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Toujours quid des "Libéraux" ?
Sommaire:
A) Dequoilespartispolitiquesfrançaissont-ilslenom? - Drac Michel - sputniknews.com - Russie.
B) Gauche,droite,ultra-droite - Eugène Zagrebnov - sputniknews.com - Russie.
C) France:lestroisgrandspartisn'ontpaslacote - Sondage BVA
Début octobre 2012, une équipe de la première chaîne publique russe Rossiya 1 est venue en reportage en France. Comme
lieux représentatifs, elle a choisi Barbès (Paris) et Saint-Ouen. Elle y
a vu beaucoup de vendeurs à la sauvette, de mendiants Roms, de
musulmans adeptes des prières de rue et de trafiquants de drogue. Ce
pays, s'est-elle dit, est envahi par les étrangers.
A) Dequoilespartispolitiquesfrançaissont-ilslenom?
Nous avons
l'habitude de cartographier l'espace politique français en y
positionnant nos principaux partis. Et la plupart du temps, nous nous
référons pour cela, inconsciemment, à l'imaginaire associé à ces partis.
Vues sous cet angle, les choses paraissent simples.
Des
noms comme "Nouveau Parti Anticapitaliste", "Lutte Ouvrière" ou "Parti
Communiste Français" évoquent les grandes luttes de classes du passé,
quand un prolétariat héroïque affrontait une bourgeoisie conservatrice.
Ces noms sonnent comme le célébrissime premier couplet de
l'Internationale: "Debout, les damnés de la terre! Debout, les forçats
de la faim!".
"Parti de Gauche" et "Parti Socialiste" réveillent plutôt la
nostalgie des Trente Glorieuses. Ces noms résonnent comme l'hymne
mitterrandien des années 70: "Ne croyons plus aux lendemains qui
chantent, changeons la vie ici et maintenant!". En arrière-plan se
profile le lointain souvenir de la Section Française de l'Internationale
Ouvrière, de Léon Blum et d'une alliance de classe, bénie par
l'instituteur, entre employés et petits fonctionnaires.
La droite française n'arrête pas de changer de nom. Maintenant, elle
s'appelle les "Républicains". Nous avons désormais un grand parti
français dont l'imaginaire renvoie à des références états-uniennes. Un
parti formé pendant un épisode de "Dallas" et calibré comme un
blockbuster hollywoodien. "Saving President Sarko", tel est le nom du
film. C'est assez ridicule.
Depuis quatre décennies, les lettres "F" et "N" sont associées à un
logo calqué sur celui du MSI, un parti fasciste italien. Tous les
vaincus du XXe siècle français se sont ralliés à cet étendard: les
épurés de 1945, les victimes des guerres de décolonisation, une partie
des milieux catholiques traditionnalistes. Le FN en a retiré une image
sulfureuse.
Tous ces imaginaires partisans n'ont rien à voir avec la réalité.
Notre gauche radicale n'est pas ouvrière. Le Parti Socialiste n'est plus
vraiment le parti des enseignants et des employés. Les "Républicains"
n'incarnent pas le rêve américain — à vrai dire, ils ne font rêver
personne. Et le FN n'a plus grand-chose à voir avec ses origines
fascisantes.
Ramener nos partis politiques aux imaginaires qu'on leur
associe, c'est fondamentalement se tromper d'époque. Ces imaginaires
trouvent leur source dans des luttes de classes du passé, qui ne sont
pas les luttes de classes contemporaines. Ils s'organisent autour de
rêves que plus grand-monde ne partage, de souvenirs qui s'estompent et
de rancunes presque oubliées. On voudrait maintenir l'illusion que nos
principales forces politiques sont dans le monde actuel ce qu'elles
furent dans un monde disparu. Cela n'a pas de sens. Nos partis ne sont
pas ce qu'ils furent.
Pour commencer, ce ne sont plus vraiment des organisations de masse. A
peine 1 % des Français militent réellement. Du coup, ce que nous
appelons un parti politique aujourd'hui n'est pas ce qui portait ce nom
autrefois. Pendant les deux premiers tiers du XX° siècle, les partis
politiques reposaient sur leurs militants. Désormais, ceux-ci en sont
souvent réduits à faire de la figuration dans une mise en scène étudiée
pour la télévision. En réalité, l'agora française est presque vide.
C'est une tombe glaciale, que les médias réchauffent d'un simulacre de
vie avec la complicité de partis politiques fantômes.
Sauf aux marges, la politique n'est plus l'affaire que de ceux qui en
vivent. Le PS est à la pointe de cette évolution. Un militant socialiste
sur deux est un élu. L'autre est souvent un employé municipal. Le PS
est une machine à prendre des places et à se les partager. Les autres
partis politiques essayent manifestement de l'imiter.
Ces machines
électorales ont besoin d'électeurs. C'est pourquoi nos partis politiques
se comportent comme des gestionnaires de marque. A travers les médias,
ils vendent un imaginaire. Ils offrent aussi, plus sérieusement, un
programme de défense de telle ou telle catégorie sociale.
