La politisation des entreprises : la nouvelle arme des mondialistes
Dans un paysage économique dominé par les géants du S&P 500
(Indice boursier mesurant les performances des 500 plus grandes sociétés
cotées aux États-Unis), une tendance alarmante émerge :
les
grandes entreprises s’immiscent de plus en plus dans le débat
politique, adoptant des positions sur le climat, les droits des
minorités ou le contrôle des armes, presque exclusivement alignées sur
l’agenda démocrate américain.
Selon une étude récente d’Elisabeth Kempf de la Harvard Business School, analysant plus de 200.000 tweets entre 2012 et 2022, cette politisation a explosé depuis 2017, avec 80-90 % des messages politiques penchant du côté démocrate,
même dans des secteurs conservateurs ou chez des PDG républicains.
Cette intrusion n’est pas anodine ; elle est le symptôme d’un agenda
mondialiste plus sombre, où les élites cherchent à modeler des sociétés
serviles, intellectuellement appauvries, pour empêcher tout
questionnement critique. Loin d’être une réponse spontanée à la
« polarisation », cette tendance sert à imposer une doxa uniformisante,
au détriment des libertés et de la diversité culturelle.
Les mondialistes aux commandes : vers une humanité servile et abrutie
La
grande majorité de ces entreprises sont dirigées par des mondialistes –
ces architectes d’un ordre global sans frontières ni identités – qui voient dans la politisation un outil pour maintenir les peuples dans une docilité intellectuelle.
En promouvant des narratifs progressistes standardisés, ils visent à
réduire le quotient intellectuel collectif, rendant les masses
incapables de remettre en question l’ordre établi. Pourquoi ? Parce
qu’un peuple servile consomme sans réfléchir, accepte l’uniformisation
culturelle et ne résiste pas aux agendas transnationaux. Des exemples
comme Ben & Jerry’s ou Nike, qui s’engagent contre le « suprématisme
blanc » ou pour les droits LGBTQ+, illustrent cette stratégie : ces positions ne sont pas philanthropiques, mais calculées pour aligner les consommateurs sur une vision mondiale homogène.
Les marchés, d’ailleurs, sanctionnent souvent ces prises de position :
les cours des actions chutent en moyenne de 0,2 % après un tweet
politique, signe que les investisseurs perçoivent ce risque comme une
déviation de la mission économique pure.
Trump n’a rien polarisé : il a simplement résisté à la doxa mondialiste
Contrairement
à la narrative dominante, l’ère Trump n’a pas « polarisé » le discours ;
elle a simplement révélé l’opposition frontale de cet outsider à la
doxa omniprésente que les mondialistes imposent depuis des décennies.
Avant 2017, les entreprises restaient discrètes politiquement, mais l’élection
de Trump a servi de prétexte pour intensifier leur activisme démocrate,
perçu comme une riposte à ses politiques souverainistes. Trump
s’est opposé à cette uniformisation forcée, défendant les intérêts
nationaux contre les élites globales. Les mondialistes, paniqués par
cette remise en cause, ont mobilisé les corporations pour rétablir leur
hégémonie idéologique. Ce n’est pas de la polarisation ; c’est une contre-attaque pour écraser toute dissidence.
L’économie d’échelle : la nécessité d’uniformiser les peuples pour maximiser les profits
Au cœur de cette tendance se cache un impératif économique impitoyable : l’économie d’échelle.
Un
produit conçu pour un seul pays, avec ses particularités culturelles et
réglementaires, est infiniment moins rentable qu’un bien standardisé,
diffusé dans 10, 20, 30 ou 40 pays.
Pour maximiser
les profits, les mondialistes poussent à l’uniformisation totale des
marchés – et donc des peuples. En adoptant des positions politiques
« progressistes », les entreprises contribuent à éroder les différences
nationales, créant un consommateur global interchangeable, servile et prévisible. Cette
stratégie explique pourquoi même des PDG républicains virent au
discours démocrate sur les réseaux : elle sert l’agenda d’une
mondialisation qui priorise les chaînes d’approvisionnement globales sur
les identités locales. Le résultat ? Des sociétés appauvries
culturellement, où le questionnement est remplacé par une adhésion
passive à la consommation de masse.
L’auto-censure des dirigeants : la peur de la stigmatisation orchestrée par des groupes comme Sleeping Giants
Cette
politisation s’accompagne d’une auto-censure rampante parmi les
dirigeants d’entreprises, terrifiés à l’idée d’être stigmatisés par des
activistes. Prenez Sleeping Giants,
une organisation militante fondée en 2016, qui pressionne les
compagnies pour qu’elles retirent leurs publicités de médias
conservateurs comme Breitbart (ou Valeurs Actuelles en
France), accusés de promouvoir la « bigoterie et le sexisme ». En
menaçant de boycotts et en exposant publiquement les « complices »,
Sleeping Giants force les dirigeants à adopter des positions alignées,
sous peine d’atteinte à la réputation.
Résultat
: une censure auto-imposée, où les dirigeants préfèrent se plier à la
doxa démocrate plutôt que risquer l’ostracisme et bien sûr, une baisse
drastique de leur chiffre d’affaires.
Des cas comme
ceux de Microsoft ou Delta, qui ont licencié des employés pour des
publications controversées en 2025, illustrent cette peur viscérale.
