifice et leur abnégation ne suffisent pas isolément à recréer une dynamique de vainqueur. Les combats se gagnent certes sur le terrain, mais c’est d’abord dans les cœurs et les esprits que se forgent les conditions de la victoire qui doit trouver son expression politique. Il faudrait peu de choses : lui redonner le goût et le sens de la victoire qu’avait la France sûre d’elle-même et de sa mission ; et lui rappeler les grands moments de son passé qui demeurent des exemples pour demain.
Cet état d’esprit qui pourrait surgir à nouveau si les Français le veulent, semble oublié, annihilé. Les « élites » depuis la Révolution n’ont agi que par intérêt.
Quand reviendra-t-on au Bien Commun, à la justice, à la protection des plus faibles ?
Quand acceptera-t-on de redonner aux mots leur sens et d’oublier qu’il n’y a ni incivilités, ni jeunes sauvageons mais violences gratuites et nouveaux barbares sans foi ni loi qu’il s’agit de combattre et de punir.
En effet, chacun de leurs crimes ruine la vie sociale. La vie sociale est déjà bien difficile pour de nombreux Français déjà confrontés à une situation économique et sociale souvent critique. La dernière crise sanitaire a montré combien nos compatriotes étaient capables de sursauts et d’initiatives quand l’Etat ne les oppresse pas ; quand il ne les accable pas d’une fiscalité de plus en plus lourde et injuste puisqu’elle n’assure plus les services publics.
Les Français, en nombre toujours plus grand, se rendent compte que les institutions ne répondent plus à leurs attentes légitimes. Combien de crises faudra-t-il encore ? Combien de sacrifiés pour que les yeux s’ouvrent ?
Des esprits lucides avaient posé la question de savoir si ces évènements, aux erreurs accumulées qui se traduisent par des centaines de milliers de mort dans le monde entier, n’étaient pas l’occasion de réfléchir aux désordres des dernières décennies. Le beau symbole du « jour d’après » semblait porteur d’avenir. En réalité quelques mois après, les mauvaises habitudes ont largement triomphé des bonnes résolutions et les jours d’après semblent encore plus catastrophiques que ceux d’avant.
Le vote, devant une assemblée quasi déserte de la loi dite bio-éthique en est la plus éclatante manifestation… Elle est à la fois contraire à l’ordre naturel et à l’éthique. Cette loi cumule le déni du système représentatif actuel par la manière dont elle a été élaborée et la rupture avec les fondements de l’humanité. Les manipulations contre nature sont en train de franchir une nouvelle étape vers une société de chimère ou plus aucune limite ne semble retenir les hommes.
La société de la peur et des contraintes est aussi, désormais, celle de la mort planifiée. Quel monde avons-nous devant nous ? Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? Je parle ici comme héritier et successeur des Rois de France mais aussi comme père et époux. Je sais combien de jeunes couples sont inquiets pour l’avenir de la société ; l’avenir de leurs enfants ; de nos enfants.
Heureusement les siècles d’histoire nous apprennent que les situations les plus terribles ne sont pas irréversibles. La France s’est sortie d’autres périls et cela même quand elle a failli perdre sa souveraineté comme au temps de Charles VII. La mission de Jeanne d’Arc l’a sauvé d’un péril d’autant plus éminent que l’ennemi était déjà installé sur notre sol. Celle qui est devenue en 1920 la patronne du Patriotisme a sauvé le pays et a restauré la monarchie légitime.
Puisse Saint Louis, modèle des souverains et des gouvernants, protéger la #France et l’aider à retrouver le sens de sa mission.
Louis de Bourbon, Duc d’Anjou
Source: Twitter
B) La dégringolade de la France dans le top 10 des puissances économiques mondiales est-il purement mécanique (lié à notre démographie et au développement des pays sous-développés à forte population) ou le reflet d’un déclin ?
La signature du plan de relance européen va-t-elle faire évoluer la notation de la France ? La hausse de la valeur de l’euro face au dollar va-t-elle avoir un impact sur la relance européenne et sur l'économie en France ?
