Et si nous poussions le bouchon un peu plus loin ?
Notre démocratie représentative est une imposture coûteuse et
inefficace, qui trahit la confiance du peuple. Avec 636 000 élus – un
record mondial d’un élu pour 125 habitants – nous dépensons plus d’un
milliard d’euros par an pour leurs salaires, sans compter les 2,9
milliards engloutis en 2022 par des cabinets comme McKinsey. La Cour des
comptes (200 M€/an, 247 800 € par agent) ou le Conseil d'état (220 M€)
incarnent cette gabegie, incapables d’enrayer une dette publique de 3
400 milliards d’euros (112 % du PIB en 2025). Pire, nos élus s’octroient
des privilèges indécents – comme leurs augmentations de 700 € (députés)
et 300 € (sénateurs) en 2017, alors que les APL des plus modestes
étaient sabrées.
Ce système, loin du « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple
», sert une élite. En 2005, le « non » des Français au Traité européen a
été ignoré par nos prétendus représentants, qui l’ont adopté en 2008,
livrant notre souveraineté à Bruxelles. Aujourd’hui, 74 % d’entre nous
dénoncent la corruption et 83 % estiment que le gouvernement agit contre
nos intérêts.
Une solution ? Une démocratie directe, où nous, citoyens, décidons vraiment :
- Assemblées
citoyennes locales : chaque commune deviendrait une assemblée
décisionnaire, élisant des mandataires révocables pour porter votre
voix.
- Organes régionaux et nationaux : des mandataires, désignés
par ces assemblées, appliqueraient nos décisions, sous peine de
révocation immédiate.
- Référendums numériques : grâce à la
blockchain, des votes sécurisés à coût quasi nul garantiraient notre
pouvoir sur les grandes décisions.
Regardons aussi une
sortie « de fait » de l’UE par un référendum constitutionnel, pour que
la loi française, votée par vous, prime sur les traités européens.
Enfin, réformons la dette : abrogeons la loi de 1973 qui nous lie aux
marchés financiers, et autorisons l’État à emprunter auprès de la Banque
de France pour protéger le patrimoine des Français.
Citoyens, reprenons notre destin en main ! Et si vous avez mieux à proposer, je suis tout ouïe.
Dans « la grande allergie française, une rupture irréparable », j’ai proposé, comme solution pour sortir la France du blocage institutionnel, un consortium de citoyens compétents issus de la société civile pour épauler la direction de l’État.
Mais,
d’autres solutions existent, et je vous en présente une aujourd’hui :
rompre avec la représentativité. C’est-à-dire remplacer la démocratie
représentative, qui a trahi la confiance du peuple, par une démocratie
directe où les citoyens exercent réellement le pouvoir.
Un système représentatif coûteux et inefficace
La
France détient un record peu enviable : le plus grand nombre d’élus par
habitant au monde, avec un élu pour 125 habitants, soit 636 000 élus au
total. C’est plus que la Chine (1,4 milliard d’habitants) ou l’Inde
(1,4 milliard), pourtant bien plus peuplées. Députés, sénateurs,
conseillers régionaux, municipaux, cantonaux : leurs salaires et charges
sociales coûtent aux contribuables plus de 1 milliard d’euros par an,
selon les données du Projet de loi de finances (PLF) 2025. À cela
s’ajoutent les frais de fonctionnement : collaborateurs, retraites,
frais de mandat, et surtout l’explosion des dépenses de cabinets de
conseil comme McKinsey, atteignant 2,9 milliards d’euros en 2022 d’après
la Cour des comptes.

Mais, le coût total de ce système représentatif est si colossal que
même la Cour des comptes, censée en assurer le contrôle, avoue son
incapacité à le chiffrer précisément, à quelques milliards près. Ce
manque de transparence est révélateur : la Cour des comptes, avec un
budget de 200 millions d’euros pour 807 agents (soit un coût moyen de
247 800 € par agent), est l’une des institutions les plus coûteuses de France, mais aussi l’une des moins efficaces. Elle n’a ni endigué la dérive de la dette publique, qui atteint 3 400 milliards d’euros en 2025 (112 % du PIB), ni anticipé les irrégularités dans les comptes publics révélées par la commission des finances du Sénat, sous l’égide des sénateurs Raynal et Coquerel.
Pierre
Moscovici, premier président de la Cour des comptes, incarne ce
paradoxe. Avec un coût estimé à 300 000 € par an, il est le second
fonctionnaire le mieux rémunéré de France, derrière le gouverneur de la
Banque de France (500 000 €). Alors que son institution n’a pas su
prévenir les dérives qu’il dénonce, ce « haut allergène politique »,
ancien ministre, député, eurodéputé et commissaire européen, s’est
permis de venir au journal de 20h sur TF1 nous faire la leçon ! Incriminer les Français s'agissant des dépenses publiques !
