L’avancée rapide de l’intelligence artificielle pose un risque d’extinction pour l’humanité
Dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA)
progresse à une vitesse fulgurante, des experts de premier plan, y
compris le PDG d’Anthropic, Dario Amodei, tirent la sonnette d’alarme sur les dangers potentiels.
Ils avertissent que ces avancées
pourraient représenter un « risque d’extinction » pour l’humanité,
comparable à des menaces comme les pandémies ou les armes nucléaires.
Ce discours alarmiste, bien que controversé, gagne en écho au sein de
la communauté scientifique et technologique, appelant à une régulation
urgente.
Les voix de l’alerte : un consensus croissant parmi les leaders de l’IA
Le débat sur les risques existentiels de l’IA n’est pas nouveau, mais
il s’intensifie avec les développements récents en matière de
superintelligence. En 2023, une déclaration publique signée par des
figures majeures de l’industrie, dont les dirigeants d’OpenAI, Google DeepMind
et Anthropic, a explicitement reconnu que « l’IA pose un risque
d’extinction ». Dario Amodei, PDG d’Anthropic, fait partie des
signataires et continue de souligner ces préoccupations. Dans une interview récente, il
a insisté sur la nécessité d’avertir le monde des disruptions massives,
y compris la perte d’emplois, mais aussi des scénarios plus
catastrophiques.
Une enquête récente menée auprès de près de 3.000 experts en IA a révélé que la médiane des estimations place à 5 % la probabilité que l’IA mène à l’extinction humaine,
un chiffre qui, bien que modeste, souligne une inquiétude réelle face à
une construction trop rapide de systèmes d’IA avancés. Des rapports commandés
par le Département d’État américain, publiés en 2024, vont plus loin en
affirmant que l’IA pourrait poser une menace « au niveau d’extinction »
pour les humains, appelant à une intervention urgente des États-Unis.
Les scénarios catastrophiques envisagés
Les experts évoquent plusieurs voies par lesquelles l’IA pourrait mener à une catastrophe. Une
IA superintelligente, surpassant l’intelligence humaine dans tous les
domaines, pourrait échapper au contrôle humain, menant à des scénarios
dignes de science-fiction mais pris au sérieux par des penseurs comme ceux de WIRED,
qui comparent ce risque à une guerre nucléaire ou une pandémie
mondiale. La BBC rapporte que des leaders comme ceux d’OpenAI et Google
DeepMind avertissent que l’IA pourrait « mener à l’extinction de
l’humanité ».
Au-delà de l’extinction pure, les impacts socio-économiques sont immédiats.
Dario Amodei prédit que l’IA pourrait
éliminer la moitié des emplois d’entrée de gamme dans les cols blancs,
provoquant un chômage massif de 10 à 20 % dans les prochaines années.
Cette « menace pour les emplois » est vue comme un avertissement
nécessaire, même si elle reste secondaire face aux risques existentiels.
Débats et critiques : entre alarmisme et nécessité
Tous les experts ne s’accordent pas sur la faisabilité d’une IA
générale capable d’extinction (AGI : représentation théorique d’une
intelligence artificielle complète qui résout des tâches complexes avec
des capacités cognitives humaines généralisées). Des experts notent que
les débats se concentrent sur les capacités techniques de l’AGI et sur
la possibilité réelle d’un tel scénario. Les « doomers » (que l’on
pourrait traduire par « pessimistes »), comme les appelle NPR (radio
publique américaine), mettent en garde contre une apocalypse de
superintelligence, mais d’autres estiment que ces craintes distraient
des problèmes plus pressants comme les biais algorithmiques ou la
désinformation.
Malgré ces divergences, le consensus appelle à une pause ou à une
régulation stricte. Des rapports comme celui de CNN insistent sur un
« besoin clair et urgent » d’intervention gouvernementale pour mitiger
ces risques.
Perspectives : vers une IA responsable ?
Face à ces avertissements, des initiatives émergent. Anthropic, sous
la direction de Dario Amodei, se positionne comme un acteur responsable,
investissant dans des mesures de sécurité. Cependant, la course à l’IA
entre entreprises comme OpenAI et Google soulève des questions sur la
priorisation de la sécurité sur la vitesse.
En conclusion, alors que l’IA transforme notre monde, les voix comme celle de Dario Amodei rappellent que l’innovation sans garde-fous pourrait avoir des conséquences irréversibles.
Le défi pour l’humanité est de naviguer dans cette avancée
technologique sans franchir le point de non-retour. Les prochains mois
seront cruciaux pour voir si ces alertes mènent à des actions concrètes
au niveau international.
Il suffit de regarder ce graphique pour comprendre l’ampleur du phénomène :
Le nombre total de mots contenus dans la législation de l’UE a augmenté de plus de 700 % depuis la signature du traité de Maastricht.
Résultat : l’Europe s’asphyxie dans une inflation normative qui pèse comme un impôt invisible sur chaque investissement, chaque emploi, chaque idée neuve.
- Car qu’elles soient animées des meilleures intentions ou franchement obstructives, toutes ces règles s’additionnent et finissent par étouffer la croissance. Elles ralentissent la construction immobilière et les infrastructures, mobilisent toujours plus de ressources dans les activités bureaucratiques, et dégradent l’innovation comme la productivité.
Comme aux États-Unis, où la réglementation fédérale dépasse désormais 190 000 pages, l’Europe s’enfonce dans une tragique inflation normative.
- Mais comment en est on arrivés là ? Chaque crise a servi de prétexte à légiférer davantage :
- La crise financière mondiale a déclenché une avalanche de règles prudentielles.
- La numérisation a ajouté des strates sur la vie privée, la gouvernance des données, la responsabilité des plateformes, puis l’IA.
- La transition écologique a empilé permis, taxonomie, obligations de transparence, normes techniques.
- Le protectionnisme a encore alourdi la machine avec subventions, règles de contenu local et contrôles à l’exportation.
- La bureaucratie est devenue un impôt caché sur l’innovation. Elle pénalise la construction d’infrastructures, l’implantation d’usines, la recherche de nouveaux débouchés.
Elle alimente surtout la défiance : quel citoyen peut encore croire à l’« Europe de la compétitivité » quand il voit que Bruxelles légifère plus qu’elle ne libère ?
Tant que l’Europe ne se dotera pas de mécanismes pour évaluer, plafonner et surtout abroger ses propres textes, le graphique ne fera que grimper.
Et avec lui, l’impression d’une Union qui se protège de tout, sauf du déclin.
CEPOS (EPICENTER, le Centre d'information sur les politiques européennes, est une initiative indépendante regroupant douze think tanks de premier plan issus de toute l'Europe. Il vise à éclairer le débat politique européen et à promouvoir les principes d'une société libre en mettant en commun l'expertise de ses membres.)
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« Il faut plus de moyens. » « Il faut plus de dépenses. » « Taxons les riches ! » Nouveau mouvement, anciens slogans. Pour les militants du 10 septembre, la seule réponse à nos difficultés semble consister à creuser toujours plus la dette. Et si on essayait la croissance ?
