mai 27, 2015

Alain Madelin, ses visions pour aider les entreprises !

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.



Sommaire:

A) Alain Madelin : "ce que je ferai pour aider les entreprises" - par Isabelle Jouanneau - Entreprendre

B) Différents liens sur des posts de l'UL qui concerne Alain Madelin


C) Différents liens sur des posts de l'UL qui concerne l'Entreprise


 

 A) Alain Madelin : "ce que je ferai pour aider les entreprises"

Devant l’urgence économique et sociale, l’ex-héraut du libéralisme propose aux hommes politiques «Unir pour agir », un programme d’action choc pour 2017… ou avant, qu’il a pris soin d’envoyer aussi bien à gauche qu’à droite. Interview.

Entreprendre - Sommes-nous prêts pour les réformes ?

Alain Madelin : On peut imaginer nombre de réformes qui seraient certes formidables mais qui diviseraient tant, qu'elles n’ont aucune chance de voir le jour dans un proche avenir. C’est pourquoi, je me suis concentré sur le possible, le plus grand dénominateur utile possible. Mais je me suis surpris moi-même en rédigeant ce texte. Même avec cette attitude prudente, la plage du réalisme est beaucoup plus grande que je ne le l'imaginais et le spectre des réformes possibles est beaucoup plus large que ce que je ne le croyais.

J'ai d’ailleurs été frappé, en échangeant sur ces propositions avec des personnes de tous bords, de constater un large accord sur ce possible. Il n'est pas interdit d'être habile et au moment où beaucoup de socialistes se cherchent, tournent autour d'un socialisme libéral dont ils n’osent pas même prononcer le nom qui n'est pas dans les gènes de beaucoup, d'essayer de montrer comment, même à travers un prisme socialiste ou de gauche, on peut trouver du grain à moudre dans mes propositions.

Aujourd'hui, le socialisme n'est pas social, c'est ce qui me frappe le plus et je me sens beaucoup plus social que les socialistes. L'expression des « sans dents », qu'elle soit vraie ou fausse, a été ressentie très durement par beaucoup car elle semble, hélas, vraisemblable. Pour prouver qu’ils sont bien de gauche, les socialistes préfèrent montrer qu’ils combattent les riches plutôt qu’agir vrai-ment pour combattre la pauvreté. Pas étonnant de voir un électorat très populaire se tourner vers un Front National qui leur parait bien plus empathique.
Face à une France qui s’appauvrit, comment recréer de prospérité ?

Alain Madelin : Nous observons autour de nous une véritable misère sociale : le chômage, la précarité, les travailleurs pauvres dormant dans leurs véhicules, les femmes seules avec leurs enfants confrontés à des fins de mois de plus en plus difficiles. Ce triste constat me renforce dans la volonté de voir entreprendre les réformes fortes, permettant de doper la croissance te l’emploi et aussi de promouvoir un état social efficace avec notamment la proposition d’un revenu familial garanti – sorte d’impôt négatif à la française – qui constitue un vrai soutien aux travailleurs les plus pauvres.

Nous devons engager un certain nombre de mesures d'urgence, fussent-elles non conventionnelles, capables de porter secours à cette France qui souffre le plus, comme par exemple une mobilisation générale en faveur de la formation professionnelle. La justice sociale aujourd’hui, c’est l’ouverture de nouvelles chances aux plus défavorisés. Je fais aussi de nombreuses suggestions sur la libération de l’innovation sociale, pour mettre les entreprises et les associations au service du social. Nous devons libérer la créativité. La gauche qui a des traditions émancipatrices peut très bien se retrouver dans un discours émancipateur de créativité. Les fonctionnaires peuvent être des créateurs innovants.

On peut même aussi demander à des fonctionnaires d'autonomiser un service de l'État afin de rendre un meilleur service, dans de meilleures conditions. Il existe des ressorts de créativité dans tous les milieux. C’est particulièrement vrai chez les enseignants. Libérer la créativité des enseignants, offrez leur les outils du numérique éducatif, donnez une large autonomie pédagogique et vous verrez depuis la base les enseignants les plus motivés faire bouger l’école. L’expérience prouve que des Uber fussent-ils des Uber éducatifs, peuvent faire bouger des mastodontes.

