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octobre 29, 2025

Histoire - Shoah - Babi Yar - Nazisme - Conflit en Ukraine - Stalinisme !!

Le massacre de Babi Yar, qui s'est déroulé sur deux jours en septembre 1941, reste l'un des exemples les plus horribles de massacres commis pendant la Shoah. 
 
 

 
À Kiev, en Ukraine, près de 34 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, ont été rassemblés par les Einsatzgruppen nazis (unités mobiles d'extermination) et des collaborateurs ukrainiens locaux. Ils ont été conduits jusqu'au ravin de Babi Yar, à la périphérie de la ville, où ils ont été contraints de se déshabiller, conduits au bord du ravin et abattus de sang-froid. Leurs corps ont été abandonnés dans des fosses communes. 
 
Cette atrocité marqua le début des exécutions massives systématiques en Union soviétique occupée et préfigura des massacres encore plus répandus en Europe de l'Est. L'ampleur brutale du massacre fut aggravée par le fait qu'il eut lieu au cœur d'une grande ville, au vu et au su des civils et des habitants des environs. 
 

 
 
Malgré les tentatives des autorités soviétiques d'effacer la mémoire de Babi Yar et de ses horreurs, le massacre est finalement devenu un symbole de la brutalité et de la collaboration nazies. Il a été immortalisé dans la littérature, l'art et l'histoire, rappelant brutalement l'ampleur de la cruauté humaine pendant l'Holocauste.
 
 
Sur cette photo fournie par le bureau de presse présidentiel ukrainien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky assiste à une cérémonie lors de la Journée de commémoration de la Shoah au monument aux victimes juives des massacres nazis du ravin de Babi Yar, à Kiev, en Ukraine, le 27 janvier 2025. (Bureau de presse présidentiel ukrainien via AP)

84 ans après le massacre de Babi Yar, les noms de 1 000 victimes ont été révélés

Malgré l'invasion russe, les chercheurs ont numérisé des artefacts de la vie juive en Ukraine, avec de nouvelles informations sur l'assassinat de 33 771 Juifs à Kiev en septembre 1941

 Ce lundi, lorsque les institutions commémoratives de la Shoah se sont réunies à l’occasion du 84e anniversaire du massacre de Babi Yar, au cours duquel les nazis et leurs collaborateurs ont exécuté plus de 33 000 Juifs en l’espace de deux jours, les noms d’un millier de victimes jusque-là non identifiées ont, pour la toute première fois, été lus grâce aux découvertes faites dans de nouveaux documents d’archives.

Depuis février 2022, date du début de l’invasion russe, l’Ukraine a largement ouvert ses archives gouvernementales, par ailleurs cibles de bombardements russes, explique au Times of Israel Natan Sharansky, président du Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar. Cela a permis à une équipe internationale de chercheurs de rassembler des données éparses et de découvrir ces noms, poursuit-il.

« L’Ukraine est riche de centaines d’années d’histoire juive, sans compter ses plus de 20 millions de documents sur la vie juive », poursuit Sharansky, ancien refuznik russe et politicien israélien par ailleurs président de l’Institut pour l’étude de l’antisémitisme et de la politique mondiale (ISGAP) et du Mouvement de lutte contre l’antisémitisme.

« En partenariat avec la Bibliothèque nationale d’Israël, nous avons déjà numérisé plus de 7 millions de pages issues de plusieurs fonds. Cela nous donne des informations non seulement sur la Shoah mais aussi sur les mariages, les décès, les procédures judiciaires et tous les aspects de la vie juive. »

Lundi, le Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar et la Marche internationale des vivants ont lu 1 031 noms découverts il y a peu sur le site du massacre à Kiev, lors d’une cérémonie qui a fait la part belle à un Kaddish.

À la Bibliothèque nationale de Jérusalem, une lecture similaire a eu lieu suivie d’une discussion sur la question de la mémoire de la Shoah en temps de guerre avec Sharansky, le président de Yad Vashem, Dani Dayan, le président de la Bibliothèque nationale, Sallai Meridor, et l’ambassadeur d’Ukraine en Israël, Yevgen Korniychuk.

La base de données du Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar contient à ce jour 29 671 noms de victimes, d’un âge compris entre neuf mois et 102 ans, avec des détails tels que l’adresse, les parents, la profession et les circonstances du décès.

Babi Yar, ce ravin situé dans la capitale ukrainienne, est le plus grand champ de bataille de la Shoah en dehors des camps de concentration nazis et le site de l’un des massacres les plus sanglants de la guerre.

Une photo d’archive de 1944 d’une partie du ravin de Babi Yar, dans la périphérie de Kiev, en Ukraine, où l’Armée rouge a déterré les corps de 14 000 civils tués par les nazis en fuite, en 1944. L’Einsatzgruppe C est responsable de l’un des massacres les plus notoires, la fusillade de près de 34 000 personnes à Babi Yar, un ravin situé au nord-ouest de la ville ukrainienne de Kiev, les 29 et 30 septembre 1941. (Photo AP, fichier)
 

Les 29 et 30 septembre 1941, à la veille de Yom Kippour, 33 771 Juifs ont été assassinés en l’espace de deux jours.

Durant 36 heures, les Juifs des environs ont reçu l’ordre de se diriger vers le ravin, où ils ont été déshabillés, abattus et enterrés. De nombreuses victimes – essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées – ont été forcées de s’allonger face contre terre sur d’autres cadavres ensanglantés afin que leurs assassins n’aient pas à les déplacer.

Dans les deux années qui ont suivi, ce ne sont pas moins de 70 000 personnes qui ont été assassinées dans ce ravin – Juifs, Roumains, nationalistes ukrainiens ou prisonniers de guerre soviétiques – ce qui porte le nombre de victimes assassinées par les Allemands et leurs collaborateurs locaux à plus de 100 000.

Les opérations de mise à mort ont été interrompues en 1943, lorsque Berlin a ordonné que tous les sites d’exécutions de masse soient fouillés afin que les cadavres soient détruits mais les nouvelles technologies ont récemment permis d’identifier l’emplacement exact de ces atrocités.

« Babi Yar est la plus grande fosse commune d’Europe, le symbole de la Shoah par balles », rappelle Sharansky en utilisant le terme consacré pour désigner les 1,5 million de Juifs tués à l’époque par les forces nazies ou leurs collaborateurs dans l’Union soviétique occupée et ses républiques.

Natan Sharansky à la synagogue symbolique fondée par le Centre commémoratif de Babi Yar (Centre commémoratif de Babi Yar)
 

Après la guerre, l’Union soviétique a tenté de murer la mémoire de Babi Yar, en exhumant les corps et en construisant par-dessus, poursuit Sharansky.

« Ils ont interdit aux gens d’y organiser des cérémonies commémoratives afin qu’ils ne connaissent pas l’histoire. Moi qui suis né là-bas et qui y ait grandi, quand on m’a approché il y a de cela 10 ans pour y ériger un centre commémoratif, cela m’a parlé », confie-t-il.

Pour l’heure, le site du Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar comprend des monuments en hommage à son passé, dont une synagogue originale, conçue pour s’ouvrir et se re fermer à la manière d’un livre, utilisée lors d’occasions spéciales. Plus de 300 000 personnes, dont des dirigeants étrangers et des citoyens ukrainiens, s’y sont rendus depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, en 2022, selon l’institution.


 

Les travaux de construction de ce qui veut être un vaste musée, plus grand encore que Yad Vashem et d’autres mémoriaux internationaux, ont commencé il y a plusieurs années, mais la guerre les a mis entre parenthèses.

