Affichage des articles dont le libellé est Contrepoints. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Contrepoints. Afficher tous les articles

novembre 21, 2025

La démocratie directe ?

Pour en finir avec la démocratie directe

Emmanuel Macron réfléchit à changer la Constitution afin d'élargir les possibilités de référendum. À cette occasion, Contrepoints republie trois articles qui proposent différentes réflexions libérales sur la thématique de la démocratie directe. Ici, une vision plutôt critique de la démocratie directe sous la plume de José Lopez-Martinez.

Il n’y a pas lieu de chercher à substituer à la démocratie représentative une forme de démocratie supposée supérieure que serait la démocratie directe. Il suffit de voir comment votent généralement la Suisse francophone ou la Californie pour comprendre que la démocratie directe en France se traduirait par un recul significatif de la liberté.

 


 

En contrepoint de l’article de Jacques Legrand : Français, savez-vous ce que vivre en démocratie directe voudrait dire ?

Régulièrement, aussi bien du côté de l’extrême gauche que de l’extrême droite qui s’imaginent toujours représenter le pays réel, et récemment de manière curieuse chez quelques libéraux, on voit resurgir ce serpent de mer qu’est la demande de l’instauration de la démocratie directe ou semi-directe dans le système politique français. Une manière de Graal électoral qui devrait permettre d’exaucer le vœu de Lincoln d’un gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.

Dans des articles parus dans Contrepoints, Jacques Legrand ainsi que Jacques Garello revenaient sur cette antienne et rompaient donc une lance en faveur de cette option qui rendrait au citoyen son pouvoir de décision et sa souveraineté. L’argumentaire est bien connu. Fondamentalement, il s’agit d’une critique frontale du système représentatif où le peuple délègue sa souveraineté au parlement, au gouvernement et à l’autorité judiciaire.

En décrivant l’expérience historique, nos zélotes montrent que les représentants élus ont tendance à s’émanciper de l’intérêt général pour ne servir que le leur. Une oligarchie détiendrait dès lors l’essentiel du pouvoir, en cheville avec différents groupes d’intérêts et de pression. Le tout au détriment du pouvoir législatif et même du pouvoir judiciaire. Car dans les faits, l’exécutif devient le seul auteur principal des lois et la séparation des pouvoirs n’existe plus guère.

Au final, le citoyen est cantonné au rang de spectateur de la vie politique, confisquée par les partis.

Dans son article, Jacques Legrand, à la suite d’Yvan Blot, d’Étienne Chouard, d’Antoine Chollet, d’Alain Cotta et bien d’autres en France, appelle donc à l’avènement d’une nouvelle société qui passerait par une réforme des institutions fondées sur une subsidiarité ascendante. Une société qui ferait appel à l’engagement des citoyens là où ils peuvent agir, et qui les doterait de droits supplémentaires afin d’augmenter leur participation politique, et de les mettre au même niveau décisionnel que les représentants élus. À l’instar de ce qui existe en Suisse et, dans une moindre mesure, dans les États qui ont introduit dans leur système politique des outils de la démocratie directe (référendum, plébiscite, initiative populaire, pétition, destitution de mandataires, etc.).

En temps de crise, le sujet revient à la mode.

Comme aujourd’hui en France, avec la gestion calamiteuse du gouvernement Hollande, un président « mal élu », choisi par une minorité de la population si l’on tient compte du nombre des abstentions. La question de l’introduction d’une simili initiative populaire est d’ailleurs à l’étude au Parlement.

C’est donc une bonne occasion de tordre le cou une fois pour toutes à cette vraie fausse bonne idée qu’est la démocratie directe. Même si certains libéraux, comme Pierre Chappaz, croient y trouver une voie d’avenir en faisant, par exemple, référence au scrutin du 24 novembre en Suisse.

 


 

Les failles de la démocratie directe

Commençons donc par l’expérience historique.

Généralement, les thuriféraires de la démocratie directe aiment s’étendre sur les cas qui fonctionnent ou semblent fonctionner relativement bien. Comme la Suisse. Cas emblématique, il est vrai. Ou les New England Town Meetings aux États-Unis, déjà vantés en son temps par Tocqueville. Ou quelques référendums en Italie, etc.

Malheureusement, l’expérience historique de la démocratie directe, c’est surtout l’histoire d’échecs répétés et souvent sanglants. À commencer par la Grèce antique où la démocratie directe, la seule forme démocratique connue alors, se solda plusieurs fois par des guerres sociales dans plusieurs cités. Ce qui donna matière à réflexion aux philosophes d’alors, qui forgèrent à ce propos le concept d’ochlocratie.

Plus près de nous, plusieurs autres expériences de démocratie directe furent tentées : la Commune de Paris en 1871, les soviets russes après la chute du régime tsariste, les conseils ouvriers en Allemagne et en Italie après la Première Guerre mondiale, les communautés anarchistes en Espagne durant la guerre civile, le Chiapas, au Mexique, contrôlé un temps par l’Armée zapatiste de libération nationale.

Certes, des événements extérieurs y mirent fin, mais la manière dont elles s’étaient déroulées laisse peu de place au regret. Et si l’on voulait faire preuve d’un peu de mauvaise foi, on citerait, comme autre exemple peu reluisant de la démocratie directe, la Jamahiriya, cet « État des masses » instauré par Kadhafi en Libye à partir de 1977.

Le second point mis en avant en faveur de la démocratie directe est sa représentativité, qui serait supérieure au système de la démocratie représentative et, partant, plus légitime. Ainsi, par exemple, face à un président comme Hollande choisi par moins de 40 % des électeurs inscrits, par défaut, pour faire sortir son rival politique, on oppose la légitimité du peuple qui voterait directement, donnant en masse son avis sur une question précise.

Sauf que, encore une fois, l’expérience montre que cette supposée représentativité supérieure est loin d’être acquise.

On sait déjà en effet qu’aux États-Unis, les taux de participations aux scrutins sont extrêmement faibles, comparés aux scores européens, là où règne la démocratie représentative. Mais également en Suisse – l’exemple canonique de la démocratie semi-directe – la participation des citoyens aux consultations populaires est des plus réduites : de près de 70 % au début du XXe siècle, elle est tombée à moins de 30 % à la fin du siècle.

Alors qu’est-ce qui serait le plus légitime d’un point de vue démocratique : l’élection d’un représentant avec 40 % des suffrages ou l’adoption d’une initiative populaire par 15 % du corps électoral ?

Autre exemple récent et médiatisé : quelles sont la représentativité et la légitimité démocratique du nouveau projet de constitution islandaise rédigé par 25 citoyens choisis au hasard, en collaboration avec la population via Internet, et approuvé en octobre 2012 par 66 % des suffrages exprimés, mais avec un taux d’abstention supérieur à 50 % et l’opposition de toute une partie du spectre politique ?

Il y a peu, les différentes « assemblées populaires » apparues au sein de mouvements « Occupy » qui ont vu le jour à travers le monde (New York, Madrid, etc.) nous ont également montré que la démocratie directe n’offre absolument aucune garantie de représentativité supérieure par rapport à la classique démocratie représentative et qu’elle est tout autant, sinon plus, sujette à la démagogie, au dérapage populiste et à la tyrannique confiscation du pouvoir par une minorité active et bruyante selon l’effet Olson.

Mais le grand argument avancé par les partisans de la démocratie directe, à tout le moins par ceux qui veulent vendre ce programme aux libéraux, c’est, comme le font Legrand ou Garello, de nous assurer que ce système politique permettrait de limiter la taille de l’État, et de mieux préserver nos droits et libertés. Et dans la foulée, de nous décrire comment la Suisse est le cinquième pays le plus libre économiquement au monde. Et comment, en 1980, le référendum initié par le major Jarvis, la célèbre Proposition 13, limita la croissance des dépenses publiques en Californie et conduisit Reagan à la Maison blanche.