La France connaît une crise économique, politique et sociale inédite. Plombée par des divisions béantes, le bûcher des égoïsmes, une vision du monde obsolète où les vieilles lunes dominent par la grâce des extrêmes et la déconnexion frileuse et sans imagination du bloc central, elle file droit vers l’abîme de la relégation. Privée de majorité comme de budget, incapable de compromis, elle regarde avec lassitude la valse des Premiers ministres et méprise une dette publique qui culmine à 3 345 milliards d’euros, représentant environ 116 % du PIB selon les dernières projections du Fonds monétaire international et de l’OCDE. Le déficit budgétaire persiste autour de 5,4 % à 5,8 % du PIB, tandis que les paiements d’intérêts sur cette dette s’élèvent à près de 66 milliards d’euros annuels. Un montant qui dépasse déjà le budget alloué à l’éducation et pourrait atteindre 100 milliards d’ici 2029 en continuant sur cette lancée. Et les nouveaux emprunts pourraient passer la barre des 4 % – ce qui induit +5 milliards d’intérêts annuels par point de taux –, tandis que nous remboursons difficilement ceux qui tournent autour de 1,3 %. Autant de sommes qui ne participent pas à l’investissement en faveur de l’école, de la justice, de la santé, de la sécurité ou de la défense. Pire, nous attendons fébrilement la dégradation de la note du pays par les différentes agences de notation, dont les verdicts vont tomber entre le 12 septembre et la fin octobre. Une autre perspective d’augmentation des taux d’intérêt et donc de la dette future. Quant à la croissance du PIB, elle est anémique, prévue à seulement 0,6 % à 0,8 % pour l’année, bien en deçà de la moyenne de la zone euro, pourtant peu reluisante avec ses 1,5 %. Même si le chômage a baissé ces dernières années, non sans quelques douteux artifices de présentation de ses chiffres et de sa structure, il reste élevé, à 7,5 %. Et s’agissant des retraites, depuis 20 ans, leur financement tire les dépenses publiques vers le haut, totalisant 14 % du PIB et près de la moitié des versements en faveur des aides sociales. Le tout par refus de faire tomber le tabou de la capitalisation, toujours profitable sur le temps long malgré de potentielles brèves baisses de rendement conjoncturelles. Comme le montre la capitalisation partielle suédoise, qui a permis de stabiliser un système précédemment fragilisé. Enfin, l’inflation, bien que désormais modérée, revenue autour de 1 %, a vu son augmentation massive durant les deux dernières années éroder le pouvoir d’achat des ménages.
Austères perspectives ?
Face à un tableau aussi noir, la logique voudrait que l’on applique une véritable politique d’austérité, ainsi qu’il en a toujours été quand des pays ont fait face à une violente crise de la dette. Coupes budgétaires massives, hausses d’impôts et réductions drastiques dans les dépenses sociales sont les recettes habituelles en la matière. Cette approche, qui vise à ramener le déficit sous les 3 % du PIB, pourrait, dans un premier temps, aggraver la situation, comme l’ont démontré les cas passés de la Grèce entre 2010 et 2015, où cette politique a provoqué une chute de 25 % du PIB et une explosion du chômage à 27 %. Nous n’y sommes pas encore. Mais, hélas, quand le point de non-retour est atteint, c’est indispensable. Et contrairement à ce qui est clamé à longueur de manifestations, nous sommes encore très loin d’une politique d’austérité, même si tant de choses seraient à dire concernant la gestion de l’État et les nombreuses économies pouvant être envisagées sans augmenter les inégalités.
Oser la croissance !
Mais il existe un contrepied radical à ces sombres perspectives : s’appuyer sur les atouts de la France pour enfin oser la croissance économique. Ce n’est pas une option facultative, mais l’unique stratégie viable pour désendetter le pays sans sacrifier les citoyens. Historiquement, les phases de forte expansion ont permis de réduire le ratio dette/PIB de manière organique, sans austérité punitive. Aux États-Unis, après la crise financière de 2008, le plan de relance d’Obama, doté de 800 milliards de dollars, a stimulé une croissance moyenne de 2,5 % par an, ramenant la dette de 100 % à 74 % du PIB en 2019 selon les données de la Banque mondiale. En France même, les Trente Glorieuses ont vu une croissance annuelle de 5 %, divisant par deux le poids de la dette accumulée après la Seconde Guerre mondiale, tout en finançant un État-providence robuste. Sans une accélération similaire, la dette française pourrait atteindre 120 % du PIB d’ici 2026, alourdissant les intérêts de 10 à 15 milliards supplémentaires par an. À l’inverse, cibler une croissance de 3 % par an – un objectif réaliste avec des réformes en faveur des entreprises – générerait 150 milliards d’euros de PIB additionnel sur trois ans, augmentant les recettes fiscales de 60 à 70 milliards (à un taux moyen de 45 % du PIB, chaque point de croissance rapportant environ 30 milliards en impôts et cotisations).
Desserrer l’emprise
Pour rendre cette perspective réaliste, il faut d’abord réduire une part du périmètre de l’État, pas celle qui aide les – réels – plus fragiles, mais celle qui n’a rien à voir avec les missions d’une nation ou qui relève de la pure sphère privée, comme les participations de l’État dans Renault – le résultat d’une rétorsion post-Seconde Guerre mondiale. Mais aussi baisser les impôts de manière ciblée, en ramenant le taux de l’impôt sur les sociétés de 25 % à 15 % pour les PME innovantes et les nouveaux secteurs stratégiques. Des domaines dans lesquels nous possédons des champions ne demandant qu’à assumer leurs responsabilités. C’est notamment le cas dans l’intelligence artificielle, l’énergie solaire, les biotechnologies, la santé numérique, l’aéronautique, la fintech, la cybersécurité, la banque ou encore l’agritech. Cela pourrait générer des milliards d’euros annuels pour les investissements privés, avec un coût budgétaire initial de 15 milliards, rapidement compensé par 25 milliards de recettes supplémentaires issues de l’activité accrue. L’exemple de l’Irlande est édifiant. Son taux d’imposition sur les sociétés de 12,5 % a attiré plus de 1 000 milliards d’euros d’investissements étrangers depuis 2000, propulsant sa croissance à 5 % en moyenne – malgré des fluctuations allant de -5 % à +18 % – et créant des centaines de milliers d’emplois qualifiés.
Cultiver nos potentiels
Parallèlement, des investissements massifs en infrastructures et innovations s’imposent : allouer 100 milliards d’euros sur cinq ans, financés par des emprunts à bas taux (autour de 2,5 % actuellement pour les obligations françaises à 10 ans), à la transition numérique et verte. Pas par une planification étatique rigide – de la promotion de l’hydrogène à la destruction de la filière nucléaire, l’État n’a pas démontré sa lucidité – mais par une approche bottom-up, qui fixe un cap, soutient les projets, mais laisse aux acteurs économiques la liberté de choisir leurs solutions. Cela inclut 50 milliards pour l’intelligence artificielle et les start-up, amplifiant les leviers de la BPI, et pourrait créer 500 000 emplois high-tech selon les estimations de divers cabinets. Le retour sur investissement est prouvé : chaque euro investi en R&D génère 2,5 euros de PIB additionnel, d’après l’OCDE, transformant ces dépenses en moteurs de prospérité à long terme.
L’impôt pour tous
À cela s’ajoute une nécessaire réforme fiscale, incluant l’impôt pour tous, comme au Danemark – le pays le plus proche de nous en termes de prélèvements – même de manière symbolique, afin de concerner tous les citoyens et de ramener chacun dans le cadre républicain. Avec également une redéfinition des tranches, de manière à ce que les classes moyennes supérieures, les plus affectées et les moins aidées, retrouvent une dynamique d’action.
Plus léger, plus agile
Une dérégulation intelligente compléterait ces mesures, en simplifiant le Code du travail pour réduire de 30 % les normes administratives superflues, facilitant les embauches et les adaptations des entreprises. Mais en l’appliquant avec doigté pour ne pas créer d’appels d’air au seul profit de bas salaires et en empruntant des recettes à la flexisécurité nordique. Enfin, des ajustements de TVA, comme en Irlande encore une fois, notamment sur les biens essentiels, pourraient stimuler la demande intérieure.
