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octobre 09, 2025

Accord trouvé entre Israël et le Hamas - Macron isolé une fois de plus !!

Accord trouvé entre Israël et le Hamas

Après deux ans de guerre, Israël et le Hamas ont approuvé la première phase du plan de Donald Trump. Et c’est Trump lui-même qui en a fait l’annonce, comme le rapporte Antoine Heulard depuis Washington. https://x.com/bfmbusiness/status/1976161807069770082
 
 
 
 
Des Gazaouis célèbrent devant l'hôpital Nasser à Khan Younès après l'accord de cessez-le-feu annoncé par Israël et le Hamas
 
Combien d'otages à Gaza ?
 
Acceptée par le Hamas et Israël, la première phase de l'accord en vue de la fin de la guerre à Gaza prévoit la libération par le groupe terroriste de 20 otages vivants en une seule fois en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens. 48 otages israéliens sont toujours détenus.
 
Un espoir qui renaît. Alors que la première phase de l'accord entre Israël et le Hamas (qui inclut la libération de tous les otages) a été acceptée, 48 Israéliens sont à ce jour détenus dans la bande de Gaza, dont 20 seraient présumés vivants, deux ans après les terribles attentats qui ont frappé le pays. L’un des otages avait pour sa part été enlevé avant le 7-Octobre 2023.
 
 
 
La première phase de l'accord en vue de la fin de la guerre à Gaza prévoit la libération par le Hamas des 20 otages vivants en une seule fois en échange de près de 2.000 prisonniers palestiniens. L'échange doit avoir lieu dans les 72 heures suivant le début de la mise en oeuvre de l'accord, dont la signature pourrait intervenir ce jeudi. Les otages doivent être relâchés en échange de le libération de 250 Palestiniens condamnés à des peines de prison à vie et de 1.700 autres personnes arrêtées par Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, a-t-on ajouté de même source.
 
Parmi les otages présumés vivants, figurent Alon Ohel, 24 ans, Guy Gilboa Dalal et Eviatar David, tous deux 24 ans, Rom Breslavsky, 21 ans, Yosef Chaim Ohana, 24 ans, Avinatan Or, 32 ans, Matan Tzangaukar, 25 ans, Matan Angrest, 22 ans, Nimrod Cohen, 21 ans, Gali et Ziv Berman, 27 ans, Maxim Herkin, 36 ans, Segev Kalfon, 27 ans, Eitan Mor, 25 ans, Bar Kuperstein, 23 ans, Eitan Horn, 38 ans, Omri Miran, 48 ans, David Kunio, 35 ans, Elkana Bohbot, 36 ans.
Enfin, Ariel Kunio, 28 ans, Tamir Nimrodi, 20 ans, et Bipin Joshi, 24 ans sont les seuls otages présumés vivants à n'avoir donné aucun signe de vie, selon les médias israéliens. Parmi les 48 otages encore à Gaza, 28 ne sont plus en vie. Certains ont été tués le 7-Octobre, d'autres l’ont été pendant leur captivité. Leurs corps restent retenus par le Hamas. Inbar Heyman est la seule femme parmi eux.
 
Selon une base de données établie par le journal israélien Haaretz, sur les 251 personnes enlevées lors des attaques terroristes menées par le Hamas dans le sud d'Israël, 27 étaient des soldats en service actif. La grande majorité des 224 personnes restantes étaient des civils. Il s'agissait de 124 hommes, 64 femmes et 36 enfants. Parmi eux, 16 étaient des enfants de moins de 10 ans et neuf étaient âgées de plus de 80 ans.
 
 
"Je suis reconnaissant envers Benjamin Netanyahu et le président Trump, mais avant tout, je tiens à remercier tous ceux qui protègent Israël, les courageux soldats de l'armée israélienne, qui ont combattu pendant deux ans contre les sous-humains les plus maléfiques de la planète, protégeant ainsi l'État d'Israël.
Les héros de notre époque." Vivid.
 
