- La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique
- Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite
- Tensions au sein du projet SCAF
Zelensky, le mendiant de l’Occident : Les Européens, éternels dindons de la farce
Dans le théâtre géopolitique actuel, Volodymyr Zelensky joue
le rôle du suppliant éternel, tendant la main à Donald Trump et à
l’Union européenne pour quémander argent et armes, tout en orchestrant
un système où les États-Unis s’enrichissent sur le dos des contribuables européens.
Ce scénario, digne d’une comédie noire,
révèle comment l’Ukraine profite d’une aide massive sans jamais
rembourser, pendant que les peuples d’Europe subissent une austérité
accrue.
Et comble de l’ironie, Zelensky annonce maintenant la vente d’armes excédentaires produites grâce à ces dons – une double, voire triple peine pour les Européens qui financent cette boucle infernale.
Zelensky, maître dans l’art de la mendicité diplomatique
Depuis l’opération spéciale russe en 2022, Zelensky n’a cessé de
multiplier les appels à l’aide, alternant entre discours émouvants et
pressions directes. En septembre 2025, alors que la guerre s’enlise, il
prépare une rencontre avec Trump pour implorer un soutien continu en
armes et fonds. Mais ce n’est pas nouveau : Zelensky a déjà prouvé sa
capacité à jouer sur la culpabilité occidentale, obtenant des milliards
sans contrepartie réelle. Face à un Trump pragmatique, qui répète
que les États-Unis ne financeront plus directement l’Ukraine mais
vendront des armes aux alliés, Zelensky risque de devoir supplier plus
fort que jamais. L’UE, de son côté, reste le principal bailleur, avec plus de 3,9 milliards d’euros issus d’actifs russes gelés alloués en 2025 pour soutenir Kiev.
Zelensky « pleure » auprès de ces puissances, mais c’est une stratégie
calculée : il sait que l’Occident, divisé, continuera à payer pour
éviter une victoire russe.
Trump vend, l’Europe paie : Un deal gagnant pour les Américains
Sous l’administration Trump en 2025, la politique d’aide à l’Ukraine a
pris un virage mercantile. Les États-Unis approuvent des paquets
d’armes – comme des systèmes Patriot – financés par les alliés de l’OTAN, qui achètent ensuite l’équipement américain pour le transférer à Kiev. Trump lui-même l’admet sans ambages : « Nous gagnons de l’argent sur la guerre parce que l’OTAN achète notre équipement. »
C’est un coup de maître pour Washington :
les ventes d’armes boostent l’industrie américaine, tandis que l’Europe
assume le fardeau financier.
Zelensky, de son côté, reçoit ces armes sans débourser un centime,
sachant pertinemment que l’Ukraine, endettée jusqu’au cou, ne les
remboursera jamais. Les prêts et garanties européennes s’accumulent,
mais Kiev, ravagé par la guerre, n’a pas les moyens de payer – et
personne ne semble exiger de comptes. Résultat : Zelensky est
« gagnant », armé aux frais des autres, et les États-Unis engrangent des
profits records sur les exportations militaires.
Les peuples européens, saignés à blanc par l’austérité
Pendant ce temps, les citoyens européens sont les grands perdants de cette équation. Les gouvernements de l’UE imposent des politiques d’austérité pour équilibrer des budgets grevés par l’aide à l’Ukraine, qui pèse sur la croissance et alimente l’inflation.
Des milliards d’euros sont détournés
vers Kiev, forçant les États membres à couper dans les services publics,
les retraites et les investissements sociaux.
En France, en Allemagne ou ailleurs, les contribuables se saignent
pour financer une guerre lointaine, tandis que leurs économies stagnent
sous le poids de la « nouvelle austérité » imposée par ce
« keynésianisme militaire ». Les mouvements sociaux grondent
: pourquoi sacrifier le bien-être des Européens pour un conflit qui
profite d’abord à l’industrie américaine ? Les sondages montrent une
fatigue croissante face à cette aide inconditionnelle, qui creuse les
inégalités et menace la reprise post-pandémie.
La cerise sur le gâteau : Zelensky revendra les armes « excédentaires »
Et comme si cela ne suffisait pas, Zelensky a annoncé le 19 septembre
2025 un plan d’exportations « contrôlées » d’armes ukrainiennes,
incluant des drones navals et des systèmes antichars produits en excès.
L’Ukraine, qui produit désormais des millions de drones par an grâce
aux technologies et
fonds occidentaux, compte vendre ces surplus à des alliés pour financer
plus de production. Mais ces armes n’ont pas été payées avec l’argent
de Kiev : elles résultent en grande partie des aides européennes et des
transferts d’équipements. Comme le souligne de nombreux internautes, « Les Européens se saignent pour aider l’Ukraine et lui livrer des armes. Et Zelensky va les revendre. »
De plus, ce flux incessant d’armes prolonge la guerre, augmentant les
morts de part et d’autre, et la grande majorité de ces armes sont détruites par
des tirs de missiles russes alors qu’elles ne sont pas encore
déployées, souvent dans des dépôts de stockage visés par des frappes
extrêmement précises.
C’est une insulte flagrante : les
peuples européens financent, Zelensky reçoit, et maintenant il monétise
ce qui lui a été donné gratuitement. Une double peine ? Non, triple :
payer pour armer l’Ukraine, subir l’austérité, et voir ces armes
revendues sur le marché international, potentiellement à des pays
hostiles.
Ce cercle vicieux expose la complicité des dirigeants européens, qui
sacrifient leurs citoyens sur l’autel du profit et de leur ego
surdimensionné. Zelensky mendie, Trump vend, et l’Europe paie la note. Il
est temps que les peuples d’Europe exigent des comptes et lance une
vaste enquête sur ce profit macabre, suivi de jugements et de
condamnations des protagonistes.
La Russie et le Venezuela renforcent leur alliance stratégique : un accord face aux pressions américaines
Le parlement vénézuélien a approuvé à l’unanimité, le 18 septembre 2025, un traité de partenariat stratégique avec la Russie, marquant une étape décisive dans la consolidation des relations bilatérales.
Signé par les présidents Vladimir
Poutine et Nicolás Maduro en mai 2025, cet accord étend la coopération
politique, économique et militaire jusqu’en 2035, dans un contexte de
tensions accrues avec les États-Unis.
Caracas cherche ainsi à approfondir ses liens avec Moscou pour contrer les sanctions et les ingérences américaines, renforçant une alliance qui s’appuie sur environ 350 accords bilatéraux existants.
Une coopération multidimensionnelle : défense, énergie et technologie
Cet accord couvre une vaste gamme de domaines, incluant des
initiatives conjointes au sein de l’OPEP+ et du Forum des pays
exportateurs de gaz, pour stabiliser les marchés énergétiques mondiaux. Sur le plan militaire, des exercices impliquant
des chasseurs russes Su-30 ont eu lieu au Venezuela en septembre 2025,
démontrant une collaboration concrète et servant de signal dissuasif
face aux menaces régionales. L’arsenal vénézuélien, largement d’origine
russe, comprend des fusils AK-103 produits sous licence, des systèmes
antiaériens Buk-M2 et S-300VM, des lance-roquettes BM-30, ainsi que des
avions Su-30, renforçant la capacité défensive de Caracas.
Dans le secteur énergétique, les projets portent sur l’exploration
pétrolière et gazière, avec une assurance pour le transport pétrolier
résistant aux sanctions. La technologie spatiale est également au
programme, via l’installation d’une station GLONASS russe au Venezuela,
tandis que l’industrie bénéficie de collaborations en
métallurgie, extraction minérale et pharmacie. Des initiatives en
renseignement, lutte contre l’espionnage, drones, projets ferroviaires
et télécoms complètent cet accord, avec une réduction de 25 % des tarifs
sur les biens vénézuéliens dans l’Union économique eurasiatique.
