Le héros des Deux Mondes
Il est issu d'une famille noble et choisit de suivre, comme son père
(tué à la bataille de Minden en 1759), une carrière militaire. Orphelin à
l'âge de treize ans, il fait ses études au collège Louis le Grand. En
1774, à 16 ans, il épouse Marie Adrienne Francoise de Noailles, fille du
duc d'Ayen, futur duc de Noailles.
Les premières nouvelles de l'insurrection américaine parviennent
en Europe en 1775. La Fayette, alors capitaine de cavalerie, embrasse
avec ardeur une cause qui flatte si vivement son patriotisme et son goût
pour la liberté. Le jeune capitaine des dragons a 19 ans lorsque les
colonies britanniques d'Amérique déclarent leur indépendance. Déjà
sensibilisé à cette cause par
Benjamin Franklin, arrivé à Paris le 20 décembre
1776, l'engagement de La Fayette a déjà été accompli avec Silas Deane. C'est le comte de Broglie, ancien chef du
cabinet secret du roi
Louis XV, qui l'a sensibilisé à la cause américaine, quand il fut, dix huit mois plus tôt, sous ses ordres, à Metz.
Il ne songe plus, selon son expression, qu'à joindre ses drapeaux.
[1]
Il se rend à Paris, confie son projet à deux amis, le comte de
Ségur et le vicomte de Noailles, qui décident de l'accompagner. Le comte
de Broglie, qu'il en instruit également, tente de le détourner de son
dessein
[2]. Il met pourtant La Fayette en relation avec l'ancien agent [en 1768, soit près de dix ans plus tôt] de Choiseul au
Canada,
le baron de Kalb, qui deviendra son ami. Celui-ci le présente à Silas
Deane, qui, le trouvant trop jeune, tente de le dissuader de mener à
bien son projet.
Le 20 avril 1777, le marquis de Lafayette, âgé d'à peine 20 ans,
embarque en semi-clandestinité, dans le port espagnol de Pasajes, sur
La Victoria pour soutenir la Guerre d'Indépendance des États-Unis contre
l'ennemi commun : l'Angleterre, et venir en aide aux insurgés. Gagné à la cause de la jeune nation américaine par son ami
Benjamin Franklin, Lafayette s'était pris d'une affection quasi filiale pour le général
Washington
et il devient membre de son état-major. La franc-maçonnerie lie aussi
fraternellement ces trois figures de l'Indépendance. « C'est à l'heure
du danger que je souhaite partager votre fortune » lance-t-il alors aux
insurgés.
Le 7 juin 1777, il écrit dans une lettre à sa femme :
- « Défenseur de cette liberté
que j'idolâtre, libre moi-même plus que personne, en venant comme ami
offrir mes services à cette république (des États-Unis) si intéressante,
je n'y porte nul intérêt personnel. Le bonheur de l'Amérique est
intimement lié au bonheur de toute l'humanité ; elle va devenir le
respectable et sûr asile de la vertu, de l'honnêteté, de la tolérance,
de l'égalité et d'une tranquille liberté. »
Nommé major général de l'Armée Américaine par résolution spéciale du
Congrès, La Fayette participe ainsi à la guerre d'Indépendance, est
blessé à Brandywine en septembre
1777 puis combat à la tête des troupes de Virginie et de nouveau en
1778 dans le New-Jersey et en Pennsylvanie. Entre temps, il rentre à Brest à bord de
L'Alliance.
George Washington
le charge de convaincre le roi de France d'envoyer un corps
expéditionnaire. La confiance absolue des deux hommes l'un envers
l'autre, sera déterminante dans ce choix pour cette mission capitale sur
les plans militaire, diplomatique et commercial.
La bataille de Yorktown le 19 octobre
1781,
contre les anglais, à laquelle participe activement Lafayette, met fin à
la guerre permettant l'accession à l'Indépendance des États-Unis.