Contrairement à l’austérité, dont le multiplicateur fiscal négatif contracte l’économie, une relance expansionniste offre un multiplicateur positif, permettant de ramener le déficit sous 3 % du PIB d’ici 2030 et de stabiliser la dette. Tous, citoyens, entrepreneurs, élus, devons rejeter la petite musique soit étroite, soit décroissante, soit de repli, qui agite la classe politique comme la rue ! Une France dynamique, innovante et leader mondial dans l’innovation, dont la croissance serait la clé de l’équité et de la souveraineté, reste possible.
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Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.
Afin de contribuer à la connaissance et à l’innovation en matière de
finances publiques et de gestion publique, la Cour des comptes souhaite
soutenir la recherche dans ces domaines.
Pour ce faire, un prix de thèse
sera remis par son Premier président en 2017. Ce prix est destiné à
récompenser les auteur-e-s de thèse qui, quelle que soit leur filière
académique, contribuent à la meilleure compréhension de la gestion et
des finances publiques, au renouvellement de l’approche théorique et au
développement de propositions innovantes et opérationnelles. Le prix,
d’un montant de 5 000 €, et, le cas échéant, un prix spécial d’un
montant de 2 000 €, seront remis sur la base des délibérations d’un jury
associant magistrat-e-s et universitaires de haut niveau. Les
docteur-e-s souhaitant concourir doivent soumettre leur thèse pour le 31
mars 2017. La remise des prix aura lieu en juin 2017, au palais Cambon.
B) Etude comparative des performances des systèmes éducatifs en Europe. La France est 12e sur 31 pays.
L’IREF a comparé les résultats des systèmes éducatifs
dans 31 pays européens en fonction des : dépenses publiques et privées,
résultats des élèves, taille des classes, salaires des enseignants, etc…
Les conclusions sont claires : une dépense publique élevée dans le
domaine de l’éducation n’implique pas de meilleurs résultats, bien au
contraire. Dans le classement de l’IREF, la France se classe à la 12ème
place sur 31 pays malgré des dépenses publiques largement plus élevées
que les autres pays.
L’IREF compare la situation de la France,
tant au niveau des ressources que des résultats de son système éducatif,
avec quelques autres pays européens, notamment les trois pays qui sont
en tête de notre classement global, à savoir la Belgique, les Pays-Bas
et la Suisse. Nous mettons en particulier en évidence les variables pour
lesquelles la France fait moins bien, et qui expliquent en partie sa
note moyenne dans notre classement global.
Points à retenir concernant les résultats des systèmes éducatifs européens
(tous les chiffres que nous mentionnons sont extraits de notre base de
données, constituée à partir de données publiques et accessibles en
ligne) :
- Les scores moyens obtenus aux tests Pisa effectué par l’OCDE (il
s’agit de la moyenne des scores en lecture, mathématiques, et
connaissances scientifiques) sont de 499,67 en France, contre 518,67 aux
Pays-Bas, 518,33 en Suisse, et de 509,67 en Belgique. Ceci induit que
les connaissances sont mieux acquises par ces élèves qu’en France, dont
la moyenne baisse de façon continue ;
- Les écoles belges, néerlandaises et suisses ont globalement moins
d’élèves en difficulté, en particulier pour l’apprentissage de la
lecture. En France, 18,9 % des élèves de 15 ans rencontrent de grosses
difficultés à la lecture, contre 13,7 % en Suisse, 14 % aux Pays-Bas et
16,1 % en Belgique. L’étude Pisa met également en évidence les grandes
inégalités qui existent entre les élèves qui réussissent et ceux qui
sont en échec scolaire. Ces inégalités résultent de façon importante à
l’appartenance ou non à une catégorie socio-professionnelle défavorisée.
Ce particularisme français est beaucoup moins marqué dans les autres
pays, où l’approche de l’apprentissage semble beaucoup plus inclusive ;
- L’intégration au marché du travail se fait très tôt en Belgique,
aux Pays-Bas et en Suisse, qui connaissent un taux de chômage chez les
jeunes de 18 – 24 ans très inférieur à celui de la France. Il approche
les 24 % en 2012, soit un taux de 11,3 points supplémentaires à la
moyenne des taux de chômage dans les trois autres pays, évalué à 12,6 %
(en revanche, il s’agit d’une simple moyenne arithmétique, celle-ci
n’est pas pondérée par la taille du marché du travail) ;
- Enfin, la part des diplômés de l’enseignement supérieur est plus
importante dans les trois pays du trio de tête. Cet écart est de près de
3,5 points entre la France (27,8 %) et la Belgique (31,3 %) ;
Points à retenir concernant les ressources des systèmes
éducatifs européens, les horaires des élèves et le temps de travail des
enseignants :
- En termes de volume de dépense pour l’éducation par habitant en
parité pouvoir d’achat, le budget de la France se classe à la 11ème
place sur 31 pays avec 1638 € dépensé par habitant, contre 2 585 € au
Luxembourg, pays le plus dépensier ;
- En termes de dépense par élève (tous niveaux confondus, y compris
l’enseignement supérieur), la France se classe 21ème rang, avec 6 764 €
dépensés. C’est un peu plus que la Belgique, qui dépense 6 456 € par
élève, mais bien moins que le Luxembourg (au 1er rang avec 14 370 € par
élève) ou l’Allemagne (au 5ème rang avec une dépense s’élevant à 8 190 €
pour chaque élève). Cependant, en termes de dépense globale par
habitant, l’Allemagne consacre 1 336 € par habitant et se classe à la
19ème place. Il faut donc s’attacher à la façon dont ces ressources sont
allouées, car de nombreux pays font mieux avec autant, voire moins ;
- Les élèves suisses, belges ou néerlandais (le trio de tête de
notre Index) passent plus de temps sur les bancs de l’école, 17,4 ans
pour les premiers, 19,6 pour les belges et 19,1 ans pour les
néerlandais, contre 16,5 années pour les français ;
- Les salaires des professeurs (collèges et lycées) sont également
bien supérieurs au salaire moyen par habitant de leur pays respectif.
Les professeurs français gagnent à peine plus que le salaire moyen et
ce, même après 15 années d’expérience. Or, l’OCDE a montré que la
rémunération des professeurs était un facteur clé dans la réussite des
élèves ;
- Alors que les professeurs sont mieux payés dans les trois pays de
tête (Belgique, Pays-Bas, Suisse), la rémunération des professeurs
suisses et néerlandais représente respectivement 62 % et 59 % de la
dépense totale dans l’éducation, contre 69 % en France, et 79 % en
Belgique. Elle est seulement de 58 % en Allemagne, alors que les
professeurs du secondaire gagnent près de deux fois le salaire moyen !
- Les deux points précédents sur la rémunération sont à mettre en
relation avec le temps de travail. L’organisation est différente selon
les pays. Si tous ont un socle commun d’enseignement d’environ 18 heures
pour le collège et le lycée, certains pays imposent une présence aux
professeurs, qui doivent accomplir certaines tâches liées aux activités
extra-scolaires. Globalement, le temps de travail est de 40 heures en
Europe, contre 35 en France, conformément à la législation en vigueur,
voire 32 au Royaume-Uni d’après les bases Eurydice. En Suède, où la
liberté des établissements est plus importante, ce temps de travail est
même directement négocier avec l’école et les syndicats.
Classement des pays selon leurs Ressources et Résultats dans l’éducation Focus sur 2012
Déterminer l’efficacité de la dépense publique
Si dépense n’est pas l’équivalent de qualité, il est alors possible
d’améliorer l’efficacité du service rendu tout en maintenant à la fois
un niveau de qualité au moins identique, et de réduire dans le même le
niveau de la dépense publique à un niveau plus soutenable. Trois
difficultés doivent être levées avant de répondre à ces interrogations :
> Donner une définition précise de l’efficacité d’un service public.
