Affichage des articles dont le libellé est Energie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Energie. Afficher tous les articles

octobre 10, 2025

Oubliez la politique, Jacques ATTALI !

Peut-on imaginer la France sans gouvernement efficace jusqu'en mai 2027, dans un monde de plus en plus dangereux où les décisions vitales pour l'avenir du pays ne peuvent plus attendre ? 

Voilà ce qui nous attend, quel que soit le scénario. Et cela peut paraître terrifiant. Car les décisions à prendre au cours des dix-huit prochains mois sont vertigineuses. Il y en a au moins dix :

 


 

1 - Allons-nous voir les déficits et les inégalités de toutes sortes continuer à se creuser pendant encore dix-huit mois, ou agirons-nous pour les réduire ? 

2 - Laisserons-nous la récession s’installer et le chômage augmenter, ou nous donnerons-nous les moyens d’une politique de croissance durable ? 

3 - Laisserons-nous les géants américains et chinois ruiner l’industrie française et européenne en inondant nos marchés de vêtements bon marché, de produits agricoles non conformes à nos normes, de leurs applications dévastatrices de l’intelligence artificielle et de leurs véhicules électriques, ou réagirons-nous ?

4 - Laisserons-nous notre système éducatif à la dérive, ou lancerons-nous les grandes réformes nécessaires ? 

5 - Donnerons-nous la priorité aux énergies fossiles, ou maintiendrons-nous la fragile priorité des énergies durables ? 

6 - Prendrons-nous au sérieux les conflits actuels ou imminents, exigeant un renversement radical de nos doctrines militaires et de nos priorités en matière d’armement, ou continuerons-nous à commander les armements nécessaires aux guerres d’antan ? 

7 - En l'absence d'une voix française, allons-nous laisser la logique du marché continuer à faire des ravages en Europe, notamment dans l'agriculture et les télécommunications, ou allons-nous nous diriger vers une Europe industrielle en construisant des géants continentaux ? 

8 - Allons-nous rester les bras croisés face à la prise de contrôle progressive des instances européennes par nos partenaires allemands, ou allons-nous faire entendre une voix française forte et respectée ? 

9 - Allons-nous laisser la laïcité continuer à être remise en question, ou allons-nous assurer une protection crédible aux enseignants, qui sont en première ligne de cette défense ? 

10 - Allons-nous laisser le racisme gangrener nos universités et nos rues, et creuser le fossé entre les différentes communautés, ou oserons-nous adopter une politique d'intégration ambitieuse ?

 


 

Quoi que nous fassions, au cours des dix-huit prochains mois, de nouvelles décisions seront prises sur ces questions. Tant que la France se trouvera dans une position institutionnelle très fragile, quel que soit le scénario envisagé : 

1 - Nous maintiendrions ce Parlement, avec plusieurs gouvernements très faibles, à la recherche du plus petit dénominateur commun d'une majorité improbable. 

2 - Après une dissolution, un autre Parlement également divisé conduirait également à des gouvernements très faibles.

3 - Après une dissolution, une nouvelle majorité parlementaire émergerait, probablement composée de l'extrême droite et de quelques alliés. Après la démission du président, un nouveau président serait élu dans les mois à venir. Dans les quatre scénarios, l'État serait très affaibli : dans les deux premiers scénarios, celui d'un parlement sans majorité absolue, l'État serait, et est déjà, très largement paralysé, incapable de faire les choix difficiles exigés par les questions précédentes. Dans le troisième scénario, celui de la cohabitation, l'État serait également paralysé : le président, s'accrochant obstinément à ses prérogatives, bloquerait la volonté de la nouvelle majorité de mettre en œuvre une politique européenne et militaire différente, qui, à notre connaissance, serait hostile à l'alliance allemande et favorable à une alliance russe. Il ne serait cependant pas en mesure d'imposer la sienne, la politique européenne étant désormais entièrement imbriquée dans la politique intérieure. De plus, dans chacun de ces trois scénarios, pendant dix-huit mois, tous les partis ne penseraient qu'à préparer l'élection présidentielle de mai 2027 ; Ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir, au pouvoir comme dans l'opposition, pour ne proposer ni prendre aucune décision susceptible de heurter la sensibilité, ni entreprendre les réformes nécessaires, après tant d'années de laxisme et de narcissisme, se contentant de flatter l'opinion publique en colère. 

Et ne pensons pas que nous pourrons nous rattraper après mai 2027 : les choix importants auront été faits par d'autres et imposés à la France.

 


 

Dans le quatrième scénario, où le Président serait bientôt contraint à la démission, son successeur se trouverait immédiatement sur un siège éjectable, car on pourrait penser qu'il pourrait lui aussi être éjecté à la moindre tempête. Sa voix ne serait pas plus audible à l'étranger que celle d'un Premier ministre soumis à la tyrannie des urnes, et l'institution présidentielle serait définitivement discréditée. 