A l'issue du combat il déclare: « Humanity has won its battle. Liberty now has a country. »
Le 17 juin
1782,
La Fayette rentre en France en héros avec un peu de la terre américaine
de Bunker Hill, avec laquelle sa tombe fut recouverte à sa
mort le 20 mai
1834. Il est promu maréchal de camp (c'est-à-dire général).
Une figure de la Révolution
Les violences de
1788
ne l’effraient pas : il y voit le signe annonciateur de la diminution
de l’autorité royale et il demande à plusieurs reprises la convocation
des États Généraux. Porte-parole de l'aristocratie libérale, député de
la noblesse d'Auvergne aux États généraux, membre de la Société des amis
des Noirs et franc-maçon, il joue un rôle important et controversé dans
les premières années de la
Révolution française.
Le lendemain de la prise de la Bastille le 14 juillet
1789,
il se fait nommer, contre l'avis du Roi, commandant de la Garde
nationale chargée d'assurer l'ordre dans Paris. Il donne ordre de
détruire la Bastille (15 juillet) et fit accepter la cocarde tricolore
au roi (17 juillet) : il semble que La Fayette ait ajouté le blanc royal
au bleu et au rouge, couleurs de Paris. Comme défenseur de l'ordre
public, il essaye de faire coopérer la Royauté et la Révolution. Au sein
de l'Assemblée nationale constituée à la suite du serment du Jeu de
Paume, il rédige la première
Déclaration des droits de l 'Homme, largement inspirée de la
Déclaration américaine.
Le 5 octobre 1789, le peuple de Paris marche sur Versailles. Le
lendemain, La Fayette, débordé, laisse envahir le château et massacrer
les Gardes du Corps qui défendent l'appartement de la Reine. Intervenant
courageusement, il sauve de justesse Marie-Antoinette et paraît avec
elle au balcon de la chambre du Roi. Devenu le personnage le plus
considérable de France, le « maire du palais », selon
Mirabeau
ou « Gilles César » selon d'autres connaît son apothéose lors de la
fête de la Fédération le 14 juillet 1790. Il critique ceux qui ont
choisi d’émigrer et souhaite « remonter le pouvoir exécutif » mais
« dans le sens de la Révolution ». Il s’efforce en vain de s’imposer
comme le chef du parti de la modération. La brutale répression qu’il
organise à Nancy, le 31 août, pour punir une mutinerie, contribue à le
déstabiliser.
Homme de peu de caractère, La Fayette subit plus les événements
qu’il ne les dirige, essayant en vain de défendre la Révolution à la
fois contre les aristocrates et contre les sans-culottes.
L’homme a suscité peu d’éloges. « Idole médiocre » de la Révolution
selon Michelet,
Mirabeau
épingle « l’imbécillité de son caractère, la timidité de son âme et les
courtes dimensions de sa tête. Quand les Jacobins l’accusent de
césarisme,
Brissot rétorque que «
Cromwell avait du caractère, mais La Fayette n’en a pas ».
Madame de Staël la plus indulgente doit reconnaître son « amour de la popularité, la passion favorite de son âme ».
Obstinément attaché à la monarchie constitutionnelle, après la fuite à Varennes en 1791, il fait admettre, avec
Barnave,
Duport
et les Lameth, la fiction de l’enlèvement.
Mais après la fusillade du Champ de Mars, le divorce est consommé entre
La Fayette et la gauche révolutionnaire. Desmoulins le dénonce comme un
nouveau Charles IX. La séparation de la Constituante en septembre et
l’abandon du commandement de la Garde nationale en octobre le laissent
sans mandat. Marie-Antoinette, qui ne pouvait plus le souffrir, disait
de lui : « Je sais bien que M. de La Fayette nous protège. Mais qui nous
protègera de M. de La Fayette ? »
Désormais, louvoyant entre les factions révolutionnaires et
monarchistes, La Fayette paraît suspect à tous. En décembre 1791, trois
armées sont constituées sur le front est pour repousser les Autrichiens,
et La Fayette est placé à la tête de l'armée du Centre puis de l'armée
du Nord. Mais voyant que la vie du couple royal était, chaque jour, de
plus en plus menacée, il s'oppose au parti Jacobin, avec l'intention
d'utiliser son armée pour rétablir une monarchie constitutionnelle. Le
19 août 1792, il est déclaré traître à la nation, n’ayant pas été suivi
par ses troupes. Obligé de se réfugier à Liège, il est capturé par les
Prussiens puis les Autrichiens, en dépit des interventions de sa femme
et des
États-Unis.