D’autres institutions souffrent du même mal. Le Conseil économique et
social (150 M€ par an) et le Conseil d'état (220 M€) absorbent des
budgets colossaux, mais apportent une contribution limitée au bien
public. Les avis du Conseil d'état, souvent déconnectés des réalités,
ont parfois aggravé la crise économique et sociale. Là aussi, ce sont
des centaines de magistrats et de hauts fonctionnaires grassement payés.
Enfin,
il convient également de faire figurer au nombre des dépensiers
inutiles hautement rémunérés avec nos impôts (salaires, frais de
fonctionnement et avantages de toutes natures), ces autres lieux de
placement des copains par les copains : les plus de 800 commissions « de
ceci » et « de cela » totalement inutiles que compte « la république des copains
». Mise en place en 1981 par François Mitterrand, elle a été développée
substantiellement par Jacques Chirac, puis François Hollande et
Emmanuel Macron. Leur nombre de commissions a explosé ainsi que leur
coût, et bien entendu leur utilité hautement questionnable. Même TF1
enquête !
L’Agence française de développement (AFD), avec un budget de 12,5
milliards d’euros en 2024, illustre aussi cette opacité, finançant des
projets peu transparents au détriment de l’intérêt national (voir
enquêtes de France-Soir (ici, ici et ici)).
Une trahison du principe républicain
Ce système, loin d’incarner le principe républicain – « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » – sert avant tout les intérêts d’une élite. Comme l’a si justement dit George Orwell : « Ce n’est pas le peuple qui a besoin de politiciens. Ce sont les politiciens qui ont besoin du peuple. » Les élus, une fois en poste, ignorent les aspirations des citoyens.
Les manifestations, pétitions et sondages sont balayés d’un revers de la main.
Et, il y a pire : les élus s’octroient des privilèges indécents.
En 2017, alors que les APL étaient réduites de 50 € par mois pour les
plus modestes, les députés se sont accordé une augmentation de 700 € et
les sénateurs de 300 €. Et cela qui plus est sur des salaires déjà
ultra-conséquents Sous l’ère Macron, les 500 Français les plus riches,
souvent liés aux médias qui l’ont soutenu, ont vu leurs fortunes
tripler, accaparant 25% du PIB en 2025 contre 5% en 2017 (source : Oxfam
France). Ce système, faussement appelé « démocratie représentative »,
est une machine à enrichir une minorité au détriment du peuple (90 % des Français dénoncent les avantages exorbitants des élus). Et ce n’est pas l’annonce de Lecornu
visant à mettre fin aux « privilèges à vie » des ex-ministres
(seulement à partir de janvier 2026 et pour une durée restant à
déterminer) qui viendra soigner le mal profond
Le ver est dans le fruit
74
% des Français considèrent que la corruption est trop importante, et 83
% estiment que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt de la
population. Alors tout ceci serait-il le fruit pourri d'un système
politique originellement « biaisé » par le texte qui l'a instauré : la
démocratie dite « représentative », qui en réalité n'a de représentatif
que le nom ?
Tout d'abord, au sens commun du terme, les politiciens ne sont pas « les représentants » des citoyens.
Une fois élus, ils ne font aucunement cas, ni des aspirations des
citoyens, ni de leurs revendications. Qu'il s'agisse des sondages, des
pétitions ou des manifestations, ils n'en ont cure.
Ensuite, ils ne servent pas l'intérêt collectif. Ils servent uniquement des intérêts privés : principalement les leurs, bien sûr, et ceux des lobbys qui les mettent en place.
Et,
troisièmement, rappelez-vous tout particulièrement du référendum de
2005. Alors que le peuple a dit « NON » au Traité européen, les
soi-disant « représentants » du peuple, que sont les députés et
sénateurs, ont adopté ce texte en 2008. Or, c'est précisément ce Traité
européen qui a complètement dépouillé le peuple français de sa
souveraineté politique, économique et sociale. C'est ce traité européen
qui donne tout pouvoir au Président de la Commission européenne de faire
absolument tout ce qu'il veut, sans que nulle institution européenne ou
française ne puisse s'y opposer, Parlement européen compris.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais ne sont pas respectés par les politiques dans leurs prises de position : 60
% des Français soutiennent une Europe des Nations basée sur des accords
commerciaux, contre 14 % pour une Europe fédérale, 71 % dénoncent la
corruption dans l’UE, et 49 % soupçonnent Ursula von der Leyen d’abus de
pouvoir ou de corruption.
