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septembre 24, 2025

Informations Internationales: Zelensky; Russie et Venezuela; Pakistan/Arabie saoudite en nucléaire; SCAF

Sommaire:

- Zelensky, le mendiant de l’Occident

- La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique

- Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite

-  Tensions au sein du projet SCAF

Zelensky, le mendiant de l’Occident : Les Européens, éternels dindons de la farce

Dans le théâtre géopolitique actuel, Volodymyr Zelensky joue le rôle du suppliant éternel, tendant la main à Donald Trump et à l’Union européenne pour quémander argent et armes, tout en orchestrant un système où les États-Unis s’enrichissent sur le dos des contribuables européens.

Ce scénario, digne d’une comédie noire, révèle comment l’Ukraine profite d’une aide massive sans jamais rembourser, pendant que les peuples d’Europe subissent une austérité accrue.

Et comble de l’ironie, Zelensky annonce maintenant la vente d’armes excédentaires produites grâce à ces dons – une double, voire triple peine pour les Européens qui financent cette boucle infernale.

 


 

Zelensky, maître dans l’art de la mendicité diplomatique

Depuis l’opération spéciale russe en 2022, Zelensky n’a cessé de multiplier les appels à l’aide, alternant entre discours émouvants et pressions directes. En septembre 2025, alors que la guerre s’enlise, il prépare une rencontre avec Trump pour implorer un soutien continu en armes et fonds. Mais ce n’est pas nouveau : Zelensky a déjà prouvé sa capacité à jouer sur la culpabilité occidentale, obtenant des milliards sans contrepartie réelle. Face à un Trump pragmatique, qui répète que les États-Unis ne financeront plus directement l’Ukraine mais vendront des armes aux alliés, Zelensky risque de devoir supplier plus fort que jamais. L’UE, de son côté, reste le principal bailleur, avec plus de 3,9 milliards d’euros issus d’actifs russes gelés alloués en 2025 pour soutenir Kiev. Zelensky « pleure » auprès de ces puissances, mais c’est une stratégie calculée : il sait que l’Occident, divisé, continuera à payer pour éviter une victoire russe.

 


 

Trump vend, l’Europe paie : Un deal gagnant pour les Américains

Sous l’administration Trump en 2025, la politique d’aide à l’Ukraine a pris un virage mercantile. Les États-Unis approuvent des paquets d’armes – comme des systèmes Patriot – financés par les alliés de l’OTAN, qui achètent ensuite l’équipement américain pour le transférer à Kiev. Trump lui-même l’admet sans ambages : « Nous gagnons de l’argent sur la guerre parce que l’OTAN achète notre équipement. »

C’est un coup de maître pour Washington : les ventes d’armes boostent l’industrie américaine, tandis que l’Europe assume le fardeau financier.

Zelensky, de son côté, reçoit ces armes sans débourser un centime, sachant pertinemment que l’Ukraine, endettée jusqu’au cou, ne les remboursera jamais. Les prêts et garanties européennes s’accumulent, mais Kiev, ravagé par la guerre, n’a pas les moyens de payer – et personne ne semble exiger de comptes. Résultat : Zelensky est « gagnant », armé aux frais des autres, et les États-Unis engrangent des profits records sur les exportations militaires.

Les peuples européens, saignés à blanc par l’austérité

Pendant ce temps, les citoyens européens sont les grands perdants de cette équation. Les gouvernements de l’UE imposent des politiques d’austérité pour équilibrer des budgets grevés par l’aide à l’Ukraine, qui pèse sur la croissance et alimente l’inflation.

Des milliards d’euros sont détournés vers Kiev, forçant les États membres à couper dans les services publics, les retraites et les investissements sociaux.

En France, en Allemagne ou ailleurs, les contribuables se saignent pour financer une guerre lointaine, tandis que leurs économies stagnent sous le poids de la « nouvelle austérité » imposée par ce « keynésianisme militaire ». Les mouvements sociaux grondent : pourquoi sacrifier le bien-être des Européens pour un conflit qui profite d’abord à l’industrie américaine ? Les sondages montrent une fatigue croissante face à cette aide inconditionnelle, qui creuse les inégalités et menace la reprise post-pandémie.

 


 

La cerise sur le gâteau : Zelensky revendra les armes « excédentaires »

Et comme si cela ne suffisait pas, Zelensky a annoncé le 19 septembre 2025 un plan d’exportations « contrôlées » d’armes ukrainiennes, incluant des drones navals et des systèmes antichars produits en excès. L’Ukraine, qui produit désormais des millions de drones par an grâce aux technologies et fonds occidentaux, compte vendre ces surplus à des alliés pour financer plus de production. Mais ces armes n’ont pas été payées avec l’argent de Kiev : elles résultent en grande partie des aides européennes et des transferts d’équipements. Comme le souligne de nombreux internautes, « Les Européens se saignent pour aider l’Ukraine et lui livrer des armes. Et Zelensky va les revendre. »

De plus, ce flux incessant d’armes prolonge la guerre, augmentant les morts de part et d’autre, et la grande majorité de ces armes sont détruites par des tirs de missiles russes alors qu’elles ne sont pas encore déployées, souvent dans des dépôts de stockage visés par des frappes extrêmement précises.

 


 

C’est une insulte flagrante : les peuples européens financent, Zelensky reçoit, et maintenant il monétise ce qui lui a été donné gratuitement. Une double peine ? Non, triple : payer pour armer l’Ukraine, subir l’austérité, et voir ces armes revendues sur le marché international, potentiellement à des pays hostiles.

