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septembre 17, 2025

Une solution avec Xavier Azalbert, France-Soir !

Et si nous poussions le bouchon un peu plus loin  ?

 Notre démocratie représentative est une imposture coûteuse et inefficace, qui trahit la confiance du peuple. Avec 636 000 élus – un record mondial d’un élu pour 125 habitants – nous dépensons plus d’un milliard d’euros par an pour leurs salaires, sans compter les 2,9 milliards engloutis en 2022 par des cabinets comme McKinsey. La Cour des comptes (200 M€/an, 247 800 € par agent) ou le Conseil d'état (220 M€) incarnent cette gabegie, incapables d’enrayer une dette publique de 3 400 milliards d’euros (112 % du PIB en 2025). Pire, nos élus s’octroient des privilèges indécents – comme leurs augmentations de 700 € (députés) et 300 € (sénateurs) en 2017, alors que les APL des plus modestes étaient sabrées.

Ce système, loin du « gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », sert une élite. En 2005, le « non » des Français au Traité européen a été ignoré par nos prétendus représentants, qui l’ont adopté en 2008, livrant notre souveraineté à Bruxelles. Aujourd’hui, 74 % d’entre nous dénoncent la corruption et 83 % estiment que le gouvernement agit contre nos intérêts.

Une solution ? Une démocratie directe, où nous, citoyens, décidons vraiment :

  1. Assemblées citoyennes locales : chaque commune deviendrait une assemblée décisionnaire, élisant des mandataires révocables pour porter votre voix.
  2. Organes régionaux et nationaux : des mandataires, désignés par ces assemblées, appliqueraient nos décisions, sous peine de révocation immédiate.
  3. Référendums numériques : grâce à la blockchain, des votes sécurisés à coût quasi nul garantiraient notre pouvoir sur les grandes décisions.

Regardons aussi une sortie « de fait » de l’UE par un référendum constitutionnel, pour que la loi française, votée par vous, prime sur les traités européens. Enfin, réformons la dette : abrogeons la loi de 1973 qui nous lie aux marchés financiers, et autorisons l’État à emprunter auprès de la Banque de France pour protéger le patrimoine des Français.

Citoyens, reprenons notre destin en main ! Et si vous avez mieux à proposer, je suis tout ouïe.

Dans « la grande allergie française, une rupture irréparable », j’ai proposé, comme solution pour sortir la France du blocage institutionnel, un consortium de citoyens compétents issus de la société civile pour épauler la direction de l’État.

Mais, d’autres solutions existent, et je vous en présente une aujourd’hui : rompre avec la représentativité. C’est-à-dire remplacer la démocratie représentative, qui a trahi la confiance du peuple, par une démocratie directe où les citoyens exercent réellement le pouvoir.

Un système représentatif coûteux et inefficace

La France détient un record peu enviable : le plus grand nombre d’élus par habitant au monde, avec un élu pour 125 habitants, soit 636 000 élus au total. C’est plus que la Chine (1,4 milliard d’habitants) ou l’Inde (1,4 milliard), pourtant bien plus peuplées. Députés, sénateurs, conseillers régionaux, municipaux, cantonaux : leurs salaires et charges sociales coûtent aux contribuables plus de 1 milliard d’euros par an, selon les données du Projet de loi de finances (PLF) 2025. À cela s’ajoutent les frais de fonctionnement : collaborateurs, retraites, frais de mandat, et surtout l’explosion des dépenses de cabinets de conseil comme McKinsey, atteignant 2,9 milliards d’euros en 2022 d’après la Cour des comptes.


 

Mais, le coût total de ce système représentatif est si colossal que même la Cour des comptes, censée en assurer le contrôle, avoue son incapacité à le chiffrer précisément, à quelques milliards près. Ce manque de transparence est révélateur : la Cour des comptes, avec un budget de 200 millions d’euros pour 807 agents (soit un coût moyen de 247 800 € par agent), est l’une des institutions les plus coûteuses de France, mais aussi l’une des moins efficaces. Elle n’a ni endigué la dérive de la dette publique, qui atteint 3 400 milliards d’euros en 2025 (112 % du PIB), ni anticipé les irrégularités dans les comptes publics révélées par la commission des finances du Sénat, sous l’égide des sénateurs Raynal et Coquerel.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, incarne ce paradoxe. Avec un coût estimé à 300 000 € par an, il est le second fonctionnaire le mieux rémunéré de France, derrière le gouverneur de la Banque de France (500 000 €). Alors que son institution n’a pas su prévenir les dérives qu’il dénonce, ce « haut allergène politique », ancien ministre, député, eurodéputé et commissaire européen, s’est permis de venir au journal de 20h sur TF1 nous faire la leçon ! Incriminer les Français s'agissant des dépenses publiques !


 

D’autres institutions souffrent du même mal. Le Conseil économique et social (150 M€ par an) et le Conseil d'état (220 M€) absorbent des budgets colossaux, mais apportent une contribution limitée au bien public. Les avis du Conseil d'état, souvent déconnectés des réalités, ont parfois aggravé la crise économique et sociale. Là aussi, ce sont des centaines de magistrats et de hauts fonctionnaires grassement payés.

Enfin, il convient également de faire figurer au nombre des dépensiers inutiles hautement rémunérés avec nos impôts (salaires, frais de fonctionnement et avantages de toutes natures), ces autres lieux de placement des copains par les copains : les plus de 800 commissions « de ceci » et « de cela » totalement inutiles que compte « la république des copains ». Mise en place en 1981 par François Mitterrand, elle a été développée substantiellement par Jacques Chirac, puis François Hollande et Emmanuel Macron. Leur nombre de commissions a explosé ainsi que leur coût, et bien entendu leur utilité hautement questionnable. Même TF1 enquête !

L’Agence française de développement (AFD), avec un budget de 12,5 milliards d’euros en 2024, illustre aussi cette opacité, finançant des projets peu transparents au détriment de l’intérêt national (voir enquêtes de France-Soir (ici, ici et ici)).

Une trahison du principe républicain

Ce système, loin d’incarner le principe républicain – « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » – sert avant tout les intérêts d’une élite. Comme l’a si justement dit George Orwell : « Ce n’est pas le peuple qui a besoin de politiciens. Ce sont les politiciens qui ont besoin du peuple. » Les élus, une fois en poste, ignorent les aspirations des citoyens.

Les manifestations, pétitions et sondages sont balayés d’un revers de la main.

Et, il y a pire : les élus s’octroient des privilèges indécents. En 2017, alors que les APL étaient réduites de 50 € par mois pour les plus modestes, les députés se sont accordé une augmentation de 700 € et les sénateurs de 300 €. Et cela qui plus est sur des salaires déjà ultra-conséquents Sous l’ère Macron, les 500 Français les plus riches, souvent liés aux médias qui l’ont soutenu, ont vu leurs fortunes tripler, accaparant 25% du PIB en 2025 contre 5% en 2017 (source : Oxfam France). Ce système, faussement appelé « démocratie représentative », est une machine à enrichir une minorité au détriment du peuple (90 % des Français dénoncent les avantages exorbitants des élus). Et ce n’est pas l’annonce de Lecornu visant à mettre fin aux « privilèges à vie » des ex-ministres (seulement à partir de janvier 2026 et pour une durée restant à déterminer) qui viendra soigner le mal profond

Le ver est dans le fruit

74 % des Français considèrent que la corruption est trop importante, et 83 % estiment que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt de la population. Alors tout ceci serait-il le fruit pourri d'un système politique originellement « biaisé » par le texte qui l'a instauré : la démocratie dite « représentative », qui en réalité n'a de représentatif que le nom ?

Tout d'abord, au sens commun du terme, les politiciens ne sont pas « les représentants » des citoyens. Une fois élus, ils ne font aucunement cas, ni des aspirations des citoyens, ni de leurs revendications. Qu'il s'agisse des sondages, des pétitions ou des manifestations, ils n'en ont cure.

