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octobre 17, 2014

FREDERIC BASTIAT et la science économique

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FREDERIC BASTIAT
1801-1850

 
La modernité de Bastiat
Les tout derniers développements de la science économique se trouvent entières dans l’œuvre de Bastiat : il a été précurseur de l’école du « public choice » (Buchanan), de l’analyse des institutions (Hayek), de la théorie des droits de propriété (Alchian, Demsetz). Il a surtout compris la vraie nature de l’économie, qui est mutualité et harmonie. Si on y ajoute que sa verve de Landais, son art du pamphlet et son humour rendent sa lecture facile et passionnante, on comprend que l’on a affaire à un génie de tous les temps. Entre autres, Bastiat avait imaginé la création par l’Etat de la Sécurité Sociale et pronostiqué son explosion un siècle et demi avant qu’elle n’existât.


La nature de l’économie : service et harmonie
Bien que Jean Baptiste Say ait déjà eu l’intelligence d’observer que les produits échangés ne sont pas seulement des biens matériels, mais aussi des services immatériels (qui représentent 70 % de nos dépenses aujourd’hui), Bastiat a eu le mérite d’aller plus loin et de comprendre que derrière les produits il y a les satisfactions qu’ils apportent. Satisfactions personnelles : les choix sont subjectifs. La valeur vient donc de l’adéquation du produit au service recherché. Mais chacun d’entre nous, pour satisfaire ses propres besoins, doit chercher à satisfaire les besoins des autres. La vie économique est donc échange mutuel : nous dépendons doublement des autres : ils concourent à nous satisfaire, mais nous devons aussi les satisfaire. La vie économique n’est donc ni conflit ni affrontement, mais complémentarité et harmonie. Voilà pourquoi il ne saurait y avoir de « crise », seulement des « Harmonies ». 

Les enrayeurs : obstacles à l’échange
L’échange est perturbé par des interventions incessantes de l’Etat. Les pouvoirs publics, leur réglementation, leurs impôts empêchent la libre rencontre des services rendus. C’est en particulier ce qui se passe dans le « commerce extérieur ». Les Etats ont une tendance naturelle au protectionnisme parce qu’ils sont fascinés par la « balance », qui n’a aucun sens, car les mouvements d’entrées et de sorties de marchandises ne disent rien des satisfactions apportées grâce au commerce. Le chemin de fer diminue le prix du transport Paris Bruxelles, mais un bon droit de douane sur les choux fait que le consommateur parisien les paiera le même prix, il ne servait à rien d’inventer le chemin de fer. Comme son ami et inspirateur Richard Cobden, Bastiat sera un militant infatigable du libre échange. La signature du traité de commerce franco-anglais sera un grand succès pour ses thèses…et pour les consommateurs.  

Les corporations et l’Etat
Si les enrayeurs ont le pouvoir de perturber les échanges, ils le font sous la pression des corporations. Les producteurs se liguent pour fausser la concurrence, mais ils ont besoin de l’arme de l’Etat pour y réussir durablement. Les « marchands de chandelle » démontrent aux députés qu’il faut fermer toutes les ouvertures par lesquelles le soleil pénètre dans la maison : il en va de « l’intérêt général ». L’Etat est donc soumis à la pression permanente de ses clientèles, car les hommes politiques cherchent avant tout leur élection. Ils promettent tout et son contraire, ils prennent aux uns pour donner aux autres : « L’Etat est cette grande fiction sociale à travers laquelle tout le monde croit vivre aux dépens des autres ». Bastiat a compris l’alliance naturelle entre producteurs et politiques, au détriment des consommateurs.  

L’Etat et le déclin du droit
Le pouvoir de l’Etat vient de sa production de lois. L’idée d’un législateur tout-puissant, chère à Rousseau, révolte Bastiat. Car les lois se multiplient, et s’écartent de plus en plus du vrai droit, celui qui respecte la nature de l’homme. Par nature l’homme « naît propriétaire » : ce qui fait sa dignité et ce qui le motive dans ses initiatives, c’est le sentiment d’exprimer sa créativité, de signer sa vie de son œuvre. La propriété est ce qui rattache l’être humain à ses actes, c’est la traduction de la liberté et de la responsabilité personnelles.


Bastiat décrit avec un réalisme (parfois même un cynisme) extraordinaire les débordements de la puissance publique. Les gouvernements ignorent jusqu’à l’existence d’un droit naturel. Or la plupart des législations sont contraires au droit. Lui-même député des Landes, il s’attirera les foudres de la droite comme de la gauche en dénonçant les abus de droit de la classe politique, et la destruction progressive des droits de propriété individuelle.
 
Source Aleps
 
 

octobre 13, 2014

La propriété par Jacques Garello

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« La propriété, c’est le vol »
« Il ne se dit pas en mille ans deux mots comme celui-là […] Je n’ai d’autre bien sur la terre que cette définition de la propriété. Je la tiens pour plus précieuse que les millions de Rothschild et j’ose dire qu’elle sera l’évènement le plus considérable du règne de Louis Philippe ».



 
Proudhon était content de sa formule, et il avait raison : pour creuse et incohérente qu’elle soit (pour qu’il y ait vol il faut qu’il y ait propriété) elle va convaincre des millions de personnes qu’une société fondée sur le droit de propriété est injuste et ne peut survivre. Marx fera beaucoup pour amplifier le message de Proudhon, en précisant que la propriété du capital permet de voler les travailleurs. 

