L'Université Liberté

Affichage des articles dont le libellé est Quizz. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Quizz. Afficher tous les articles

avril 25, 2015

Dossier éducation: "Novlangue"; logique de repentance; Quizz; Jargons; Pédagogisme...

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librement vôtre. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses.

Alain Madelin donne son point de vue sur la réforme des collèges.

Sommaire:

A) Education : parlez-vous le nouveau programme ? Un quizz par Virginie BALLET et Gurvan KRISTANADJAJA - Libération

B) Un collège unique plus retouché que réformé - Marie PIQUEMAL- Libération

C) Fabrice Luchini et le bateau ivre de l'Éducation nationale - Par Vincent Tremolet de Villers - Le Figaro

D) Réforme du collège : la novlangue obligatoire! - Par Julia Sereni  - Le Figaro

E) Nouveaux programmes d'histoire : atomisation sociale, culpabilité et haine de soi - Par Madeleine Bazin de Jessey - Le Figaro

F) Les écoles d'ingénieurs les plus touchées par le tour de vis budgétaire - Sandrine Chauvin - Capital.fr

G) Initiez-vous aux obscurs jargons des métiers - Christine Halary - Management

H) Une institution - Institut de France

I) Éducation de Wikiberal

J) Réformer l’Éducation nationale : questions de méthode - Par Vincent Feré - Trop Libre

K) Réforme du collège : quelles évolutions ?




A) Education : parlez-vous le nouveau programme ? Un quizz

«Jargon», «termes abscons», «vacuité du vocabulaire» : depuis leur publication, le 13 avril, les nouveaux programmes scolaires font l’objet de critiques virulentes pour leur manque de clarté. Elaborés par le Conseil supérieur des programmes, ces textes, censés guider les enseignants, entreront en vigueur à la rentrée 2016.

La lettre de Lemaire (UMP)


Mais avant cela, ils doivent encore être présentés aux profs, entre le 11 mai et le 12 juin, pour être amendés. Nul doute que des clarifications seront nécessaires.

Ainsi, la section qui concerne l’enseignement du sport est pour le moins alambiquée. Lundi, le journal de 20 heures de France 2 consacrait un reportage à une obscure formule, régulièrement reprise depuis, qui invite à «traverser l’eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête» dans un «milieu aquatique profond standardisé». Comprendre : nager dans une piscine.

Les profs d’EPS ont peu apprécié ce coup de projecteur. Le Snep-FSU, syndicat majoritaire, a ainsi adressé une lettre ouverte à David Pujadas, pour dénoncer une «critique, soi-disant humoristique, ciblée uniquement» sur sa discipline, sur la chaîne publique et dans d’autres médias. Le courrier s’insurge d'«une forme de condescendance et d’ignorance bienséante lorsqu’il s’agit d’EPS et de sport à l’école. Un enseignement se préoccupant du corps (donc considéré comme de bas niveau intellectuel ?) devrait forcément s’écrire dans un langage trivial et non se théoriser».

Si on parle de «milieu standardisé», c’est pour «rendre explicite le fait qu’on n’apprend pas à nager en rivière par exemple», poursuit le courrier. Cela peut être «bien sûr une piscine, mais aussi un bord de mer calme, sans courant, délimité comme dans les DOM», explique le syndicat. Il existe aussi «des piscines ou des bassins» où «on a pied ! Or, apprendre à nager nécessite de se confronter à la profondeur», ajoute-t-il. «Les programmes devraient d’abord être écrits pour les enseignants», leurs «premiers utilisateurs», pas pour le grand public, estime le syndicat.

Néanmoins, la ministre de l’Education, Najat Vallaud -Belkacem, et le Conseil supérieur des programmes ont depuis reconnu que ces textes devraient être écrits «dans une langue que tout le monde peut comprendre», selon les termes de la ministre, dans un entretien au Point. 

Bon élève, Libération s’est plongé dans les programmes de collège, et en a extrait quelques formules énigmatiques. Saurez-vous les décrypter ?


QUIZ et réponses

Rendus publics mi-avril, les textes, qui doivent encore être amendés avant leur entrée en vigueur à la rentrée 2016, ont été moqués pour leur vocabulaire jargonnant. Venez tester votre compréhension de la novlangue éducative.



1) Qu'est-ce que «l'articulation d'activités réfléchies et d'automatisation des procédures» ?

Dans le programme de français, cette activité est censée aider à «comprendre le fonctionnement syntaxique». De quoi s'agit-il?

  • Des activités intelligentes, pour une fois, ça les changera, ces saligauds
  • Je n'y bite rien sans traduction
  • L'étude de phrases, bien construites ou pas, pour tout piger à la syntaxe (Bien vu! Le programme invite à décortiquer un ensemble de phrases, et à en extraire ce qui est correct ou pas, pour en déduire la règle générale.)
  • L'amélioration de l'écriture, grâce à l'utilisation du correcteur automatique des smartphones

2) Qu'est-ce que «l'élaboration de cartes mentales pour mémoriser, structurer, synthétiser, rapporter»? 

Cette activité est censée améliorer l'expression dans une langue étrangère.

  • S'entraîner mentalement à reproduire la géographie des Balkans (ça occupe)
  • Cela ne veut rien dire, c'est un piège!
  • Le fait de montrer les liens qui existent entre différents mots (On peut aussi parler de cartes heuristiques.)
  • Connaître par coeur les capitales européennes

 

3) Si on te dit de «t'organiser pour construire une continuité spatio-temporelle d'actions», que fais-tu?

En sport, cet acquis est considéré comme nécessaire dans les activités athlétiques.

  • Tu te débrouilles pour enchaîner un peu de course à pieds et du saut en longueur (Bien vu, jeune fayot! Tu as dû pratiquer l'athlétisme comme personne!)
  • Tu imites Marty Mc Fly à bord d'une DeLorean DMC-12
  • Tu enchaînes le cours de sport et une partie de console
  • Tu fais du lancer de poids et de javelot simultanément

 

4) De quelle activité parle-t-on : «Se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé»

Indice: c'est une compétence qui doit être acquise en cours de sport.

  • D'une initiation à la plongée sous-marine
  • De l'apprentissage de la pêche à la ligne
  • De natation à la piscine (Trop facile, m'dame, la réponse était dans l'article!)
  • De marche sur l'eau

5) On vous dit de «conduire, en milieu naturel ou artificiel, un déplacement rapide, économique, sécurisé». Quid?

C'est une activité de pleine nature, qui entre dans les enseignements de sport.

  • De la course d'orientation (Savoir se répérer, rallier un point en empruntant l'itinéraire adapté.)
  • De l'autostop, comme dans Pékin express
  • Les transports en commun, bêta!
  • Du vélo

 

6) Qu'entend-on par «vaincre un adversaire en lui imposant une domination corporelle symbolique et codifiée»

On parle d'une compétence attendue dans l'apprentissage des sports de combat.

  • Défoncer sa gueule au premier de la classe
  • Maîtriser les échecs
  • Lutter comme des acharnés dans la boue
  • Gagner au judo ou au karaté (Mettre KO en respectant les règles, tout un art!)

7) L'acquisition des compétences sur les médias est «organisée de manière spiralaire». Qu'est-ce que cela veut dire?

Un précieux indice pour bien comprendre comment sensibiliser au fonctionnement des médias.

  • Faire revenir régulièrement dans des cours des compétences déjà abordées (L'inverse serait d'empiler des connaissances, sans forcément les faire intervenir de nouveau dans des cours))
  • Les médias français tournent en rond
  • Les élèves doivent former une ronde pour lire Libé chaque matin
  • Le ministère veut faire tourner les profs en bourrique

 

8) Quand on parle de «s'inscrire dans un projet de transformation motrice ou corporelle», de quoi s'agit-il? 

Les cours de sport sont censés contribuer à cet apprentissage.

  • De développer la maîtrise de ses mouvements (Quoi de mieux que se bouger pour cela?)
  • De maîtriser le relooking
  • De sculpter son corps en faisant de la muscu
  • De s'inscrire à une compétition sportive au moins au cours de l'année

9) On conseille au prof le «travail sur texte lacunaire pour problématiser en réception l'étude de l'élément linguistique visé.» Que doit-il faire?

 Cette activité doit aider à construire des compétences langagières.

  • Combler ses propres lacunes
  • Faire travailler la classe sur un livre dont il manque des pages
  • Invoquer un génie magique pour préparer ses cours à sa place.
  • Faire compléter des textes à trous aux élèves. (Exact ! On a tous connu cet exercice.)

10) Qu'est-ce que le «départ différé» ?

Attention, réfléchis bien avant de répondre!

  • En athlétisme, le fait d'attendre le signal «partez» pour entamer la course
  • En langues vivantes, le fait d'effectuer un séjour à l'étranger en fin d'année
  • Une fonction offerte par la plupart des machines à laver (On t'a bien eu, c'était un piège (ah ah ah))
  • Un cours de mathématiques sur les probabilités
Virginie BALLET et Gurvan KRISTANADJAJA
 


B) Un collège unique plus retouché que réformé

Parmi les annonces, une seconde langue obligatoire dès la 5e et des élèves toujours plus suivis.


La ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, présente ce mercredi sa réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016. Un premier train de mesures, avant la présentation des nouveaux programmes qui devrait intervenir dans quelques semaines.