Ensuite, ils ne servent pas l'intérêt collectif. Ils servent uniquement des intérêts privés : principalement les leurs, bien sûr, et ceux des lobbys qui les mettent en place.

Et, troisièmement, rappelez-vous tout particulièrement du référendum de 2005. Alors que le peuple a dit « NON » au Traité européen, les soi-disant « représentants » du peuple, que sont les députés et sénateurs, ont adopté ce texte en 2008. Or, c'est précisément ce Traité européen qui a complètement dépouillé le peuple français de sa souveraineté politique, économique et sociale. C'est ce traité européen qui donne tout pouvoir au Président de la Commission européenne de faire absolument tout ce qu'il veut, sans que nulle institution européenne ou française ne puisse s'y opposer, Parlement européen compris.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais ne sont pas respectés par les politiques dans leurs prises de position : 60 % des Français soutiennent une Europe des Nations basée sur des accords commerciaux, contre 14 % pour une Europe fédérale, 71 % dénoncent la corruption dans l’UE, et 49 % soupçonnent Ursula von der Leyen d’abus de pouvoir ou de corruption.

Respecter la voix des Français reviendrait donc à censurer la présidente de la Commission et envisager la « sortie de fait » l’UE telle qu’elle nous est faussement présentée

Compte dûment tenu de tout ceci, tout citoyen désireux comme moi de voir la souveraineté nationale rétablie, et que le principe de la République soit enfin d'application concrète sur le terrain et dans tous les domaines, doit s'intéresser à la solution, sujet de cet édito et dont je vais vous faire état maintenant. Car oui ! Cette option peut véritablement consister en « la » solution, à la fois pour sortir le pays du blocage institutionnel dans lequel Emmanuel Macron l'a placé, et pour le sortir aussi de la situation économique, infrastructurelle et sociale catastrophique dans laquelle il se trouve aujourd'hui.

Une solution : la démocratie directe

Cette solution, la voilà. Remplacer notre système politique actuel faussement appelé « la démocratie représentative » par une démocratie « véritable », à savoir qui repose sur des assemblées citoyennes mandatant des représentants « authentiques. » C'est-à-dire des hommes et des femmes qui portent la voix de ces assemblées citoyennes jusqu'au plus haut sommet de l'État, en lieu et place des députés et des sénateurs qui, dans le système des partis politiques actuels, qui portent la voix de leurs partis respectifs et non pas la voix des Français qu’ils sont censés représenter.

Depuis 250 ans qu'elle sévit en France, « la République » consiste en l'accaparement pernicieux de tous les pouvoirs par une section infime du peuple, au profit exclusif des intérêts des membres de cette section. Une association de « malfaisants » (pour ne pas dire « malfaiteurs ») qui en outre à la mainmise sur tous les organes de contrôle. Il est donc impératif de s'extirper au plus tôt de ce joug institutionnel qu’est la Constitution. Car ce cadre juridique a été rédigé spécifiquement pour que cet accaparement partisan, antinomique des intérêts de la France et des Français, puisse s'opérer et perdurer indéfiniment.

Toute personne ayant exercé quelque fonction que ce soit à l'intérieur de la République, ne doit plus pouvoir en exercer à l'avenir au sein de la démocratie directe que doit être la France. Directe, car c’est la démocratie directe est le seul système politique qui permet que le fonctionnement théorique d’un régime dit « démocratique » soit d'application sur le terrain : « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

« Sortie de fait » de l'Union européenne ?

Pour restaurer la souveraineté nationale, la France ne pourrait-elle pas sortir « de fait » de l’UE - à savoir en retirant de sa norme juridique, tant le Traité européen que les décisions (règlements, directives, recommandations, arrêts de la Cour européenne et autres) qui ont été prises en application de ce Traité européen et des précédents ?

Cela se ferait par un référendum visant à demander aux Français de modifier la Constitution, par l’ajout de cette mention à son article 2, positionnée juste après l'énonciation du principe de la République :

« La loi française adoptée par le peuple français directement est la seule norme applicable. 

Nul traité international n'est opposable aux citoyens ou personnes morales s'il n'a pas été ratifié par la voie du référendum, et nul texte normatif qui n'a pas été validé par cette voie ne peut être opposé à quiconque. »

En effet, ceci neutraliserait le Traité européen et les directives de la Commission européenne. Certes, cela exposerait la France à des amendes. Mais, quelle institution pourrait l’obliger à les payer ? Aucune ! Et une sortie négociée pourrait suivre pour limiter les impacts économiques, comme l’a montré le Brexit, qui a permis au Royaume-Uni de retrouver une autonomie législative malgré des défis initiaux.

 
Réformer la dette publique

La dette publique, portée à 3 200 milliards d’euros par des décennies d’emprunts auprès d’organismes privés, doit être repensée. La loi de 1973, qui interdit à l’État d’emprunter auprès de la Banque de France, a créé une dépendance envers les marchés financiers.

Une modification constitutionnelle, soumise à référendum, stipulant peu ou prou ceci :

« La France ne peut contracter de dettes auprès d’organismes privés. Seuls les emprunts auprès de la Banque de France et les bons du Trésor sont autorisés. »

forcerait les créanciers privés à renégocier leurs créances.

Et pour répondre aux craintes d’inflation, une instance indépendante encadrerait les émissions monétaires, comme le font certaines banques centrales.

Cette réforme constitutionnelle ainsi encadrée protégerait les Français d’une menace imminente : la saisie de leur patrimoine privé pour « rembourser » une dette contractée par des dirigeants irresponsables.

Depuis 1973, cette dette a servi de prétexte pour justifier restrictions budgétaires et privatisations à gogo, au détriment des services publics.

Et, évidemment, plutôt que de procéder à ces deux modifications constitutionnelles par la voie d'autant de référendums, le plus simple est de soumettre à l'approbation du peuple, un référendum proposant d'instaurer une nouvelle Constitution dans laquelle ces deux modifications figurent. On ferait ainsi d'une pierre deux coups.

Une solution : instaurer une démocratie la plus directe possible afin de garantir autant que faire se peut l'effectivité de l'exercice du pouvoir par le peuple

Pour redonner le pouvoir au peuple, il faut remplacer le système actuel par une démocratie directe, à savoir un système politique où les citoyens décident directement de leur avenir.

Voici comment :

1 - Assemblées citoyennes locales : chaque commune (ou groupement de petites communes) aurait une assemblée citoyenne exerçant les pouvoirs actuels des conseils municipaux (sécurité, hygiène, urbanisme) et un pouvoir normatif local. Ces assemblées éliraient des mandataires révocables à tout moment, chargés de porter les décisions des assemblées citoyennes aux échelons supérieurs. Pour éviter la paralysie, un seuil minimal de participation (ex. : 50 % des inscrits) pourrait être requis pour les votes.

2 - Organes régionaux et nationaux : les 18 régions actuelles auraient des organes décisionnaires composés de mandataires désignés par les assemblées citoyennes, chargés d’harmoniser les normes régionales. Ces régions éliraient à leur tour 36 mandataires (2 par région) pour un organe national remplaçant le gouvernement actuel. Ces mandataires seraient tenus de respecter les consignes de vote de leur base, sous peine de révocation immédiate, garantissant ainsi une véritable représentation.

3 - Référendums numériques : pour les décisions majeures (nationales ou régionales), des référendums sécurisés par la blockchain permettraient une consultation directe à coût quasi nul. La transparence de cette technologie, déjà utilisée dans des systèmes comme la Suisse pour des votes locaux, éliminerait les risques de fraude. Cette transition nécessiterait une phase pilote dans quelques communes pour ajuster le modèle, et former les citoyens à leur nouveau rôle. Certains diront que la démocratie directe risque le populisme ou l’inefficacité. Mais, des garde-fous, comme des comités consultatifs d’experts indépendants ou des délais de réflexion avant les votes, permettraient d’équilibrer participation et expertise.

 

Alors pourquoi s'en priver ?