Mais une fois de plus, une étude plus approfondie doit nous faire déchanter.

Alors, s’il est bien vrai que la Proposition 13 permit, très momentanément, de réduire un peu le train de vie de l’État de Californie, il ne faut pas oublier que la plupart du temps la démocratie directe a servi aux États-Unis à alourdir le poids et à renforcer l’interventionnisme de l’État (législation sur le travail dans l’Oregon, le Colorado, l’Arkansas, système public de retraites dans l’Arizona, prohibition de l’alcool dans plusieurs État avant le Volstead Act, instauration de mesures de discriminations positives, protection de l’environnement en Californie, etc.).

Et actuellement, malgré le fait que la Californie soit sans doute l’État américain où est le plus appliqué la démocratie directe, on a pu observer depuis des années un envahissement sans précédent de l’État dans tous les domaines de la vie et une multiplication des atteintes aux libertés individuelles.

Quant à la Suisse, s’il est vrai qu’elle se trouve, en compagnie des États-Unis, dans le top 10 des pays les plus libres économiquement, cela ne doit pas occulter le fait que les huit autres pays premiers du classement ne pratiquent pas ou de manière parfaitement anecdotique la démocratie directe. Le lien de causalité non seulement n’est pas prouvé, mais fortement contredit par la pratique référendaire suisse qui, comme aux États-Unis, a surtout été un facteur d’étatisation et d’interventionnisme plutôt que de protection des droits et libertés.

Ainsi, quand on passe en revue la liste des près de 200 initiatives populaires fédérales qui furent soumises à l’approbation des Suisses depuis 1891, on constate que deux tiers des propositions visaient à augmenter l’intervention de l’État ou à réduire la liberté (« droit au travail », impôt sur la fortune, « mesures contre la spéculation », protection des locataires, temps de travail, lutte contre l’alcoolisme, contre le tabagisme, lutte « contre l’emprise étrangère », expulsion d’étrangers, construction de logements sociaux, système de pension publique, limitation du secret bancaire, politique de transports publics, limitation de la vitesse, diminution du trafic routier, contrôle des prix, santé publique, etc.) Chose qui ne doit pas étonner outre mesure quand on sait que le champion toutes catégories des promoteurs d’initiatives populaires est le Parti socialiste suisse, qui devance de très loin tous les autres partis ou groupes d’intérêt ou ad hoc constitués à cet effet.

Et même si, au final, l’écrasante majorité de ces propositions fut rejetée par la population suisse, il n’en demeure pas moins vrai que sur les 20 initiatives populaires qui furent approuvées, douze se sont bien traduites par un accroissement du poids de l’État, et une diminution des droits et libertés suisses (prohibition de l’absinthe, interdiction des maisons de jeu, contrôle des prix, protection de l’environnement, interdiction des OGM, restriction dans la construction immobilière, limitation des « rémunérations abusives », violations de la liberté de culte et atteintes aux pratiques religieuses inspirées par l’antisémitisme et l’islamophobie, etc.)

Bref, si la Suisse est un pays bien plus libre que la moyenne, c’est plutôt malgré la démocratie directe que grâce à elle. Et l’explication de ce degré de liberté doit être recherché ailleurs, à commencer par son système de strict fédéralisme et de décentralisation extrêmement avancé.

Non, la démocratie directe n’est pas la panacée, même pas une amélioration, juste un dangereux pis-aller.

Non seulement elle n’apporte aucune solution plus satisfaisante que la classique démocratie représentative, mais elle peut se révéler plus redoutable encore.

Car fondée sur le même vice : la règle majoritaire.

Comme prévenait Ludwig von Mises :

« La résurgence moderne de l’idée de collectivisme, cause principale de tous les tourments et désastres de notre temps, a eu un succès si complet qu’elle a relégué dans l’oubli les idées essentielles de la philosophie sociale libérale. Aujourd’hui, même parmi les partisans des institutions démocratiques, nombreux sont ceux qui ignorent ces idées. Les arguments qu’ils invoquent pour justifier la liberté et la démocratie sont teintés d’erreurs collectivistes ; leurs doctrines sont plutôt une distorsion du libéralisme véritable qu’une adhésion. À leurs yeux les majorités ont toujours raison simplement parce qu’elles ont le pouvoir d’écraser toute opposition ; la règle majoritaire est le pouvoir dictatorial du parti le plus nombreux, et la majorité au pouvoir n’est pas tenue de se modérer elle-même dans l’exercice de sa puissance ni dans la conduite des affaires publiques. Dès qu’une faction est parvenue à s’assurer l’appui de la majorité des citoyens et ainsi la disposition de la machine gouvernementale, elle est libre de refuser à la minorité ces mêmes droits démocratiques à l’aide desquels elle-même a précédemment mené sa lutte pour accéder à la suprématie. »

 

La tyrannie de la majorité

Une analyse déjà faite il y a bien longtemps par les Pères Fondateurs américains qui s’opposaient autant à la monarchie qu’à la démocratie directe.

Comme John Adams :

« L’idée que le peuple est le meilleur gardien de sa liberté n’est pas vraie. Il est le pire envisageable, il n’est pas un gardien du tout. »

Ou James Madison :

« Une pure démocratie ne peut céder à aucune revendication de l’opposition. Lorsqu’une orientation ou un intérêt commun est ressenti par la majorité, il n’y a plus qu’à sacrifier la partie la plus faible. De là vient que les démocraties ont toujours été jugées incompatibles avec la sécurité des personnes ou avec le droit de propriété… »

De bien noires prédictions qui se sont révélées globalement exactes au regard de l’expérience historique.

Cependant, même si la démocratie directe n’est pas le remède souhaitable, le diagnostic n’en reste pas moins correct et la maladie, bien réelle : érosion grandissante des libertés, étouffement sous le poids de l’État ventripotent, hommes politiques déconnectés de la population, corruption généralisée du système, désaffection des gens de la chose publique, etc.

Mais si l’on veut résoudre ce problème du point de vue libéral, il faut bien se souvenir de ce qu’est le libéralisme : ce n’est pas un système de production de lois ou de normes de comportement ; non, il vise à la protection des droits naturels des individus. Et, comme Albert Camus, il faut se rappeler que la démocratie libérale, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. Or, la démocratie directe n’offre aucune garantie à ce sujet.

Quelles solutions, donc ? Pour protéger les droits naturels des individus et pour limiter la taille et l’action de l’État, on peut évoquer rapidement plusieurs pistes, qui demanderaient, bien sûr, de plus longs développements.

Tout d’abord, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, et conservons une modalité de la démocratie directe, la négative.

C’est-à-dire non pas celle qui permet aux électeurs de participer à la confection et/ou l’approbation de normes d’application obligatoire à l’ensemble de la population puisque cette voie conduit à plus d’étatisme et moins de liberté, mais celle qui leur permet de rejeter une législation ; historiquement, c’est d’ailleurs la première forme de la démocratie directe suisse, apparue dans le canton de Saint-Gall en 1831, et qui consistait seulement en une possibilité offerte à la population de rejeter une loi votée par le Parlement. On conserverait ainsi de la démocratie directe uniquement le veto de la population et la destitution de mandataires politiques (comme, par exemple, le recall aux États-Unis).