Ce dernier, par essence, n’a pas de prix de marché et n’est que
rarement soumis à la concurrence. Ainsi, les économistes depuis les
années 1970 ont réfléchi à des méthodes d’évaluation[1].
Depuis, il apparait qu’une bonne mesure peut ressortir d’une
comparaison entre les ressources utilisées et les résultats observés
d’un service public. Cette analyse s’inspire de l’ingénierie, où
l’efficacité d’une mécanique est déterminée par la comparaison des
ressources qu’elle consomme aux résultats qui en découlent. Par exemple,
un moteur qui a besoin de moins d’énergie pour fonctionner, avec des
résultats identiques, sera défini comme plus efficace[2].
Cependant, il faut d’abord noter que cette efficacité est toute
relative. C’est la comparaison des systèmes entre eux qui permet de la
mesurer et ne préjuge donc pas de l’efficacité intrinsèque d’un système
institutionnel. Par ailleurs, mesurer l’efficacité des services de
l’Etat est une tâche bien plus complexe que celle très mécanique et
facilement observable d’un moteur. En fait, pour que les services
publics soient réellement comparables entre eux, il faudrait qu’ils
soient mis en concurrence sur un marché, car seul un système de prix en
situation de concurrence est à même de rendre compte des coûts, des
investissements nécessaires et des résultats qu’on peut attendre d’un
produit. Or, ces informations sont sous-jacentes à un système de prix[3], ce qui n’existe pas dans les services publics. Ceci rend la comparaison plus difficile à interpréter ;
> Les services financés par l’impôt diffèrent d’un pays à l’autre.
Les uns préfèreront investir dans des programmes éducatifs, les autres
dans des domaines sociaux. Aujourd’hui une classification précise de la
dépense publique par secteur existe et permet de prendre en compte ces
différences. Cependant, l’écart entre les objectifs des politiques
publiques d’un pays à l’autre introduit automatiquement un biais dans la
comparaison, car l’orientation de ces politiques va influencer les
budgets à la hausse ou à la baisse, en fonction des préférences
collectives (exprimées par exemple au cours d’une élection). Si
collectivement, un pays fait le choix d’une faible dépense dans la
santé, nous devons alors nous efforcer à prendre en compte la dépense
« privée », c’est-à-dire celle des ménages, dans notre évaluation
lorsque celle-ci est disponible et suffisamment significative. Cette
approche permet de mieux prendre en compte les choix collectifs.
> Dans ce contexte, les choix
budgétaires sont importants car ils affectent le fonctionnement et le
mode de financement du service public. Par exemple, si un pays décide de
peu financer son système public d’éducation, ce dernier sera, en tout
état de cause, payé directement par les ménages et il sera donc moins
utile d’apprécier la qualité de l’intervention publique dans ce domaine.
Cela étant, l’Europe se caractérise par une intervention publique très
étendue et il est donc possible de comparer ces pays entre eux.
Améliorer l’efficacité de la dépense publique
A ce titre, de nombreux indices et données ont été utilisés pour
comparer la qualité du service public entre les différents pays
européens. Le QoG Institute[4]
en fait d’ailleurs une recension annuelle. Nous en avons rassemblé
quelques-uns pour étudier l’effet de la dépense sur la qualité du
service public, en particulier dans l’éducation.
Tous les trois ans, l’OCDE publie les résultats de son enquête PISA
(Programme for International Student Assessment, soit un Programme pour
une évaluation internationale des élèves), visant à mesurer les
performances du système éducatif pour environ 70 économies. Des élèves
de 15 ans se livrent à une évaluation de leurs compétences dans trois
domaines : la lecture, les mathématiques et les sciences. Toujours dans
le cadre de cette étude, sont également renseignés par les chefs
d’établissements et les élèvent l’origine sociale de ces derniers, leurs
retour d’expériences sur leurs méthodes d’apprentissage, et plus
généralement sur l’environnement et le système éducatifs.
S’il existe des critiques sur ces méthodes d’évaluation, les
résultats ne font globalement plus polémique et sont dans leur ensemble
bien acceptés, car ce test donne actuellement la meilleure
représentation possible des connaissances acquises au cours de la
scolarité. Nous avons d’abord comparé ces résultats PISA avec la part de
la dépense publique par habitant et en parité pouvoir d’achat dévolue à
l’éducation. D’un point de vue purement technique, on dira que la
relation entre la dépense et les scores PISA n’est pas linéaire. En
réalité, il apparaît que la dépense publique par habitant n’est pas
déterminante, en tout cas au-delà d’un certain niveau, de la bonne
réussite des élèves dans le secondaire.
Dépense publique par habitant dans l’éducation et scores PISA
Période 2010 - 2012 GRAPHIQUE 2.
Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
Note : Les pays étudiés sont les 28 pays de l’Union
européenne plus la Norvège, l’Islande et la Suisse. Cette liste vaut
pour tous les graphiques suivants.
Par ailleurs, nous avons choisi de ne pas représenter les pays sur les
graphiques regroupant, comme celui-ci, plusieurs années. D’une part pour
des raisons de lisibilité évidentes. D’autre part parce que ce n’est
pas le but de genre de graphiques de comparer les pays les uns aux
autres. Le lecteur se réfèrera le cas échéant aux autres graphiques de
l’étude. Il s’agit avant tout de déterminer une tendance grâce à la
masse de données accumulée.
D’après nos calculs pour l’année 2012 (GRAPHIQUE 3.),
une dépense supérieure à 1 885 € par habitant, soit l’équivalent du
budget de la Finlande, n’aurait plus d’influence sur les résultats PISA.
Dans le graphique ci-dessous, c’est le moment où la courbe devient
« plate ». A titre de comparaison, la France dépense 1 638 € par
habitant.Dans ce contexte, la France aurait donc encore une marge de
manœuvre budgétaire pour améliorer la qualité de ses services
d’éducation. Néanmoins, nous tenons à retenir l’attention du lecteur sur
ce point, car il s’agit d’une extrapolation à partir des données de
l’année 2012. Ce que nous avons voulu mettre ici en évidence, c’est qu’à
un certain niveau de dépense, la qualité des services d’éducation ne
semble pas s’améliorer. Sur la question des montants, il s’agit de
donner un ordre d’idée qui devrait être confronté à d’autres calculs sur
la longue période afin d’affiner ces résultats.
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 3.
Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
A partir du graphique ci-dessus, on remarque que la relation, entre
le volume de dépense dans l’éducation par habitant en parité pouvoir
d’achat et les scores de l’enquête PISA menée tous les trois ans dans 70
pays par l’OCED dans les classes du secondaire, n’est pas linéaire.
Autrement dit, ce n’est pas le niveau de dépense qui détermine le niveau
de qualité du système éducatif. Par exemple, la Belgique, qui dépense
autant que la France (environ 1 600 €/an/hab.) obtient de meilleurs
résultats dans les classements PISA. De même, la Finlande fait bien
mieux que le Luxembourg avec un budget par habitant inférieur à celui du
Grand-Duché.
Cependant, la seule dépense est une variable insuffisante pour
expliquer les performances d’un système éducatif. Dans ce premier
modèle, la dépense n’explique qu’une partie des divergences entre les
pays en termes de réussite aux tests PISA. Il est clair que de nombreux
critères doivent être pris en compte pour évaluer les résultats dans
leur ensemble. L’un des critères les plus souvent utilisés est la
dépense par élève. Il en ressort que plus un pays dépenserait, meilleurs
seraient ses performances (GRAPHIQUE 4.). Cependant, cette première analyse est à prendre avec beaucoup de précautions.