Un soutien mutuel pour un monde multipolaire
Les deux pays s’engagent à un soutien
mutuel à l’ONU, pour résister aux sanctions et promouvoir un ordre
mondial multipolaire, luttant contre le terrorisme et le trafic de
drogue.
Maduro pourrait se rendre en Russie plus tard en 2025 pour finaliser
les détails, tandis que des consultations bilatérales à Moscou ont déjà
renforcé cette alliance globale. Cet accord renforce l’influence russe
en Amérique latine, avec le Venezuela comme allié principal, et soutient
l’adhésion de Caracas aux BRICS.
Implications géopolitiques : un message de souveraineté
Des discussions sur les réseaux sociaux, présentent cet accord
comme un symbole de paix, de souveraineté et de résistance aux
tentatives de « changement de régime » orchestrées par les États-Unis. En
pleine crise économique et politique au Venezuela, ce partenariat offre
un bouclier contre les pressions extérieures, tout en diversifiant les
alliances de Moscou au-delà de l’Europe et de l’Asie.
Cet accord entre la Russie et le
Venezuela illustre un réalignement géopolitique, où les nations
sanctionnées unissent leurs forces pour défier l’hégémonie américaine.
Il pourrait transformer les dynamiques en Amérique latine, favorisant
un monde davantage multipolaire, mais soulève aussi des questions sur
la stabilité régionale face aux tensions persistantes.
Le Pakistan étend son parapluie nucléaire à l’Arabie saoudite
Le Pakistan et l’Arabie Saoudite ont signé un pacte de défense mutuelle le
17 septembre 2025, étendant le parapluie nucléaire pakistanais au
royaume saoudien dans un contexte de tensions croissantes au
Moyen-Orient.
Cet accord, révélé par des sources
proches du gouvernement saoudien, marque un tournant stratégique,
permettant potentiellement à Riyad de bénéficier de la dissuasion
nucléaire pakistanaise face à des menaces régionales comme Israël.
Alors que les États-Unis sont perçus comme de moins en moins fiables, cette alliance renforce les liens entre deux puissances musulmanes et soulève des inquiétudes sur la prolifération nucléaire.
Un historique de coopération nucléaire discrète
Les racines de cette alliance remontent aux années 1970-1990,
lorsque l’Arabie Saoudite a investi plus d’un milliard de dollars dans
le programme nucléaire pakistanais, en échange d’un accès potentiel aux
armes en cas de crise. Islamabad, qui possède aujourd’hui environ 170
ogives nucléaires selon l’Institut international de recherche sur la
paix de Stockholm (SIPRI), dispose de vecteurs avancés comme le missile Shaheen-III (portée de 2.750 km) et des avions JF-17 capables de les déployer. Ce
financement saoudien a été crucial pendant les sanctions
internationales contre le Pakistan, et l’accord actuel formalise cette
relation symbiotique. Des analystes comme Ali Shihabi, proche de la couronne saoudienne, confirment que « le nucléaire est une partie intégrante de cet accord », rappelant le soutien mutuel historique.
Le contexte récent : un bombardement qui accélère les alliances
Cet accord intervient dans un climat de haute tension, exacerbé par le bombardement israélien sur Doha, au Qatar, le 9 septembre 2025, visant des leaders du Hamas.
Condamné par les pays du Golfe, cet
incident a mis en lumière les faiblesses des garanties de sécurité
américaines, poussant l’Arabie Saoudite à diversifier ses partenariats
militaires.
Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif,
a explicitement déclaré que le programme nucléaire pakistanais pourrait
être mis à disposition de l’Arabie Saoudite dans le cadre de ce pacte,
renforçant ainsi la dissuasion conjointe contre toute agression. Par
ailleurs, plus de 2,5 millions de Pakistanais résident en Arabie Saoudite, renforçant les liens économiques et humains entre les deux nations.
Les détails de l’accord : une dissuasion étendue mais spéculative
Le pacte inclut l’utilisation potentielle des armes nucléaires
pakistanaises pour défendre l’Arabie Saoudite, bien que certains aspects
restent spéculatifs et basés sur des sources non publiques. Des
discussions sur les réseaux sociaux évoquent le rôle du Pakistan comme
« gardien » d’armes financées par l’Arabie Saoudite et le Qatar, avec
des liens potentiels aux États-Unis via des systèmes de contrôle
d’activation (PALs) supervisés par la CIA. Cet arrangement vise à
équilibrer les forces régionales, particulièrement face à l’avancée du
programme nucléaire iranien.
Les implications régionales et mondiales : vers une escalade nucléaire ?
Cet accord pourrait redessiner l’équilibre des puissances au
Moyen-Orient, offrant à l’Arabie Saoudite une alternative crédible aux
alliances occidentales et contrant les menaces posées par Israël et
potentiellement l’Iran (avec qui le Pakistan s’est néanmoins rapproché).
Cependant, il soulève des craintes de prolifération nucléaire, risquant
d’escalader les tensions dans une région déjà volatile.
Les experts s’inquiètent d’une course
aux armements qui pourrait impliquer d’autres acteurs, comme le Qatar ou
les Émirats arabes unis, et affaiblir les efforts internationaux de
non-prolifération.
Une alliance nécessaire ou un risque incalculable ?
En étendant son parapluie nucléaire à l’Arabie Saoudite, le Pakistan
non seulement renforce sa position géopolitique mais contribue aussi à
un réalignement des alliances au Moyen-Orient, loin de la dépendance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis.
Cet accord, fruit d’une coopération de longue date, répond à des
menaces immédiates mais pose des questions cruciales sur la stabilité
mondiale. Dans un monde où les tensions nucléaires s’intensifient, cette
initiative pourrait soit stabiliser la région, soit précipiter une
crise majeure. Il est impératif que la communauté internationale soit
attentive à ces développements afin d’éviter une éventuelle escalade
rapidement incontrôlable.
Tensions au sein du projet SCAF : L’Allemagne envisage-t-elle d’exclure la France ?
Le projet SCAF
(Système de Combat Aérien du Futur), également connu sous le nom de
FCAS (Future Combat Air System), est l’un des piliers de la coopération
européenne en matière de défense.
Lancé en 2017 par la France, l’Allemagne
et l’Espagne, ce programme ambitieux vise à développer un avion de
combat de sixième génération, accompagné d’un écosystème de drones, de
systèmes de surveillance et de ravitaillement en vol.
Avec un budget estimé à 100 milliards d’euros, il est censé remplacer les Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnols d’ici 2040-2045.
Cependant, des tensions persistantes entre Paris et Berlin menacent
désormais sa viabilité, avec des rumeurs selon lesquelles l’Allemagne
pourrait chercher à se passer de la France. Ces frictions s’inscrivent
dans un contexte plus large de relations franco-allemandes marquées par
une posture allemande de plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère.
Le contexte du projet SCAF
Le SCAF n’est pas seulement un avion : c’est un système intégré conçu
pour assurer l’autonomie stratégique de l’Europe face aux puissances
comme les États-Unis et la Chine. Dassault Aviation,
en France, est chargé de piloter le pilier central, le Next Generation
Fighter (NGF), un chasseur piloté. Airbus, représentant l’Allemagne et
l’Espagne, gère d’autres aspects comme les drones et les systèmes de
communication. Dès le départ, les divergences étaient prévisibles : la
France insiste sur des capacités nucléaires et navales (pour ses
porte-avions), tandis que l’Allemagne et l’Espagne n’ont pas ces besoins
spécifiques. Dans ce cadre, Emmanuel Macron a envisagé un dialogue
stratégique sur l’extension de la dissuasion nucléaire française à
l’Europe, y compris l’Allemagne, comme indiqué dans une tribune commune
avec le chancelier allemand Friedrich Merz en juin 2025, appelant à
renforcer la défense européenne.