Dans ces quatre scénarios, les seuls possibles, l'État sortirait de ce mandat présidentiel terriblement affaibli. Nos adversaires et partenaires profiteraient de notre faiblesse pour faire avancer leurs causes. On ne peut pas leur en vouloir : en politique, il n'y a jamais de trêve ; on tire sur les ambulances. Et la France est un homme blessé. 

Ainsi, puisqu'aucun des quatre scénarios n'est le bon, on ne peut qu'espérer que les entreprises, les syndicats, les enseignants, les hauts fonctionnaires, les personnels de santé, les régions, les élus locaux et les militants associatifs apprennent enfin, pour la première fois dans l'histoire de France, à ne pas tout attendre de l'État. Ni d'une classe politique en perdition, qui pourrait peut-être, pour la première fois depuis quarante ans, consacrer les dix-huit prochains mois à réfléchir à une vision à long terme pour le pays et, le moment venu, proposer des programmes complets et sérieux pour les prochaines élections. Conformément à la tradition et à l'histoire françaises, ces programmes devraient reposer sur l'opposition d'une gauche et d'une droite démocratiques. On peut rêver. 

https://www.attali.com/en/geopolitics/forget-politics/


 

septembre 27, 2025

L’annonce du 19e train de sanctions : une nouvelle offensive contre la Russie

 

Le suicide économique de l’Europe par les sanctions

L’annonce du 19e train de sanctions : une nouvelle offensive contre la Russie

Dans un geste qui souligne l’enchevêtrement croissant de la politique européenne avec les priorités géopolitiques américaines, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé le 18 septembre 2025 ce qui pourrait être le paquet de sanctions le plus agressif de l’UE à ce jour contre la Russie. Qualifié de 19e train de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022, cette proposition inclut une interdiction totale des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe à partir du 1er janvier 2027 – un an plus tôt que prévu initialement. Elle étend également les mesures punitives aux raffineries et aux commerçants de pétrole de pays tiers, notamment en Chine et en Inde, accusés d’aider Moscou à contourner les restrictions existantes. Sur le papier, cela est présenté comme une étape décisive pour « réduire les revenus de guerre de la Russie » et contraindre Vladimir Poutine à s’asseoir à la table des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine. Von der Leyen a déclaré qu’il était « temps de fermer le robinet », en insistant sur la nécessité de priver la machine militaire du Kremlin des fonds issus des exportations énergétiques.

 


Pourtant, derrière cette rhétorique se cache une réalité crue : près de trois ans après le début de cette guerre des sanctions, la stratégie européenne n’a pas seulement échoué à mettre la Russie à genoux économiquement, mais elle a infligé des dommages bien plus graves au continent lui-même, à ses industries et à ses ménages.

La Russie a habilement réorienté ses exportations énergétiques vers l’Est, renforçant ses liens avec la Chine et d’autres puissances asiatiques, tandis que l’Europe est aux prises avec une flambée des prix de l’énergie, une désindustrialisation accélérée et une dépendance croissante au GNL américain coûteux. L’ironie est amplifiée par le timing de ce dernier paquet, qui semble être une réponse directe aux exigences du président américain Donald Trump, qui a conditionné de nouvelles sanctions américaines contre la Russie à une rupture complète des liens énergétiques de l’Europe avec Moscou. Cet alignement non seulement met en lumière la diminution de l’autonomie de Bruxelles, mais expose aussi un paradoxe géopolitique pervers :

les dirigeants européens, piégés dans leur engagement dogmatique à confronter la Russie, accélèrent leur propre déclin stratégique tout en offrant aux États-Unis un véritable pactole énergétique.

Le contexte historique : une dépendance énergétique brisée

Pour comprendre l’ampleur de cette blessure auto-infligée, il faut d’abord revenir sur le contexte historique de la relation énergétique de l’Europe avec la Russie. Avant 2022, la Russie était le partenaire énergétique indispensable de l’UE, fournissant près de 30 % du pétrole du bloc et presque la moitié de son gaz naturel. Cette dépendance s’était construite sur des décennies, ancrée dans les avantages mutuels de la géographie et de l’économie. Des pipelines comme Nord Stream 1 et 2 acheminaient du gaz bon marché et fiable directement des champs sibériens vers les usines allemandes et les foyers français, alimentant la puissance industrielle du continent. L’Allemagne, en particulier, prospérait grâce à cet arrangement, son secteur manufacturier – représentant plus de 20 % du PIB – dépendant de l’énergie russe abordable pour maintenir sa compétitivité mondiale dans l’automobile, la chimie et les machines.