« L’homme naît propriétaire »
A la formule de Proudhon répond celle de Bastiat. La propriété est de droit naturel, puisqu’elle est liée à la nature de l’homme. Chaque être humain est unique et irremplaçable, sa dignité s’exprime à travers sa personnalité : par son action personnelle il s’affirme et s’épanouit. L’homme est heureux quand il peut montrer ce dont il est capable, quel mérite il a eu, quel bienfait on peut lui reconnaître. Comme un métal, l’homme s’identifie par ses propriétés. 
Le collectivisme interdit cette identification, et dilue le fruit de l’action individuelle dans un collectif irresponsable. « Séparer l’homme de ses facultés, c’est le faire mourir ; séparer l’homme du produit de ses facultés, c’est encore le faire mourir ». Les régimes totalitaires tentent de faire mourir l’homme en le privant de la propriété individuelle, ils n’y réussissent que par l’esclavage et la terreur. Mais tôt ou tard l’élan vital de la propriété reparaît et triomphe.  

Propriété et responsabilité
Dans la parabole du bon pasteur (Jean, 10, 11-18) le bon pasteur donne sa vie pour les brebis, alors que « le berger mercenaire, lui, n’est pas le pasteur car les brebis ne lui appartiennent pas […] Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui ».
Aristote avait aussi noté que l’on ne gère bien que ce dont on est propriétaire. Etre propriétaire, c’est « répondre » de ce que l’on fait, de ce que l’on a.
Le droit de propriété a pour corollaire le devoir de propriété : « donner sa vie pour les brebis », assumer ses échecs. Voilà pourquoi la propriété se mérite, elle s’inscrit dans le long terme et n’est pas le sous-produit d’un hasard. Le bon propriétaire apporte le plus grand soin à conserver, améliorer, cultiver, les biens qui lui appartiennent. Par contraste, la « tragédie des communs » démontre que ce qui appartient à tout le monde n’appartient à personne (res ullius, res nullius) et se détruit nécessairement. Si l’essor économique appelé « révolution industrielles » s’amorce à partir de la fin du 17ème siècle en Angleterre, c’est que le Parlement a autorisé les « enclosures », les propriétaires terriens vont enclore leurs champs et pratiquer une culture intensive, là où il n’y avait que « terres de vaine pâture ».  

Propriété et service de la communauté
Si le droit de propriété est incontestable dans son principe, reste à savoir comment il est reconnu et respecté au sein de la communauté. N’y a-t-il pas conflit entre l’appropriation privée et le fait que la terre ait été donnée en partage à l’humanité entière ? La question de la « destination commune des biens » a été soulevée pendant des siècles mais Saint Thomas d’Aquin l’a tranchée de façon pertinente, en écartant l’idée d’une propriété commune (nul ne pourrait alors s’approprier la terre) pour lui donner un sens négatif : au début il n’y a pas eu attribution de la terre, donc la terre appartiendra à celui qui lui donnera une destination commune. C’est la destination des biens qui est commune. Cela signifie que la propriété sera reconnue à celui qui met en valeur les ressources disponibles. John Locke établit le principe du « premier occupant », qui découvre une terre nouvelle et l’exploite : il se voit reconnaître le droit de se l’approprier. Les débats autour de la propriété foncière s’élargissent aujourd’hui à toutes les formes de ressources : pas seulement la terre et les richesses qu’elle renferme, mais aussi les idées, la connaissance, les techniques. 



La protection des droits de propriété
Les libéraux attendent de l’Etat la garantie des droits de propriété, et pas du tout l’attribution ou la distribution de ces droits. La loi n’est pas la source de la propriété, puisque la propriété est de droit naturel. Mais la protection des biens et des personnes autorise le recours à la coercition dont l’Etat a le monopole.
Les libéraux de l’école des droits de propriété (Demsetz, Alchian, Pejovitch) ont insisté sur la nécessité de donner au droit de propriété un contour précis. Lorsque les droits de propriété ne sont pas définis avec assez de rigueur, ils perdent leur efficacité ; la misère, voire les conflits dans les pays pauvres s’expliquent par l’absence ou l’imprécision de droits de propriété privée. Par contraste, des droits de propriété précis rendent possible la naissance d’un marché des droits de propriété : la propriété va circuler et, ce faisant, trouver sa juste valeur : elle sera entre les mains de ceux qui prétendent lui donner la meilleure destination. 

Excluabilité, transférabilité et divisibilité
Les juristes définissent les attributs de la propriété comme les rapports entre les individus et la chose : l’usus, le fructus et l’abusus, droits de se servir d’une chose, de jouir de ses fruits et d’en disposer. De son côté, l’école des droits de propriété voit dans la propriété une règle de comportement dans les relations entre personnes à propos d’une chose. Elle implique excluabilité, transférabilité et divisibilité. L’excluabilité signifie que la chose est réservée à son propriétaire, mais elle peut faire l’objet d’une transaction (un échange ou un don : transférabilité), et ce pour tout ou partie de la chose (divisibilité).
Grâce à ces trois caractéristiques la propriété va passer de mains en mains.
La propriété est en fait à la base de l’échange, qui lui-même est la raison d’être de l’économie.
On ne peut échanger que ce que l’on possède. Sans propriété pas de don, pas de troc, et pas de marché. Pas de générosité ni de solidarité non plus, pas de justice distributive.
C’est sans doute la raison pour laquelle, quelques années après avoir lancé sa fameuse formule, Proudhon a rédécouvert la « possession » : « Je suis pour l’alleu et contre le fief ». Alleu : propriété complète, sans redevance à quiconque. Fief : propriété conditionnelle impliquant le versement d’une redevance au seigneur. Aujourd’hui Proudhon se désespérerait : nous subissons le fief, et payons grassement le seigneur.
 

Source: Libres.org , Aleps par Jacques Garello
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