La deuxième langue vivante dès la cinquième

Aujourd’hui, l’enseignement de la deuxième langue étrangère n’est obligatoire qu’à partir de la quatrième. Seuls les élèves des classes bilangues commencent l’apprentissage en sixième. En généralisant la deuxième langue en cinquième, le ministère supprimerait du même coup les classes bilangues, souvent détournées pour avoir des classes de niveaux, chères aux parents mais désastreuses en termes de mixité sociale. «La deuxième langue en cinquième, oui, pourquoi pas. Mais si c’est pour s’en tenir à une petite heure, cela ne sert à rien, les expérimentations l’ont montré», pointe Jean-Rémi Girard du Snalc, syndicat classé à droite. Pour l’instant, rien n’est tranché. «Cela fait partie des dosages qui restent à faire, répond-on au cabinet de la ministre. Mais en aucun cas, cette réforme ne se traduira par un emploi du temps plus chargé pour les élèves.» Traduction : cet enseignement se fera au détriment d’un autre.



Un accompagnement personnalisé

La ministre en fait un point fort de sa réforme, même si en réalité, ça existe déjà. Aujourd’hui, les petits sixièmes ont deux heures de soutien par semaine. L’idée serait de passer à trois heures et de systématiser un accompagnement par petits groupes, selon les difficultés des élèves. Pour les autres (5e, 4e, 3e), le soutien sera d’une heure «garantie».

Des enseignements interdisciplinaires

Le ministère veut encourager une pratique déjà existante : faire des ponts entre les disciplines, «décloisonner» et tenter de nouvelles méthodes, comme la classe à plusieurs profs (lire ci-contre). Les enseignants ne se saisiraient pas suffisamment de la liberté pédagogique, assure le ministère, qui veut par conséquent leur imposer un «cadre». A la rentrée 2016, ces nouvelles façons d’enseigner devront représenter au moins 20% du temps scolaire au lieu de 7% aujourd’hui, selon le ministère. Christian Chevalier, de l’Unsa, applaudit des deux mains : «C’est un message politique fort. La ministre dit : "Enseignants, allez-y, lâchez-vous."»



Favoriser les classes en petits groupes

Les profs vont être heureux : ils plébiscitent le fonctionnement en demi-classe. Est-ce que cette mesure dépassera l’effet d’annonce ? L’application risque de buter sur la contrainte budgétaire. La réforme, toutes mesures comprises, se traduira par l’équivalent de 4 000 profs à temps complet, décomptés des 60 000 créations de postes promises par le Président.

Et, en vrac…

La ministre veut une pause déjeuner d’au moins une heure trente mais aussi plus de moments solennels : des commémorations, des remises de diplômes… Et son dada : «mieux associer les parents» avec, gadget du jour, «un livret unique et digital».

Marie PIQUEMAL
Lire aussi:




  • «Le chinois, une option prestigieuse»

    InterviewFrançois Baluteau, sociologue, acte l’émergence de nouvelles priorités, chez les parents et les élèves : Par Marie Piquemal
  • Les collégiens au bord de l’incident diplomatique

    Un vieux traité oblige l’enseignement du français en Allemagne et de l’allemand en France. Un diktat qui hérisse. Par Nathalie Versieux et Marie Piquemal
  • «Non à l’école low-cost», parents en grève

    ReportageA Bobigny (Seine-Saint-Denis), un collège tourne à vide depuis une grosse semaine. Les parents ont décidé en bloc de ne plus envoyer leurs enfants en cours, pour réclamer plus de moyens. Par Marie Piquemal

 

 

C) Fabrice Luchini et le bateau ivre de l'Éducation nationale

Pendant que nos gouvernants dépouillent les programmes des grands auteurs, Fabrice Luchini fait un triomphe au théâtre des Mathurins en disant Rimbaud, Baudelaire, Proust et Labiche.
 
Entre un spectacle d'improvisation et une baignade dans un «milieu aquatique standardisé» Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem devraient aller faire un tour au Théâtre des Mathurins. Depuis des semaines, chaque soir plus de quatre cents personnes se pressent pour entendre un homme seul en scène dire Rimbaud et Labiche, Céline et Proust. Les réservations sont closes jusqu'au mois d'octobre et les demandes de prolongation se succèdent. S'ils parviennent à éteindre leur iPhone, à s'asseoir pendant deux heures ils écouteront un ancien garçon coiffeur qui, par les mots, déploie des paysages, écrit des silences, fixe des vertiges. Fabrice Luchini leur rappellera qu'il a quitté l'école à 14 ans mais que l'aventure de son existence est née d'une découverte: une langue plus vive que le courant d'une onde pure. La Fontaine, Baudelaire, Pascal, Cioran et une pléiade innombrable ont aiguisé son esprit, nourri sa méditation, et fécondé une passion dévorante. Depuis il a fait sienne la maxime de Molière: «plaire et instruire».










En troisième, les programmes de lecture piochent dans les rentrées littéraires les plus récentes, et l'étude approfondie de Bajazet sera bientôt considérée comme humiliante pour l'élément en voie d'apprentissage, cette chose fragile que nous appelions autrefois l'élève.
Dira-t-il que c'était mieux avant? C'est tout le contraire. Le spectacle commence par une charge de Paul Valéry (nous sommes dans les années 1930) contre l'école qui force les enfants à ânonner Racine en se débarrassant de ce qui en fait la beauté: les assonances, le rythme, la chair du verbe. Valéry cependant ne conseille pas de remplacer les humanités par l'interdisciplinarité ou les travaux en groupe sur le tri sélectif et le développement durable. Il plaide plutôt pour une véritable éducation au goût, aux nuances, à la beauté. Ce trésor mal exploité par nos anciens prend désormais la poussière dans les caves du ministère. En troisième, les programmes de lecture piochent dans les rentrées littéraires les plus récentes, et l'étude approfondie de Bajazet sera bientôt considérée comme humiliante pour l'élément en voie d'apprentissage, cette chose fragile que nous appelions autrefois l'élève. Les disciples de Bourdieu verront dans le succès de Fabrice Luchini une preuve supplémentaire de la reproduction des élites.


Les tenants du «tout est culture» refuseront malgré tout d'établir une hiérarchie entre le savoureux«Cours… Asterixsme»de Jamel Debbouze et les Illuminations de Rimbaud. Ceux qui, en entendant le comédien, sentiront battre en eux le cœur de La Fontaine ou de Baudelaire, se désoleront d'un gigantesque gâchis. Comment une succession de chefs-d'œuvre peuvent ainsi être laissés à l'abandon? Pourquoi refuser de les faire connaître aux Français venus d'ailleurs à qui l'on ne donne qu'une équipe de football pour se sentir des nôtres? Augustin d'Humières professeur en Seine-et-Marne et auteur de Homère et Shakespeare en banlieue (Grasset) le répète suffisamment: le génie souffle où il veut. Dans les quartiers chics comme dans les cités. Luchini raconte qu'il a eu l'idée de ce spectacle après avoir récité Le Bateau ivre dans un taxi. Son chauffeur lui aurait lâché: «C'est magnifique, mais je n'ai rien compris.»«Moi, non plus, lui a répondu le comédien, mais là n'est pas l'important.» L'important en effet était de faire vibrer quelques minutes les êtres et les choses. Rappeler aux hommes qu'ils ont en eux ce que les uns nomment l'esprit, les autres l'âme. Que la culture n'est ni un ornement, ni un snobisme, mais l'oxygène de l'intelligence et du cœur.









Manuel Valls affirme que la culture est constitutive de la gauche. Il faudrait lui rappeler qu'elle est tout sauf le fruit de l'improvisation
Manuel Valls affirme dans une interview au mensuel L'Œil, que la culture est constitutive de la gauche. Il faudrait lui rappeler qu'elle est tout sauf le fruit de l'improvisation. «Il n'y a pas de génération spontanée» dit en substance Roland Barthes quand il parle des poètes. Rimbaud savait le latin et le grec à 14 ans. Il connaissait suffisamment Hugo et Musset pour les mépriser à 16 et jugeait à 17 Baudelaire «un peu mesquin» dans sa forme. Le feu de son génie monte cependant de braises anciennes, celle du travail, de l'effort, de la discipline, de la sélection. Ces vertus que Luchini a éprouvées aux côtés de ses maîtres Jean-Laurent Cochet ou Michel Bouquet. Depuis, l'élève est devenu l'un des leurs et donne à son tour ce qu'il a reçu. Quand il improvise, c'est prodigieux. Il n'est pas professeur, le Théâtre des Mathurins n'est pas une salle de classe, mais toutes les générations viennent y chercher ce que le pédagogisme s'acharne à enfouir et peut-être même à détruire: leur héritage.

Vincent Tremolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox. 

 

D) Réforme du collège : la novlangue obligatoire!

Les nouveaux programmes scolaires dévoilés le 13 avril sont riches en jargon pédagogiste estime Julia Sereni. Elle y voit le produit d'une idéologie qui s'attaque à la transmission du savoir.

«Aller de soi et de l'ici vers l'autre et l'ailleurs». Non, ce n'est pas le titre de la brochure d'une secte post-Raélienne mais bien celui des nouveaux programmes de collège pour les langues étrangères et régionales (cycle 4, page 17). Ce jargon «pédagogiste» fait son grand retour dans les nouveaux programmes scolaires pour l'école primaire et le collège. 

Ce jargon «pédagogiste» fait son grand retour dans les nouveaux programmes scolaires pour l'école primaire et le collège.

Ainsi, dans la section consacrée à l'éducation physique et sportive le lecteur apprend avec bonheur que l'élève ne nage pas, non, il «traverse l'eau en équilibre horizontal par immersion prolongée de la tête» (page 22). Pas question non plus de s'adonner à de vulgaires jeux de raquettes, l'objectif c'est de «rechercher le gain d'un duel médié par une balle ou un volant» (page 23). Toujours dans cette section l'élève est invité lors des activités de combat à «vaincre un adversaire en lui imposant une domination corporelle symbolique et codifée». Une prose digne des plus belles pages de Cinquante nuances de Grey.