Ce cercle vicieux expose la complicité des dirigeants européens, qui sacrifient leurs citoyens sur l’autel du profit et de leur ego surdimensionné. Zelensky mendie, Trump vend, et l’Europe paie la note. Il est temps que les peuples d’Europe exigent des comptes et lance une vaste enquête sur ce profit macabre, suivi de jugements et de condamnations des protagonistes.

https://multipol360.com/zelensky-le-mendiant-de-loccident-les-europeens-eternels-dindons-de-la-farce/

La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique : un accord face aux pressions américaines


Le parlement vénézuélien a approuvé à l’unanimité, le 18 septembre 2025, un traité de partenariat stratégique avec la Russie, marquant une étape décisive dans la consolidation des relations bilatérales.

Signé par les présidents Vladimir Poutine et Nicolás Maduro en mai 2025, cet accord étend la coopération politique, économique et militaire jusqu’en 2035, dans un contexte de tensions accrues avec les États-Unis.

 


 

Caracas cherche ainsi à approfondir ses liens avec Moscou pour contrer les sanctions et les ingérences américaines, renforçant une alliance qui s’appuie sur environ 350 accords bilatéraux existants.

Une coopération multidimensionnelle : défense, énergie et technologie

Cet accord couvre une vaste gamme de domaines, incluant des initiatives conjointes au sein de l’OPEP+ et du Forum des pays exportateurs de gaz, pour stabiliser les marchés énergétiques mondiaux. Sur le plan militaire, des exercices impliquant des chasseurs russes Su-30 ont eu lieu au Venezuela en septembre 2025, démontrant une collaboration concrète et servant de signal dissuasif face aux menaces régionales. L’arsenal vénézuélien, largement d’origine russe, comprend des fusils AK-103 produits sous licence, des systèmes antiaériens Buk-M2 et S-300VM, des lance-roquettes BM-30, ainsi que des avions Su-30, renforçant la capacité défensive de Caracas.

 


 

Dans le secteur énergétique, les projets portent sur l’exploration pétrolière et gazière, avec une assurance pour le transport pétrolier résistant aux sanctions. La technologie spatiale est également au programme, via l’installation d’une station GLONASS russe au Venezuela, tandis que l’industrie bénéficie de collaborations en métallurgie, extraction minérale et pharmacie. Des initiatives en renseignement, lutte contre l’espionnage, drones, projets ferroviaires et télécoms complètent cet accord, avec une réduction de 25 % des tarifs sur les biens vénézuéliens dans l’Union économique eurasiatique.

Un soutien mutuel pour un monde multipolaire

Les deux pays s’engagent à un soutien mutuel à l’ONU, pour résister aux sanctions et promouvoir un ordre mondial multipolaire, luttant contre le terrorisme et le trafic de drogue.

Maduro pourrait se rendre en Russie plus tard en 2025 pour finaliser les détails, tandis que des consultations bilatérales à Moscou ont déjà renforcé cette alliance globale. Cet accord renforce l’influence russe en Amérique latine, avec le Venezuela comme allié principal, et soutient l’adhésion de Caracas aux BRICS.

Implications géopolitiques : un message de souveraineté

Des discussions sur les réseaux sociaux, présentent cet accord comme un symbole de paix, de souveraineté et de résistance aux tentatives de « changement de régime » orchestrées par les États-Unis. En pleine crise économique et politique au Venezuela, ce partenariat offre un bouclier contre les pressions extérieures, tout en diversifiant les alliances de Moscou au-delà de l’Europe et de l’Asie.

Cet accord entre la Russie et le Venezuela illustre un réalignement géopolitique, où les nations sanctionnées unissent leurs forces pour défier l’hégémonie américaine.

Il pourrait transformer les dynamiques en Amérique latine, favorisant un monde davantage multipolaire, mais soulève aussi des questions sur la stabilité régionale face aux tensions persistantes.

https://multipol360.com/la-russie-et-le-venezuela-renforcent-leur-alliance-strategique-un-accord-face-aux-pressions-americaines/

Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite

Le Pakistan et l’Arabie Saoudite ont signé un pacte de défense mutuelle le 17 septembre 2025, étendant le parapluie nucléaire pakistanais au royaume saoudien dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient.

 


Cet accord, révélé par des sources proches du gouvernement saoudien, marque un tournant stratégique, permettant potentiellement à Riyad de bénéficier de la dissuasion nucléaire pakistanaise face à des menaces régionales comme Israël.

Alors que les États-Unis sont perçus comme de moins en moins fiables, cette alliance renforce les liens entre deux puissances musulmanes et soulève des inquiétudes sur la prolifération nucléaire.

Un historique de coopération nucléaire discrète

Les racines de cette alliance remontent aux années 1970-1990, lorsque l’Arabie Saoudite a investi plus d’un milliard de dollars dans le programme nucléaire pakistanais, en échange d’un accès potentiel aux armes en cas de crise. Islamabad, qui possède aujourd’hui environ 170 ogives nucléaires selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), dispose de vecteurs avancés comme le missile Shaheen-III (portée de 2.750 km) et des avions JF-17 capables de les déployer. Ce financement saoudien a été crucial pendant les sanctions internationales contre le Pakistan, et l’accord actuel formalise cette relation symbiotique. Des analystes comme Ali Shihabi, proche de la couronne saoudienne, confirment que « le nucléaire est une partie intégrante de cet accord », rappelant le soutien mutuel historique.