En outre, ce système de démocratie directe dont je viens de vous jeter ici les bases succinctement (aux juristes d'en déterminer le développement à l'exhaustif qui s'impose), permettrait d'offrir à la Nation une conduite de ses affaires qui correspond à ce qu'attendent 100% des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités de parents qu'ils sont pour la plupart, et d'enfants que nous sommes tous (et redevables à ce titre envers nos aînés). Orienter l'action publique au service de chacun, en équité et selon ses mérites, à savoir en établissant là un contrat social authentique, équilibré et réciproque. 

Car auquel cas chacun sait que le respect de la règle de droit établie en ce sens, est l'obligation qui pèse sur tous les membres du corps social, pour assurer à chacun d’eux ce à quoi tout être humain aspire : le bien-être, la sécurité, la santé, et l'épanouissement personnel, et l'accès de tous aux connaissances et aux progrès scientifiques qui aident à atteindre cet objectif commun.

Et si quelqu'un a mieux à proposer, évidemment je suis preneur ! Citoyens, prenons notre destin en main !


1) La loi du 3 janvier 1973 a interdit à l'État français de se financer directement auprès de la Banque de France, le contraignant à emprunter sur les marchés financiers auprès d'acteurs privés. Ce tournant a alimenté une dette publique galopante, devenue un fardeau écrasant en 2025. Cette dette, brandie sans relâche par nos dirigeants pour justifier des décennies de restrictions économiques et sociales, pose question : est-elle le fruit d'une gestion hasardeuse ou d'un choix délibéré ? Certains y voient un prétexte commode pour imposer des politiques qui pourraient menacer le patrimoine des Français, et restreindre davantage leurs libertés, cela dans un contexte où la souveraineté financière de l'État semble s'effriter face aux intérêts des créanciers.

 Xavier Azalbert

https://www.francesoir.fr/opinions-editos/et-si-nous-poussions-le-bouchon-un-peu-plus-loin

 

 

 

 

 

janvier 20, 2018

Stéphane Geyres: Y a-t-il des obligations chez les libertariens ?

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou j'en étais l'administrateur), comme sur vos propres murs respectifs. 
D'avance merci. 

L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...

Merci de vos lectures, et de vos analyses. Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 

Al,

PS:  N'hésitez pas à m'envoyer vos articles (voir être administrateur du site) afin d'être lu par environ 3000 lecteurs jour sur l'Université Liberté (genestine.alain@orange.fr). Il est dommageable d'effectuer des recherches comme des CC. Merci





Sommaire

A) Y a-t-il des obligations chez les libertariens ? - Stéphane Geyres - Contrepoints

B) Divers articles et bio de cet auteur


A) Y a-t-il des obligations chez les libertariens ?

Les libertariens et même les anarcho-capitalistes ne sont pas contre toute obligation. Lesquelles sont acceptables selon eux ? Une perspective propriétariste.

Obligation, interdiction ou pas, tout n’est apparemment pas toujours clair pour ceux qui critiquent ou tentent d’assimiler la logique libertarienne en matière d’autorité, d’interdit et d’autorisation. Il me semble que c’est souvent dû à une compréhension imparfaite de l’organisation et du mode de gouvernance au sein d’une société libérale ou libertarienne. Je vais donc tenter de l’éclaircir ici.

La société libre pour les libertariens

La société libre, ou Libertalie, repose sur la propriété privée du sol, exclusivement et partout. Il n’existe donc pas d’espace public, nulle part. L’intérêt de couvrir l’ensemble de la Planète par la propriété privée n’est pas tant de vouloir éradiquer les espaces publics que d’assurer que des règles claires de droit et de gouvernance existent et soient définies partout. Car la propriété privée d’un territoire, ce n’est pas tant un capital immobilier – même si cela reste vrai – que l’attribution d’un responsable précis et unique du droit à un territoire précis. J’ai bien dit le droit : le propriétaire fait le droit.

Comme le propriétaire fait le droit – la notion de propriétaire est large, cela peut-être un individu, tel un monarque, un collectif restreint (une entreprise, une oligarchie) ou une copropriété où chacun détient une part variable de la propriété – c’est le propriétaire qui décide du régime politique en vigueur en ce lieu, et selon un processus de décision convenu. On peut donc imaginer une mosaïque quasi infinie de territoires aux régimes et aux règles aussi variés que l’homme pourra la créer.

Second principe de la Libertalie, l’individu est libre de contracter ou de s’associer avec qui bon lui semble et voudra bien s’associer avec lui. Ainsi par exemple, si je souhaite m’installer quelque part, il y a deux situations de base : soit je suis propriétaire d’un sol et c’est réglé, soit je ne le suis pas ; et dans ce second cas, il suffit que je trouve une propriété qui voudra bien m’héberger, ou m’accepter au sein de sa copropriété, ou encore me louer un espace ou logement. Ou toute variante. Dans tous les cas, je passerai un libre contrat avec l’entité propriétaire – individu ou non – pour me loger.

Tout au long de sa vie, chacun de nous peut évoluer sur ces territoires en fonction de ses goûts, priorités ou fortunes. On peut ainsi naître en un endroit, une fois majeur y rester (ou pas) en signant un contrat avec le territoire local, puis déménager vers un autre territoire et y signer un autre contrat, et ainsi de suite selon les aléas de la vie et aussi selon l’évolution des territoires eux-mêmes.

Les obligations librement consenties

Pour revenir à l’obligation, ou pas, on comprend qu’il faut aborder la question en deux temps. Le premier consiste au choix du territoire où l’on s’installe. Ce choix est a priori parfaitement libre, on peut aller où on le souhaite, pourvu que l’on y soit accepté. De la même manière, ce choix est réversible par annulation ou fin du contrat, pour quitter le territoire. Il n’y a donc aucune forme d’obligation qu’un « État » impose au citoyen, puisque le citoyen peut choisir son « État » librement.

Ensuite, comme l’installation passe par un contrat, clairement celui-ci pourra prévoir dans ses annexes tout un tas de clauses qui correspondent aux règles et au régime en vigueur au sein du « pays » choisi, comme lorsqu’on achète un appartement en copropriété et que cela nous engage à respecter le règlement intérieur ; mais aussi à participer à sa révision lorsque cela a du sens. Il y a donc obligation, et obligation forte, mais c’est une obligation volontaire, non imposée par la force.

La question de l’obligation change alors notablement. Si on a librement choisi de s’installer au sein d’une communauté végan – pure hypothèse à la mode – il est évident qu’il nous est alors obligatoire d’en respecter les règles, et donc interdit de mettre viandes et gibiers à nos menus. Ou encore, si l’on a opté pour un « pays » explicitement francophone, il faudra y respecter l’usage exclusif du français.

On voit donc que la société libre ne supprime jamais totalement les obligations que nous pouvons connaître dans l’environnement étatique actuel. Vivre ensemble, c’est s’obliger au respect de règles convenues. Mais justement, la grande différence entre la Libertalie et un État monopole de la force, c’est que tout repose sur notre choix individuel explicite, comme un véritable contrat social. Il est à tout moment possible de rompre notre contrat et de quitter les lieux, sans contrainte donc.




B) Divers articles et bio de cet auteur


EXPRESSION: La Main Invisible/Stéphane GEYRES et le livre Libres !! 

Stéphane GEYRES et le libertarianisme 

 

 




avril 22, 2017

Voter, pourquoi donc !!

Ce site n'est plus sur FB, alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes, comme sur vos propres murs respectifs. D'avance merci. L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste.




Sommaire:

A) Pourquoi voter - un dossier de 2012 Books - Stéphane GEYRES

B) Ce que proposent les candidats pour moraliser la vie politique - Anticor

C) Une réaction explicative d'un libéral Alexandre Menard

D) Election présidentielle :Bertrand Lemennicier interviewé par Grégoire Canlorbe - Institut Turgot




Un bulletin de vote n'est pas un mandat. Aucun raisonnement juridique ne pourrait démontrer qu'un bulletin de vote serait un mandat donné par le votant. Un votant n'est pas un mandant. Il en résulte qu'il n'existe pas de relation mandant-mandataire entre l'électeur et l'élu. L'élu représente l'État, lequel l'a nommé par une voie élective. 