Au-delà de ces citations absconses qui amusent et inquiètent les réseaux sociaux, ces programmes sont le révélateur d'une réalité bien plus inquiétante: la déconnexion consommée entre ceux qui les rédigent et les autres, qui les subissent au quotidien. En effet, comment ne pas s'inquiéter du fait que personne, au sein du conseil supérieur des programmes, n'ait perçu le caractère risible des intitulés et la vacuité du vocabulaire employé? 

Choix conscient ou non, l'emploi d'une telle novlangue est par essence le produit d'une idéologie déréalisante, c'est également un moyen de tenir à l'écart les parents en rendant, par l'utilisation d'un charabia scientiste, extrêmement compliqué ce qui pourrait être simple et clair. Au fond, les programmes sont réalisés non pas pour les élèves et les enseignants, mais bien au nom d'une certaine conception du système éducatif, d'une certaine idée de l'enfant.









Choix conscient ou non, l'emploi d'une telle novlangue est par essence le produit d'une idéologie déréalisante, c'est également un moyen de tenir à l'écart les parents en rendant, par l'utilisation d'un charabia scientiste, extrêmement compliqué ce qui pourrait être simple et clair.
Dans ce document, l'élève est défini dès les premières pages (p.3) non plus par son statut d' «apprenant» mais déjà par celui d' «adolescent» qui «vit un nouveau rapport à lui-même» et donc doit être placé par les enseignants dans un «climat de confiance». Il n'est plus là pour apprendre -activité rétrograde et tellement verticale, mais pour être au monde, «manifester sa sensibilité», «questionner le monde» (page 7 et suivante). On est dans la quintessence même du pédagogisme qui célèbre l'idée selon laquelle l'enfant doit construire son propre savoir -ce qui explique donc fort logiquement l'absence de clarté des programmes et l'effacement progressif de leur contenu.

Le but est de bannir au maximum toute référence à des connaissances sûres et précises. Le café pédagogique, tribune militante du «pédagogisme» se félicite d'ailleurs de cet abandon «des longues énumérations de connaissances à acquérir» jugées par ailleurs élitistes.

On est dans la quintessence même du pédagogisme qui célèbre l'idée selon laquelle l'enfant doit construire son propre savoir.

Ainsi, la grammaire et ses règles imposées, sont remplacées par «l'étude de la langue» qui n'est que la version réchauffée de «l'observation réfléchie de la langue» introduite par Jack Lang dans les programmes de 2002. Fini les règles apprises par coeur, c'est à «l'enfant» d'observer les phrases pour «dégager des régularités, et formuler des regles», l'objectif, comme le précisait un document de formation destiné aux enseignants, est ainsi de «mettre en mots leur pensée et leur sensibilité».

Les futurs programmes rajoutent la consigne suivante «l'inflation terminologique doit être évitée» (page 10), ce qui signifie qu'il n'est pas opportun de s'attarder sur des termes trop techniques comme le complément d'objet et autres COD. C'est le ménage par le vide. 



Bien sur, ce pédagogisme est lui-même le paravent de l'égalitarisme. Puisque la transmission du savoir reste vécue comme une violence reproductrice d'inégalités, c'est à la transmission elle-même que l'on s'attaque pour diminuer les inégalités. Cruel syllogisme, qui justifie pêle-mêle les attaques envers les classes préparatoires, le latin, la culture générale, les classes européennes, les internats d'excellence... 

Tout cela s'opérant au nom de la «liberté pédagogique de l'enseignant», à qui il faut donc souhaiter bon courage, mais dont on ne doute pas qu'il pourra faire sien cet objectif, asséné comme un clin d'œil: «l'abstraction et la modélisation sont bien plus présentes désormais, ce qui n'empêche pas de rechercher les chemins concrets qui permettent de les atteindre» (Les objectifs de la formation du cycle 4, page 4).

Par Julia Sereni  est chercheur associé au CERU (Centre d'études et de recherches universitaires), collaboratrice parlementaire et ancienne membre de cabinet ministériel.

et aussi:

  • Les nouvelles perles de la «novlangue» pédagogiste
  • Lettre du Magicien des couleurs à Najat Vallaud-Belkacem
  • Réforme de Najat Vallaud-Belkacem: du collège unique au collège uniforme?
  • Marc Fumaroli: «Le latin est victime des fanatismes égalitaires et utilitaires» 1/2
  • Marc Fumaroli: «Les humanités au péril d'un monde numérique» 2/2

E) Nouveaux programmes d'histoire : atomisation sociale, culpabilité et haine de soi 

Madeleine de Jessey s'interroge sur la pertinence des nouveaux programmes d'histoire et craint que ces derniers n'enferment les élèves dans une logique de repentance.

 Après avoir unanimement indigné les professeurs de Langues anciennes et irrité les tenants de l'amitié franco-allemande, la réforme du collège risque à nouveau de faire parler d'elle, sur le front de l'histoire cette fois. Tant qu'à faire, autant énerver tout le monde, égalité oblige.

L'Education nationale a en effet mis au point de nouveaux programmes d'histoire pour le collège. On saluera le souci de ne pas faire «disparaître de cet enseignement le cadre national ni la perspective chronologique propre à l'histoire». Alors que la France se divise en communautés disparates sans parvenir à forger une destinée et une fierté communes, on approuvera aussi la visée poursuivie par ces nouveaux programmes: «Dans un ordre chronologique, le programme permet de mieux lire et comprendre le monde d'aujourd'hui en insistant sur des moments forts, des traits marquants des sociétés du passé et des problématiques indispensables à la formation du citoyen.»

C'est en parcourant ensuite la liste des sujets abordés que l'inquiétude surgit: le Conseil supérieur des programmes (CSP) distingue les sujets «obligatoirement étudiés» des sujets «traités au choix de l'enseignant». Ainsi, l'étude de l'Islam sera obligatoire, mais celle du christianisme médiéval facultative - ceux qui choisiront de l'enseigner devront le faire uniquement sous l'angle de l' «emprise de l'Eglise sur les mentalités rurales». Dans une société en mal d'intégration et de cohésion nationale, on ne manquera pas de s'étonner d'une curiosité si grande pour les religions venues d'ailleurs, et d'une révulsion si manifeste pour nos racines judéo-chrétiennes. N'est-ce pas pourtant en redonnant à l'élève ces racines que nous le rendrons d'autant plus ouvert à l'altérité? Par ailleurs, où est-il passé, ce «cadre national» que le CSP évoquait précédemment?

Il apparaît ensuite, nous objectera-t-on. C'est vrai, le cadre national est abordé à travers l'étude obligatoire des heures sombres ou controversées du passé (esclavage, colonisation, génocides, déportation…). En revanche, l'enseignement de l'humanisme et des Lumières, problématiques qu'on croirait pourtant «indispensables à la formation du citoyen», n'est que facultatif. Nos repères communs seront donc extraits des cultures venues d'ailleurs et des tragédies de notre histoire. Plutôt que d'amener l'élève à puiser à la source du christianisme, de l'humanisme et des Lumières, le CSP préfère écouler ses stocks de repentance amère et éculée.

Il ne s'agit pas ici de mettre en cause l'importance du «devoir de mémoire» ; nous affirmons seulement que la mémoire ne formera le citoyen qu'à condition de l'inspirer et de le libérer, en lui proposant le terreau vivant d'une action positive et généreuse. Plutôt que de séquestrer l'élève dans l'obscurité des fautes et des blessures passées, que ne lui propose-t-on des épopées nationales, des modèles, des figures de courage, d'unité et de résistance, dans lesquels il pourra puiser des valeurs incarnées? Les jeunes générations ont droit, aujourd'hui, à se fondre dans une histoire de France qu'ils pourront enfin connaître et admirer.

Or, loin d'évoquer les plus belles pages de notre histoire, le CSP entend une nouvelle fois enfermer l'élève dans le culte de la culpabilité et de la haine de soi. Le fait n'est pas nouveau: il y a bien longtemps que l'enseignement de l'histoire se fourvoie chez nous dans un travail de sape et d'auto-flagellation prodigieusement masochiste. Avec la réforme du collège, un nouveau cap est franchi. Ne cherchez plus la crise de la France: elle est là, dans ce retournement de soi contre soi.
 
 Par Madeleine Bazin de Jessey est agrégée de Lettres classiques. Porte-parole de Sens Commun, elle est secrétaire nationale en charge des programmes de formation à l'UMP.
Aussi: Pascal Bruckner : les nouveaux programmes d'histoire ou l'effacement de la France 




F) Les écoles d'ingénieurs les plus touchées par le tour de vis budgétaire

La liste des établissements d'enseignement supérieur qui vont devoir se serrer la ceinture est désormais officielle. Et l'addition s'avère encore plus salée que prévue pour les écoles d'ingénieurs.

C'est officiel : la cure d'austérité est sévère pour les écoles d'ingénieurs. Au total, 22 écoles d'ingénieurs verront leur épargne fondre de 23,452 millions d'euros en 2015. "A elles seules, elles vont donc financer près d'un quart des 100 millions d'euros d'économies prévues dans l'enseignement supérieur dans la loi de finances 2015", calcule François Cansell, le président de la Conférence des écoles françaises d'ingénieurs (CEDFI), qui ne décolère pas. "Une aberration alors qu'elles ne représentent que 7% du budget total de l'enseignement supérieur", tempête-t-il.



Pourquoi sont-elles dans le viseur ? Eh bien, tout simplement parce qu'elles sont "trop riches" aux yeux du Ministère. Elles disposent d'un fonds de roulement, c'est-à-dire d'une épargne importante. "Cela fait des années que nous nous serrons la ceinture pour assainir nos comptes afin d'anticiper nos futurs investissements", justifie François Cansell. Pour constituer ces fonds de roulement, les établissements ont en effet souvent épargné durant plusieurs années afin, notamment, de préparer des achats immobiliers ou des créations de nouveaux programmes.

