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Il est des chiffres qui claquent comme une gifle.
1 200 milliards d’euros : tel est le montant que l’Allemagne devrait engloutir d’ici 2050 dans ses réseaux électriques et gaziers si elle poursuit sa transition énergétique telle qu’actuellement planifiée.
C’est l’alerte lancée par le DIHK (le syndicat des chambres de commerce allemandes), chiffres en main grâce à une étude de Frontier Economics.
Le tout est d’autant plus frappant que l’estimation officielle de la Bundesnetzagentur plafonne à « seulement » 530 milliards pour les réseaux électriques.
Comment expliquer un tel écart ?

Première différence : les estimations officielles ne prennent en compte que les investissements directs dans les câbles, transformateurs et pylônes.
Frontier, dans cette étude pour DIHK, additionne tout :
- Investissements (CAPEX) : construction de réseaux, renforcement des lignes, adaptation des postes pour accueillir la marée montante d’électricité intermittente.
- Coûts d’exploitation (OPEX) : entretien, pilotage, équilibrage des flux, réparation permanente de réseaux infiniment plus complexes que les anciens réseaux gaziers.
Résultat : près de 40 % de la facture totale (près de 500 milliards !) vient simplement du fait que ces nouveaux réseaux sont coûteux à faire fonctionner.
Cette étude n’a pas produit un chiffre isolé : il s'agit d'une méta-analyse de 10 études, harmonisant les catégories de dépenses et en recalibrant les hypothèses. Cela donne un résultat plus robuste.

Deuxième source d’explosion : la bureaucratie énergétique. Chaque réforme crée sa strate de normes, chaque directive son cortège de formulaires, chaque subvention son armée de contrôleurs.
Frontier chiffre déjà à 300 millions d’euros par an les coûts de conformité administrative, un poste invisible mais qui gonfle mécaniquement au fil des lois. À chaque étape, ce sont des délais supplémentaires, des cabinets de conseil, des services juridiques, des administrations régionales engorgées.
L’autre enseignement de l’étude, c’est la temporalité. La moitié des coûts (environ 600 milliards) sera déjà dépensée d’ici 2035. Autrement dit, le gouffre financier s’ouvre tout de suite, pas dans un avenir lointain.

On croyait l’Allemagne championne de la rigueur budgétaire. Elle risque de devenir le pays qui aura inventé la transition énergétique la plus ruineuse de l’histoire moderne. Et la vraie question n’est plus de savoir si le climat sera sauvé, mais de savoir combien d’industries allemandes survivront d’ici 2035 à ce désastre économique soigneusement planifié...
Dr. Ulrike Beland Referatsleiterin ökonomische Fragen der Energie- und Klimapolitik
+49 30 20308 2204
beland.ulrike@dihk.de