Donald Trump a entamé mardi soir sa deuxième visite d’État au Royaume-Uni,
une étape diplomatique hautement symbolique marquée par des annonces
économiques contrastées. Invité par le roi Charles III sur une lettre
remise en main propre par le Premier ministre Keir Starmer en mars
dernier au Bureau ovale, le président américain a été accueilli avec
faste à Windsor. Pourtant, l’ambiance reste tendue : le spectre de
Jeffrey Epstein plane, avec des projections d’images du financier sur le château de Windsor lors de manifestations anti-Trump, tandis que Starmer affronte des revers politiques internes et des protestations populaires.
Malgré
ces nuages, les premières annonces concrètes portent sur un partenariat
technologique ambitieux. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont signé le
« Tech Prosperity Deal », un accord présenté comme un « virage générationnel » dans les relations bilatérales.
Selon
Downing Street, cet accord mobilise plus de 31 milliards de livres
d’investissements de géants américains de la tech, dont Microsoft,
Nvidia, OpenAI, Google et Salesforce, principalement dans les
infrastructures pour data centers et superordinateurs.
Keir
Starmer a salué cette initiative comme « un pas décisif pour faire du
Royaume-Uni un leader mondial de l’IA ». Des sources officielles
évoquent même un engagement total atteignant 150 milliards de livres,
créant potentiellement 7.600 emplois dans le secteur. Nvidia et OpenAI
ont notamment annoncé des investissements massifs en IA et en calcul
quantique, renforçant la position britannique dans un domaine où DeepMind – racheté par Google – reste un atout majeur.
Ce
pacte, scellé lors d’une rencontre à Chequers, la résidence de campagne
du Premier ministre, inclut aussi des collaborations en énergie
nucléaire civile et en découverte de médicaments.
Lors
d’une conférence de presse conjointe, Trump et Starmer ont mis en avant
le renouveau de la « relation spéciale » entre les deux nations,
évitant toutefois les sujets épineux comme la reconnaissance d’un État palestinien ou les guerres en Ukraine et à Gaza.
Cependant, sur le front commercial traditionnel, c’est un revers pour Londres. Le Royaume-Uni a dû renoncer à sa promesse d’avril – un 0 % de droits de douane américains sur sa sidérurgie, négocié en mai.
Les pourparlers ont été gelés indéfiniment, laissant les tarifs
douaniers à 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium
britanniques aux États-Unis. L’industrie sidérurgique britannique, déjà
fragilisée, qualifie cette absence d’accord de « décevante », surtout à
l’approche de la visite de Trump. Cette décision reflète la fermeté
de l’administration Trump sur les questions commerciales, avec des
annonces récentes doublant les tarifs sur l’acier pour la plupart des
pays, y compris le Royaume-Uni.

Ces contrastes soulèvent des
interrogations stratégiques. En choisissant d’aligner le Royaume-Uni sur
l’écosystème américain de l’IA – via des investissements massifs et une
coopération accrue –, Starmer semble opter pour une intégration
transatlantique plutôt que pour la souveraineté européenne prônée par
d’autres pays du continent, comme la France ou l’Allemagne, qui
investissent dans des initiatives locales souvent critiquées pour leur
manque de crédibilité. DeepMind, pilier britannique de l’IA, reste sous
bannière américaine, renforçant cette orientation.
Reste à savoir
si ces gains technologiques impliquent des concessions ailleurs. Le
Royaume-Uni pourrait-il abandonner sa taxe sur les géants du numérique
(GAFA) ou assouplir sa régulation sur la modération des contenus des
réseaux sociaux, alignée sur les exigences de « liberté d’expression »
défendues par la tech américaine ? Trump a déjà pressé Starmer d’utiliser l’armée contre la crise migratoire des petits bateaux, illustrant une influence directe.
Au
final, cette visite illustre les priorités de Starmer : miser sur
l’innovation pour relancer l’économie post-Brexit, au prix d’un
alignement accru avec Washington. Tandis que Trump quitte les lieux en
saluant un « succès », les défis persistent, entre tech florissante et
acier en péril.
https://multipol360.com/trump-au-royaume-uni-keir-starmer-gagne-sur-la-tech-mais-perd-sur-lacier/
Donald Trump accueilli en grande pompe par Charles III, Camilla, Kate et William à Windsor
Donald Trump effectue sa seconde visite d'État au Royaume-Uni,
accueilli par la famille royale au château de Windsor. L'événement,
marqué par un protocole royal fastueux, se déroule à l'écart des
manifestations prévues à Londres.