Pour autant, le Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar redouble d’efforts pour développer ses archives, aidé par l’accès aux archives gouvernementales.

Le Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar souhaite créer les archives les plus complètes du genre en Europe de l’Est, avec des chercheurs travaillant dans plus d’une dizaine d’endroits, souvent sous le feu des critiques, pour protéger les documents.

Au-delà des 1 031 nouveaux noms, plus de 2 000 documents ont été mis à jour et corrigés depuis le début de la guerre, souligne le Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar.

Parmi les documents récemment découverts figurent des demandes d’adoption d’enfants rendus orphelins par l’assassinat de leurs parents à Babi Yar, des pétitions de citoyens demandant la reconnaissance légale de la mort de parents à des fins d’héritage, de remariage ou d’aide financière, et des certificats de naissance des années 1920 et 1930 qui ont aidé à identifier les enfants assassinés en même temps que leurs parents.

Conséquences du massacre de Babi Yar à Kiev, en Ukraine, les 29 et 30 septembre 1941, où 33 771 Juifs ont été assassinés en deux jours. (Domaine public)
 

« Dans certains cas, on a trouvé des correspondances entre des certificats de naissance d’un endroit et des noms écrits dans les registres d’autres villes », explique Sharansky. « Les chercheurs d’Odessa et d’ailleurs sont entravés dans leur action par la guerre mais ils savent que c’est sans doute la dernière occasion de sauvegarder ces documents. »

En atteste ce dossier judiciaire de 1946 qui reprend in extenso le plaidoyer de Zindel Kravetsky, qui demande la reconnaissance de la mort de sa femme et de ses trois enfants – Aron, 8 ans, Zoya, 6 ans, et Vova, 4 ans – tous assassinés à Babi Yar. Un autre document évoque le cas de Rakhil Meirovna Kravets, née en 1863, qui a fui Korosten pour se rendre à Kiev au début de la guerre, avant d’y être assassinée dans le ravin de la mort.

Pour Sharansky et tant d’autres, la préservation de ces souvenirs est autant un acte d’autodéfense qu’une commémoration du passé.

« La mémoire est une arme morale contre le déni, l’oubli et la distorsion, [et] la guerre en Ukraine est une guerre idéologique tout autant qu’une guerre de territoire », conclut Sharansky.

« Nous faisons face à des tentatives flagrantes de distordre l’histoire et même de l’effacer. C’est justement en temps de guerre que l’obligation de défendre la vérité se fait plus forte. »

29 septembre 2025

https://fr.timesofisrael.com/84-ans-apres-le-massacre-de-babi-yar-les-noms-de-1-000-victimes-ont-ete-reveles/ 

 


Babi Yar, 1941. Le massacre des Juifs de Kiev restitué dans un documentaire exceptionnel

Les 29 et 30 septembre 1941, 33.771 Juifs sont exécutés à Babi Yar, près de Kiev, en Ukraine. Sorti en 2022, le documentaire « Babi Yar. Contexte » restitue de manière sobre et précise ce massacre perpétré par l’Allemagne nazie avec le concours de la Police auxiliaire ukrainienne. L’historien Christian Ingrao nous avait livré son analyse.
Le 28 septembre 1941, les Juifs de l’agglomération de Kiev reçoivent l’ordre de se présenter le lendemain au lieu-dit de Babi Yar avec papiers d’identité, argent, objets précieux et quelques vêtements. Ceux qui n’obéiraient pas seraient punis de mort. Pensant qu’ils seraient déportés, envoyés au travail forcé, ils obtempèrent. Mais conduits par petits groupes au bord d'un ravin, les 33.771 hommes, femmes, vieillards et enfants juifs sont tous exécutés à l’arme à feu, en 36 heures, par des unités de la SS, de la Wehrmacht et de la Police auxiliaire ukrainienne. À la libération, l’Ukraine retombe dans le giron de Staline et les soviétiques occultent la nature spécifiquement antisémite du massacre qui aurait selon eux visé des « citoyens soviétiques pacifiques ». En 1952, ils comblent le ravin.
 
 
Joseph Stalin fut l’un des dictateurs les plus redoutés du vingtième siècle, et son régime laissa un héritage de répression, de terreur et de millions de victimes. Sous son commandement, l’union soviétique devint une puissance mondiale, mais le prix fut la souffrance humaine, les goulags et les purges politiques qui anéantirent opposants et innocents. Le côté le plus sombre de Stalin se révèle dans sa capacité à transformer la peur en arme politique. Les camps de travail forcé furent remplis de paysans, d’intellectuels et de soldats accusés de trahison sans preuves réelles. Ces pratiques laissèrent des cicatrices profondes dans l’histoire russe et la mémoire collective de millions de familles. Aujourd’hui, en se remémorant cette période sombre, on ne peut ignorer comment le culte de la personnalité de Stalin masquait les horreurs derrière son image. Son portrait de dirigeant fort reste débattu, mais son héritage le plus sombre demeure un avertissement des excès du pouvoir absolu.
 
 
Le documentaire du cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa restitue le contexte du massacre de Babi Yar, perpétré trois mois après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne nazie en juin 1941. Quand la Wehrmacht marche sur Kiev, alors soviétique, les Ukrainiens sont de longue date pris en étau entre différentes puissances impérialistes voisines…
Christian Ingrao1. En effet. Il y a alors en Ukraine des mouvements nationalistes, comme l’Organisation nationaliste ukrainienne (OUN), créée en 1929. Ces mouvements sont initialement nés pour obtenir l’indépendance de l’Ukraine et résister aux pressions de l’État polonais qui tentait de « poloniser » ces territoires. Puis la résistance se retourne contre l’Union soviétique qui a annexé l’Ukraine occidentale en 1939. Sa population subit alors une invasion, immédiatement suivie de la collectivisation, à partir de laquelle les Ukrainiens combattent l’occupant avec acharnement et ce, d’autant plus qu’ils étaient parfaitement informés de la manière dont l’URSS traitait l’Ukraine orientale. Soviétique depuis 1919, celle-ci avait déjà subi la collectivisation des terres agricoles qui conduisit à la famine des années 1932-1933 et à ses 3,5 millions de morts.
    
Cela explique-t-il l’accueil enthousiaste que les nazis reçoivent en Ukraine en juin 1941 ?
C.I. Cela explique d’abord que les Ukrainiens haïssent alors majoritairement le pouvoir soviétique et qu’ils espèrent que les Allemands vont leur octroyer l’indépendance. Il faut aussi souligner que les mouvements nationalistes ukrainiens entretiennent une étroite proximité idéologique avec le nazisme, avec lequel ils partagent un anticommunisme et un antisémitisme ataviques. Ils sont donc ravis de voir arriver les Allemands et profitent du désarroi du pouvoir stalinien pour fomenter des révoltes et des pogroms contre les Juifs. Mais quand la Wehrmacht entre dans Kiev, l’idée des autorités allemandes n’est pas de procéder à l’élimination immédiate des Juifs. Si les Einsatzgruppen visent les juifs, les francs-tireurs, les saboteurs, les communistes…, c’est d’abord parce qu’ils sont considérés comme une menace pour la sécurité.
 