Ce projet, remis sur la table par Macron dès mars 2025, est perçu par beaucoup comme une véritable trahison de
la souveraineté française en matière de dissuasion nucléaire, d’autant
plus que Berlin semble vouloir exclure la France du SCAF tout en
profitant potentiellement de ce « parapluie » nucléaire.
Cette ouverture de Macron à un partage nucléaire
est critiquée comme une imprécision stratégique, risquant de diluer la
force de frappe indépendante de la France, et souligne une asymétrie :
Les Allemands apparaissent comme
particulièrement gonflés en cherchant à utiliser la France pour
renforcer leur sécurité nucléaire via ce dialogue, tout en menaçant de
l’écarter pour l’avion du futur qu’est le SCAF.
Malgré des avancées initiales, le projet stagne depuis des années. Huit
ans après son lancement, il est toujours bloqué à la phase de
pré-démonstrateur, avec des négociations interminables sur la
répartition des tâches et la propriété intellectuelle.
Les tensions actuelles : exigences françaises et frustrations allemandes
Les crispations se concentrent sur deux points majeurs. D’abord, la
répartition du travail. Des rapports indiquent que la France, via
Dassault, pousserait pour un contrôle accru sur le NGF, allant jusqu’à
80 % des tâches selon certaines sources. Cependant, cette affirmation a
été démentie par des analyses plus nuancées, expliquant que Dassault
vise plutôt une restructuration pour respecter le délai critique de 2045
pour la France, où le Rafale doit être remplacé pour maintenir la
crédibilité nucléaire. Dassault argue de son expertise unique,
illustrée par le succès commercial du Rafale, et refuse une gouvernance
diluée qui pourrait compromettre l’efficacité.
De son côté, l’Allemagne s’agace de ces
« exigences » françaises. Berlin estime que, en tant que financeur
majeur, il doit avoir un accès complet aux technologies développées, y
compris les « secrets » de Dassault.
Airbus, soutenu par le gouvernement allemand, menace de quitter le projet si
ses intérêts ne sont pas préservés. Le PDG de Dassault a publiquement
critiqué ce modèle collaboratif, le qualifiant d’inefficace et risquant
de mener à l’échec.
Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, a récemment renforcé ces critiques lors
d’une audition à l’Assemblée nationale le 9 avril 2025, qualifiant le
modèle trinational de « complexe et long », comparé au succès du
démonstrateur de drone nEUROn, réalisé avec cinq autres pays européens
en dix ans et plus de 170 vols d’essai. Il a déploré l’attribution du
pilier drone à Airbus malgré l’expertise de Dassault, créant des
problèmes d’interface, et plaidé pour un maître d’œuvre unique centré
sur l’avion. Trappier a averti que le NGF, tel que conçu à trois,
pourrait s’avérer bien plus cher que le Rafale.
Ces désaccords ont culminé récemment avec des informations selon lesquelles l’Allemagne explore des alternatives pour continuer sans la France.
Des sources indiquent que Berlin envisage de s’associer avec la Suède
(qui développe un successeur au Gripen) ou le Royaume-Uni, impliqué dans
le programme concurrent GCAP (Global Combat Air Programme) avec
l’Italie et le Japon. L’Espagne pourrait suivre l’Allemagne dans cette
voie, laissant la France isolée.
Les positions des parties prenantes
Du côté français, on minimise la crise. Le ministère des Armées affirme que « la France et l’Allemagne restent déterminées à mener à bien le programme SCAF en coopération avec l’Espagne ».
Paris se veut rassurant, évoquant une « solution d’ici la fin de
l’année » lors d’une réunion de haut niveau prévue en octobre. Dassault
insiste sur un modèle « best athlete », où les compétences priment sur
les quotas nationaux. Trappier va plus loin en affirmant que la France
pourrait développer seule le successeur du Rafale, déclarant : « De qui j’attends des compétences, à part moi, pour faire un avion de combat ? (…) Les compétences, c’est moi qui les ai. » Il
cite Otto von Bismarck pour illustrer la difficulté d’un partenariat à
trois : « Dans un système à trois puissances, il faut être l’une des
deux. »
L’Allemagne,
quant à elle, appelle à mettre les intérêts nationaux de côté pour
relancer le projet, mais ses actions suggèrent le contraire. Des
officiels allemands ont exprimé leur frustration face au manque de
progrès, et des médias rapportent que Berlin réclame un partage plus
équitable des technologies pour éviter une dépendance excessive à la
France.
Airbus,
au cœur du débat, déclare que le SCAF reste « possible » malgré les
tensions avec Dassault. L’Espagne, plus discrète, semble alignée sur
l’Allemagne pour des raisons industrielles.
Le SCAF dans un contexte plus large de relations franco-allemandes tendues
Les tensions autour du SCAF ne sont pas isolées, mais s’inscrivent dans une posture allemande de
plus en plus belliqueuse en matière commerciale et étrangère, comme le
souligne une analyse récente. L’Allemagne utilise les institutions
européennes pour amplifier ses intérêts nationaux, adoptant des mesures
protectionnistes et interventionnistes présentées comme défensives, mais
qui révèlent une agressivité croissante. Par exemple, Berlin pousse
l’UE à préparer des représailles commerciales contre les États-Unis en
cas de nouveaux tarifs douaniers, potentiellement jusqu’à 30 % sur les
produits européens, avec une mise en œuvre possible dès le 1er août.
Cette ligne dure est partagée avec la France, où les deux pays
s’alignent pour activer l’Instrument Anti-Coercition (ACI)
de l’UE, incluant des tarifs supplémentaires, la suspension d’activités
commerciales américaines ou des restrictions d’accès aux marchés
publics.
Cependant, cette convergence masque des divergences plus profondes.
En politique étrangère, l’Allemagne adopte une position plus agressive,
notamment dans le conflit en Ukraine, en achetant des armes américaines
supplémentaires (financées par la dette) pour les envoyer à Kiev,
soutenant ce qui est perçu comme une guerre par procuration des
États-Unis contre la Russie. Cela contraste avec l’ère Merkel, où
l’Allemagne externalisait sa sécurité aux États-Unis, sa croissance à la
Chine et son énergie à la Russie – une stratégie aujourd’hui en échec.
Les sanctions contre la Russie ont
entraîné la perte d’énergie bon marché via Nord Stream, accélérant la
désindustrialisation et augmentant les coûts énergétiques, au point que
l’Allemagne achète désormais de l’électricité à la France en raison de
son sous-investissement dans le nucléaire.
Économiquement, ces politiques agressives, amplifiées par l’UE,
ont des coûts élevés pour les citoyens européens : stagnation,
inflation, frictions sociales et hausse de la criminalité. L’Allemagne, décrite comme le pire performer du G7 avec une récession en cours, influence des politiques comme le Green Deal de 2020, critiqué pour désindustrialiser l’Europe au profit de ses industries exportatrices. Cette dynamique renforce les suspicions françaises dans le SCAF, où Berlin est vu comme cherchant à dominer, rappelant une arrogance historique dans les relations bilatérales.