Un Américain à Windsor. Le président des
États-Unis, Donald Trump s'est présenté en milieu de journée au château
de Windsor, où il a été accueilli par la famille royale pour sa seconde
visite d'État, qui se déroule loin du public et des manifestations. À
leur sortie de l'hélicoptère, le président et sa femme Melania ont été
reçus par le prince William ainsi que son épouse Catherine, suivis du
roi Charles III et de la reine Camilla, sous un ciel nuageux.
Pour l'occasion, la rue principale
de Windsor a été décorée avec des drapeaux britanniques et américains.
Dans cette cité située à environ 40 kilomètres à l'ouest de Londres, les
autorités sont fortement représentées. La visite s'effectue à l'écart,
sans interaction avec le public. Donald Trump n'est pas populaire au Royaume-Uni et des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres pour exprimer leur désaccord face à sa visite.
Le rassemblement, convoqué par la
coalition 'Stop Trump", a débuté à partir de 14h sous la supervision de
plus de 1.600 agents de police.
Un accueil en grande pompe
Encadrée
par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'État de deux
jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le
dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une
envergure sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées
britanniques.
Après une salve royale tirée du château et
depuis la Tour de Londres, les trois couples ont participé à une
procession en carrosse, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non
dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'État du président français Emmanuel Macron en juillet.
"Cela va être un très grand jour",
avait commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir. "Beaucoup
de choses ici me réchauffent le cœur. (...) C'est un endroit très
spécial", a-t-il aussi dit. Il s'est plusieurs fois félicité d'être le
seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite
d'État au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.
Quel programme pour cette visite d'État ?
À
Windsor, le président américain aura l'unique privilège de passer en
revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments
de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses
dans la cour carrée du château. Après un déjeuner en privé avec la
famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.
Un défilé aérien, alliant de façon
inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la
patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel
banquet royal avec quelque 150 invités.
https://www.rtl.fr/actu/international/diaporama-donald-trump-accueilli-par-la-famille-royale-britannique-a-windsor-pour-sa-visite-d-etat-7900542433
Donald Trump à Londres : pourquoi le Royaume-Uni veut-il amadouer le président américain ?
Le président américain se rend à Londres pour une visite
historique ce mardi 16 septembre 2025. Les enjeux sont importants
notamment pour le Premier ministre britannique.
L'objectif de cette visite est d'amadouer
Donald Trump. Cela ne va pas être facile. En effet, de nombreuses
raisons peuvent entraver cette mission. D'abord le soutien de la Maison-Blanche à l'extrême droite britannique.
Samedi 13 septembre 2025, quelques personnes ont par ailleurs été
arrêtées pendant la manifestation contre l'immigration. Washington ne
s'en est pas cachée : "Le président américain veut aborder le sujet de
la liberté d'expression", a-t-elle fait savoir.
Autre dossier sensible : l'éviction de l'ambassadeur britannique aux États-Unis. Peter Mandelson était un proche de Jeffrey Epstein, son meilleur ami, a reconnu l'ambassadeur. Ainsi, le Premier ministre britannique n'avait pas apprécié et l'avait donc viré.
Une décision qui n'avait pas plu à Donald Trump qui s'entendait bien
avec Epstein et ce diplomate, dont l'influence était tellement
importante qu'on le surnommait le prince des ténèbres.
Rajoutons à cela le fait que le Royaume-Uni a souhaité reconnaître l'État de Palestine
et il y a d'ores et déjà trois potentiels sujets de discorde. Alors, on
va suivre de près la conférence de presse commune de Donald Trump et
Keir Starmer prévue ce jeudi 18 septembre 2025.