 
Accueil des soldats de la Wehrmacht par la population ukrainienne à l'été 1941, quand l’Allemagne nazie entre en URSS malgré le pacte germano-soviétique signé en 1939
 

Alors, qu’est-ce qui va conduire au massacre de Babi Yar ?
C.I. En août 1941, les nazis considèrent que la « solution finale de la question juive » nécessite de déporter tous les Juifs d’Europe au nord de l’Union soviétique, dans le cercle polaire. Pour installer ceux d’Europe occidentale et méridionale sur les territoires de l’Est au cours de leur transit, les logisticiens nazis estiment qu’il faut d’abord faire « de la place » en exterminant la population juive soviétique.

(…) une série d’explosions meurtrières joue le rôle de déclencheur. Des bataillons de destruction et de sabotage, laissés sur place par l’Armée Rouge, ont miné les rues du centre de Kiev. (…) Les nazis rejettent immédiatement la faute sur la population juive de la ville (…)

À partir de la fin de l’été, les Einsatzgruppen se mettent donc à fusiller aussi les femmes et les enfants juifs dont ils croisent la route. En ce qui concerne Babi Yar, cependant, c’est une série d’explosions meurtrières, le 24 septembre, qui joue le rôle de déclencheur. Des bataillons de destruction et de sabotage, laissés sur place par l’Armée Rouge, ont miné les rues du centre de Kiev. Deux états-majors de la Wehrmacht sont décimés, le documentaire en montre d’ailleurs des images exceptionnelles que je n’avais encore jamais vues. Les nazis rejettent immédiatement la faute de ces attentats sur la population juive de la ville et décident que toutes et tous doivent être exterminés immédiatement. La volonté de vengeance et de représailles précipite ainsi l’extermination exhaustive déjà en préparation. Et conduit au massacre de Babi Yar.

« Le 24 septembre 1941, deux états-majors de la Wehrmacht sont décimés à Kiev, le documentaire en montre d’ailleurs des images exceptionnelles que je n’avais encore jamais vues », commente l’historien Christian Ingrao
 

C’est donc l’ensemble de la population juive de Kiev qui est massacrée ?
C.I. Oui, il s’agit des 33 771 juifs encore présents à Kiev à ce moment-là, sachant qu’avant la guerre, en 1937, on en recensait 224 000. Dans l’intervalle, les soviétiques ont en effet évacué le plus possible d’entre eux, conscients de l’entreprise allemande de décimation systématique et massive des juifs soviétiques. La mise en œuvre du massacre, parfaitement documentée, a impliqué la coordination d’équipes extrêmement diverses. Les unités de propagande de la Wehrmacht ont organisé le rassemblement des juifs les 29 et 30 septembre, les Einsatzgruppen sont chargés de la surveillance et des fusillades, (tandis que des unités de la police auxiliaire ukrainienne contribuent à « sécuriser » l’opération en surveillant les Juifs rassemblés, afin que personne ne s’échappe et n’aille raconter ce qui était en train de se passer. Ce qui ne manqua pas d’arriver, la nouvelle du massacre se diffusant discrètement dans toute l’Europe, Ndlr). Des groupes d’infanterie ou des unités de pionniers ont ensuite effondré les parois du ravin pour recouvrir les corps.
    
Pourquoi Babi Yar, massacre des Juifs d’Ukraine, est-il devenu le visage du génocide des Juifs à l’Est où un million et demi d’entre eux ont été exterminés entre 1941 et 1943 ?
C.I. Babi Yar devient un symbole en raison de son caractère inaugural et de son ampleur : comprenez que toute la communauté juive de la troisième ville soviétique est massacrée en une opération de deux jours. Il y aura d’autres fusillades par la suite, mais aucune aussi meurtrière et sordide. Du côté nazi, on peut penser que Babi Yar est une forme de test, un essai d’extermination massive et exhaustive par fusillade. À ce moment-là, les commandements exterminateurs envisageaient de systématiser la méthode partout où ils veulent tuer des juifs. Mais un mois à peine après Babi Yar, les rapports des Einsatzgruppen considèrent que les fusillades massives ne fonctionnent pas assez bien : lorsque leurs équipes retournent sur les lieux, elles retrouvent toujours des survivants.

Babi Yar est le visage du génocide des Juifs à l'Est mais de nombreux autres massacres eurent lieu, comme ici à Lubny, le 16 octobre 1941, où ils sont convoqués, sommés d'abandonner leurs affaires avant d'être assassinés
 

La propagande russe actuelle martèle un passé nazi de l’Ukraine pour légitimer l’invasion du pays, débutée en février dernier. Dans ce contexte, comment jugez-vous le film de Sergueï Loznitsa, réalisé avant l’invasion ?
C.I. Le documentaire adopte une position équilibrée et nuancée. C’est un Ukrainien qui dit aux Ukrainiens : « Il nous faut regarder notre passé en face ». (Pour se venger de la mainmise soviétique, le nationalisme ukrainien s’est vendu au nazisme. Les bataillons d’auxiliaires ukrainiens ont participé sans réserve au massacre des juifs dans une indifférence quasi générale. La population ukrainienne a toutefois payé un lourd tribut à l’occupation et a massivement participé à la libération de son territoire et à la victoire contre le nazisme, Ndlr). Le problème est de voir cette démarche critique et progressiste aujourd'hui pervertie de façon délétère par le régime russe.

Le problème est de voir cette démarche critique et progressiste aujourd'hui pervertie de façon délétère par le régime russe. En Ukraine, certains courants critiquaient ainsi le film, jugeant que son discours fait le jeu de Moscou. Or (…), le réalisateur n’a montré aucune ambiguïté dans son soutien à son pays.

En Ukraine, certains courants critiquaient ainsi le film, jugeant que son discours fait le jeu de Moscou. Or, dans ses prises de position depuis l’invasion, le réalisateur Sergueï Loznitsa n’a montré aucune ambiguïté dans son soutien à son pays. Tandis que les Ukrainiens critiques défendaient, eux, un récit antirusse marqué par le nationalisme ukrainien dont le film s’attache justement à montrer la face sombre. Par ailleurs, le cinéaste est totalement à contre-courant du récit soviétique. Son travail montre que les juifs n’ont pas été tués en tant que citoyens soviétiques : ils l’ont été parce qu’ils étaient juifs. (Le découpage du film traduit bien la volonté soviétique de refaçonner ce crime : il montre les différentes modifications du site jusqu’en 1960, qu’il s’agisse de glissements de terrain ou du comblement du ravin opéré par les soviétiques grâce à une décharge voisine, Ndlr).

Exécutions de masse de Juifs par les Einsatzgruppen (« Groupes mobiles d'intervention » du IIIe Reich allemand), en Ukraine, à l’automne 1941
 

Qu’est-il reproché d’autre au documentaire ?
C.I. De ne s’intéresser qu’aux juifs morts à Babi Yar, alors que quelque 100 000 personnes y ont été tuées entre 1941 et 1943, parmi lesquelles des prisonniers de guerre soviétiques, des Roms ainsi que 400 militants nationalistes. C’est un discours auquel je n’adhère pas. Même si on peut reprocher à Sergueï Loznitsa certaines ellipses, son propos s’oppose fondamentalement au vieux récit stalinien qui subsume toutes les victimes en une seule catégorie. Il permet de restituer la singularité du destin des juifs de Kiev. Son film est une exceptionnelle leçon d’histoire alors que la mémoire ukrainienne demeurait jusqu’à peu pour le moins lacunaire : des trois projets de mémorial évoqués depuis 2000, aucun n’a vu le jour, pour des raisons devenues très complexes, sur fond de potentielles tentatives d’instrumentalisation.
     