Le contexte récent : un bombardement qui accélère les alliances

Cet accord intervient dans un climat de haute tension, exacerbé par le bombardement israélien sur Doha, au Qatar, le 9 septembre 2025, visant des leaders du Hamas.

Condamné par les pays du Golfe, cet incident a mis en lumière les faiblesses des garanties de sécurité américaines, poussant l’Arabie Saoudite à diversifier ses partenariats militaires.

Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a explicitement déclaré que le programme nucléaire pakistanais pourrait être mis à disposition de l’Arabie Saoudite dans le cadre de ce pacte, renforçant ainsi la dissuasion conjointe contre toute agression. Par ailleurs, plus de 2,5 millions de Pakistanais résident en Arabie Saoudite, renforçant les liens économiques et humains entre les deux nations.

Les détails de l’accord : une dissuasion étendue mais spéculative

Le pacte inclut l’utilisation potentielle des armes nucléaires pakistanaises pour défendre l’Arabie Saoudite, bien que certains aspects restent spéculatifs et basés sur des sources non publiques. Des discussions sur les réseaux sociaux évoquent le rôle du Pakistan comme « gardien » d’armes financées par l’Arabie Saoudite et le Qatar, avec des liens potentiels aux États-Unis via des systèmes de contrôle d’activation (PALs) supervisés par la CIA. Cet arrangement vise à équilibrer les forces régionales, particulièrement face à l’avancée du programme nucléaire iranien.

 


 

Les implications régionales et mondiales : vers une escalade nucléaire ?

Cet accord pourrait redessiner l’équilibre des puissances au Moyen-Orient, offrant à l’Arabie Saoudite une alternative crédible aux alliances occidentales et contrant les menaces posées par Israël et potentiellement l’Iran (avec qui le Pakistan s’est néanmoins rapproché). Cependant, il soulève des craintes de prolifération nucléaire, risquant d’escalader les tensions dans une région déjà volatile.

Les experts s’inquiètent d’une course aux armements qui pourrait impliquer d’autres acteurs, comme le Qatar ou les Émirats arabes unis, et affaiblir les efforts internationaux de non-prolifération.

Une alliance nécessaire ou un risque incalculable ?

En étendant son parapluie nucléaire à l’Arabie Saoudite, le Pakistan non seulement renforce sa position géopolitique mais contribue aussi à un réalignement des alliances au Moyen-Orient, loin de la dépendance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis. Cet accord, fruit d’une coopération de longue date, répond à des menaces immédiates mais pose des questions cruciales sur la stabilité mondiale. Dans un monde où les tensions nucléaires s’intensifient, cette initiative pourrait soit stabiliser la région, soit précipiter une crise majeure. Il est impératif que la communauté internationale soit attentive à ces développements afin d’éviter une éventuelle escalade rapidement incontrôlable.
 

Tensions au sein du projet SCAF : L’Allemagne envisage-t-elle d’exclure la France ?

Le projet SCAF (Système de Combat Aérien du Futur), également connu sous le nom de FCAS (Future Combat Air System), est l’un des piliers de la coopération européenne en matière de défense.

 


 

Lancé en 2017 par la France, l’Allemagne et l’Espagne, ce programme ambitieux vise à développer un avion de combat de sixième génération, accompagné d’un écosystème de drones, de systèmes de surveillance et de ravitaillement en vol.

Avec un budget estimé à 100 milliards d’euros, il est censé remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols d’ici 2040-2045. Cependant, des tensions persistantes entre Paris et Berlin menacent désormais sa viabilité, avec des rumeurs selon lesquelles l’Allemagne pourrait chercher à se passer de la France. Ces frictions s’inscrivent dans un contexte plus large de relations franco-allemandes marquées par une posture allemande de plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère.

 


 

Le contexte du projet SCAF

Le SCAF n’est pas seulement un avion : c’est un système intégré conçu pour assurer l’autonomie stratégique de l’Europe face aux puissances comme les États-Unis et la Chine. Dassault Aviation, en France, est chargé de piloter le pilier central, le Next Generation Fighter (NGF), un chasseur piloté. Airbus, représentant l’Allemagne et l’Espagne, gère d’autres aspects comme les drones et les systèmes de communication. Dès le départ, les divergences étaient prévisibles : la France insiste sur des capacités nucléaires et navales (pour ses porte-avions), tandis que l’Allemagne et l’Espagne n’ont pas ces besoins spécifiques. Dans ce cadre, Emmanuel Macron a envisagé un dialogue stratégique sur l’extension de la dissuasion nucléaire française à l’Europe, y compris l’Allemagne, comme indiqué dans une tribune commune avec le chancelier allemand Friedrich Merz en juin 2025, appelant à renforcer la défense européenne.

Ce projet, remis sur la table par Macron dès mars 2025, est perçu par beaucoup comme une véritable trahison de la souveraineté française en matière de dissuasion nucléaire, d’autant plus que Berlin semble vouloir exclure la France du SCAF tout en profitant potentiellement de ce « parapluie » nucléaire.

Cette ouverture de Macron à un partage nucléaire est critiquée comme une imprécision stratégique, risquant de diluer la force de frappe indépendante de la France, et souligne une asymétrie :

Les Allemands apparaissent comme particulièrement gonflés en cherchant à utiliser la France pour renforcer leur sécurité nucléaire via ce dialogue, tout en menaçant de l’écarter pour l’avion du futur qu’est le SCAF.