« Les Autrichiens lui rendirent le service essentiel de l’arrêter et
par là, ils le réhabilitèrent » (Michelet). Sa libération est obtenue
par
Napoléon
au traité de Campo-Formio en 1797. Le Directoire lui interdit cependant
de rentrer en France. La Fayette se réfugie alors aux Pays-Bas. Il
finit par rentrer en novembre
1799.
Un opposant libéral
A son retour, il est dans l'opposition à
Napoléon
qui, sans jamais l'avoir rencontré, lui est hostile et lui interdit de
s'installer à Paris. Il s'installe à La Grange, en Seine-et-Marne, dans
une propriété de sa femme. Finalement les deux hommes se rencontrent,
par l'intermédiare de Lebrun, peu après la bataille de Marengo. La
Fayette se lie d'amitié avec Joseph Bonaparte et dans un premier temps
se voit accorder quelques faveurs. Il est rayé de la liste des émigrés,
reçoit une retraite de 6 000 francs tandis que son fils,
Georges-Washington devient officier dans un régiment de hussards. Cela
n'empêche pas Napoléon de se méfier de celui qui, 10 ans plut tôt, était
le véritable héros de la Révolution. Ainsi il interdit que le nom de La
Fayette soit cité lors de l'éloge funèbre de
George Washington
aux Invalides le 8 février 1800. Quand à La Fayette il refuse, à
plusieurs reprises, d'entrer au Sénat et ne cache pas son hostilité au
régime. La rupture intervient en 1802 car La Fayette s'oppose au titre
de consul à vie de Napoléon dans une lettre écrite le 20 mai. En
1804, il vote contre le titre d'Empereur.
Il se rallie aux Bourbons en
1814.
Avec Fouché, il participe à la déchéance de l'Empereur. Élu député de
Seine-et-Marne lors des Cent-Jours, il demande l'abdication de Napoléon.
Député de la Sarthe en octobre
1818, puis à nouveau de Seine et Marne en septembre
1819, il s'oppose résolument à la
Restauration.
Membre actif de l’opposition libérale, il entre dans la conspiration
groupant des bonapartistes et les républicains de la société des
Amis de la vérité
qui voulaient s’emparer du pouvoir par un coup de force prévu pour le
19 août 1820 ; il participe également au premier complot de la
charbonnerie en décembre 1820.
Réélu député en novembre
1822, à Meaux, il est battu aux élections de 1823.
L'Amérique réclamait son
jeune général, le compagnon légendaire de Washington. Durant les onze mois de son voyage (
1824-
1825)
il reçoit un triomphe continuel, le peuple entier lui crie sa
reconnaissance. Son séjour, qui dure un an et demi et l’amène dans 182
villes, se solde par des dons somptueux en terres (12 000 hectares en
Floride!) et en argent -juste retour des choses pour un homme qui avait
consacré une partie de sa vie et de sa fortune à la défense de la cause
américaine. La cause des États-Unis et la cause de la liberté
paraissaient alors indissociables.
Rentré en France, il est réélu député de Meaux en juin
1827 et en juillet
1830.
Le baiser républicain
Lors de la révolution dite des Trois Glorieuses, en
1830,
retrouvant sa popularité de l'année 1789, il a ses propres partisans
qui le poussent à jouer un rôle de premier plan. Mais, peut-être du fait
de ses 73 ans, il se rallie lui-même à la
cause orléaniste et soutient
Louis-Philippe, à qui il donne la cocarde tricolore. Le
baiser républicain donné par le vieux marquis sur le balcon de l'Hôtel de ville consacre la
Monarchie de Juillet.
Lafayette retrouve le commandement de la Garde nationale pour quelques
mois. Louis-Philippe pour se débarrasser de lui, l’amène à démissionner
de son commandement à la fin de décembre 1830. Déçu par ce qu’il avait
salué comme « la meilleure des républiques » il se retire dans sa
propriété de la Grange-Bléneau.