Dépense publique par élève et scores PISA - Focus sur 2012
GRAPHIQUE 4. - Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
En effet, lorsqu’on affine la comparaison entre des pays où la
dépense est relativement plus comparable, cela permet de corriger
« l’effet de rattrapage », où un euro de dépense supplémentaire peut
avoir un effet important sur les résultats PISA, un phénomène
particulièrement important dans les pays d’Europe de l’Est. Dans les
pays d’Europe du Nord et de l’Ouest, la relation entre la dépense par
élève et les résultats dans le secondaire est beaucoup moins évidente.
Au contraire, il semblerait qu’un euro supplémentaire n’entrainerait pas
d’amélioration des résultats au sens de PISA.
Dépense par élève et scores PISAdans les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 5. Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
On retrouve une relation inverse lorsqu’on compare entre eux les pays
d’Europe de l’Est et du Sud ; une augmentation des budgets dans
l’éducation pourrait améliorer les résultats PISA. A noter que Chypre et
la Pologne font figure d’exception, puisque leurs résultats sont
décorrélés de la dépense par élève. Lorsqu’on fait un zoom sur des pays
plus homogènes, on retrouve la même conclusion que précédemment : la
dépense n’explique qu’en partie l’efficacité d’un système. Et un euro supplémentaire de dépense a plus d’effet sur les pays de l’Europe de l’Est et du Sud que les autres.
Dépense par élève et scores PISAdans les pays d’Europe de l’Est et du Sud
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 6. Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
En réalité, c’est avant tout la taille des classes[5]
(à savoir le nombre de professeur par élève) et les salaires des
professeurs qui expliquent de hauts scores dans les examens PISA.
Taille des classes et scores PISA
Période 2010 - 2012 - GRAPHIQUE 7. Taille des classes : ratio entre le nombre d’élèves et le nombre d’enseignants - Source : OCDE, Eurostat, UNESCO, Calculs de l’IREF
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 8. Taille des classes : ratio entre le nombre d’élèves et le nombre d’enseignants - Source : OCDE, Eurostat, UNESCO, Calculs de l’IREF
Nous avons également comparé le salaire des enseignants du secondaire
aux résultats PISA. Il apparaît que des enseignants mieux payés
améliorent sensiblement les scores des étudiants. Ce qui est assez
logique, et qui est également mis en avant par l’OCDE ; des professeurs
bien rémunérés ont une motivation supérieure aux autres. Le GRAPHIQUE 9.
Rend compte du salaire des enseignants dans le premier cycle
d’enseignement secondaire (le collège) après 15 ans d’expérience par
rapport au PIB moyen par habitant. La France se situe dans la moyenne
basse des pays de l’Europe du Nord et de l’Ouest.
Salaire moyen des enseignants dans le premier cycle de l’enseignement secondaire après 15 ans d’expérience et scores PISA
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 9a. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
En ce qui concerne le milieu universitaire, on retrouve la même relation que dans notre GRAPHIQUE 2.
entre le volume de dépense et le nombre de diplômés en pourcentage de
la population active, comme le montrent les deux graphiques suivants. L’investissement dans l’éducation supérieure par la dépense trouve ses limites au-delà d’un certain montant.
Dépense publique par habitant dans l’éducation et pourcentage de diplômés de l’université
Période 2010 - 2012 - GRAPHIQUE 9b. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 10. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Lorsque nous comparons la part des jeunes diplômés à la dépense par
élève, les résultats semblent plutôt en faveur d’une augmentation de la
dépense. Cependant, cette simple analyse graphique n’est pas suffisante
pour montrer qu’il existe effectivement une relation statistique entre
deux variables. Une analyse économétrique révèle d’ailleurs qu’il
n’existe pas de relation entre ces deux variables. Dit plus
simplement, l’investissement depuis le primaire n’est donc pas
nécessairement un facteur d’augmentation du niveau d’étude.
Dépense publique par élève dans l’éducation et pourcentage de diplômés de l’université
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 11. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Si les pays de l’Europe de l’Est ont encore un avantage à investir
dans leur système universitaire, il n’en va pas de même pour l’Europe de
l’Ouest, où il n’est pas évident qu’une dépense supplémentaire
permettrait d’augmenter le nombre de diplômés. Il faudrait
peut-être revoir l’allocation des ressources plutôt que d’augmenter les
budgets, qui sont de plus en plus décorrélés d’une politique de
l’éducation efficace et adaptée à la réalité du marché de l’emploi.
Lorsque les jeunes diplômés doivent intégrer le marché de
l’emploi, un diplôme ne lui garantit malheureusement pas nécessairement
l’accès au travail. Sur le graphique suivant, nous avons comparé le
taux de chômage des jeunes 18 – 25 ans et la part des diplômés dans la
population active dans 31 pays[6]. Il
n’y a pas de corrélation forte entre ces deux variables. Les cas de
l’Allemagne et de l’Autriche sont d’ailleurs particulièrement
intéressants. Le niveau d’étude y est moins élevé qu’en France, mais le
chômage des jeunes y est beaucoup plus faible. Ce constat se vérifie
également au niveau du taux d’emploi. Dans ces deux pays, le système
d’acquisition des connaissances et la pratique très large de
l’apprentissage ou des systèmes de formation qui impose de longues
périodes d’immersion dans l’entreprise au cours des cursus scolaires,
favorisent de haut taux d’emploi et faible taux de chômage des jeunes dans ces deux pays.
Relation entre le chômage des jeunes et la part des diplômés dans la population active
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 12a. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Relation entre le taux d’emploi des jeunes et la part des diplômés dans la population active
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 12b. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Tout comme les diplômés post-bac, la dépense par habitant ou par
élève ne garantit que les jeunes qui quittent le système scolaire
prématurément le fassent moins souvent lorsque cette dépense est élevée.
Un haut niveau de dépense ne garantit pas que le système sache mieux
retenir les élèves susceptibles de tourner le dos très tôt au système
scolaire.
Dépense par habitant et part des jeunes qui quittent le système scolaire prématurément
Période 2010 - 2012 - GRAPHIQUE 13. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Dépense par élève et part des jeunes qui quittent le système scolaire prématurément Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 14. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Au travers de cette étude, nous avons voulu vérifier si plus d’argent
public permettait en effet d’améliorer les résultats des systèmes
éducatifs, ou si d’autres facteurs sont à prendre en compte. Ces
quelques graphiques mettent en évidence que le volume de dépense n’a en
réalité que peu d’influence sur l’efficacité d’un système scolaire.
L’administration doit donc s’attacher à rechercher les domaines où des
économies sont possibles, sans affecter la qualité du service rendu.
Pour juger de l’efficacité des systèmes éducatifs en Europe, nous avons
retenu une analyse ressources/résultats.
En comparant les différentes ressources des systèmes éducatifs avec
leurs résultats, nous pouvons établir un Indice de l’efficacité de la
dépense publique pour l’éducation. En effet, les Etats n’ont pas
seulement la main mise sur les budgets de l’éducation mais aussi sur
d’autres variables, comme la part d’autonomie des établissements
scolaires, le nombre de professeur, leur paie, etc. Par exemple, un
moyen efficace pour obtenir de meilleurs résultats, et à peu de frais,
serait d’augmenter l’autonomie des établissements, corrélées à
l’amélioration des scores PISA. Par exemple, les pays qui ont plus
d’autonomie tendent à avoir de meilleurs résultats que les autres[7]. C’est le cas en particulier des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la République tchèque.