L'école la plus pénalisée est Centrale Nantes, qui va voir son budget fondre de 2,7 millions d'euros; suivi par l'INP de Toulouse (-2,51 millions d'euros) et Centrale Lille (2,13 millions d'euros). Au total, 11 écoles vont perdre plus de 11 millions d'euros, comme le montre le tableau ci-dessous, dont celle dirigée par François Cansell, l'INP Bordeaux, qui va perdre près de 1,6 million d'euros.

Montant des fonds de roulement mobilisés dans 22 écoles d'ingénieurs




"C'est scandaleux et incompréhensible", s'étouffe-t-il. "Pourquoi prélever les établissements qui forment des jeunes dont les compétences sont reconnues dans le monde entier, alors que le président de la République a annoncé en début de mandat, que sa priorité était la jeunesse et le redressement industriel ?", s'interroge-t-il, un brin amer.

Les directeurs d'école ont donc sorti leurs calculettes. Concrètement, cela risque de se traduire par la fermeture des programmes les moins rentables, une réduction des effectifs consacrés à la recherche. Pour éviter de finir dans le rouge à la fin de l'année, ils seront autorisés à prélever dans leur fonds de roulement pour financer leurs frais de fonctionnement et leur masse salariale.

Les écoles d'ingénieurs ne sont évidemment pas les seules mises à contribution. Au total, 11 universités sur 76 et 12 grands établissements comme l'Observatoire de Paris (-,1,25 million d'euros) sont aussi concernés. Parmi les fac les plus touchées : l'université d'Artois (Pas-de-Calais) qui perd pas moins de 24 millions d'euros ; Lille II (-8,75 millions d'euros) ; ParisII-Panthéon-Assas (-7,66 millions d'euros). Ces coupes budgétaires seront présentées à la CNESER lundi. Un avis qui est seulement consultatif...

Sandrine Chauvin
 


G) Initiez-vous aux obscurs jargons des métiers

Notre univers économique est une sorte de tour de Babel où chaque corporation invente sa novlangue. Kit de survie.

"Je trouve les culs de bus un peu "bordeline". Si nous voulons rester dans la "short-list", il faut les rendre plus appétents." "Ça va être chaud : ils sont overbookés. Même charrette, ils ne tiendront jamais la “deadline”." La scène se déroule dans une agence de pub. Présente, Babette Auvray-Pagnozzi jubile ! Pendant trois ans, cette rédactrice chevronnée s’est appliquée à consigner les amphigouris de ses congénères. Elle en a tiré un livre truculent, "Langue de pub", où même les initiés se surprennent à découvrir de nouveaux mots. Chaque métier, bien sûr, cultive son jargon. "Mais communiquer, rappelle Jeanne Bordeau, fondatrice de l’Institut de la qualité de l’expression, c’est mettre en commun. On devrait toujours veiller à parler pour être compris." A lire ce tour d’horizon des tics de langage propres à chaque profession, on est loin du compte. Morceaux choisis.

Les informaticiens abrègent à haut débit
Les SSII sont un monde d’acronymes. Chez Aubay, dont
l’effectif est constitué à 95% d’ingénieurs informaticiens, les IHM (interfaces hommes/machines), GDB (gestion de bases de données), FAQ ("frequently asked questions") et FAI (fournisseurs d’accès à Internet) fusent. Chacun son camp : les uns se rangent dans la MOA (maîtrise d’ouvrage), les autres dans la MOE (maîtrise d’œuvre). Le virus touche même la définition des postes : Le DP (directeur de projet) coiffe le CP (chef de projet). L’AP (analyste programmateur) côtoie l’IR (ingénieur réalisation). Les informaticiens jargonnent sans vergogne : ils ne disent pas relancer mais "rebooter" un PC. Ils ne programment pas mais «instancient» telle ou telle fonction. Et quand ils se perdent en conjectures dans un projet nébuleux, ils disent "stop au vaporware" ! "Mais, s’interroge malicieusement Jeanne Bordeau, faut-il vraiment s’étonner d’entendre parler d’ADSL et de RAM quand la commission nationale informatique et liberté elle-même se laisse appeler Cnil ?"

Les industriels adorent le "globish english"
"Dans l’industrie, on s’exprime avec la tête, pas avec les tripes", résume un ingénieur d’une entreprise publique. Et c’est vrai qu’en règle générale, dans cette corporation, on réfléchit avant de prendre la parole. Les échanges sont synthétiques, y compris à l’heure des pauses, où l’on manie un humour lapidaire. On use d’un langage technique précis, rigoureux, voire élitiste. "Nous nous comprenons entre pairs et éprouvons un sentiment de supériorité à maîtriser des termes que les autres ignorent", confirme le même ingénieur. Jusqu’à ce que cela coince… Ainsi, un autre ingénieur qui exposait son parcours à un représentant de la DRH a été prié de s’expliquer après avoir annoncé : "A la direction de la stratégie, j’ai fait de l’équilibre entre demandes." Dans les multinationales, ce sont bien sûr les anglicismes qui font fureur. Chez Airbus à Toulouse où coexistent plus de 100 nationalités, on se réunit à la FAL ("final assembly line"), quand on ne se donne pas rendez-vous au "mock-up", c’est-à-dire au centre de maquettes. L’avionneur a même inventé un terme franglais, "la communalité", pour évoquer la similitude entre deux cockpits.

Les banquiers 
poétisent le cash-flow
A moins d’être un ha bitué des salles de marché, difficile de comprendre le sabir des traders. "Il y a une "greenshoe" de 10%, ça va nous permettre de ravaler le "flow back"", commente l’un d’eux en découvrant un cours de Bourse chahuté. Les chartistes (c’est quand même plus chic qu’analystes graphiques) ont le vocabulaire le plus imagé, puisqu’ils ont le bonheur de jongler avec des "chandeliers japonais" (rectangles représentant les variations d’un cours) ou des «Adam et Eve» (figures indiquant un retournement de tendance). "Nous avons aussi nos
expressions familières", s’amuse Jean-Emmanuel Vernay, directeur général délégué de la société de Bourse Invest Securities. Et de citer deux exemples : "Y a de la colle" (lorsque les titres ne se vendent pas) et "Il a fait un gros doigt" (quand un confrère a tapé un mauvais chiffre en passant un ordre). Il faut revenir dans le monde des banques de réseau pour retrouver des échanges plus feutrés. Les conseillers bancaires comparent rituellement leurs "états du matin" – autrement dit, la comptabilité des écritures enregistrées au-delà des normes. Et, en fin de semaine, ils sont priés de rendre leur "production" – comprenez le détail des ventes de leurs produits financiers.

Les pubards carburent à la branchitude
Cette tribu ultratendance est peuplée de monomaniaques passionnés. Entre eux, les publicitaires parlent de qui a fait quoi, de tel directeur de création sur le départ, du dernier spot ou du réalisateur en vogue. On frime beaucoup en abusant du "name dropping" – ou "lâcher de noms" –, histoire de simuler une familiarité avec les grands du métier. En réunion interne, on s’autorise aussi des expressions triviales du genre "Tu branles le mammouth" ou "Tu peignes la girafe". Traduction : "Tu parles pour ne rien dire." On invente des mots branchés : "Trop kitchos cette annonce !" – comprenez : trop deuxième degré. On multiplie les abréviations occultes : "Les setras (seniors traditionalistes) sont cœurs de cible." Et quand un chef de pub demande à un stagiaire de "faire péter le Kadapak", ce dernier a intérêt à courir ventre à terre lui chercher le carton renforcé sur lequel on colle les maquettes de projets. Qui sait ? Peut-être que parmi elles le client identifiera une pépite. Pardon : une "nugget".

La grande distribution se gave d’images crues
Au détour d’une travée d’hypermarché, vous croiserez vers 16 heures des chefs de rayon en pleine "réouverture" (rangement à mi-parcours d’une journée de chiffre d’affaires), en train de remettre de l’ordre dans leur "came" (marchandise) et de trier les "ovnis" (produits étrangers au rayon). Dans le monde
très concret de la distribution, le
vocabulaire est imagé, plein de
bon sens et il est partagé par tous.
"Même sur un site de 600 salariés, tout le monde se connaît et
les échanges sont très francs, d’un bout à l’autre de la hiérarchie", souligne Nathalie Roche, la directrice du magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois. L’univers est rugueux et les expressions parfois martiales, voire triviales. "On a la gagne au CUG (code unitaire de gestion) !" exhorte le patron pour signifier qu’on ne peut faire de chiffre d’affaires qu’en s’intéressant à chaque produit. "Peux-tu dégerber cette palette avec ton Clark ?" demande-t-on pour retirer un lot de marchandises de l’entrepôt grâce au chariot élévateur. Sur le terrain, on s’exprime par raccourcis : le panneau d’affichage au-dessus d’une tête de gondole ? Un 60 x 60. Le terminal portable sur lequel chacun suit ses stocks ? Le TP. Il arrive même que les acronymes se transforment en verbes. Ainsi le POS (plan d’occupation des sols du magasin) vient récemment d’inspirer l’expression "posser une opération", qui signifie la mettre immédiatement en tête de gondole. Dans les supermarchés, le vocabulaire n’en finit pas de se réinventer. 

Christine Halary

L'ouvrage "Mots et maux du management" recense les abréviations et les anglicismes qui fleurissent en entreprise et que nous utilisons parfois à plus ou moins bon escient. Extraits choisis.