Grand succès diplomatique de D. Trump avec ce 1er accord préliminaire entre Israël et Hamas. Pas encore la paix mais un pas très important: https://www.wsj.com/.../trump-travel-middle-east-gaza...
Les États-Unis ont fourni à Israël une aide militaire de 21,7 milliards de dollars.
 
 
 
 
Au Moyen-Orient, Trump dispose de réels relais (Kushner) parmi les puissances du Golfe et de l'acquis de son grand (seul?) succès diplomatique de 1er mandat, les accords d'Abraham. De quoi dans ce cas précis pouvoir jouer une vraie médiation: 
 
 Les changements de stratégie de Trump mettent à portée de main un cessez-le-feu durable à Gaza
L'envoyé spécial Steve Witkoff et le gendre de Trump, Jared Kushner, se rendent en Égypte pour participer aux pourparlers de trêve mercredi.
 
Deux ans après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l'équipe du président Donald Trump adapte son approche du conflit, ce qui pourrait lui offrir la meilleure chance à ce jour d'obtenir un cessez-le-feu durable.
 
L'envoyé spécial Steve Witkoff et le gendre de Trump, Jared Kushner, se rendent en Égypte pour participer aux pourparlers de trêve mercredi, après avoir discuté de la stratégie avec Trump dans le Bureau ovale mardi, a déclaré un responsable de la Maison Blanche qui a souhaité rester anonyme pour évoquer la réunion.
 
Trump a préparé le terrain en faisant pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et en faisant preuve d'une nouvelle déférence envers les alliés arabes qui devraient persuader le Hamas de mettre fin aux combats.
Depuis le printemps, Trump a largement laissé Israël mener librement sa campagne contre le Hamas. Mais après que Israël a bombardé les dirigeants du Hamas au Qatar le mois dernier, Trump a changé de cap, sollicitant l'avis des États arabes et musulmans et poussant Netanyahu à mettre fin à la guerre.
« Nous sommes plus proches que jamais d'un accord, car le président Trump a décidé de ne laisser aucune marge de manœuvre à Netanyahu », a déclaré un conseiller israélien proche des négociations, qui a souhaité rester anonyme pour pouvoir discuter de la dynamique diplomatique. « Netanyahu n'a nulle part où aller et a besoin de lui tant sur la scène internationale que nationale pour avoir une chance, même minime, de survivre politiquement. »
 
Bon nombre des points d'achoppement pour le Hamas demeurent, tels que le lieu où les Forces de défense israéliennes se retireront à Gaza, la question de savoir si le Hamas peut libérer tous les otages restants, y compris ceux qui ne sont pas détenus par le groupe, la date à laquelle les prisonniers seront libérés par Israël et les canaux par lesquels l'aide humanitaire sera acheminée.
 
Le groupe reste toutefois optimiste, a déclaré Bishara Bahbah, un homme d'affaires palestino-américain qui a parfois servi de médiateur entre le Hamas et l'administration Trump.
« Du côté du Hamas, que j'ai rencontré samedi, l'optimisme régnait », a-t-il déclaré au réseau Axel Springer Global Reporters Network, dont fait partie POLITICO. « Ils étaient satisfaits de la réaction du président. »
 

 
La diplomatie de Trump à Gaza a évolué au-delà de l'unilatéralisme très médiatisé et spectaculaire de son premier mandat, marqué par un recours croissant à ses partenaires régionaux et une plus grande patience pour une diplomatie substantielle en coulisses. Il a également utilisé le calendrier politique israélien à son avantage. Netanyahu aura besoin du soutien de Trump dans une élection qui pourrait avoir lieu dès le mois de mars.
Tout en préservant le droit d'Israël à se défendre, Trump a renforcé ses liens avec ses partenaires arabes, les enrôlant pour aider à ramener le Hamas à la table des négociations et à intensifier la pression sur Netanyahu.
 