Respecter la voix des Français
reviendrait donc à censurer la présidente de la Commission et envisager
la « sortie de fait » l’UE telle qu’elle nous est faussement présentée
Compte
dûment tenu de tout ceci, tout citoyen désireux comme moi de voir la
souveraineté nationale rétablie, et que le principe de la République
soit enfin d'application concrète sur le terrain et dans tous les
domaines, doit s'intéresser à la solution, sujet de cet édito et dont je
vais vous faire état maintenant. Car oui ! Cette option peut
véritablement consister en « la » solution, à la fois pour sortir le
pays du blocage institutionnel dans lequel Emmanuel Macron l'a placé, et
pour le sortir aussi de la situation économique, infrastructurelle et
sociale catastrophique dans laquelle il se trouve aujourd'hui.
Une solution : la démocratie directe
Cette
solution, la voilà. Remplacer notre système politique actuel faussement
appelé « la démocratie représentative » par une démocratie
« véritable », à savoir qui repose sur des assemblées citoyennes
mandatant des représentants « authentiques. » C'est-à-dire des hommes et
des femmes qui portent la voix de ces assemblées citoyennes jusqu'au
plus haut sommet de l'État, en lieu et place des députés et des
sénateurs qui, dans le système des partis politiques actuels, qui
portent la voix de leurs partis respectifs et non pas la voix des
Français qu’ils sont censés représenter.
Depuis 250 ans qu'elle
sévit en France, « la République » consiste en l'accaparement pernicieux
de tous les pouvoirs par une section infime du peuple, au profit
exclusif des intérêts des membres de cette section. Une association de
« malfaisants » (pour ne pas dire « malfaiteurs ») qui en outre à la
mainmise sur tous les organes de contrôle. Il est donc impératif de
s'extirper au plus tôt de ce joug institutionnel qu’est la Constitution.
Car ce cadre juridique a été rédigé spécifiquement pour que cet
accaparement partisan, antinomique des intérêts de la France et des
Français, puisse s'opérer et perdurer indéfiniment.
Toute
personne ayant exercé quelque fonction que ce soit à l'intérieur de la
République, ne doit plus pouvoir en exercer à l'avenir au sein de la
démocratie directe que doit être la France. Directe, car c’est
la démocratie directe est le seul système politique qui permet que le
fonctionnement théorique d’un régime dit « démocratique » soit
d'application sur le terrain : « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
« Sortie de fait » de l'Union européenne ?
Pour restaurer la souveraineté nationale, la France ne pourrait-elle pas sortir « de fait » de l’UE - à savoir en retirant de sa norme juridique,
tant le Traité européen que les décisions (règlements, directives,
recommandations, arrêts de la Cour européenne et autres) qui ont été
prises en application de ce Traité européen et des précédents ?
Cela
se ferait par un référendum visant à demander aux Français de modifier
la Constitution, par l’ajout de cette mention à son article 2,
positionnée juste après l'énonciation du principe de la République :
« La loi française adoptée par le peuple français directement est la seule norme applicable.
Nul
traité international n'est opposable aux citoyens ou personnes morales
s'il n'a pas été ratifié par la voie du référendum, et nul texte
normatif qui n'a pas été validé par cette voie ne peut être opposé à
quiconque. »
En effet, ceci neutraliserait le
Traité européen et les directives de la Commission européenne. Certes,
cela exposerait la France à des amendes. Mais, quelle institution
pourrait l’obliger à les payer ? Aucune ! Et une sortie négociée
pourrait suivre pour limiter les impacts économiques, comme l’a montré
le Brexit, qui a permis au Royaume-Uni de retrouver une autonomie
législative malgré des défis initiaux.
Réformer la dette publique
La
dette publique, portée à 3 200 milliards d’euros par des décennies
d’emprunts auprès d’organismes privés, doit être repensée. La loi de
1973, qui interdit à l’État d’emprunter auprès de la Banque de France, a
créé une dépendance envers les marchés financiers.
Une modification constitutionnelle, soumise à référendum, stipulant peu ou prou ceci :
« La
France ne peut contracter de dettes auprès d’organismes privés. Seuls
les emprunts auprès de la Banque de France et les bons du Trésor sont
autorisés. »
forcerait les créanciers privés à renégocier leurs créances.
Et
pour répondre aux craintes d’inflation, une instance indépendante
encadrerait les émissions monétaires, comme le font certaines banques
centrales.