Tous ces partis sans militants reposent en effet sur un "noyau dur"
électoral, bien identifiable sociologiquement, autour duquel en période
haute, ils parviennent à rallier des électorats plus flottants. Voilà
leur réalité: les électorats stables de nos partis politiques sont leur
substance dans les luttes de classes contemporaines. Bon gré mal gré,
les leaders sont obligés d'en tenir compte. Même si la majorité de
l'électorat est flottant, nos politiciens savent bien qu'ils doivent
rester fidèles aux fondamentaux qui solidifient le noyau dur de leur
clientèle. C'est ce socle qui leur permet d'atteindre en toutes
circonstances la taille critique nécessaire pour forcer la porte des
médias. Pour l'avoir oublié en 2007, le FN a failli disparaître.
L'extrême gauche et le PCF n'attirent plus massivement le vote des
catégories populaires. L'électeur-type du Front de Gauche n'est certes
pas riche, mais ce n'est pas un ouvrier. C'est dans un peu plus de la
moitié des cas une électrice. Cette électrice est soit une étudiante,
soit une jeune salariée précaire, soit une baby-boomeuse qui a du mal à
joindre les deux bouts, par exemple une salariée du public locataire en
HLM. Le socle électoral de notre gauche extrême ou radicale, c'est
l'alliance du précariat et du bas fonctionnariat. Cette mouvance possède
donc une identité de classe, mais celle-ci n'a plus grand-chose à voir
avec le mouvement ouvrier. Le Front de Gauche est peut-être le parti des
précaires, mais sûrement pas celui des prolétaires.
Ridicule: le Parti Socialiste chante encore l'Internationale pendant ses
congrès. En réalité, dans les catégories populaires, il pèse à peu près
deux fois moins que le FN. Chez les ouvriers, il est même relégué en
troisième position, derrière la droite classique: Jaurès est vraiment
mort. Le PS est plus que jamais un parti de cadres et de professions
intermédiaires. C'est le parti des classes moyennes et supérieures d'un
secteur tertiaire qui, dans l'ensemble, a jusqu'ici bénéficié de la
mondialisation.
Problème: l'emprise du PS sur le bas de ces catégories intermédiaires
commence à s'effriter sérieusement. La crise rattrape maintenant
certains secteurs emblématiques de la petite croissance des années
80-90. Solferino songe à un électorat-relais: le vote ethnique, à
l'imitation du Parti Démocrate américain. Déjà, les deux tiers des
musulmans voteraient PS. Un appoint indispensable: sans sa clientèle
immigrée, le parti de Manuel Valls tomberait sous le seuil fatidique des
20 % de suffrages exprimés en moyenne nationale.
La droite classique, elle, bénéficie pour le moment du soutien d'une
catégorie en pleine expansion: les personnes âgées. L'électeur-type des
"Républicains" est un retraité aisé. On peut l'imaginer ancien petit
patron, ex-cadre supérieur, mais parfois, c'est tout simplement un
ouvrier économe propriétaire d'un beau logement. Dans toutes les
enquêtes d'opinion dont nous disposons, il apparaît que si seuls les
actifs votaient, les "Républicains" retomberaient pratiquement au niveau
du FN, voire un peu en-dessous. Notre droite classique, c'est le parti
de la stabilité, du "pourvu que ça dure" — et donc, bien sûr, de l'euro
comme digue contre l'inflation. Soit dit poliment, c'est le parti des
vieux.
Par symétrie, le socle électoral du FN peut être déduit du positionnement des autres formations politiques.
Le
Front de Gauche attire un électorat majoritairement féminin:
l'électorat FN reste majoritairement masculin. Le Front de Gauche allie
deux noyaux durs distincts: les étudiants et jeunes salariés précaires,
les petits fonctionnaires baby-boomers. Ce sont aussi les seuls segments
de la population à faibles revenus où le FN a du mal à percer.
PS et
FN ont des noyaux durs électoraux parfaitement symétriques. Le PS est
le parti du secteur tertiaire bénéficiaire de la mondialisation: le FN
est le parti des secteurs primaire et secondaire, victimes de la
mondialisation. L'électeur-type PS appartient à une "CSP+" et il est
plutôt bien diplômé: l'électeur-type FN est "CSP-" et dans l'ensemble
plutôt sous-diplômé. Le PS possède une force d'appoint dans l'électorat
musulman: le FN conserve sa frange arabophobe, même si celle-ci ne
constitue plus vraiment le cœur sociologique de son électorat.
Les "Républicains" forment le parti des vieux retraités: le FN est,
dans l'ensemble, le parti des jeunes actifs. Mais ici, la symétrie est
moins grande. Hors le phénomène générationnel, les socles électoraux de
la droite classique et du FN possèdent des zones recoupement
importantes.
Faisons la synthèse.
Nos partis politiques sont le nom des luttes de classes
contemporaines. Ces luttes de classes n'opposent plus une bourgeoisie "à
l'ancienne" à un prolétariat "à l'ancienne". Elles s'organisent autour
des phénomènes majeurs de l'époque: la mondialisation néolibérale,
l'hiver démographique, la submersion migratoire. La mondialisation et
l'Europe de Bruxelles: ceux qui en bénéficient, les classes moyennes et
supérieures, le secteur tertiaire, contre ceux qui en souffrent, les
catégories socioprofessionnelles inférieures, les secteurs primaire et
secondaire. L'hiver démographique: l'impossible affrontement
intergénérationnel — comment ne pas aimer nos parents, comment ne pas
leur en vouloir de nous écraser sous leur nombre? La submersion
migratoire: d'un côté les riches qui n'en payent pas le prix et n'y
trouvent rien à redire, de l'autre les pauvres qui en encaissent les
conséquences concrètes, sur leurs salaires, dans leurs quartiers.