Relation entre l’autonomie des établissements d’enseignement public (primaire) et la réussite scolaire (scores PISA)
Focus sur 2012 - GRAPHIQUE 15. Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Note : ici l’autonomie est mesurée par l’OCDE et est définie comme
la capacité des écoles publiques à décider des programmes et de
l’allocation des ressources financières qui lui sont dédiées. Un score
de 0 signifie que l’autonomie des écoles est dans la moyenne des pays
observés. Un score de positif signifie que l’autonomie accordée est
supérieure à la moyenne et inférieure quand ce score est négatif.
Avec les contraintes budgétaires actuelles dans la plupart des pays
de l’UE, les gouvernements n’ont pas d’autre alternative, s’ils
souhaitent améliorer la qualité des services publics, que d’accroitre
leur efficacité. Comme l’a montré Gonand, « une accroissement de 10 % du
rendement des services publics liés à l’éducation permettrait
d’augmenter le PIB de 3 à 6 % sur la longue période dans la plupart des
pays de l’OCDE. »[8]
Plus généralement, les institutions jouent un rôle essentiel dans la
diffusion de la connaissance et le soutien à la croissance. Il est donc
important de prendre la mesure de cet apport. Notre Indice ne capture
pas directement l’effet des institutions sur la qualité des services
publics. En revanche, pour un service public donné, si les ressources
sont plus ou moins identiques, mais les écarts entre les résultats
importants, alors il est possible de conclure qu’un système est plus
efficace qu’un autre, et que cette relation tient plus du rôle du
système institutionnel qui sous-tend ce service public que des fonds
publics alloués à ce service. Car, comme nous avons pu le constater, le
volume de dépense ne joue pas de rôle direct sur la qualité d’un service
public. C’est une meilleure allocation et une bonne gestion des
ressources qui doivent avant tout guider la politique publique.
Chaque secteur public a besoin de ressources plus ou moins
importantes pour délivrer un service public de qualité. Cependant,
certains pays arrivent à de meilleurs résultats que d’autres avec des
ressources identiques, voire moins importantes. Autrement dit, le niveau
des ressources n’est pas automatiquement corrélé à la réussite et à la
qualité d’un service public donné.
Nous avons retenu une analyse dite Inputs/Outputs pour mieux rendre
compte de l’efficacité du système éducatif. Dit plus simplement, nous
avons pris en compte les variables avec lesquelles un Etat peut décider
ou non de faire levier dans la « production » d’un service tel que
l’éducation. L’argent public n’est pas la seule ressource dont
l’administration publique a le contrôle. Elle peut déterminer les
programmes, la façon dont sont recrutés les professeurs, le degré
d’autonomie des écoles et des universités, limiter le poids de la
bureaucratie en interne, etc. Nous avons ensuite comparé ces intrants
avec les résultats obtenus, i.e. les variables qui permettent d’évaluer
la réussite d’un système éducatif, comme par exemple la réussite des
jeunes sur le marché de l’emploi, la productivité, la qualité de la
recherche académique, le niveau d’éducation, etc.
De cette comparaison, il en résulte le tableau suivant :
Classement des pays selon leurs Ressources et Résultats dans l’éducation
Focus sur 2012 - Source : OCDE, Eurostat, Calculs de l’IREF
Si nous en prenons compte l’ensemble des intrants, la Belgique se
classe au premier rang, car elle obtient des résultats agrégés environ
deux fois plus importants que l’Espagne. Certes, la Belgique a un budget
par habitant supérieur de 500 € par habitant par rapport à celui de
l’Espagne, mais cette dépense est mieux allouée que celle de ce pays. La
France, quant à elle, se retrouve au 12ème rang de notre classement.
Notre pays dépense autant que la Belgique, et pourtant obtient des
résultats plus proches de ceux l’Espagne que de ceux de la Belgique.
Cela signifie qu’elle dépense beaucoup trop par rapport aux résultats
qu’elle pourrait obtenir en termes de qualité du service public rendu.
Annexes :
- Lecture des graphiques
Le nuage de points représente les observations
empiriques entre deux variables. Chaque point représente un pays
différent, ou, lorsque nous avons des observations sur plusieurs années,
il peut s’agir d’un ensemble de pays observés sur plusieurs années
(exemple graphique 1.)
Pour des raisons de lisibilité, nous n’avons volontairement pas indiqué
tous les noms de pays sur nos graphiques, seuls quelques-uns
apparaissent quand nos comparaisons portent sur une seule année. Lorsque
nous avons faisons des comparaisons sur plusieurs années, nous avons
fait le choix délibéré de n’indiquer aucun nom de pays, car c’est la
tendance qui importe dans ce cas, plus que la position d’un pays par
rapport à un autre.
La zone grisée correspond à « l’intervalle de confiance » à 95 %.
Elle traduit la valeur probable des paramètres estimés. Dit autrement,
c’est la fourchette de valeur qui permet de visualiser l’incertitude de
la relation entre deux variables. Les résultats qui se trouvent à
l’intérieur de cette fourchette sont des valeurs qui se rapprochent des
résultats observés. Par opposition à cet intervalle de confiance, la
probabilité qu’un point se trouve en dehors de cette zone est, dans le
cas qui nous concerne, évaluée à 5 %. Il s’agit de valeurs pour
lesquelles, l’estimation statistique est significativement différente
des résultats observés.
En bleue, la « droite de régression » permet de
déterminer la relation entre deux variables. Les écarts entre les points
et la droite de régression s’expliquent par le fait que d’autres
facteurs interviennent de façon plus ou moins importante dans la
relation entre les deux variables observées. Cette différence correspond
« au terme d’erreur », qui peut prendre une valeur
positive ou négative selon sa position par rapport à la droite de
régression. Lorsqu’un point se trouve au-dessus de cette droite, on dira
que la variable de l’axe verticale a été sous-estimée par le modèle.
Dans le cas contraire, lorsqu’un point se trouve en-dessous de cette
droite, on dira que la variable de l’axe vertical a été surestimée.
Croissance et dépenses publiques - Période 2006 - 2013
30 pays analysés : les 28 pays de l’Union européenne plus la Norvège et la Suisse.
Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
Lecture du graphique : Le nuage de points
représente les taux de croissance du PIB (axe des abscisses) et de la
part des dépenses publiques par rapport au produit intérieur brut (axe
des ordonnées) pour 30 pays sur la période 2006 - 2013. Chaque pays est donc représenté 8 fois.
L’intérêt de ce graphique est d’illustrer la relation entre la
croissance et le volume des dépenses publiques pour l’ensemble des pays
européens. Dans le cas de ce graphique, l’intervalle de confiance à 95 %
correspond à la valeur probable des paramètres estimés (ici la part des
dépenses publiques dans le PIB associée à chacun des taux de croissance
possibles). Une grande partie des observations se trouvent en dehors de
cette zone, ce qui ne nous permet pas de conclure que taux de
croissance et volume des dépenses publiques évoluent dans un sens
toujours opposé. En revanche, il permet d’établir de façon assez claire
qu’une dépense publique élevée n’implique pas une meilleure croissance,
c’est même probablement le contraire.
Nous avons cherché à évaluer l’impact de la dépense publique sur les taux de croissance de 30 pays[9] entre 2006 et 2013. Si la relation apparaît être négative sur ce graphique, des travaux statistiques un peu plus poussés[10]
conduisent à interpréter ces résultats avec plus de précautions.
Néanmoins, de ces analyses il ressort que le niveau de dépenses
publiques n’est absolument pas corrélé au taux de croissance.