La guerre en Ukraine a brisé cet équilibre, déclenchant une vague sans précédent de sanctions visant à isoler économiquement la Russie. À la mi-2025, la part de la Russie dans les importations de pétrole de l’UE avait chuté à un maigre 2 %, et celle du gaz à 12 %. Pourtant, ce découplage était loin d’être complet ou efficace. Deux pipelines clés restent opérationnels : la ligne Druzhba, qui continue d’alimenter en pétrole des nations enclavées d’Europe centrale comme la Hongrie et la Slovaquie, et TurkStream, qui fournit du gaz à l’Europe du Sud, y compris la Bulgarie, la Grèce et la Roumanie. Ces exemptions reflètent les défis pratiques d’une coupure totale ; la Hongrie, sous le Premier ministre Viktor Orbán, a plusieurs fois opposé son veto à des mesures plus strictes, arguant qu’elles dévasteraient son économie.

Le pivot vers le GNL : un choix coûteux et hypocrite

De plus, le pivot de l’UE vers le GNL a été un pansement coûteux. Les importations de GNL représentent désormais 50 % de l’approvisionnement total en gaz du bloc, contre 20 % avant la guerre, les États-Unis émergeant comme le fournisseur dominant avec près de la moitié de ce volume. Ce virage s’est fait à un prix premium : le GNL américain n’est pas seulement plus cher en raison des coûts de liquéfaction, de transport et de regazéification, mais il est aussi soumis à des marchés mondiaux volatils. En 2025 seulement, les prix de l’énergie européens ont augmenté en moyenne de 15 à 20 % par rapport aux niveaux d’avant 2022, exacerbant l’inflation et érodant le pouvoir d’achat des ménages. Paradoxalement, l’Europe a même augmenté ses achats de GNL russe, qui reste « nettement moins cher » que son homologue américain, avec des importateurs majeurs comme la France, l’Espagne et les Pays-Bas. Des contrats à long terme lient ces nations, illustrant l’hypocrisie d’un régime de sanctions qui prône l’absolutisme moral mais plie devant la nécessité économique.

L’absurdité culmine avec les importations indirectes. Incapable de s’approvisionner en brut directement auprès de la Russie, l’Europe achète désormais des produits pétroliers raffinés à des intermédiaires comme l’Inde et la Turquie.

Ces pays importent du pétrole russe à prix réduit, le raffinent et le revendent avec une marge importante. Au cours des six premiers mois de 2025, l’UE et la Turquie ont importé 2,4 millions de tonnes de tels produits en provenance de l’Inde, dont les deux tiers estimés proviennent de brut russe – coûtant environ 1,5 milliard d’euros. Ce commerce détourné non seulement enrichit les intermédiaires, mais soutient indirectement les revenus russes, sapant le but même des sanctions. Les gains des exportations de combustibles fossiles de la Russie ont légèrement baissé en août 2025 à 564 millions d’euros, une baisse de 2 % par rapport au mois précédent, mais restent robustes grâce aux flux redirigés vers l’Asie.

Les conséquences économiques : désindustrialisation et stagnation

Le bilan économique pour l’Europe a été brutal. Trois années consécutives de stagnation industrielle se sont transformées en déclin pur et simple, particulièrement dans les secteurs énergivores. L’Allemagne, emblème de cette crise, autrefois saluée pour sa Energiewende (transition énergétique), fait face à une « désindustrialisation » massive due aux coûts élevés de l’énergie et à la coupure abrupte des approvisionnements russes. Au cours des dernières semaines de 2025, 125.000 emplois industriels ont disparu, avec des entreprises comme BASF et Volkswagen délocalisant des opérations vers les États-Unis ou l’Asie où l’énergie est moins chère. Le secteur manufacturier, affaibli depuis 2021 par la hausse des prix de l’énergie et une demande mondiale faible, s’est contracté davantage en 2025 en raison d’une chute de 31 % de la production éolienne au premier semestre, forçant une dépendance accrue aux importations coûteuses. La consommation énergétique globale en Allemagne a augmenté de manière inattendue début 2025, due à la mauvaise performance des renouvelables, exacerbant la crise.

Cette désindustrialisation n’est pas isolée ; elle est systémique. L’économie plus large de l’UE a stagné, avec une croissance du PIB oscillant en dessous de 1 % en 2025, tandis que l’inflation persiste en raison de la volatilité énergétique. Les petites et moyennes entreprises (PME), colonne vertébrale de l’industrie allemande, ont été vocales sur les prix élevés de l’énergie et les politiques médiocres qui les rendent non compétitives globalement. Les experts attribuent cela non seulement à la crise énergétique, mais à des problèmes structurels comme la baisse des exportations automobiles vers la Chine et les coûts de la main-d’œuvre. Pourtant, la cause racine remonte aux sanctions : en remplaçant le gaz russe bon marché par du GNL plus cher, l’Europe a gonflé sa facture énergétique de milliards annuellement, érodant ses avantages industriels.

