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mai 01, 2015

Recasés comme privilégiés de la République

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.


Sommaire:

A) "Les recasés de la République" : ces politiciens devenus "inspecteurs généraux" et qui se cachent dans des placards dorés - Roger Lenglet et Jean-Luc Touly - Atlantico

B) BMW, duplex, salaires de PDG : les folies dépensières des académies - Par et   - Le Point

C) Sciences Po : Agnès Chauveau, remerciée pour plagiat, nommée à l’INA - Par valeurs actuelles.com

D) Enquête sur ces hauts fonctionnaires trop gâtés "Une nouvelle noblesse d'Etat"- Yvan Stefanovitch - L'internaute




 A) "Les recasés de la République" : ces politiciens devenus "inspecteurs généraux" et qui se cachent dans des placards dorés

Leurs "placards" dorés font rêver ! 
Nichés au sein des institutions, des fondations, ou à des postes enviables du secteur privé, ils jouissent de revenus très confortables et échappent souvent à tout contrôle. Le réseau des recasés de la République, qui abrite de nombreuses célébrités et une armée d'inconnus qui valent le détour, est un continent obscur, avec ses règles, ses lois et ses jeux d'influence feutrés. Extrait de "Les recasés de la République", de Roger Lenglet et Jean-Luc Touly, publié aux éditions First (1/2). 
Pour ces deux nominations au Budget qui ont attiré l’attention, beaucoup d’autres restent discrètes bien qu’elles soient aussi étonnantes. Et l’on peut faire la même constatation chez les contrôleurs et inspecteurs généraux des autres corps, de l’Agriculture à l’Éducation nationale, où nombre de recasés se font surtout remarquer par leur absence et leurs activités réelles très éloignées de la fonction qui leur vaut une rente confortable. Voire par leur ignorance.

La Cour des comptes a déjà signalé ce phénomène.
Par exemple, dans un référé à l’intention du Premier ministre François Fillon, à l’automne 2010, signé par le premier président de la Cour des comptes. Ce document confirme que la réalité dépasse la fiction dans ce domaine. Le magistrat de la rue de Cambon y relate « l’inaptitude à exercer » d’une grande partie des inspecteurs recasés par les ministres. Il cite même la note d’un doyen qui signale « l’impossibilité d’adaptation de cinq des douze inspecteurs généraux de l’Éducation nationale nommés au tour extérieur entre septembre 2002 et août 2008 », précisant que « ces inspecteurs font preuve d’insuffisances professionnelles telles qu’ils ne sont pas en mesure d’acquérir les compétences nécessaires au bon accomplissement des tâches techniques confiées aux inspecteurs généraux de l’Éducation nationale ». Le référé rappelle à François Fillon qu’il faut s’assurer que les personnes nommées par les ministres « soient en mesure de travailler de manière effective ». Selon le journaliste Augustin Scalbert, qui a fait état de ce courrier dès son envoi au Premier ministre, ce dernier n’a pas répondu.

Toutefois, certains inspecteurs généraux de l’Éducation nationale ont pris soin de demander à bénéficier de leurs droits à la retraite dans les semaines qui ont entouré le passage de la Cour des comptes. C’est le cas notamment de Jean Germain et Léon Bertrand nommés au tour extérieur, comme nous allons le voir. L’enquête des magistrats note à leur propos : « De l’ensemble des éléments recueillis lors de l’instruction, il ressort qu’il n’a été possible de retrouver que des traces matérielles minimes attestant de leur activité effective. » Soit, pour le premier, nommé par François Mitterrand en 1993, « dix courtes notes manuscrites » et un rapport en dix-huit années d’exercice pour lesquelles il a perçu une rémunération d’environ un million d’euros et engrangé de précieux points de retraite.


Maire (PS) de Tours jusqu’en 2014, Jean Germain a été réélu trois fois depuis 1995 sans jamais demander sa mise en position de détachement de l’Inspection générale, ni même des décharges horaires. Il a fait valoir ses droits à la retraite de l’Inspection dans le mois précédant l’envoi du référé de la Cour des comptes, tout en conservant ses mandats de maire et de président de la communauté d’agglomérations de Tours, auquel il a ajouté en 2011 celui de sénateur d’Indre-et-Loire, cumulant une douzaine de mandats et de fonctions.

Pour le second recasé, Léon Bertrand, ancien député UMP de Guyane et ex-ministre du Tourisme de Jacques Chirac, nommé inspecteur général par Nicolas Sarkozy en 2008, le référé de la Cour des comptes ne relève qu’« une dizaine de réunions » pour toute trace de son activité d’Inspecteur général. On le comprend mieux quand on sait que Léon Bertrand est également maire de Saint-Laurent-du- Maroni depuis 1983, une ville située à 7 000 kilomètres de Paris. Il a négligé, lui aussi, de demander une mise en disponibilité de son poste d’inspecteur général de l’Éducation nationale ou, au moins, un temps partiel. Peut-être justement par manque de temps ?
Certains parlementaires français, sénateurs et députés, s'enrichissent personnellement grâce à leur IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) en achetant leur permanence pour leur propre compte avec de l'argent public destiné à d'autres usages. Hervé Lebreton (association "Pour une démocratie directe") dénonce cette pratique digne d'une république bananière et ces élus qui s'en mettent plein les fouilles aux frais du contribuable.
Il aurait tout de même demandé, à l’instar de Jean Germain en 2010, à faire valoir son droit à la retraite au taux prévu par l’Inspection générale. Le passage de la Cour des comptes n’a sans doute pas été complètement inutile. Mais on ne peut qu’être déconcerté devant l’aplomb des deux bénéficiaires qui n’ont pas hésité à faire comme s’ils avaient réellement exercé leur fonction, malgré les constatations officielles. Il faut aussi songer que, parallèlement à sa nomination, il était aussi conseiller régional depuis 2004, tout en tenant à assurer les multiples fonctions liées à ses mandats, comme celle par exemple de président de la communauté de communes de l’Ouest guyanais (CCOG). L’élu n’aime pas affronter les questions qu’on a envie de lui poser depuis sa mise en cause par le référé de la Cour des comptes. Il se targue volontiers de sa popularité face aux accusations qui pourraient égratigner son image.


À 64 ans, Léon Bertrand risque toutefois de devoir prendre sa retraite plus vite qu’il ne le voulait. En octobre 2014, il a été condamné en appel dans une affaire de « favoritisme et de corruption » : vingt mois de prison dont seize ferme, et deux ans de privation de ses droits civiques, auxquels s’ajoutent 80 000 euros d’amende. Le procès concerne des « dessous-de-table » et une douzaine de marchés publics attribués à des entreprises retenues par la communauté de communes qu’il préside. Son avocat a annoncé qu’il se pourvoirait en cassation. Si la Cour devait confirmer la sentence, moyennant les lenteurs habituelles de la justice, l’élu ne retrouvera le droit de faire campagne en quête d’un mandat politique qu’après avoir perdu sa mairie et la région, au profit de successeurs qui seront devenus assez puissants pour les garder. Il aura alors largement atteint l’âge de profiter lui aussi de sa pension de retraite de l’Éducation nationale.