Cette dynamique n’est pas de la responsabilité sociale ; c’est une capitulation face à une machine de contrôle idéologique. Heureusement, une contre-attaque est menée par Les Corsaires.
Les impacts négatifs : un double tranchant pour les entreprises et la société
Si
70 % des consommateurs attendent désormais que les marques prennent
position – en hausse de 66 % depuis 2017 – cet activisme expose à des
boycotts massifs, comme celui de Bud Light en 2023. Les marchés
préfèrent la neutralité pour éviter les risques réglementaires ou
réputationnels, pourtant les mondialistes persistent, sacrifiant la
performance boursière au profit de leur agenda. Pour la société, c’est
pire : cette uniformisation idéologique abruti les peuples, les rendant
vulnérables à une élite qui dicte la pensée unique.
En conclusion,
la politisation des entreprises n’est pas un progrès ; c’est une arme
des mondialistes pour uniformiser, abrutir et soumettre. Il est temps de
résister à cette doxa imposée, en soutenant des leaders comme Trump qui
défient l’ordre global. Sinon, nous risquons une humanité servile,
privée de son esprit critique, au service d’une économie d’échelle
déshumanisante.
La liberté d’expression est plus que jamais menacée.
Les censeurs se déchaînent pour faire taire les voix dissidentes par tous les moyens.
Face à la tempête, ne restez pas passifs : rejoignez les Corsaires voir vidéo !
La France perd le marché algérien du blé, près d’un milliard d’euros, au
profit de la Russie. Une crise issue d’un échec diplomatique, qui
frappe durement les paysans français.
L’Algérie a récemment décidé de cesser d’importer du blé français, une
décision qui a des répercussions économiques significatives pour le
secteur agricole français. Selon un reportage de BFMTV diffusé le 16
septembre 2025, cette mesure s’inscrit dans un contexte de détérioration
des relations diplomatiques entre les deux pays, aggravées par des
choix politiques français. Ces choix, notamment l’arrestation de
l’écrivain Boualem Sansal et le soutien à un plan concernant le Sahara
occidental, ont conduit à une escalade des tensions, rendant inévitable
une cassure diplomatique et économique.
L’arrestation de Boualem Sansal, un écrivain franco-algérien proche du CRIF,
qui compare Israël à « un village gaulois » résistant aux invasions.
Des sources algériennes l’accusent d’être un « agent caché d’Israël » ou
du Mossad, avec une vidéo de 2012 (diffusée en janvier 2025) le
montrant évoquer sa rencontre avec Netanyahou. Sansal a été condamné à
cinq ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, comme rapporté
par France 24 le 27 mars 2025. Cette action a été perçue comme une
ingérence directe dans les affaires internes de l’Algérie. Par ailleurs,
le soutien de la France à un plan pour le Sahara occidental, exprimé
par Emmanuel Macron dans une lettre au roi Mohammed VI en juillet 2024, a
été vu comme une trahison par l’Algérie, qui soutient le mouvement
d’indépendance sahraoui. Ces décisions, prises sans privilégier la
diplomatie, ont directement contribué à la détérioration des relations.
Les paysans français face à une crise sans précédent
Les chiffres sont éloquents. En 2019, les exportations de blé français vers l’Algérie représentaient environ 1 milliard d’euros,
selon des données compilées et citées dans le reportage de BFMTV.
Aujourd’hui, ces exportations sont pratiquement nulles. Jean-François
Lépy, directeur général de Soufflet Negoce déclaré :
« Je suis installé depuis 2006 et je n’ai jamais connu une crise aussi importante. »
En 2021, l’Algérie avait déjà exclu la France d’un tender de blé
suite à un différend diplomatique, comme le rappelle Reuters. Comme
l’explique Frédéric Montchablon, directeur de la Soufflet Negoce :
« L’Algérie a décidé de ne plus acheter de blé français, et cela a des conséquences immédiates sur nos exportations. »
Ces choix politiques français, loin de privilégier la diplomatie, ont
rendu inévitable une cassure avec l’Algérie. Le gouvernement préférant
s’aligner sur le CRIF plutôt que de privilégier la diplomatie afin de
protéger ses agriculteurs.
La Russie, le bénéficiaire inattendu
Alors que la France perd pied sur le marché algérien, la Russie
émerge comme le principal bénéficiaire. Selon les données présentées,
l’Algérie a importé 1,6 million de tonnes de
blé russe au cours des sept premiers mois de la saison actuelle,
surpassant les volumes importés de l’Union européenne. Un graphique
montre une chute drastique des importations de blé français en Algérie,
passant de plusieurs milliers de tonnes en 2019 à presque rien en 2024,
tandis que les importations de blé russe ont augmenté de manière
significative. Cette situation profite directement à la Russie, qui a su
capitaliser sur les erreurs diplomatiques françaises.
L’Algérie tourne le dos au blé français et se tourne vers la Russie, désormais principal fournisseur
L’Algérie a cessé toute importation de
blé en provenance de France ce qui ouvre la voie à une percée décisive
des exportateurs russes sur ce marché stratégique. Selon le quotidien
français L’Opinion, la Russie fournit désormais 90 % des
besoins en blé de l’Algérie, reléguant les producteurs français au
second plan après des décennies de domination sans partage.