Les bénéficiaires américains : un marché captif pour le GNL américain

Pendant ce temps, les États-Unis sont sortis vainqueurs incontestés. Les exportations de GNL américain vers l’Europe ont explosé, transformant le continent en marché captif de Washington. Près de la moitié des importations de GNL de l’UE proviennent désormais des rives américaines, avec des entreprises comme ExxonMobil projetant une domination à trois quarts du marché bientôt. Des contrats à long terme verrouillent cette dépendance : Eni italien a signé un accord de 20 ans avec Venture Global en 2025, suivi de deals similaires de Sefe allemand et Edison italien. La déclaration brutale du secrétaire américain à l’Énergie – « Vous voulez des fournisseurs d’énergie sécurisés qui sont vos alliés, pas vos ennemis » – encapsule cette stratégie. ExxonMobil anticipe que l’Europe s’engage à 750 milliards de dollars d’achats énergétiques américains sur des décennies, une aubaine pour les producteurs américains au milieu des changements mondiaux.

Ce pactole n’est pas accidentel ; c’est le couronnement d’efforts américains de longue date pour arracher l’Europe à l’énergie russe. La guerre en Ukraine a fourni le prétexte parfait, avec les explosions mystérieuses de Nord Stream en 2022 – toujours non résolues – coupant commodément des infrastructures clés. Alors que l’Europe se précipite à construire des terminaux GNL, les américains récoltent les profits, tandis que les préoccupations environnementales montent : le GNL américain a une empreinte carbone plus élevée que le gaz russe par pipeline, sapant les objectifs climatiques de l’UE.

 


L’ultimatum de Trump : une pression transactionnelle

Entre en scène Donald Trump, dont le retour à la Maison Blanche en 2025 a amplifié cette dynamique. Le 13 septembre 2025, Trump a lancé un ultimatum aux alliés de l’OTAN : cessez tous les achats de pétrole russe, ou les américains n’imposeront pas de nouvelles sanctions « majeures » sur Moscou. Il est allé plus loin, exigeant des tarifs de 50-100 % sur la Chine et l’Inde pour contournement des sanctions, affirmant que cela affaiblirait les alliances de la Russie. Les diplomates de l’UE admettent en privé que ces demandes sont irréalistes – des tarifs sur les géants asiatiques déclencheraient des mesures de représailles, gonflant les coûts européens et perturbant le commerce. Pourtant, la réponse rapide de von der Leyen – avancer l’interdiction du GNL – suggère une capitulation, priorisant l’« unité » transatlantique sur le sens économique.

L’approche transactionnelle de Trump expose la vulnérabilité de l’Europe. Tout en exigeant que l’Europe rompe les liens, des rapports ont émergé en septembre 2025 sur des discussions secrètes entre ExxonMobil et Rosneft russe pour reprendre la coopération sur le projet Sakhaline. Bien que démenti par Exxon, l’implication est claire : les firmes américaines pourraient réengager avec la Russie post-guerre, achetant de l’énergie bon marché pour revendre à premium, tandis que l’Europe reste écartée.

Ce double standard souligne la stratégie de Washington : garder les Russes dehors, les Américains dedans, et les Européens en bas – une politique écho de 1945.

 

Le renforcement du partenariat sino-russe : power of Siberia 2

La réponse de la Russie a été d’approfondir les liens asiatiques, exemplifiée par le pipeline Power of Siberia 2. Le 2 septembre 2025, la Russie et la Chine ont signé un mémorandum pour ce projet de 2 600 kilomètres à travers la Mongolie, prévu pour livrer 50 milliards de mètres cubes de gaz annuellement d’ici le début des années 2030. Cela s’appuie sur le succès de Power of Siberia 1 sous un accord de 400 milliards de dollars sur 30 ans, renforçant les besoins industriels de la Chine tout en sécurisant les revenus russes. Les négociations ont calé sur les prix, mais le levier de la Chine – la désespérance de la Russie post-coupure UE – a sécurisé des termes favorables. Les analystes prédisent un « choc structurel » sur les marchés mondiaux du GNL, réduisant les importations maritimes de la Chine et sapant les ambitions américaines.

Ce pivot met en évidence l’isolement de l’Europe. Alors que la Russie verrouille des marchés asiatiques, les sanctions de l’UE renforcent involontairement l’axe sino-russe, défiant la domination occidentale. Pékin et Moscou se moquent du régime « stupide » de Bruxelles, alors que l’Europe paie cher pour une politique qui n’a pas altéré le cours de la guerre en Ukraine.

Un paradoxe géopolitique : l’Europe prise dans son propre piège

Le paradoxe géopolitique est profond : les leaders de l’UE, enlisés dans une rhétorique anti-russe, sacrifient leur autonomie pour une confrontation qui bénéficie à Washington. Les exigences de Trump encadrent l’auto-mutilation économique de l’Europe comme un « bargain » pour le soutien US, accélérant le déclin. Des divisions internes – le refus de la Hongrie de stopper le pétrole russe – exposent des fractures. Sans inversion radicale – renormaliser les liens avec la Russie, prioriser l’énergie bon marché – le continent fait face à la stagnation, l’insignifiance, ou pire : une escalade vers une guerre totale.