Le consentement tacite n'existe que s'il existe une possibilité d'objecter. Ce n'est pas le cas lors d'un vote. Le non votant n'a donc donné aucun mandat. celui qui a voté contre n'a non plus donné aucun mandat à l'élu. Et celui qui a voté pour le futur élu a voté pour un moindre mal, et non pas comme mandant.

Le vote est l’illusion de l’influence donnée en échange de la perte de liberté.  

A) Pourquoi voter 


























  • Le vote n'est pas un acte de liberté politique. C'est un acte de conformité politique. Ceux qui refusent de voter n'expriment pas leur silence, mais crient dans l'oreille des politiciens : "vous ne me représentez pas ! Ma voix n'est pas prise en compte dans ce système. Je ne vous fais pas confiance !" (Wendy McElroy)
  • Voter n’est pas dialoguer, c’est au contraire mettre fin au dialogue. C’est adopter le mode de résolution des conflits qui, comme la guerre, soumet les perdants à la volonté des vainqueurs. (Christian Michel)
  • Convaincus comme nous le sommes et comme l’expérience et la succession des temps nous ont forcé de l’être, que la politique, théologie nouvelle, est une basse intrigue, un art de roués, une stratégie de caverne, une école de vol et d’assassinat ; persuadés que tout homme qui fait métier de politique, à titre offensif ou défensif, c’est-à-dire comme gouvernant ou opposant, en qualité de directeur ou de critique, n’a pour objet que de s’emparer du bien d’autrui par l’impôt ou la confiscation et se trouve prêt à descendre dans la rue, d’une part avec ses soldats, de l’autre avec ses fanatiques, pour assassiner quiconque voudra lui disputer le butin ; parvenus à savoir, par conséquent, que tout homme politique est, à son insu, sans doute, mais effectivement, un voleur et un assassin ; sûrs comme du jour qui nous éclaire que toute question politique est une question abstraite, tout aussi insoluble et, partant, non moins oiseuse et non moins stupide qu’une question de théologie, nous nous séparons de la politique avec le même empressement que nous mettrions à nous affranchir de la solidarité d’un méfait. (Anselme Bellegarrigue, L’Anarchie – Journal de l’Ordre, numéro 2, automne 1849)
  • Si vous votez, vous n'avez pas le droit de chialer. Certains aiment dire le contraire. Ils prétendent que pour avoir le droit de chialer, il faut voter. Où est leur logique ? Si vous votez et élisez des politiciens incompétents et corrompus qui vont semer le bordel, alors vous en êtes responsable. Vous n'avez pas le droit de chialer. (George Carlin)
  • Le vote est l'illusion de l'influence donnée en échange de la perte de liberté. (Frank Karsten)
  • L’homme élégant respecte trop la démocratie pour risquer de la dérégler en votant. (Roland Topor)



Chaque vote compte (un seul vote n'a aucune influence, le vote ne sert que de prétexte au pouvoir pour réduire la liberté individuelle)





B) Ce que proposent les candidats pour moraliser la vie politique
 

Voici les propositions des candidats à l’élection présidentielle pour moraliser la vie politique !
Les candidats sont présentés selon l’ordre établi (après tirage au sort) par le Conseil constitutionnel.
Les propositions figurant dans la Charte éthique d’Anticor pour la présidentielle ont été mises en rouge.


Nicolas Dupont-Aignan
Dans sa charte éthique :
  • « Je m’engage à imposer le casier judiciaire vierge pour tout candidat à un mandat électif. »
  • « Je m’engage à prendre en compte le vote blanc dans les résultats des élections pour respecter le sentiment populaire : s’il est majoritaire, le scrutin est reporté et les candidats battus ne peuvent pas se représenter. »
  • « Je m’engage à renvoyer tout ministre mis en examen et à placer sous mandat de dépôt systématique les élus condamnés à une peine de prison ferme. »
  • « Je m’engage à interdire l’embauche de ministres, membres de cabinets ministériels, hauts fonctionnaires par des entreprises évoluant dans le domaine exercé afin de lutter efficacement contre les conflits d’intérêts. »
  • « Je m’engage à supprimer le cumul des rémunérations pour les élus : un salaire pour un mandat, aucun autre avantage. »
  • « Je m’engage à ne pas accepter de cadeaux de la part d’entreprises ou de groupes d’intérêts. »
  • « Je m’engage à supprimer les privilèges et les avantages indus des anciens présidents, premiers ministres et ministres, et des élus en général. »
  • « Je m’engage à supprimer la réserve parlementaire et à réaffecter les crédits aux petites communes. »
  • « Je m’engage à remettre le citoyen au centre du jeu démocratique et à créer un référendum d’initiative populaire dès lors qu’un projet est soutenu par 500 000 inscrits sur les listes électorales. »
  • « Je m’engage à réaliser un bilan annuel de la mise en oeuvre des promesses engagées. »
Dans son programme :
  • « Rémunérer les élus des assemblées en fonction de leur présence effective. »
  • « Les magistrats du parquet agiront sous la direction d’un procureur départemental (représenté par un bureau du procureur dans les tribunaux qui ne sont pas au siège d’une préfecture) et défendront directement leurs dossiers en appel, ce qui permettra de supprimer les procureurs généraux près les cours d’appel et d’alléger la bureaucratie actuelle. Le travail du parquet sera coordonné par le Procureur général de la République. »
  • « Instituer un pouvoir de surveillance démocratique sur l’action conduite par les procureurs de la République. »
  • « Doter l’Autorité des marchés financiers (AMF) de moyens supplémentaires pour qu’elle exerce sa mission de régulation. Les sanctions pour infractions financières seront fortement aggravées, tant pour les banques elles-mêmes que pour les banquiers délinquants. »
Dans la presse :
Nicolas Dupont-Aignan : « Les abus ne laissent pas le choix » (Libération, 08/03/2017)


Marine Le Pen
Dans son programme :
  • « Lutter efficacement contre l’évasion fiscale pour préserver notre modèle social en s’attaquant aux paradis fiscaux et en créant une taxe sur l’activité réalisée en France par les grands groupes et les profits qui auraient été détournés. Continuer la coopération fiscale internationale dans ce but. »
  • « Priver d’accès aux marchés publics les multinationales qui pratiquent l’évitement fiscal et refusent de régulariser leur situation. »
  • « nous proposons de rétablir le septennat, mais sans possibilité de réélection. Il s’agirait donc d’un septennat non renouvelable. »
Dans la presse :
Marine Le Pen : « Supprimer la réserve parlementaire » (Libération, 08/03/2017)