Il y a
encore dix ans, Paris constituait le principal pourvoyeur de denrées
céréalières de l’Algérie. Cependant, la détérioration progressive des
relations bilatérales a culminé en octobre 2024, lorsque les autorités
algériennes ont formellement exclu les entreprises françaises des appels
d’offres relatifs aux importations de blé. Une exigence explicite a été
même formulée : aucune céréale d’origine hexagonale ne saurait plus
être prise en considération.
Un bouleversement du marché céréalier algérien
Ce
revirement a permis à la Russie de s’ancrer solidement dans l’un des
marchés céréaliers les plus considérables du bassin méditerranéen, mais
qui reste miné par la bureaucratie et la mauvaise gestion des autorités
algériennes. Les experts prévoient qu’à l’horizon 2025, les exportations
françaises vers l’Algérie atteindront un niveau nul, consacrant ainsi
la suprématie de la Fédération de Russie dans ce secteur.
Au-delà
des volumes échangés, l’essor des exportations russes repose sur
plusieurs facteurs techniques et logistiques. La compétitivité tarifaire
accrue des céréales russes, renforcée par des coûts de production plus
faibles et une politique agressive de pénétration des marchés, a joué un
rôle déterminant. De surcroît, la diversification des infrastructures
portuaires russes sur la mer Noire et la mer Caspienne a
considérablement amélioré la capacité d’acheminement vers l’Afrique du
Nord, réduisant les délais de livraison et optimisant la chaîne
logistique.
Les analystes observent également que les récentes
réformes du secteur agricole russe, conjuguées à une mise à niveau des
silos portuaires et à une optimisation des quotas d’exportation, ont
permis de répondre avec flexibilité aux exigences spécifiques du marché
algérien, notamment en matière de qualité du blé tendre, privilégiée
pour la production locale de semoule et de pain.
Un divorce commercial aux répercussions durables
Ce
basculement des flux commerciaux traduit une rupture profonde dans
l’architecture traditionnelle des échanges agricoles
euro-méditerranéens. Il témoigne d’un réalignement des alliances
économiques où la Russie, qui se targue, selon ses responsables, de sa
capacité à offrir des conditions commerciales avantageuses et une
régularité d’approvisionnement, occupe désormais une position dominante.
Blé : après l'Algérie, la Russie détrône la France au Maroc
La Russie consolide son influence sur le marché céréalier du
Maghreb, en particulier au Maroc. Cette avancée marque une nouvelle
étape dans la stratégie du géant agricole russe, qui gagne du terrain
face à la France, acteur historique dans la région.
Sur les cinq premiers mois de la campagne actuelle, la Russie a exporté 700 000 tonnes de blé vers le Maroc, contre seulement 300 000 tonnes
pour la France. Ce rapport de force illustre l'offensive menée par
Moscou sur un marché traditionnellement dominé par les céréaliers
français. Avec un objectif d’exportation ambitieux d’un million de
tonnes pour la campagne 2024/2025, la Russie semble bien décidée à
s’imposer comme le premier fournisseur de blé au Maroc.
Cette percée s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la Russie
bénéficie de coûts de production compétitifs, lui permettant d’offrir
des prix attractifs sur les marchés internationaux. De plus, la qualité
du blé russe, notamment en termes de teneur en protéines, répond aux
standards exigés par les consommateurs marocains.
Contexte agricole défavorable au Maroc
Le Maroc traverse une sécheresse persistante, réduisant considérablement sa production locale de blé. Pour la campagne actuelle, la récolte marocaine n’a atteint que 3,3 millions de tonnes,
soit un tiers des besoins nationaux, estimés à 10 millions de tonnes.
Cette situation contraint le pays à augmenter ses importations, qui
devraient s’élever à 7,5 millions de tonnes pour 2024/2025.
La dépendance accrue du Maroc à l’égard des marchés extérieurs a
ouvert la porte à la Russie. En proposant des volumes importants à des
prix compétitifs, Moscou s'est positionné comme un partenaire clé pour
répondre à cette demande croissante.
La position française s'effrite dans la région
La France, longtemps considérée comme un fournisseur privilégié du
Maroc, voit ses parts de marché s’éroder. Avec une production nationale
de blé historiquement basse (26,3 millions de tonnes), les céréaliers
français peinent à rivaliser avec leurs homologues russes sur le plan
des coûts et des volumes disponibles.
En conséquence, les exportations françaises vers le Maroc devraient chuter de 53,5 %, passant de 2,8 millions de tonnes à seulement 1,5 million de tonnes
cette année. Cette situation rappelle les difficultés rencontrées par
la France en Algérie, où la Russie a également pris l’avantage, mettant
fin à des décennies de domination française sur ce marché stratégique.
Une stratégie russe bien rodée
Le succès de la Russie sur le marché marocain s’inscrit dans une
stratégie plus large d’expansion économique dans les pays du Maghreb. En
Algérie, où Paris a perdu son statut de principal fournisseur,
la Russie s'est imposée en exploitant les failles des producteurs
européens, notamment en matière de coût et de flexibilité logistique.
Outre ses avantages en termes de prix, la Russie bénéficie de routes maritimes optimisées
et d’un réseau commercial de plus en plus efficace. Ces atouts
permettent à Moscou de répondre rapidement aux besoins des marchés
importateurs, même en période de forte demande.