« D'un point de vue stratégique, Israël n'a jamais été en position de force. Il a anéanti le Hezbollah au Liban, écrasé le Hamas à Gaza et convaincu les États-Unis de frapper l'Iran. Mais sur le plan diplomatique, ils n'ont jamais été aussi isolés », a déclaré une personne impliquée dans la diplomatie qui a souhaité garder l'anonymat pour pouvoir s'exprimer librement. « Les dirigeants européens réclament la création d'un État palestinien. Les dirigeants arabes qui ont signé les accords d'Abraham affirment que [Netanyahu] est dérangé. Et Trump le force à présenter ses excuses aux Qataris dans son bureau. »
 
Trump n'a fait pression sur aucun pays arabe plus que sur le Qatar, l'un des trois États du Golfe qu'il a visités en mai, pour qu'il l'aide dans ses efforts visant à régler le conflit à Gaza. Après avoir critiqué les frappes israéliennes du mois dernier contre des responsables du Hamas qui se trouvaient à Doha pour des pourparlers de paix, Trump a demandé à Netanyahu d'appeler le Premier ministre du Qatar depuis le Bureau ovale lundi dernier pour lui lire des excuses rédigées par la Maison Blanche avec la contribution du Qatar, selon trois personnes proches de l'appel et ayant obtenu l'anonymat pour discuter de cette conversation sensible.
 
Un puissant interlocuteur qatari et proche allié du Premier ministre du pays était présent dans le Bureau ovale pendant l'appel afin de s'assurer que Netanyahu ne s'écarte pas publiquement de la version des événements élaborée par la Maison Blanche, ont déclaré ces personnes.
Peu de temps après, Trump a annoncé que Netanyahu avait accepté le plan de paix en 20 points visant à faciliter l'échange d'otages, la fin de la guerre et le transfert temporaire de Gaza du Hamas à une tutelle internationale.
Trump a fait pression sur le Qatar pour qu'il réunisse des responsables égyptiens et saoudiens, entre autres, afin de dialoguer avec le Hamas et d'exhorter l'organisation à accepter le plan de paix de la Maison Blanche.


Kevin O'Leary : la participation des États-Unis dans Intel est un « gaspillage de l'argent des contribuables »« La collaboration de Trump avec ses partenaires arabes, en particulier le Qatar, a contribué à en arriver là », a déclaré une personne impliquée dans la diplomatie. « Il a changé la dynamique de la diplomatie individuelle. »
 
Le Premier ministre qatari Mohammed Abdulrahman Al Thani se joindra aux négociations à Charm el-Cheikh mercredi « à un stade critique des pourparlers », a déclaré son porte-parole, Majed Al-Ansari.
Trump, qui a accepté plus tôt cette année le cadeau des Qataris, un jet 747 d'une valeur de 400 millions de dollars actuellement en cours de rénovation pour devenir l'Air Force One, a signé la semaine dernière, le jour même de la visite de Netanyahu, un décret visant à créer une garantie de sécurité similaire à celle de l'OTAN pour le Qatar, s'engageant à ce que les États-Unis aident à le défendre en cas d'attaque.
 
« L'une des plus grandes réalisations du président Trump est d'avoir impliqué le monde arabe dans le règlement de la question palestinienne », a déclaré le sénateur Lindsey Graham (R-S.C.). « Les peuples du Moyen-Orient réagissent à la force. Lorsqu'il s'est attaqué à l'Iran, il a gagné beaucoup de crédit dans le monde arabe. Israël estime qu'il est le meilleur président qu'ils aient eu depuis longtemps. C'est donc cette combinaison qui nous a menés là où nous en sommes aujourd'hui. »
 
Les alliés républicains au Capitole ont souligné le travail accompli par Trump au cours de son premier mandat dans le cadre des accords d'Abraham, en vertu desquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, pour affirmer que son multilatéralisme au Moyen-Orient n'est pas apparu du jour au lendemain. Mais ils ont reconnu que la priorité qu'il accorde à la région pourrait désormais porter ses fruits dans le cadre de son travail encore inachevé visant à résoudre la guerre à Gaza et les décennies de conflit entre Palestiniens et Israéliens.
 
« À quand remonte la dernière fois où nous avons eu un président qui a réellement poussé tous ces autres pays du Moyen-Orient à se tourner vers l'une de ces organisations terroristes comme le Hamas et à leur dire : « Vous devez accepter cet accord de paix. Vous devez cesser de tuer des gens » ? », a déclaré mardi le sénateur Mike Rounds (R-S.D.).
 