Ensuite, pour protéger plus efficacement les droits de la minorité et limiter l’invasion de l’État, on pourrait concevoir que si une loi, pour être adoptée par le Parlement, pourrait se contenter d’être approuvée par une majorité simple, ou même relative selon les cas, cette même loi pourrait être abrogée si une minorité significative (un tiers, par exemple) des parlementaires ou même de la population la rejetait. De fait, une norme repoussée par une minorité importante de la population ne peut être ni bonne ni légitime.

On pourrait également prendre le problème sous un autre angle, sans rapport aucun avec le vote démocratique.

Ainsi, afin d’éviter les collusions incestueuses des représentants du peuple avec l’État, les lobbys, etc. et pour favoriser leur zèle à contrôler de manière critique le gouvernement, on pourrait supprimer la rémunération publique des mandataires politiques (comme c’était inscrit dans la très libérale constitution belge de 1831).

Sans attache pécuniaire liant les représentants du peuple à l’État, on peut espérer de leur part un travail de contrôle plus rigoureux de l’action gouvernementale et une écoute plus attentive de leurs électeurs à qui ils devront leur salaire (via les cotisations des membres des partis politiques, de syndicats, de dons, etc.). Parallèlement, on peut miser sur une véritable décentralisation avancée et une réelle subsidiarité établie au niveau local le plus bas possible, afin de placer le centre de décision du pouvoir au plus près de la population et de ses préoccupations. Et si l’on opte pour la voie judiciaire, on pourrait instaurer une exception de contrôle de constitutionnalité des lois que pourrait soulever n’importe quel tribunal.

D’autres voies sont certainement possibles qui pourraient être envisagées dès lors qu’elles visent bien à la protection des droits et des libertés des individus et non pas à donner la possibilité à une partie de la population d’imposer ses vues à la minorité.

 

En conclusion

Comme le rappelait Raymond Boudon, il n’y a pas lieu de chercher à substituer à la démocratie représentative une forme de démocratie supposée supérieure que serait la démocratie directe.

Il suffit de voir comment votent généralement la Suisse francophone ou la Californie pour comprendre que la démocratie directe en France se traduirait par un recul significatif de la liberté (un avant-goût :  « 77 % des Français veulent une loi interdisant les retraites chapeau »).

Par contre, il faut bien toujours chercher à améliorer la démocratie représentative et à lutter contre la tyrannie des groupes d’influence et la confiscation du pouvoir. Et ce travail consistera à appliquer de manière rigoureuse les principes fondamentaux du libéralisme politique, à commencer par le principe de la séparation des pouvoirs. Et non pas donner libre cours aux gens pour s’immiscer dans la vie de leurs voisins, même au travers d’un vote démocratique.


Article publié initialement le 2 décembre 2013.

Lire l’article de Hadrien Gournay : La démocratie représentative aujourd’hui

Lire l’article de Jacques Garello : Les bienfaits de la démocratie directe

José Lopez-Martinez

Ancien secrétaire de l'association Libéraux.org, José Lopez-Martinez a été tour à tour gestionnaire de contentieux dans une compagnie d'assurance, comptable d'une société métallurgique, statisticien, bibliothécaire, couteau suisse... Il est actuellement webmaster. 
 
 


Démocratie directe

Définition

En démocratie directe, le pouvoir provient également de tous et s'exerce également sur tous, on dit que le peuple est souverain, c'est-à-dire qu'il détient tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire).
Il n'y a donc pas ou presque pas de représentants politiques (ministres, maires, parlementaires, etc).

On peut concevoir l'organisation des pouvoirs dans une hypothétique démocratie directe ainsi :

La nation est le pouvoir législatif :
En effet elle détient l’initiative législative par le droit de pétition et toutes les lois doivent être votées par un suffrage direct véritablement universel, c'est-à-dire qui nécessite l’existence d’un vote obligatoire.

La nation est le pouvoir judiciaire dans la limite de la raison et de l’instruction que possède chaque individu :
La justice doit être populaire dans le plus de domaines où cela est possible et obligatoirement dans les affaires de droit commun.
C'est-à-dire rendue par des gens choisis aléatoirement parmi les citoyens n’ayant jamais été reconnus coupables de crimes ou de délits. Ce système n’est garant de l’impartialité que si l’instruction du peuple, notamment en matière de droit, est la mission première de la communauté. Cependant cette mission de service public peut pour partie ou pour tout être déléguée à d’autres organismes dès lors que ceux-ci sont soumis à un strict contrôle par des commissions populaires.

La nation a un contrôle absolu sur le pouvoir exécutif :
D’une part pour que le gouvernement représente toujours la volonté du peuple tous les mandats doivent être courts et conférés au suffrage universel direct, ainsi à tout moment une motion de censure contre le gouvernement doit pouvoir être engagée. Il est impératif que si une large majorité du peuple considère qu’une faute grave (non-respect des principes fondateurs de la république, alliances diplomatiques inacceptables) a été commise, le gouvernement soit destitué dans les plus brefs délais.
D’autre part, pour empêcher tout abus de pouvoir, le cumul des mandats doit être impossible et l’initiative législative dont dispose le pouvoir exécutif ne peut se traduire que par des référendums. Pour permettre le bon déroulement de la vie des citoyens, le nombre de lois pouvant être instituées sur une certaine période de temps doit être limité (ex : maximum un référendum par semaine). Une telle mesure permet d’empêcher l’inflation législative, un des grands maux des « démocraties représentatives », par l’usage de décrets gouvernementaux (mesure de faible importance non soumis au vote populaire). Évidemment ces décrets peuvent être abrogés par pétition comme toutes les autres lois.

La démocratie directe est un processus collectif de décision qui se fonde sur une organisation horizontale, plutôt que hiérarchique, de la société humaine. Elle est, tout comme le régime représentatif, un concept. Théoriquement, elle peut-être appliquée au niveau du régime politique d'un pays comme au niveau des processus collectifs de décision de tous types d'associations locales ou virtuelles (via Internet).

Aspect historique et sémantique

La démocratie, au sens étymologique de pouvoir (kratos) du peuple (demos) ne peut être que directe. L'expression de « démocratie représentative » peut être considérée comme un leurre car c'est seulement dans une démocratie directe que le pouvoir est le reflet exact des aspirations du peuple. C'est à partir de la naissance de régimes représentatifs parlementaires à la fin du XVIIIe siècle que la classe politique, constituée presque exclusivement de personnes appartenant aux classes sociales aisées, a, pour justifier moralement sa fonction, détourné la définition sémantique du terme démocratie en l'assimilant au régime représentatif/parlementaire.

La démocratie directe, au sens d'un régime dans lequel la nation est souveraine, n'a réellement existé que dans l'Athènes du VIe siècle avant JC avec les réformes successives de Solon (-594) et Clisthène (-508) :
La nation était effectivement souveraine avec un vote des lois par tous les citoyens réunis, et le tirage au sort des magistrats (pouvoir exécutif) ainsi que des juges qui recevaient des mandats d'un an. Des indemnités journalières de présence étaient même octroyées aux plus pauvres pour leur permettre d'assurer leurs fonctions civiques.
Cependant les femmes étant considérées comme d'éternelles mineures et les esclaves comme des biens ils étaient exclus de la communauté civique. Le système athénien comportait donc des défauts inhérents à son époque et qui vont à l'encontre de notre conception moderne de la démocratie : religion officielle, avilissement de la femme, économie fondée sur l’esclavage.

Bien que la démocratie directe ne se concrétisa jamais par un système plus égalitaire dans l'histoire, si ce n'est dans l'esprit de Jean-Jacques Rousseau qui justifia sa nécessité dans Du Contrat Social (1762) et entama même une ébauche d'une Constitution de démocratie directe pour la Corse en 1764, l'utopie de l'instauration d'une démocratie directe moderne existe toujours.