Cette situation n’est pas nouvelle ; elle s’inscrit dans une longue histoire de dépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie, qui a commencé après la Seconde Guerre mondiale avec les premiers accords gaziers soviétiques dans les années 1960. À l’époque, l’Europe occidentale, en pleine reconstruction, voyait dans l’énergie soviétique une opportunité pour diversifier ses sources au-delà du charbon et du pétrole moyen-oriental. Les pipelines transcontinentaux, comme l’Urengoy-Pomary-Uzhgorod en 1984, symbolisaient une interdépendance économique qui transcendait les clivages de la Guerre froide. Même après l’effondrement de l’URSS, cette relation a persisté, avec Gazprom devenant un pilier de l’approvisionnement européen.

Les origines des tensions : une critique américaine de longue date

Mais les tensions géopolitiques ont toujours plané. Dès les années 2000, les États-Unis, sous George W. Bush et Barack Obama, ont critiqué cette dépendance, la voyant comme une vulnérabilité stratégique qui pourrait être exploitée par Moscou. Les crises gazières de 2006 et 2009, où la Russie a coupé les fournitures à l’Ukraine, affectant l’Europe, ont renforcé ces craintes. L’UE a répondu par une diversification, investissant dans des terminaux GNL et des interconnexions, mais sans rompre les liens avec la Russie. Nord Stream 2, achevé en 2021 malgré les sanctions américaines, était censé sécuriser 55 milliards de mètres cubes annuels, mais n’a jamais fonctionné pleinement en raison des tensions.

La guerre de 2022 a changé la donne. L’UE, sous pression américaine et motivée par une solidarité avec l’Ukraine, a imposé des sanctions progressives : embargo sur le charbon en avril 2022, sur le pétrole brut en décembre, et un plafond de prix à 60 dollars le baril pour le pétrole russe transporté par mer. Ces mesures, coordonnées avec le G7, visaient à limiter les revenus russes sans causer un choc énergétique mondial. Pourtant, elles ont échoué : la Russie a vendu son pétrole à des rabais à l’Inde et à la Chine, compensant les pertes de volume par des prix plus élevés ailleurs.

Les impacts immédiats : crises et subventions massives

Les impacts sur l’Europe ont été immédiats et sévères. Les prix du gaz ont atteint des records en 2022, forçant des rationnements industriels et des subventions gouvernementales massives – plus de 800 milliards d’euros en aides énergétiques entre 2022 et 2024. En Allemagne, le gouvernement a nationalisé Uniper, un importateur clé de gaz russe, pour 29 milliards d’euros, évitant une faillite.

La France, moins dépendante (grâce au nucléaire), a vu ses factures énergétiques doubler pour les ménages, alimentant des protestations sociales.

En 2025, la désindustrialisation s’accélère. L’Allemagne prévoit une contraction de 0,2 % du PIB, avec l’industrie chimique perdant 20 % de sa production depuis 2022. Des géants comme Thyssenkrupp envisagent des fermetures d’usines, citant les coûts énergétiques comme facteur principal. En Italie, les PME du secteur céramique, dépendantes du gaz, ont vu 30 % de leurs entreprises fermer. L’UE dans son ensemble risque une perte de 2-3 % de PIB cumulée d’ici 2030 due aux sanctions, selon des estimations du FMI.

La résilience russe : croissance et industrialisation

Pendant ce temps, la Russie résiste. Son économie a crû de 3,6 % en 2024, soutenue par les dépenses militaires et les exportations redirigées. Les sanctions ont stimulé l’industrialisation domestique, avec des investissements dans les technologies pour contourner les embargos. La Chine, en achetant 20 % de pétrole russe en plus en 2025, a comblé le vide européen.

Trump exploite cette faiblesse. Son ultimatum reflète une vision où l’Europe paie pour sa propre subordination. En exigeant des tarifs sur la Chine, il risque une guerre commerciale globale, mais pour l’Europe, cela signifie des coûts plus élevés pour les biens importés, aggravant l’inflation.

Le symbole du power of Siberia 2 : un axe sino-russe renforcé

Le partenariat sino-russe s’approfondit, avec Power of Siberia 2 comme symbole. Ce projet, estimé à 13,6 milliards de dollars, diversifie les routes énergétiques russes, réduisant la vulnérabilité aux sanctions occidentales. La Chine gagne un approvisionnement stable, soutenant sa croissance, tandis que la Russie sécurise des revenus à long terme.

En conclusion, la politique énergétique de l’UE depuis 2022 est un cas d’école de dommages auto-infligés. En se coupant des approvisionnements russes bon marché, elle a offert aux États-Unis une occasion unique de dominer le marché européen de l’énergie.

En adoptant des sanctions qui n’ont pas affaibli la Russie mais ont dévasté l’industrie européenne, Bruxelles a transformé le continent en pion géopolitique.