Tout le bla-bla médiatique sur "les valeurs de la République" ne sert
qu'à dissimuler ces réalités. Parti des bénéficiaires de la
mondialisation, déserté depuis belle lurette par les ouvriers, le PS
nous ressort régulièrement ses rengaines sur "l'argent qui corrompt" ou
"notre véritable ennemi, la finance". Leader du parti des vieux, Nicolas
Sarkozy mime le rêve américain et l'esprit d'aventure. Si l'on plaque
sur le FN l'image du bourreau fasciste, c'est pour dissimuler le fait
qu'il est aujourd'hui le parti des victimes. Quant au Front de Gauche,
tout le monde a compris que volens nolens, il sert de contrefeu au Bloc
Institutionnel.
D'ailleurs, les puissances étrangères ne s'y trompent pas. Leurs
sympathies dans l'espace politique français sont cohérentes avec les
luttes de classes dont nos partis politiques sont les noms. Les
Etats-Unis soutiennent le PS et les "Républicains": la puissance qui
conduit pour l'instant la mondialisation néolibérale ne peut qu'appuyer
les partis qui en représentent les bénéficiaires. L'Allemagne préfère
les "Républicains": un pays riche et vieux soutient le parti des
retraités aisés. Et la Russie, comme on le sait, a choisi le FN. Là
encore, c'est parfaitement logique: la puissance qui, sur la scène
internationale, conteste l'ordre américain, ne pouvait que soutenir le
parti qui, sur la scène française, représente les opposants à cet ordre.
Le nouveau modèle du tripartisme, qui s'installe dans le paysage politique français, manque de stabilité.
« Nous sommes entrés dans un nouveau monde ». Selon Jean-Christophe Cambadélis,
réélu en mai dernier au poste du premier secrétaire du parti
socialiste, avec l'imposition du Front national, l'espace politique de
l'hexagone est bien entré « dans une nouvelle donne tripolaire ».
Même tonalité dans la tribune du député UMP Thierry Mariani, publiée en février dans Le Monde,
qui affirme que « la vie politique française s'oriente (…) vers le
tripartisme d'un nouveau genre ». A l'issue des élections
départementales à la fin de mars dernier, trois partis se sont installés
sur la scène politique française: le PS, l-ex'UMP qui s'est transformé
en parti des Républicains et le FN.
Un concept qui n'est pas nouveau Le tripartisme n'est pas un terme nouveau dans l'histoire politique
contemporaine. Par ce terme était désigné le paysage politique de la
France après la Libération. A cette époque, le Parti communiste, la
Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) et le Mouvement
républicain populaire (MRP) pesaient pour les ¾ des vois des électeurs
en France. Sauf qu'à l'époque, les partis politiques se sont réunis
pendant une courte période en une coalition.
En outre, des configurations tripartites se sont déjà formées au cours
de la 5e république, selon Jean Garrigues, historien à l'Université
d'Orléans. Dans les années 1960, trois partis se trouvaient au centre de
la scène politique: les gaullistes, les socialistes et les communistes.
« Et le parti communiste occupait alors la fonction protestataire du FN
d'aujourd'hui », remarquait l'historien. Même chose dans les années
1970, lorsque les socialistes ont évincé les communistes des devants de
la scène politique, et se sont retrouvés face à l'UDF, formée par les
partisans de Valéry Giscard d'Estaing et les gaullistes.
Des acteurs qui manquent de stabilité
La stabilité du modèle à trois partis est cependant fortement
compromise par le manque de cohérence et la crise à l'intérieur de
chacun d'eux.
Inutile de rappeler que le parti au pouvoir, le PS, traverse une
crise profonde depuis ces quelques années. Les socialistes ont perdu
tous les scrutins des années 2014-2015 et ont vu leur cote de popularité
chuter. Selon un récent sondage de l'Ifor réalisé pour le Nouvel observateur, 46% de Français jugent que le PS est désormais « insuffisamment de gauche », tandis qu'une étude d'OpinionWay pour Le Figaro va jusqu'à conclure que les Français ne sont plus que 3% approuver François Hollande à la tête du pays.
A droite, il y a un changement de nom — l'UMP étant devenu le parti
des Républicains — mais de dirigeants. Le président des Républicains
Nicolas Sarkozy a réussi à défendre le nom du nouveau parti, qui
suscitait le mécontentement à gauche (le terme « Républicain » ne peut
pas être associé à un seul parti, disait-on au PS), mais aussi le
programme de l'électorat de ce parti post-gaulliste de centre-droite,
dont les origines remontent à l'initiative de Jacques Chirac. Mais
l'amour de la République n'est pas le seul à se cacher derrière le
nouveau nom. Il semble que les dirigeants de l'ex-UMP veulent faire
oublier à leur électorat de multiples scandales liés à la corruption,
auxquels Sarkozy notamment
était mêlé. Il y a également une volonté chez le président du nouveau
parti de centre-droite de prendre une revanche sur François Hollande en
2017. Mais avant que cela n'arrive Sarkozy a un long chemin à parcourir.
Il devra remporter la victoire aux primaires, prévue en automne, où il
sera confronté à ses partisans — Alain Juppé et François Fillon.