Dépourvu d’entretien et de commentaire en voix-off, le film adopte dans sa forme un parti pris radical. Quelle impression en gardez-vous ?
C.I. J’en garde un souvenir très fort car j’ai pu le découvrir sur les lieux mêmes du massacre, dans le ravin de Babi Yar, lors de la commémoration des 80 ans, en octobre 2021. J’apprécie aussi le film pour sa rigueur et sa valeur scientifique : le discours, très précis, s’appuie sur une extraordinaire et unique recherche documentaire. Je salue le choix de Sergueï Loznitsa de ne jamais tomber dans la surenchère émotionnelle en évitant de montrer des images dont la violence pourrait submerger le spectateur. Ces images existent pourtant. Celles des exactions perpétrées dans les pogroms en Ukraine glacent le sang. En choisissant de ne pas les inclure au film, le réalisateur laisse à chacun la possibilité de se faire un point de vue. L’absence de commentaires, au profit de simples cartons situant la chronologie et la géographie des événements, contribue à ce soin particulier.

                                      Le film inclut le témoignage d’une survivante au massacre.

Comment ce sombre épisode de l’histoire a-t-il croisé vos recherches ?
C.I. Mes premiers travaux de recherche portaient sur les intellectuels enrôlés en tant qu’officiers dans la SS et à la tête d’organes de répression (Gestapo, Service de sécurité, Einsatzgruppen), or certains d’entre eux étaient présents à Babi Yar et ont contribué au massacre. Vous savez, ce que la recherche en histoire travaille à établir aujourd’hui concerne plutôt l’enchaînement des événements, car les faits eux-mêmes, les violences nazies, sont clairement établis : on est en mesure de reconstituer pratiquement jour par jour les massacres commis… Il s’agit donc plutôt de comprendre la logique qui sous-tend certaines décisions, comme par exemple celle, prise en trois jours, de clôturer le ghetto de Minsk, en Biélorussie, puis de fusiller tout le monde en octobre 1941.
      
Les archives ouvertes après la chute du Mur de Berlin, les témoignages, et les sources judiciaires ont permis de faire énormément de progrès dans ce sens depuis vingt-cinq ans. Mais de grandes interrogations subsistent. Par exemple, on manque encore d’une vision précise de la façon dont s’agençaient les relations des différents organes de répression du IIIème Reich avec les administrations des camps de concentration. On ne retrouvera jamais la majorité des sources produites à l’époque, 90 % d’entre elles ont été détruites par les bombardements alliés ou par les nazis eux-mêmes. ♦
     
Pour en savoir plus :
Le documentaire « Babi Yar. Contexte »(link is external), réalisé par Sergueï Loznitsa, est sorti dans les salles le 14 septembre 2022. Il a reçu le Prix spécial du Jury de l’œil d’or au Festival de Cannes 2021.

Notes
  • 1. Christian Ingrao est historien, spécialiste des violences nazies, directeur de recherche au CNRS au Centre d’études sociologiques et politiques Raymond Aron (unité CNRS/EHESS).

https://lejournal.cnrs.fr/articles/babi-yar-1941-le-massacre-des-juifs-de-kiev-restitue-dans-un-documentaire-exceptionnel

 

octobre 27, 2025

Histoire et libéralité: Comment le monde s’est enrichi ? Suivez Edouard Hesse !

Comment le monde s’est enrichi

Pourquoi le monde moderne est-il si riche ? 
 
La technologie, à elle seule, ne l’explique pas. Pour Joel Mokyr, auteur de La culture de la croissance et nouveau prix Nobel d’économie aux côtés de Philippe Aghion et Peter Howitt, la Révolution industrielle est née d’un big bang intellectuel : l’apparition d’une culture du progrès… que nous avons peut-être oubliée depuis.
 
 



Pendant des millénaires, les innovations — moulin à eau, harnais, imprimerie — améliorent la vie sans créer de progrès durable. Au point que chaque génération contemple avec nostalgie la grandeur disparue de l’Antiquité. Les savants, issus des élites cultivées, et les inventeurs, en prise avec le quotidien, ne se côtoient pas. Ils travaillent séparément, sans théorie commune. Impossible, pour un innovateur médiéval, de passer du moulin à eau aux lois de l’hydraulique.

Mais vers 1760, tout bascule. Les innovations s’enchaînent, se renforcent, et le progrès devient une habitude. D’une génération à l’autre, les gens vivent plus longtemps, mangent mieux, travaillent moins et accèdent à des ressources qui, jadis, étaient le privilège exclusif des rois.

Joel Mokyr montre que cette révolution ne vient pas seulement des institutions ou des marchés, mais d’une mutation culturelle : la foi dans la connaissance, le goût du progrès, la récompense de l’innovation. Au cœur de cette culture, des « entrepreneurs culturels » qui osent transformer le monde. À leur sujet, l’économiste cite George Bernard Shaw : « L’homme raisonnable s’adapte au monde ; le déraisonnable persiste à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable. »



Bouleverser l’ordre établi


Deux figures se trouvent au cœur de ce bouleversement : Francis Bacon et Isaac Newton.
Au début du XVIIᵉ siècle, la science n’est qu’une branche de la philosophie, soumise à l’autorité des Anciens. Bacon rompt avec cette tradition : elle ne doit pas servir uniquement à décrire le monde, mais à le transformer pour améliorer concrètement la condition humaine. Il appelle à unir la théorie des savants et le savoir-faire des artisans. La connaissance devient utile, la recherche se met au service du progrès.

Newton en offre la démonstration. Ses "Principia Mathematica" révèlent que l’univers obéit à des lois simples, universelles et accessibles à la raison. Cet ordre nouveau nourrit un immense optimisme : comprendre la nature, c’est pouvoir l’utiliser. Dans la Grande-Bretagne du XVIIIᵉ siècle, entrepreneurs et manufacturiers en tirent la conviction que la science peut résoudre leurs problèmes concrets ou offrir de meilleurs produits à leurs clients. La science se diffuse, elle se démocratise.

    A lire : Le savant et l’artisan

Premier savant mondialement célèbre, anobli et enterré à Westminster, Newton fait de la science une voie d’accès au prestige social. Avec Bacon, il pose les fondations culturelles sur lesquelles les Lumières bâtiront le monde moderne. La confiance dans la raison et le progrès devient alors la source de l’explosion de richesse qui suivra.

Unité intellectuelle, fragmentation politique


La Révolution industrielle n’avait rien d’inévitable. Elle aurait pu ne jamais avoir lieu, ou surgir ailleurs. Des « entrepreneurs culturels » sont apparus en Chine ou dans le monde islamique, mais ils furent étouffés, marginalisés, réduits au silence.

En Europe, au contraire, ils ont trouvé un allié inattendu : le chaos politique. Entre 1500 et 1700, le continent, morcelé en royaumes, principautés et cités rivales, ressemble à un champ de bataille permanent. Ce désordre crée un véritable marché des idées. Aucun pouvoir ne peut imposer son orthodoxie à tous. Un savant chassé de Paris se réfugie à Amsterdam, un inventeur censuré à Rome s’installe à Londres. Descartes, Locke et Bayle prospèrent grâce à cette libre circulation.

Les princes européens eux-mêmes se disputent les talents. Mathématiciens, ingénieurs et philosophes négocient leur patronage, changent de protecteur et accroissent leur prestige.
 
 

 

A lire : Quand l’Europe osa ce que la Chine refusa

Ce dynamisme s’appuie sur la République des Lettres, un réseau informel de savants qui communiquent par-delà les frontières et inventent ce que nous appelons aujourd’hui la science ouverte. La réputation joue un rôle clé : pour l’obtenir, il faut publier, soumettre ses travaux à la critique des pairs, établir l’antériorité de sa découverte. Le secret devient contre-productif.