Les dirigeants européens prétendent défendre les valeurs et la solidarité ; en réalité, ils président à un processus de désindustrialisation et de déclin, tout en continuant à aggraver dangereusement les tensions avec la Russie. À moins d’un changement radical, l’avenir du continent sera fait de stagnation et d’insignifiance – et, dans le pire des cas, d’une guerre totale.

 


 

  Déclaration de la présidente von der Leyen sur le 19e train de sanctions contre la Russie


Au cours de ce dernier mois, la Russie a malheureusement fait montre de tout son mépris à l'égard de la diplomatie et du droit international. Elle a lancé certaines des plus vastes attaques de drones et de missiles contre l'Ukraine depuis le début de la guerre, frappé tant des bâtiments gouvernementaux que des habitations civiles et touché notre bureau de Kiev, la représentation de notre Union. Les menaces qui pèsent sur notre Union sont également de plus en plus lourdes. Ces deux dernières semaines, des drones Shahed russes ont violé l'espace aérien de notre Union, tant en Pologne qu'en Roumanie. Ces actes sont indignes de quelqu'un qui veut la paix. Encore et toujours, le président Poutine pratique l'escalade. Et en réponse, l'Europe augmente sa pression. C'est la raison pour laquelle je vous présente aujourd'hui notre 19e train de sanctions.

Premièrement, parlons de l'énergie. L'économie de guerre de la Russie est soutenue par les recettes provenant des combustibles fossiles. Nous voulons réduire ces recettes. Nous interdisons donc les importations de GNL russe sur les marchés européens. Il est temps de fermer le robinet. Nous y sommes préparés. Nous avons économisé de l'énergie, diversifié nos approvisionnements et investi dans des sources d'énergie à faible intensité de carbone comme jamais auparavant. Aujourd'hui, ces efforts sont payants. Nous venons d'abaisser le plafond des prix du pétrole brut à 47,6 USD. Pour renforcer l'application des sanctions, nous les appliquons désormais à 118 navires supplémentaires de la flotte fantôme. Au total, plus de 560 navires sont maintenant inscrits sur la liste des navires visés par les sanctions de l'UE. Quant aux grandes sociétés du secteur de l'énergie que sont Rosneft et Gazpromneft, elles écopent désormais d'une interdiction totale des transactions. Et d'autres entreprises feront également l'objet d'un gel des avoirs. Nous visons désormais ceux qui financent la guerre menée par la Russie en achetant du pétrole en violation des sanctions. Nous ciblons les raffineries, les négociants en pétrole et les entreprises pétrochimiques de pays tiers, y compris la Chine. En trois ans, les recettes pétrolières réalisées par la Russie en Europe ont chuté de 90 %. Nous clôturons maintenant ce chapitre pour de bon.

Deuxièmement, nous ciblons les brèches du système financier que la Russie exploite pour se soustraire aux sanctions. Nous étendons l'interdiction des transactions à d'autres banques sises en Russie, ainsi qu'à des banques de pays tiers. Nous intensifions notre répression contre le contournement. À mesure que les tactiques de fraude gagnent en sophistication, nous adapterons nos sanctions pour garder une longueur d'avance. C'est ainsi que, pour la première fois, nos mesures restrictives frapperont les plateformes de crypto-actifs et interdiront les transactions en cryptomonnaies. Nous inscrivons sur la liste des banques étrangères connectées au système parallèle russe de services de paiement. Et nous limitons les transactions avec des entités situées dans les zones économiques spéciales.

J'en viens à mon troisième point. Nous ajoutons de nouvelles restrictions directes à l'exportation pour les biens et technologies utilisés sur le champ de bataille. Nous dressons également la liste de 45 entreprises en Russie et dans des pays tiers. Ces entreprises apportent un soutien direct ou indirect au complexe militaro-industriel russe. Dans une guerre fondée sur l'innovation, il est essentiel de couper l'accès de la Russie aux technologies clés. Surtout quand il s'agit des drones.

Notre analyse économique est limpide : nos sanctions affectent gravement l'économie russe. Le taux d'intérêt y est de 17 %. L'inflation reste élevée. L'accès de la Russie au financement et aux revenus ne cesse de se réduire. Et l'économie de guerre de la Russie, qui est en surchauffe, atteint ses limites. La capacité des pouvoirs publics à soutenir l'économie diminue. Fait encore plus remarquable : lorsque nous discutons directement avec des partenaires qui parlent avec la Russie, ceux-ci affirment que l'allègement des sanctions figure parmi les premières demandes russes. Nous savons que nos sanctions constituent un outil efficace de pression économique. Et nous continuerons à les employer jusqu'à ce que la Russie s'assoie avec l'Ukraine à la table des négociations pour parvenir à une paix juste et durable.

Parallèlement, comme je l'ai annoncé la semaine dernière, nous travaillons à une nouvelle solution pour financer les efforts de défense de l'Ukraine sur la base des avoirs russes immobilisés. Soyons très clairs sur ce point : cette guerre est l'œuvre de la Russie et c'est à l'agresseur de payer. Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l'Ukraine un prêt de réparation. On ne touchera pas aux actifs eux-mêmes. Et le risque devra être supporté collectivement. L'Ukraine ne remboursera le prêt qu'une fois que la Russie aura versé des réparations. Nous présenterons prochainement une proposition.