Joe Gould de POLITICO et Tim Rohn de WELT ont contribué à cet article. 
 
On attendra néanmoins le déroulement effectif de la première phase prévue par cet accord- c'est toujours la difficulté avec D. Trump qui, succès ou échec, noie de superlatifs vendeurs de promoteur tout ce qu'il fait- et surtout la suite beaucoup plus ardue à négocier.
 
Comme le rappelle The Economist ce matin, obtenir, comme prévu par la feuille de route de Trump, un gouvernement de Gaza sans un Hamas de surcroît désarmé semble très compliqué. L'accord de cette nuit est un bon début mais seulement un début à lire
 

Plan de paix pour Gaza : Tel-Aviv en fête après l’annonce de la libération des otages 

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc et des drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.

Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit.

L’accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Il n’y a pas de retransmission d’une éventuelle signature de l’accord prévue sur la place, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.

Le 7 octobre 2023, dans l’attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages et parmi eux au moins 25 sont mortes selon l’armée.

Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit «ils reviennent» avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.

«We love Trump»

«On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin», déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.

«C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre», ajoute-t-elle.

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l’occasion. Il est venu «enlacer les familles», dit-il à l’AFP.

«We love Trump» («Nous aimons Trump»), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas.

Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde.

A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.

Le Forum des familles d’otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.

«Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l’une des plus grandes manifestations de soutien de l’histoire d’Israël envers un ami et un allié», a écrit le Forum dans un communiqué.

Michael BLUM

© Agence France-Presse

 

 
 

février 13, 2015

Informations Marine et Aviation Janvier 2015 (Enfin le Rafale !)

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

 (© DASSAULT AVIATION)



Sommaire: 


A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée par DCNS Dassault Aviation

B) -  Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique - Mers australes





La FREMM Normandie © MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU


A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée

C’est un contrat aussi inattendu qu’important pour l’industrie française. Hier soir, François Hollande a confirmé la vente à l’Egypte d’une frégate multi-missions et d’avions de combat Rafale. Le président de la République a annoncé que le contrat serait signé lundi 16 février, au Caire, par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Estimé à 5.2 milliards d’euros, il a été négocié en quelques mois seulement, les premières discussions remontant à septembre dernier. Initialement, l’Egypte aurait souhaité une seconde FREMM et un lot plus important de missiles mais la facture, dépassant 7 milliards d’euros, était trop élevée.
 
Une commande de quatre à six corvettes déjà signée en 2014
D’autant que 2014 avait déjà été marquée par un important contrat entre les deux pays, la marine égyptienne passant commande à DCNS de quatre corvettes du type Gowind 2500 pour plus d’un milliard d’euros. La tête de série est livrable à l’été 2017 par le site DCNS de Lorient, les trois autres devant être réalisées en Egypte via un transfert de technologie. Le contrat est, par ailleurs, assorti d’une option pour deux unités supplémentaires, prévues pour être construites en France.

Ces bâtiments de 102 mètres et 2700 tonnes en charge seront notamment équipés de missiles surface-air VL Mica et de missiles antinavire Exocet MM40, de torpilles MU90, d’un canon de 76mm, d’un système de combat SETIS, d’un radar tridimensionnel (probablement un SMART-S), de lance-leurres Sylena ainsi que de sonars Kingklip et Captas 2.

Gowind 2500 (© DCNS)