Montée en puissance de la Russie sur le marché maghrébin
La montée en puissance de la Russie sur le marché céréalier du
Maghreb dépasse la seule question économique. Elle reflète une volonté
de Moscou de renforcer son influence géopolitique dans cette région clé,
en utilisant les exportations agricoles comme un levier stratégique.
Pour la France, cette perte de terrain met en lumière des défis
structurels importants. La compétitivité des producteurs français est
mise à rude épreuve, non seulement par les prix agressifs de la Russie,
mais aussi par les conditions climatiques et les contraintes
réglementaires en Europe. Si Paris veut regagner du terrain, il sera
crucial de repenser ses stratégies commerciales et de s’adapter à une
concurrence mondiale accrue.
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L'accent mis sur la décentralisation unit les radicaux de gauche et de droite dans la politique américaine, tandis que les modérés soutiennent le pouvoir central.
Comme j'ai tenté de le montrer dans les deux précédents articles, le décentralisme défie les conceptions populaires tant de la droite que de la gauche politiques. La droite s'identifiera à la résistance décentraliste contre le gouvernement centralisé et la croissance et le pouvoir des bureaucraties de l'exécutif, ainsi qu'à l'importance accordée par le décentralisme au respect de la souveraineté des petites entités politiques. La gauche appréciera également l'accent mis par les décentralisateurs sur les mérites du localisme, en particulier en matière de durabilité économique et environnementale, et leur opposition de principe à la domination des grandes entreprises sur la politique et la culture. Les aspects les plus destructeurs et les plus néfastes de la politique américaine actuelle sont le fait des « modérés », qui sont non seulement centristes, mais aussi centralistes. Les décentralisateurs, en revanche, se trouvent principalement aux extrémités droite et gauche, même s'ils ont plus de similitudes que de différences.
En 1996, lors de la Conférence internationale sur la décentralisation organisée par la E.F. Schumacher Society, les cofondateurs de la société, Kirkpatrick Sale et John McClaughry, ont observé la manière dont le décentralisme transcende le spectre traditionnel gauche-droite. Dans son discours, McClaughry a fait remarquer qu'à première vue, un ancien rédacteur de discours pour, entre autres, George Romney et Ronald Reagan 1 pouvait sembler n'avoir pas grand-chose en commun avec un ancien « pilier des Étudiants pour une société démocratique », pour qui le qualificatif « anarchiste de gauche » était probablement tout à fait acceptable. De même, la conférence de Sale a confronté « l'illusion politique de la terre plate », proposant à la place l'idée qu'il n'y a en réalité pas beaucoup de différence entre « les anarcho-communautaristes, les communautaristes, les communards et les anarchistes de gauche, et les libertariens, les jeffersoniens et les individualistes de droite ».Et tout comme les principes décentralisateurs sont capables de transcender les clivages politiques et les divisions partisanes, les principes opposés ont également transformé la politique américaine et pris le dessus sur les deux grands partis au XXe siècle. Dans son histoire de la période allant de 1877 à 1920, Robert Wiebe retrace « l'émergence d'un nouveau système » en Amérique, la transition d'une « société de communautés insulaires » décentralisée vers un système « dérivé des besoins réglementaires et hiérarchiques de la vie urbaine et industrielle ». L'ère progressiste a entraîné de profonds changements dans la vie sociale, politique et économique. De plus en plus centralisé, le pouvoir gouvernemental a intégré « une variété de dispositifs administratifs flexibles » qui étaient auparavant inconnus de la Constitution américaine, tant en théorie qu'en pratique.
Dans son ouvrage intitulé Is Administrative Law Unlawful? (Le droit administratif est-il illégal ?), le juriste Philip Hamburger soutient que les pouvoirs actuellement dévolus à l'État administratif constituent une dangereuse déviation par rapport aux principes juridiques et constitutionnels traditionnels, et que les agences administratives du gouvernement fédéral exercent désormais des fonctions législatives et judiciaires qui devraient être réservées respectivement au Congrès et au pouvoir judiciaire. Le problème identifié par Hamburger est fondamentalement celui de la centralisation. Des rôles qui devraient être clairement répartis et exercés par des organes spécialisés ont convergé vers le pouvoir exécutif. Décrivant le problème « en termes de conduite hors route », Hamburger montre que le pouvoir exécutif, chargé d'exécuter et d'appliquer la loi, s'est depuis longtemps arrogé le pouvoir illégal de lier les sujets sur le plan législatif et judiciaire. Explorant la généalogie du droit administratif contemporain, Hamburger trouve ses origines dans le pouvoir « prérogatif absolu » dont jouissait la Couronne en Angleterre, « un pouvoir hors-la-loi », essentiellement libre de toute contrainte juridique traditionnelle. Aux États-Unis, la résurgence de ce type de pouvoir arbitraire est une conséquence directe de la subversion, par l'ère progressiste, du concept de l'État de droit et de la séparation des pouvoirs prévue par la Constitution. Les progressistes ont résolument rejeté les idées des Lumières sur les droits naturels et inaliénables. Ils estimaient que la prise de décision politique pouvait être comprise comme une science exacte, qui devait être maîtrisée et administrée par des experts au sein d'organismes gouvernementaux centraux dédiés à des domaines politiques spécifiques (par exemple, les ministères de l'Éducation, de l'Agriculture et du Travail).