Les implications pour la défense européenne
Si l’Allemagne décidait d’ « éjecter » la France, cela porterait un
coup sévère à l’ambition d’une défense européenne unifiée. Le SCAF
symbolise la coopération post-Brexit, mais son échec pourrait fragmenter
l’industrie aéronautique européenne, favorisant une dépendance accrue
aux États-Unis (via des achats d’F-35) ou à d’autres partenaires.
Economiquement, des milliers d’emplois sont en jeu, et stratégiquement,
l’Europe risquerait de perdre du terrain face aux avancées américaines
et chinoises en matière d’avions de nouvelle génération. Dans ce
contexte de bellicisme allemand, un échec du SCAF pourrait accentuer les
fractures au sein de l’UE, avec l’Allemagne priorisant ses intérêts
nationaux sur l’intégration européenne.
Trappier suggère que la France pourrait opter pour un développement indépendant, comme pour le Rafale, en s’inspirant du modèle du nEUROn pour des partenariats plus flexibles basés sur les compétences industrielles plutôt que sur des critères géographiques.
Certains observateurs rappellent l’histoire : dans les années 1980,
la France avait quitté un projet similaire pour développer seule le
Rafale, avec succès. Une répétition pourrait convenir à Dassault, mais
au prix d’un isolement européen.
Vers une résolution ou une rupture ?
Cependant, face à une UE, en train de sombrer, dans des travers totalitaires, les peuples européens n’en veulent plus.
Ils exigent de conserver une entière
souveraineté dans laquelle la coopération resterait possible, tout en
préservant impérativement l’indépendance de chaque pays.
Hors de question de perdre sa souveraineté dans ce processus. La position de Dassault apparaît donc comme la meilleure : prioriser les compétences et l’expertise française pour un développement potentiellement autonome. La France a toujours su construire d’excellents avions (Rafale, Concorde, etc…) et trains (TGV) : il faut donc absolument relancer une industrie forte, avec une revalorisation de la recherche et développement (R&D) pour assurer une autonomie stratégique et économique. Si
la coopération prévaut sous ces conditions, le SCAF pourrait renforcer
l’Europe ; sinon, il risque de devenir un symbole d’échec continental,
amplifié par les tensions commerciales et étrangères actuelles.
Les Français ne veulent pas de défense
européenne ; ils veulent leur propre armée forte, mais certainement pas
une armée européenne confiée à quelques technocrates belliqueux et
affairistes.
L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre.
Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.
Sommaire:
A) - Les attentats à Paris : quel point de vuedepuis les Etats-Unis ? - IRIS du 13 janvier 2015 par Nicolas Dungan
B) - Salman, futur roi saoudien, un hommetrès lié au Maroc - médias 24 du 12 janvier 2015
C) - Le Kazakhstan et l’Union eurasiatique :quels sont les enjeux de l’adhésion ? - Diploweb du 13 janvier 2015 par Hélène Rousselot(*Documentaliste et traductrice de russe, Membre de l’association LRS (Littérature russe et
d’expression russe). Responsable « Asie Centrale » au Comité de rédaction de la revue en
ligne regard-est.com)
D) - La pauvreté au japon, un malgrandissant - L’Express du 13 janvier 2015 par Philippe Mesmer
E) - Facebook, Twitter : les leçons de « Charlie »
- Le Point du 13 janvier 2015 par Guillaume Grallet
A) - Les attentats à Paris : quel point de vue depuis les Etats-Unis ?
Les Etats-Unis, son président en tête, ont particulièrement montré leur soutien à la
France lors des attaques de la semaine dernière, et loin semble le temps où l’on y
rebaptisait les French fries en Freedom fries. Comment interpréter ce soutien et cette
mobilisation étatsunienne à l’épreuve qu’a subie la France ?
Tout d’abord, on ne peut pas manquer de remarquer l’absence de dirigeants américains lors de
la marche républicaine ce dimanche. Cette absence a particulièrement été pointée du doigt aux
Etats-Unis : les citoyens, la presse, les médias, la twittosphère, le « commentariat », l’ont
ressenti comme un signe d’indifférence inacceptable. C’est peut-être un problème sécuritaire
qui a empêché Eric Holder, le ministre de la Justice des Etats-Unis, de défiler alors qu’il était
à Paris. Ou, quoique j’en doute, c’est peut-être aussi une maladresse de la part de Barack
Obama qui aurait pu envoyer son vice-président, Joe Biden. George Bush père disait quand il
était vice-président : « You die, I fly ». Biden ou John Kerry auraient pu être là, contrairement
à Obama qui a un dispositif de sécurité tellement lourd qu’il valait mieux ne pas venir. En tout
état de cause, cette absence américaine n’a, apparemment, en rien offusqué la France, peuple
ou dirigeants. Concernant la mobilisation française, il faut se rappeler que les Américains serendent compte qu’ils ont mal réagi aux évènements du 11 septembre 2001. Leur réponse de
colère et de vengeance avait été quasiment l’inverse de celle des Français depuis la semaine
dernière. Les Américains reconnaissent que le « either you are with us, or you are with the
terrorists » (vous êtes soit de notre côté, soit avec les terroristes) de George W. Bush était
fondamentalement erroné en tant que jugement et avait conduit à des comportements
extrêmement destructeurs, telles l’invasion en Irak et la déstabilisation du Moyen-Orient qui
en a résulté. Quant aux Français et Américains, il y a une solidarité qui existe dans les
moments difficiles entre nos deux peuples et nos républiques fondées sur les principes des
Lumières. Ce sont les deux seuls pays au monde qui se réclament — et qui essaient tant bien
que mal d’incarner — des valeurs universelles. Cette fraternité est donc réelle. Du côté des
États-Unis, on considère que la manière, digne et unie, dont la France a réagi aux attaques de
la semaine dernière, c’est en quelque sorte ce que les Américains auraient voulu faire eux-
mêmes après le 11 septembre.
Certains évoquent aujourd’hui la nécessité d’un Patriot Act à la française, inspiré du
modèle américain. Quel bilan y porte-t-on outre-Atlantique plus de 10 ans après son
instauration ?
Il y a deux volets au Patriot Act et au Homeland Security Act, son analogue. Chacun de ces
deux volets montre justement pourquoi il n’y en a pas besoin en tant que tel en France. Le
premier volet a été la refonte complète, plutôt par le Homeland Security Act, de tout ce qui
était renseignement, intelligence et maintien de l’ordre au niveau du gouvernement fédéral,
dont les services dans ces domaines étaient très fortement dispersés. Aux Etats-Unis, à
l’époque, le département de l’Immigration dépendait d’un ministère et la douane d’un autre,
de même pour le renseignement et le FBI. Souvent, ils ne communiquaient pas entre eux. Il
fallait réorganiser tout cela. La France est un pays beaucoup plus organisé que les Etats-Unis
et d’ailleurs que de nombreux autres au niveau du fonctionnement de l’État. Si la France a
besoin d’améliorer la coordination de ses services de renseignement, comme l’a évoqué le
premier ministre, Manuel Valls, ce n’est pas à mon sens en passant par un Patriot Act ou un
Homeland Security Act. Le Patriot Act américain en particulier a conduit — et c’est le
deuxième volet — a beaucoup de pratiques considérées comme abusives et tendant à diminuer
les libertés individuelles aux Etats-Unis. La France n’a pas besoin de quelque chose d’aussi
défensif. Il ne faut pas une restriction des droits telle que ce que le Patriot Act a amené ; la
France ne doit pas reproduire ces errements. Par ailleurs, l’élaboration de la politique interne
aux États-Unis relève du Congrès, qui rédige les projets de loi en son sein, et il est plus
normal qu’aux États-Unis de telles réformes passent par la législature au premier chef. En
France, la Constitution confie au gouvernement l’élaboration de la politique interne, et celui-
ci dispose de maints outils pour le faire, y compris de nouvelles lois, mais pas uniquement.