La frégate Normandie va changer de nationalité
S’y ajoutera donc une FREMM, bâtiment nettement plus imposant avec ses 142 mètres et 6000 tonnes. Dotée d’un radar multifonctions Herakles, d’un sonar de coque et d’un sonar remorqué (Captas 4), ainsi que d’un système SETIS, cette frégate mettra en œuvre des missiles surface-air Aster 15, des missiles antinavire Exocet MM40, un canon de 76mm, des torpilles MU90 et un hélicoptère. Elle devra être livrée dès cet été afin de répondre à la volonté du président égyptien d’en disposer pour conduire la revue navale allant marquer début août la fin des travaux d’élargissement du canal de Suez. Les délais étant trop courts pour une construction neuve, il a été décidé de prélever la Normandie, seconde FREMM française, qui devait être livrée fin 2014 à la Marine nationale. Le bâtiment, actuellement à quai à Lorient, va être modifié par DCNS pour répondre aux besoins et standards égyptiens. Les lanceurs Sylver A70 conçus pour accueillir 16 missiles de croisière MdCN seront en outre débarqués, cet armement n’étant pas vendu. L’un des grands enjeux enjeu de la FREMM égyptienne sera la formation de son futur équipage, qui sera probablement menée sous la houlette de DCI Navfco. La société s’appuiera sans nul doute sur les marins français, qui ont mené à bien, pendant plus d’un an, l’armement et la montée en puissance de la frégate, aux côtés des équipes de DCNS.

La FREMM Normandie (© DCNS)


La Marine nationale se réorganise
Ce prélèvement d’un bâtiment qui allait intégrer la flotte française va imposer à la Marine nationale et à DCNS de se réorganiser. Concernant les marins, l’équipage de la Normandie sera basculé sur la Provence, actuellement en essais et dont la livraison est prévue en fin d’année. Quant à celui de la Provence, il sera transféré sur la Languedoc, qui est en achèvement à flot après sa mise à l’eau à Lorient en octobre dernier. Afin de disposer au plus vite d’un noyau de deux FREMM à Brest, où les frégates ont pour mission prioritaire de protéger les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la Provence remplacera la Normandie à la pointe Bretagne, alors qu’elle devait rejoindre Toulon pour succéder au Montcalm. Puisque la base navale varoise devra attendre 2017 pour voir arriver sa première FREMM, en l’occurrence la Languedoc, il a été décidé de prolonger le Montcalm d’au moins un an, sachant que cette unité devait être retirée du service en 2016. Une mesure similaire pourrait être adoptée pour le Jean de Vienne, la seconde frégate varoise du type F70 ASM. Tout dépendra en fait du rythme de livraison des FREMM suivantes. Interrogé en début de semaine par Mer et Marine, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Rogel, a indiqué que des assurances avaient été prises auprès de DCNS pour qu’en cas de vente de la Normandie, la cadence de production des FREMM soit accélérée. Avec, comme objectif, que quatre frégates de ce type soient livrées d’ici la fin 2016 et six d’ici la fin 2018.

La FREMM Normandie (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Modernisation et bond capacitaire
Grâce à la « future ex-Normandie » et aux Gowind, la marine égyptienne va profondément moderniser ses forces navales. Son corps de bataille est en effet très vieillissant avec six anciennes frégates américaines, quatre O.H. Perry mises en service en 1981 et 1982, ainsi que deux Knox datant de 1973 et 1974. S’y ajoutent deux unités chinoises du type Jianghu I, livrées en 1984 et 1985, ainsi que deux anciennes corvettes espagnoles du type Descubierta, opérationnelles depuis 1984. Les nouveaux bâtiments vont permettre à l’Egypte de renforcer significativement sa puissance navale dans la région, tant pour des questions géopolitiques que militaires, la sécurité des approches maritimes du pays, garantissant le libre accès au canal de Suez, étant une impérieuse nécessité (le canal constitue l’une des principales ressources de l’Egypte). On notera que la FREMM et les Gowind, très polyvalentes, vont permettre à la marine égyptienne de disposer de capacités anti-sous-marines de premier ordre. Un domaine de lutte considéré comme crucial par Le Caire, qui a aussi passé commande à l’Allemagne de deux sous-marins du type 209, dont la livraison est attendue à partir de 2016 (l’accord a été conclu entre Berlin et Le Caire en 2011).