Vous insistez sur la nécessité de stopper la dérive de la dette, de maîtriser les dépenses publiques et de revenir à l’équilibre budgétaire. En quoi la croissance est-elle la solution à ces problèmes?  

Alain Madelin : On se focalise sur la réduction de la dette et des dépenses publiques. D'une certaine façon, cette préoccupation est juste puisqu’elle s’impose si l'on souhaite retrouver un potentiel de croissance fort. Mais ce qui compte, c’est la dette publique ou la dépense publique par rapport au PIB. Deux solutions se présentent : soit garder un PIB constant et diminuer drastiquement la dépense publique, soit augmenter le PIB par la croissance.

Quant à la compétitivité de l’économie, je pense que la droite, la gauche et le patronat font largement fausse route depuis quelques années. Le patronat a poussé l'idée selon laquelle le coût du travail était le problème clé de l’économie. Ce n'est pas totalement faux puisqu'il est vrai que depuis le début du siècle, les patrons ont distribué plus de salaires qu'il n'y avait de gains de productivité. Personne ne les a d’ailleurs forcés à le faire! Il faudrait donc aujourd’hui diminuer le coût du travail en faisant payer par les salariés en tant que  contribuable ou de consommateur une part du coût de leur travail que ce soit avec l’actuel CICE ou la TVA sociale de l’ancien quinquennat…
Comment favoriser efficacement la croissance? Quelles sont les mesures prioritaires à prendre afin de se placer dans une dynamique de croissance?

Alain Madelin : L’ancienne majorité a laissé cette idée folle selon laquelle il fallait taxer le capital comme le travail, comme si le capital n'était pas déjà très largement plus taxé que le travail, comme s’il était pertinent d’opposer capital et travail. C'est le capital d'une entreprise qui permet les bons salaires et c'est le capital global d'une nation qui détermine fondamentalement le niveau du revenu de ses habitants.

Quant à notre fiscalité des talents, certes le taux moyen est important mais pour la croissance, ce qui compte, c’est le taux marginal. Sur 10000€ de création de richesse, combien me reste-t-il net d’impôt et de charges? Or, compte tenu de la CSG, de la CRDS et des cotisations sociales qui sont largement déplafonnées en France, nous avons sûrement le record du monde de la fiscalité des fabricants de croissance. Les marges de manoeuvre existent pour baisser les impôts. Si l’on supprimait l’ensemble des subventions aux entreprises et à l’économie, soit 150 milliards, je pourrais supprimer à la fois l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et les charges sociales patronales.

Il y a la place pour un deal donnant donnant. Il existe une marge de manoeuvre pour la baisse des impôts, J’échangerais de la liberté et de la baisse d’impôts contre la réduction des subventions aux entreprises. A côté de la fiscalité, de vraies règles de concurrence et un bon fonctionnement des marchés, le marché du travail et de la formation sont essentiels à la croissance. Certes, notre croissance va significativement s’améliorer cette année, mais ce sera essentiellement grâce à la baisse du prix du pétrole, à un euro faible et l’amélioration de la situation internationale. Notre croissance potentielle, faute de réformes décisives, reste trop faible.

Sur le fond, je reste cependant très optimiste car je fais partie de ceux qui pensent que la civilisation de la connaissance qui vient est une civilisation de l’hyper création de richesses. Le potentiel des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives) est inimaginable…
Vous parlez d’une nouvelle offre politique à construire comment penser et édifier cette nouvelle offre?

Alain Madelin : Cela dépend, bien sûr, du jeu politique. Si je ne pense pas que des coalitions politiques nouvelles soient possibles – il faudrait pour cela changer le mode de scrutin -, je pense que des majorités d’idées sont possibles. A l’instar de ce que le gouvernement a initié sur la sécurité et l’intégration dans les cités, qui sont des sujets d’enjeu national. Nous savons que ce sont là des politiques longues et qu’il n’existe pas une potion magique de gauche ou de droite. Le bon sens implique que l’on regarde calmement les choses ensemble, que l’on aborde les sujets dans un esprit d’ouverture en respectant l’autre et en essayant d’intégrer ses observations.
On semble aujourd’hui faire de la communication politique plus que de la politique, comment analysez-vous ce décalage?