Démocratie directe et services publics

La démocratie directe n'implique pas nécessairement la suppression de l'État on ne peut donc pas l'assimiler à une forme d'anarchisme. Les missions des services publics et leur fonctionnement sont collectivement décidés par la communauté civique.

Allocation du budget public

Des sondages ont montré que si le budget alloué aux services publics était déterminé collectivement, l'allocation de ce budget serait très différente de ce qu'elle est en régime représentatif. Par exemple, le budget de l'armée et des services secrets serait réduit au profit des budgets alloués à des services tels que les pensions ou les transports en commun.

Contrôle des services publics

Par exemple les attributions de contrats publics à des entreprises privées (source importante de détournements de fonds publics au profit d'intérêts privés, via des représentants politiques corrompus) pourraient être collectives, de la conception à l'octroi jusqu'au suivi de réalisation. La publication, entres autres sur Internet, de tous les documents relatifs aux contrats publics, permettrait théoriquement à chacun de procéder aux vérifications qui dans un régime représentatif sont opérées par des représentants politiques ou des agents de l'administration publique. Ce principe de contrôle de la corruption se retrouve dans la démocratie participative.

Justice

Comme dit plus haut, le principe de démocratie directe appliqué dans le domaine judiciaire correspond à l'instauration de tirages au sort pour former des jurys populaires. Un tel système suppose un encadrement strict pour empêcher un manque d'objectivité du jury du à une influence extérieure : médias, parcours personnel des jurés, etc. Il paraît difficilement concevable de déléguer intégralement le pouvoir judiciaire aux citoyens ordinaires à cause de la complexité de certaines affaires nécessitant des connaissances dans des domaines très précis : droit international, droit commercial, scandales médicaux et bioéthique.

Condition à l’application effective de la démocratie directe

Pour des considérations techniques évidentes un régime de démocratie directe ne peut être instauré dans des États tels que nous les connaissons. En effet leur trop grande taille empêche l’existence d’un débat réel entre chaque citoyen, et la mobilisation fréquente d’une importante population pour des votes générerait certainement des problèmes d’organisation en apparence insoluble. Certains considèrent aujourd’hui que le vote électronique à domicile pourrait supprimer cet empêchement. Cependant d'autres pensent qu’un tel système en banalisant le vote pourrait amener à l’instauration de lois liberticides, voire de dictatures sous l’influence de médias de propagande et de démagogues. C’est pourquoi la solution classique imaginée par de partisans de la démocratie directe, dont Rousseau, est toujours avancée :

Tout d’abord pour des considérations techniques un vote de toute la nation ne semble possible que dans un État à faible population, pourtant le modèle de la démocratie directe se veut universel.

Le problème n’est donc soluble que si l’on postule l’instauration de communautés démocratiques comprenant au maximum 500 000 habitants, mais pouvant être de taille beaucoup plus réduite (minimum 30 selon certains sociologues). De telles entités étatiques auraient l’avantage supplémentaire d’être au plus près des besoins du citoyen, notamment en termes d’aménagement du territoire et d’infrastructures.

Toutefois la naissance de ces communautés démocratiques semble impossible du fait qu’elle sous-entend la dissolution des États existants et va ainsi à l’encontre du droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cette condamnation hâtive provient d'une incompréhension de l’objectif de ces communautés, qui n’est pas de se substituer à l’identité nationale pour leurs théoriciens. La culture et la langue propre à chaque peuple n’est pas remise en cause dans cette nouvelle organisation, puisque rien n’empêche des coopérations renforcées entre différentes communautés démocratiques, dès lors que ces coopérations respectent les principes de la démocratie directe, c'est-à-dire ont été soumises à l’approbation des citoyens et sont — comme tout dispositif législatif — abrogeables par pétition.

La seconde attaque que subit ce modèle vise sa supposée faiblesse militaire auquel les partisans de la démocratie directe répondent par la création d’un fédéralisme souple entre les démocraties « classiques » et directes régi par les principes démocratiques les plus stricts (vote à la majorité simple requérant la représentation de toutes les nations membres). Cette structure se doit d’être à géométrie variable, fonction seulement de la volonté de chaque nation.

Limites

Le concept de démocratie a ses propres limites en matière morale puisqu'il revient aussi à l'oppression d'une partie de la population par une autre partie, la démocratie reconnaissant implicitement à une majorité de la population le droit d'imposer sa volonté à la minorité. Cette dictature démocratique fut notamment dénoncée par Emmanuel Kant (partisan du despotisme éclairé) et Jean-Jacques Rousseau (partisan de la démocratie directe) puis Alexis de Tocqueville (grand penseur libéral).

C'est parce que la démocratie repose sur le principe implicite d'oppression de la minorité par la majorité certains revendiquent moralement le droit à la désobéissance civile. Cependant d'autres considèrent qu'une liberté de circulation absolue des personnes permet à la minorité non représentée par le gouvernement démocratique en place de ne pas subir la dictature de la majorité en lui laissant la possibilité de quitter son pays.

La démocratie directe n'offre aucune garantie de sauvegarder les libertés, ni de protéger les minorités, car elle peut entraîner un accroissement du poids de l’État et une diminution des droits individuels. Elle offre seulement les avantages suivants :

  • possibilité de rejeter une loi votée par le parlement (droit de veto) ;
  • possibilité de destituer des mandataires politiques.

Voir aussi

Citations

  • La démocratie directe, qui amène l’électeur à se prononcer sur des thèmes économiques, conduit à des décisions très critiquables sous l’angle économique. Les économistes l’expliquent par ce qu’ils nomment « la recherche de rentes de la part des groupes d’intérêts ». (Emmanuel Garessus)
  • En tant que libéral, la démocratie directe comporte quantité d’avantages, mais elle ne protège pas l’individu. Il ne sert à rien d’en faire le critère ultime. A l’extrême, elle peut mener à une dictature de la majorité. (Emmanuel Garessus)
https://www.wikiberal.org/wiki/D%C3%A9mocratie_directe

 

 

février 16, 2025

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

 

Sommaire:
- 1 - Musk révèle les conclusions du DOGE : les 4 enseignements de son apparition dans le bureau ovale
"Le travail que nous effectuons avec le département du Trésor est tellement basique que vous ne pouvez pas croire que ça n'existe pas déjà", a déclaré Elon Musk
 
- 2 - Elon Musk annonce la faillite des États-Unis ?!

 


- 1 - Musk révèle les conclusions du DOGE :

"Le travail que nous effectuons avec le département du Trésor est tellement basique que vous ne pouvez pas croire que ça n'existe pas déjà", a déclaré Elon Musk
 
Le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) d’Elon Musk a déjà découvert des inefficacités de paiement et des gaspillages lors de ses enquêtes sur le département du Trésor et l’administration de la Sécurité sociale, a déclaré le PDG de la tech depuis le bureau ovale, aux côtés du président Donald Trump, le 11 février.
« Il n’est pas facultatif pour nous de réduire les dépenses fédérales. C’est essentiel », a déclaré Elon Musk. « C’est essentiel pour que l’Amérique reste solide en tant que pays. »
Elon Musk a fait ces commentaires lors d’une cérémonie de signature du décret de Donald Trump du 11 février, qui ordonne à toutes les agences fédérales de se coordonner avec le DOGE pour réduire la taille du gouvernement des États-Unis.
 
M. Musk a déclaré que le DOGE avait déjà fait des découvertes importantes au sein du département du Trésor et de l’administration de la sécurité sociale, et a proposé des moyens de rendre les employés fédéraux plus productifs, tout en répondant aux critiques de Washington.
Voici quatre points à retenir de l’intervention d’Elon Musk dans le bureau ovale le 11 février.
 