Malgré des avancées initiales, le projet stagne depuis des années. Huit ans après son lancement, il est toujours bloqué à la phase de pré-démonstrateur, avec des négociations interminables sur la répartition des tâches et la propriété intellectuelle.

 


 

Les tensions actuelles : exigences françaises et frustrations allemandes

Les crispations se concentrent sur deux points majeurs. D’abord, la répartition du travail. Des rapports indiquent que la France, via Dassault, pousserait pour un contrôle accru sur le NGF, allant jusqu’à 80 % des tâches selon certaines sources. Cependant, cette affirmation a été démentie par des analyses plus nuancées, expliquant que Dassault vise plutôt une restructuration pour respecter le délai critique de 2045 pour la France, où le Rafale doit être remplacé pour maintenir la crédibilité nucléaire. Dassault argue de son expertise unique, illustrée par le succès commercial du Rafale, et refuse une gouvernance diluée qui pourrait compromettre l’efficacité.

De son côté, l’Allemagne s’agace de ces « exigences » françaises. Berlin estime que, en tant que financeur majeur, il doit avoir un accès complet aux technologies développées, y compris les « secrets » de Dassault.

Airbus, soutenu par le gouvernement allemand, menace de quitter le projet si ses intérêts ne sont pas préservés. Le PDG de Dassault a publiquement critiqué ce modèle collaboratif, le qualifiant d’inefficace et risquant de mener à l’échec.

Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a récemment renforcé ces critiques lors d’une audition à l’Assemblée nationale le 9 avril 2025, qualifiant le modèle trinational de « complexe et long », comparé au succès du démonstrateur de drone nEUROn, réalisé avec cinq autres pays européens en dix ans et plus de 170 vols d’essai. Il a déploré l’attribution du pilier drone à Airbus malgré l’expertise de Dassault, créant des problèmes d’interface, et plaidé pour un maître d’œuvre unique centré sur l’avion. Trappier a averti que le NGF, tel que conçu à trois, pourrait s’avérer bien plus cher que le Rafale.

 


 

Ces désaccords ont culminé récemment avec des informations selon lesquelles l’Allemagne explore des alternatives pour continuer sans la France. Des sources indiquent que Berlin envisage de s’associer avec la Suède (qui développe un successeur au Gripen) ou le Royaume-Uni, impliqué dans le programme concurrent GCAP (Global Combat Air Programme) avec l’Italie et le Japon. L’Espagne pourrait suivre l’Allemagne dans cette voie, laissant la France isolée.

Les positions des parties prenantes

Du côté français, on minimise la crise. Le ministère des Armées affirme que « la France et l’Allemagne restent déterminées à mener à bien le programme SCAF en coopération avec l’Espagne ». Paris se veut rassurant, évoquant une « solution d’ici la fin de l’année » lors d’une réunion de haut niveau prévue en octobre. Dassault insiste sur un modèle « best athlete », où les compétences priment sur les quotas nationaux. Trappier va plus loin en affirmant que la France pourrait développer seule le successeur du Rafale, déclarant : « De qui j’attends des compétences, à part moi, pour faire un avion de combat ? (…) Les compétences, c’est moi qui les ai. » Il cite Otto von Bismarck pour illustrer la difficulté d’un partenariat à trois : « Dans un système à trois puissances, il faut être l’une des deux. » 

L’Allemagne, quant à elle, appelle à mettre les intérêts nationaux de côté pour relancer le projet, mais ses actions suggèrent le contraire. Des officiels allemands ont exprimé leur frustration face au manque de progrès, et des médias rapportent que Berlin réclame un partage plus équitable des technologies pour éviter une dépendance excessive à la France.

Airbus, au cœur du débat, déclare que le SCAF reste « possible » malgré les tensions avec Dassault. L’Espagne, plus discrète, semble alignée sur l’Allemagne pour des raisons industrielles.

Le SCAF dans un contexte plus large de relations franco-allemandes tendues

Les tensions autour du SCAF ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans une posture allemande de plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère, comme le souligne une analyse récente. L’Allemagne utilise les institutions européennes pour amplifier ses intérêts nationaux, adoptant des mesures protectionnistes et interventionnistes présentées comme défensives, mais qui révèlent une agressivité croissante. Par exemple, Berlin pousse l’UE à préparer des représailles commerciales contre les États-Unis en cas de nouveaux tarifs douaniers, potentiellement jusqu’à 30 % sur les produits européens, avec une mise en œuvre possible dès le 1er août. Cette ligne dure est partagée avec la France, où les deux pays s’alignent pour activer l’Instrument Anti-Coercition (ACI) de l’UE, incluant des tarifs supplémentaires, la suspension d’activités commerciales américaines ou des restrictions d’accès aux marchés publics.

Cependant, cette convergence masque des divergences plus profondes. En politique étrangère, l’Allemagne adopte une position plus agressive, notamment dans le conflit en Ukraine, en achetant des armes américaines supplémentaires (financées par la dette) pour les envoyer à Kiev, soutenant ce qui est perçu comme une guerre par procuration des États-Unis contre la Russie. Cela contraste avec l’ère Merkel, où l’Allemagne externalisait sa sécurité aux États-Unis, sa croissance à la Chine et son énergie à la Russie – une stratégie aujourd’hui en échec.

Les sanctions contre la Russie ont entraîné la perte d’énergie bon marché via Nord Stream, accélérant la désindustrialisation et augmentant les coûts énergétiques, au point que l’Allemagne achète désormais de l’électricité à la France en raison de son sous-investissement dans le nucléaire.