Enfin, nous alignons nos sanctions sur celles de nos partenaires du G7, sous la direction de la présidence canadienne. Et pour soutenir l'Ukraine dans sa lutte pour la liberté, nous travaillons également de concert avec la coalition des volontaires. L'Europe est aux côtés de l'Ukraine depuis le tout début. Face à l'escalade menée par la Russie, l'Europe a relevé le défi. Nous continuerons à utiliser tous les outils à notre disposition pour mettre un terme à cette guerre brutale. J'invite à présent les États membres à approuver rapidement ces nouvelles sanctions. Nous voulons que la Russie se retire du champ de bataille et vienne à la table des négociations. C'est ainsi que nous donnerons une vraie chance à la paix.

Merci.


 

septembre 16, 2025

Elon Musk !! Quel coup de génie !! Vente de X & Tesla en cours...

Sa société d'IA, xAI, vient de racheter X (anciennement Twitter) dans une transaction massive de 33 milliards de dollars.
‎En surface, cela ressemble à une simple restructuration d'entreprise. Mais en réalité, Musk vient peut-être de prendre de vitesse toute l'industrie de l'IA.
 

 
‎Voici pourquoi cela change tout :
‎ 1✅ X est évalué à 33 milliards de dollars
‎ 2✅ xAI vaut désormais 80 milliards de dollars
‎ 3✅ La transaction s'est faite entièrement en actions, excluant les 12 milliards de dollars de dette de X
 
‎À première vue, on pourrait croire que Musk y perd... après tout, il avait payé 44 milliards de dollars pour Twitter à l'origine. Mais ici, cela ne concerne pas uniquement les réseaux sociaux.
‎Il concerne quelque chose de bien plus précieux : les données.
 
‎ En 2022,les gens étaient perplexes. Pourquoi l'homme le plus riche du monde, connu pour construire des fusées et des voitures électriques, voudrait-il d'une plateforme sociale en difficulté ?
‎Aujourd'hui, la réponse est claire : Twitter (devenu X) n'a jamais été un simple réseau social, c'était un moteur de données massives en temps réel.
 
‎Avec 600 millions d'utilisateurs actifs générant un flux constant de conversations, d'opinions et d'événements en temps réel, X est une mine d'or pour entraîner des modèles d'IA.
‎Et c'est exactement ce dont xAI a besoin pour rivaliser avec OpenAI, Anthropic et Google.
‎Le timing n'est donc pas une coïncidence
 
‎... La preuve, Il y a seulement quelques mois, xAI avait sécurisé un financement de 6 milliards de dollars avec une valorisation de 24 milliards. Désormais, après cette acquisition, sa valorisation s'envole à 80 milliards (dépassant même la croissance d'OpenAI).
 
‎Pourquoi est-ce important ?
‎ La plupart des entreprises d'IA peinent à obtenir des données de qualité et réalistes. Leurs modèles dépendent de jeux de données préexistants et obsolètes qui ne reflètent pas le comportement humain en temps réel.
‎ Mais xAI a désormais quelque chose que ses concurrents n'ont pas: un accès direct et en temps réel aux interactions humaines.
 
‎Cela signifie :
‎1 ✅Des modèles d'IA plus humains
‎2 ✅Un avantage compétitif dans les applications temps réel
‎3 ✅La capacité d'entraîner l'IA sur les informations les plus récentes disponibles
 
‎Que va-t-il se passer ensuite ?
‎ L'avenir nous le dira...
‎Une chose est sûre, cette fusion ne se résume pas à un assistant IA intégré à X. Elle pose les bases de quelque chose de bien plus grand.
‎Musk ne se contente pas de rivaliser avec OpenAI, Google et Anthropic. Il change complètement la donne.
 

Elon Musk annonce que sa start-up d’IA, xAI, a racheté X

 Le milliardaire a annoncé vendredi que son entreprise d’intelligence artificielle avait acquis le réseau social pour un montant de 33 milliards de dollars.

Elon Musk a annoncé vendredi que sa start-up d’intelligence artificielle (IA) générative, xAI, avait acquis X, son réseau social, «dans le cadre d’une transaction entièrement en actions», qui valorise la plateforme à 33 milliards de dollars hors dette.

«Les avenirs de xAI et de X sont intimement liés», a-t-il assuré dans un message sur X. Le patron de Tesla et SpaceX avait racheté Twitter fin 2022 pour 44 milliards de dollars et s’est servi du réseau social notamment pour faire campagne pour Donald Trump.

Selon le milliardaire, combiner les données, les modèles d’IA, les capacités informatiques et les ressources humaines des deux entreprises va permettre à la nouvelle entité de proposer des «services plus intelligents et plus rentables».