Alain Madelin : Il existe un grand décalage entre une verbalisation excessive de la vie politique et médiatique et d’impuissance publique dans l’action concrète. Les slogans et les tweets remplacent la réflexion. Des expressions aussi courtes que creuses martèlent en continu le débat public : « guerre de civilisation », « intégrer et pas assimiler », « la dérive communautariste », « le cancer de l’assistanat ».
On forge des mots provocateurs qui vont créer des adhésions et des répulsions. Ainsi va la politique, de slogans en slogans en flirtant avec les sophismes. Ceci nourrit une démagogie ambiante, consciente ou inconsciente. Autrefois, les hommes politiques lisaient et écrivaient ; aujourd’hui, ils lisent à la dernière minute les discours écrits pour eux p ar les communicants!


Quels sont les réactions des hommes politiques de premier plan à la lecture de votre rapport?
Alain Madelin : J’enregistre des réactions sympathiques de tous bords mais laissez- moi terminer mon pèlerinage.


Quelle réaction souhaitez-vous susciter à travers ce rapport?

Alain Madelin : J’aimerais avoir une influence. Mais je sais la difficulté de l’exercice. Je connais un peu tout le monde dans la vie politique et l’on me prête, je crois, une certaine sagesse, de l’expérience et quelques compétences. Ce qui me permet de rencontrer les uns et les autres pour – au fil des discussions – faire valoir mon approche et mes propositions.

Quel modèle politique vous inspire en dehors de nos frontières?

Alain Madelin : Je suis plus inspiré par le respect d’un certain nombre de lois économiques que par tel ou tel modèle extérieur. Un exemple, si je veux transformer notre système d’assurance maladie, je ne vais pas plagier le système britannique ou américain. En revanche, je connais les lois économiques que chaque pays en fonction de son héritage social se doit de respecter pour être efficace. Chaque année, on fait certes des économies sur la santé des Français mais nous n’avons pas une économie de la santé car il n’existe pas de vrai système de prix.

Tous les chiffres dont nous disposons dans le domaine de la santé ne sont que des tarifs. Pour sortir de cette économie administrée, il faut permettre aux assureurs de passer du statut de « payeur aveugle » à la catégorie «d’acheteur avisé ». Il faut aussi mettre les caisses d’assurance maladie en concurrence entre elles et leur permettre d’être assureurs complet au premier euro afin de réunir – à l’instar de la Caisse d’Alsace-Moselle – l’assurance principale et l’assurance complémentaire dont la division engendre plein d’effets pervers.

L’objectif est d’avoir un assureur complet, responsable qui a intérêt à ce que vous soyez en bonne santé. C’est ce que l’on appelle un alignement des intérêts. Bien entendu, ces mutuelles et les assureurs complémentaires doivent pouvoir aussi être assureurs complet au premier euro. Plus qu’un modèle, ce sont là des principes à mettre en oeuvre. Aujourd’hui, dans tous les domaines, nous devrions nous donner comme premier objectif d’être normaux (sic) en Europe.

Je prends notre «Président normal » au mot et lui demande donc une fiscalité européenne normale, pas celle du moins-disant fiscal européen, même pas une fiscalité moyenne, disons pour le moins, la fiscalité des sociales- démocraties nordiques réformées par des politiques libérales qui savent conjuguer un relativement haut niveau de dépenses publiques avec l’efficacité de l’action et la croissance économique.

La société française est-elle prête à s’engager dans cette mutation profonde?
Alain Madelin : La vraie revendication latente, profonde, telle que je la ressens aujourd’hui chez les Français se résume dans un cinglant « laissez- nous faire ». Ils ne font que reprendre cette réponse lancée par un marchand breton à Colbert qui – peu après la révolte des Bonnets Rouges, lui demandait : « Que peut-on faire pour vous? ». « Laissez- nous faire ».