D’autre part, de nombreux économistes s’inquiètent de la croissance
de la dette et de sa soutenabilité à long terme, de la baisse des
investissements, et de la stagnation qui découlerait d’une politique
budgétaire trop expansive. Nombre d’auteurs se sont intéressés à cette
relation entre croissance de la dette et soutenabilité de la dépense
publique. Par exemple, des économistes du Fonds Monétaire International
ont tenté de mesurer « l’espace budgétaire », « c’est-à-dire la marge de
manœuvre pour des politiques de stimulation budgétaire sans risquer une
spirale d’endettement insoutenable. »[11]
A mesure que les déficits se creusent, les gouvernements consentent à
un effort d’ajustement plus élevé, en relevant l’excédent primaire –
prélèvements obligatoires moins transferts sociaux et services publics.
Cependant ce relèvement de l’excédent primaire ne peut durablement
augmenter et atteint historiquement un maximum de 6 % du PIB. Ghosh,
Mendoza, Ostry et Qureshi estiment à environ 160 % du PIB, le volume de
dette au-dessus duquel la soutenabilité économique de la France serait
en danger[12]. Pour d’autres, une dette supérieure à 90 % du PIB aurait un impact négatif sur la croissance de long terme[13].
Le FMI évalue à 4,2 % points de PIB sur la période 2014 – 2020,
l’ajustement des finances publiques nécessaire pour ramener un ratio
Dette/PIB à 60 % à l’horizon 2030[14]. Le PIB de la France s’établissait à 2 060 Md€ environ fin 2013[15],
soit un effort à consentir de 87 Md€ d’euros d’ici à 2020. Mais le FMI
mise sur une croissance supérieure à 1 %. Avec les taux de croissance
actuels, l’ajustement serait encore plus important. En 2013 par exemple,
si la France avait voulu maintenir son niveau de dette à 92,3 % du PIB
l’année suivante, il lui aurait fallu dégager un solde primaire de
0,75 % de son PIB. Or, ce dernier était négatif et s’établissait à -2 %
du PIB, un écart de 58,2 Md€ lorsqu’on tient compte des taux d’intérêt
et de croissance réalisés en 2013.
De son côté, la Commission européenne calcule régulièrement des
indicateurs de soutenabilité de la dette, où « la somme de la dette
initiale et de la valeur actualisée des dépenses futures doit être égale
à la valeur actualisée des flux de revenus futurs. »[16]
Cette condition est la contrainte budgétaire intertemporelle du
gouvernement. Selon cette méthode, la Commission européenne estimait en
2012 que la France devrait effectuer un ajustement budgétaire de 1,6
point de PIB de façon durable pour dégager un excédent primaire et
réduire sa dette[17].
Sachant que cet ajustement sera bien plus efficace si le pays tend à
réduire ses dépenses et non à augmenter le poids des prélèvements
obligatoires[18].
Dans tous les cas, la maîtrise des dépenses publiques est impérative
tant le niveau de la dette se rapproche de ces niveaux préoccupants.
Ceci est d’autant plus vrai que l’appartenance à la zone euro impose une
certaine discipline budgétaire.
- Variations en points de pourcentage du PIB des dépenses publiques par secteur Cofog 2009 - 2013
Annexe I. - Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
- Variations en points de pourcentage du PIB des dépenses publiques par secteur Cofog et niveau des dépenses publiques en 2013
Annexe I.bis - Source : Eurostat, Calculs de l’IREF
C) «Les 88 milliards de la honte de l’Education nationale en France !!! »
je
me suis penché sur ce sujet de l’éducation en France qui est un échec
évident, un échec qui nous coûte tout de même 88 milliards d’euros par
an, pour envoyer au chômage des centaines de milliers de nos jeunes sans
aucune perspective.
A
ces 88 milliards d’euros (le plus gros budget de notre république) vous
pouvez ajouter les 30 milliards d’euros de la formation professionnelle
tout aussi inutiles, inefficaces et dépensés en pure perte ou presque.
Nous
obtenons donc la modique somme de 118 milliards d’euros, budget en
augmentation constante année après année et dont la hausse accompagne
fidèlement la hausse du chômage que notre « éducation » est sensée
combattre.
Plus
nous éduquons, plus nous formons des chômeurs. A partir d’un moment il
va falloir se poser la bonne question et la bonne question est très
simple.
Le
problème de l’éducation dans notre pays, n’est pas un problème de
moyen. Avec 118 milliards d’euros, nous avons largement de quoi pourvoir
aux besoins de formations de l’Europe toute entière !!! Non, c’est une
question de méthodologie, d’approche, de savoir-faire. En un mot,
l’Education nationale est tout simplement nulle et il n’y a rien,
strictement rien à garder de cette institution dont l’échec patent met
en échec l’ensemble de la société.
A nos amis enseignants, ne hurlez pas. Lisez la suite.
L’Education nationale doit évidemment se réformer, mais comment ?
Comment ?
C’est en réalité assez simple. Comme à chaque fois, ce n’est pas en
faisant plus de « trucs qui ne fonctionnent pas qu’à l’arrivée tout
marchera mieux ». Il
faut changer deux choses. La première c’est notre conception de la
discipline et notre façon de susciter l’intérêt des enfants, les deux
allant ensemble. La discipline est bien plus facile à faire admettre
lorsque les enfants sont naturellement intéressés par ce qu’ils font.
Discipline et méthodes d’enseignement sont donc intimement liées. Il
s’agit-là encore une fois, de simple bon sens totalement oublié. Il
faut changer la façon d’apprendre de nos enfants et la façon dont on
enseigne aux enfants alors que les sciences cognitives ont fait des
progrès fantastiques. Nous savons aujourd’hui plus que jamais comment
fonctionne le cerveau de nos enfants, quels sont les modes
d’apprentissages. Au
moment même où nous constatons tous que le monde change, que les outils
changent, que notre technologie évolue et ouvre des champs entiers de
nouvelles possibilités, l’Education nationale, désespérément, ne change
pas. Ha, si, excusez-moi…. une immense réforme est en gestation… et si
on remplaçait tous les livres par des tablettes avec des fichiers de ces
même livres ? Et pour ce faire… et si nous augmentions le budget de
l’Education nationale ? Voilà les approches pitoyables auxquelles nous
sommes soumis et livrés. Évidemment,
aucune tablette transformera un cancre pré-délinquant en nouveau
Molière. Prétendre l’inverse est une aberration intellectuelle dont seul
l’étouffant culculgnangnantisme politiquement correct de l’Education
nationale est capable.
Ils
sont jaunes, noirs, marrons ou tout blancs, ils sont en zone sensible, à
la maternelle et leurs résultats sont époustouflants !
Pourquoi
cet intertitre sur les « couleurs » et les « origines » de nos élèves ?
Parce qu’évidemment l’Education nationale, l’école, c’est le lieu du
creuset républicain dont tout le monde parle. Tous les enfants passent
par l’école, sont formés par l’école. Sauf que l’école et l’Education
nationale confondent le fait de former et d’endoctriner ce qui est très
différent aussi bien dans les objectifs que dans les méthodes utilisées. Et que constate-t-on ? Que la part de l’acquis et de l’éducation sont évidemment prépondérants. Collectivement
soit nous nous préparons des générations futures qui seront des chances
pour notre pays ou au contraire de futurs gros problèmes. Or ce qui fait la différence entre chance ou problème ce n’est pas la couleur, c’est l’éducation dont le rôle est prépondérant. Si
nous voulons regarder le futur de notre pays avec espoir alors nous
devons nous occuper de nos enfants. S’occuper de nos enfants ce n’est
pas plus de moyens. C’est faire entièrement autrement car ce que nous
faisons actuellement est un terrible échec. Terrible.