Êtes-vous bilingue en jargon d'entreprise ? Pour vous aider à mieux comprendre les nouvelles expressions utilisées à tort et à travers au bureau, Christophe Chaptal de Chanteloup publie un dictionnaire insolite "Mots et maux du management" (éd. Vuibert).
"On est passé d'un langage quasi militaire – on donne un ordre clair et précis – à une langue délicate emplie de codes et de sens au second degré," constate cet expert en marketing et dirigeant du cabinet de conseil CC&A. Dans son ouvrage, il passe en revue une centaine de définitions, parfois complètement absurdes. Sa façon à lui de militer pour un langage plus simple en entreprise. 

1. Analyse transactionnelle : Non, il ne s'agit pas du dernier bilan comptable mais d'une méthode psychanalytique très en vogue auprès des managers. L'idée : approfondir les relations interpersonnelles à partir des états du moi (parent, adulte, enfant) et d'adapter son schéma de communication en fonction de son interlocuteur. A manier avec prudence tout de même.

2. Back-office : littéralement arrière-bureau, structure qui n'est pas en contact avec le client. Une bonne excuse pour ne pas justifier une livraison en retard ou un dysfonctionnement, selon cet expert.

3. Benchmarking : regarder ce qui est fait autour de soi pour ne pas refaire inutilement, ou faire encore mieux. Dans les faits, "cela permet de copier outrageusement le concurrent".

4. Brainstorming : Cette "tempête de cerveau" est un exercice de créativité pour libérer des idées novatrices, duquel ressort une note de synthèse que... personne ne lit.

5. "Copil" : cette abréviation désigne le comité de pilotage, qui regroupe les managers représentants différents métiers de l'entreprise, sélectionnés pour plancher sur une décision stratégique. "Sauf que les participants poursuivent rarement un but commun", déplore l'auteur. Ou comment accoucher d'une souris...

6. Débriefing : Aujourd'hui, cet anglicisme est plus "branché" et semble moins militaire que le traditionnel "aller au rapport". Dans les faits, l'objectif est le même, il s'agit d'informer sa hiérarchie ou un client, voire de justifier ses bourdes.

7. Downsizing : faire aussi bien – voire mieux – avec moins de moyens. C'est l'expression en vogue à l'heure du "cost-killing" et de la compression des effectifs..

8. "PMT" pour Plan moyen terme : il est censé fixer une batterie d'objectifs. L'exercice consiste à éviter "l'embûche du court terme et le pénible effort de la projection à long terme", plaisante Christophe Chaptal.

9. N+x : concept algébrique désignant un être humain en fonction de sa position hiérarchique. Objectif : mesurer la distance. A opposer au N-1 "corvéable à merci et interchangeable". CQFD.

10. Bottom-up : flux d'informations alland du bas vers les hautes sphères du management. L'idée est de permettre à la base de s'exprimer. A opposer au "top-down", qui résume de façon polie à donner des ordres aux salariés. 

Ces deux dernières confirment la définition du "management" vue par Christophe Chaptal : "l'art de faire faire à autrui ce qu'il aurait refusé de faire de lui-même". A méditer…


H) Une institution

Créé par la loi du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) sur l’organisation de l’instruction publique, l’Institut de France est placé depuis le 1er janvier 2006 sous la responsabilité du chancelier Gabriel de Broglie.



Il est le regroupement de cinq académies :
  • l’Académie française
    (fondée en 1635)
  • l’Académie des inscriptions et belles-lettres
    (fondée en 1663)
  • l’Académie des sciences
    (fondée en 1666)
  • l’Académie des beaux-arts
    (créée en 1816 par la réunion de l’Académie de peinture et de sculpture, fondée en 1648, de l’Académie de musique, fondée en 1669 et de l’Académie d’architecture, fondée en 1671)
  • l’Académie des sciences morales et politiques
    (fondée en 1795, supprimée en 1803 et rétablie en 1832)Dans une approche pluridisciplinaire de la connaissance, l’"Institut national des sciences et des arts" était initialement destiné : 
  • à perfectionner les sciences et les arts par des recherches non interrompues, par la publication des découvertes, par la correspondance avec les sociétés savantes et étrangères ;
  • à suivre les travaux scientifiques et littéraires ayant pour objet l’utilité générale.
Il était également prévu que l’Institut national des sciences et des arts distribuât chaque année des prix et des récompenses "aux inventions et découvertes utiles, aux succès distingués dans les arts, aux belles actions et à la pratique des vertus domestiques et sociales".

Aujourd’hui, parallèlement à ces missions génitrices, l’Institut de France gère le millier de dons, legs et fondations dont il est dépositaire.

L’Institut est une chose qui est propre à la France. Plusieurs pays ont des académies qui peuvent rivaliser avec les nôtres pour l’illustration des personnes qui les composent et l’importance de leurs travaux. La France, seule, a un Institut où tous les efforts de l’esprit humain sont comme liés en un faisceau, où le poète, le philosophe, l’historien, le critique, le mathématicien, le physicien, l’astronome, le naturaliste, l’économiste, le juriste, le sculpteur, le peintre, le musicien peuvent s’appeler confrères.
Ernest Renan (1867)


I) Éducation
  
L'éducation est l'ensemble des moyens permettant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles d'un être humain. Par extension, l'éducation désigne également les moyens mis en place pour permettre cet apprentissage.
L’État, bien loin de ses obligations régaliennes, prétend se charger de l'éducation des enfants : l'Éducation Nationale a ainsi succédé, en France et dans d'autres pays, à la plus modeste Instruction Publique, ce que les libéraux considèrent comme une immixtion dans la sphère privée et familiale.

Position libérale

Pour certains libéraux, l'État a un rôle à jouer dans l'éducation, en permettant aux personnes issues des milieux les moins favorisés d'accéder à un niveau d'instruction qui dépend plus d'eux-mêmes que des ressources de leur famille. Cependant, et contrairement à la pratique répandue, cette participation de l'État ne se ferait pas par l'existence et le maintien d'établissements scolaires publics mais par une distribution de moyens directement auprès des personnes concernées - par exemple sous forme de chèque éducation, acceptés par certains établissements privés. C'est par exemple la position que défend Friedrich Hayek dans La Constitution de la liberté (Chap. 24) et dans Droit, législation et liberté (Chap. 14). Il écrit ainsi dans ce dernier ouvrage :
«Concernant l'éducation, l'argument primordial en faveur de son assistance par le gouvernement est que les enfants ne sont pas encore des citoyens responsables et ne peuvent être supposés capables de savoir ce dont ils ont besoin, ni ne possèdent de ressources qu'ils pourraient consacrer à l'acquisition du savoir. […] Ce raisonnement s'applique seulement aux enfants et mineurs. Mais il est complété par une autre considération qui s'applique aussi aux adultes, c'est que l'éducation peut éveiller en ceux qui la reçoivent des capacités dont ils n'avaient pas encore conscience. […] Qu'il y ait de solides arguments pour que le gouvernement finance au moins une instruction générale n'implique pas que cette éducation doive aussi être administrée par l'État, et encore moins qu'il doive en avoir le monopole »
    — Friedrich Hayek, Droit, législation et liberté[1]'
Les libéraux sont en général opposés aux règlementations étatiques contraignantes qui aboutissent à l'absence de sélection au mérite (et, partant, à la dévalorisation des diplômes), au « collège unique », à la « carte scolaire » (interdiction de choisir son établissement), au monopole universitaire, à l'enseignement indifférencié, etc.

Position libertarienne

Pour les libertariens, il est injuste de forcer une personne, via l'impôt, à financer l'éducation d'autrui. L'enseignement est donc un service comme les autres, que des individus ou des entreprises vendent à des clients. S'il était appliqué, ce modèle aurait de nombreux avantages sur le plan de la qualité de l'enseignement. Outre les bénéfices tirés de la concurrence entre établissements scolaires et écoles de pédagogie, la délivrance des principaux diplômes ne serait plus un monopole, ce qui permettrait de valoriser de manière optimale les acquis des étudiants.
Le financement des études qui pourrait résulter de ce système est aussi supérieur à la formule de l'instruction publique gratuite. Ce marché, en plus d'intéresser les banques, pourrait voir fleurir les associations délivrant des bourses aux étudiants. Dans les deux cas, l'obtention de prêts serait soumise à la capacité des candidats à convaincre les prêteurs, et donc à fournir des résultats. Ce principe de responsabilisation favoriserait la réussite scolaire et permettrait aux plus méritants de poursuivre des études.
La conséquence directe montrerait l'inutilité voire le caractère nocif d'un ministère de l’Éducation Nationale, dont la mainmise idéologique et politique sur les jeunes esprits n'est pas le moindre défaut.
Pour certains libertariens, comme Murray Rothbard, l'école publique représente un réel danger pour la liberté, car elle repose sur des croyances d'un faux libéralisme issu du dix-neuvième siècle et par des auteurs utilitaristes comme Jeremy Bentham et des auteurs positivistes.
«Le libertarien, alors, se fondant sur la tradition libérale classique ancienne, ne doit pas seulement abandonner l'utilitarisme et le positivisme; il doit aussi abandonner cette tendance du culte de la démocratie et d'une haine irraisonnée envers le catholicisme qui le mène, entre autres défauts, vers la croissance d'un vaste fardeau d'étatisme et de tyrannie, l'école publique. »
    — Murray Rothbard, Conservatism and Freedom: A Libertarian Comment[2]