Pensez-vous que ces événements tragiques sont à même de rapprocher encore davantage
Français et Américains, notamment en matière de renseignement et de sécurité, alors
que les informations sur les frères Kouachi notamment n’avaient semble-t-il pas été
partagées entre les deux nations ?
Je doute qu’il soit possible de rapprocher plus encore les directions de renseignements
américains et français, tellement elles travaillent déjà comme s’il s’agissait d’un service
unique. Cela étant, la France ne fait pas parti du groupe des Five Eyes — Etats-Unis, Grande-
Bretagne, Australie, Nouvelle Zélande et Canada — et elle n’en a sans doute pas envie parce
qu’elle veut garder sa propre marge de manœuvre. Le but de la politique internationale
française, qu’elle soit diplomatique ou militaire, c’est « l’indépendance nationale ». Il est
donc difficile pour la France et les Etats-Unis de se rapprocher davantage à ce niveau. Par
ailleurs, il y a plusieurs analyses depuis les événements de la semaine dernière, faites par des
professionnels du renseignement, qui soulignent que, contrairement à ce qu’on voit au cinéma et à ce que nous ferait croire Edward Snowden, les professionnels du renseignement sont en
réalité sérieusement débordés. C’est le cas dans tous les grand pays, France, Etats-Unis,
Grande-Bretagne et ailleurs. Les services peuvent donc peut-être travailler plus efficacement
ensemble, et ils chercheront sans aucun doute à le faire, mais travailler plus étroitement sera
difficile car c’est ce qui se pratique déjà aujourd’hui.
B) - Salman, futur roi saoudien, un homme très lié au Maroc
Fortes rumeurs au sujet d'une probable abdication du Roi Abdallah. Le futur
successeur, le Prince Salman, a des liens forts avec le Maroc. Agé de 90 ans, le roi
Abdallah d’Arabie saoudite a été hospitalisé le 31 décembre dernier pour une pneumonie.
Mais depuis plusieurs mois, c’était le prince héritier Salman qui assurait l’essentiel des
activités officielles et des tâches de représentation. Le prince Salman a ainsi reçu ce dimanche
11 janvier à Riyad le président vénézuélien Nicolas Maduro. Il y a quelques jours, il présidait
l’ouverture du majlis al choura (conseil consultatif, une sorte de parlement mais dont les
membres sont désignés, tout en étant assez représentatifs de différents courants). En
décembre, il a représenté son pays au sommet du G20 en Australie ainsi qu’au sommet du
CCG à Doha. Tous les jours, le compte Twitter du prince héritier saoudien, 77 ans, rend
compte de ses activités officielles. Désigné prince héritier en 2012 par le roi Abdallah,
Salman exerce les fonctions de ministre de la Défense. Pendant plus de 40 ans, il a été
gouverneur de la capitale Riyad où sa gestion a été très appréciée.
Salman et le Maroc Salman est bien connu au Maroc et surtout à Tanger où il passe le plus clair de son temps
lorsqu’il n’est pas en Arabie saoudite. Salman dispose de résidences à Madrid et à Londres
mais c’est à Tanger qu’il dispose d’une résidence voisine du palais royal et d’une seconde
résidence en bord de mer sur la côte atlantique. Depuis deux ans, le prince Salman a entrepris
de vastes travaux dans sa résidence de plage, un mini-palais entouré d’une dizaine de villas.
L’ensemble est solidement fortifié. Lorsqu’il est à Tanger, la plage qui borde sa résidence est
fermée au public et une unité des FAR est présente pour contribuer à assurer la sécurité de
l’un des hommes les plus puissants du monde. L’armée saoudienne compte notamment parmi
les 10 budgets militaires les plus importants de la planète, quelque 55 milliards de dollars en
2014. L’été dernier d’ailleurs, Salman est arrivé à Tanger à la veille de l’Aïd al Fitr
accompagné d’un nombre important de collaborateurs politiques et de membres de sa famille.
Il est resté plus de cinq semaines dans la région avant de s’envoler directement pour Paris le
1er septembre. Il devait y être reçu par le président français François Hollande et rencontrer
son homologue Jean -Yves Le Drian. Le prince Salman aime séjourner à Tanger avec sa
famille. Avec sa suite, à l’été 2014, il lui est arrivé de privatiser des restaurants en plein cœur de la saison d’été. A Tanger également, il a reçu et rencontré plusieurs politiques marocains et
européens.
Inconnues
Selon le site israélien Debka, l’abdication du Roi Abdallah est une option ouverte. Son ami
l’ancien roi d’Espagne Juan Carlos a fait de même il y a quelques mois. Mais une succession
n’est jamais un processus facile surtout lorsque ses règles ne sont pas immuables. Ces jours-ci
du côté de Washington, -Américains et israéliens suivent les choses de près-, on s’inquiète
ouvertement d’une succession qui serait conflictuelle. Selon Simon Henderson du Washinton
Institute, «il est peu probable que la transition saoudienne se passe de manière fluide,
quoiqu’il ne fasse aucun doute que c’est ainsi que la maison des Saoud souhaite qu’elle soit
perçue». Si Abdallah a formellement désigné Salman comme son successeur, ce dernier a été
bien malade en 2012 avec le diagnostic de troubles neurologiques. Et au-delà du prince
héritier Salman, il y a également le prince Muqrin, prince héritier-adjoint également désigné
en 2012. C’est Abdallah qui a inventé le titre. Avant de mourir en 1953, le roi Abdelaziz (ou
Ibn Saoud) avait établi un système de succession entre ses fils, du plus âgé au plus jeune. A
65 ans, Muqrin fait partie, avec Abdallah et Salman, des trois derniers fils vivants du défunt
roi Abdelaziz. Néanmoins, si Salman devient roi d’Arabie saoudite, il peut désigner son
prince héritier. Muqrin ou pas ? Salman a des enfants qui sont dans la haute administration et
dans l’armée. Et si Muqrin est désigné prince héritier, quel serait le nouveau mode de
succession instauré pour la suite ? A l’heure où le royaume saoudien est confronté à
d’importants défis sécuritaires au nord à la frontière irakienne, au sud aux frontières du
Yémen et à l’est avec l’Iran, ainsi qu’à d’importantes transformations économiques et
sociales, le futur de la maison Saoud ne laisse pas indifférent.
C) - Le Kazakhstan et l’Union eurasiatique : quels sont les enjeux de l’adhésion ?
L’incessante promotion de l’idée eurasiatique, par leur président N. Nazarbaev ne
convainc manifestement pas tous les Kazakhstanais. Certains se montrent défiants à
l’égard de cette adhésion à une institution incluant la Russie, de peur de voir celle-ci
exercer une forte une ingérence dans leur pays. L’UNION eurasiatique rassemblant la
Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie, se substituera à l’Union douanière et à l’Espace
économique commun à partir de janvier 2015. L’accord scellant la constitution de cette Unionsur la base de l’Union douanière (elle-même formée au sein de la Communauté économique
eurasiatique) [1], a été signé par les présidents kazakh, russe et biélorusse, à Astana, le 29 mai
2014. La prochaine adhésion du Kazakhstan à cette nouvelle organisation régionale soulève
des protestations au sein de ce pays centrasiatique dont le président Noursoultan Nazarbaev
est pourtant à l’initiative de l’idée d’intégration depuis une vingtaine d’années. À en croire
les discours du président kazakh, l’Union douanière a déjà apporté des bénéfices économiques
substantiels à son pays. Or, si le Kazakhstan a bénéficié d’investissements étrangers et ce
grâce à un plus grand marché que celui du seul Kazakhstan : l’Union douanière compte 169,8
millions de consommateurs, tandis que les Kazakhstanais ne sont que 17 millions, les
principaux investisseurs ne sont ni biélorusses, ni russes. Mais des données officielles d’une
part et les protestations d’activistes et de responsables kazakhstanais d’autre part incitent à
examiner plus précisément la rationalité économique de ce processus. Le volet politique de
l’Union eurasiatique est également source d’inquiétude pour certains Kazakhstanais,
notamment depuis le début de la crise ukrainienne à l’automne 2013.