Premier contrat export pour le Rafale
Le contrat qui va être signé entre la France et l’Egypte va également constituer la première commande export du Rafale. Un succès attendu depuis longtemps par Dassault Aviation et ses partenaires, à commencer par Thales, Safran et MBDA. Mais aussi 500 entreprises sous-traitantes pour un programme générant quelques 7000 emplois. En service depuis 2001 dans l’aéronautique navale et depuis 2006 dans l’armée de l’Air, l’avion de combat français a largement fait ses preuves sur les théâtres d’opérations, de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Libye et le Mali. Unique en son genre, cet appareil totalement polyvalent, qui se substitue à 7 types d’avions dans les armées françaises, peut remplir tout type de missions : frappe au sol avec des bombes à guidage laser, des missiles AASM et des missiles de croisière, attaque antinavire avec l’Exocet AM39, défense aérienne avec les missiles Mica IM et ER, bientôt complétés par le Meteor, et même frappes nucléaires avec l’ASMPA. Doté d’une nacelle de désignation d’objectif et d’un canon de 30mm, le Rafale est également apte aux missions de reconnaissance grâce au pod Reco NG, ainsi qu’au ravitaillement en vol d’autres appareils. Continuant à évoluer au fil du temps, avec de nouveaux équipements, les derniers modèles intègrent le radar à antenne active RBE2 AESA. Salué par les forces aériennes et les marines étrangères (notamment l’US Air Force et l’US Navy) comme un appareil exceptionnel aux capacités remarquables, le Rafale n’avait jusqu’ici jamais été vendu à l’export. Après les échecs rencontrés en Asie dans les années 2000, qui s’expliquent logiquement par l’intérêt des pays concernés à se placer sous la protection américaine, l’occasion ratée au Maroc, dont la faute revient probablement à l’Etat, avait été mal vécue. Quant au Brésil, les annonces bien trop prématurées du président de l’époque, Nicolas Sarkozy, n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’un grave revers commercial. Pourtant, les Brésiliens, en choisissant finalement le Gripen NG, moins onéreux mais loin d’offrir les mêmes capacités que son concurrent français, ont pris une décision assez « sage »,  le petit chasseur suédois étant à la vérité bien suffisant pour des forces aériennes qui ne sont pas amenées à se projeter sur de grands théâtres internationaux.

Rafale Marine sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)


Les négociations s’éternisent avec l’Inde
Pour le Rafale, la première bonne nouvelle est arrivée en janvier 2012 lorsqu’il a remporté l’appel d’offres lancé par l’Inde pour un programme de 126 avions. Le « contrat du siècle », évalué à quelques 20 milliards de dollars, pour lequel les négociations se poursuivent mais s’éternisent, ce qui suscite quelques inquiétudes. Les discussions, difficiles, portent sur les aspects liés au transfert de technologie, 108 des 126 appareils devant être réalisés localement, où il convient de réunir les compétences et savoir-faire nécessaires. Dassault espère que cette commande géante sera notifiée d’ici 2016. Au-delà de l’Inde, il y a également différents prospects, comme les Emirats Arabes Unis, avec là aussi des négociations complexes depuis 2009, ou encore le Qatar, avec lequel les échanges sont en cours.

Conjonction de facteurs conduisant au succès
En devenant le premier client international du fleuron de l’aéronautique militaire française, l’Egypte (qui utilise des avions de Dassault depuis les années 70 avec le Mirage 5, l’Alpha Jet et le Mirage 2000) incitera peut être d’autres pays à lui emboiter le pas. C’est en tous cas ce qu’a espéré hier François Hollande. Le chef de l’Etat a redit le besoin urgent de l’Egypte à se doter de moyens lui permettant d’assurer sa défense face aux menaces auxquelles elle est confrontée. Une exigence à laquelle la France a répondu avec des matériels qui ont séduit le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Au-delà des excellentes relations entre Paris et Le Caire, la dimension politique étant essentielle dans ce type de marché, il faut dire qu’en ce qui concerne le Rafale, l’avion français a marqué des points ces derniers temps. Il y évidemment ses performances en opérations, mais aussi les difficultés que des pays du Moyen-Orient ont eu avec les Etats-Unis pour utiliser du matériel américain dans des opérations n’ayant pas l’assentiment de Washington. D’après certains observateurs, il en a résulté la conviction, dans plusieurs capitales arabes, que faire affaire avec les Français était un atout en matière de souveraineté. A ces éléments positifs s’ajoute l’engagement de Jean-Yves Le Drian, unanimement salué par les industriels, pourtant rarement du même bord politique, comme un ministre extrêmement actif dans le soutien à l’export. La France récolte aussi les fruits de plusieurs décennies de coopération avec de nombreux pays, y compris en matière de formation. Ainsi, plusieurs générations d’officiers ont appris leur métier avec les armées françaises et arrivent aujourd’hui à des postes de haute responsabilité. C’est donc un ensemble de facteurs qui contribue aux succès commerciaux.