L'enseignement en France

Au XIXe siècle le monopole public a été graduellement réduit, le plus souvent par l'action des libéraux :
  • la loi Guizot libéralise l'enseignement primaire en 1832 ;
  • la loi Falloux, nommée d'après le catholique libéral Alfred de Falloux (1811-1886), libéralise l'enseignement secondaire en 1850 ;
  • la loi Dupanloup (1802-1878) libéralise l'enseignement supérieur en 1875.
En revanche, la fin du XXe siècle voit une régression sous l'influence des thèses égalitaristes : plan Langevin-Wallon (refus de la sélection, « justice à l'école »), collège unique, carte scolaire, etc. Le rapport du mathématicien Laurent Schwartz (1984), qui préconisait le retour à une certaine sélection, fut rejeté par les tout-puissants syndicats parce qu'il relevait du "principe fascisant de l’exclusion"...
Cet égalitarisme forcené conduit à la baisse continue du niveau des élèves, à la dévalorisation des diplômes et au découragement des enseignants. L'absence de toute sélection en est à la fois le symptôme et la cause :
« Nul ne soutiendrait que l'on peut devenir un bon skieur en se contentant de s'inscrire à une école de ski, sans effort musculaire dans l'application des instructions du moniteur. Mais l'effort intellectuel n'est plus considéré comme indispensable pour devenir un bon étudiant. Déplorer cette omission est devenu "réactionnaire". La "société" porterait seule la responsabilité du résultat des études. D'ailleurs on ne dit plus qu'un élève est paresseux, on dit qu'il est "en échec scolaire", fléau anonyme qui s'abat sur le malheureux comme la pluie ou la rougeole. »
    — Jean-François Revel, Le voleur dans la maison vide, Plon, 1997
On peut dire qu'au XXe siècle le monopole public a été renforcé. L'offre "privée" apparemment existante est presque toujours "sous contrat" avec l’État : les enseignants du soi-disant privé sont en fait payés par l’État et enseignent les programmes exigés par l’État. La "contractualisation" est parvenue à stériliser et neutraliser l’enseignement privé :
« Il n’existe pas de véritable choix éducatif en France, le privé n’étant que le délégataire du service public. »
    — Anne Coffinier

Citations

  • « Aujourd'hui, dans quel objet précis et bien déterminé frapperait-on tous les citoyens, comme une monnaie, à la même effigie ? Est-ce parce qu'ils se destinent tous à des carrières diverses ? Sur quoi se fonderait-on pour les jeter dans le même moule ?.... et qui tiendra le moule ? Question terrible, qui devrait nous faire réfléchir. Qui tiendra le moule ? S'il y a un moule (et le Baccalauréat en est un), chacun en voudra tenir le manche, M. Thiers, M. Parisis, M. Barthélemy Saint-Hilaire, moi, les rouges, les blancs, les bleus, les noirs. Il faudra donc se battre pour vider cette question préalable, qui renaîtra sans cesse. N'est-il pas plus simple de briser ce moule fatal, et de proclamer loyalement la Liberté ? »
        — Frédéric Bastiat[3]
  • « Une éducation générale et étatisée n'est qu'un appareil à façonner les gens pour qu'ils soient exactement semblables entre eux ; et le moule utilisé est celui qui plaît aux pouvoirs prépondérants dans le gouvernement, que ce soit un monarque, un clergé, une aristocratie, ou la majorité de la génération en cours, et dans la mesure où l'appareil est efficace et où il est réussi, il établit un despotisme sur les esprits qui, par une pente naturelle, conduit à un despotisme sur les corps. »
        — John Stuart Mill, De la liberté[4]
  • « L'Éducation Nationale se charge quant à elle de l'embrigadement des enfants. Cette structure tentaculaire est parfaite dans ce rôle. 99% des professeurs sont acquis corps et âme à la gauche la plus à gauche qui soit, et ils ont parfaitement conscience de leur place stratégique. Ils mettent donc la plus grande attention à diffuser des versions historiques remaniées, expurgées, triturées, afin que la vérité en cours au sein de l'État soit bien diffusée dans les générations suivantes. Si cette vérité venait à changer, le conditionnement reçu interdit toute lecture critique de la presse et les informations reçues sont automatiquement assimilées en lieu et place de l'ancienne vérité. »
        — Hervé Duray, L'État est une secte[5]
  • « Au lendemain de la guerre, en 1947, les communistes Langevin et Wallon proposèrent de réaliser en France l'école unique, creuset de l'homme nouveau socialiste. Repoussé par deux fois à la Chambre sous la IVe République, ce projet fut mis en œuvre, paradoxalement, par De Gaulle au début de la Ve. […] Dès cette date, l'Éducation ne fut plus nationale. Elle fut, de jure, cogérée par le ministère et les syndicats. De facto, elle fut gérée par les syndicats seuls, car les ministres passaient (et souvent sautaient), alors que les syndicats restaient. Je dis bien que l'Éducation « nationale » usurpe désormais ce qualificatif, car la nation, qui n'a d'autre organe d'expression que le suffrage universel, et d'autres représentants légitimes que le Parlement et le Gouvernement, n'eut plus jamais, de ce jour, son mot à dire dans la politique éducative du pays. »
        — Philippe Nemo, Une trop longue erreur[6]
  • « Comme on interdit à un employeur d'embaucher un enfant de moins de 16 ans, les élèves n'ont d'autre solution que de fuir l'école ou, s'ils sont contraints d'y aller par la force, de résister par la violence à un système scolaire qui les agresse. S'ils n'ont pas envie d'aller à l'école et que les employeurs légaux n'aient pas le droit de les embaucher, ils se tournent vers le marché noir et la délinquance. Que l'on supprime la scolarité obligatoire, que l'on autorise le travail des enfants en deçà de 16 ans, et ces maux disparaîtront comme par enchantement. […] Nous avons le problème classique d'un législateur qui se substitue aux individus et aux familles en croyant savoir mieux qu'eux-mêmes ce qui est bon pour eux. Ils sont alors surpris de voir la réaction de ces jeunes. Quand on utilise la violence pour forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, il ne faut pas s'étonner des conséquences que cela engendre. »
        — Bertrand Lemennicier, Analyse marginale[7]
  • « La propagande nationalo-étatiste décrit la santé et l’éducation comme des « biens sociaux », c’est-à-dire le contraire d’un simple bien de consommation ou, pour employer un terme encore plus dénigré, une «  marchandise ». C’est ce qui justifierait la mainmise des bureaucrates sur ces secteurs, au profit de la collectivité tout entière. Comme lorsque les bureaucrates planifient les récoltes de patates, ce qui arrive en pratique est que les services de santé et d’éducation sont rationnés et qu’il faut se contenter de services moindres et de moins bonne qualité que ce que l’on souhaiterait obtenir. D’une réforme majeure à l’autre, ces secteurs sont presque constamment en crise. »
        — Martin Masse
  • « L'éducation, aussi bien que la charité, est devenue, chez la plupart des peuples de nos jours, une affaire nationale. L'État reçoit et souvent prend l'enfant des bras de sa mère pour le confier à ses agents ; c'est lui qui se charge d'inspirer à chaque génération des sentiments, et de lui fournir des idées. L'uniformité règne dans les études comme dans tout le reste ; la diversité, comme la liberté en disparaissent chaque jour. »
        — Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique[8]
  • « La transformation de l'instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes. »
        — Benito Mussolini
  • « L'homme naît ignorant, mais pas stupide ; c'est l'éducation qui le rend stupide. »
        — Bertrand Russell
  • « Si vous pensez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance ! »
        — Derek Bok (humour)
  • « La fausse apparence donne l’impression que le but de l’éducation publique est de donner aux jeunes des connaissances et d’éveiller leur intelligence et, ainsi, de les rendre aptes à revêtir les devoirs de la citoyenneté de manière éclairée et indépendante. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Le but de l’éducation publique n’est pas d’éclairer du tout, c’est tout simplement de réduire autant d’individus que possible, au même niveau sécurisant [pour le gouvernement], d’élever et de former une citoyenneté standardisée, de brimer toute dissension et originalité. »
        — H. L. Mencken
  • « Aujourd'hui, un petit prof démago vous assure que votre cerveau n'a pas la capacité de penser, que vos sens ne perçoivent rien et que vous devez obéir aveuglément à la volonté toute-puissante de la Société, comme force surnaturelle. Mais il s'agit toujours du même numéro pour atteindre le même objectif : faire de vous une loque renonçant à croire que sa conscience ait une quelconque validité. »
        — Ayn Rand, La Grève
  • « La France est l’un des très rares pays développés où il soit interdit de créer une université privée : c’est le monopole absolu de l’État. Cela favorise la diffusion dominante d’une pensée largement étatique. »
        — Pascal Salin
  • « La devise de l'école post-moderne : "Pourquoi enseigner quelque chose plutôt que rien ?" »
        — Adrien Barrot, 2000
  • « De même qu'un apparatchik était jadis incapable fût-ce d'envisager que l'improductivité de l'agriculture soviétique pût provenir du système même de la collectivisation, ainsi les bureaucrates du ministère de l'Education Nationale ne peuvent pas concevoir que l'écroulement de l'école puisse être dû au traitement idéologique qu'ils lui infligent depuis trente ans. »
        — Jean-François Revel, La Grande Parade
  • « Le totalitarisme européen est une conséquence de la prééminence de la bureaucratie dans le domaine de l'éducation. Les universités ont frayé la route aux dictateurs. »
        — Ludwig von Mises, La Bureaucratie
  • « Dans les sociétés capitalistes, les méthodes d’éducation, qui sont basées sur la discipline et la contrainte, trahissent un « défaut dans la cuirasse ». En effet, comment inculquer à un enfant la valeur de l’initiative et du contrat – notions libérales par excellence – si l’on emploie pour cela des méthodes répressives ? Les sociétés communistes ne souffrent pas de telles contradictions. On veut que l’enfant apprenne à commander et à obéir, et les méthodes d’enseignement sont en parfait accord avec le but recherché. »
        — Thomas Szasz
  • « L'État, en proclamant la « liberté de l'enseignement », proclame simplement que quiconque enseigne comme le veut l'État ou plus exactement comme le veut le pouvoir de l'État est dans son droit. »
        — Max Stirner
  • « Tout système éducatif contrôlé par les politiciens et les bureaucrates inculquera tôt ou tard la doctrine de la suprématie étatique. À partir du moment où cette doctrine a été intégrée par les individus, il devient extrêmement difficile de renverser le pouvoir qu'exerce l’État sur leur vie. Un tel système éducatif, étatique et obligatoire, est donc le parfait modèle d’État totalitaire. »
        — Isabel Paterson
  • « Si nous enfermons la jeunesse dans de vastes prisons en guise "d'éducation", avec des professeurs et des administrateurs en guise de geôliers, pourquoi alors ne pas nous attendre au mécontentement et à la rébellion de la jeunesse ? »
        — Murray Rothbard