Emmanuel Macron
Dans son programme :
  • « L’interdiction pour les parlementaires d’exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat, pour mettre fin aux conflits d’intérêt. Toutes leurs indemnités seront soumises à l’impôt. »
  • « L’interdiction de toute embauche par un élu ou un ministre d’un membre de sa famille. »
  • « L’interdiction du cumul de plus de trois mandats identiques successifs. »
  • « L’interdiction pour tous les détenteurs d’un casier judiciaire (niveau B2) de se présenter à une élection. »
  • « La suppression du régime spécial des retraites des parlementaires. Ils seront rattachés au régime général. »
  • « La présentation, par le président de la République, de son bilan national et européen une fois par an devant le Congrès. »
  • « Nous entamerons une rénovation du fonctionnement parlementaire en limitant le nombre de mois pendant lesquels le Parlement légifère et en réservant plus de temps à l’évaluation et au contrôle de l’action du gouvernement, en s’appuyant sur les travaux de la Cour des comptes. »
  • « Nous demanderons aux parlementaires de mettre en place des dispositifs innovants d’évaluation du travail parlementaire (jurys citoyens, compte-rendus de mandat via les réseaux sociaux,…). »
  • « Nous encouragerons les communes à développer les budgets participatifs, c’est-à-dire à consulter directement les citoyens sur l’utilisation de l’argent public. »
  • « Nous modulerons le financement des partis politiques en fonction du renouvellement des candidats investis par le parti. »
  • Interdiction pour les élus et tout gestionnaire de deniers publics de recruter des membres de leur famille comme assistants parlementaires. »
  • « Contrôle de l’utilisation de leurs indemnités par les parlementaires. L’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) sera intégrée à l’indemnité parlementaire en tant que telle et, à ce titre, fiscalisée. »
  • « Consolider l’interdiction faite au ministre de la Justice de donner des instructions dans les affaires individuelles. »
  • « Faire adopter la révision constitutionnelle relative au Conseil Supérieur de la Magistrature. En 2013, le gouvernement a proposé de réviser la Constitution pour modifier la composition du Conseil Supérieur de la Magistrature. Un consensus équilibré peut être trouvé sur la base du texte adopté par l’Assembée nationale le 4 juin 2013. Le CSM rénové, présidé par un non magistrat, concourt par ses avis et ses décisions à l’indépendance de la justice. Les nominations des membres du parquet son alignées sur celle des magistrats du siège par généralisation de l’avis conforme. »
  • « Nous alourdirons les sanctions contre la fraude fiscale. »
  • « Nous lutterons contre les arrangements fiscaux entre États et entreprises multinationales. »
Dans la presse :
Emmanuel Macron : « L’activité réelle des collaborateurs doit pouvoir être vérifiable » (Libération, 8 mars 2017)


Benoit Hamon
Dans son programme :
  • « Au cours de la campagne présidentielle, nous rendrons publique l’identité des personnes dont le don ou le total des dons est supérieur à 2 500 euros avec leur accord préalable. »
  • « Nous rendrons obligatoire le dépôt d’une déclaration de situation patrimoniale et d’intérêts pour tous les candidats à l’élection présidentielle dès les premières publications de parrainages. »
  • « Nous élargirons la publicité des déclarations de situation patrimoniale à l’ensemble des parlementaires et non aux seuls membres du gouvernement. »
  • « Nous interdirons aux parlementaires de recruter un membre de leur famille en tant que collaborateur parlementaire. »
  • « Au cours de la campagne présidentielle, nous nous engageons à publier le nom des « lobbyistes » rencontrés par le candidat. »
  • « Nous rendrons incompatibles le mandat de parlementaire avec toutes activités professionnelles de « conseil ». »
  • « Nous renforcerons le contrôle sur les dépenses des parlementaires dans le cadre de leur Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). »
  • « Nous exigerons un extrait de casier judiciaire vierge pour le dépôt d’une candidature aux élections. »
  • « Nous porterons à 6 ans, pour toutes les élections, la durée d’inéligibilité que peut prononcer le juge de l’élection en cas d’infraction à la législation sur le financement des campagnes électorales. »
  • « Nous renforcerons les moyens humains, budgétaires et matériels de la Commission Nationale des Comptes de Campagne et de  financements politiques (CNCCFP). »
  • « Nous mettrons fin à tout statut d’exception en supprimant la Cour de justice de la République, et nous réformerons le statut pénal du chef de l’État. »
  • « Pour mettre fin à l’optimisation fiscale qui prive notre pays des ressources qui lui sont dues, j’instaurerai une taxe sur les bénéfices détournés par les multinationales et j’imposerai la transparence fiscale aux entreprises, qui devront transmettre les activités et impôts payés dans tous les pays où elles sont présentes. Ces informations seront rendues publiques. »
  • « Je ferai de la lutte contre l’évasion fiscale et la fraude une priorité. Les moyens du parquet national financier et des brigades financières spécialisées ainsi que ceux des services fiscaux seront renforcés. Un concours spécifique pour devenir enquêteur financier sera mis en place. »
  • « Je soutiendrai également la création d’un parquet européen. La justice pourra poursuivre les fraudeurs fiscaux sans autorisation préalable de l’administration fiscale (suppression du « verrou de Bercy »). »
  • « Pour lutter contre la présence des banques dans les paradis fiscaux, j’établirai une liste crédible des paradis fiscaux. Les juridictions qui refusent de changer leurs pratiques subiront des sanctions commerciales. »
  • « Par l’usage du numérique, je faciliterai l’entrée dans la démocratie 4.0 par la participation citoyenne l’élaboration de la loi et des politiques publiques, et par la transparence des décisions publiques. »
  • « Je renforcerai le statut des lanceurs d’alerte. Je saisirai nos partenaires européens pour qu’une législation protectrice existe dans l’Union européenne. »
  • « [La Conférence pour la VIe République] instaurera un septennat presidentiel non-renouvelable et limitera l’utilisation du 49.3 et le cumul dans le temps des mandats des élus. » Lors de la présentation de son programme, Benoit Hamon a précisé qu’« à l’Assemblée nationale, les députés pourront cumuler trois mandats dans le temps ».
Dans la presse :
Benoît Hamon : « Lever toute suspicion » (Libération, 8 mars 2017)
Lors du débat télévisé du 4 avril 2017 :
  • « Il nous faut d’urgence une loi de moralisation de la vie publique : exiger un casier judiciaire vierge pour les élus, mettre fin au pantouflage et en terminer avec les emplois familiaux. »
Nathalie Arthaud
Dans son programme :
  • « Les mandats électifs devraient être courts et ne donner lieu à aucun privilège (pas d’indemnisation supérieure au salaire d’un travailleur qualifié). »
  • « Comme gage de respect des engagements, les élus devraient être révocables à tout moment par les électeurs. »
  • « Notre conviction de communistes et de révolutionnaires est qu’il serait possible de construire un État infiniment plus démocratique que l’État actuel, en permettant à toute la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police et d’exercer un contrôle en permanence sur tous ceux qui effectuent ces tâches. »
Dans la presse :
Nathalie Arthaud : « Tout doit être public et connu de tous » (Libération, 8 mars 2017)


Philippe Poutou
Dans son programme :
  • « Nous défendons des exigences démocratiques élémentaires: suppression de la présidence de la République et de ses pouvoirs exorbitants, suppression du Sénat – assemblée de notables élus par les notables –, proportionnelle intégrale, droit de vote à toutes les élections pour les résidents étrangers, interdiction du cumul des mandats et de plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction, indemnité correspondant au salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé ».
  • « Nous soutenons toutes les mesures pour augmenter le nombre de contrôleurs fiscaux et leur permettre de faire leur travail. »
  • « Les banques organisent une industrie de l’évasion fiscale au profit des grandes fortunes et des puissantes multinationales. Pour y mettre fin, il faut socialiser le système bancaire sans indemnité ni rachat des actions, afin de le mettre au service de la transformation sociale et de la transition écologique. »
  • « La fin du traitement exorbitant des infractions fiscales qui réserve l’initiative des poursuites au ministère des finances : le fameux « verrou de Bercy. »
Dans la presse :
Philippe Poutou : « Certains ont construit des villas, acheté des appartements en toute légalité… » (Libération, 8 mars 2017)