Enfin, la situation est également instable à l'intérieur du Front
national à cause d'un conflit familial, qui divise le fondateur du parti
et sa fille. Le scandale a éclaté au moment où le FN a commencé à peser
pour le tiers des voix sur la scène politique française et sa
présidente Marine Le Pen s'efforçait à élargir sa base électorale. Son
travail a été perturbé par la réitération de Jean-Marie Le Pen sur les
chambres à gaz des nazis qui selon lui « sont un détail de l'histoire ».
Cette déclaration lui a valu l'exclusion du parti, ce à quoi le fondateur du FN a réagi, souhaitant à sa fille la défaite à la présidentielle de 2017.
Vers une bipolarisation?
Outre les facteurs internes, la coexistence des trois partis
politiques français est déstabilisée par plusieurs aspects externes.
Selon l'historien Jean Garrigues, le système institutionnel de la 5e
république implique la bipolarisation. Tout simplement parce qu'il y a
un face-à-face au second tour. Toutefois il ne s'agit pas forcément
d'une bipolarisation gauche/droite.
Et pour que cette bipolarisation au second tour du scrutin puisse se
faire, des alliances doivent être nouées. Pour l'instant, c'est le FN
qui se trouve dans une situation difficile à ce niveau. Le parti de
Marine Le Pen a très peu de sièges à l'Assemblée nationale et ne
contrôle aucun département, ni région. La tâche s'avère donc difficile,
la tactique tacite du « cordon sanitaire » par rapport au FN étant
toujours pratiquée par les partis de gauche de droite en France,
souligne l'historien Rouslan Kostiouk, professeur à la faculté des
relations internationale de l'Université de Saint-Pétersbourg.
Les Républicains pourront passer des alliances avec l'Union des
démocrates et les indépendants (UDI) qui s'est avérée très productive
par les années passées. Des négociations sont d'ailleurs en cours
actuellement.
Quant aux socialistes, ils pourront se tourner vers leurs alliés de longue date: les écologistes et le Front de gauche.
Et c'est l'alliance du plus fort qui le remportera.
Le Front
national, les Républicains et le PS se heurtent à une défiance
croissante des électeurs, selon un sondage réalisé par BVA, publié
dimanche par l'Express.
Le
Front national n'inspire pas confiance à 75% des Français, indique
l'étude. Selon le sondage, un Français sur quatre seulement s'est
déclaré prêt à voter pour le parti de Marine Le Pen lors des élections
régionales de décembre. 56% des sondés estiment que le FN est "un parti
comme les autres".
"Les Républicains" n'inspirent confiance qu'à un quart des Français
(26%), contre 74% qui n'accordent pas de crédit au nouveau mouvement
présidé par Nicolas Sarkozy. Le changement de nom n'a pas (encore) porté
ses fruits.
Le Parti socialiste de François Hollande n'inspire pas confiance à
67% des Français, mais près d'un tiers se déclarent d'un avis contraire.
Le sondage a été réalisé les 11 et 12 juin auprès de 989 personnes.
Selon une étude
publiée samedi en France, plus de 70% des habitants du pays ne veulent
pas voir Nicolas Sarkozy briguer un nouveau mandat présidentiel.
Près
des trois quarts des Français (72% contre 26%) ne veulent pas que
l'ex-président Nicolas Sarkozy se présente à l'élection présidentielle
de 2017, indique un sondage publié samedi par l'institut d'étude de
l'opinion publique Odoxa.
Un sondage similaire effectué plus tôt à l'égard du président en
exercice François Hollande avait donné des résultants encore plus
décourageants: 77% des personnes interrogés ne veulent pas voir le chef
de l'Etat briguer un nouveau mandat.
L'étude publiée samedi montre que seuls 49% des sympathisants de
droite souhaitent que Nicolas Sarkozy soit le candidat l'Union pour un
Mouvement Populaire (UMP) qui a changé vendredi de nom pour s'appeler
désormais "Les Républicains".
Selon Le Parisien, 79% des Français ne pensent
pas que cette transformation permette au parti de connaître un nouveau
départ. Pis, "pour 75 % des sondés, si l'ancien chef de l’Etat
transforme l'UMP en un nouveau parti, c'est avant tout pour «mettre en
place une structure visant à le favoriser lui-même» en vue de la
présidentielle", rapporte le journal, citant le sondage d'Odoxa.
Ce sondage a été réalisé les 28 et 29 mai 2015 auprès d'un
échantillon de 1006 personnes représentatif de la population française
âgée de 18 ans et plus.