La Cour des comptes peut donc mettre son nez dans certaines nominations très complaisantes en regard des compétences et des disponibilités réelles des bénéficiaires. Il arrive même qu’elle intervienne pour signifier tout simplement que leur âge est vraiment trop avancé ou que les obligations sur l’âge de la retraite sont transgressées ! On en trouve une illustration dans le rapport que la Cour a rendu sur le Consortium de réalisation (CDR), la structure qui a joué un rôle clé dans l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais, en octobre 2010110. Elle y a pointé le fait que Bernard Scemama, le haut fonctionnaire désigné par la ministre de l’Économie Christine Lagarde au sein du CDR, qui devait se prononcer sur le recours à une procédure d’arbitrage, aurait dû en être éjecté aussitôt. 

« Il avait atteint la limite d’âge de 65 ans trois mois après sa nomination. Il ne pouvait donc être maintenu en fonction au-delà de cette date qu’à titre intérimaire et pour une durée limitée », relève la Cour des comptes. 

Or, note-t-elle, « il a finalement été prolongé jusqu’en février 2009, soit une durée de quinze mois qui excède manifestement la durée de désignation »… Peut-être l’intéressé le regrettet- il aujourd’hui : le 18 novembre 2014, Bernard Scemama a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » dans l’enquête sur cet arbitrage très favorable à Bernard Tapie.

Par Roger Lenglet et Jean-Luc Touly

Extrait de "Les recasés de la République", de Roger Lenglet et Jean-Luc Touly, publié aux éditions First, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

Roger Lenglet est philosophe et journaliste d'investigation. Il est l'auteur, avec Jean-Luc Touly, de Les recasés de la République (First, 2015) Europe Ecologie: miracle ou mirage? (First, 2010), L'Eau des multinationales - Les vérités inavouables (Fayard, 2006) et L'Argent noir des syndicats (Fayard, 2008).
Jean-Luc Touly est juge prud'homal et Conseiller Régional Ile de France. Il est notamment l'auteur, avec Roger Lenglet, de Les recasés de la République (First, 2015), de Europe Ecologie : miracle ou mirage? (First, 2010), L'Eau des multinationales - Les vérités inavouables (Fayard, 2006), L'Argent noir des syndicats (Fayard, 2008) et Syndicats, corruption, dérives, trahisons (First, 2013).



B) BMW, duplex, salaires de PDG : les folies dépensières des académies

Le rapport de la Cour des comptes épingle la gestion de l'Institut de France, ses dépenses importantes et sa mauvaise gestion chronique de son trésor. 

Agnès Saal et Mathieu Gallet ont trouvé leurs maîtres : certains fonctionnaires et certains académiciens de l'Institut de France. La Cour des comptes vient de publier un rapport assassin sur la gestion de cette institution qui regroupe cinq académies : 


l'Académie française, 
l'Académie des inscriptions et belles lettres, 
l'Académie des sciences, 
l'Académie des beaux-arts 
et l'Académie des sciences morales et politiques. 



Les 40 000 euros de taxi de feue la directrice de l'Ina : une broutille à côté de la voiture de fonction de Hugues Gall, directeur depuis 2008 de la Fondation Claude Monet, abritée par l'Académie des beaux-arts, dont il est membre.
Une berline made in France ? Non, bien sûr, cet ancien directeur de l'Opéra de Paris pilote une rutilante BMW 125i (pouvant grimper jusqu'à 245 km/h), achetée 40 461 euros TTC par la fondation en 2013. Et son indemnité mensuelle, qui comprend des "frais de garage", a triplé entre 2009 et 2013, passant de 1 300 à 4 000 euros. 

Autre amateur d'automobiles, l'ex-chef de cabinet de la secrétaire perpétuelle de l'Académie française Hélène Carrère d'Encausse. Ce dernier a commis, selon l'académie elle-même, "un abus de fonction pour bénéficier d'avantages" en louant à de multiples reprises des véhicules pour ses escapades personnelles, en 2004. Mais, pour ne pas faire de vagues, aucune plainte n'a été déposée. Et ce ne sont là que quelques-uns des innombrables avantages que s'octroient les immortels.

110 009 euros d'indemnités par an

Il faut dire que, contrairement à d'autres établissements, l'Institut de France est assis sur un trésor estimé à plus de 1,5 milliard d'euros, dont un parc immobilier locatif de 400 millions d'euros. Mais il n'est pas un très bon gestionnaire. 

"L'absence de véritable stratégie s'est traduite par des pertes de plusieurs millions d'euros"

 dénonce la Cour des comptes dans son rapport. Exemple : 
4,56 millions d'euros sur des actions France Télécom, Nokia et Ericsson, en 2012. Ses services financiers semblent avoir mis sous le tapis "un montant de dépréciations cumulées de plus de 41 millions d'euros" après la crise financière de 2008. Un audit comptable réalisé en 2012 a montré que des pertes avaient été oubliées, "aboutissant à une surévaluation (...) estimée alors à 53,9 millions d'euros pour l'institut et à 69,3 millions d'euros pour les académies". Plus de 120 millions auraient donc disparu des caisses. 

Qu'importe ! 

Cette mauvaise gestion n'empêche pas les académiciens de vivre en grands seigneurs. Montant de l'indemnité annuelle de Gabriel de Broglie, chancelier de l'institut et donc patron des cinq académies : 110 009 euros. Lui aussi aime les berlines, mais françaises. Il circule à l'arrière d'une Citroën C6, le même modèle que François Hollande. Hélène Carrère d'Encausse n'a pas de quoi rougir avec ses 104 768 euros par an. Les secrétaires perpétuels des autres académies touchent en moyenne 60 000 euros.

Cinq logements de fonction pour un même homme

Malgré ces indemnités substantielles, ce beau monde est bien entendu logé aux frais de la princesse. L'Institut de France ne manque pas d'espace : 56 000 mètres carrés à Paris, plus 11 600 hectares de terrain un peu partout en France. Cerise sur le gâteau : deux golfs implantés au coeur du domaine de Chantilly, propriété de l'Académie des beaux-arts. Là encore, la Cour des comptes a relevé quelques pépites. La veuve de Maurice Druon, prédécesseur d'Hélène Carrère d'Encausse et auteur des Rois maudits, bénéficie de 3 000 euros par mois versés par l'Académie française pour l'aider à payer son loyer. En 2009, à la mort de son mari, elle avait dû quitter un superbe duplex de sept pièces, situé à deux pas de Saint-Germain-des-Prés, que la Coupole avait gracieusement mis à la disposition du couple.
Un record a même été établi : celui du nombre de logements de fonction pour un seul agent, Laurent Personne, qui fut pendant plus de vingt ans chef de cabinet des secrétaires perpétuels Maurice Druon et Hélène Carrère d'Encausse. La Cour des comptes résume au mieux cette incroyable situation : "En outre, alors que la réglementation actuellement en vigueur sur les logements de fonction n'envisage pas le cas où un agent pourrait bénéficier d'une pluralité de logements utilisés par lui à des titres divers, une telle situation a pourtant été rencontrée à l'Académie française : l'ancien chef de cabinet de l'académie, licencié en 2008, a disposé pendant plusieurs années de cinq logements : deux appartements qu'il avait réunis en un duplex dans le quartier de la Muette, deux encore réunis dans un autre duplex au Quartier latin et un dernier dans le château de Berzée, en Belgique, propriété de l'académie." 