Jacques Cheminade
Dans son programme :
  • « Revenir à un septennat présidentiel non renouvelable, car le président tire sa force de sa durée et de son caractère rencontrant la volonté du peuple ; s’il perd cet assentiment, il doit partir ».
  • « Il est nécessaire d’imposer un mandat parlementaire unique, avec interdiction absolue du cumul des mandats et, en principe, avec l’exercice de toute activité professionnelle rémunérée ».
  • « En même temps, un véritable statut de l’élu doit lui garantir la reprise de son activité professionnelle (ou une compensation significative si cela s’avère impossible) à l’issue de son mandat ».
  • « Chaque député doit disposer de moyens beaucoup plus importants pour exercer sérieusement ses compétences et disposer des capacités techniques pour rédiger des propositions de loi importantes ».
  • « Un véritable statut des collaborateurs parlementaires doit par ailleurs être mis en place, en autorisant les contrôles éventuels de la Cour des comptes et de l’Inspection du travail pour assurer leur protection ».
  • « Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les six personnalités qualifiées actuellement nommées par le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat, devront désormais être désignées par l’Assemblée nationale à une majorité de trois cinquième des élus ».
  • « Créer un procureur général de la nation, indépendant et inamovible, devant diriger l’action publique suivant des principes politiques généraux formulés par le garde des Sceaux. »
  • « Séparer les magistrats en deux corps, correspondant au siège et au parquet. Le ministère public qui accuse doit être séparé des juges qui rendent la justice ».
  • « Exonérer les fonds rapatriés des paradis fiscaux ou de pays étrangers qui viendraient s’investir dans un emprunt d’Etat à 10 ou 12 ans, rémunéré à un taux fixe modéré garanti et indexé sur le coût de la vie, servant à l’équipement de l’homme et de la nature, prioritairement attribué aux PME. »
  • « Renverser la charge de la preuve pour le blanchiment d’argent liquide. »
  • « Taxer en France les grands groupes de l’internet en créant une autorité européenne du numérique, qui impose la fin de ces détournements de recettes fiscales, et que l’ensemble des pays européens négocient sans complaisance avec les Etats-Unis le partage de la valeur fiscale ajoutée. »
  • « Autoriser les juges d’instruction à procéder à la saisie des biens des intéressés et de leurs présumés complices, sans attendre le jugement, comme en matière de trafic de stupéfiants, et notamment à geler les avoirs des présumés coupables en matière de fraude à la TVA. »
  • « Retirer aux sociétés du CAC 40 l’agrément dont elles disposent pour appliquer le régime du « bénéfice mondial consolidé » et supprimer le régime d’intégration de droit commun, qui permet de faire remonter les résultats des filiales sans imposition vers la société « tête de groupe », dans le cas où la détention d’une société mère française par une société étrangère permet de facto de délocaliser les bénéfices. »
  • « Donner de réels moyens d’agir à notre parquet financier autonome ainsi qu’aux services de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale et aux inspecteurs de la douane judiciaire. »
  • « Créer une vraie police financière en fusionnant les douanes et la brigade de répression fiscale. »
  • « Supprimer le filtre de la commission des infractions fiscales qui permet au ministre du budget, donc à l’exécutif, de faire le tri des diverses fraudes. »
  • « Réintégrer la fraude fiscale dans le droit commun pénal pour mettre un terme aux excès de favoritisme dans ce domaine. »
  • « Proposer aux Nations unies et au G20 que soit déniée toute existence juridique aux coquilles off-shore ouvertes dans les paradis fiscaux, en particulier celles placées sous la protection de Sa Très Gracieuse Majesté la reine d’Angleterre. »
Jean Lassalle
Dans son programme :
  • « Abolir la réserve parlementaire. »
  • « Exiger un casier vierge pour toute candidature. »
  • « Aligner les régimes sociaux des parlementaires (chômage, retraite) sur le droit commun ».
  • « Abolir la Cour de Justice de la République : justice ordinaire pour les ministres. »
  • « Rendre les ministres directement responsables devant le Parlement. »
  • « Présenter chaque mois au Parlement un bilan de l’action gouvernementale. »
  • « Instituer une vigie du futur au gouvernement ; il y aura un délégué en mission de veille dans chaque département. »
  • « Publier tout rendez-vous de lobbyistes et tout cadeau qu’ils feraient à un parlementaire. »
  • « Publier les déclarations de patrimoine des élus. »
  • « Permettre aux juges de poursuivre la fraude fiscale organisée : lever le « verrou de Bercy. »
  • « Sanctionner l’incitation à la fraude fiscale plus sévèrement qu’une simple complicité. »
  • « Renforcer les effectifs des contrôleurs fiscaux. Recruter au contrôle des impôts, au Parquet financier… »
  • « Autoriser les lanceurs d’alerte à contacter une instance extérieure à leur employeur. »
Jean Luc Mélenchon
Dans son programme :
  • « Rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption. »
  • « Rendre effectif le principe du non-cumul des mandats, y compris dans le temps. »
  • « Supprimer le monopole du déclenchement de poursuites judiciaires par l’administration fiscale en cas de fraude : la justice doit pouvoir enquêter librement et de sa propre initiative, même contre l’avis du ministre. »
  • « Combattre la pollution du débat parlementaire par les lobbies, interdire l’entrée des lobbyistes dans l’enceinte du Parlement et les cadeaux faits aux parlementaires. »
  • « Mettre fin au pantouflage : tout haut fonctionnaire souhaitant travailler dans le privé devra démissionner de la fonction publique et rembourser le prix de sa formation s’il n’a pas servi au moins dix ans, supprimer le concours externe de l’ENA pour toute personne n’ayant jamais travaillé, durcir les règles contre les conflits d’intérêts, allonger les périodes d’interdiction d’exercer une fonction privée après avoir exercé une activité publique dans le même secteur. »
  • « Appliquer les recommandations d’Anticor et de Transparency Internationl visant à empêcher la corruption et à rapprocher les représentants des représentés, notamment obliger un élu à rendre publique sa déclaration de patrimoine transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et supprimer la réserve parlementaire (enveloppe financière dépensée sans vote du Parlement, selon le bon vouloir de chaque parlementaire). »
  • « protéger les lanceurs d’alerte et investir les salariés d’une mission d’alerte sociale et environnementale ».
  • « Remplacer le Conseil supérieur de la magistrature par un Conseil supérieur de la justice désigné pour partie par les magistrats et le Parlement, devant lequel il sera responsable. »
  • « Créer un tribunal international de justice économique pour juger notamment les crimes financiers transnationaux (évasion fiscale internationale, spéculation, corruption). »
  • « Interdire aux banques françaises toute activité dans les paradis fiscaux en retirant les licences bancaires des établissements récalcitrants. »
  • « Obliger les entreprises à déclarer leurs résultats pays par pays et taxer les bénéfices des entreprises là où ils sont réalisés. »
  • « Renforcer les moyens humains et techniques de l’administration fiscale et des douanes dans la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. »
  • « Encadrer les mouvements de capitaux pour éviter l’évasion fiscale et les attaques spéculatives contre la France. »
  • « Agir contre l’évasion fiscale au niveau international, notamment en organisant le blocus des paradis fiscaux. »
  • « prendre des mesures de rétorsion commerciales contre les paradis fiscaux. »
  • « Supprimer la Cour de justice de la République et soumettre les membres du gouvernement à la justice ordinaire. »
  • « Créer un droit de révoquer un élu en cours de mandat, par référendum, sur demande d’une partie du corps électoral. »
  • « Remplacer les instructions ministérielles au Parquet par des lois d’orientation de politique pénale, débattues et votées par le Parlement. »
Dans la presse :
Jean-Luc Mélenchon : « Cette transparence ne doit pas épargner les puissants, les grands patrons, les oligarques » (Libération 8 mars 2017)
Lors du débat télévisé du 4 avril 2017 :
  • « Je nommerai un haut commissaire à la lutte contre la corruption pour récurer les écuries d’Augias que je soupçonne dans notre pays. »
François Asselineau
Dans son programme :
  • « Adopter une présidence économe de l’argent des contribuables. Le budget de l’Élysée sera réduit de 40 %. »
  • « Il sera mis un terme à tout passe-droit, tout favoritisme et tout népotisme au profit de la famille ou des amis du chef de l’État. »
  • « Les voyages internationaux du chef de l’État et des ministres seront revus à la baisse et limités aux seuls déplacements réellement indispensables. »
  • « Soumettre la nomination des magistrats du Parquet à l’avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. »
  • « Transférer une partie des moyens de la direction des services judiciaires et de l’inspection générale des services judiciaires du ministère de la Justice au Conseil supérieur de la magistrature afin de le doter de moyens de contrôle et d’administration propres. »
  • « Renforcer le principe du juge naturel en assurant la transparence de l’affectation des magistrats et de la composition des tribunaux. »
  • « Conférer aux chefs de juridictions et aux assemblées générales un droit de communication au public pour rendre le fonctionnement judiciaire plus transparent, informer et éclairer les citoyens. »
  • « Assurer la protection des lanceurs d’alerte et leur accorder si nécessaire l’asile politique. »
  • « Rétablissement du contrôle des mouvements de capitaux qui permettra de lutter contre la fraude fiscale des entreprises et des particuliers, en récupérant environ 20 milliards d’euros par an »
  • « interdire la présence de tout organisme de lobbying dans les couloirs de l’Assemblée nationale. »
  • « Obligation pour tout élu mais aussi ministre de présenter un casier judiciaire vierge. »
  • « Nous proposons que les élus qui ont été condamné au cours de leur mandat soit destitués et inéligibles à vie. »
  • « Poser le principe de l’examen périodique des conflits d’intérêts et celui de l’inéligibilité à vie d’un responsable public condamné pour corruption. »
  • « Limiter à un seul renouvellement consécutif les mandats de parlementaires, conseillers régionaux et généraux. »
  • « Nous proposerons une loi pour interdire les prêts bancaires dans le financement des partis politiques, à égalité avec l’interdition qui est faite aux sociétés de faire des dons. »
  • « Rétablir et étendre le crime de haute trahison pour le chef de l’État et les membres du gouvernement. La signification juridique de cette incrimination sera précisée et étendue, notamment à la corruption, à l’abus de biens d’État et à la collusion avec des puissances étatiques étrangères ou avec des pouvoirs privés pour mener une politique contraire à l’intérêt général du peuple français. »
François Fillon
Dans son programme :
  • « Conserver la loi sur le non cumul des mandats, qui permettra d’avoir des parlementaires à plein temps concentrés sur la rédaction des lois et le contrôle du gouvernement. »
  • « Imposer aux fonctionnaires élus parlementaires qu’ils démissionnent de la fonction publique. »
  • « Inciter les assemblées à réformer et à améliorer les mécanismes de contrôle de déontologie mis en place dans chacune d’elles. »
  • « Instituer la transparence totale par la publication obligatoire des liens de parenté entre les parlementaires et les collaborateurs (y compris en cas de recrutement croisé). »
Lors du débat télévisé du 20 mars 2017 :
  • « Si je suis élu président de la République, je confierai au vice-président du Conseil d’Etat, au premier président de la Cour des comptes et au procureur près la Cour de cassation le soin de faire des propositions sur la transparence et sur la moralisation de la vie politique. »
Lors d’une conférence de presse le 13 mars 2017 :
  • « Les ministres signeront un code de conduite des membres du Gouvernement. Ce code garantira notamment la collégialité et la solidarité gouvernementale, la prévention des conflits d’intérêts et la bonne utilisation des moyens publics. »
  •  