Atlantico.fr : La dégringolade de la France dans le top 10 des puissances économiques mondiales est-il un phénomène mécanique lié à notre démographie et au développement des pays sous-développés à forte population ou le reflet de notre déclin ?
Michel Ruimy : Les trois plus importantes agences de notation - Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch - ont récemment abaissé voire maintenue la « perspective » de la France, sans toucher à leur notation respective. (La France avait perdu sa note, « AAA », auprès des trois agences de notation en 2012). Cette décision n’a pour le moment pas eu d’effet majeur sur les marchés financiers. La France continue de pouvoir emprunter dans des conditions satisfaisantes avec des taux bas.
Cet abaissement reflète davantage et essentiellement la dégradation substantielle, attendue cette année, des finances publiques et de l’activité économique du fait de la crise sanitaire. Rappelons que le dernier budget rectificatif pour 2020 intègre une prévision de contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 11%, un déficit public de 11,5% (225 milliards d’euros) et une dette publique de 121% du PIB. Très loin des règles européennes qui plafonnent le déficit à 3% et la dette à 60% du PIB.
Si le « Quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron, qui a permis d’ouvrir les vannes des dépenses publiques pour soutenir les entreprises et l’économie française pendant le confinement, il aura également un coût à terme. Cette dégradation s’inscrit dans le prolongement de la réflexion que les mesures fiscales antérieures visant à réduire le creusement du déficit public n’ont pas donné les résultats escomptés. Ainsi, elle se produit dans un contexte d’un niveau d’endettement déjà élevé, de progrès limités dans la consolidation budgétaire depuis la crise financière de 2008 et d’une croissance économique modérée.
En fait, la crise sanitaire a révélé que la France a perdu, encore un peu plus, de sa marge de manœuvre financière et qu’elle n’est pas en mesure de se réformer davantage en raison du maintien d’un chômage élevé. Le prochain plan de relance nous indiquera s’il s’agit d’un ensemble articulé de mesures permettant de libérer le potentiel de croissance, préalable indispensable à la baisse du chômage.
Quel rôle peut jouer la signature du plan de relance européen sur la notation de la France ?
La dégradation de la perspective de notre pays augmente la pression sur la cote de crédit française. En d’autres termes, ceci signifie, en théorie, que la France devrait accroître la rémunération des obligations et titres publics qu’elle émet si elle souhaite que les investisseurs les achètent.
Or, le taux d’intérêt d’emprunt à 10 ans de la France est resté à un bas niveau. Une stabilité qui s’explique d’une part, par le contexte global d’injections massives de liquidités par les banques centrales et d’autre part, par une absence d’alternative : les investisseurs en euros non-résidents préfèrent la dette française à la dette italienne ou espagnole, moins sûres et moins bien notées, et, dans une certaine mesure, à celle de l’Allemagne, dont les taux sont plus bas pour une qualité jugée quasi-équivalente.
Le plan de relance européen de 750 milliards d’euros, quant à lui, va
avoir une incidence très forte sur l’activité économique puisque 70% de
cette somme doit être dépensé dans les deux ans pour faire face à la
crise. L’Union européenne (UE) va pouvoir emprunter, avec une notation «
AAA », 390 milliards de subventions - au nom des États membres -
qu’elle redistribuera en fonction des besoins des pays pour faire face à
la crise.
La France bénéficiera d’un peu moins de 40 milliards d’euros, soit un
peu plus d’un tiers du plan de relance. Cet apport de l’UE est une
différence majeure avec la crise de 2008 où l’institution était restée
muette. Dans une certaine mesure, il n’alourdira pas d’autant le poids
de la dette française. C’est pourquoi, dans un contexte de convalescence
économique, la notation de la France devrait rester, à court terme,
toutes choses égales par ailleurs, stable.
La gestion globale de la crise du coronavirus en Europe a entraîné une hausse de la valeur de l’euro face au dollar. Cela aura-t-il un impact négatif sur la relance européenne et la puissance économique de la France ?
En un peu plus de deux mois, l’euro s’est apprécié de près de 10% contre le dollar américain, qui, lui, a baissé face aux principales devises depuis 3 mois.