Odilon Barrot
lui rend hommage lors de son inhumation en 1834 : « Je n'ai jamais
rencontré un homme de plus de grandeur d'âme, unie à plus de bonté et de
simplicité, une fois plus entière dans les droits du peuple, unie à un
dévouement plus absolu, à un courage plus héroïque pour les faire
triompher ; et si même on peut adresser un reproche à cette noble
nature, c'est l'exagération de ses qualités. Soupçonnant difficilement
dans autrui le mal qui n'était pas en lui, le général de La Fayette
accordait trop facilement sa confiance et on en a souvent abusé. Emporté
par le besoin de se dévouer, il était trop disposé à préférer les
tentatives où il exposait sa vie, aux efforts patients et persévérants
de la lutte légale. Lorsqu'il me disait que « le jour le plus heureux de
sa vie serait celui où il monterait sur l'échafaud pour y confesser sa
foi politique », il ne disait rien de forcé et ne faisait qu'exprimer un
sentiment qui lui était naturel ; c'est que la liberté était une
religion pour lui et que s'il avait la foi des martyrs, il en avait
aussi la sublime résignation. Aucune vie d'homme dans nos temps modernes
n'a offert une plus belle et plus parfaite unité. »
La Gloire posthume
La Fayette n’est pas un penseur, il a peu écrit, ses
Mémoires sont une compilation sans ordre : sa seule œuvre est sa proposition de déclaration des droits inspirée du texte de
Thomas Jefferson
pour l’État de Virginie. Héritier d’un nom prestigieux, il a refusé
l’avenir que la tradition et son milieu voulaient lui imposer. Parti en
Amérique pour acquérir la gloire sur les champs de bataille, ce
prestigieux rejeton de la noblesse française est devenu une figure
centrale des idées libérales. Ce n'est qu'après sa
mort (
1834)
que l'on prend conscience vraiment de la place éminente qu'il tenait
dans la vie du pays. Il a des funérailles nationales et aux États-Unis,
le deuil est porté pendant un mois pour honorer « la
mort du dernier major général de la guerre d’Indépendance ». Depuis
1891, un square portant son nom à Washington, avec au centre sa statue équestre, devant la Maison Blanche.
Il a été élevé à titre posthume, en
2002,
citoyen d'honneur des États-Unis d'Amérique, un privilège rare n'ayant été accordé qu'à quatre reprises dans l'Histoire américaine : l'ancien Premier ministre britannique
Winston Churchill (
1963);
le diplomate suédois Raoul Wallenberg, qui aida à sauver de
l'extermination par les nazis durant la Deuxième Guerre mondiale quelque
100.000 juifs hongrois (
1981); le philosophe quaker anglais William Penn, fondateur de la Pennsylvanie (
1984); et enfin, Mère Thérésa, la bienfaitrice albanaise des bidonvilles de Calcutta (
1997).
En quoi La Fayette est-il libéral ?
A la différence des volontaires français qui l'ont précédé aux
États-Unis (qui s'apparentaient plus à des mercenaires), et de ceux qui
l'ont succédé (des militaires qui honoraient une alliance scellée par le
Roi), La Fayette et Kalb sont partis combattre dans l'armée américaine
par idéalisme. Ils n'étaient mus que par le seul amour de la liberté, et
c'est la raison pour laquelle non seulement ils sont partis dans la
clandestinité, mais aussi ont financé leur expédition et parfois même
les soldes des militaires sur leurs propres fonds.
Citations
- « J’ai pu me tromper mais je n’ai jamais trompé personne. »
- « Aucun obstacle, aucun mécompte, aucun chagrin ne me détourne
ou me ralentit dans le but unique de ma vie : le bien-être de tous, et
la liberté partout. »
- « Il a fallu plus de quarante années pour qu'on reconnût dans
M. de la Fayette des qualités qu'on s'était obstiné à lui refuser. A la
tribune il s'expliquait facilement et du ton d'un homme de bonne
compagnie. Aucune souillure ne s'est attachée à sa vie ; il était
affable, obligeant, généreux. Sous l'Empire, il fut noble et vécut à
part (…). Dans les commencements de la Révolution, il ne se mêla point
aux égorgeurs ; il les combattit à main armée et voulu sauver Louis XVI.