Enfin, l’Europe se distingue par sa perméabilité intellectuelle. Là où d’autres civilisations dressent des barrières, elle emprunte sans complexe : poudre et imprimerie chinoises, chiffres arabes, techniques textiles indiennes. Le continent devient le lieu de convergence des savoirs du monde.

Que reste-t-il aujourd’hui de la culture qui a permis le Grand Enrichissement ? 
De cette foi dans la connaissance, de cette volonté de comprendre la nature pour l’harnacher aux besoins humains ? 
La marche du progrès n’est pas éternellement acquise. Elle peut s’éroder, se diluer, disparaître. La peur des OGM, des vaccins, de l’intelligence artificielle ou du nucléaire en témoigne : autant d’inquiétudes souvent démesurées face à des technologies qui améliorent la vie et préservent l’environnement. Comme au XVIIIᵉ siècle, nous devons célébrer la connaissance plutôt que la craindre, encourager l’innovation plutôt que la freiner, voir dans la science un instrument d’émancipation plutôt qu’une menace.
 
Edouard Hesse 

octobre 24, 2025

Une taxe Zucman pour l'agriculture, version " géorgisme"

L’impôt parfait n’existe pas. Le moins mauvais, oui.

« taxer la terre, pas les hommes ». Dans la grande galerie des « ismes » où s’exposent les courants politiques et économiques, nul n’ignore l’existence du communisme, du keynésianisme ou du libéralisme. Mais avez-vous déjà entendu parler du géorgisme ? Probablement pas. Tombée dans les oubliettes de la pensée, cette théorie pourrait pourtant être le chaînon manquant entre justice sociale, efficacité économique et transition écologique.  

Rien que ça !

 


 

Elle est née il y a près de 150 ans aux États-Unis, dans le cerveau — et surtout grâce à l’observation empirique — d’un journaliste autodidacte de San Francisco, Henry George, dont la vie rocambolesque a sans doute été sa première source d’inspiration. https://lel.media/insert/henry-george-le-prophete-oublie-de-san-francisco/

George n’était ni un marxiste ni un capitaliste pur jus. Il croyait en la liberté, au travail et au progrès — mais il voyait aussi l'injustice d'un monde où la richesse collective finissait dans les poches de ceux qui possédaient la terre. En cette fin de XIXᵉ siècle, les usines se développent bien plus rapidement que les avantages sociaux. Et la Révolution industrielle ne permet pas encore les progrès sanitaires, l’élévation de l’espérance de vie et la réduction des inégalités sociales, qui n’apparaîtront que lors des décennies suivantes. Pourquoi assister-t-on alors à une augmentation de la pauvreté, malgré l’augmentation des richesses et les progrès de la science et de l’industrie ? C'est la question centrale de son ouvrage Progrès et pauvreté, publiée en 1879.

Certes, à l’époque, George n’est pas le seul à être obsédé par ce problème. Il n’a pas lu Marx, mais avait étudié Malthus, qui avait déjà posé son diagnostic : la pauvreté est liée à la surpopulation. Il a également analysé la théorie méritocratique, estimant qu'au fond, les pauvres seraient paresseux ou affligés de tares congénitales. George remet en cause ces approches et explique que le problème vient plutôt de l’organisation sociale, qui privilégie notamment les propriétaires fonciers au détriment du reste de la population. Pour appuyer sur sa démonstration, il utilise ses propres observations. Il prend notamment l’exemple de la famine irlandaise, qui a décimé une immense partie de la population dans un pays — le Royaume-Uni — alors le plus riche de la planète. Selon lui, c’est l’immense concentration de la propriété foncière entre les mains de quelques milliers de seigneurs, possédant 95 % des terres, qui a provoqué la famine. D’où sa conviction : le foncier est une rente qu’il faut taxer, une ressource naturelle qui appartient aux citoyens d’une même nation, tous en étant copropriétaires.

Si certains souhaitent la privatiser, ils doivent dédommager les autres en payant une taxe en fonction de la valeur de la parcelle. C’est le concept de la Land Value Tax (LVT), qui doit remplacer à ses yeux toutes les taxes. L’idée apparaît d’une simplicité désarmante. Quand une ville se développe, quand les transports, les écoles, les hôpitaux améliorent un quartier, la valeur des terrains grimpe. Mais cette plus-value, produite par la collectivité, est captée par le propriétaire du sol. Pourquoi en profiterait-il alors qu’il n’a rien fait pour augmenter la valeur de cette terre ? Henry George propose donc de rendre au public ce que le public a créé, à travers la LVT, qui en retour finance les services publics. Son idée à la force de l’évidence : elle ne punit ni le travail, ni la production, ni l’investissement, seulement la rente.

 

 

Et pourtant, le géorgisme ( https://lel.media/insert/le-georgisme-en-pratique-ou-lidee-vit-encore-aujourdhui/ ) a été relégué dans les marges de l’histoire, entre utopie oubliée et lubie d’économistes hétérodoxes. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? Proposer de taxer la rente foncière revient à déclarer la guerre aux notables, aux spéculateurs urbains et aux grands propriétaires. Selon Jérémy Boer, infatigable défenseur de la pensée géorgienne sur les réseaux sociaux, c'est l'opposition farouche de ces derniers qui en a eu raison. Ils n’ont eu de cesser de combattre une approche qui avait tout pour leur déplier, notamment en disqualifiant intellectuellement ceux qui oseraient penser comme George. C’est d’ailleurs la thèse soutenue par deux économistes américains, Fred Harrison et Mason Gaffney, dans The Corruption of Economics (1994) : ils démontrent que les propriétaires fonciers n’ont pas hésité à financer des universités et des professeurs afin de « ruiner les thèses de Henry George ». Car, aux yeux de J. K. Galbraith, qui en a préfacé l’édition de 2006, « l’idée georgiste selon laquelle seule la terre devrait être taxée — afin de ne pas imposer ni les profits ni les salaires — risquait de créer une alliance politique dangereuse entre le capital et le travail contre le propriétaire foncier ».

Si la théorie d’Henry George n’a pas percé, elle a quand même connu quelques traductions concrètes dans différents endroits du monde, sans que l’on sache pourquoi elle y a prospéré plus qu’ailleurs. Le géorgisme a finalement été essayé sans jamais régner : des réformes partielles ici ou là, des clubs, des congrès internationaux… mais pas de révolution. À défaut, l’économiste a néanmoins inspiré un vaste mouvement politique, le « géorgisme ». C’est d’ailleurs lui qui a donné à une ardente militante géorgiste, Elizabeth Magie, l’idée de créer le jeu du Landlord’s Game, dévoyé en… Monopoly. https://lel.media/insert/le-jour-ou-monopoly-a-trahi-le-georgisme/

 


 

Des économistes de renom comme Milton Friedman ou Paul Krugman ont également apprécié son approche ; Joseph Stiglitz a même repris à son compte les intuitions de George, en 1977, dans sa Théorie des biens publics locaux. Mais les démocraties de l’époque ont préféré empiler les impôts sur le revenu, sur la consommation, sur le travail — tout sauf sur la rente. Parce que taxer la terre, c'est toucher au nerf du pouvoir : la propriété. Peut-être que le géorgisme a aussi manqué d’un champion politique capable de porter son programme transpartisan, mais hélas jugé trop égalitariste pour la droite et trop libéral pour la gauche. D’ailleurs, Marx, qui a lu Henry George, n’est pas tendre avec son approche, qu’il décrit dans une lettre écrite en 1881 à Friedrich Adolph Sorge comme une « tentative, agrémentée d’un vernis socialiste, de sauver la domination capitaliste et, en réalité, de la refonder sur une base encore plus grande que l’actuelle ».