Bilan de l’adhésion du Kazakhstan à l’Union douanière
Astana a déjà vu le déficit de sa balance commerciale vis-à-vis de Moscou s’aggraver. Le
supposé renforcement de l’intégration entre les pays membres de l’Union douanière aurait
entrainé un développement des échanges commerciaux entre Minsk, Astana et Moscou. Mais
il semblerait que le Kazakhstan n’en ait pas pleinement profité. Astana a vu, en effet, le déficit
de sa balance commerciale vis-à-vis de Moscou s’aggraver, en passant de 8,5 en 2011 à 11
milliards de dollars en 2012. Le Kazakhstan qui a dû revoir plus de 50% de ses tarifs
douaniers, globalement plutôt à la hausse [2] , se trouve bel et bien exposé à une concurrence
accrue de marchandises en provenance de Russie. Celles-ci, croissantes jusqu’en 2012,
consistent en carburant (malgré ses richesses en hydrocarbures, le Kazakhstan ne produit pas
suffisamment d’essence notamment pour sa propre consommation), en machines-outils et en
métaux (respectivement 23,6%, 15,2% et 11,7%, en 2012) [3]. Puis, au cours des huit
premiers mois de l’année 2014 par rapport à la même période de 2013, elles ont baissé de
21% (les importations de Biélorussie ne varient pas pendant cette période, après avoir
augmenté en 2012). Pour les périodes janvier-août 2013 et 2014, le tableau ci-dessous montre
que les exportations du Kazakhstan vers les deux autres pays de l’Union douanière diminuent
fortement, voire très fortement avec la Biélorussie. Et si les échanges du Kazakhstan avec des
pays hors CEI diminuent aussi, ils régressent moins fortement que ceux du Kazakhstan avec
la Russie.
Ces réductions des échanges du Kazakhstan se traduisent par un excédent de la balance
commerciale en baisse. Il est de 46 810,4 en 2011, puis de 43 148,0 en 2012 et enfin de 33,84
milliards de dollars en 2013. Ses exportations totales ont diminué de 4,04% en 2013 par
rapport à 2012 (elles s’établissaient à 83,41 milliards de dollars en 2013), tandis que ses
importations totales étaient de 49,58 milliards, soit 1,02% de plus qu’en 2012 [4]. La part des
pays hors CEI (donc hors Union douanière) dans les importations du Kazakhstan s’accroit
pendant cette période puisqu’elle est de 58,1% en janvier-août 2014 (contre 53,3% pour la
même période de 2013) et celle de ses exportations est de 88,6% (contre 87% pour la même
période de 2013). De plus, les principaux partenaires économiques du Kazakhstan sont la
Chine et l’UE et leurs parts dans les échanges du Kazakhstan augmentent. Elles sont
respectivement 14,6% et 45,7% de ses échanges commerciaux sur la période janvier-août
2014, contre 17,2% et 40,5% pour la même période de 2013. Ces chiffres peuvent par
conséquent soulever la question du bien-fondé de la promotion d’une intégration douanière et
économique du Kazakhstan avec la Biélorussie et la Russie, puisqu’il commerce davantage
avec des pays tiers. Le Kazakhstan avec la Biélorussie ne comptent que pour 0,5% des IDE
réalisés en Russie. Du reste, les données relatives aux investissements directs étrangers (IDE)
renforcent la pertinence de cette question. Moscou et Minsk ne représentent que 5% des IDE
réalisés au Kazakhstan. Les principaux investisseurs dans ce pays étaient en 2012 les Pays-
Bas, la Chine, le Canada et le France. Réciproquement, le Kazakhstan avec la Biélorussie ne
comptent que pour 0,5% des IDE réalisés en Russie. Ce qui abonde dans le sens du politicien
et journaliste kazakh Amirjan Kosanov qui souhaite voir son pays coopérer plutôt avec des
pays pouvant opérer des transferts de technologie vers son pays, par crainte de voir son pays
touché par une économie russe en piteux état.
Les bénéfices attendus de l’adhésion du Kazakhstan à l’Union eurasiatique
Comme le soulignent B. Slaski et E. Dreyfus dans leur article « Quelle Union eurasiatique ? »,
l’Union douanière devait accorder au Kazakhstan un « accès facilité et sans taxes aux
oléoducs et aux gazoducs russes et biélorusses menant vers l’Europe occidentale » ainsi
qu’une meilleure protection face aux produits chinois depuis 2010. Mais, sur ce dernier point,
les données de l’Agence pour les statistiques du Kazakhstan n’indiquent pas une telle
évolution, puisque les importations chinoises au Kazakhstan croissaient en valeurs absolues et
en pourcentage des importations totales du Kazakhstan. Ces importations chinoises
atteignaient 7,444 milliards de dollars en 2012 (soit 16,1% des importations totales du
Kazakhstan), puis 8,364 milliards de dollars en 2013 (soit 17,1% des importations totales du
Kazakhstan) et 5,441 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de l’année 2014 (avec
une part de 18% dans les importations totales du Kazakhstan). L’Union eurasiatique, quant à
elle, devrait permettre aux produits kazakhstanais d’accéder plus facilement aux
infrastructures russes et européennes et ce, peut-être, grâce à la facilitation des transports
Asie-Europe par voies terrestres, alors qu’ils se font, pour l’heure, plutôt par voie maritime.