Un dernier dossier explosif a retenu l'attention de la Cour des comptes. La vente, en 2009, d'un immeuble de prestige à deux pas des Champs-Élysées. Montant de la transaction : 60 millions d'euros. Mais cette opération immobilière "a été marquée par de nombreuses anomalies", souligne la Rue Cambon. Pour l'institut, le bien a été acheté par Pierre Cardin, le célèbre couturier et académicien des beaux-arts. En réalité, c'est un marchand de biens qui a mis la main dessus en réalisant une culbute de plusieurs millions d'euros. Enquête à suivre.

Par et




C) Sciences Po : Agnès Chauveau, remerciée pour plagiat, nommée à l’INA

Nomination. Agnès Chauveau, qui avait été remerciée de la direction de l’Ecole de journalisme de Science Po pour suspicion de plagiat en janvier dernier, vient d’être nommée conseillère à l’Institut national de l’audiovisuel (INA).

Remerciée pour plagiat
En novembre dernier, Agnès Chauveau, alors directrice de l’Ecole de journalisme de Science Po, avait été mise en congé prolongé puis remerciée en janvier après des suspicions de plagiat.

Elle s’était défendue en affirmant : «J'oublie de citer certains papiers mais ce n'est jamais volontaire et je rectifierai chaque fois que ça pose problème (…) je n’ai pas le temps de citer à l’antenne toutes mes sources». Pourtant, à leur entrée dans l’école, tous les élèves signent une charte : «  tout étudiant ne commet aucun plagiat, ne fait pas passer la pensée d’autrui pour la sienne, et cite explicitement les confrères dont il reproduit un texte ou même un fragment de texte de quelques mots »

Ce mardi, elle a été nommée conseillère à l’Institution national de l’audiovisuel (INA) et «aura pour mission de superviser et de piloter le développement d’une politique éditoriale et éducative innovante».



D) Enquête sur ces hauts fonctionnaires trop gâtés "Une nouvelle noblesse d'Etat"
Le journaliste d'investigation Yvan Stefanovitch, auteur de "Aux frais de la princesse", a enquêté sur les "nobles de la République", ces hauts fonctionnaires qui vivent aux frais de l'Etat. Il a répondu à vos questions.

Qui sont pour vous les privilégiés de la République ?
Les privilégiés de la République forment une noblesse d'Etat, plus précisément les 15 000 hauts fonctionnaires diplômés en quasi totalité de l'ENA, polytechnique ou Normale Sup'. C'est à dire la crème de la crème de la fonction publique. 


Ce sont les mieux payés des fonctionnaires (de 6 000 à 45 000 euros par mois) et ont droit à une kyrielle d'avantages : voiture et appartement de fonction, et à toute une série de primes.

Un salaire exorbitant, des privilèges à la limite de la décence... Qu'est-ce qui justifie une telle différence de traitement entre ces "privilégiés" et le commun des mortels ?
L'Histoire de France ! Prenons l'exemple de l'Inspection des Finances, c'est-à-dire l'élite de l'élite, constituée de 400 hauts fonctionnaires qui trustent des postes à l'Elysée, à Matignon et en disponibilité (jusqu'à 12 ans de suite dans le privé) à BNP-Paribas, un groupe bancaire, où ils sont la bagatelle de douze à occuper les postes les plus importants.


Ce mélange de l'élite public-privé a commencé au début du XIXe siècle, lors de la création des grands corps administratifs sous la monarchie constitutionnelle. Un corps qui trustait déjà les hauts postes dans l'administration et la banque. Rien n'a changé, nous vivons toujours en monarchie, mais républicaine, où la méritocratie (sélection par les diplômes de l'élite) n'est pas une garantie de compétence... 



Sénateurs et ambassadeurs : les "super-privilégiés" - "Le Sénat nous coûte 300 millions d'euros par an"

Avez-vous un exemple d'un privilégié de l'Etat ?
Les 350 hauts fonctionnaires et 870 petits fonctionnaires du Sénat. Au nom de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif (le président de la République et le Premier ministre) et le Parlement (Sénat et Assemblée nationale), personne ne peut mettre son nez dans les comptes du Sénat qui nous coûtent, à nous contribuables, 300 millions d'euros par an. 


Résultat : le Sénat est une bonne maison, où l'Etat jette l'argent par les fenêtres avec frénésie. Ici vous pouvez consommer le whisky le moins cher de France (50 centimes d'euros), travailler pas plus de 32 heures par semaines, être payé au minimum à votre embauche 2 300 euros par mois sans aucun diplôme. Et les primes de nuit doublent votre salaire à 19h, le doublent à minuit et le triplent à quatre heures du matin alors que vous dormez. Et sur les 350 hauts fonctionnaires, 28 bénéficient d'appartements de fonction (de 120 à 290 m2) qui donnent sur le jardin du Luxembourg. Ils payent un loyer immuable et imbattable de 600 euros par mois avec parking et charges comprises !


Vous écrivez : "ambassadeur, le pactole sans obligation de résultat". Pourquoi ?
Parce qu'arrivés dans leur ambassade avec pour tout bagage une brosse à dents, 43 ambassadeurs de France sur 157 au total touchent un minimum de 22 500 euros par mois. A l'époque d'Internet, de la télévision, des agences de presse, la politique étrangère se construit à l'Elysée et de moins en moins dans nos ambassades. Or, il y a toujours autant d'ambassadeurs et de moyens mis à leur disposition.

Les autres privilégiés ont-ils vraiment des obligations de résultat ?
Les autres hauts fonctionnaires ont un semblant d'obligation de résultat comme les proviseurs des grands lycées parisiens (qui ont des appartements de fonction gratuits allant jusqu'à 390 m2), les préfets qui doivent gérer les manifestations de toutes sortes, les conseillers d'Etat qui disent le droit, les conseillers à la Cour des comptes qui traquent l'utilisation anormale de l'argent de l'Etat.

Impossible réforme ? - "Un mal purement gaulois !"

Est-ce un mal franco-français ?
C'est un mal purement gaulois. Le principal de ces privilèges, qui n'existe dans aucun autre pays du monde, est le suivant : ces hauts fonctionnaires ont le droit d'aller travailler jusqu'à 12 ans dans le privé (où ils multiplient par 10 ou 15 leur salaire) avant de revenir pantoufler tranquillement dans le public.