Le Front national
(FN) de Marine Le Pen est le principal triomphateur du premier tour des
élections municipales françaises du 24 mars. Son candidat Steeve Briois
a même remporté la victoire dans la petite ville d’Hénin-Beaumont. Par
ailleurs, les candidats du FN sont arrivés en tête au premier tour dans
16 communes de plus de 10 000 habitants, écrit mardi le quotidien
Izvestia.
Le
Front national (FN) de Marine Le Pen est le principal triomphateur du
premier tour des élections municipales françaises du 24 mars. Son
candidat Steeve Briois a même remporté la victoire dans la petite ville
d’Hénin-Beaumont. Par ailleurs, les candidats du FN sont arrivés en tête
au premier tour dans 16 communes de plus de 10 000 habitants, écrit
mardi le quotidien Izvestia.
Reste le second tour. Le FN y disputera les postes de maire dans 229
agglomérations face aux candidats du PS et de l'UMP. Lors des élections
précédentes, la lutte se déroulait traditionnellement entre l'UMP, à
droite, et le PS à gauche. Cependant, au vu des résultats actuels du FN,
les nationalistes sont en passe de devenir la troisième grande force
politique du pays.
Jacques Sapir, directeur de l'École des hautes études en sciences
sociales (EHESS), remarque que la tactique de Marine Le Pen ressemble au
lancement d'une fusée de plusieurs étages. La première étape vise à
prouver la fiabilité du parti en se renforçant dans les petites
communes. La deuxième étape consiste à se débarrasser de l'image
défavorable du FN et à élaborer une "image plus civilisée" : montrer que
ce parti n'est pas un ramassis de xénophobes mais un groupe d'hommes
politiques respectables. Enfin, la troisième consiste à préparer les
élections au Parlement européen en mai.
Marine Le Pen semble avoir passé les deux premières étapes, bien que
certains experts estiment que la principale cause du succès des
nationalistes aux municipales soit le record du taux d'abstention – plus
de 38% d'après le ministère français de l'Intérieur. Selon certaines
analyses, la population aurait tenté de pénaliser le parti socialiste au
pouvoir, dont le représentant François Hollande est déjà devenu le
président français le plus impopulaire de l’histoire. En même temps les
Français pourraient également vouloir donner une leçon à l'UMP,
constamment au centre de grands scandales (le dernier concernant les
écoutes du président de la République Nicolas Sarkozy et de son
entourage quand il était encore en fonctions).
Mais Jacques Sapir pense que ce soutien record des nationalistes
s'appuie avant tout sur le mécontentement des électeurs face à la
situation économique du pays, qui pourrait être le gage du succès du FN
dans la troisième étape du programme de Marine Le Pen – sur la voie qui
mène au Parlement européen.
"La base électorale du FN se trouve dans les petites agglomérations
entre 15 000 et 50 000 habitants, en milieu rural, dont la survie dépend
aujourd'hui du travail des petites et moyennes entreprises.
Ce sont ces dernières qui sont aujourd'hui les plus touchées par la
crise économique. Dans ces agglomérations règne un sentiment général de
colère à l'égard de la classe politique", souligne Jacques Sapir.
Dans ces conditions, les électeurs sont séduits par les propositions très concrètes du FN.
"Nous sommes pour la lutte contre l'immigration – pour le bien des
Français qui perdent leurs emplois en raison de l'afflux de main d'œuvre
immigrée, mais aussi pour le bien des immigrants qui rencontrent
l'injustice partout et dont les salaires sont abaissés. Nous exigeons la
sortie de la zone euro et une politique de protectionnisme économique
raisonnable. Enfin, nous avons l'intention de défendre l'agriculture qui
est vitale face aux importations des pays de l'UE et, comme
conséquence, les bas prix de production qui anéantissent aujourd'hui ce
secteur en France", explique le conseiller de Marine Le Pen aux affaires
européennes, Ludovic de Danne.
Le FN compte également arriver avec ces thèses au Parlement européen
pour adopter des amendements à 90% de la politique européenne dans
divers secteurs, selon Ludovic de Danne.
Au total, 36 000 maires seront élus aux municipales. Selon les
sondages préliminaires, le FN se placera troisième de ces élections mais
dès à présent les sondages prédisent aux candidats du FN la victoire
aux législatives européennes : plus de 24% des Français ont l'intention
de voter pour le parti de Marine le Pen lors de ce scrutin.
Selon le
ministère français de l'Intérieur, pendant les soirées des 13 et 14
juillet un nombre important de voitures ont été brulées à l’occasion de
nombreux désordres.
Lors
des deux soirées du 13 et du 14 juillet, 721 voitures ont été brûlées
et 603 personnes placées en garde à vue, annoncé mercredi soir le
ministère français de l'Intérieur dans un communiqué.
Selon les médias français, le nombre de ">voitures brûlées est en
hausse de 23% par rapport à l'année passée et un total de 723 personnes
ont été interpellées lors de ces deux nuits.
"Particulièrement mobilisées, et notamment dans le cadre de
Vigipirate, les forces de l'ordre ont appliqué la tolérance zéro contre
ces débordements", a déclaré une porte-parole du ministère.
L’Ile-de-France s’est particulièrement distinguée dans la nuit du 13 au 14 juillet avec 211 véhicules détruits.