Pourtant, à la faveur de la crise environnementale, le géorgisme pourrait-il retrouver des couleurs ? L’époque cherche désespérément une théorie capable de sortir de la nasse : croissance plus juste et écologie sans récession. Et si la solution était déjà là, dans les marges jaunes de Progrès et Pauvreté ? Dans le contexte actuel, l’idée prend une dimension nouvelle : taxer le sol, c’est valoriser l’usage efficace de l’espace. Fini les terrains vides en attente de plus-value ; place à la densité, à la justice spatiale, en quelque sorte. Taxer la propriété non productive, c'est aussi un excellent moyen d'alléger le coût du travail, de redonner du pouvoir d'achat aux travailleurs, de rendre nos entreprises plus compétitives pour renouer avec la croissance.

Cette théorie n’a peut-être donc pas dit son dernier mot. C’est la conviction de deux économistes, Alain Trannoy et Étienne Wasmer. Dans leur livre Le Grand Retour de la terre dans les patrimoines, ils militent pour l'appliquer en France, où « la valeur foncière dans la richesse nationale (8 900 milliards:  https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/dialogues-economiques/le-vrai-monopoly-un-outil-pour-la-solidarite-nationale ) même connaît une croissance continue ». Ils proposent d’instaurer une taxe annuelle de 2 % sur la valeur foncière, contre des allègements sur la fiscalité du travail et du capital. Une façon, à leurs yeux, de répondre aussi bien à l’objectif de zéro artificialisation nette des sols qu’à celui de la modération des prix de l’immobilier. C’est, au fond, le message de George : « la terre appartient aux vivants ». Il serait peut-être temps de s’en souvenir. 

Benjamin Dard 

@BenjaminDard

lel.media       

C'est vrai, c'est du Zucman mais pour les agriculteurs, la TF c'est 50eur/ha, on aurait donc à la place = 2% * 7000 euros = 140 euros ; rappel : bénéfice = 80 à 150 eur/ha (marge brute 150 à 650 eur/ha) https://feve.co/prix-des-terres-agricoles-departements-france#prix et https://modelesdebusinessplan.com/blogs/infos/rentabilite-exploitation-agricole et https://terre-net.fr/foncier-agrico

 

Autres liens:

https://partigeorgiste.substack.com/p/la-reforme-fiscale-ultime


 https://partigeorgiste.substack.com/p/comment-expliquer-levolution-des

octobre 23, 2025

Cambriolage du Louvre !!

À vrai dire je suis très étonné de ce qui se passe avec ces vols prestigieux notamment dans les musées de l’État.
Au sein par exemple de musées privés voire même de grandes propriétés privées des œuvres d’art de toutes sortes exposées existent ; cependant elles sont pour la plupart des copies, les œuvres originales étant en coffre-fort voire souvent en banque au sein de coffre personnalisé.
Comment se fait-il qu’un musée comme le Louvre par sécurité nonobstant l’économie effectuée , de ne pas mettre d’excellentes œuvres copiées à la vue du public ? 
 
Préparatif de Noël au Louvre
 
D autant qu’au Louvre au sein de ses sous-sol ils ont des structures sécurisées existantes
Cela ferait travailler par ailleurs des spécialistes de l’art des conservateurs déjà existants et rétribués.
Bien entendu il faut une moindre réflexion de nos fonctionnaires, pas aisée !
Par ailleurs qu’ils nous disent pas qu’ils ne soient pas capables de copie. Pour faire bien ils ont bien imité la grande statue de Voltaire à une époque sachant que l’original était au musée de l’Ermitage à St Petersbourg Russie, dit en urss Leningrad.
Aussi pourrions-nous supposer que si l’état aurait prévu des mesures d’assurance, une estimation de remboursement serait ? Perte des joyaux malgré tout, d’une culture… Mais allez savoir s’il n’y a pas magouille entre états ou mandataires privés, in fine rembourser une ubuesque dette 💸 ? 😂
Tout est tellement envisageable dans cette fourberie politique.
 
 
 
Terrifiante notre sécurité au Louvre
Un cambriolage et non un braquage, encore un souci de vocabulaire !
Le musée du Louvre a été braqué ce dimanche matin à l’ouverture, par plusieurs individus qui ont réussi à s’échapper avec des bijoux, a annoncé la ministre de la Culture Rachida Dati. Le site est fermé pour la journée.
Selon les informations du journal Le Parisien, les malfaiteurs ont accédé au bâtiment côté quais de Seine, où se déroulent des travaux, en empruntant un monte-charge qui mène directement à la salle visée.
Après avoir brisé des vitres, deux hommes auraient pénétré à l’intérieur, alors qu’un troisième restait posté dehors. Les voleurs se seraient alors emparés de neuf pièces de la collection de bijoux de Napoléon et de l’impératrice : collier, broche, diadème…
1354 diamants et 56 émeraudes
 

 
𝙈𝙤𝙣 𝙩𝙚𝙭𝙩𝙚 𝙚𝙣 𝙘𝙚 𝙙𝙞𝙢𝙖𝙣𝙘𝙝𝙚, 𝙙𝙚́𝙙𝙞𝙚́ 𝙖𝙪 𝙢𝙪𝙨𝙚́𝙚 𝙙𝙪 𝙇𝙤𝙪𝙫𝙧𝙚 𝙙𝙪𝙧𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙚́𝙥𝙧𝙤𝙪𝙫𝙚́ - 𝐩𝐚𝐫 𝐌. Khaled Hizem :
Pour tout amoureux des arts, dans leur diversité et universalité, le Louvre compte parmi leurs plus grands foyers, étant le musée le plus visité au monde, suscitant une vive admiration pour ses fascinantes collections.
En ce 19 octobre 2025, cet auguste musée vient d'être durement éprouvé, car il fut, ce matin, victime d'un cambriolage spectaculaire et fracassant, qui toucha, malheureusement, l'un de ses précieux ensembles : les joyaux de la couronne de France, qui sont exposés, depuis des lustres, dans la magnifique galerie d'Apollon.
Celle-ci est un espace à la fois majestueux et somptueux par son opulente décoration. Elle fut réalisée sous le règne de Louis XIV, grâce à l'architecte Louis Le Vau (1612-1670) et au peintre Charles Lebrun (1619-1690). Au XIXe siècle, le génial Eugène Delacroix (1798-1868) compléta son remarquable plafond.
Il y a quelques heures, dans ce lieu emblématique, plusieurs bijoux exceptionnels furent dérobés en quelques minutes. Dans la foulée de ce désastre poignant pour tout passionné par le patrimoine de l'Hexagone et de l'humanité, la couronne de l'impératrice Eugénie, réalisée en 1855 et constituée d'or, de diamants et d'émeraudes, fut retrouvée mais hélas abîmée. Cependant, d'autres trésors furent emportés.
Ceux-ci, inestimables, comportent un célèbre diadème, composé de plus de deux mille diamants et perles, ayant aussi appartenu à l'impératrice Eugénie, ainsi que sa plus belle broche (dite "broche reliquaire") et son nœud de corsage. Un diadème, un collier et une boucle d'oreille, en saphirs et diamants, possédés par les reines Marie-Amélie et Hortense, de même qu'un éblouissant collier, garni de trente-deux émeraudes, de l'impératrice Marie-Louise, avec une paire de ses boucles d'oreilles, furent également pillés.
Cette infortune est d'autant plus pénible pour le Louvre que ce dernier rassembla patiemment, pendant de longues décennies, de superbes parures qui remontent, essentiellement, aux règnes des empereurs Napoléon Ier (1804-1814) et Napoléon III (1852-1870), ainsi que, dans une moindre mesure, à la période de la Restauration (1814-1830) et à l'époque du roi Louis-Philippe Ier (1830-1848).
Je rappelle que c'est sous la Troisième République qu'eut lieu, en mai 1887, la vente calamiteuse des joyaux de la couronne de France, qui dispersa, aux quatre vents, la majeure partie. C'est petit à petit que le prestigieux musée parisien réussit à acquérir des éléments importants de cette sublime collection.
Daté entre les années 1890 et 1900, ce photochrome montre la galerie d'Apollon qui fut le théâtre, ce dimanche, de ce triste vol. Puissent la France et son incomparable Louvre avoir le bonheur de récupérer pareilles merveilles, pour les replacer dans ce splendide écrin...
 