Je
vous propose donc de découvrir le travail de cette jeune institutrice
en classe de maternelle, enfin de cette ex-instit puisqu’elle a
démissionné de l’Education nationale ce que l’on comprend évidemment.
Elle
s’appelle Céline Alvarez, formée en linguistique, elle décide de
rentrer dans le système éducatif national afin de faire bouger les
lignes de l’intérieur. Elle passe le concours de professeur des écoles
en 2009 et débute en 2011 une expérimentation pionnière au sein de
l’Education nationale. L’objectif
? Proposer un nouvel environnement pour l’école maternelle,
scientifiquement fondé et validé, permettant de solliciter de façon
optimale les mécanismes d’apprentissages et d’épanouissement de l’être
humain. Pour cela, elle reprend les travaux du Dr Montessori, qu’elle
enrichit et adapte à la lumière des sciences cognitives et de la
linguistique. Elle ne le fera pas à Neuilly sur Seine, mais à Gennevilliers dans un école classée en ZEP et plan violence. Vous
trouverez ci-dessous la vidéo de l’une de ces interventions. Je ne vous
dis pas que SA méthode est LA solution, en revanche, il est évident
qu’une immense réflexion sur les méthodes et la refonte de tous les
enseignements est une nécessité absolue. Ne pas le faire c’est préparer
nos malheurs collectifs de demain, et cette réflexion, ne doit pas être
laissée aux grands malades qui dirigent les programmes dans l’Education
nationale et dont l’action nous mène dans le mur depuis des décennies.
Le problème n’est pas tant les enseignants dans chaque agence… que les
types du « siège » qui ont perdu tout sens des réalités !!! Pourquoi
vous parler de cela en cette rentrée ? D’abord parce que l’éducation
vous coûte tout de même 118 milliards d’euros ce qui est juste
monstrueusement énorme pour un truc qui ne marche pas du tout, mais
surtout parce que cela illustre à merveille le principe de complexité de
notre société condamnée à l’effondrement parce que ces grandes
institutions sont devenues tout simplement incapables d’absorber le
moindre changement, la moindre innovation ce qui rend toute évolution
totalement vaine et impossible. Or, un organisme qui n’évolue pas est
condamné au dépérissement et à la mort. Je voulais donc vous soumettre
ces éléments de réflexions pour cette nouvelle année 2016. Vous montrer
que si d’un côté nous avons de réelles « raisons d’espérer », la réalité
c’est que l’impossibilité de les mettre en œuvre nous donne toutes les
raisons de ne pas espérer et de redouter le pire. Je
disais aux enseignants, ne hurlez pas tout de suite, lisez… pour ceux
qui ont tenu jusque-là, je voulais vous dire que la raison d’espérer,
c’était vous. Pas le système justement mais celles et ceux qui en bas,
sur le terrain, font la vie. La vraie (pas celle d’Auchan). Ces instits
qui dans leurs classes font ce qu’ils peuvent pour faire au mieux dans
un environnement contraignant. Néanmoins, si individuellement les gens
se comportent plutôt très bien (regardez la chaîne de secours et de
solidarité lors des attentats) le système, lui, est défaillant et broie
ceux qui pensent, innovent ou réfléchissent autrement ou en dehors. Ce que vous devez retenir, c’est que les solutions existent… mais nous les évitons avec constance. En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
est
diplômé de l’École Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre
d’Études Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997
dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager
au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information (secteur
banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé
d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Économique
d'AuCoffre.com en 2011. Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de
commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité
économique.
D) Un rapport de la Cour des comptes épingle l'Éducation nationale (rappel de 2013)
Selon un rapport de la Cour des comptes les
défaillances de l'Éducation nationale ne relèvent pas d'un manque de
moyens budgétaires mais d'une mauvaise organisation et d'une mauvaise
gestion de ses professeurs.
Et si les difficultés de l’Éducation nationale ne
relevaient en fait pas de soucis budgétaires mais humains ? C’est ce
qu’écrit noir sur blanc la Cour des comptes dans un rapport intitulé "Gérer les enseignants autrement".
Selon elle, en effet, la baisse des résultats des élèves et la crise
de vocation des enseignants sont davantage à mettre sur le compte d'une
mauvaise gestion des professeurs que d'un manque de moyens. La Cour
prône donc une "réforme d'ensemble" pour enrayer les "multiples
dysfonctionnements" de l’Éducation nationale. En clair : ce n’est pas le
nombre d’enseignants en France qui pose problème, mais la manière dont
ils sont utilisés.
"Le problème n'est pas celui du nombre d'enseignants ou d'une
insuffisance des moyens" budgétaires : […] la création prévue de 60 000
postes en cinq ans "[est] vaine si elle se [fait] à règles de gestion
inchangées", juge encore la Cour.
Pis, pour Didier Migaud, son premier président, ne pas changer ces
règles, c’est participer à la "dégradation des performances du système
scolaire". La France est au 18e rang (sur 34) des pays membres de
l'OCDE pour la performance de ses élèves. L'impact de leur origine
sociale sur leurs résultats est d’ailleurs deux fois plus important que
dans les pays qui réussissent le mieux.
Le système scolaire actuel "ne parvient pas davantage à répondre aux
attentes des enseignants", a ajouté Didier Migaud lors d'une conférence
de presse, rappelant que "la France connaît un profond malaise
enseignant et une inquiétante crise d'attractivité du métier".
La Cour a donc énuméré toute une série de recommandations pour
"redéfinir" le métier d'enseignant, de la revalorisation salariale en
passant par les règles de mutation des professeurs.
Revalorisation salariale
Dans le détail, elle préconise ainsi de "mieux valoriser" les
enseignants recrutés à Bac+5. "Cela passe par la formation, le
déroulement des carrières, les conditions de travail et la
rémunération", a continué le premier président de la Cour. Selon
l'Insee, sur les traitements perçus en 2009, "la rémunération nette
annuelle des enseignants est inférieure de 35 % à celle d'un cadre non
enseignant de la fonction publique". Selon l'OCDE, les salaires des
profs français sont inférieurs à ceux de leurs homologues des pays de
l'organisation en début et en milieu de carrière, et baissent depuis
1995.
Il faut aussi revoir les règles d'affectation des professeurs qui
reposent sur l'application mécanique d'un barème de points attribués en
fonction de différents critères (ancienneté, situation familiale...).
Didier Migaud rappelle que la première affectation de deux tiers des
enseignants se fait sur des postes de remplacement ou des postes
difficiles pour lesquels, au contraire, "une solide expérience
pédagogique et un recrutement sur profil seraient bien plus efficaces".
Enfin, la Cour des comptes recommande de mettre en place un "forfait
annuel" intégrant les heures de cours à l'ensemble des activités des
enseignants (travail en équipe pédagogique, accompagnement personnalisé
des élèves...). "La répartition de ce temps de service doit pouvoir être
modulée en fonction du type de poste occupé et des besoins locaux des
élèves", précise Didier Migaud.
Reste à savoir si ces recommandations resteront ou non lettre morte. Car
le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, a indiqué, dans un
communiqué annexé au rapport, ne pas partager le constat sur la mauvaise
utilisation des moyens existants.
"L'amélioration de la gestion des ressources humaines est indispensable,
elle n'est pas pour autant suffisante à elle seule pour améliorer d'un
point de vue pédagogique notre système éducatif et des créations de
postes sont aujourd'hui nécessaires pour accomplir des missions que nous
souhaitons réaffirmer", écrit ainsi Vincent Peillon.
Le ministre de l'Éducation nationale a annoncé en décembre l'ouverture
d'une grande réflexion sur l'évolution du métier d'enseignant au second
semestre de 2013.