Les bureaucrates formés, voués à des études spécialisées et empiriques, devaient exercer un pouvoir politique beaucoup plus important, la séparation traditionnelle des trois pouvoirs étant de plus en plus considérée comme une limitation dépassée et inutile au progrès véritable. Comme le souligne Hamburger, les réformateurs progressistes craignaient que les législateurs élus et le processus législatif n'avancent trop lentement et ne se révèlent insuffisamment progressistes, incapables de réaliser les changements radicaux qu'ils envisageaient. Des universitaires tels que Frank Goodnow, expert en droit administratif de l'ère progressiste, voulaient isoler les questions politiques importantes de la foule de la politique populaire et « préconisaient la consolidation du gouvernement comme moyen de parvenir à la consolidation de la société ». Pour les progressistes, la centralisation du pouvoir était la voie vers la réforme et le véritable progrès social-à la fois la centralisation à Washington, qui prive les gouvernements des États de leur pouvoir et de leur autonomie, et la centralisation au sein du pouvoir exécutif, qui usurpe les fonctions constitutionnelles des pouvoirs législatif et judiciaire. Pour atteindre les objectifs souhaités, les progressistes estimaient qu'il fallait un gouvernement qui ne soit pas freiné par des principes juridiques dépassés, datant d'une époque révolue, avant la découverte de la véritable compréhension scientifique du rôle approprié de l'État-nation dans le façonnement de la société. Alors que la Constitution avait été conçue pour ralentir et rendre plus délibératif le processus législatif, l'adhésion des progressistes au pouvoir prérogatif du droit administratif permettrait au gouvernement de contourner ces obstacles qui freinaient la transformation de la politique et, par conséquent, de la société.
S'opposant aux attitudes progressistes qui caractérisent aujourd'hui tant la gauche que la droite politiques, les décentralisateurs considèrent que les hiérarchies rigides et les contrôles gouvernementaux entravent les processus d'expérimentation et de découverte qui mènent à une société saine et prospère. Plutôt qu'un système statique d'uniformité, le décentralisme préconise, avec John Stuart Mill, « que toutes les expériences économiques, entreprises volontairement, devraient bénéficier de la plus grande liberté », et que seules la force et la fraude devraient être interdites. Il faut éviter le contrôle centralisé et l'homogénéité sociale et politique qui en résulte, et encourager le pluralisme dynamique. Les idées de Friedrich Hayek s'avèrent ici éclairantes. En tant qu'approche philosophique, le décentralisme ne nie ni la nécessité pour les sociétés humaines de planifier, ni celle pour les individus de s'associer et d'agir ensemble afin de mener à bien ces plans bénéfiques. Comme l'écrit Hayek dans The Use of Knowledge in Society, « il ne s'agit pas de savoir s'il faut planifier », mais plutôt « qui doit planifier ». Centralisée au sein d'un petit groupe de bureaucrates, la planification est susceptible de rencontrer les difficultés qui accompagnent naturellement à la fois l'information limitée et l'incapacité à trier correctement même les informations disponibles. Comme l'enseigne Hayek, « la concurrence, en revanche, signifie une planification décentralisée par de nombreuses personnes distinctes ». La centralisation politique et économique sont des phénomènes naturellement concomitants. Limiter le pouvoir discrétionnaire, c'est-à-dire le pouvoir prérogatif, des décideurs économiques limite nécessairement les types de favoritisme et de privilèges spéciaux qui conduisent à des conditions de monopole ou d'oligopole. En l'absence de tels privilèges, une entreprise participant au marché ne peut atteindre une taille importante qu'en maintenant une valeur et un service exceptionnels pour les consommateurs. 2
Dans Organizing Locally: How the New Decentralists Improve Education, Health Care, and Trade (S'organiser localement : comment les nouveaux décentralisateurs améliorent l'éducation, les soins de santé et le commerce), Bruce Fuller, professeur en éducation et politiques publiques, décrit comment « les entreprises plombées par leur lourdeur administrative et les institutions publiques inefficaces se sont retrouvées au pied du mur, en proie à des performances médiocres et à une légitimité déclinante, désormais considérées comme uniquement capables d'éroder l'esprit humain ». La dynamique idéologique du modernisme, qui privilégie les grandes institutions intégrées, semble ralentir au profit d'un retour à des modes de production et d'organisation axés sur la communauté et ancrés localement. Face à cette tendance vers des structures plus petites et plus autonomes, imprégnée d'une méfiance éclairée à l'égard des géants maladroits des idéologies modernistes du XXe siècle, les idées de Pierre-Joseph Proudhon sur la fédération et la structure politique suisse viennent à l'esprit. L'anarchisme de Proudhon recommandait des « engagements réciproques et égaux » entre les instances locales. L'idée de Proudhon sur le contrat politique veut que les organisations décisionnaires « restent dans des limites raisonnables et deviennent rentables et pratiques pour tous », les petites unités « se réservant plus de droits, plus de liberté, plus d'autorité, plus de propriété qu'elles n'en abandonnent ».De même, dans le système cantonal suisse, la diversité de la population et la décentralisation du pouvoir n'ont pas entraîné de