Un mal franco- français aussi, car en France, ces hauts fonctionnaires ne démissionnent pas de la fonction publique lorsqu'ils ne sont plus députés ou sénateur. Aux Etats-Unis et dans la plupart des démocraties, un haut fonctionnaire élu doit immédiatement démissionner de la fonction publique. C'est pourquoi l'Assemblée nationale compte beaucoup de députés hauts fonctionnaires qui, s'ils sont battus à une élection, peuvent tranquillement revêtir à nouveau leur habit de fonctionnaire.


Toutes les professions ou presque ont leurs privilèges : enseignants, employés EDF, journalistes, etc. Faudrait-il tous les supprimer ?
Certes, il n'est pas question de supprimer tous les privilégiés, mais simplement si on s'attaque aux fonctionnaires dans leur ensemble, il semble complètement illogique de laisser les hauts fonctionnaires de côté. C'est une question d'exemplarité. Ainsi, M. Schweitzer touche sa retraite d'ex-PDG de Renault, d'ancien inspecteur des Finances (4500 euros par mois), mais aussi une indemnité d'environ 7000 euros mensuels en tant que directeur de la Halde (Haute Autorité gouvernementale de lutte contre les discriminations). Les hauts fonctionnaires touchent ainsi des retraites déguisées à des hauts postes qui leurs sont rétribués sous forme d'indemnité. Ca me choque profondément. La loi doit être la même pour tous et l'Etat doit être impartial comme le dit le président Sarkozy.


Est-il possible de changer les choses, si ceux qui en ont les moyens sont aussi ceux qui n'ont aucun intérêt à la suppression des privilèges ?
Vous avez déjà vu des privilégiés accepter d'abandonner leurs privilèges sans faire d'histoire ? Nous avons, nous Français et c'est unique au monde, un double discours sur les privilèges. Nous les critiquons vertement, comme l'affaire Gaymard l'a montré et nous rêvons aussi d'en faire profiter nos enfants... Et nous Français sommes à peu près incapables de faire des réformes, seulement des révolutions.

L'enquête - "Les inégalités entre petits et hauts fonctionnaires"

Qu'est ce qui vous a amené à entreprendre cette enquête ?
Aujourd'hui, tous les gouvernements de gauche ou de droite demandent aux Français de se serrer la ceinture pour essayer de faire baisser la terrible dette de l'Etat : plus de mille milliards d'euros. Plus précisément, les hauts fonctionnaires, qui pilotent la réforme de l'Etat depuis cinq ans, ont imposé un alignement des retraites des 6,5 millions de fonctionnaires sur celles des salariés du privé. Résultat : les petits fonctionnaires vont cotiser plus pour leur retraite, vont travailler plus longtemps, et percevront des retraites moins importantes. Mais, pour les hauts fonctionnaires, qui colonisent le pouvoir politique en France depuis Louis XIV, il n'y aura rien de changé. C'est "fais ce que je dis, mais pas ce que je fais" !

Est-ce que vos enquêtes ont toujours abouti et n'avez-vous jamais subi de pressions ?
J'ai subi des pressions, mais toujours à caractère économique. Il semble difficile pour moi de faire paraître une enquête sur Veolia, Vinci, Suez, Carrefour, Bouygues, Total , LVMH ou Eiffage, dans un quotidien qui chaque semaine publierait plusieurs pleines pages de publicité pour ce groupe... Les pressions personnelles sont, elles, quasi-inexistantes. C'est tout juste de l'intimidation : on vous envoie, de manière quasi officielle, quelques détectives privés qui stationnent devant chez vous de manière ostentatoire. Le relevé des plaques d'immatriculation suffit à s'en rendre compte. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat. C'est classique... 


Sur l'ouvrage : "Aux frais de la princesse"

Deux siècles se sont écoulés depuis la nuit du 4 août 1789, lorsque nobles et ecclésiastiques ont renoncé aux privilèges liés à leur ordre pour devenir des citoyens comme les autres. 

Mais la République a fait naître sa propre noblesse, 15 000 hauts-fonctionnaires super privilégiés, issus des grands corps de l'administration. Pourquoi et comment cette noblesse d'Etat s'est-elle arrogé ces privilèges ? Comment expliquer les salaires astronomiques des ambassadeurs ? Qu'est-ce que le "pantouflage" dans le privé ? 

Yvan Stefanovitch a mené une enquête minutieuse sur ce sujet tabou, complètant l'étude de documents et de rapports administratifs par de nombreux entretiens avec les intéressés eux-mêmes.



Yvan Stefanovitch, des enquêtes qui dérangent
Journaliste d'investigation, Yvan Stefanovitch collabore à l'Agence France Presse, au "Nouvel Observateur", à VSD et au "Canard enchaîné". Il a publié "Un assassin au dessus de tout soupçon" (1984, Balland), après avoir enquêté sur l'affaire Alain Lamare, un gendarme de l'Oise devenu tueur en série. En 1989, il signe avec Jacques-Marie Bourget "Affaires très spéciales" (1989, Plon). Dans "L'empire de l'eau" (2004, Ramsay), Yvan Stefanovitch enquête sur les relations entre les grands groupes privés de l'eau (Bouygues, Veolia et Suez-Lyonnaise des eaux) et le pouvoir politique, cherchant à prouver que payer sa facture d'eau revient à financer les grands partis politiques. Il est également co-auteur avec Jean-François Probst, éminence grise de la droite française, de "Chirac et dépendances".

Lire aussi:

Les politiques surpayés ou sous-payés ? de 2005

Combien coûte un Président ?  

Rhôoooo voilà que Marine prêche la Liberté lol


avril 08, 2015

Assurément un Gallet au sein de la "ronde maison" - Radio France " Paris brûle t-il " ?

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



Sommaire:

A) Radio France : les raisons d'une crise, les pistes d'une réforme - Rapport Cour des comptes 04/15

B) Les incroyables avantages des salariés de Radio France - BFM Business - Par Jamal Henni 

C)  Le PDG de Radio France fait refaire son bureau pour 100.000 euros - Oullins - Par Louis Placide

D) Radio France, la France miniature ? - - par Baptiste Créteur




A) Radio France : les raisons d'une crise, les pistes d'une réforme

La Cour des comptes rend public, le 1er avril 2015, un rapport consacré à Radio France, société anonyme détenue à 100 % par l'État et dont le chiffre d'affaires - 641 millions d'euros en 2013 - provient à 90 % du produit de la contribution à l'audiovisuel public, c'est-à-dire de la redevance. Entre 2006 et 2013, Radio France a maintenu sa part d'audience autour de 25 %. La qualité de ses programmes fait l'objet d'une appréciation positive. Leur contenu culturel, comme le professionnalisme de ses programmes d'information, ne sont pas contestés. Le rapport de la Cour porte sur les conditions dans lesquelles Radio France met en oeuvre ses missions, particulièrement sur le plan financier. Il examine l'usage des fonds publics mis à la disposition de l'entreprise, la qualité de sa gestion, ainsi que ses capacités d'évolution. Ce rapport, qui procède principalement du contrôle de l'entreprise sur les exercices 2004 à 2013, s'appuie également sur des comparaisons avec des radios de service public étrangères qui se sont profondément transformées ces dernières années (BBC en Grande-Bretagne, DR au Danemark et RTBF en Belgique). Au terme de ses investigations, la Cour constate que l'entreprise est aujourd'hui confrontée à une situation financière critique, alors qu'elle doit faire face à des défis importants. Ces circonstances imposent à Radio France de mettre en oeuvre une stratégie globale de changement, afin de rénover en profondeur ses activités et ses modes de gestion.