Économiquement, ces politiques agressives, amplifiées par l’UE, ont des coûts élevés pour les citoyens européens : stagnation, inflation, frictions sociales et hausse de la criminalité. L’Allemagne, décrite comme le pire performer du G7 avec une récession en cours, influence des politiques comme le Green Deal de 2020, critiqué pour désindustrialiser l’Europe au profit de ses industries exportatrices. Cette dynamique renforce les suspicions françaises dans le SCAF, où Berlin est vu comme cherchant à dominer, rappelant une arrogance historique dans les relations bilatérales.

 


 

Les implications pour la défense européenne

Si l’Allemagne décidait d’ « éjecter » la France, cela porterait un coup sévère à l’ambition d’une défense européenne unifiée. Le SCAF symbolise la coopération post-Brexit, mais son échec pourrait fragmenter l’industrie aéronautique européenne, favorisant une dépendance accrue aux États-Unis (via des achats d’F-35) ou à d’autres partenaires. Economiquement, des milliers d’emplois sont en jeu, et stratégiquement, l’Europe risquerait de perdre du terrain face aux avancées américaines et chinoises en matière d’avions de nouvelle génération. Dans ce contexte de bellicisme allemand, un échec du SCAF pourrait accentuer les fractures au sein de l’UE, avec l’Allemagne priorisant ses intérêts nationaux sur l’intégration européenne.

Trappier suggère que la France pourrait opter pour un développement indépendant, comme pour le Rafale, en s’inspirant du modèle du nEUROn pour des partenariats plus flexibles basés sur les compétences industrielles plutôt que sur des critères géographiques.

Certains observateurs rappellent l’histoire : dans les années 1980, la France avait quitté un projet similaire pour développer seule le Rafale, avec succès. Une répétition pourrait convenir à Dassault, mais au prix d’un isolement européen.

 


 

Vers une résolution ou une rupture ?

Cependant, face à une UE, en train de sombrer, dans des travers totalitaires, les peuples européens n’en veulent plus.

Ils exigent de conserver une entière souveraineté dans laquelle la coopération resterait possible, tout en préservant impérativement l’indépendance de chaque pays.

Hors de question de perdre sa souveraineté dans ce processus. La position de Dassault apparaît donc comme la meilleure : prioriser les compétences et l’expertise française pour un développement potentiellement autonome. La France a toujours su construire d’excellents avions (Rafale, Concorde, etc…) et trains (TGV) : il faut donc absolument relancer une industrie forte, avec une revalorisation de la recherche et développement (R&D) pour assurer une autonomie stratégique et économique.
Si la coopération prévaut sous ces conditions, le SCAF pourrait renforcer l’Europe ; sinon, il risque de devenir un symbole d’échec continental, amplifié par les tensions commerciales et étrangères actuelles.

Les Français ne veulent pas de défense européenne ; ils veulent leur propre armée forte, mais certainement pas une armée européenne confiée à quelques technocrates belliqueux et affairistes.

https://multipol360.com/tensions-au-sein-du-projet-scaf-lallemagne-envisage-t-elle-dexclure-la-france/

 

 

février 13, 2015

Informations Marine et Aviation Janvier 2015 (Enfin le Rafale !)

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

 (© DASSAULT AVIATION)



Sommaire: 


A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée par DCNS Dassault Aviation

B) -  Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique - Mers australes





La FREMM Normandie © MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU


A) - La vente de Rafale et d’une FREMM à l’Egypte confirmée

C’est un contrat aussi inattendu qu’important pour l’industrie française. Hier soir, François Hollande a confirmé la vente à l’Egypte d’une frégate multi-missions et d’avions de combat Rafale. Le président de la République a annoncé que le contrat serait signé lundi 16 février, au Caire, par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Estimé à 5.2 milliards d’euros, il a été négocié en quelques mois seulement, les premières discussions remontant à septembre dernier. Initialement, l’Egypte aurait souhaité une seconde FREMM et un lot plus important de missiles mais la facture, dépassant 7 milliards d’euros, était trop élevée.
 
Une commande de quatre à six corvettes déjà signée en 2014
D’autant que 2014 avait déjà été marquée par un important contrat entre les deux pays, la marine égyptienne passant commande à DCNS de quatre corvettes du type Gowind 2500 pour plus d’un milliard d’euros. La tête de série est livrable à l’été 2017 par le site DCNS de Lorient, les trois autres devant être réalisées en Egypte via un transfert de technologie. Le contrat est, par ailleurs, assorti d’une option pour deux unités supplémentaires, prévues pour être construites en France.

Ces bâtiments de 102 mètres et 2700 tonnes en charge seront notamment équipés de missiles surface-air VL Mica et de missiles antinavire Exocet MM40, de torpilles MU90, d’un canon de 76mm, d’un système de combat SETIS, d’un radar tridimensionnel (probablement un SMART-S), de lance-leurres Sylena ainsi que de sonars Kingklip et Captas 2.