G) Défilédu14juillet:Hollandehuéunefoisdeplus
Le président français, François Hollande, a encore été hué mardi sur les Champs-Elysées lors du défilé militaire à Paris.
Les
autorités françaises avaient pourtant procédé à des interpellations
préventives mardi matin pour circonscrire les opposants. Toutefois, le
président Hollande a été accueilli par des sifflets et des cris
"Démission!".
Le 13 juin dernier, le président Hollande s'est fait copieusement
siffler dans la Sarthe alors qu'il sortait d'un stand avant le départ
des 24 Heures du Mans.
Un rassemblement hétéroclite, le Mouvement du 14 juillet,
a diffusé pendant plusieurs mois des vidéos et des messages sur
internet appelant à tenir une série de manifestations le 14 juillet,
notamment place de la Concorde, en vue de "remplacer les politiciens
actuels" par un nouveau gouvernement.
Selon l'Agence Info Libre, quelque 500 sympathisants de ce mouvement se
sont effectivement rassemblés mardi non loin de l'Assemblée nationale.
Ils ont sifflé les troupes françaises et chanté la Marseillaise.
Plusieurs centaines de personnes portant des pancartes "Vos armes vos
guerres on en veut pas" et "Démocratie maintenant" ont défilé dans les
rues de Paris. A Beaubourg, les CRS ont utilisé des gaz lacrymogènes.
La Russie et la
France ont signé un accord de reconnaissance mutuelle des diplômes, des
qualifications et des grades universitaires.
"Aujourd'hui,
nous avons signé un accord intergouvernemental de reconnaissance
mutuelle des études entre la Fédération de Russie et la République
française. C'est un événement de premier plan dans nos relations
bilatérales. Les représentants des milieux académiques français et russe
l'attendaient avec impatience", s'est félicité le ministre russe de
l'Education et des Sciences Dmitri Livanov.
Il a précisé que cet accord levait les obstacles à la réalisation de
projets éducatifs conjoints et à l'échange d'étudiants, tout en prenant
en considération les particularités des systèmes d'enseignement russe et
français.
"Nous attendons une participation accrue des universités françaises
au programme axé sur la formation d'étudiants russes de Master dans les
meilleures universités internationales", a souligné le ministre.
Selon M. Livanov, la Russie a d'ores et déjà signé des accords
similaires avec de nombreux pays. Actuellement, Moscou mène des
négociations sur la reconnaissance mutuelle des diplômes avec le
Royaume-Uni.
L'accord signé est le résultat de négociations entre les présidents russe et français tenues en 2013 à Moscou.
I) LasagadesMistraltoucheàsafin
La saga des
«Mistral» semble toucher à sa fin. La France a pris la décision ferme de
ne pas fournir les deux bâtiments de projection et de commandement
(BPC) de type Mistral à la Russie, a déclaré le ministre français de la
Défense, Jean-Yves Le Drian, à Washington.
Il a précisé que les pénalités prévues par le contrat étaient estimées à 1,2 milliard de dollars.
Deux choses laissent perplexe. Il est d'abord symbolique qu'une telle
annonce soit faite à Washington et qu'elle coïncide avec le début du
forum des BRICS à Oufa, en Russie. Idem pour le montant des pénalités
qui ne rime à rien, les chiffres variant de trois à cinq milliards de
dollars. Mettons les choses au clair.
Richard Labévière, journaliste et essayiste, rédacteur en chef de la
revue de l'Institut des hautes études de défense nationale Défense
(2003-2010), rédacteur en chef d'Esprit@corsaire, s'est dit scandalisé
par cette affaire.
«C'est une décision totalement incohérente et
indécente qui manifeste l'alignement de la France sur les Etats-Unis et
la conséquence du retour de la France dans le commandement militaire
intégré de l'Otan, opéré par Nicolas Sarkozy en 2011, nous a-t-il
confié. Dans le contexte des crises syrienne et ukrainienne, les
Etats-Unis et d'autres pays de l'Otan, notamment la Pologne et les pays
baltes, ont fait pression sur la France… On est dans un jeu de dupes,
on est dans un véritable scandale diplomatique qui perdure. C'est
également une insulte à l'histoire et à la mémoire historique, sachant
que la Russie avait payé un très grand sacrifice lors de la Seconde
guerre mondiale (le bilan de l'URSS est plus de 27 millions de
victimes).»
Cependant, la non-livraison des Mistral — ce n'est pas grave pour la
Russie. Sachant qu'à l'origine, les bateaux étaient censés contrer une
agression potentielle de la part de l'Otan en mer Noire, Moscou n'en a
plus besoin. La raison est simple: le rattachement de la Crimée avec la
base militaire de Sébastopol exclut toute possibilité de création d'une
base otanienne dans cette région.
« Le contrat a été signé par les présidents de l'époque MM.Dmitri
Medvedev et Nicolas Sarkozy à un moment où la Russie voulait davantage
participer aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies et
montrer à l'Occident qu'elle partageait ses valeurs, continue Richard
Labévière. Le contexte géopolitique a changé. Qui plus est, l'achat de
ces deux porte-hélicoptères ne modifiait en rien la balance stratégique.