désorganisation, mais au contraire une stabilité et un ordre remarquables. Dans Organizing Locally, Fuller observe qu'il ne s'agit plus de savoir « s'il faut décentraliser les grandes entreprises et les institutions publiques, mais comment » le faire efficacement. La théorie politique et les exemples pratiques tels que celui de la Suisse devraient jouer un rôle dans l'élaboration de solutions viables. Soucieux de créer une distance entre ses « nouveaux décentralisateurs » et le libertarianisme, Fuller oppose leurs organisations à la fois aux bureaucraties gouvernementales et aux institutions du marché. Il assure tout au long de son ouvrage que les décentralisateurs dont il parle « n'ont guère confiance dans les marchés seuls » et se méfient des « notions théoriques de marchés purs peuplés d'entreprises non réglementées ». Fuller tombe ainsi fréquemment dans un schéma familier, confondant le corporatisme américain, profondément marqué par l'intervention gouvernementale, avec un système de libre marché fondé sur des principes. Il présente « l'implosion corrompue d'Enron » et « la cupidité massive de Wall Street » comme des preuves à charge contre les « marchés purs ». Organizing Locally révèle souvent une incapacité frustrante, mais appliquée de manière sélective, à faire la distinction entre un marché libre décentralisé et une économie politique existante caractérisée par des subventions clientélistes et des barrières réglementaires à l'entrée. Dans le même temps, Fuller semble parfois parfaitement conscient du fait qu'un véritable marché libre décentralisé, tel que le prônent les libertariens, n'a jamais existé dans la réalité. Au contraire, la relation entre les institutions politiques et économiques nous laisse avec un système hybride désordonné, résultat de la politique et de l'interaction des intérêts plus que d'un système idéologique bien défini. En outre, il note que des contributions décentralisatrices précieuses sont venues tant de la gauche que de la droite, et reconnaît que des « marchés moins contraints » ont souvent « suscité de nouvelles idées ». Même au sein d'une entreprise ou d'une organisation donnée, nous constatons qu'une approche « réglementaire allégée », qui prend au sérieux les formes horizontales d'interaction et d'organisation, présente plusieurs avantages, notamment une circulation plus fluide des ressources et des informations. Comme tant d'autres penseurs décentralisateurs, Fuller dépeint délibérément et de manière séduisante « la tendance à la décentralisation » comme une alternative novatrice à laquelle on se tourne « après que les hiérarchies et les marchés ont déçu ». Et malgré les perceptions confuses et incohérentes des marchés qui parsèment le livre, nous pourrions pardonner aux non-libertaires d'associer à tort les marchés en eux-mêmes aux abus des monopoles des grandes entreprises. Discerner les différences nécessite souvent un œil averti, formé à la théorie du choix public et familiarisé avec les conséquences imprévues des réglementations intrusives. Si l'on veut comprendre correctement les marchés comme des incarnations des principes décentralistes plutôt que comme des écarts par rapport à ceux-ci, les libertariens doivent veiller à éviter le piège des faux choix qui sont si souvent au centre du dialogue politique (par exemple, l'individu contre la communauté et, dans l'exemple de Hayek ci-dessus, la planification contre la non-planification).
La conclusion la plus importante tirée par Organizing Locally est l'affirmation générale selon laquelle des « forces implacables » rendront la survie des « grandes organisations bureaucratiques » de plus en plus difficile. Dans tous les domaines de la vie politique et économique, on observe un éloignement croissant de ce que Fuller appelle les « hiérarchies gigantesques ». Après avoir assisté à une succession d'échecs dans ces deux domaines, de nombreux Américains ne veulent plus avoir affaire aux grandes entreprises ni au gouvernement. Le cynisme et l'ennui sont des réactions naturelles et, il faut le noter, rationnelles à la politique, à l'éloignement du pouvoir et au fait inéluctable que le citoyen ordinaire n'a que peu ou pas d'influence réelle sur les politiques et le processus politique en général. Les nouvelles technologies, en particulier dans les domaines de l'information et de l'internet, ont rendu les petits concurrents plus viables et plus dangereux pour l'économie établie. En matière de gouvernement et de politique publique, les gens veulent plus de choix et moins de directives non négociables venant d'en haut-plus d'influence sur leur mode de vie et les règles qui les régissent. Peut-être sans en avoir conscience, ces personnes, qui font davantage confiance à leurs amis et voisins qu'à la politique, sont des décentralisateurs naturels, créant des communautés et des projets pour eux-mêmes, sans autorisation ni hésitation. Dans l'esprit de Kirkpatrick Sale et John McClaughry, de Murray Rothbard à l'époque où il était de gauche et de droite, les décentralisateurs et les libertaires de toutes sortes devraient se rechercher et entamer des discussions sur la refonte de notre politique et de notre culture autour de communautés authentiques, à taille humaine. La politique terne du modernisme et du progressisme a fait son temps. L'hétérogénéité passionnante de la culture en réseau nous a mis sur la voie d'un système dynamique et tolérant, composé de personnes libres et d'organisations indépendantes, décentralisé et libertaire dans son principe.