C) Une réaction explicative d'un libéral Alexandre Menard

Pourquoi je ne voterai pas dimanche, ni dans 15 jours.

Ceci n'est pas un poste pour encourager les gens à ne pas voter, c'est juste pour expliquer mon point de vue à ceux qui ne le comprennent pas.


Tout d'abord pourquoi voter ? 
Dans une république à démocratie représentative, voter permet d'élire un représentant, chargé de représenter ses idées. Donc ici déjà il y a un gros problème: comment une seule et unique personne peut à elle seule représenter 66 millions de personnes ? Cela ressemble à un jeu de dupes... Mais bon jouons.

Donc voter pour un représentant c'est bien mais faut il encore que l'un des candidats le soit. Je suis pour moins d'État, moins d'impôt, plus de liberté, plus de concurrence, moins de monopoles et pour une Europe des nations. Donc manque de pot aucun des 11 ne me représente.

- Oui mais ce cas, il faut voter pour celui qui me représente le plus.
- Ok, dans ce cas je suis ok avec Fillon sur moins d'État et plus de liberté. Ca fait peut. Surtout que quantitativement on est très loin du compte. Donc je suis aussi proche de lui qu'Alpha du Centaure l'est du Soleil. Au final j'ai plus de désaccords (impôts, concurrence, monopoles, Europe) que d'accords (État et liberté).


- Oui mais dans ce cas il faut voter pour le moins pire.
- C'est ce que je fais depuis 1995. Et le résultat est un désastre, même politique À droite comme À gauche dans la même continuité depuis 1974. De plus à force de voter contre on ne fait que faire monter les extrêmes, et un duel MLP vs JLM est devenu de l'ordre du probable alors qu'il devrait être une utopie...


- Justement il faut voter stratégique et voter contre celui qui sera le pire.
- Ok mais on s'éloigne de plus en plus du concept d'élire un représentant. On est vraiment dans la politique politicienne de voter non plus pour ses idées mais contre celle des autres. Comment un tel représentant pourra tenter de représenter 66 millions de français et la France si il a été élu par défaut ? Comment faire preuve d'abnégation pour un chef d'orchestre que personne ne veut réellement ? 


- Mais il faut voter, des millions de gens sont mort pour que tu ais le droit de vote!
- Dans ce cas j'irai voter blanc. Blanc qui ne sert à rien à part gonfler une statistique pour en faire voter une autre. De plus voter blanc pour moi, cela signifie faire 300 km aller-retour, perdre entre 3 et 4 heures de mon week-end, seul temps de la semaine pour moi capable de passer avec ma femme. Sans compter l'essence ou le billet de train. Donc voter pour un résultat qui revient au même que l'abstention bof bof.


- Mais comment veux tu changer les choses si tu ne vas pas voter ? 
C'est à cause de gens comme toi que l'on en est là et que la bête immmmmmmmmmonde (le FN, pas le communisme, parce que le communisme c'Est gentil et le FN c'est méchant alors que ce sont les deux faces de la même piece collectiviste totalitariste) sont aux portes du pouvoir.

- Justement le problème est là:


1- si voter permettait de changer les choses, cela ferait longtemps que cela serait interdit - Coluche
2- le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument - Lord Acton
3- Power attracts the corruptible. Suspect any who seek it.- Franck Herbert
Le problème est que le système attire les psychopathes vicieux et se nourrissent d'eux. Plus on ira voter, plus on alimentera le système, plus il attirera les vicieux. C'est un cercle infernal.


Donc trois possibilités:


a- réformer de l'intérieur: espérer le messie pour sauver la démocratie et la France. utopique, voir point deux.
b- faire une révolution violente de la base. bref une guerre civile. Pas très motivant
c- faire grève, refuser le système, laisser le système s'effondrer de lui-même. C'est mon choix car comme dirait Orwell :"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice." Et je ne veux plus être complice.


Je pense avoir fait mon devoir politique et citoyen en combattant dans mon entourage et sur les réseaux sociaux toute forme de totalitarisme, de collectivisme, d'atteintes aux libertés des individus, donc je ne vais pas trahir mes convictions pour aller voter pour un candidat qui est soit dans le système depuis 20 30 ou 40 ans et / ou qui promeut le contraire de ce que je crois: le libre arbitre de chaque individu à vivre sa vie comme bon lui semble sans emmerder son voisin. Et voter revient justement à emmerder son voisin en voulant lui imposer par le monopole de la violence légale qu'est l'état son petit point de vue égoïste.

Faites ce que vous voulez dimanche, votez ou allez à la pêche, mais si je n'ai qu'une seule chose À vous demander, ce de faire en sorte que lundi matin vous soyez capable de vous regarder dans la glace.
Alexandre Menard
 
 
D) Election présidentielle :Bertrand Lemennicier

Grégoire Canlorbe : en se fondant sur votre théorème de l’électeur médian, régulièrement mis en avant dans les exercices de prévision électorale, quel serait, rapidement, votre pronostic pour l’élection présidentielle de 2017 ?