Le détail du rapport est ici, cliquez le lien: 
Télécharger

Ci-dessous l'introduction et la conclusion du rapport:
Radio France, société anonyme détenue à 100 % par l’État, a été créée en 1975 à partir des stations radio de l’Office de radiodiffusion- télévision française – ORTF(France Inter, France Culture, France Musique, FIP et RFI), et de ses quatre formations musicales : Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre National de France, Chœur de Radio France, Maîtrise de Radio France. Trois nouvelles antennes ont été ajoutées aux antennes historiques : le réseau régional France Bleu (44 stations), issu du transfert à Radio France, en 1982, des stations régionales de l’ORTF, initialement attribuées à FR3, France Info en 1987 et LeMouv’ en 1997. Radio France n’a pas de webradios (radios diffusées uniquement sur Internet), contrairement à ses homologues étrangères (R TBF en Belgique, BBC au Royaume-Uni). T ous les programmes de Radio France sont diffusés par voie hertzienne, même s’ils peuvent être écoutés sur de nouveaux supports numériques (ordinateur, téléphone mobile, tablette, etc.). 

Radio France ne couvre pas l’ensemble du service public de la radio. La diffusion radiophonique publique à l’international est désormais hors de son champ : initialement simple antenne de Radio France, Radio France internationale (RFI) est devenue en 1982 une filiale, puis une société indépendante en 1986. RFI a ensuite été intégré à l’Audiovisuel Extérieur de la France devenu France Médias Monde le 27 juin 2013 et a quitté la Maison de la Radio fin 2013. La diffusion radiophonique publique dans les outremers est assurée par France Télévisions. 

Sur la période contrôlée par la Cour (exercices 2004 à 2013), le périmètre et l’organisation de Radio France, entreprise unique depuis l’origine, ont connu peu de changement, contrairement à d’autres entreprises de l’audiovisuel public. Le chiffre d’affaires de l’entreprise s’élèvait à 641 M€ en 2013, dont 90 % sont constitués par les ressources versées par l’État au titre de la contribution à l’audiovisuel public (la redevance). Les effectifs de la société s’élevaient à 4 909 emplois à temps plein au 31 décembre 2013. 

Le paysage général de la radio est resté assez stable. L’audience cumulée des médias radiophoniques1 a baissé, passant de 84,5 % en septembre-octobre 2004 à 80,4 % sur la même période en 2014, cette évolution représentant toutefois une hausse du nombre total d’auditeurs (de 42,1 à 42,7 millions). Radio France a maintenu sa part d’audience autour de 25 % entre 2006 et 2014 dans un contexte concurrentiel. Ces résultats d’audience, honorables, traduisent une satisfaction des auditeurs. La qualité des programmes de Radio France fait en général l’objet d’une appréciation très positive. Leur contenu culturel, comme le professionalisme de ses programmes d’information, ne sont contestés par personne. La rareté de la publicité sur les antennes est un atout de la radio de service public puisque les émissions ne sont pas interrompues par des coupures publicitaires. 

Le présent rapport de la Cour ne remet pas en cause la qualité ni la légitimité du service public de la radio qu’assure Radio France. Il porte en revanche sur les conditions dans lesquelles celui-ci est mis en œuvre, particulièrement sur le plan financier, puisque l’essentiel des ressources de l’entreprise provient d’un prélèvement obligatoire pesant sur les ménages (la redevance). Le rapport s’attache à examiner l’usage qui est fait de ces fonds publics mis à la disposition de l’entreprise, donc la qualité de sa gestion, ainsi que ses capacités d’évolution, dans le contexte général des finances publiques, comme dans l’environnement des médias marqué par des changements technologiques très rapides. 

Radio France doit faire face aujourd’hui à des défis majeurs pour son avenir. Ayant affecté la radio plus tardivement que d’autres médias, la révolution numérique induit de profonds changements dans les modes de production, de diffusion et de consommation. Elle intervient à un moment où l’entreprise doit achever l’ambitieux chantier de réhabilitation de la Maison de la Radio. La perspective d’un résultat négatif en 2014, pour la première fois depuis 1991, démontre l’urgence d’y apporter des réponses. 

Les conclusions que la Cour rend publiques s’appuient sur le résultat du contrôle de Radio France, des investigations menées auprès du ministère de la culture et de la communication (direction générale des médias et des industries culturelles) et du ministère des finances et des comptes publics (direction du budget), ainsi que du Conseil supérieur de l’audiovisuel(CSA). Outre l’exploitation des réponses à des questionnaires écrits et un audit des comptes, de nombreux entretiens ont été menés avec les responsables de l’entreprise. Les organisations syndicales représentatives de Radio France ont également été rencontrées. Par ailleurs, le point de vue de différents acteurs de la radio en France sur l’évolution du secteur a été recueilli. 

En outre, plusieurs radios publiques étrangères ont été plus particulièrement étudiées à fin de comparaison : British Broadcasting Corporation (BBC) au Royaume-Uni, Danmarks Radio au Danemark et la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) en Belgique. 

Trois relevés de constatations provisoires ont été envoyés aux parties prenantes, qui y ont répondu. Le présent rapport a pris en compte les réponses et commentaires reçus pendant cette phase de contradiction. 

1 Nombre de personnes ayant écouté une fois la radio dans la journée entre 5h et 23h.

Les observations de la Cour en 2006
Lors de son dernier contrôle qui avait donné lieu à une insertion au rapport public annuel de février 20062, la Cour avait souligné que des difficultés majeures caractérisaient l’avenir de la société à court et moyen termes. La Cour soulignait que les gains de productivité importants attendus de la numérisation ne pouvaient pas être atteints sans mutations internes. Elle estimait possible que la refonte du logiciel de gestion, largement engagée, permette à l’entreprise d’améliorer le contrôle de ses coûts. S’agissant du chantier de réhabilitation de la Maison de la Radio, la Cour constatait que la solution retenue, une réhabilitation en site occupé, était la plus coûteuse et la plus difficile à mettre en œuvre des différentes options envisageables. Dans sa réponse annexée à cette insertion, le ministre de la culture et de la communication, M. Donnedieu de Vabres, répondait que les arguments en faveur du maintien sur place l’emportaient et que, « compte tenu de l’attachement des personnels à ce lieu historique, des procès en démantèlement du service public de la radio n’auraient pas manqué d’être alimentés par la perspective d’un déménagement ». 