Cette réforme constitutionnelle ainsi encadrée
protégerait les Français d’une menace imminente : la saisie de leur
patrimoine privé pour « rembourser » une dette contractée par des dirigeants irresponsables.
Depuis
1973, cette dette a servi de prétexte pour justifier restrictions
budgétaires et privatisations à gogo, au détriment des services publics.
Et,
évidemment, plutôt que de procéder à ces deux modifications
constitutionnelles par la voie d'autant de référendums, le plus simple
est de soumettre à l'approbation du peuple, un référendum proposant
d'instaurer une nouvelle Constitution dans laquelle ces deux
modifications figurent. On ferait ainsi d'une pierre deux coups.
Une
solution : instaurer une démocratie la plus directe possible afin de
garantir autant que faire se peut l'effectivité de l'exercice du pouvoir
par le peuple
Pour redonner le pouvoir au peuple, il
faut remplacer le système actuel par une démocratie directe, à savoir un
système politique où les citoyens décident directement de leur avenir.
Voici comment :
1 - Assemblées citoyennes locales :
chaque commune (ou groupement de petites communes) aurait une assemblée
citoyenne exerçant les pouvoirs actuels des conseils municipaux
(sécurité, hygiène, urbanisme) et un pouvoir normatif local. Ces
assemblées éliraient des mandataires révocables à tout moment, chargés
de porter les décisions des assemblées citoyennes aux échelons
supérieurs. Pour éviter la paralysie, un seuil minimal de participation
(ex. : 50 % des inscrits) pourrait être requis pour les votes.
2 - Organes régionaux et nationaux
: les 18 régions actuelles auraient des organes décisionnaires composés
de mandataires désignés par les assemblées citoyennes, chargés
d’harmoniser les normes régionales. Ces régions éliraient à leur tour 36
mandataires (2 par région) pour un organe national remplaçant le
gouvernement actuel. Ces mandataires seraient tenus de respecter les
consignes de vote de leur base, sous peine de révocation immédiate,
garantissant ainsi une véritable représentation.
3 - Référendums numériques :
pour les décisions majeures (nationales ou régionales), des référendums
sécurisés par la blockchain permettraient une consultation directe à
coût quasi nul. La transparence de cette technologie, déjà utilisée dans
des systèmes comme la Suisse pour des votes locaux, éliminerait les
risques de fraude. Cette transition nécessiterait une phase pilote dans
quelques communes pour ajuster le modèle, et former les citoyens à leur
nouveau rôle. Certains diront que la démocratie directe risque le
populisme ou l’inefficacité. Mais, des garde-fous, comme des comités
consultatifs d’experts indépendants ou des délais de réflexion avant les
votes, permettraient d’équilibrer participation et expertise.
Alors pourquoi s'en priver ?
En
outre, ce système de démocratie directe dont je viens de vous jeter ici
les bases succinctement (aux juristes d'en déterminer le développement à
l'exhaustif qui s'impose), permettrait d'offrir à la Nation une
conduite de ses affaires qui correspond à ce qu'attendent 100% des
hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités de parents
qu'ils sont pour la plupart, et d'enfants que nous sommes tous (et
redevables à ce titre envers nos aînés). Orienter l'action publique au
service de chacun, en équité et selon ses mérites, à savoir en
établissant là un contrat social authentique, équilibré et réciproque.
Car
auquel cas chacun sait que le respect de la règle de droit établie en
ce sens, est l'obligation qui pèse sur tous les membres du corps social,
pour assurer à chacun d’eux ce à quoi tout être humain aspire : le
bien-être, la sécurité, la santé, et l'épanouissement personnel, et
l'accès de tous aux connaissances et aux progrès scientifiques qui
aident à atteindre cet objectif commun.
Et si quelqu'un a mieux à proposer, évidemment je suis preneur ! Citoyens, prenons notre destin en main !
1)
La loi du 3 janvier 1973 a interdit à l'État français de se financer
directement auprès de la Banque de France, le contraignant à emprunter
sur les marchés financiers auprès d'acteurs privés. Ce tournant a
alimenté une dette publique galopante, devenue un fardeau écrasant en
2025. Cette dette, brandie sans relâche par nos dirigeants pour
justifier des décennies de restrictions économiques et sociales, pose
question : est-elle le fruit d'une gestion hasardeuse ou d'un choix
délibéré ? Certains y voient un prétexte commode pour imposer des
politiques qui pourraient menacer le patrimoine des Français, et
restreindre davantage leurs libertés, cela dans un contexte où la
souveraineté financière de l'État semble s'effriter face aux intérêts
des créanciers.
Xavier Azalbert
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