Mais, la signature par les chemins de fer russes et chinois à la mi-octobre 2014 d’un
mémorandum pour le projet de construction de lignes à grande vitesse entre Moscou et Pékin,
pourrait modifier un peu la donne. Par ailleurs, ce rapprochement économique avec la Russie
qui est le 156ème membre de l’Organisation Mondiale du Commerce depuis le 22 août 2012,
pourrait simplifier l’entrée du Kazakhstan à l’OMC, de l’avis cette dernière et de celui de la
Russie. De plus, les banques centrales des trois pays se sont mises d’accord pour échanger des
informations et un travail d’harmonisation fiscale serait en cours entre les trois pays, où la
TVA est de 18% en Russie et de 12% au Kazakhstan (de 20% en Biélorussie). Ce qui marque
un premier point de dissymétrie entre les trois partenaires. Des acteurs économiques ainsi que
la population kazakhstanaise avaient anticipé un renforcement des taxes douanières et donc
une augmentation générale des prix, suite à l’entrée de leur pays dans l’Union douanière. En
théorie, les consommateurs kazakhstanais pouvaient aussi compter sur une augmentation de la
concurrence entre produits de consommation. Dans les faits, force est de constater quel’inflation est à la baisse depuis 2011. De l’ordre de 7% en 2011, elle atteint 6% en 2012,
4,8% en 2013, année où elle était la plus faible depuis 15 ans. En revanche, elle pourrait
remonter pour atteindre les 6,9% fin 2014 [5]. D’autres bénéficiaires d’une intégration
eurasiatique plus poussée pourraient être des Kazakhs de régions frontalières entre la Russie
et le Kazakhstan. Des initiatives, apparemment locales, se font jour notamment dans la région
de Saratov (en Russie) qui compte environ 3% de Kazakhs. Elle a vu naître le centre
d’information « Evrazia-Povolje » (« Eurasie-région de la Volga »), dirigée par une
historienne russe, en septembre pour promouvoir la coopération transfrontalière entre la
Russie et le Kazakhstan. Au niveau national, cette intégration se manifeste par le forum
annuel de coopération régionale, auquel participent les deux chefs d’État. Le dernier en date
s’est tenu en septembre 2014, dans la ville pétrolière d’Atyrau, sur le bord de la mer
Caspienne, au Kazakhstan. Ce forum annuel, qui est le onzième du nom (Moscou et Astana
n’ont donc pas attendu la mise en place de l’Union douanière en 2007 pour l’instaurer) et
consacré au domaine pétrolier, a présenté un projet de création d’un pôle d’innovation gazo-chimique sur la base du complexe d’Orenbourg (en Russie) ainsi qu’un projet de centre de
formation d’ingénieurs pour le secteur des hydrocarbures. Ces exemples de développement de
l’intégration et de la coopération eurasiatique ne doivent pas masquer de remarquables
dissymétries structurelles et de diverses natures entre les deux voisins. Les plus
immédiatement repérables sont celles qui ont trait à leurs superficies, démographies et
produits intérieurs bruts, difficilement comparables. La superficie du Kazakhstan (2,7 millions
km2) représente 13,5% de celle de l’Union douanière (soit environ 20 millions de km2), sa
population compte pour 10,4% de celle de l’Union et son PIB - pour 9,3% de celui de l’Union
en 2013. En raison de ces dissymétries relevées entre le Kazakhstan et la Russie, des
consensus entre la Russie et le Kazakhstan paraissent difficilement réalisables, ce qui alimente
encore la méfiance de Kazakhstanais vis-à-vis de la participation de leur pays à une telle
organisation. Et les cercles économiques kazakhs n’ont, du reste, pas caché leur réticence
envers le projet d’Union eurasiatique. Quant à l’ensemble de la population kazakhstanaise, au
vu de son soutien à l’Union douanière (48% en faveur de l’Union douanière, contre 55% en
Russie, en 2011 [5]), on peut supposer qu’elle n’est pas plus enthousiaste vis-à-vis de l’Union
eurasiatique. Les besoins en matière d’intégration sont par conséquent divergents entre les
deux pays, ce qui explique un décalage d’agendas des priorités entre les partenaires de la
future Union eurasiatique. Pour la Russie, l’intérêt des processus d’intégration se mesure sur
le long terme, tandis qu’au Kazakhstan, un plus court terme domine.
L’opposition kazakhstanaise et l’adhésion à l’union eurasiatique
À l’approche de la signature de l’accord sur l’Union eurasiatique, en mai 2014, s’était tenu un
forum anti eurasiatique, à Almaty. Des opposants à l’Union douanière dénonçaient
l’influence de la Russie sur les autorités du Kazakhstan, ainsi que les ambitions politiques
personnelles du président Nazarbaev, décidé à faire adhérer son pays à l’Union, aux
dépens des intérêts de son pays. Il réunissait écrivains et opposants politiques tels que
Tolegen Joukeev (né en 1949, ingénieur du pétrole, l’un des pères du projet d’exploitation du
champ pétrolifère de Tengiz). S’y étaient exprimées des revendications, comme la demande
d’un référendum sur l’entrée du Kazakhstan dans l’Union eurasiatique. Soulignons que ce
projet n’avait pas fait l’objet de débat dans les médias et que l’entrée dans l’Union douanière
n’avait pas été non plus sanctionnée par un référendum. Quelques jours plus tard, des
opposants à l’Union dénonçaient l’influence de la Russie sur les autorités du Kazakhstan,
ainsi que les ambitions politiques personnelles du président Nazarbaev, décidé à faire adhérer
son pays à l’Union douanière, aux dépens des intérêts de son pays, selon l’économiste kazakh
Toktar Esirkepov. L’incessante promotion de l’idée eurasiatique, par leur président N.
Nazarbaev ne convainc manifestement pas tous les Kazakhstanais. Certains se montrent
défiants à l’égard de cette adhésion à une institution incluant la Russie, de peur de voir celle-
ci exercer une forte une ingérence dans leur pays. (Rappelons ici que plus de 29 Kazakhs ont
été victimes d’actes racistes et 7 en sont morts en Russie, en 2014). Certains opposants
kazakhs inquiets de voir la Russie mettre en œuvre des ambitions impérialistes, n’hésitent pas
à aller jusqu’à évoquer la volonté russe de reconstituer une seconde URSS. Ce qui leur fait
dire que la perte de souveraineté du Kazakhstan le ravalerait alors au rang de « province de la
Russie ». Comme pour leur répondre, des experts russes dénoncent, eux, une rumeur
orchestrée par des nationalistes kazakhs accusant la Russie de vouloir déstabiliser le
Kazakhstan. Une telle perte de souveraineté signifierait plus certainement une encore moins
grande latitude pour organiser des mouvements de protestation à l’égard du pouvoir, les
autorités kazakhstanaises pouvant alors compter sur un soutien du Kremlin pour les contrer.
Et la nouvelle crise ukrainienne advenue à l’automne 2013, alimente encore les réticences des
nationaux-patriotes et anti-eurasiatiques kazakhstanais. Parmi ces derniers, outre Amirjan
Kosanov déjà cité, les plus visibles dans les médias russophones sont Kazbek Beïsebaev
(ancien membre du ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan), Boulat Abilov
(ingénieur des mines, ancien conseiller présidentiel et président du parti Azat), et Moukhtar
Taïjan, économiste, qui se situe plutôt dans la mouvance des nationaux-patriotes. Selon le
jeune opposant Janbolat Mamaï, les nationalistes kazakhstanais auraient réussi à faire pression
sur N. Nazarbaev pour exclure la composante politique du projet d’Union eurasiatique, à
savoir un parlement eurasiatique, une monnaie commune, la double nationalité, et une
surveillance conjointe des frontières. Mais, les perspectives d’une intégration monétaire et
politique, sont rejetées par la majorité de la classe politique, N. Nazarbaev en tête. De fait, à
l’issue d’une rencontre avec ses homologues russe et biélorusse à Astana en mai 2013, le
président kazakh avait réitéré qu’il n’était pas question de donner à la Commission
Économique Eurasiatique [6] des compétences de nature politique. Il déclarait alors : « Je
souhaite une fois de plus mettre l’accent sur le fait qu’il n’y a aucun plan qui, envisageant le
transfert de compétences politiques à des instances supranationales, remettraient en cause
l’indépendance des États. Il ne s’agit que d’intégration économique » [7]. Pour N. Nazarbaev,
ce sont les domaines économiques qui doivent être les moteurs de cette intégration. Pourtant
des Kazakhstanais à l’instar d’A.Kosanov craignent que le Kazakhstan ne soit entrainé par la
Russie dans un plus isolement, en raison des tensions entre la Russie et l’Occident. Du reste,
cette accentuation d’un relatif isolement pourrait compromettre le programme « La voie vers
l’Europe » lancé par N. Nazarbaev en 2008 et dont l’objectif est de développer la coopération
bilatérale du Kazakhstan avec des pays européens et l’Union européenne. En supposant que
l’Union eurasiatique ne soit qu’économique, A. Kosanov pose aussi la question de savoir
comment séparer l’économique du politique et du géopolitique dans un monde globalisé.