2 Cour des comptes, Rapport public annuel 2006. Situation et perspectives de Radio France, p. 623-650. La Documentation française, février 2007, 766 p., disponible sur www.ccomptes.fr 

Le présent rapport est organisé en cinq chapitres : 

Le chapitre I rappelle comment, malgré une dotation en augmentation constante, l’entreprise connaît en 2014 une crise financière. 

Le chapitre II expose comment, dans ce contexte, Radio France apparaît comme la réunion d’entités (antennes, formations musicales), dont les coûts ont augmenté significativement au cours des dix dernières années, sans recherche de coordination des activités ni de mutualisation des moyens. Si Radio France est entrée dans l’ère numérique qui emporte un bouleversement de ses modes de production et de diffusion, les efforts engagés n’ont pas créé une dynamique d’ensemble et laissent pendants de nombreux problèmes structurels. 

Le chapitre III décrit la gestion de l’entreprise. La gouvernance de Radio France doit être réformée, en renforçant le rôle du conseil d’administration. La modernisation de la gestion est devenue impérative pour réaliser des économies structurelles. Un contrôle interne plus strict doit être mis en place pour assurer un usage efficient des ressources. Enfin, la remise en ordre des achats reste inachevée. 

Le chapitre IV décrit les caractéristiques du modèle social de l’entreprise. La gestion des ressources humaines doit être profondément modernisée, pour accompagner les mutations de l’entreprise. La négociation d’un nouvel accord collectif, qui a pris du retard, constitue une première étape de cette évolution. 

Le chantier de la Maison de la Radio est décrit au chapitre V. Cette opération de réhabilitation, mal maîtrisée, apparaît pour l’entreprise comme une occasion manquée de se réinventer. La programmation de cette opération n’a pas été à la mesure de son ampleur et ce défaut de conception initiale est la cause de retards et de surcoûts. 

En conséquence des éléments qui précèdent, le chapitre VI décrit certaines des réformes de structure à mener pour refonder un modèle désormais fragile. Cette refondation doit notamment concerner trois domaines : l’organisation « en silo », qui doit être abandonnée ; l’information, avec l’objectif de l’instauration d’une rédaction unique ; les métiers techniques, puisque la numérisation de la chaîne de production, achevée au milieu des années 2000, aurait dû permettre un redéploiement des emplois qui n’a pas été effectué par crainte de conflits sociaux. 

Ces constats conduisent la Cour à considérer que Radio France doit mettre en œuvre une stratégie globale de changement, afin de rénover en profondeur ses activités et son mode de gestion. Cela lui permettra de mieux répondre aux attentes du public et aux exigences d’un service public efficient.



Conclusion générale 

Radio France doit faire face à une situation financière désormais critique. 

Cette situation intervient à un moment où le contexte général des finances publiques ne permet plus d’envisager l’augmentation de la part de redevance mise à disposition de l’entreprise, qui constitue l’essentiel de ses ressources. 

Faute d’avoir mis en œuvre une politique de maîtrise de ses dépenses, Radio France s’est placée dans une zone de risque, sans marge de manœuvre financière. Elle doit en outre achever un chantier de réhabilitation conduit sans moderniser le fonctionnement de l’entreprise, tout en poursuivant ses investissements dans le numérique pour préparer l’avenir. 

Cette situation préoccupante résulte des pesanteurs de l’entreprise, dont les effets sont restés longtemps indolores dans un contexte de ressources publiques abondantes. Ses dirigeants successifs, comme l’État actionnaire et tutelle, n’ont pas suffisamment préparé Radio France aux changements profonds qu’appelle la mutation du numérique, pas plus qu’ils ne l’ont pressée de se conformer, sur le plan de sa gestion interne, aux normes de performance qui doivent régir le fonctionnement de toutes les entreprises publiques. 

Radio France n’a plus de temps à perdre pour aborder cette mutation et engager une réforme structurelle, trop longtemps différée. 

Ce choix de la réforme doit s’incarner dans un projet pour l’entreprise. Celui-ci passe par la mise en place d’un nouveau modèle social, par l’intégration du numérique et de modes de gestion rénovés, afin de permettre à Radio France de diminuer ses coûts et de mieux relever les défis qui se présentent à elle. 

Les insuffisances de la gouvernance, le principe affiché de stabilité des emplois, la crainte des conflits sociaux et l’absence de fixation par l’État d’objectifs clairs en matière de modernisation n’ont pas permis jusque-là une prise de conscience partagée des enjeux stratégiques auxquels l’entreprise est confrontée. Les changements en cours dans les radios publiques étrangères les plus emblématiques, de même que les transformations affectant les modes de production dans les radios privées en France, n’ont guère eu d’effet sur la culture interne de l’entreprise. Ces enjeux doivent donc faire l’objet d’un important effort de pédagogie en direction des personnels de Radio France. 

Dans un modèle de gouvernance d’entreprise publique, il appartient aux dirigeants de l’entreprise de conduire ces changements internes, en respectant des objectifs fixés à l’avance avec l’État. Car c’est bien à l’État qu’il incombe de déterminer précisément les missions relevant du service public de la radio, le champ d’activités que celui-ci doit couvrir et les conditions globales de sa mise en œuvre, en tenant compte du contexte général des finances publiques. La tutelle doit donc veiller plus fortement à la modernisation de l’entreprise. 

Par ailleurs, la définition du projet stratégique à dix ans, qui doit sous-tendre le devenir de Radio France, n’est pas dissociable d’une analyse des enjeux auxquels sont confrontées les entreprises de l’audiovisuel public sous l’effet de la « convergence des médias ». Comme en attestent maints exemples étrangers, le modèle de producteur unique de contenus ou d’informations à destination de plusieurs supports (télévision, radio, internet) constitue une évolution tendant à se généraliser et qui justifierait que l’État engage une réflexion de nature stratégique sur les enjeux et l’organisation de l’audiovisuel public. 

En tout état de cause et sans méconnaître une telle perspective, la situation actuelle de Radio France requiert une rénovation profonde de l’entreprise qu’il convient d’engager rapidement. C’est pour aider à la conduite de ce qui constitue le chantier prioritaire du service public de la radio dans les années à venir que la Cour a identifié les recommandations récapitulées ci-après. 