La Marine russe a suffisamment de capacités de projection et de
déploiement pour assurer sa propre défense et ses propres missions. »
Jean-Yves Le Drian a envoyé un appel du pied à Washington, en
suggérant que si les Etats-Unis achetaient les Mistral, il en serait
ravi. Par ailleurs, il s'est vu opposer le mutisme du ministre américain
de la Défense, Ashton Carter, sur cette question.
Richard Labévière a
vivement critiqué cette proposition implicite du ministre français.
« Ce
sont des postures de boutiquiers et de petits marchands indignes,
a-t-il tranché. Il est absolument inconcevable que les Etats-Unis
achètent ces bateaux dont ils n'ont aucun besoin, surtout sachant que
les Mistrals ont été usinés en fonction des besoins russes avec des
bateaux doubles coques pour aller dans les mers froides. Ils tordent le
bras à leur soi-disant allié, mais ce sont des gens dont la politique
étrangère ne vise que leurs intérêts. Ils ne font jamais de cadeaux,
leurs choix, leurs options sont mus seulement par l'argent et le roi
dollar.»
Quel avenir pour les Mistrals ?
N'importe quel scénario peut être
envisagé jusqu'au plus absurde, indique Richard Labévière. Il a été
proposé soit de les faire couler, soit de les vendre aux Etats-Unis ou
au Canada, soit de le vendre à l'Union européenne pour transporter les
migrants clandestins du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord…
«Tout ce
qu'on sait aujourd'hui c'est que la situation actuelle coûte beaucoup
d'argent, des milliards d'euros à la France. On arrive à des chiffres
astronomiques et ce sont les contribuables français qui payeront la
note», conclut l'expert.
Cependant, à quelque chose le malheur est bon. La Russie a largement
profité du transfert de technologies. Elle a prouvé qu'elle était dans
la mesure de construire un navire alternatif au BPC français. La
maquette du Priboï fut présentée dans le cadre du forum Armée-2015, du
16 au 19 juin dans la région de Moscou. Richard Labévière a partagé avec
nous une note positive:
«L'ensemble des entreprises qui ont été
associées à l'opération Mistral, ont découvert le partenaire russe, ses
fiabilités en termes d'échanges. On peut espérer que, malgré le fiasco
des Mistral, les PME prolongent leurs contacts et leurs échanges
commerciaux avec la Russie et que les partenaires qui ont été victimes
de la non-réalisation de ce contrat dépasseront ce choix politique qui
incombe seulement au président Hollande et à son gouvernement. Espérons
que ce choix politique n'entrave pas et ne pèse pas plus éternellement
sur les relations entre la Russie et les acteurs économiques européens.»
Selon le ministre français de la Défense, la situation avec la Russie n'a pas changé, donc le contrat ne peut pas être réalisé.
M.Le Drian a précisé que les pénalités prévues par le contrat,
étaient estimées à 1,2 milliard de dollars, mais que les autorités
françaises ne voyaient pas d'autre solution, notamment en raison de la
difficulté à trouver un autre acheteur pour des navires conçus
spécifiquement pour les besoins de la Russie.
Au IIe siècle
avant notre ère, un général chinois du nom de Zhang Qian ouvre une voie
géographique reliant l’Asie à l’Europe et au Moyen-Orient, jusqu’à la
Syrie.
Ce
gigantesque corridor terrestre allait permettre une formidable
expansion commerciale et une hausse des échanges entre des zones du
continent eurasiatique se retrouvant de facto connectées.
Cette interconnexion concerna tant le commerce que les religions ou les
technologies. Au sommet de sa gloire, la Route de la Soie contribua sans
doute directement à l'établissement du plus grand empire continental de
tous les temps: l'Empire des Mongols, dont l'expansion guerrière au
cours du XIIIe siècle, mit paradoxalement fin à cette fabuleuse
infrastructure commerciale.
L'Asie centrale ne revint au centre du jeu que précisément lors du
grand jeu, au XIXe siècle, lorsque Russes et Britanniques s'y livrèrent
un féroce combat pour son contrôle. A la fin de la seconde guerre
mondiale, c'est l'URSS qui intégra ce Turkestan géant au sein d'un
ensemble qui sépara de facto la Chine de l'Europe. Au cours de notre
siècle, les réveils russes et chinois ont accentué le basculement du
monde vers l'Eurasie et l'Asie tout en ravivant paradoxalement un
tropisme vers l'Ouest et l'idée d'accentuer l'intégration continentale
pour faire face aux pressions que ces pays subissent sur leurs flancs
ouest et est.
Pour la Russie, dont le tropisme européen est civilisationnel avant
d'être uniquement économique, les pressions pour l'éloigner de l'Europe y
sont ressenties comme une agression civilisationnelle. Le containment
qui lui est imposé sur son flanc ouest (dispositif de missiles
américains, révolutions de couleurs avec instauration de régimes
hostiles et tentatives de blocages énergétiques…) est considéré par les
élites russes comme des menaces à la sécurité nationale du pays. La
Chine est quant à elle dans une situation également très complexe
puisqu'elle fait face, comme l'écrit Andrew Browne,
à la domination américaine dans le Pacifique et une chaîne d'alliances
militaires qui s'étend depuis la Corée du Sud et le Japon, à travers les
Philippines et jusqu'en Australie.