Gowind 2500 (© DCNS)


La frégate Normandie va changer de nationalité
S’y ajoutera donc une FREMM, bâtiment nettement plus imposant avec ses 142 mètres et 6000 tonnes. Dotée d’un radar multifonctions Herakles, d’un sonar de coque et d’un sonar remorqué (Captas 4), ainsi que d’un système SETIS, cette frégate mettra en œuvre des missiles surface-air Aster 15, des missiles antinavire Exocet MM40, un canon de 76mm, des torpilles MU90 et un hélicoptère. Elle devra être livrée dès cet été afin de répondre à la volonté du président égyptien d’en disposer pour conduire la revue navale allant marquer début août la fin des travaux d’élargissement du canal de Suez. Les délais étant trop courts pour une construction neuve, il a été décidé de prélever la Normandie, seconde FREMM française, qui devait être livrée fin 2014 à la Marine nationale. Le bâtiment, actuellement à quai à Lorient, va être modifié par DCNS pour répondre aux besoins et standards égyptiens. Les lanceurs Sylver A70 conçus pour accueillir 16 missiles de croisière MdCN seront en outre débarqués, cet armement n’étant pas vendu. L’un des grands enjeux enjeu de la FREMM égyptienne sera la formation de son futur équipage, qui sera probablement menée sous la houlette de DCI Navfco. La société s’appuiera sans nul doute sur les marins français, qui ont mené à bien, pendant plus d’un an, l’armement et la montée en puissance de la frégate, aux côtés des équipes de DCNS.

La FREMM Normandie (© DCNS)


La Marine nationale se réorganise
Ce prélèvement d’un bâtiment qui allait intégrer la flotte française va imposer à la Marine nationale et à DCNS de se réorganiser. Concernant les marins, l’équipage de la Normandie sera basculé sur la Provence, actuellement en essais et dont la livraison est prévue en fin d’année. Quant à celui de la Provence, il sera transféré sur la Languedoc, qui est en achèvement à flot après sa mise à l’eau à Lorient en octobre dernier. Afin de disposer au plus vite d’un noyau de deux FREMM à Brest, où les frégates ont pour mission prioritaire de protéger les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, la Provence remplacera la Normandie à la pointe Bretagne, alors qu’elle devait rejoindre Toulon pour succéder au Montcalm. Puisque la base navale varoise devra attendre 2017 pour voir arriver sa première FREMM, en l’occurrence la Languedoc, il a été décidé de prolonger le Montcalm d’au moins un an, sachant que cette unité devait être retirée du service en 2016. Une mesure similaire pourrait être adoptée pour le Jean de Vienne, la seconde frégate varoise du type F70 ASM. Tout dépendra en fait du rythme de livraison des FREMM suivantes. Interrogé en début de semaine par Mer et Marine, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Rogel, a indiqué que des assurances avaient été prises auprès de DCNS pour qu’en cas de vente de la Normandie, la cadence de production des FREMM soit accélérée. Avec, comme objectif, que quatre frégates de ce type soient livrées d’ici la fin 2016 et six d’ici la fin 2018.

La FREMM Normandie (© MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)


Modernisation et bond capacitaire
Grâce à la « future ex-Normandie » et aux Gowind, la marine égyptienne va profondément moderniser ses forces navales. Son corps de bataille est en effet très vieillissant avec six anciennes frégates américaines, quatre O.H. Perry mises en service en 1981 et 1982, ainsi que deux Knox datant de 1973 et 1974. S’y ajoutent deux unités chinoises du type Jianghu I, livrées en 1984 et 1985, ainsi que deux anciennes corvettes espagnoles du type Descubierta, opérationnelles depuis 1984. Les nouveaux bâtiments vont permettre à l’Egypte de renforcer significativement sa puissance navale dans la région, tant pour des questions géopolitiques que militaires, la sécurité des approches maritimes du pays, garantissant le libre accès au canal de Suez, étant une impérieuse nécessité (le canal constitue l’une des principales ressources de l’Egypte). On notera que la FREMM et les Gowind, très polyvalentes, vont permettre à la marine égyptienne de disposer de capacités anti-sous-marines de premier ordre. Un domaine de lutte considéré comme crucial par Le Caire, qui a aussi passé commande à l’Allemagne de deux sous-marins du type 209, dont la livraison est attendue à partir de 2016 (l’accord a été conclu entre Berlin et Le Caire en 2011).



Premier contrat export pour le Rafale
Le contrat qui va être signé entre la France et l’Egypte va également constituer la première commande export du Rafale. Un succès attendu depuis longtemps par Dassault Aviation et ses partenaires, à commencer par Thales, Safran et MBDA. Mais aussi 500 entreprises sous-traitantes pour un programme générant quelques 7000 emplois. En service depuis 2001 dans l’aéronautique navale et depuis 2006 dans l’armée de l’Air, l’avion de combat français a largement fait ses preuves sur les théâtres d’opérations, de l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Libye et le Mali. Unique en son genre, cet appareil totalement polyvalent, qui se substitue à 7 types d’avions dans les armées françaises, peut remplir tout type de missions : frappe au sol avec des bombes à guidage laser, des missiles AASM et des missiles de croisière, attaque antinavire avec l’Exocet AM39, défense aérienne avec les missiles Mica IM et ER, bientôt complétés par le Meteor, et même frappes nucléaires avec l’ASMPA. Doté d’une nacelle de désignation d’objectif et d’un canon de 30mm, le Rafale est également apte aux missions de reconnaissance grâce au pod Reco NG, ainsi qu’au ravitaillement en vol d’autres appareils. Continuant à évoluer au fil du temps, avec de nouveaux équipements, les derniers modèles intègrent le radar à antenne active RBE2 AESA. Salué par les forces aériennes et les marines étrangères (notamment l’US Air Force et l’US Navy) comme un appareil exceptionnel aux capacités remarquables, le Rafale n’avait jusqu’ici jamais été vendu à l’export. Après les échecs rencontrés en Asie dans les années 2000, qui s’expliquent logiquement par l’intérêt des pays concernés à se placer sous la protection américaine, l’occasion ratée au Maroc, dont la faute revient probablement à l’Etat, avait été mal vécue. Quant au Brésil, les annonces bien trop prématurées du président de l’époque, Nicolas Sarkozy, n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’un grave revers commercial. Pourtant, les Brésiliens, en choisissant finalement le Gripen NG, moins onéreux mais loin d’offrir les mêmes capacités que son concurrent français, ont pris une décision assez « sage »,  le petit chasseur suédois étant à la vérité bien suffisant pour des forces aériennes qui ne sont pas amenées à se projeter sur de grands théâtres internationaux.