1. Paiements du département du Trésor
« Le travail que nous faisons avec le département du Trésor est tellement fondamental que vous ne pouvez pas croire que ça n’existe pas déjà », a déclaré Elon Musk, en décrivant les efforts du DOGE au sein de l’agence fédérale.
Il a décrit comment de nombreuses entreprises disposent de systèmes qui étiquettent les paiements individuels avec des codes de catégorisation et permettent aux travailleurs d’accéder à un champ de commentaires pour décrire chaque paiement.
« Et si un paiement figure sur la liste ‘Ne pas payer’, alors vous ne le payez pas réellement. Aucune de ces choses n’est vraie à ce jour avec le département du Trésor », a déclaré M. Musk, ajoutant que de nombreux bénéficiaires frauduleux peuvent mettre jusqu’à un an pour figurer sur la liste ‘Ne pas payer’ d’une agence, tout en continuant à recevoir des paiements au cours du processus.
Selon lui, c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles des agences fédérales comme le ministère de la Défense échouent régulièrement aux audits.
« Nous parlons simplement d’ajouter des contrôles de bon sens qui devraient être présents et qui ne l’ont pas été », a souligné M. Musk. « Examinons chaque dépense et demandons-nous si elle est dans l’intérêt des gens. Si c’est le cas, c’est approuvé. Si ce n’est pas le cas, nous devrions y réfléchir. »
Un juge fédéral a récemment émis une ordonnance restrictive empêchant le DOGE d’accéder aux systèmes de paiement gouvernementaux du département du Trésor et, le 11 février, un autre juge a rejeté la demande du gouvernement de dissoudre cette ordonnance.
L’ordonnance de restriction initiale interdisait à Elon Musk, qui a été nommé « employé spécial du gouvernement », et à d’autres personnes du DOGE qui ne sont pas des fonctionnaires, d’accéder aux dossiers de paiement.
Mardi, la juge Jeannette Vargas a refusé de dissoudre l’ordonnance, mais a accepté de la modifier pour clarifier que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, et d’autres hauts fonctionnaires du ministère confirmés par le Sénat ne sont pas interdits d’accès aux systèmes de paiement du ministère. Une audience est prévue vendredi.
 
2. Décret du DOGE
Les commentaires d’Elon Musk ont été formulés mardi lors d’une cérémonie de signature d’un nouveau décret de Donald Trump ordonnant à tous les chefs d’agence de collaborer avec le DOGE pour réduire le personnel et limiter les embauches au sein de l’administration fédérale.
En référence au décret, Elon Musk a déclaré qu’il souhaitait que des « contrôles de bon sens » soient appliqués au gouvernement. Il a ajouté que la bureaucratie fédérale, qu’il a qualifiée de quatrième branche « non élue » du gouvernement, comptait encore de bonnes personnes, mais que les bureaucrates devaient tout de même rendre des comptes.
Selon une fiche d’information sur l’ordre fournie par la Maison Blanche, les chefs d’agence consulteront le DOGE pour réduire les effectifs fédéraux et limiter l’embauche aux seuls postes essentiels.
Le Bureau de gestion du personnel va créer des règles pour s’assurer que les employés fédéraux sont « tenus aux normes de conduite les plus élevées ». Après l’expiration du gel des embauches décrété par l’administration Trump le 20 janvier, toutes les agences fédérales ne pourront pas embaucher plus d’un employé pour quatre qui partent ou sont libérés de leur poste.
Les agences commenceront également à planifier des réductions d’effectifs à grande échelle et à déterminer quelles composantes des agences – ou les agences elles-mêmes – pourraient être éliminées ou combinées, indique la fiche d’information.
 
3. Bénéficiaires de la sécurité sociale âgés de « 150 ans »
M. Musk a souligné que le DOGE avait trouvé des bénéficiaires de la sécurité sociale prétendument âgés de « 150 ans » et des paiements ne comportant aucune information d’identification.
Il a également déclaré que le DOGE voulait « s’assurer que les personnes qui méritent de bénéficier de la sécurité sociale y aient droit, et ce rapidement et avec exactitude ».
En plus de discuter des moyens de réformer le système de paiement de la sécurité sociale, M. Musk a proposé des idées pour rendre les employés fédéraux plus productifs.
Afin d’enrichir « les biens et services des États-Unis en les rendant plus utiles », M. Musk a suggéré que certains postes de la bureaucratie fédérale, où les employés traitent encore des dossiers papier selon des méthodes de traitement dépassées, pourraient être transférés vers des postes plus efficaces.
« Comment pouvons-nous accroître la prospérité ? Nous faisons en sorte que les personnes passent d’un rôle à productivité faible ou négative à un rôle à productivité élevée, et vous augmentez ainsi la production totale des biens et des services, ce qui se traduit par une augmentation du niveau de vie pour tous », a-t-il assuré. « C’est l’objectif réel. »
 
4. Réponse aux critiques et aux conflits d’intérêts
Elon Musk a été interrogé sur les critiques faites au DOGE, qui qualifient ses efforts de « prise de contrôle hostile du gouvernement », réalisée « de manière non transparente ». Il a répondu que Donald Trump et le DOGE n’auraient pas pu demander un mandat plus fort de la part du public, non seulement lors de la victoire électorale du président en 2024, mais aussi lors du renversement du Sénat par les électeurs américains et du maintien de la Chambre des représentants pour le Parti républicain démocrate (GOP).
« Les citoyens ont voté pour une réforme majeure du gouvernement, et c’est ce qu’ils vont obtenir », a assuré Elon Musk.
« Il y a de bonnes personnes dans la bureaucratie fédérale, mais vous ne pouvez pas avoir une bureaucratie fédérale autonome. Vous devez en avoir une qui soit à l’écoute des citoyens. C’est là tout l’intérêt d’une démocratie. »
De nombreux législateurs démocrates ont critiqué le rôle sans précédent d’Elon Musk au sein du gouvernement fédéral, en particulier en tant qu’« employé spécial du gouvernement » non élu et nommé par le président. Ces législateurs ont affirmé que toute action du DOGE affectant le financement ou les crédits fédéraux constituait une violation de l’autorité du Congrès et de l’article I de la Constitution des États-Unis, qui confère au Congrès le pouvoir de gérer les finances de la nation.
Donald Trump a exprimé son désaccord et a déclaré que le président n’était pas tenu de dépenser la totalité des montants alloués.
« Le Congrès a le ‘pouvoir de la bourse’, de sorte que ses crédits fixent nécessairement un plafond pour les dépenses fédérales dans un but particulier, mais il ne devrait pas fixer le plancher », a-t-il déclaré en 2023, faisant référence à sa promesse d’éliminer le gaspillage dans le budget.
Les législateurs démocrates s’inquiètent également de la possibilité pour le pouvoir exécutif de fermer des agences fédérales sans l’accord du Congrès.
De nombreux détracteurs d’Elon Musk soutiennent également qu’il se trouve en situation de conflit d’intérêts à la tête du DOGE, puisque son entreprise, SpaceX, est l’un des principaux sous-traitants du gouvernement américain dans l’aérospatial. M. Musk a réfuté ces inquiétudes mardi.
« La transparence est ce qui crée la confiance », a insisté Elon Musk, ajoutant que le public peut voir si les travaux du DOGE lui profitent, à lui ou à ses entreprises.
 
La semaine dernière, le président Trump a déclaré à la presse : « Elon ne peut rien faire et ne fera rien sans notre approbation ».
« Et nous lui donnerons l’autorisation lorsque c’est approprié ; là où ce n’est pas approprié, nous ne la lui donnerons pas », a déclaré le président. « S’il y a un conflit, nous ne le laisserons pas s’en approcher », a-t-il ajouté.
 