Cette appréciation résulte, tout d’abord, de l’accord trouvé par les chefs d’États européens sur le double sujet du plan de relance (750 milliards d’euros) et de l’adoption du budget 2021 - 2026 de la Commission européenne (plus de 1 000 milliards d’euros). L’émission d’une dette européenne mutualisée, garantie par les Etats membres, constitue, de facto, une étape majeure vers une Europe fédérale. On oubliera les atermoiements des uns et des autres et les habituelles « négociations de tapis ». En fait, l’essentiel est apparu lors de la déclaration commune d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron (19 mai) : le couple franco-allemand est indissociable et demeure, pour l’instant, notamment par ses complémentarités culturelles, géographiques, économiques et, par une farouche volonté politique, le socle inébranlable de l’Europe. Les marchés l’ont compris et ont acheté l’euro.
Ensuite, de manière concomitante, cette revalorisation découle de
l’aggravation de la crise sanitaire dans certains Etats américains les
plus peuplés et aux atermoiements politiques du Congrès autour d’un
nouveau plan de relance pesant sur la devise américaine (Faute d’accord
au Congrès, le président américain a promulgué un nouveau plan d’aide
par décret pour soutenir les millions d’Américains touchés par la crise
économique).
Mauvaise gestion de la crise sanitaire, incertitudes politiques,
démondialisation… pèsent ainsi sur le billet vert. Mais plus qu’une
hausse de l’euro, il s’agit d’une baisse du dollar américain, qui a
conduit à une hausse du baril de pétrole, de l’once d’or…
Dès lors, dans un contexte de relance post-crise sanitaire, un « euro fort » rend les entreprises européennes exportatrices moins compétitives et, a contrario, peut motiver certains flux d’importations. Le cours actuel de l’eurodollar pourrait contrarier la reprise économique. De manière plus précise, l’euro pourrait révéler certaines distorsions économiques de la zone : en particulier, il pourrait être « fort » pour l’Allemagne, dont les exportations ont repris. Les déséquilibres intra zone euro pourraient, de ce fait, apparaître en pleine lumière et dans toute leur cruauté, le cas échéant, pour la France.
Source: Atlantico
C) « Ensauvagement » L’insécurité, l’autre sujet phare de la rentrée
Crise sanitaire-relance économique, les deux sujets phares de la rentrée, ceux sur lesquels le gouvernement a décidé de consacrer l’essentiel de son énergie, seront-ils bousculés par un troisième ? Les violences scandaleuses qui ont suivi le match PSG-Bayern de Munich et provoqué d’importantes dégradations dans le quartier des Champs-Elysées, à Paris, ont en tout cas remis en haut de la pile un dossier qu’Emmanuel Macron n’a pas réussi à traiter depuis son arrivée à l’Elysée, quand il ne l’a pas carrément sous-estimé (en témoigne la polémique qu’il a provoquée cet été en parlant maladroitement d’incivilités pour évoquer des violences ayant pourtant provoqué la mort).
Il faut se rendre à l’évidence : le changement de ministre de l’Intérieur n’a pas (encore ?) réglé le problème. Certes, Gérald Darmanin montre davantage d’autorité que son prédécesseur, le gaffeur Castaner. Certes, il a renoué avec la police ; certes, il se montre inflexible. Mais en mots. Or un tweet quotidien pour dénoncer « l’ensauvagement » d’une partie de la société ne suffira pas à rétablir ordre et respect de la loi.
Cela
fait longtemps que la macronie a délaissé les théories fumeuses et la
culture de l’excuse d’une gauche laxiste. Cela fait longtemps que le
chef de l’Etat a identifié ce thème comme celui sur lequel l’extrême
droite a progressivement réussi à imposer une grille de lecture, et le
seul sur lequel la droite républicaine ne s’est pas divisée. Sur le plan
politique, c’est un de ses principaux dangers.