Récapitulatif des recommandations
  1. établir le contrat d’objectifs et de moyens sur le fondement d’un projet d’entreprise (Radio France, ministère chargé de la culture, ministère chargé du budget) ; 

  2. statuer sur l’avenir du Mouv’ avant la signature du COM 2015- 2019 (Radio France) ; 

  3. définir pour France Bleu un schéma cible d’implantation, permettant une couverture renforcée du territoire à moyens constants (Radio France, ministère chargé de la culture) ; 

  4. engager une réflexion sur les conséquences de la convergence des médias pour les entreprises du secteur public audiovisuel (ministère chargé de la culture) ; 

  5. concentrer la direction des nouveaux médias (DNM) sur l’expertise numérique, la veille technologique et éditoriale (Radio France) ; 

  6. fusionner les deux orchestres symphoniques de Radio France, établir une direction commune à France Musique et à la direction de la musique (Radio France)

  7. prendre les dispositions nécessaires au renforcement du rôle du conseil d’administration dans la gouvernance de Radio France (ministère chargé de la culture, ministère chargé de l’économie, Radio France) ; 

  8. mettre en place un système de comptabilité analytique plus fin pour en faire un outil d’aide à la décision (Radio France) ; 

  9. en matière d’achats, poursuivre la remise en concurrence des contrats existants (Radio France) ; 

  10. dans le COM, mettre en place des indicateurs « cibles », donc contraignants, pour la masse salariale et le recours aux cachetiers et pigistes et fixer une cible en baisse pour la part des charges salariales dans le total des charges d’exploitation (ministère chargé de la culture, ministère chargé du budget) ; 

  11. prendre en compte, dans les accords d’entreprise et dans la grille des emplois, une définition des métiers qui comporte les nouvelles compétences et qualifications liées à l’évolution des technologies numériques (Radio France) ; 

    12. cesser le recours systématique aux ordres de service pour la gestion du chantier et respecter rigoureusement les règles relatives aux marchés et à leurs avenants pour la signature des marchés du chantier (Radio France) ; 

    13. avant la signature du COM 2015-2019, étudier toutes les options possibles pour la fin du chantier et leur impact financier : poursuite du chantier, phase 4 puis phase 3, ou arrêt du chantier à la fin de la phase 4, ou encore conduite conjointe des phases 4 et 3 (Radio France) ; 

    14. clarifier et formaliser les lignes éditoriales de chaque antenne (Radio France) ; 

    15. fusionner les rédactions de France Inter, France Info et France Culture (Radio France et tutelles) ; 

    16. rattacher les chargés de réalisation de la direction des personnels de production (DPP) à France Culture et France Musique (Radio France); affecter les techniciens d’antenne à chaque antenne (Radio France) ; 

    17. faire évoluer la fonction technique et faire évoluer l’organisation de la DGATTN en distinguant trois fonctions : la production et la diffusion des émissions sur tous les supports ; l’acquisition, la gestion et la maintenance des matériels techniques et informatiques ; la responsabilité des systèmes d’information (Radio France) ; 

    18. réviser le cahier des missions et des charges afin de mieux définir la mission de service public de la radio et de l’adapter à l’environnement actuel de la radio (ministère chargé de la culture).




Vacances abondantes, primes en tous genres, avantages en nature, placards inutiles... A en croire la Cour des comptes, les conditions de travail sont "très favorables" dans les radios publiques.
 

Par Jamal Henni

La semaine dernière, la Cour des comptes a publié un rapport au vitriol sur Radio France, amenant de l'eau au moulin du PDG Mathieu Gallet. Ce rapport dénonce effectivement, avec moult exemples accablants à la clé, les conditions de travail "très favorables" au sein des radios publiques. Revue de détail.

1- le volume de travail

Tout d'abord, les salariés ont droit à de généreuses vacances: jusqu'à 56,5 jours par an (RTT inclus) pour les personnels techniques et administratifs; et surtout jusqu'à 68 jours pour les journalistes. Mieux: ces congés ne sont apparemment pas déclarés correctement par les salariés. Selon un rapport d'audit, "rien ne permet d’affirmer que les congés sont saisis dans leur exhaustivité"... 

Mais ce n'est pas tout. Une partie des journalistes (8% du total, mais 24% à France Info, ou 15% à France Inter) travaillent avec des rythmes atypiques, par exemple 4 jours de travail suivis de 3 jours de congés. "Cela aboutit à pourvoir un poste par au moins deux, voire trois personnes", pointe le rapport. 

Les musiciens ne semblent pas non plus débordés: ils travaillent en moyenne un peu plus de 700 heures par an, loin des 1.100 heures prévues par la convention collective. "Ce sous-emploi chronique n’empêche pas le recours à des remplacements externes (1,4 million d'euros en 2013) et le paiement d’heures supplémentaires", déplore la Cour.

2- les compléments de rémunération

Au salaire de base s'ajoutent de multiples à-côtés. D'abord, des primes ou indemnités de fonction, par exemple pour le travail de nuit, pour la matinale, pour la promotion à un poste de cadre... Mieux, les journalistes, après avoir cessé de travailler la nuit ou d'encadrer des troupes, continuent à toucher "tout ou partie" de la prime octroyée au titre de leur fonction précédente.   

Quant aux heures supplémentaires, un tiers des salariés en bénéficient. "Cela constitue même un élément permanent de rémunération pour certaines catégories: 71% des techniciens du son en ont perçu en 2013". En outre, certains cadres bénéficient d'heures supplémentaires, alors qu'ils "devraient théoriquement en être exclus". 

Mais ce n'est pas tout: 131 salariés (hors musiciens) en CDI perçoivent, en plus de leur salaire, des cachets d'intermittents du spectacle -"en réalité des compléments de rémunération". Une pratique "d’autant plus condamnable qu’elle ne donne lieu à aucun contrôle", déplore le rapport. 

3- les avantages en nature

Comme si cela ne suffisait pas, les salariés bénéficient aussi de moult avantages annexes. Par exemple, les limiers de la rue Cambon ont relevé de "nombreux exemples" où Radio France a remboursé les amendes de ses salariés, alors que c'est pourtant "interdit par les textes". 

Concernant les frais de mission, les voyages doivent se faire en classe économique, mais "des incertitudes subsistent sur les dérogations à cette règle." 

Les téléphones mobiles? "Il a fallu un contrôle de l’Urssaf pour que l’usage des portables à titre privé soit encadré", pointe le rapport. 

Enfin, les journalistes ont le droit d'effectuer des "ménages", c'est-à-dire des prestations rémunérées pour d'autres employeurs, mais après autorisation de la direction. Toutefois, "la Cour n’a pas trouvé trace de ces autorisations"... 

4- des services sur-staffés

Quatre services sont pointés du doigt pour leurs sureffectifs. 

D'abord, la communication, avec plus d'une centaine de personnes au total. 

Ensuite, les trois antennes de FIP en province (17 personnes et un coût d'un million d'euros par an), dont l’utilité "se justifie difficilement" au vu des audiences "modestes" des décrochages locaux de FIP. 

Mais aussi trois bureaux régionaux d’information (9 équivalents temps plein), dont la "productivité est difficile à établir", selon un rapport interne. 

Et surtout, les techniciens du son (582 personnes), auxquels s'ajoutent 150 chargés de réalisation. Selon la Cour, "Radio France a divergé des autres radios, qui ont supprimé les postes de techniciens et de réalisateurs", rendus inutiles par le passage au numérique de la production. 