David S. D'Amatoest avocat, chroniqueur régulier pour The Hill et conseiller politique expert auprès de la Future of Freedom Foundation et du Heartland Institute. Ses articles ont été publiés dans Forbes, Newsweek, The American Spectator, le Washington Examiner, Investor's Business Daily, The Daily Caller, RealClearPolicy, Townhall, CounterPunch et bien d'autres, ainsi que dans des organisations politiques non partisanes telles que l'American Institute for Economic Research, le Centre for Policy Studies, l'Institute for Economic Affairs, la Foundation for Economic Education et l'Institute for Ethics and Emerging Technologies, entre autres. Il est titulaire d'un doctorat en droit de la New England School of Law et d'un master en droit international et technologie de la Suffolk University Law School. Il vit et écrit à Chicago.
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Dans cet article, initialement publié dans The Independent, Sumner soutient que la démocratie est vulnérable à l'influence ploutocratique.
Tous les hommes riches ne sont pas des ploutocrates. Dans les nations classiques, on considérait que le commerce et l'industrie étaient dégradants pour l'homme libre ; quant au commerce, on croyait que tout marchand était nécessairement un escroc, qu'il devait recourir à la ruse par nécessité et que son métier lui avait inculqué une certaine fourberie et une malhonnêteté mesquine. Quant à l'artisanat, on affirmait qu'il déformait le corps de l'homme et accaparait son esprit et son temps, de sorte qu'il en ressortait brisé dans son âme, ignorant et sordide. Les mêmes idées concernant le commerce et, en partie, l'artisanat, ont prévalu tout au long du Moyen Âge.
La civilisation classique reposait sur l'esclavage humain. C'est pourquoi elle s'est épuisée, elle s'est consumée. Elle a atteint son apogée en termes d'organisation et de développement, puis a commencé à gaspiller son capital et à épuiser ses matériaux et ses processus. Il est toutefois évident que toute civilisation avancée doit être produite et soutenue par une force adéquate. Dans le cas que nous venons de mentionner, il s'agissait du courage et de la force physique des hommes. Aujourd'hui, la civilisation moderne repose sur le capital, c'est-à-dire sur des outils et des machines qui asservissent les forces naturelles et les mettent au service des tâches pénibles. C'est ce qui a permis d'émanciper les esclaves et les serfs, de libérer la masse de l'humanité du travail pénible qui déforme le corps et épuise l'esprit, tout en produisant une civilisation avancée et en évitant l'usure des hommes.
La « dignité du travail » et le « pouvoir du capital » sont donc tous deux le produit du même mouvement moderne. Ils vont de pair ; c'est le pouvoir du capital qui a mis fin à la servilité du travail ; c'est le pouvoir du capital qui a libéré les femmes de la corvée du moulin à grains et de la salle de filature ; c'est le pouvoir du capital qui a permis aux hommes modernes de continuer à exploiter les mines et les carrières sans misère, alors qu'à l'époque classique, ces formes de travail étaient si pénibles que seuls les pires criminels ou les esclaves les plus bas étaient condamnés à les exercer. Toute civilisation élevée est contre nature, dans la mesure où elle est le produit de l'art et de l'effort. Elle est donc instable, prête à retomber à son niveau d'origine si la force et l'intelligence qui la produisent et la maintiennent venaient à faillir. Notre civilisation est soutenue par le capital et la science moderne ; si l'un ou l'autre venait à faillir, si nous épuisions notre capital ou si notre science n'était pas à la hauteur des tâches qui lui incombent, notre civilisation déclinerait.
La dignité du capital est corrélative à la dignité du travail. Le capitaliste n'est pas simplement tombé sous le coup de l'interdiction dont le travailleur a échappé ; les temps modernes ont produit des classes d'hommes, maîtres de l'industrie et accumulateurs de capital, qui comptent parmi les produits les plus distincts et les plus particuliers des temps modernes. À quelle autre époque de l'histoire une telle classe d'hommes a-t-elle existé ? Il y a eu, dans le passé, de grands marchands qui ont montré que l'idée d'un marchand comme d'un homme qui triche sur les poids et parie sur les différences est une calomnie méprisable et ignorante ; les grands maîtres de l'industrie, cependant, sont quelque chose d'entièrement moderne, et les invectives à l'encontre de cette classe, qualifiée de parasites, de pillards, de spéculateurs et de monopoleurs, sont aussi ignorantes et inexcusables que les anciennes idées fausses sur les ouvriers, qui sont désormais dépassées. Un grand capitaliste n'est pas nécessairement un ploutocrate, pas plus qu'un grand général n'est un tyran.
Un ploutocrate est un homme qui, possédant du capital et disposant du pouvoir qu'il confère, l'utilise non pas dans le domaine industriel, mais dans le domaine politique ; au lieu d'employer des ouvriers, il recrute des lobbyistes. Au lieu d'investir son capital dans la terre, il opère sur le marché par le biais de la législation, de monopoles artificiels, de privilèges législatifs ; il crée des emplois et met en place des combinaisons mi-politiques, mi-industrielles ; il exploite les vices industriels, fait de la vénalité un moteur, dépense son ingéniosité non pas dans les processus de production, mais dans la « connaissance des hommes » et dans les tactiques du lobbying. Le système industriel moderne lui offre un champ d'action magnifique, souvent bien plus profitable que celui de l'industrie légitime.