(…) M. de la Fayette sera éternellement la Garde nationale. (…) [Il]
n'avait qu'une idée et, heureusement pour lui, elle était celle du
siècle. » (Chateaubriand)
- In European history his place, though not among the foremost,
is respectable ; in American history he is not only a very picturesque
and interesting figure, but his services in our struggle for political
independence were of substantial and considerable value. (Appleton's Cyclopedia American Biography).
Bibliographie
- Gonzague Saint-Bris, La Fayette, SW-Télémaque, 2006, ISBN 2753300399
- René de la Croix, Jean-Pierre Bois (préface), La Fayette, Tallandier, 2006, ISBN 2847343024
- Philippe Bourdin, La Fayette, entre deux mondes, Pu Blaise Pascal (2 juin 2009),Collection Histoires croisées, 225 pages, ISBN 2845164130
- Etienne Taillemite, La Fayette, Fayard (27 septembre 1989), 623 pages, ISBN 2213023409
- Daniel Binaud, L'épopée américaine de La Fayette : Washington me voici !, La Découvrance éditions (19 avril 2007), Collection : AMERIQUES , 364 pages, ISBN 284265515X
- Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Librairie Académique Perrin (7 avril 2005), Collection : Hors Collection, 1114 pages, ISBN 2262014841
- Evelyne Lever, Marie-Antoinette, RMN (29 novembre 2006), 142 pages, ISBN 2711852032
La motion La Fayette (11 juillet 1789)
La nature a fait les hommes libres et égaux ; les distinctions nécessaires de l'
ordre social ne sont fondées que sur l'utilité générale.
Tout homme naît avec des droits inaliénables et imprescriptibles ; telles sont la
liberté de toutes ses opinions, le soin de son honneur et de sa vie ; le droit de
propriété,
la disposition entière de sa personne, de son industrie, de toutes ses
facultés ; la communication de ses pensées par tous les moyens
possibles, la recherche du bien-être et la résistance à l'oppression.
L'exercice des
droits naturels n'a de bornes que celles qui en assurent la jouissance aux autres membres de la société.
Nul homme ne peut être soumis qu'à des
lois consenties par lui ou ses représentants, antérieurement promulguées et appliquées.
Le principe de toute
souveraineté réside dans la
nation.
Nul corps, nul individu ne peut avoir une autorité qui n'en émane expressément.
Tout
gouvernement a pour unique but le bien commun. Cet intérêt exige que les
pouvoirs
exécutifs, législatifs et judiciaires, soient distincts et définis, et
que leur organisation assure la représentation libre des citoyens, la
responsabilité des agents et l'impartialité des juges.
Les lois doivent être claires, précises, uniformes pour tous les citoyens.
Les subsides doivent être librement consentis et proportionnellement répartis.
Et comme l'introduction des abus et le droit des générations qui
se succèdent nécessitent la révision de tout établissement humain, il
doit être possible à la nation d'avoir, dans certains cas, une
convocation extraordinaire de députés, dont le seul objet soit
d'examiner et corriger, s'il est nécessaire, les vices de la
constitution.
Notes et références
- ↑ Il
est en garnison à Metz lorsqu'il est invité à un dîner que son
commandant, le comte de Broglie [Variante : le comte Charles de Broglie
n'a rien à voir avec un Choiseul. C'est même contre Choiseul alors quasi
premier ministre que Louis XV avait monté son Secret du Roi], offre au duc de Gloucester, frère du roi d'Angleterre, de passage dans cette ville. Le dîner de Metz est du 8 août 1775,
et, la conversation étant nécessairement tombée sur ce sujet, La
Fayette presse le duc de questions pour se mettre au courant des faits,
tout nouveaux pour lui, qui se passent en Amérique. Avant la fin du
dîner sa résolution est prise et, à dater de ce moment, il n'a plus
d'autre pensée que celle de partir pour le nouveau monde.
- ↑ « J'ai vu mourir votre oncle en Italie,
lui dit-il, votre père à Minden, et je ne veux pas contribuer à la
ruine de votre famille en vous laissant partir. » À cette date, le
marquis de Noailles, oncle de La Fayette, est en poste à l'ambassade de
France à Londres. Sur ce point voir Henri Doniol, Histoire de la participation de la France à l’établissement des États-Unis d’Amérique, Paris, 1866 – 1899, t. II, pp. 396 –401.
Articles internes
Liens externes