Rafale Marine sur le Charles de Gaulle (© MARINE NATIONALE)


Les négociations s’éternisent avec l’Inde
Pour le Rafale, la première bonne nouvelle est arrivée en janvier 2012 lorsqu’il a remporté l’appel d’offres lancé par l’Inde pour un programme de 126 avions. Le « contrat du siècle », évalué à quelques 20 milliards de dollars, pour lequel les négociations se poursuivent mais s’éternisent, ce qui suscite quelques inquiétudes. Les discussions, difficiles, portent sur les aspects liés au transfert de technologie, 108 des 126 appareils devant être réalisés localement, où il convient de réunir les compétences et savoir-faire nécessaires. Dassault espère que cette commande géante sera notifiée d’ici 2016. Au-delà de l’Inde, il y a également différents prospects, comme les Emirats Arabes Unis, avec là aussi des négociations complexes depuis 2009, ou encore le Qatar, avec lequel les échanges sont en cours.

Conjonction de facteurs conduisant au succès
En devenant le premier client international du fleuron de l’aéronautique militaire française, l’Egypte (qui utilise des avions de Dassault depuis les années 70 avec le Mirage 5, l’Alpha Jet et le Mirage 2000) incitera peut être d’autres pays à lui emboiter le pas. C’est en tous cas ce qu’a espéré hier François Hollande. Le chef de l’Etat a redit le besoin urgent de l’Egypte à se doter de moyens lui permettant d’assurer sa défense face aux menaces auxquelles elle est confrontée. Une exigence à laquelle la France a répondu avec des matériels qui ont séduit le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Au-delà des excellentes relations entre Paris et Le Caire, la dimension politique étant essentielle dans ce type de marché, il faut dire qu’en ce qui concerne le Rafale, l’avion français a marqué des points ces derniers temps. Il y évidemment ses performances en opérations, mais aussi les difficultés que des pays du Moyen-Orient ont eu avec les Etats-Unis pour utiliser du matériel américain dans des opérations n’ayant pas l’assentiment de Washington. D’après certains observateurs, il en a résulté la conviction, dans plusieurs capitales arabes, que faire affaire avec les Français était un atout en matière de souveraineté. A ces éléments positifs s’ajoute l’engagement de Jean-Yves Le Drian, unanimement salué par les industriels, pourtant rarement du même bord politique, comme un ministre extrêmement actif dans le soutien à l’export. La France récolte aussi les fruits de plusieurs décennies de coopération avec de nombreux pays, y compris en matière de formation. Ainsi, plusieurs générations d’officiers ont appris leur métier avec les armées françaises et arrivent aujourd’hui à des postes de haute responsabilité. C’est donc un ensemble de facteurs qui contribue aux succès commerciaux.

Chaine de production Rafale (© DASSAULT AVIATION)


Compenser la baisse des livraisons aux forces françaises
Pour la France, les ventes de Rafale à l’export sont en tous cas une priorité et, avec le retard de la conclusion du programme indien, la signature d’un contrat avec l’Egypte est une incroyable aubaine pour l’industrie et l’Etat. Afin de respecter financièrement la loi de programmation militaire (2014-2019), le ministère de la Défense avait en effet anticipé les succès à l’export. Ainsi, à compter de 2016, il est prévu de réduire les livraisons de Rafale aux forces françaises, soit 6 appareils par an au lieu de 11, seuil limite sous lequel Dassault Aviation assure ne pouvoir descendre. Pour assurer le différentiel, il était prévu qu’environ 5 avions soient chaque année, jusqu’à la fin de la LPM au moins, destinés à des clients étrangers. On pensait alors aux 18 Rafale indiens. Sauf que ceux-ci tardent et vont donc être opportunément remplacés dans la chaîne de production par des avions égyptiens.  On ne sait pas, pour l’heure, comment va exactement se réorganiser Dassault. Seule certitude : l’Egypte commande 24 Rafale et elle les veut très rapidement. Un étalement des livraisons sur 5 ans est-il jouable ? Faudra-t-il aller plus vite ? Quid également du plan de charge si une autre commande export vient se juxtaposer ? Faudra-t-il encore réduire les livraisons aux forces françaises ? La cadence de production peut-elle être augmentée ?  On devrait, assez rapidement, y voir plus clair.