    • 5 Notes et références
    • 6 Pour aller plus loin
      • 6.1 Bibliographie
      • 6.2 Articles connexes
      • 6.3 Liens externes















        Perspectives


    J) Réformer l’Éducation nationale : questions de méthode
  •  
     « Il faut régionaliser l’Éducation nationale » et « c’est par le bas qu’il faut commencer »
    (Nelly Guet)

    , en rendant  les établissements progressivement autonomes. La récente réforme du collège irait donc dans le bon sens en laissant 20% des horaires à la libre disposition des équipes pédagogiques pour construire des enseignements pratiques interdisciplinaires et en passant d’une logique de programme à une logique de projet.

    Si nul ne devrait plus contester la nécessité d’un Big Bang dans le système éducatif français, il n’est pas sûr pour autant que la méthode des petits pas soit la mieux adaptée à la réalité de la situation ni aux attentes des Français attachés par une longue histoire à leur École. 

    La perte de sens de l’enseignement 
    La réforme du collège présentée par Madame Vallaud-Belkacem vient après beaucoup d’autres qui, depuis trente ans, ont, par effet d‘accumulation, fait perdre à l’École le sens de ses missions. L’empilement des mesures, sans aucune mise en perspective, a eu en effet des conséquences dévastatrices pour les différents acteurs, parents, élèves et enseignants.

    Soutien et itinéraires de découverte au collège, travaux pratiques encadrés et accompagnement personnalisé au lycée, sans oublier la réforme des rythmes scolaires dans les écoles primaires devant permettre le développement d’activités péri éducatives tout en négligeant de les financer ; à quoi s’ajoutent, liste non exhaustive, les multiples projets en tous genres, l’éducation à la santé, à l’orientation, les voyages et autres sorties culturelles… De tout cela il a résulté un éclatement des enseignements – pauvres enseignants qui ignorent en quoi consiste désormais leur métier et à qui leur administration répète tous les jours qu’ils le font mal ! -, plus grave encore, une dispersion des élèves qui ne savent plus distinguer l’essentiel de l’accessoire – comment le pourraient-ils ? – et à qui on a négligé de faire acquérir les connaissances fondamentales  – qui peut, sans mauvaise foi,  s’étonner du recul régulier de la France dans les classements PISA en mathématiques et en maîtrise de la langue ? Des élèves qui ne savent plus non plus à  quel adulte se référer – il arrive que 18 professeurs différents interviennent dans une même classe de seconde ! –. L’enfer est pavé de bonnes intentions : à force de vouloir secondariser le primaire et de rapprocher le secondaire du supérieur, on a semé, à tous les niveaux, la plus extrême confusion. Éduquer n’est-ce pas respecter les âges de la vie ? La jeunesse de 2015, en dépit de certaines apparences trompeuses, est en réalité beaucoup moins autonome que celle d’il y a trente ans.

    Comme parallèlement à cette déstructuration volontaire de l’enseignement, on a conservé le cadre classique sans en redéfinir les objectifs – peu ou prou le système est orienté vers la préparation d’études supérieures longues via la voie générale -, l’École demeure une machine à sélectionner et à exclure, tôt ou tard, par l’échec.

    On ne saurait donc s’étonner de l‘inquiétude des parents et des enseignants  devant une énième réforme qui conduit à aggraver les défauts accumulés depuis trente ans plutôt que de les corriger ! 

    La nécessité de mobiliser les acteurs par un projet politique fort 
    La France n’est pas la Finlande et elle entretient depuis plus d’un siècle de République une relation particulière avec son École. Le fameux modèle finlandais est sans doute admirable mais ses thuriféraires oublient que, pour des raisons historiques, l’École est  en France une question éminemment politique : incarnant depuis Jules Ferry les valeurs du « modèle républicain » (S. Berstein), ses dysfonctionnements alimentent la défiance des Français à l’égard des institutions et minent leur vouloir vivre ensemble.

    La réforme en commençant « par le bas » risque donc de continuer à alimenter cette défiance nourrie par trente ans de réformes inabouties. Du reste, changer un élément sans s’attaquer à l’ensemble n’est guère efficient, l’épisode récent des rythmes scolaires l’a montré. Surtout, la crise de l’École étant fondamentalement une crise du sens, il appartient au politique de répondre à ces questions auxquelles l’École de Jules Ferry avait su répondre en son temps : que faut-il enseigner ? A qui ? Comment ? Pourquoi ? Avec qui ?

    Sans réponse à ces interrogations, ni l’indispensable régionalisation régulée de l’Éducation nationale, ni son ouverture sur d’autres acteurs sociaux, ni la redéfinition du métier d’enseignant n’ont de chances de déclencher une dynamique positive chez les différents acteurs. Pire, ces changements risquent d’être interprétés  comme la simple volonté de l’État de se décharger sur d’autres d’une dépense qu’il n’a plus les moyens d’assumer. Ainsi toute réforme des statuts du corps enseignant est interprétée – à tort ? – dans les salles de professeurs comme une tentative de faire des économies sur une profession mal rémunérée à qui on n’a  pourtant pas cessé d’en demander davantage depuis vingt ans !

    Le rétablissement des finances publiques est certes une nécessité mais il ne saurait tenir lieu de grand dessein pour la nation tandis que l’abandon pur et simple de l’École à des collectivités territoriales financièrement exsangues risque d’avoir des conséquences politiques redoutables, renforçant le sentiment d’abandon de la part de populations défavorisées. C’est justement son inégalité fondamentale qui alimente le rejet du système actuel ; il ne faudrait pas que sa juste réforme soit perçue comme son aggravation. Les politiques ne doivent donc pas éluder certaines questions : qui décide ? Qui finance ? Qui contrôle 

    Les Français attendent une parole politique forte sur l’École, une parole politique  qui soit à la hauteur de son passé et qui soit tournée vers l’avenir. Car c’est bien le grand défi de l’École du XXIème  siècle, élever le niveau général de tous en proposant à chacun des parcours diversifiés de réussite, qui nécessite une transformation radicale du système de formation. C’est bien l’avenir de la jeunesse et du pays qui est en jeu. A qui appartient-il d’en convaincre les Français sinon aux politiques eux-mêmes ? Si l’on veut faire l’École de tous et pour tous, faut-il en confier l’élaboration à la représentation nationale ou à des experts autoproclamés qui ne s’adressent jamais au peuple dans son entier ? A qui appartient-il de mobiliser les forces vives du pays autour de son avenir et d’un projet éducatif ?

    Dans un tel contexte, il est à la fois singulier et inquiétant de constater 

    « le silence assourdissant qui a régné sur les questions d’éducation pendant la campagne des municipales et des départementales »
    (Nelly Guet). 

    On voit mal du reste pourquoi il en irait autrement lors des prochaines échéances régionales et on attend avec impatience de voir quel candidat à l’élection présidentielle saura se montrer à la hauteur de l’avenir du pays et de ses défis !

      • Réforme des collèges : les profs sont-ils encore indispensables ? H16


    L'Etat fait les poches des facs les plus vertueuses

    Consigny : nous sommes tous des pseudo-intellectuels

    Jean d'Ormesson : lettre ouverte au président de la République et aux «Attila» de l'éducation

     



    K) Réforme du collège : quelles évolutions ?

    • Enseignement - Enseignement

      Le collège - Bilan des résultats de l'Ecole - 2010

    • Enseignement - Enseignement

      Rapport d'information déposé (...) par la Commission des affaires culturelles et de l'éducation en conclusion des travaux de la mission sur la mi...

    • Enseignement - Enseignement

      Mettre les élèves en activité au collège pour les former, les évaluer, les orienter

    • Enseignement

      Les élèves en difficulté à l'entrée au collège : rapport de la Commission "Elèves en difficulté"

    • Enseignement

      Les dispositifs de formation en alternance au collège

    • Enseignement

      L'enseignement du français au collège

    • Enseignement

      La mixité sociale à l'école et au collège

    • Enseignement

      Apprécier et évaluer les acquis des élèves en fin de collège : brevet et évaluations-bilans : rapport suivi de l'avis du Haut conseil de l'év...