Mais rien de tel dans les radios publiques, notamment à France Inter: "les effectifs de techniciens affectés à France Inter (41,6 équivalents temps plein, soit 3 millions d'euros de masse salariale) sont d’un niveau inexpliqué, lorsqu’on les compare à ceux de France Info (19), France Culture (14) ou France Musique (11)". En effet, "France Inter a conservé le recours au binôme de techniciens en toutes circonstances -pratique datant de l’époque où il fallait résoudre rapidement un problème de bande magnétique". Le rapport avance cette explication crue: "cette situation tient à la capacité de cette équipe de techniciens à paralyser l'antenne, comme la grève de janvier 2013 l’a montré". Cette grève de 5 jours avait été déclenchée par le projet de supprimer 4 postes de techniciens, projet finalement retiré pour mettre fin à la grève...

Enfin, et non des moindres, le rapport souligne que tous ces avantages sont réservés aux salariés en CDI, et pas aux nombreux précaires (CDD, pigistes, intermittents du spectacle...)  employés par Radio France. Au final, le volume de travail d'un salarié en CDI est "environ un tiers inférieur à celui d’un CDD", estime l'ex-PDG Jean-Paul Cluzel dans sa réponse au rapport.




C)  Le PDG de Radio France fait refaire son bureau pour 100.000 euros

Notre époque à ceci de bien particulier que de tendre le micro et de donner la parole à ceux qui n’ont rien à dire sauf à parler d’eux même et de leur propre insuffisance.

Sur les plateaux de télé la semaine dernière, un homme n’a pas failli à cette règle devenue intangible dans nos chers médias de crier très fort, trop fort mais c’est toujours le cas quand on a rien à dire.

Cet homme promut ministre de la culture dans un gouvernement, dit de droite, sous le seul prétexte qu’il portait le même nom qu’un ancien président de la république s’appelle, vous l’avez reconnu, Frédéric Mittérand. Déjà le voir prétendre au titre de ministre pouvait constituer un malaise mais de plus à le voir devenir celui de la culture pouvait faire craindre le pire. Sous le prétexte qu’il fut directeur de salle de cinémas ou de modeste écrivaillon juste préoccuper de faire fructifier son nom, un président qui voulait faire plaisir déjà à l’opinion des médias lui permit tous les honneurs et les ors de la république.

Certainement porteur des fameuses valeurs républicaines dont on parle beaucoup et que l’on ne cite jamais, cet homme avait la promotion de la pédophilie, l’abjection faite humaine, dans des paradis exotiques, où des hommes sans scrupules et friqués vont débusquer la misère pour en faire le jouet de leurs vices et perversions. Débusqué, le pauvre romancier ne parvint rien d’autres à dire, faute d’imagination, qu’on l’avait mal compris et qu’il allait dans ces pays pour trouver de quoi satisfaire son homosexualité mais avec des hommes murs et adultes. En quelque sorte, il allait en Thaïlande pour satisfaire des besoins qu’il aurait pu assouvir dans n’importe quel bar du Marais parisien ou auprès de n’importe quel lieu de rencontres avec des gays virils robustes sur les bords du périf parisien.

Il avait dit le contraire dans son livre mais il savait que les médias du système allait abonder dans son sens et retourner la version accusatoire envers Marine Le Pen qui avait levé le lièvre. Ainsi vit la France qui voit le vice porté au nu du moment qu’elle compatit aux désirs et volontés du système en place.

Le président aurait pu alors lui demander de présenter sa démission. Il en aurait ainsi dans beaucoup de pays que nous moquons, pas par pudibonderie excessive mais tout simplement parce que tout homme public doit donner l’exemple et dans ce cas l’exemple donné était surtout celui à ne pas suivre.

Mais le président étant dans la même démarche bling-bling et matuvu de son ministre ne pouvait quelque part qu’être satisfait de lui et il lui réitéra plusieurs fois sa confiance en condamnant vivement les contradicteurs de son ministre.

Ce même président totalement à rebrousse-poils de l’opinion publique encore une fois qui s’étonna ensuite de la désaffection de l’électorat envers lui. Et qui encore une fois, selon l’inversion accusatoire en règle, se mit à accuser ceux-ci de la défaite qui suivit.

La droite, enfin ce qui en tient de représentant officiel, avait abandonné la culture à la gauche aux lendemains de 68, par paresse en imaginant que c’était seulement un jeu d’intellectuels oisifs se rendait compte qu’elle était encore une fois le dindon de la farce.

Ce ministre qui ne représentait que lui-même sut s’entourer d’éphèbes soumis, respectueux avec des dents rayant le plancher pour presque en faire un état dans l’état. Au gré de ses amours ou de ses emmerdes, il nommait celui-ci, promouvait celui-là par exemple directeur de l’Institut Nationale de l’audiovisuel, sans justification de réelle compétence, sinon une ambition démesurée à la hauteur du personnage qu’il nommait, en l’occurence plus jeune président, à 33 ans, à la tête de l’institut.

Dans ses mémoires (la récréation), Frédéric Mitterrand, qui l’avait surnommé Tancrède, écrit :  

« Tancrède séduit tout le monde et je n’échappe pas à la règle. On s’épuiserait à dresser la liste des raisons qui expliquent ce succès. Mettons que ses qualités intellectuelles sont à la mesure de l’attirance qu’exerce son physique. » S’il s’était agi d’une femme, on aurait assurément parlé de « promotion canapé »

Voici assurément la reconnaissance d’un travail, d’une mission, d’une activité liée à la chose publique qui laisse rêveur. Cela laisse aussi supposer des relations hors du commun entre des individus que l’amour des autres ne laisse pas indifférents.

Voici cet homme promu depuis PDG de Radio-France, vous savez le groupe radio français chargé par le système de nous inculquer le « bien-penser ». 

Voici cet homme, qui lui aussi ne représente rien, dans un bureau quelconque comme un vulgaire haut fonctionnaire de l’état. Cela devenait vite inconcevable. On entreprit très rapidement certainement aussi sur ses conseils éclairés des travaux de rénovation. Et pas seulement quelques travaux de rafraîchissement. 

L’essentiel de la facture provient cependant de travaux tout à fait particuliers. Une partie des murs du fameux bureau est ornée «de boiseries précieuses en palissandre», détaille le journal satirique, qui s’est procuré des documents attestant du coût des travaux. Ces travaux supplémentaires, payés un peu plus de 72.000 euros, ont fait grimper l’addition à quelque 105.000 euros. Une dépense d’autant moins compréhensible que ledit bureau avait été refait… en novembre 2013, soit à peine un an auparavant, disent certains journaux pour tenter d’éteindre l’incendie.

Tout cela bien entendu dans le cadre d’un solide plan de redressement des finances de l’institution publique que cet homme est chargé de mettre en place et de faire appliquer.
Bien entendu pour les autres. Lui ne se sent nullement concerné par ce plan de mesure économique.

Nous voilà revenu aux temps béni de Jack Lang quand Néron et Caligula était ressuscité en un seul homme et régnait sans partage sur la culture française pour le plus grand malheur de la France.

Par Louis Placide.

D) Radio France, la France miniature ? 

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