Un accueil royal pour Donald Trump
D'ailleurs, le Premier ministre britannique a sa cote de popularité au plus bas. Il se murmure qu'il est en sursis. Nigel Farage, le partisan de Trump,
dépasse désormais les 30% d'intention de vote au Royaume-Uni, loin
devant les travaillistes de Keir Starmer et les conservateurs. Il va
falloir que le Premier ministre britannique remporte cette épreuve
américaine.
Lors de cette visite, Londres et Washington devraient finaliser des droits de douane.
Il y aura aussi un contrat important au sujet du nucléaire civil.
Donald Trump va d'ailleurs amener avec lui une brochette de patrons.
Enfin, pour dompter le Président américain, un accueil royal lui sera réservé à Windsor avec un tour en calèche et un grand dîner dans la salle Saint-Georges. La première fois que Trump avait été reçu ainsi, en 2019, la reine Elizabeth l'avait trouvé malpoli.
https://www.rtl.fr/actu/international/donald-trump-a-londres-pourquoi-le-royaume-uni-veut-il-amadouer-le-president-americain-7900541919
Alors que Donald Trump est en visite d’État au
Royaume-Uni, des militants ont projeté sur une tour du château de
Windsor des images où on le voit prendre la pose aux côtés du criminel
sexuel Jeffrey Epstein.
Des militants ont projeté mardi soir des images de Donald Trump et du criminel sexuel Jeffrey Epstein sur
une tour du château de Windsor, où le président américain sera
accueilli mercredi en visite d'État au Royaume-Uni, selon des images de
l'AFP TV.
Parmi les images, des portraits de Jeffrey Epstein, mort en prison en
2019 avant son procès pour exploitation sexuelle, ou encore des images
des deux hommes côte à côte. En dessous, la signature que la presse
américaine attribue à Donald Trump et qui est au cœur d’une lettre d’anniversaire controversée à destination de Jeffrey Epstein.
Arrestations et gardes à vue
Derrière cette action, le groupe britannique
Led by Donkeys («Dirigés par des ânes»). Le collectif, qui demande des
comptes aux responsables politiques avec des campagnes souvent
humoristiques, a réussi à diffuser pendant plusieurs minutes un montage
vidéo sur l’une des tours de la résidence royale, située à l’ouest de
Londres.
Dans la foulée, la police locale a annoncé dans
un communiqué l’arrestation et le maintien en garde à vue de quatre
personnes suspectées de «communications malveillantes». «Nous prenons toute activité non autorisée autour du château de Windsor extrêmement au sérieux», a déclaré Felicity Parker, une responsable de la Thames Valley Police citée dans le communiqué, assurant que les agents ont «rapidement stoppé la projection» avant d’arrêter les quatre suspects.
L’empoisonnante affaire Epstein
L'affaire du criminel sexuel américain Jeffrey
Epstein empoisonne la présidence de Donald Trump depuis des semaines. Le
dirigeant républicain a longtemps été un proche de ce financier, avant
de rompre avec lui.
C'est aussi un sujet qui est venu hanter cette semaine le premier ministre britannique Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington, Peter Mandelson, après des révélations sur les liens étroits entre ce dernier et Jeffrey Epstein.
Avant même que l'avion Air Force One du
président américain ne se pose sur le sol britannique, des dizaines de
manifestants anti-Trump étaient rassemblés à Windsor mardi après-midi
pour protester contre sa venue. Des militants pour le climat ont aussi
interrompu un dîner organisé par l'organisation des républicains
américains à l'étranger. Une activiste a accusé le président Trump
d'entraîner le monde «sur la voie du fascisme et de l'effondrement climatique».
Mercredi, des milliers de manifestants ont
prévu de protester à Londres contre cette visite d'État, la deuxième de
Donald Trump au Royaume-Uni, pendant laquelle le dirigeant a prévu
d'éviter la capitale et le public. Il restera confiné mercredi dans
l'enceinte du château de Windsor où le couple présidentiel sera l'hôte
du roi Charles III et de la reine Camilla, avant de rejoindre le premier
ministre Keir Starmer jeudi pour une journée plus politique et
économique dans sa résidence de campagne de Chequers, à 70 km de
Londres.
https://www.lefigaro.fr/international/des-photos-de-donald-trump-avec-jeffrey-epstein-projetees-sur-le-chateau-de-windsor-20250917