 - 2 - Elon Musk annonce la faillite des États-Unis ?!

Donald Trump a nommé le milliardaire à la tête d’une commission pour “l’efficacité gouvernementale”. Selon Musk, “sans coupes budgétaires, le pays va droit à la faillite.”
📉 Déficit : 2.000 milliards $
💰 Dette : 34.000 milliards $
Trump et Musk lancent un plan radical : suppressions de subventions, gel des embauches, automatisation… Révolution ou chaos ?
Musk à la manœuvre envers et contre tous:
Nommé à la tête du Department of Government Efficiency (DOGE), Elon Musk veut révolutionner l’administration fédérale.
💻 Il s’entoure de jeunes informaticiens pour traquer les dépenses inutiles. Son équipe a même eu accès au système de paiements du ministère des Finances avant qu’un juge fédéral leur bloque l’entrée.
🇺🇸 "Le peuple a voté pour une réforme d’ampleur", assure Musk.
Moins d’État, plus d’efficacité !
L’administration fédérale est devenue un monstre bureaucratique. Trump et Musk passent à l’action :
✅ Gel des subventions inutiles 💰
✅ Fin des embauches systématiques 📉
✅ Vers 1 embauche pour 4 départs (hors maintien de l’ordre)
✅ Suppression des agences gouvernementales les moins utiles (bye bye l'USAID👋)
💡 Pourquoi ? L’État fédéral ne doit pas étouffer l’économie réelle. Moins d’administratif, plus d’innovation et de croissance ! 🚀
Les syndicats crient au scandale, mais les contribuables, eux, applaudissent.
La France, un contre-exemple criant 🇫🇷
Les dépenses publiques aux 🇺🇸 (36 % du revenu national, dont 23 % au fédéral) sont déjà parmi les plus basses des pays développés.
Comparons avec la France, championne du monde de la dépense publique avec 57 % du revenu national 🏆.
Résultat ? Chômage de masse, pression fiscale écrasante, services inefficaces.
🇺🇸 Musk et Trump veulent éviter ce piège : moins d’État, plus de liberté. Une réforme historique ou un pari risqué ?
 
IREF-Contrepoints
@Contrepoints
Le journal libéral de référence en France.
 
 

 

septembre 16, 2018

Énarchie ou L'ENA: une ouverture avec des doctorants

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou j'en étais l'administrateur), comme sur vos propres murs respectifs. 
D'avance merci. 

 L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...

Merci de vos lectures, et de vos analyses. Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. N'omettez de lire par ailleurs un journal libéral complet tel que Contrepoints: https://www.contrepoints.org/ 
Al, 

PS: N'hésitez pas à m'envoyer vos articles (voir être administrateur du site) afin d'être lu par environ 3000 lecteurs jour sur l'Université Liberté (genestine.alain@orange.fr). Il est dommageable d'effectuer des recherches comme des CC. 
Merci


L'énarchie serait-elle en manque ?
La suppression de cette école ne sera pas d'actualité, à titre expérimental, des doctorants pourraient constituer une manne évolutive de hauts fonctionnaires  !
Cela promet !!


Décret n° 2018-793 du 14 septembre 2018 instituant à titre expérimental un concours externe spécial d'entrée à l'Ecole nationale d'administration réservé aux titulaires d'un diplôme de doctorat

JORF n°0214 du 16 septembre 2018
texte n° 1




Décret n° 2018-793 du 14 septembre 2018 instituant à titre expérimental un concours externe spécial d'entrée à l'Ecole nationale d'administration réservé aux titulaires d'un diplôme de doctorat

NOR: PRMG1815582D
ELI: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/9/14/PRMG1815582D/jo/texte
Alias: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2018/9/14/2018-793/jo/texte

Publics concernés : candidats aux concours d'entrée à l'Ecole nationale d'administration, élèves français et étrangers, stagiaires des cycles préparatoires.
Objet : expérimentation d'un concours externe spécial d'accès à l'Ecole nationale d'administration, ouvert aux candidats titulaires d'un diplôme de doctorat.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication. L'expérimentation du concours externe spécial commence à la session 2019 des concours d'entrée à l'ENA.
Notice : le décret prévoit l'expérimentation, pour une durée de cinq ans, d'un concours externe spécial d'entrée à l'Ecole nationale d'administration (ENA) réservé aux titulaires d'un diplôme de doctorat et organisé par spécialités, afin de favoriser le recrutement d'élèves possédant un haut niveau de compétences scientifiques. En outre le décret modifie le décret n° 2015-1449 du 9 novembre 2015 relatif aux conditions d'accès et aux formations à l'Ecole nationale d'administration, notamment concernant les modalités de report des places non pourvues aux différents concours d'entrée à l'ENA.
Références : le décret et le texte qu'il modifie, dans sa rédaction issue de cette modification, peuvent être consultés sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).


Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre de l'action et des comptes publics,
Vu le code de l'éducation, notamment son article L. 612-7 ;
Vu le code de la recherche, notamment son article L. 412-1 ;
Vu la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée portant droits et obligations des fonctionnaires, ensemble la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat ;
Vu l'ordonnance n° 45-2283 du 9 octobre 1945 modifiée relative à la formation, au recrutement et au statut de certaines catégories de fonctionnaires, notamment son article 8 ;
Vu le décret n° 99-945 du 16 novembre 1999 modifié portant statut particulier du corps des administrateurs civils ;
Vu le décret n° 2007-196 du 13 février 2007 modifié relatif aux équivalences de diplômes requises pour se présenter aux concours d'accès aux corps et cadres d'emplois de la fonction publique ;
Vu le décret n° 2007-1444 du 8 octobre 2007 modifié portant statut particulier du corps des administrateurs de la ville de Paris ;
Vu le décret n° 2015-1449 du 9 novembre 2015 relatif aux conditions d'accès et aux formations à l'Ecole nationale d'administration ;
Vu l'avis de la commission administrative paritaire interministérielle en date du 29 mai 2018 ;
Vu l'avis du Conseil supérieur des administrations parisiennes en date du 30 mai 2018 ;
Vu l'avis du Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat en date du 11 juin 2018 ;
Le Conseil d'Etat (section de l'administration) entendu,
Décrète :

  • Chapitre Ier : Dispositions temporaires instituant à titre expérimental un concours externe spécial d'entrée à l'École nationale d'administration réservé aux titulaires d'un diplôme de doctorat

    A titre expérimental et pendant une durée de cinq ans à compter du 1er mars 2019, peut être organisé chaque année un concours externe spécial d'entrée à l'Ecole nationale d'administration, ouvert aux candidats justifiant, à la date de clôture des inscriptions, du diplôme de doctorat défini à l'article L. 612-7 du code de l'éducation ou d'une qualification reconnue comme équivalente à ce diplôme dans les conditions fixées par le décret du 13 février 2007 susvisé.


    Sous réserve des dispositions spéciales prévues par le présent décret, les dispositions du décret du 9 novembre 2015 susvisé sont applicables au concours externe spécial prévu à l'article 1er, aux candidats à ce concours et à ses lauréats.

    Article 3

    Le concours externe spécial est organisé par spécialités.
    Il comprend une ou plusieurs épreuves d'admissibilité et des épreuves d'admission.
    La liste des spécialités susceptibles d'être offertes ainsi que la nature, la durée, les coefficients et le programme des matières des épreuves d'admissibilité et d'admission sont fixés par arrêté du ministre chargé de la fonction publique, après avis du conseil d'administration de l'Ecole nationale d'administration.