Bertrand Lemennicier : L’élection présidentielle de 2017 révèle ce que les régionales de 2015 et le référendum de 2005 avaient déjà montré clairement : l’absence totale de consensus des électeurs sur les politiques à suivre dans le prochain septennat. A cela s’ajoute une situation à la 2002 prévue par les sondages, avec la présence au deuxième tour de Marine Le Pen présidente du Front National. Autant en 2002 c’était une surprise, autant aujourd’hui ce n’est plus le cas. Si l’on s’en tient aux intentions de votes à 1 mois des élections, la moyenne des sondages (1) début mars 2017 donne la distribution suivante:



Pourquoi proposer une analyse spatiale de la distribution des votes ? La raison en est simple : la façon dont la vie politique d’une nation se développe est décrite par la distribution des votes le long d’un axe gauche-droite mesurant les préférences politiques. Les caractéristiques de cette distribution (symétrie ou asymétrie, uni-modalité ou multi-modalité, hauteur des modes et emplacement de la médiane) jouent un rôle essentiel dans la stratégie à suivre pour emporter le vote de ce que l’on appelle l’électeur médian. Un personnage inconnu, dont les préférences sont telles que tout parti avec un programme éloigné des préférences de cet électeur n’accède pas au pouvoir.

L’élection de 2017 a plusieurs particularités dont la première est la tentative de créer « un pacte républicain » au centre de l’axe gauche-droite dans une configuration où les intentions de vote pour l’extrême droite amènent ce parti à être qualifié pour le second tour, comme en 2002, ou aux régionales de 2015. Nous avons analysé la dynamique de ce pacte républicain en janvier 2016 (2). Nous ne reviendrons pas sur ce point mais sur les traits essentiels à un mois des élections de ce que révèlent les intentions de vote.

L’analyse spatiale des votes est un modèle. Elle présuppose donc des hypothèses qui vont prendre leur importance dans l’élection prochaine. Nous en retiendrons cinq. - 1) Les candidats peuvent être identifiée le long d'un axe gauche-droite (Macron est-il au centre ou au centre gauche ?) - 2) Les électeurs votent pour leur candidat préféré, et non de manière stratégique. La distribution des votes doit donc représenter les préférences réelles des votants. (Les électeurs de gauche doivent-ils voter utile dès le premier tour pour barrer la route au FN dès le premier tour ?) - 3) Le scrutin majoritaire est à deux tours : les électeurs se reportent au second tour sur le candidat le plus proche de leur préférence exprimée lors du premier tour. (L’extrême gauche va-t-elle voter FN ?) - 4) Pour gagner, les candidats cherchent à se rapprocher des préférences des électeurs (Macron et son programme attrape-tout). - 5) Enfin, nous ne tenons pas compte des tentatives de manipulation du système de vote qui consistent à favoriser les divisions à l’intérieur de son propre camp ou dans le camp de l’opposition (Coup de Jarnac contre Fillon). - 6) Le gagnant est le candidat (ou le parti) le plus proche de l’électeur médian (50 % plus une voix).

A la lecture du sondage des intentions de votes (début mars), le parti socialiste des frondeurs et l’extrême gauche cumulent 26,4% des votes. Le parti socialiste recomposé sous la bannière de Macron obtient 25,7%. Les Républicains totalisent 19,6% des votes et l’extrême droite (Dupont Aignan inclus) obtient 28,1% des voix. Si l’on somme toutes les voix de droite et d’extrême droite (3), la droite est à 1,9% de l’électeur médian en totalisant 48,1% des votes. Le parti socialiste, l’extrême gauche et le parti socialiste recomposé totalisent 52,1% des votes. L’électeur médian est dans le camp de Macron.

Selon l’analyse spatiale des votes, Macron ou son double (François Hollande ?) devrait l’emporter puisque l’électeur médian est dans son camp. Malheureusement l’hypothèse 3) est cruciale.  Les reports de voix sur le parti adjacent ne sont pas assurés à gauche comme à droite. Traditionnellement les reports de voix de la gauche sur le candidat adjacent se font très correctement, contrairement aux reports de voix à droite lorsque, comme en 1981 (RPR), en 1988 (FN) et en 2012 (FN), une fraction des électeurs de ces partis se sont reportés sur le candidat « ennemi ». Il en va de même avec cette élection, sauf que l’on peut anticiper qu’à gauche les reports des 26 % de vote des Frondeurs et de la France insoumise ne vont pas se reporter en totalité sur le candidat adjacent Macron. Ils peuvent se réfugier dans l’abstention comme en 1969, permettant au candidat d’extrême droite de l’emporter. Si Fillon est éliminé au premier tour, les reports risquent de ne pas être nombreux sur le candidat adjacent (Macron). Ces électeurs peuvent se réfugier dans l’abstention ou voter pour l’autre candidat adjacent sur la droite, Marine Le Pen.

L’hypothèse 5) a été violée par une manipulation judiciaire pour éliminer un candidat créant une division au sein de la droite. Manipulation qui devrait annuler un tel scrutin.

Le point le plus important de cette élection non relevée publiquement par les commentateurs, y compris politologues et spécialistes des sondages, est le suivant : pour la première fois, à une élection présidentielle, les extrêmes dépassent les partis situés à droite et à gauche de l’électeur médian. Au référendum de 2005, rappelons-le, le traité européen proposé au vote a été rejeté par les extrêmes.

Classons les partis politiques en quatre classes : extrême gauche, gauche, droite et extrême droite. La distribution des votes se présente comme une courbe en cloche la tête en bas :



Conclusion, tout gouvernement en provenance de la gauche modérée ou de la droite ne dispose pas d’une majorité dans l’opinion publique. Il peut certes, au Parlement, obtenir une majorité de gouvernement compte tenu de la prime en sièges donnée au parti qui emporte les législatives (le plus souvent celui du camp vainqueur à la présidentielle), mais cette majorité dite représentative fera (ou abolira) des lois contre l’opinion de la majorité des français. Le quinquennat qui vient devrait-être celui d’une crise de régime politique et d’un changement brutal des élites au pouvoir comme en 1958.

Si l’on veut pacifier la société, il faut changer de régime politique pour une 6ème République. Ce sont justement les deux partis extrêmes qui proposent dans leur programme un tel changement avec, à l’extrême gauche, une constituante et à l’extrême droite une réforme de la constitution.

A vrai dire avons-nous vraiment besoin d’un Président de la République ? Vraisemblablement non. Ce type d’élection bloque la vie politique et économique du pays. Le Président, compte tenu des pouvoirs hors du commun qu’il détient dans ses mains, se croît obligé de se mêler de tout, de compatir à tous les événements dramatiques qui frappent ses concitoyens, fait la guerre comme bon lui semble sans le consentement des contribuables, fait la morale avec un ton de curé des années 1950 etc. Le mieux qu’on puisse lui demander c’est de ne rien faire. Un Roi fainéant est un bon Roi.

En fait, on peut vivre facilement sans Président de la République, à la rigueur avec un monarque ou un Président sans pouvoir. Les Australiens ont refusé d’avoir un Président préférant davantage la Reine d’Angleterre, une étrangère qui ne se mêle pas des affaires australiennes. De toute façon le consensus ne peut se faire qu’à un niveau inférieur à celui de l’Etat-Nation. La fragmentation du pays en entités politiques autonomes devient une urgence, les feuillants et girondins de la révolution française avaient raison.

Propos recueillis par Grégoire Canlorbe. via l' Institut Turgot
Grégoire Canlorbe vient de réaliser une grande interview de Bertrand Lemennicier à paraître prochainement. En avant-première, étant donné que nous ne sommes plus maintenant qu'à quinze jour de l'élection, il nous a proposé de publier l'extrait suivant où Bertrand Lemennicier, dans la lignée des articles précédemment parus sur le site de l'Institut Turgot, donne son analyse de la situation électorale actuelle.


 
 
 
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