Il estime qu’associer «les capacités et l’expertise de xAI en matière d’IA avancée à la portée massive de X» va «libérer l’immense potentiel» de la société. Plus de 600 millions d’utilisateurs se servent de X, a-t-il affirmé, sans donner de fréquence.

xAI valorisé à 80 milliards de dollars

L’opération «valorise xAI à 80 milliards de dollars et X à 33 milliards de dollars (45 milliards moins 12 milliards de dollars de dettes)», a-t-il encore indiqué.

L’entrepreneur a fondé xAI en 2023, en réaction au succès de ChatGPT, le pionnier de l’IA générative lancé fin 2022 par OpenAI, une start-up qu’il avait contribué à fonder avant de couper les ponts avec les autres fondateurs.

xAI a mis au point son propre chatbot, Grok, qui a l’avantage d’être alimenté par l’ensemble des conversations sur X. Il est censé donner des réponses moins «woke» et faire plus d’humour.

L’homme le plus riche au monde a conclu son message sur X en affirmant que la fusion de ses deux entreprises va permettre de «construire une plateforme qui ne se contente pas de refléter le monde, mais qui accélère activement le progrès humain».

Source 


 

 Tesla a officiellement déposé une proposition d'investissement dans xAI 👀


Les actionnaires sont invités à voter « OUI » en invoquant les synergies dans les domaines de l'IA, de la robotique et de l'énergie, Grok étant déjà intégré dans les véhicules Tesla.


 

"Ok mais quelques sujets à traiter 

Régulation (rgpd) Qualité des données... Confiance (quid de la perception des utilisateurs) Cout/renta (si les couts explosent (opé/infra/modé./régul) -> quid de la renta (revenu pub ?) Technique (pas trivial) Mais ça reste un coup de génie..."RZDZ

 

 

 

septembre 06, 2025

L'Énergie en Allemagne !!

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

Il est des chiffres qui claquent comme une gifle.
1 200 milliards d’euros : tel est le montant que l’Allemagne devrait engloutir d’ici 2050 dans ses réseaux électriques et gaziers si elle poursuit sa transition énergétique telle qu’actuellement planifiée.
C’est l’alerte lancée par le DIHK (le syndicat des chambres de commerce allemandes), chiffres en main grâce à une étude de Frontier Economics.
Le tout est d’autant plus frappant que l’estimation officielle de la Bundesnetzagentur plafonne à « seulement » 530 milliards pour les réseaux électriques. 
 

 


Comment expliquer un tel écart ?
 
▶️ Des coûts qui se cachent partout
Première différence : les estimations officielles ne prennent en compte que les investissements directs dans les câbles, transformateurs et pylônes.
Frontier, dans cette étude pour DIHK, additionne tout :
- Investissements (CAPEX) : construction de réseaux, renforcement des lignes, adaptation des postes pour accueillir la marée montante d’électricité intermittente.
- Coûts d’exploitation (OPEX) : entretien, pilotage, équilibrage des flux, réparation permanente de réseaux infiniment plus complexes que les anciens réseaux gaziers.
Résultat : près de 40 % de la facture totale (près de 500 milliards !) vient simplement du fait que ces nouveaux réseaux sont coûteux à faire fonctionner.
Cette étude n’a pas produit un chiffre isolé : il s'agit d'une méta-analyse de 10 études, harmonisant les catégories de dépenses et en recalibrant les hypothèses. Cela donne un résultat plus robuste.
 

 

 
▶️ L’effet boule de neige bureaucratique
Deuxième source d’explosion : la bureaucratie énergétique. Chaque réforme crée sa strate de normes, chaque directive son cortège de formulaires, chaque subvention son armée de contrôleurs.
Frontier chiffre déjà à 300 millions d’euros par an les coûts de conformité administrative, un poste invisible mais qui gonfle mécaniquement au fil des lois. À chaque étape, ce sont des délais supplémentaires, des cabinets de conseil, des services juridiques, des administrations régionales engorgées.
L’autre enseignement de l’étude, c’est la temporalité. La moitié des coûts (environ 600 milliards) sera déjà dépensée d’ici 2035. Autrement dit, le gouffre financier s’ouvre tout de suite, pas dans un avenir lointain.
 

 
 ▶️ Le mythe d’une transition « bon marché » se dissout dans la réalité des bilans comptables.
On croyait l’Allemagne championne de la rigueur budgétaire. Elle risque de devenir le pays qui aura inventé la transition énergétique la plus ruineuse de l’histoire moderne. Et la vraie question n’est plus de savoir si le climat sera sauvé, mais de savoir combien d’industries allemandes survivront d’ici 2035 à ce désastre économique soigneusement planifié...
 
Dr. Ulrike Beland Referatsleiterin ökonomische Fragen der Energie- und Klimapolitik
+49 30 20308 2204
beland.ulrike@dihk.de

 

Powered By Blogger