Le malaimé enfin salué sur ses terres…
En attendant, le Rafale, qui fait depuis ses débuts l’objet en France de quantités de critiques, souvent aussi stupides qu’injustifiées, devrait normalement sortir du purgatoire. Malaimé dans un seul pays, celui qui l’a vu naître, ce superbe avion, fierté des industriels et des militaires, va peut-être, enfin, trouver grâce aux yeux du grand public et de la presse généraliste. Toujours un brin vachard, de nombreux media ne manquaient pas hier soir de lancer des piques sur le prix de l’avion et le temps qu’il aura fallu pour le vendre à l’export. Mais, dans le même temps, la bonne nouvelle et les performances du Rafale ont été unanimement saluées. C’est déjà un beau progrès… 

DCNS Dassault Aviation
© IPEV

B) -  Un nouveau navire logistique pour les Australes et l’Antarctique 


La Marine nationale et les Terres Australes et Antarctiques Françaises s'allient pour construire un bateau dédié à la logistique et les missions de souveraineté en océan Indien, dans les Australes et en Antarctique. « Le patrouilleur Albatros de la Marine nationale, dédié à la surveillance des eaux australes, sera désarmé en juillet prochain. Le ravitailleur Astrolabe qui effectue la desserte de la base de Dumont d’Urville en Terre Adélie  va perdre son certificat de franc-bord en 2017. Deux bateaux sortent de flotte dans notre zone d’intervention et il n’y a pas de remplaçant prévu. D’où notre idée de construire un bateau neuf qui puisse mutualiser les moyens et effectuer ces deux missions », constate Christophe Jean, secrétaire général des TAAF.


L'Albatros est retiré du service actif cet été (MARINE NATIONALE)

La zone de juridiction des TAAF est immense. Sur un gradient allant de 15°à 75° sud, elle englobe les îles subantarctiques (Crozet, Kerguelen, Saint-Paul-et-Amsterdam), les Iles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Bassas de India, Europa) et les bases françaises de l’Antarctique (Dumont d’Urville et Concordia), ainsi que les immenses zones économiques exclusives et les aires marines protégées s’y trouvant. Outre les missions scientifiques et les programmes de conservation menés dans les aires marines protégées, la zone est hautement stratégique, tant d’un point de vue économique (pêche à forte valeur ajoutée de la légine et du thon tropical, gisement gazier dans le canal du Mozambique) que géopolitique (présence dans l’océan Indien et dans les zones polaires).



Les cinq districts des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)

Pour surveiller cette gigantesque étendue et y assurer les missions de souveraineté aussi bien que la logistique des bases, les TAAF disposent actuellement de moyens nautiques en propre : le Marion Dufresne, qui effectue, quatre fois par an, la desserte des îles subantarctiques et, très ponctuellement (et à la demande des forces armées de la zone de l’océan Indien), celui des îles Eparses. L’Astrolabe, ancien navire offshore armé par P&O et géré par l’Institut Polaire Paul-Emile Victor, opère le ravitaillement de Dumont d’Urville au départ de Hobart durant l’été austral. S’ajoute également la Curieuse, qui passe l’été austral à Kerguelen pour y transporter les scientifiques entre les îles de l’archipel, ainsi que des petits moyens nautiques à poste à Port-aux-Français. Enfin, l’Osiris, un ancien bateau de pêche saisi en 2003 et affrété à l'année auprès du GIE Protection Légine et Ressources Halieutiques qui regroupe les armements de pêche à la légine, effectue des patrouilles de surveillance des pêches dans les Australes. Il devrait sortir de flotte en 2016.

 Le Marion Dufresne (MICHEL FLOCH)
 Le patrouilleur Osiris (STEPHANE BOMMERT)

Il y a ensuite les moyens de la Marine nationale qui a deux frégates de surveillance basées à la Réunion : le Nivôse (actuellement en cale sèche après l’incendie dont il a été victime fin septembre) et le Floréal. Ces deux bâtiments patrouillent dans l’ensemble de la zone des océans Indien et Austral. Ils ne sont pas spécifiquement dédiés à la zone des TAAF puisqu’ils participent régulièrement à d’autres missions militaires, comme par exemple l’opération Atalante de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden. La marine dispose également du patrouilleur Le Malin, ancien palangrier saisi en 2004, qui effectue des missions de surveillance des pêches dans la zone Réunion/Mayotte/Eparses. Enfin, le bâtiment de transport léger La Grandière, qui devrait être désarmé en 2017, intervient ponctuellement dans cette même zone. Pour le remplacer, la Marine nationale souhaite qu'un quatrième bâtiment multi-missions (B2M) soit construit et basé à la Réunion (les trois premiers seront positionnés en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles et en Polynésie).

 La FS Floréal (MARINE NATIONALE)
 Le patrouilleur Le Malin (MICHEL FLOCH)
Le batral La Grandière (PATRICK SORBY)

« Face à ces différentes sorties de flotte, nous avons réfléchi, avec la Marine nationale, à la meilleure solution. Nous avons constaté que le ravitaillement logistique de Dumont d’Urville occupe le bateau cinq mois par an. Il reste donc 7 mois qui peuvent  être consacrés à des missions de souveraineté et de logistique au départ de la Réunion. Nous avons, par conséquent, décidé de lancer le projet d’un navire neuf qui serait armé par des équipages de la Marine et qui effectuerait l’ensemble de ces missions ». 

Le futur navire sera acheté par les TAAF et l’IPEV, la marine fournira l'équipage et effectuera son maintien en condition opérationnelle. « Nous portons ce projet qui s’élève à 60 millions d’euros et sommes en discussions avec les banques. L’emprunt sera contracté solidairement avec l’IPEV ». Le cahier des charges de ce bateau qui devra être très polyvalent est actuellement en cours de définition, « avec l’aide précieuse de l’équipage de l’Astrolabe. Nous sommes en train de définir les exigences en termes de motorisation, de coque et de logistique pour les missions diverses qu'il aura à mener ». L’appel d’offres et le choix du chantier devrait être effectués dans l’année. Le nouveau bateau devra être à Hobart en octobre 2017.
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