[1] Pour de plus amples détails sur la formation de cette organisation, Cf. Bertrand SLASKI,
Emmanuel DREYFUS, Quelle Union eurasiatique ? 30 janvier 2014
(http://www.diploweb.com/Quelle-Union-eurasiatique.html).
[2] « Regional Trade Integration and Eurasian Economic Union”, Banque européenne de
Développement et de reconstruction,
www.ebrd.com/downloads/research/transition/tr12d.pdf., p. 66.
[3] Proved провэд.рф/economics/customs-union.html, 22 juin 2013.
[4] Kursiv, 5 mars 2014.
[5] Tengrinews.kz, 4 novembre 2014.
[6] La Commission économique eurasienne est l’organisme de réglementation supranationale
permanente de l’Union douanière et de l’Espace économique unique ; elle fonctionne depuis
le 2 février 2012.
[7] Kursiv, 29 mai 2013.
D) - La pauvreté au japon, un mal grandissant
Le gouvernement japonais ne parvient pas à juguler la pauvreté qui touche plus
particulièrement les jeunes, les familles monoparentales et les personnes âgées.
Les chiffres dévoilés le 1er août par le ministère japonais des Affaires sociales révèlent que,
en 2012, 16,1% de la population vivaient sous le seuil de pauvreté. Celui-ci était alors estimé
à 1,22 million de yens (8629 euros), soit la moitié du revenu annuel médian. Pour la première
fois, la part des enfants touchés par la pauvreté (16,3%) dépassait celle des adultes. Ce niveau
confirme la place occupée par l'archipel depuis plusieurs années parmi les mauvais élèves de
l'OCDE. Le Japon se situe en quatrième position des nations affichant le taux de pauvreté le
plus élevé, derrière le Mexique, la Turquie et les Etats-Unis. Parmi les foyers à parent unique,
il est en tête, à 58,7%, devant les Etats-Unis (50%). En France, à titre de comparaison, 19% de
ces ménages vivent sous le seuil de pauvreté. L'Institut pour la population et la sécurité
sociale (IPSS), organisme public, souligne trois spécificités japonaises. L'importance des
travailleurs pauvres, l'existence de catégories de population particulièrement touchées -jeunes,
foyers à parent unique, personnes âgées- et, enfin, l'inefficacité des politiques publiques à
lutter contre la pauvreté.
Recrudescence des contrats précaires
De fait, le nombre de travailleurs pauvres croît depuis les années 80, époque où les entreprises
ont commencé à recourir en masse aux contrats à durée déterminée et à l'intérim, profitant de
politiques qui favorisaient le recours aux contrats précaires. Malgré une pause quand le Parti
démocrate du Japon était au pouvoir, entre 2009 et 2012, les gouvernements successifs ont
peu à peu allongé la liste des métiers ouverts à l'intérim et aux CDD. Aujourd'hui, près de
quatre actifs sur dix sont en contrat précaire. Or les écarts de salaires entre contractuels ou
intérimaires et salariés à temps plein peuvent aller du simple au double: "Cela crée une
pression sur les rémunérations des salariés en CDI", regrette l'IPSS. Les experts de
l'organisme s'inquiètent aussi du non-paiement des cotisations sociales, santé et retraite par
40% des travailleurs précaires: dans le système japonais, c'est à eux de cotiser et non à
l'employeur. Pour aider les plus démunis, il existe un système équivalent au RMI: 1,6%
seulement de la population en bénéficie, en raison des difficultés rencontrées pour y accéder.
Dans le même temps, il n'y a pas de minimum vieillesse. Compte tenu de la modicité des
retraites nippones, qui ont baissé de 1% en avril et baisseront de 0,5% en avril 2015, et de l'allongement de la durée de vie, la pauvreté des personnes âgées devient problématique. Le
gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la pauvreté des enfants.
Mais, déplore-t-on à l'IPSS, "les contraintes budgétaires sont telles que les fonds disponibles
pour l'assistance aux plus démunis restent limités".
Quelle est la responsabilité des réseaux sociaux après les attentats ? Le créateur de Facebook
prend position, Twitter est sur la sellette.
Artisan de la liberté d'expression, Facebook ? Si le réseau social peut agacer par son
interventionnisme, notamment lorsqu'il censure une paire de seins nus - Postez une
reproduction de "L'Origine du monde" de Gustave Courbet sur votre profil, et elle sera
immédiatement retirée - Mark Zuckerberg a été prompt à réagir après l'affaire Charlie Hebdo.
"Il y a quelques années, un extrémiste au Pakistan voulait me condamner à mort parce que
Facebook refusait d'interdire du contenu sur Mahomet qui l'offensait. On s'est battu pour que
puissent s'exprimer des voix différentes, même si elles sont parfois "offensives", car cela peut
rendre le monde meilleur et plus intéressant", explique le créateur du réseau social dans un
post vendredi. Mark Zuckerberg précise à propos du réseau social créé il y a 11 ans, qu'il
s'agit d'"un endroit dans le monde où les internautes du monde entier peuvent échanger des
vues ou bien des idées. Nous respectons les lois dans chaque pays, mais nous ne laissons
jamais un pays ou un groupe d'individus dicter ce que les gens peuvent partager à travers le
monde. (...) Je me suis engagé à créer un service où vous pouvez parler librement sans avoir
peur de la violence." Avant d'ajouter "Mes pensées vont vers les victimes, les familles, le
peuple de France et le peuple du monde entier qui choisit de partage des opinions et des idées,
même si cela demande beaucoup de courage." Avant de ponctuer son texte par un
#JeSuisCharlie. Le 12 janvier, Zuckerberg ajoutait : "Vous ne pouvez pas tuer une idée. (...)
Aussi longtemps que nous serons connectés, alors aucune attaque par des extrémistes - que ce
soit au Nigeria, au Pakistan, au Moyen Orient, ou en France - ne pourront s'interposer envers
la liberté et la tolérance dans le monde."
Des médias à part entière ?
Le débat est brûlant, parce qu'il pose la question de savoir si les réseaux sociaux, au poids
grandissant dans la formation des opinions en quasi-direct, sont de simples plateformes de
partage ou bien des médias à part entière, et à ce titre responsables des contenus publiés.
Récemment, le groupe d'hacktivistes Anonymous, très attaché à la liberté d'expression, a
expliqué vouloir conduire en ligne la guerre au terrorisme, à la suite des attentats de Charlie
Hebdo. Et a pour cela "outé", c'est-à-dire rendu publique, une liste de comptes Twitter
attribués à des djihadistes. Est-ce possible pour le réseau social de les faire disparaître ?
Interrogé par Le Point.fr, Twitter explique qu'il se conformera aux décisions de justice des
pays en vigueur. Même question pour les tweets assortis de hashtag : #JeSuisCoulibaly
#JeSuisKouachi. Si comme l'explique l'entreprise spécialisée dans l'analyse du web social
Linkfluence, les tweets offensants sont extrêmement minoritaires, ils peuvent apparaître en
"trending topics", car entraînant une condamnation massive. Est-il alors normal de s'en
prendre au messager, c'est-à-dire Twitter, comme est tenté de le faire l'Union européenne en
ce moment, plutôt qu'à l'émetteur du message ? Cette question est un véritable casse-tête pour
le site qui pourrait de plus en plus recourir à des robots pour détecter des tweets jugés
offensants. Il y a deux ans, la même question s'était posée avec la multiplication du hashtag
#unbonjuif. À l'époque, le site ne disposait pas de bureau en France, et avait été condamné par
la justice française. En attendant, au siège de Twitter, à San Francisco, a été déployée une
gigantesque banderole noire assortie du hashtag "#Je Suis Charlie".