    Les modalités d'organisation ainsi que les spécialités offertes au concours externe spécial sont fixées chaque année par l'arrêté prévu au premier alinéa de l'article 3 du décret du 9 novembre 2015 précité.


    Le nombre de places offertes par spécialité au concours externe spécial est fixé par l'arrêté prévu au premier alinéa de l'article 2 du décret du 9 novembre 2015 précité.
    Pour l'application du deuxième alinéa de cet article, ces places sont prises en compte au titre des places offertes au concours externe et au titre des places offertes aux trois concours.
    Pour l'application du troisième alinéa de cet article, il en est également tenu compte dans le total des places offertes aux trois concours.
    Pour l'application du quatrième alinéa de cet article, il ne peut y avoir de report de places non pourvues des concours prévus aux 1°, 2° et 3° de l'article 1er du décret du 9 novembre 2015 précité sur le concours externe spécial. Le président des jurys peut, dans les conditions prévues par ce même alinéa, reporter tout ou partie des places non pourvues d'une spécialité du concours externe spécial sur l'une ou plusieurs autres spécialités de ce concours ou sur l'un ou plusieurs des trois autres concours.


    Pour l'application du dernier alinéa de l'article 1er du décret du 9 novembre 2015 précité, une candidature au concours externe spécial est assimilée à une candidature au concours externe.

    Article 7

    Le jury du concours externe spécial comprend, outre le président, six à quatorze membres, dont un binôme dévolu à chaque spécialité ouverte et une personnalité qualifiée dans le domaine du recrutement.
    Le président et au moins deux membres du jury sont communs avec les autres concours d'entrée à l'Ecole nationale d'administration.

    Article 8

    Au moins deux mois avant l'expiration du délai de cinq ans mentionné à l'article 1er, le directeur de l'Ecole nationale d'administration adresse au Premier ministre, après avis du conseil d'administration, un rapport final d'évaluation. Le rapport est ensuite présenté au Conseil supérieur de la fonction publique de l'Etat.
    Ce rapport comporte notamment les éléments suivants :
    1° Le nombre de candidats inscrits au concours externe spécial ouvert aux titulaires d'un diplôme de doctorat, le nombre de candidats convoqués au concours, le nombre de candidats présents et le nombre de candidats absents aux épreuves, en indiquant pour chaque donnée la part des femmes et des hommes ;
    2° Le nombre de candidats admis à l'issue de ce concours, et, le cas échéant, le nombre de candidats admis ayant ensuite renoncé au bénéfice du concours ou ayant abandonné la scolarité à l'Ecole nationale d'administration avant leur première affectation, en indiquant pour chaque donnée la part des femmes et des hommes ;
    3° Les rapports du président des jurys ;
    4° Les appréciations portées par les jurys d'évaluation des élèves en fin de scolarité ;
    5° L'appréciation de la direction de l'Ecole nationale d'administration sur la scolarité de ces élèves ;
    6° Les emplois occupés par les anciens élèves recrutés par la voie du concours externe spécial en fonction et les appréciations portées par leurs employeurs.
    Il fait état, le cas échéant, des contestations et des contentieux auxquels l'expérimentation a donné lieu.
    Ce rapport propose au Premier ministre le maintien, avec ou sans limitation de durée, du concours externe spécial en l'assortissant de modifications éventuelles, ou l'abandon de cette mesure.


    Les dispositions du deuxième alinéa de l'article 9 du décret du 16 novembre 1999 susvisé et du deuxième alinéa de l'article 7 du décret du 8 octobre 2007 susvisé s'appliquent respectivement aux administrateurs civils et aux administrateurs de la ville de Paris recrutés par la voie du concours externe spécial.

  • Chapitre II : Dispositions à caractère permanent modifiant le décret n° 2015-1449 du 9 novembre 2015 relatif aux conditions d'accès et aux formations à l'École nationale d'administration
    Article 10

    Le décret du 9 novembre 2015 précité est ainsi modifié :
    1° Au quatrième alinéa de l'article 2, les mots : « dans la limite du dixième des places offertes à ce concours » sont remplacés par les mots : « dans la limite de trois places offertes à ce concours » ;
    2° A la première phrase de l'article 23 et de l'article 35, après les mots : « l'Ecole nationale d'administration », sont insérés les mots : « ou de la Banque de France ou d'établissements publics assurant pour les agents de la fonction publique une formation statutaire initiale dont les stagiaires du cycle préparatoire ont réussi un des concours » ;
    3° A l'article 36, les mots : « chaque année » sont remplacés par les mots « et actualise » ;
    4° Au dernier alinéa de l'article 40, la référence au II de l'article 38 est remplacée par la référence au III de l'article 38.

    Article 11

    Le ministre de l'action et des comptes publics et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'action et des comptes publics sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait le 14 septembre 2018.


Edouard Philippe

Par le Premier ministre :


Le ministre de l'action et des comptes publics,

Gérald Darmanin


Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'action et des comptes publics,

Olivier Dussopt

 





L'énarchie désigne le gouvernement de la France par les énarques, hauts fonctionnaires sortis de l’École nationale d’administration (ENA). 
Le terme péjoratif d'énarchie a été forgé par Jean-Pierre Chevènement (sous le pseudonyme de « Jacques Mandrin ») dans son livre L’Énarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise (1967).  

L’École nationale d’administration est une grande école française créée en 1945 pour démocratiser l'accès à la haute fonction publique de l'État. La "nécessité" d'une telle école trouve son origine dans le Régime de Vichy, qui inaugure déjà une prise de pouvoir de la technocratie, formalisée ensuite à la Libération avec la création de l'ENA :
L’originalité du Régime de Vichy est aussi l’arrivée en force de « technocrates », hauts fonctionnaires vite promus et qui rêvent de mettre en œuvre, sans contre-pouvoirs, leur programme de modernisation. (Jean-Marc Dreyfus, Dictionnaire de la Shoah, Larousse, 2015)
Ce système rappelle le système du mandarinat en Chine, qui dura de 605 à 1905 : une sélection (examens mandarinaux) déterminait qui de la population pouvait faire partie de la bureaucratie d'État. Ce système de recrutement par concours dans la fonction publique est inspiré des examens impériaux, ayant été ramené de Chine par les Jésuites, qui l'avaient adopté dans leurs écoles avant d'être repris et généralisé par Napoléon afin de créer une nouvelle élite destinée à remplacer celle de l'Ancien Régime.
Pour Bernard Zimmern, le premier triomphe de l'énarchie date de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing en 1974. La haute administration française « ignore ce qu’est réellement une entreprise, forme de beaux parleurs, brillants, mais des gestionnaires incapables. »

Critiques

  • l'énarchie favorise l'endogamie oligarchique des élites françaises (cooptation des anciens élèves au sein de la sphère publique, parapublique et privée) ;
  • l'ENA ne forme pas des spécialistes mais des hauts fonctionnaires qui seront parachutés à la tête des grandes entreprises nationales sans expérience de la gestion d’une entreprise ;
  • elle ne favorise ni la mixité sociale ni l'efficacité ;
  • par son conformisme et son conservatisme, elle paralyse le pays et l'Etat, en empêchant les réformes libérales et en maintenant, voire accroissant, les privilèges, le corporatisme, l'assistanat et le capitalisme de connivence ;
  • comme cela se produisit dans le système de mandarinat chinois, les membres de l'élite (les "lettrés") passent davantage de temps à chercher à accroître leur influence et à se combattre entre eux qu'à permettre aux libertés de progresser dans le pays ;
  • le "paritarisme", hérité du programme politique du CNR, conduit à une gestion de type soviétique de tous les organismes publics et parapublics, où les hauts fonctionnaires n'ont pour interlocuteurs que les syndicats ; cette gabegie généralisée (gaspillages, grèves...) se fait sur le dos du contribuable.