Chaine de production Rafale (© DASSAULT AVIATION)


Compenser la baisse des livraisons aux forces françaises
Pour la France, les ventes de Rafale à l’export sont en tous cas une priorité et, avec le retard de la conclusion du programme indien, la signature d’un contrat avec l’Egypte est une incroyable aubaine pour l’industrie et l’Etat. Afin de respecter financièrement la loi de programmation militaire (2014-2019), le ministère de la Défense avait en effet anticipé les succès à l’export. Ainsi, à compter de 2016, il est prévu de réduire les livraisons de Rafale aux forces françaises, soit 6 appareils par an au lieu de 11, seuil limite sous lequel Dassault Aviation assure ne pouvoir descendre. Pour assurer le différentiel, il était prévu qu’environ 5 avions soient chaque année, jusqu’à la fin de la LPM au moins, destinés à des clients étrangers. On pensait alors aux 18 Rafale indiens. Sauf que ceux-ci tardent et vont donc être opportunément remplacés dans la chaîne de production par des avions égyptiens.  On ne sait pas, pour l’heure, comment va exactement se réorganiser Dassault. Seule certitude : l’Egypte commande 24 Rafale et elle les veut très rapidement. Un étalement des livraisons sur 5 ans est-il jouable ? Faudra-t-il aller plus vite ? Quid également du plan de charge si une autre commande export vient se juxtaposer ? Faudra-t-il encore réduire les livraisons aux forces françaises ? La cadence de production peut-elle être augmentée ?  On devrait, assez rapidement, y voir plus clair.

Le malaimé enfin salué sur ses terres…
En attendant, le Rafale, qui fait depuis ses débuts l’objet en France de quantités de critiques, souvent aussi stupides qu’injustifiées, devrait normalement sortir du purgatoire. Malaimé dans un seul pays, celui qui l’a vu naître, ce superbe avion, fierté des industriels et des militaires, va peut-être, enfin, trouver grâce aux yeux du grand public et de la presse généraliste. Toujours un brin vachard, de nombreux media ne manquaient pas hier soir de lancer des piques sur le prix de l’avion et le temps qu’il aura fallu pour le vendre à l’export. Mais, dans le même temps, la bonne nouvelle et les performances du Rafale ont été unanimement saluées. C’est déjà un beau progrès… 

DCNS Dassault Aviation
© IPEV

B) -  Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique 


La Marine nationale et les Terres Australes et Antarctiques Françaises s'allient pour construire un bateau dédié à la logistique et les missions de souveraineté en océan Indien, dans les Australes et en Antarctique. « Le patrouilleur Albatros de la Marine nationale, dédié à la surveillance des eaux australes, sera désarmé en juillet prochain. Le ravitailleur Astrolabe qui effectue la desserte de la base de Dumont d’Urville en Terre Adélie  va perdre son certificat de franc-bord en 2017. Deux bateaux sortent de flotte dans notre zone d’intervention et il n’y a pas de remplaçant prévu. D’où notre idée de construire un bateau neuf qui puisse mutualiser les moyens et effectuer ces deux missions », constate Christophe Jean, secrétaire général des TAAF.


L'Albatros est retiré du service actif cet été (MARINE NATIONALE)

La zone de juridiction des TAAF est immense. Sur un gradient allant de 15°à 75° sud, elle englobe les îles subantarctiques (Crozet, Kerguelen, Saint-Paul-et-Amsterdam), les Iles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Bassas de India, Europa) et les bases françaises de l’Antarctique (Dumont d’Urville et Concordia), ainsi que les immenses zones économiques exclusives et les aires marines protégées s’y trouvant. Outre les missions scientifiques et les programmes de conservation menés dans les aires marines protégées, la zone est hautement stratégique, tant d’un point de vue économique (pêche à forte valeur ajoutée de la légine et du thon tropical, gisement gazier dans le canal du Mozambique) que géopolitique (présence dans l’océan Indien et dans les zones polaires).