    • Enseignement

      Rapport sur l'évolution du collège

    • Enseignement

      Le Collège de l'an 2000 : rapport à la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire

Publié par Genestine à 22:29 Aucun commentaire:
Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur XPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
Thèmes : Education, Egalitarisme, Enseignement supérieur, Fabrice Luchini, idéologie, Julia Sereni, Madeleine Bazin de Jessey, Marie PIQUEMAL, pédagogisme, Quizz, Sandrine Chauvin, Vincent Tremolet de Villers
Articles plus anciens Accueil
Inscription à : Articles (Atom)
Powered By Blogger

En marche vers la Liberté

En marche vers la Liberté

Pages thématiques

  • LIBÉRALISME
  • Environnement
  • Propriété
  • Economie
  • Globalisation
  • Démo Libérale
  • L'UNIVERSITÉ LIBERTÉ
  • Décentralisons

Prescription: La Liberté

Prescription: La Liberté

Ex VP libertarian french party (AL) Philosophie Libéralisme - Panarchie Fédérateur Liber

  • Genestine
  • Globolblog

Membres

Translate


S’abonner à

Articles
Atom
Articles
Commentaires
Atom
Commentaires

Vos visites !! Merci

798,620

Liberté&Lumières

Liberté&Lumières

Rechercher

Articles les plus consultés

  • Les "cinglés de libertariens feraient-ils peur ?
    L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librem...
  • 21 mesures pour l'enseignement des mathématiques - Rapport
    Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou ...
  • Opinions, essais, programmes libéraux/libertariens pour une France libérée, Libre !
    Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs....
  • La "Panarchie" par Alain GENESTINE
    L'Université Libérale, vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référenc...
  • L'esclavage une autre vérité !! Hommage RIP - Quand l'histoire rattrape un racisme occidental ! Réactualisé cliquez chapitre Iet + 11/17
    L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture, librem...
  • Black blocs, qui sont-ils donc ?
    Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou ...
  • Crise - Implosion du système - Révolution - Stratégie - X. Guilhou
    Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou ...

Pôle de l'Université Libérale

  • Analyses éco,po et philo...
  • L'économie pour les nuls et les autres
  • Le libéralisme pour les nuls (D.Tourre)
  • Le manifeste des alters-libéraux
  • Libéralisme: définition et courants
  • Ne cede Malis (manifeste néo-libertarien)
  • Oui, le libéralisme est social
  • Perspectives-Libérales

Recueils littéraires

  • Biblio de J. Garello
  • Biblio de la liberté on line (en anglais)
  • Biblio des cercles libéraux
  • Biblio des droits de l'homme
  • L'Art du Mensonge Politique de J. SWIFT
  • La Querelle des OGM
  • Le Libéralisme de Pascal Salin
  • Le Manifeste des Alter-Libéraux

Partage d'idées

  • ATTAC
  • Chine élection
  • Defending Human Rights Worldwide
  • Enseignement sup/Recherche (Gouvernemental)
  • European Liberal Democrats
  • Gauche Libérale
  • Parti politique : Alternative libérale
  • Parti politique: Gauche moderne (en cours?)
  • parti politique: Le MODEM
  • Parti politique: Le nouveau centre
  • Parti politique: le PRG
  • Parti politique: Les Verts
  • parti politique: Front national
  • Parti politique: Ligue Révolutionnaire Communiste
  • Parti politique: Lutte Ouvrière
  • parti politique: Parti blanc
  • Parti politique: Parti communiste
  • Parti politique: Parti radical
  • Parti politique: Parti socialiste
  • Parti politique: UMP
  • Reporters sans Frontières

Think-tank, cercles, reflexions....et journaux

  • 20'
  • Afropages
  • ALEPS
  • Atlantico
  • BFMTV
  • Bld Voltaire
  • Bureau Crash (USA)
  • Business Insider (UK)
  • Catallaxia-le Libéralisme alternatif
  • Cato Institute (USA)
  • Cercle des libertés égales
  • Conscience Politique
  • Contribuables associés
  • Copeau paper.li
  • CTV News Montréal
  • Dailymail
  • Dialectikon
  • Diplomatie (gouvernement)
  • Diploweb (géopolitique)
  • Dreuz Info
  • Dukascopy (Suisse - Finance)
  • Euro-American Liberty Institute
  • Fondation Concorde
  • Fondation Margaret Thatcher
  • France Info
  • Herald Scotland
  • IFOP
  • Impulsion Concorde
  • Initiative Européenne et Sociale (IES)
  • Institut Adam Smith
  • Institut Charles Coquelin
  • Institut Constant de Rebecque (Suisse)
  • Institut de l'Europe Libre
  • Institut Euro 92 (Cyber institut)
  • Institut français des Rel. Int (IFRI)
  • Institut Français Recherche Administrations Politiques Publiques
  • Institut Hayek
  • Institut Molinari
  • Institut Montaigne
  • Institut Turgot
  • JDD
  • Jean-Paul Oury Paperli
  • L' Express
  • L'Important
  • L'Observatoire de l'éducation - SOS
  • L'Opinion
  • La socièté du Mont Pelerin
  • La Tribune
  • La violette
  • La Voix du Nord
  • Le Cercle Frédéric Bastiat
  • Le Dauphiné
  • Le Figaro
  • Le Monde
  • Le Parisien
  • Le Québécois Libre (CA)
  • Le Réseau Liberté
  • Le Vif (Belgique)
  • LégiFrance (droit)
  • Les 4 vérités (droite libérale)
  • Les Cercles Libéraux
  • Les Echos
  • Liberal international (WFL)
  • Libération
  • Libéraux 2007 (Madelin)
  • Liberpedia
  • Libertarian institute
  • Libertarian international
  • Liberté Chérie
  • Libre Croissance (AL)
  • Logement avec Vincent B
  • Ludwig von Mises Institute
  • Lumières&Liberté paper.li
  • Nlle Obs
  • Nouvel 1dividualiste (Goyena et A.Laurent)
  • PLD (ACAL)
  • Political Humor
  • Presse Océan
  • Progressives Today
  • Prospect Magazine (UK)
  • Réflexions et perspectives libérales Gironde
  • Réforme et Modernité
  • Riposte laïque
  • Ron Paul Institute
  • Science-politique
  • Slate
  • SNALC
  • Spunik (Russie)
  • The Economist
  • The Guardian
  • The school of management for Europe (Nemo)
  • The Telegraph
  • The Verge
  • Valeurs actuelles - Le Blog

Blogs libéraux

  • Alain Lambert
  • Alain Madelin
  • Big Bang Blog
  • Blocage Eco
  • Blog des 1er ministres
  • Carnets du chemin ascendant
  • Chacun pour soi
  • Chroniques de résistance
  • Claude Reichman
  • Copeau 2
  • Cozop libertariens
  • Gontrand Cherrier
  • Guy Millière
  • Guy Sorman
  • H16
  • Hervé Novelli
  • Hervé de Quengo
  • Jean François Revel
  • Jean-Michel Aphatie
  • Koztoujours
  • La Page Libérale
  • Laure Allibert (cq)
  • Le carnet de François Goulard
  • Le champ libre
  • Le libéral écolo
  • Liberalism, Capitalism, Globalisation.(SWE)
  • Libertarian Way
  • Liberté Avenir
  • Marc d'Héré (IES et GM)
  • Matthieu Longobardi (75AL)
  • Objectif Liberté
  • Philippe Seigneur
  • Pierre Michon (Suisse)
  • Présidence d'Alternative libérale
  • Restons correct (Y.D)
  • Sans Complexe de G.Gachet
  • Versac
  • Xavier Guillou (stratégie)
  • eXtrême centre

Presse - Médias - TV

  • BBC
  • BFM - éco
  • Challenges
  • Hérald Tribune
  • I-Télé
  • L'Expansion
  • L'Express
  • La Tribune
  • LCI
  • Le Figaro
  • Le Matin (Suisse)
  • Le Monde
  • Le Nl-Obs
  • Le nouvel économiste
  • Le Point
  • Libération
  • New-York times
  • Sud-Ouest
  • Times
  • Valeurs Actuelles
  • Washington Post

Le déroulé d'infos mensuel

  • févr. 2025 (12)
  • janv. 2024 (1)
  • déc. 2023 (1)
  • oct. 2023 (1)
  • févr. 2023 (1)
  • janv. 2023 (2)
  • août 2022 (2)
  • juil. 2022 (4)
  • avr. 2022 (2)
  • mars 2022 (1)
  • août 2021 (2)
  • juil. 2021 (1)
  • mai 2021 (3)
  • août 2020 (2)
  • janv. 2020 (1)
  • juin 2019 (3)
  • avr. 2019 (1)
  • févr. 2019 (1)
  • nov. 2018 (1)
  • oct. 2018 (5)
  • sept. 2018 (3)
  • août 2018 (1)
  • juin 2018 (1)
  • avr. 2018 (1)
  • févr. 2018 (2)
  • janv. 2018 (4)
  • nov. 2017 (1)
  • sept. 2017 (4)
  • août 2017 (3)
  • juil. 2017 (2)
  • mai 2017 (4)
  • avr. 2017 (5)
  • mars 2017 (4)
  • févr. 2017 (4)
  • janv. 2017 (5)
  • déc. 2016 (4)
  • nov. 2016 (5)
  • oct. 2016 (5)
  • sept. 2016 (7)
  • août 2016 (8)
  • juil. 2016 (2)
  • juin 2016 (1)
  • mai 2016 (1)
  • avr. 2016 (1)
  • mars 2016 (1)
  • févr. 2016 (4)
  • janv. 2016 (4)
  • déc. 2015 (3)
  • nov. 2015 (4)
  • oct. 2015 (7)
  • sept. 2015 (8)
  • juil. 2015 (15)
  • juin 2015 (18)
  • mai 2015 (33)
  • avr. 2015 (27)
  • mars 2015 (19)
  • févr. 2015 (9)
  • janv. 2015 (21)
  • déc. 2014 (21)
  • nov. 2014 (31)
  • oct. 2014 (124)
  • mars 2011 (1)
  • sept. 2010 (3)
  • juil. 2010 (2)
  • juin 2010 (6)
  • mai 2010 (21)
  • avr. 2010 (5)
  • oct. 2008 (2)
  • sept. 2008 (2)
  • août 2008 (1)
  • mai 2008 (1)

Lumières et Liberté...au bout du Monde !!

Lumières et Liberté...au bout du Monde !!
Thème Simple. Fourni par Blogger.