Bibliographie

  • 1967, L’Énarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise, Jacques Mandrin (Jean-Pierre Chevènement), La Table ronde de Combat
  • 2007, Les Lunettes à Frédéric, ou : le Voyage au bout de l’État, Emile Jappi (René de Laportalière), éd. du Chef-d'oeuvre
  • 2012, Promotion Ubu roi - mes 27 mois sur les bancs de l'ENA, Olivier Saby, Flammarion
  • 2015, La ferme des énarques, Adeline Baldacchino, Michalon
  • 2017, Ce que doit faire le prochain président (chapitre 10 : Supprimer l'Éna), Agnès Verdier-Molinié, Albin Michel

Voir aussi

Citations

  • L'omnipotence napoléonienne de l'Etat fut longtemps, en France, tempérée par l'inefficacité bonasse des fonctionnaires. (...) La création, en 1945, de l'Ecole Nationale d'Administration a changé tout cela. Détournant le courant des forts en thème de l'enseignement des Lettres au lycée de Bourg-en-Bresse, elle l'a précipité dans les canaux desséchés de ce grand corps assoupi mais si consubstantiel à la nation : l'Administration. (Jean-Pierre Chevènement, 1967)
  • C'est l'Énarque qui représente maintenant dans notre pays le visage quotidien du pouvoir. (...) Comme autrefois le latin dans l'enseignement secondaire, l'agilité verbale est ici devenue une fin en soi de l'enseignement parce qu'elle est un critère et un attribut social. (Jean-Pierre Chevènement, 1967)
  • Le but essentiel du processus de sélection est de trier les gens en fonction de leur total manque d’originalité et de leur capacité à apprendre et à répéter des enseignements dont personne en dehors d’eux ne peut comprendre l’intérêt. Voila qui est absolument nécessaire quand l’on veut choisir des gens sans originalité qui devront suivre des règles établies en dehors d’eux, sans poser de questions. (...) Le non sequitur de base en France est : "Je suis sorti premier de l’ENA, donc je suis plus intelligent que vous qui n’avez pas fait d’études", ce qui  est loin d’être certain. (Charles Gave, 2013)
  • La caste technocratique, à la différence des autres, n'a aucune légitimité. La France n'avait pas besoin d'énarques. Ils se sont emparés du pouvoir à la faveur d'une erreur historique du général de Gaulle, qui s'est tout simplement trompé d'époque, même si l'on peut comprendre, à la lumière du passé récent de la France, pourquoi il l'a commise. Et s'ils sont devenus féroces, c'est parce qu'ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, qu'ils sont des imposteurs. Leur pouvoir ne repose sur aucun support historique, sur aucun soubassement économique ou culturel, sur aucun service rendu au pays par leurs ascendants au fil des siècles. C'est un pouvoir arbitraire et cupide, artificiellement plaqué sur le pays et qu'il conduit à sa perte. Sans aucun scrupule, il adopte pour seuls moyens de gouvernement ceux qui ne visent qu'à abaisser le peuple, à le priver de sa liberté et de sa dignité. Ces gens sont allés trop loin pour reculer. Ils sont bien décidés à garder le pouvoir de toutes les façons possibles, fût-ce au prix d'une lutte à mort. Et ce sont de tels "partenaires" que les membres du camp de la liberté veulent influencer de l'intérieur ! (...) Il est donc évident que les énarques de droite n'ont pas d'autre choix, pour garder leur pouvoir et leurs privilèges, que d'utiliser le meilleur outil qu'ils puissent trouver à cet effet, la dictature socialiste. (Claude Reichman, Le secret de la droite, 2003)
  • Puisque l'économie semblait vouloir leur échapper, il ne leur restait plus qu'à l'investir. Ce qu'ils firent sans aucune difficulté. Pour une entreprise ayant des relations quotidiennes avec l'administration et travaillant peu ou prou pour l'Etat, l'engagement, à sa direction, d'un "grand commis" paraît, au début, une excellente affaire. Muni d'un bon carnet d'adresses, où figurent ses pairs et compagnons demeurés au sein des cabinets ministériels et de la haute administration, l'énarque devenu patron fait merveille pour desserrer les contraintes et décrocher les marchés. Son pouvoir régalien s'est certes réduit, mais il bénéficie d'une rémunération sans commune mesure avec celle d'un haut fonctionnaire et il prend goût à une vie où il peut jouir d'un confort qu'il n'avait jamais connu jusque là. Il n'a d'ailleurs pris aucun risque en quittant l'administration, puisqu'il peut y revenir quand il veut. La règle vaut tout aussi bien pour l'énarque devenu député que pour celui qui s'est dirigé vers l'entreprise. Le sein douillet de la fonction publique est prêt à le recueillir à tout moment. Il aura même monté en grade pendant son absence. Cette disposition en apparence secondaire est en fait essentielle pour comprendre la facilité avec laquelle les énarques se sont emparés de tous les rouages politiques du pays. (Claude Reichman, Le secret de la droite, 2003)
  • La première promotion de 1946-1947 comptait 86 énarques. La France en compte environ 5.000 aujourd'hui et, durant ce laps de temps, la dépense publique est passée de 35% à 57% du PIB. Selon les statistiques de la promotion Léopold Sédar Senghor, 27,7% des postes des grands corps de l'État (Cours des comptes, Conseil d'État, inspection des finances) sont occupés par des enfants d'énarques. (...) L'ENA est bien le symbole de cette idée que l'État et les administrations publiques en général (centrales, locales et sociales) sont toujours légitimes quoi qu'ils fassent. La seule idée d'évaluer vraiment leur missions ou actions équivaut à remettre en question la nécessité même de leur existence. (Agnès Verdier-Molinié, Ce que doit faire le prochain président)
  • Comme tous ceux qui avaient reçu ma formation et suivi mon parcours professionnel, c’était inconsciemment que j’étais devenu un homme malfaisant. (René de Laportalière, Les Lunettes à Frédéric, ou : le Voyage au bout de l’État, 2007)
  • J'aimerais mieux que mon fils apprît aux tavernes à parler, qu'aux écoles de la parlerie. (...) Hors de ce batelage, ils ne font rien qui ne soit commun et vil. Pour être plus savants, ils n'en sont pas moins ineptes. (Montaigne, Essais)
  • Il ne sait rien ; il croit tout savoir — cela présage clairement d'une carrière politique. (George Bernard Shaw)
  • La grande spécificité de ces établissements d’enseignement est qu’ils étaient les premiers à ne plus former des individus intellectuellement pour les préparer à exercer des métiers de services divers (juridiques, médicaux, financiers...) mais pour les préparer à gouverner. Par ce réseau d’établissements, la France espérait produire une élite destinée exclusivement au gouvernement : les technocrates. Fort naturellement, cette élite se retrouva immédiatement en concurrence avec les élites politiques traditionnelles de la Troisième République : les professions libérales. (...) Par conséquent, depuis soixante dix-ans, l’on a progressivement remplacé une élite de producteurs, au sens économique, par une élite de prédateurs, substitué au gouvernement de ceux qui par nature font autre chose le  gouvernement des gens qui ne savent rien faire d’autre que gouverner. Et cette mutation se manifeste clairement lorsque l’on compare, comme nous l’avons fait, les résultats de la IIIe République et ceux de la Ve. (Philippe Fabry, 22/10/2015)

Liens externes





 
« Inaptocratie : un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs en diminution continuelle. »






Powered By Blogger