J𝐨𝐲𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐩𝐫𝐞́𝐜𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐦𝐨𝐢𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐇𝐞𝐱𝐚𝐠𝐨𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥'𝐡𝐮𝐦𝐚𝐧𝐢𝐭𝐞́ -
Attaché à une vaste culture humaniste, affectionnant l'histoire et les arts, je ne peux, comme tout passionné de patrimoine, qu'être ému par l'incroyable et consternant vol des joyaux de la couronne de France, qui eut lieu au musée du Louvre avant-hier.
Appartenant au précieux patrimoine de l'Hexagone, ces derniers font tout autant partie de l'héritage culturel de l'humanité. Au sein de la galerie d'Apollon, où sont exposés divers trésors royaux et impériaux, neuf d'entre eux furent dérobés, dont seule la superbe couronne de l'impératrice Eugénie, réalisée en 1855 et composée d'or, de 1354 diamants et de 56 émeraudes, fut heureusement retrouvée bien qu'endommagée.
Les huit encore manquants sont également exceptionnels et inestimables, car ils représentent aussi bien des témoins privilégiés de l'histoire de la monarchie, que des œuvres fort remarquables de la joaillerie française au XIXe siècle. Si le XVIIIe siècle fut un âge d'or pour le mobilier français, avec le raffinement des styles Louis XV et Louis XVI, c'est avant tout le XIXe siècle qui se distingue par les plus fascinantes parures.
 

 
Parmi les bijoux pillés, incluant un collier et une paire de boucles d'oreilles en émeraudes et diamants de l'impératrice Marie-Louise, ainsi qu'un diadème en perles et diamants, une broche et un nœud de corsage de l'impératrice Eugénie, de même qu'un diadème, un collier et une boucle d'oreille en saphirs et diamants des reines Hortense et Marie-Amélie, deux merveilles sont à évoquer pour leur histoire et pour leur grande beauté.
La première, la broche "dite reliquaire", est la plus admirable des broches de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Si elle remonte à 1855, étant façonnée par le joaillier Paul-Alfred Bapst (1823-1879), son importance est due au fait que deux de ses 94 diamants, des "Mazarins", avaient autrefois appartenu à Louis XIV. Ceux-ci furent légués par le premier ministre du royaume fleurdelisé, le cardinal Jules Mazarin (1602-1661), à son filleul le roi soleil.
La valeur historique de cette broche est telle, que même pendant la déplorable vente des joyaux de la couronne de France, par la Troisième République en mai 1887, elle fut parmi les quelques pièces conservées et fut affectée au musée du Louvre.
La deuxième est le magnifique diadème, constitué d'environ deux mille diamants et de 212 perles, qu'affectionnait beaucoup l'impératrice Eugénie. Celui-ci, réalisé en 1853 par le joaillier Alexandre-Gabriel Lemonnier (1808-1884), fut offert par l'empereur Napoléon III à sa conjointe peu de temps après leur mariage, lequel se déroula le 30 janvier 1853 à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Faisant partie des bijoux préférés de l'impératrice Eugénie, ce diadème apparaît même dans son célèbre portrait officiel, peint en 1855 par Franz-Xaver Winterhalter (1805-1873). Vendu en1887, il fut acheté, trois ans plus tard, par la riche famille princière allemande de Tour et Taxis (Thurn und Taxis). Ce n'est qu'en 1992 qu'il revint en France, quand le Louvre réussit à l'acquérir.
Outre ces deux splendeurs, parmi les huit pièces volées figure aussi le sublime collier, formé de 1138 diamants et de trente-deux émeraudes, cadeau de Napoléon Ier à son épouse, l'impératrice Marie-Louise, en 1810. Œuvre du joaillier François-Régnault Nitot (1779-1853), il compte parmi les plus beaux colliers du Premier Empire.
Ce qui est navrant, dans ce funeste cambriolage, qui constitue une catastrophe patrimoniale, c'est que parmi les huit bijoux arrachés à leur magistral écrin, la galerie d'Appolon, sept d'entre eux entrèrent dans les collections du Louvre entre les années 1980 et 2000, patiemment rassemblés notamment grâce à la générosité de ses mécènes.
Datée de 1887, cette illustration est l'un des clichés, pris par le photographe français Michel Berthaud (1845-1912) qui immortalisa les joyaux de la couronne de France dans la seconde moitié des années 1880. Elle montre l'éclatant diadème de l'impératrice Eugénie, qui associe l'élégance et la somptuosité. Puisse ce dernier, et les autres joyaux dérobés, regagner le plus prestigieux des musées...
𝐌. 𝐊𝐡𝐚𝐥𝐞𝐝 𝐇𝐢𝐳𝐞𝐦.
Tunis
Master de droit science juridique et politique
 
 

Cambriolage du Louvre : un nouveau scandale d’une France en déliquescence

Le 19 octobre 2025, le Musée du Louvre, joyau du patrimoine français et musée le plus visité au monde, a été le théâtre d’un vol audacieux qui a duré à peine sept minutes. Huit artefacts inestimables des Joyaux de la Couronne française ont été dérobés dans la Galerie d’Apollon, exposant au grand jour des vulnérabilités sécuritaires criantes et transformant cet incident en un scandale d’État potentiellement explosif.

Ce « casse du siècle », comme l’ont qualifié certains médias, n’est pas seulement un échec policier : il symbolise un dysfonctionnement systémique, mêlant négligence gouvernementale, laxisme judiciaire et une minimisation politique qui frise l’indécence.

À travers une analyse critique des faits, des réactions et des théories émergentes, cet article met en lumière comment ce vol, prévisible et mal géré, pourrait marquer un tournant dans la perception de la gestion patrimoniale française.

 


 

Les faits : un vol exécuté avec une facilité déconcertante

Le cambriolage s’est déroulé le dimanche 19 octobre 2025, entre 9h30 et 9h37, peu après l’ouverture du musée. Quatre malfaiteurs, opérant comme un « commando » bien rodé, sont arrivés sur deux scooters et ont utilisé un camion équipé d’une nacelle télescopique stationné sur le Quai François-Mitterrand, le long de la Seine. Ils ont accédé au balcon du premier étage, brisé une fenêtre à l’aide d’une disqueuse, et pénétré dans la Galerie d’Apollon. Une fois à l’intérieur, ils ont menacé les agents de sécurité avec l’outil et fracassé les vitrines pour s’emparer des joyaux. La fuite s’est faite par le même itinéraire, laissant derrière eux des indices accablants : deux disqueuses, un chalumeau, de l’essence, des gants, un talkie-walkie, une couverture, un gilet jaune et même un casque de moto potentiellement porteur d’ADN.