C’est une revendication de liberté et de responsabilité ». Beaucoup de réformes que je propose sont en fait des réformes qui permettent de faire, qui ouvrent des espaces de liberté d’agir et de choisir. Je peux vous donner d’avance le résultat de tous les sondages que l’on pourrait faire sur ces réformes. Chaque fois que l’on propose des libertés d’agir et de choisir, entre les 2/3 et les ¾ des français – et souvent plus – y sont favorables. Faute de pouvoir et de savoir régler les problèmes autoritairement depuis le haut, faisons confiance aux français.

Quelques exemples : L’âge de la retraite d’abord. Au fil des ans, on a distribué des faux droits, et aujourd’hui, il y a plus de faux droits accumulés que d’argent dans les caisses. On procède de rendez-vous politique en rendez- vous politique pour faire l’ajustement dans des psychodrames nationaux. On procède à ce que l’on appelle des réformes «paramétriques », c’est-à-dire que l’on augmente l’âge légal du départ en retraite, on augmente le montant ou la durée des cotisations.

Pourquoi ne pas procéder comme dans la sociale démocratie nordique? une autre approche est possible, celle d’une réforme dite « systémique », c’est la retraite à points, à l’exemple de la Suède, qui permet à chacun de choisir librement l’âge de sa retraite dans un cadre ou :  

1) On ne distribue pas plus d’argent qu’il n’y a dans les caisses ;
2) On applique le principe « à cotisation égale, retraite égale » Vous avez donc un système qui auto-régule le niveau des pensions avec l’âge de la retraite choisi librement par chaque français.

Autre exemple, la durée du travail. Aujourd’hui, la totalité des dirigeants de droite et des dirigeants patronaux ainsi que parfois des hommes de gauche, déclarent qu’il faut sortir des 35 heures et qu’il faut permettre pour cela que la durée du travail soit fixée librement dans l’entreprise et que l’accord d’entreprise prime sur la loi. La proposition est pleine de bon sens. Tous cependant ne font que proposer ce qui existe déjà avec la loi du 25 août 2008 qui fait qu’en matière de durée du travail l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche qui prime sur la loi.

Certes, vous devez payer les heures au-delà de 35h en heures supplémentaires mais vous avez la possibilité de limiter les heures supplémentaires à 10%. Seul Macron pense qu’il faut payer les 39h, 35h (sic). Faire confiance aux français pour faire bouger notre société, favoriser sa mutation, engager les transformations « par le bas » grâce à leur initiative et leur créativité, voilà un nouvelle approche politique. Pour unir afin d’agir.

par Isabelle Jouanneau
 



en voici le programme :

Alain Madelin son programme entier pour 2017, s'il se présentait ! + réponses diverses de mars






B) Différents liens sur des posts de l'UL qui concerne Alain Madelin

Alain Madelin news et archives

Le terme "libéral" banni - LA FAILLITE DU CRYPTO-LIBÉRALISME par Faré !

"La vraie facture de l’assistanat c'est celle des entreprises (150 milliards de subventions)" A Madelin

Alain MADELIN et le "Libéralisme" en 2014/15 - Un "Libéral complet" !!

L’antilibéralisme France ?

La "Macronomie" version J-Y.Naudet - A. Madelin - Jyrki Katainen ( sommaire) + infos sur Macron.

 

 

C) Différents liens sur des posts de l'UL qui concerne l'Entreprise

La concentration dans une économie de marché par Jacques Garello

Ludwig Von Mises (3/5), Le Libéralisme : Le caractère irréalisable du socialisme 

Libéralisme contre capitalisme ?

Le syndicalisme version "Perruchot" : le rapport que toute la classe politique veut enterrer !!

Des économistes keynésiens, Bercy et l'égalitarisme...et la France qui plonge !! Débat avec Bernard Zimmern.

Les projections économiques et sociales de MM. Gattaz, Mitterrand, Hollande, Dembik..

Rapport qui concerne le compte personnel de prévention de la "pénibilité" - Dossier complet (en cours)

Libéralisme (gauche/droite; social) qu'en est-il exactement ? avec François-René Rideau et Jacques de Guenin

La libre entreprise et le libre échange responsable du chomâge ?

Visions pour une société de la connaissance de la confiance d'une néo-économie de l'entreprise

Les atouts des entreprises françaises par François Fillon - Présidentielles 2017

 

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