Les cinq districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)

Pour surveiller cette gigantesque étendue et y assurer les missions de souveraineté aussi bien que la logistique des bases, les TAAF disposent actuellement de moyens nautiques en propre : le Marion Dufresne, qui effectue, quatre fois par an, la desserte des îles subantarctiques et, très ponctuellement (et à la demande des forces armées de la zone de l’océan Indien), celui des îles Eparses. L’Astrolabe, ancien navire offshore armé par P&O et géré par l’Institut Polaire Paul-Emile Victor, opère le ravitaillement de Dumont d’Urville au départ de Hobart durant l’été austral. S’ajoute également la Curieuse, qui passe l’été austral à Kerguelen pour y transporter les scientifiques entre les îles de l’archipel, ainsi que des petits moyens nautiques à poste à Port-aux-Français. Enfin, l’Osiris, un ancien bateau de pêche saisi en 2003 et affrété à l'année auprès du GIE Protection Légine et Ressources Halieutiques qui regroupe les armements de pêche à la légine, effectue des patrouilles de surveillance des pêches dans les Australes. Il devrait sortir de flotte en 2016.

 Le Marion Dufresne (MICHEL FLOCH)
 Le patrouilleur Osiris (STEPHANE BOMMERT)

Il y a ensuite les moyens de la Marine nationale qui a deux frégates de surveillance basées à la Réunion : le Nivôse (actuellement en cale sèche après l’incendie dont il a été victime fin septembre) et le Floréal. Ces deux bâtiments patrouillent dans l’ensemble de la zone des océans Indien et Austral. Ils ne sont pas spécifiquement dédiés à la zone des TAAF puisqu’ils participent régulièrement à d’autres missions militaires, comme par exemple l’opération Atalante de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. La marine dispose également du patrouilleur Le Malin, ancien palangrier saisi en 2004, qui effectue des missions de surveillance des pêches dans la zone Réunion/Mayotte/Eparses. Enfin, le bâtiment de transport léger La Grandière, qui devrait être désarmé en 2017, intervient ponctuellement dans cette même zone. Pour le remplacer, la Marine nationale souhaite qu'un quatrième bâtiment multi-missions (B2M) soit construit et basé à la Réunion (les trois premiers seront positionnés en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles et en Polynésie).

 La FS Floréal (MARINE NATIONALE)
 Le patrouilleur Le Malin (MICHEL FLOCH)
Le batral La Grandière (PATRICK SORBY)

« Face à ces différentes sorties de flotte, nous avons réfléchi, avec la Marine nationale, à la meilleure solution. Nous avons constaté que le ravitaillement logistique de Dumont d’Urville occupe le bateau cinq mois par an. Il reste donc 7 mois qui peuvent  être consacrés à des missions de souveraineté et de logistique au départ de la Réunion. Nous avons, par conséquent, décidé de lancer le projet d’un navire neuf qui serait armé par des équipages de la Marine et qui effectuerait l’ensemble de ces missions ». 

Le futur navire sera acheté par les TAAF et l’IPEV, la marine fournira l'équipage et effectuera son maintien en condition opérationnelle. « Nous portons ce projet qui s’élève à 60 millions d’euros et sommes en discussions avec les banques. L’emprunt sera contracté solidairement avec l’IPEV ». Le cahier des charges de ce bateau qui devra être très polyvalent est actuellement en cours de définition, « avec l’aide précieuse de l’équipage de l’Astrolabe. Nous sommes en train de définir les exigences en termes de motorisation, de coque et de logistique pour les missions diverses qu'il aura à mener ». L’appel d’offres et le choix du chantier devrait être effectués dans l’année. Le nouveau bateau devra être à Hobart en octobre 2017.
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