Quant aux Français, qui regardent ébahis les saccages impunis de bandes
de supporters débiles, ils exigeront des résultats. Brandir un nombre
d’interpellations comme preuve de l’efficacité des forces de l’ordre ne
suffira plus. C’est en empêchant ces faits divers sinistres de se
produire que le pouvoir aura une chance de reconquérir sa crédibilité
sur ce sujet.
Vœux contre l’étatisme et l’« homme nouveau »
Lors de ses vœux aux Français, le président Macron a rappelé le rôle de l’Etat et du gouvernement dans un pays comme la France et s’est engagé à « consacrer toute mon (son) énergie à transformer notre pays pour le rendre plus fort, plus juste, plus humain. » Il a rappelé aussi sa mission envers la société et notre vie : « Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays et notre quotidien ? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors auraient à payer le prix de nos renoncements. » « L’Etat et les services publics ont un rôle essentiel pour renforcer cette unité française. » a-t-il encore souligné. Tout cela, bien entendu, au nom de la justice, du progrès social et de l’écologisme.
Macron perpétue la tradition de l’étatisme. Il l’aggrave même. Comme celui de ses prédécesseurs, son discours a été consacré à la gloire de l’interventionnisme politique et étatique. Comme si rien ne pouvait fonctionner ou même exister sans l’Etat. Celui-ci doit nous façonner, nous modeler à sa manière, nous dire ce qu’il faut faire. Trente ans après la fin du communisme en Europe, Emmanuel Macron réhabilite le concept de l’« homme nouveau », celui que le marxisme voulait créer. Dans ses vœux, il est question de bâtir une nouvelle société en fonction des « grands bouleversements » mondiaux, une société dont le fonctionnement sera décidé par l’Etat et ses serviteurs. Il est question de gouvernement, de maires, de lui, le Président qui agit ; mais jamais d’individus, de responsabilité, d’initiative ou de concurrence. Karl Popper et sa société ouverte sont très, très loin du discours d’Emmanuel Macron.
Les Français sont réduits à une masse qu’on peut manipuler et diriger. La prétendue réforme des retraites en constitue la preuve la plus éclatante. Un système de retraite « universel » grâce à la nationalisation de toutes les caisses existantes et la confiscation de l’argent qui s’y trouve. On comprend de mieux en mieux, chaque jour, que ce système ne sera « universel » que pour certains grâce aux « spécificités » qui seront prises en compte. Sous le marxisme aussi certains étaient plus… égaux que d’autres.
Tout cela est très inquiétant. Les décideurs politiques veulent non seulement diriger l’économie mais changer les mentalités. Le président Macron a probablement été le seul grand chef d’Etat à ne pas souhaiter un « Joyeux Noël » à ses compatriotes. Il ne s’agit pas d’un acte laïc mais d’une provocation (il a bien souhaité un « Bon Ramadan » aux musulmans de France). Au nom de la laïcité, on méprise la France chrétienne et au nom de l’égalitarisme, on homogénéise les gens. On nous dit comment et ce qu’il faut manger et on veut changer notre façon de penser, nos mentalités. On veut effectivement créer un « homme nouveau » qui serait progressiste, écologiste, égalitariste. C’est une obsession pour la plupart des politiques. Par un tour de magie dont ils ont le secret, ces politiques accusent le capitalisme de tous les maux alors que c’est le socialisme qui crée la misère et les pénuries. Les jeunes sont les plus nombreux à tomber dans ce piège : les sondages montrent qu’ils sont une majorité à rejeter le capitalisme et qu’ils ont une opinion très favorable à l’égard du socialisme.
Macron veut fabriquer le « Français nouveau », en faisant fondre les individus dans le moule de l’étatisme. Notre rôle à l’IREF est de nous opposer de toutes nos forces à cette étatisation rampante et à une homogénéisation sociale imposée par les politiques. Cette année encore, notre Institut ne ménagera pas ses efforts dans sa lutte en faveur de la liberté des individus, dans son combat pour réformer l’économie et la fiscalité afin de les rendre compétitives, au service de l’initiative et de l’entrepreneuriat. L’IREF n’acceptera jamais l’ « homme nouveau » dans lequel les étatistes veulent nous enfermer.
Source: IREF