Pékin a ainsi choisi de redonner vie à un gigantesque projet
continental et eurasiatique: le rétablissement de la route de la soie,
initiée dès 1996
par les autorités chinoises. Aujourd'hui, de nombreux projets de tracés
existent, l'un terrestre (avec diverses variantes) et l'autre maritime.
Les tracés terrestres devraient relier la province chinoise du Xinjiang
au Kazakhstan, traverser l'Asie centrale (Kirghizistan, Ouzbékistan,
Tadjikistan, Turkménistan) avant de rejoindre le nord de l'Iran, l'Irak,
la Syrie, la Turquie et continuer en Europe. Une fois en Europe,
différents projets de tronçons existent. Un projet envisage l'axe
Bulgarie, Roumanie, République Tchèque, Allemagne, tandis qu'un autre
projet envisage le tronçon Macédoine, Serbie, Hongrie, Autriche et
Allemagne, avant de rejoindre tout comme du reste la précédente
variante, l'Italie. Il faut noter dans le cas de la seconde variante le
rôle de la Turquie comme hub entre l'Eurasie et l'Europe, tout comme la
liste des pays qui coïncident avec le tracé du projet Turkish-Stream.
Le tracé maritime, (Maritime Silk Road)
est lui supposé partir de la mer de Chine vers la Thaïlande et le
Viêt-Nam, la Malaisie, puis Singapour et l'Indonésie, avant de
rejoindre, via l'océan Indien, le Sri Lanka, puis la mer Rouge, le
Golfe, et, enfin, le Canal de Suez puis la Méditerranée. Un autre tracé
inclurait lui un crochet par l'Afrique comme on peut le voir sur cette carte
et on peut imaginer qu'à l'avenir la route du maritime du nord,
émergeant du réchauffement climatique et de la fonte des glaces ne
s'intègre comme corridor additionnel.
Les deux routes, celle des mers et celle des terres, pourraient se rejoindre au cœur de l'Italie, peut être à Venise.
Au sein de cette nouvelle route de la soie initiée par Pékin, la
place de la Russie n'est pas anodine. Le président des chemins de fers
russes a confirmé
le 25 mai dernier, lors du 10e Forum de Shanghai, que l'une des
priorités de la coopération russo-chinoise est la mise en œuvre d'un
mécanisme complet, afin d'unifier le processus d'intégration économique
de l'Eurasie via le développement d'une ceinture économique pour la
route de la soie puisque l'un des tronçons passe par Le Kazakhstan puis par la Russie avant de continuer vers l'Europe.
Côté chinois, le projet "Une Ceinture, une Route"
est un projet clef de la diplomatie chinoise pour l'année 2015, et en
réactivant ce gigantesque projet, la Chine lance une "diplomatie
économique" sans précédent visant à relier l'ouest et l'est du continent
eurasiatique, diplomatie axée sur le volume d'infrastructure à déployer
le long du tracé, infrastructures destinées à accentuer et accélérer
l'intégration entre est et ouest du continent eurasiatique. A cœur de
l'Eurasie, Russie et Chine se sont du reste déjà mis d'accord pour la
construction de réseaux de communication comme ce premier tronçon de
train rapide entre
la capitale russe et la capitale du monde eurasiatique musulman de
Russie, Kazan. Cette ligne pourrait selon le président Vladimir Poutine
être prolongée jusqu'au cœur de la Sibérie, à Krasnoïarsk.
Cette nouvelle route de la soie n'est pas une manifestation impérialiste chinoise mais bien au contraire une main tendue
à l'Europe qui permettrait à l'Europe de se désenclaver d'une
domination américaine qui devient de plus en plus oppressante pour les
états européens. Ce plan continental n'exclut pas du reste les Américains ni le reste du monde puisqu'une version étendue du projet s'étend sur tout la terre et comprend Etats-Unis d'Amérique, finalement reliés à l'Eurasie via la route de la soie du XXIe siècle.
Pour la France, la route de la soie n'est pas un mythe éloigné, bien au contraire.
Des hommes politiques aussi connus tels que par exemple Jean-Pierre Raffarin ou Dominique De Villepin
ont bien saisi l'importance de cet axe continental visant à concentrer
l'Eurasie en un ensemble homogène et connecté. Alors que la géopolitique
de Bruxelles dresse des murs en Eurasie, la géopolitique de Pékin vise
au contraire à unifier les pôles du continent en rapprochant l'Asie, et
la Chine, de l'Europe et donc de la France.
Au lieu de 48 jours par bateau, les expert estiment qu'en améliorant
et harmonisant les législations, le trajet durerait par la route (de la
soie) environ 15 à 18 jours en camion et seulement 13 en train, la
solution ferroviaire étant également bien plus sûre et plus économique
sur le plan de la dépense énergétique.
La France aurait sans doute beaucoup à gagner en affirmant ses
ambitions de puissance continentale et eurasiatique en devenant un
maillon actif de la route de la Soie car ce nouveau corridor continental
nécessitera la construction d'un gigantesque réseau d'infrastructures
sur un territoire s'étendant des côtes chinoises aux frontières
françaises.