 


 

Les objets volés incluent un collier d’émeraudes et une paire de boucles d’oreilles de l’impératrice Marie-Louise, un diadème et un collier de saphirs (avec 8 saphirs et 631 diamants) des reines Marie-Amélie et Hortense, ainsi qu’une boucle d’oreille assortie. Un neuvième artefact, la couronne de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), a été laissé choir et brisée – un « accident domestique » qui trahit un amateurisme flagrant pour un vol de cette ampleur. Aucune blessure n’a été rapportée, mais la valeur historique et culturelle des pièces, ornées de milliers de diamants, d’émeraudes et de saphirs, est inestimable – estimée à au moins 80 millions d’euros sur le marché noir, sans compter leur symbolisme napoléonien.

 


 

Critique immédiate : Comment un musée comme le Louvre, qui accueille des millions de visiteurs annuellement, peut-il être si vulnérable ? Les vitrines brisables à la disqueuse, les alarmes volumétriques désactivées au moment de l’ouverture, et un balcon accessible sans barrières renforcées évoquent une négligence criminelle. Un rapport de la Cour des Comptes de 2024 dénonçait déjà des « défaillances accablantes » en matière de sécurité, pourtant ignorées malgré un « plan colossal » de 700-800 millions d’euros annoncé par Emmanuel Macron en 2025 pour renforcer les protections. Ce vol n’est pas un coup de maître, mais un exploit rendu possible par un laxisme institutionnel : « Cambriolé plus facilement qu’une maison », ironise-t-on sur les ondes de RMC.

 


 

Réactions politiques : le tweet indécent de Rachida Dati et l’hypocrisie gouvernementale

Le tollé a été immédiat, amplifié par le tweet controversé de Rachida Dati, ministre de la Culture, posté le jour même : « Au @MuseeLouvre ce matin pour saluer l’engagement exemplaire des agents mobilisés suite au vol survenu. Respect pour leur réactivité et leur professionnalisme. Avec le Président de la République @EmmanuelMacron, nous leur transmettons nos remerciements les plus sincères. » Accompagné d’une photo sur place, ce message a provoqué plus de 2.100 réponses virulentes sur X, accusant la ministre de déni et d’ironie déplacée. « Engagement, réactivité, professionnalisme ??? Vous êtes sérieuse ??? Il me semble que tout le monde a failli ! », s’indigne un utilisateur. D’autres ironisent : « On s’auto-congratule quand les cambriolages réussissent mdr. »

 

Cette communication maladroite cristallise les critiques : comment féliciter pour une « réactivité » alors que le vol s’est déroulé sans intervention ? Elle révèle un gouvernement déconnecté, minimisant l’échec pour préserver son image. Jordan Bardella (RN) qualifie l’événement d’ « humiliation », appelant à l’unité tout en pointant du doigt l’État. François Hollande n’exclut pas des « ingérences étrangères » ou une « tentative de déstabilisation », tandis que Le Figaro dénonce : « Les autorités ont failli. » Des appels à la démission de la direction du musée fusent : « La direction du Musée va démissionner ? »

 


 

Approches criminologiques : un vol « prévisible » et des failles systémiques

Une vidéo d’analyse criminologique, diffusée le soir du vol, renforce les doutes en qualifiant l’événement de « scandale d’État ». Les experts, dont le criminologue Xavier Raufer et l’ancien ministre adjoint bulgare Philippe Gunev, soulignent que le vol « nous pendait au nez depuis des années ». Des braquages audacieux près de l’Élysée (comme celui de Kim Kardashian en 2016 ou des sacs de luxe en 2025 rue du Faubourg Saint-Honoré) illustrent un contexte propice au crime : « Les malfaiteurs ne s’arrêtent que quand on les arrête. »

Critique acerbe : Le Louvre est « moins protégé qu’une bijouterie commerciale », comparé au Windsor Castle ou à la Constitution américaine (protégée par bunker). « En France, c’est beaucoup plus facile, on n’entend pas si souvent des choses comme ce qui se passe en France dans d’autres pays. », note Gunev. Les voleurs, amateurs (couronne brisée, Régent non volé), pourraient être des « braqueurs de Rolex » plutôt que des spécialistes. Hypothèse de minimisation : « Sauf si les pouvoirs publics dissimulent l’ampleur du vol. »

Liens politiques : La Brigade de Répression du Banditisme (BRB) serait distraite par l’incarcération de Nicolas Sarkozy. Critique du renseignement : Priorité au « big data » (Palantir) au détriment des informateurs humains. Le ministère de l’Intérieur est fustigé : «On ne peut pas être ministre en temps partiel en étant candidat à ceci et cela. » Appel à des investissements : « Ce sera vraiment un signal fort indiquant que l’on ne peut pas continuer comme ça. »

 


Théories conspirationnistes et implications internationales : la France ridiculisée

Sur X (ex-Twitter), les théories conspirationnistes pullulent : certains évoquent un ‘inside job’ (un coup monté de l’intérieur) ou une commande financée par des multi-milliardaires. D’autres établissent des liens avec le ‘Grand Reset’ (théorie d’un complot mondial pour restructurer l’économie), interprétant le vol comme une liquidation délibérée du patrimoine national. Des ingérences étrangères sont aussi suspectées, impliquant la Russie (au hasard bien sûr…), la Corée du Nord ou Israël via des sociétés de sécurité privées. Enfin, l’ironie ne manque pas, avec des blagues sur les braqueurs fuyant vers Bercy faisant allusion à la dette publique française, comme si le vol symbolisait un pillage budgétaire.
 
 

 

Un appel à la responsabilité ou un symptôme d’un état défaillant ?

Ce cambriolage n’est pas un incident isolé, mais un symptôme d’un État défaillant : ce casse s’ajoute à l’incendie de Notre-Dame de 2019, qui détruit peu à peu des symboles de la grandeur de la France. Versailles sera-t-il la prochaine victime ? Sécurité obsolète, renseignement défaillant, et une couverture politique indigne. On peut y voir une analogie troublante avec l’affaire du collier de la reine Marie-Antoinette en 1785 : ce scandale d’escroquerie autour d’un bijou extravagant, impliquant intrigue et négligence royale, avait discrédité la monarchie et précipité la Révolution française. Aujourd’hui, ce vol de joyaux impériaux pourrait symboliser le déclin de la République, révélant corruption systémique et incompétence au sommet de l’État. Dans cette optique, si les bijoux ne sont pas récupérés rapidement, cela pourrait déclencher une crise majeure, avec des demandes d’enquêtes indépendantes. La France, berceau de la culture, ne peut plus se permettre de tels échecs. Il est temps de passer des félicitations déplacées à une action ferme, sous peine de voir son patrimoine dilapidé et son image internationale ternie pour de bon.

https://multipol360.com/cambriolage-du-louvre-un-nouveau-scandale-dune-france-en-deliquescence/

 

Question de privé !!

Certainement pas pour épater la galerie !!

Vingt-quatre heures après le cambriolage du Louvre, s’inaugurait, à deux pas de là, la nouvelle Fondation Cartier. Le contraste entre les deux édifices en dit long sur la rivalité qui se dessine entre musées et établissements abritant les collections des milliardaires.

 

 


 
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