Je soutiens donc qu'il est de la plus haute importance que nous reconnaissions la vérité sur le capital et les capitalistes, afin de rejeter le flot d'absurdités et d'abus qui circule à leur sujet ; que nous fassions la distinction entre le faux et le vrai, le bien et le mal, et que nous nous forgions surtout une idée claire de l'ennemi social et politique, distinct de tous les autres. L'histoire récente de tous les États civilisés du monde montre l'avancée de la ploutocratie et ses effets néfastes sur les institutions politiques. Comme d'habitude, les abus et les vices côtoient de près les institutions nécessaires et légitimes. Les regroupements de capitaux sont indispensables, car nous avons des objectifs à atteindre qui ne peuvent être réalisés d'aucune autre manière ; les monopoles existent dans la nature et, même s'ils sont fortement modifiés par l'art, ils ne cessent jamais d'avoir leur effet. La spéculation est une fonction légitime de l'organisation, et non un abus ou un tort public. Les trusts, bien que leur nom soit une erreur, sont manifestement de plus en plus nombreux dans le monde entier et sont en grande partie le résultat des moyens de communication modernes, qui ont permis à des personnes ayant un intérêt commun, bien que dispersées sur toute la terre, si leur nombre n'est pas trop important, de former des combinaisons pour l'exploitation d'un monopole naturel. Que gagne-t-on à dénoncer sans discernement ces phénomènes ou à confondre indistinctement les définitions ? Une telle attitude n'aura pour seul effet que d'alimenter les abus et de détruire les utilités.
La première réaction, lorsqu'un phénomène social ou industriel qui n'est pas considéré comme bon ou agréable se présente, est de dire qu'il faut adopter une loi pour le combattre. Si la ploutocratie est un abus de la législation et des institutions politiques, comment la législation peut-elle y mettre fin ? Le problème est que les institutions politiques ne sont pas assez fortes pour résister à la ploutocratie ; comment pourraient-elles alors la vaincre ? La démocratie redoute particulièrement la ploutocratie, et à juste titre.
Il n'existe aucune forme de pouvoir politique aussi inadaptée à la ploutocratie que la démocratie. La démocratie dispose d'un ensemble d'institutions qui sont extra-légales, mais qui constituent ses éléments les plus puissants : l'organisation des partis, les primaires, les conventions, etc. Tout cet appareil est bien adapté aux objectifs de la ploutocratie : il concerne la phase de formation de l'activité politique ; il fonctionne en grande partie dans le secret ; il dispose d'un champ d'action vaste mais indéfini de dépenses légitimes, ou quasi légitimes, qui ne font l'objet d'aucun contrôle. Comme les opérations de cet appareil sont extra-légales, elles sont irresponsables, mais elles touchent et contrôlent les fonctions publiques et civiles. Même dans le domaine des institutions constitutionnelles, la ploutocratie entre toujours en lice avec un petit groupe, une organisation solide, une motivation puissante, un objectif précis et une discipline stricte, tandis que de l'autre côté se trouve un groupe important et désorganisé, sans discipline, avec des idées indéfinies, des intérêts mal compris et des bonnes intentions indéfinies.
Si la législation est appliquée au contrôle des intérêts, en particulier lorsque ces derniers sont favorisés par les circonstances, le seul effet obtenu est d'imposer à ces intérêts des modes d'action plus sournois et plus secrets. M. Adams affirme que, depuis l'adoption de la loi sur le commerce interétatique, les méthodes des cheminots sont devenues plus viles et plus secrètes que jamais. Le législateur, dans ses efforts pour réussir dans son entreprise, ne peut que sacrifier davantage les droits ouverts et honnêtes qui sont à sa portée, tout comme le gouvernement russe, en essayant d'atteindre les éléments mécontents de sa société et de les écraser par la sévérité, ne fait que causer des inconvénients et des pertes illimités aux honnêtes gens, sans pour autant attraper les nihilistes. Dans une démocratie, en fin de compte, la lutte entre le nombre et la richesse n'est rien d'autre qu'une lutte entre deux groupes d'avocats, l'un rédigeant des lois au nom de l'État, l'autre imaginant des moyens de contourner ces lois au nom de ses clients. Ce dernier groupe est bien mieux rémunéré en termes de considération, de sécurité et d'argent.
Je maintiens donc qu'il s'agit là d'une lutte déplorable, dans laquelle tout ce qui nous est cher, en termes d'intérêt public, est en jeu, et que la politique la plus sage à cet égard consiste à réduire au minimum les relations entre l'État et l'industrie. Tant que ces relations existent, tous les intérêts industriels sont plus ou moins contraints d'employer des méthodes ploutocratiques. La corruption est peut-être plus grande chez ceux qui les exercent que chez ceux qui en sont les objets. Le laissez-faire, loin d'être ce qu'il semble être dans la plupart des discussions actuelles, touche au cœur même de la morale, de la politique et de l'économie politique des questions publiques les plus importantes de notre époque.
William Graham Sumner était professeur d'économie politique à Yale et a fait œuvre de pionnier en sociologie à une époque où cette discipline en était encore à ses balbutiements. Outre ses travaux universitaires couvrant une multitude de disciplines, il a rédigé des essais populaires pour des publications telles que Harper's Weekly.
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Que dire en effet, remercions le formatage idéologique depuis des lustres, éducation absente, instruction aléatoire, curiosité arbitraire....Enfin depuis des siècles la plèbe aime le jeu, comme le sang; l'évolution est que de nos jours, nous sommes dans l'enfance en permanence, pourquoi devenir un adulte et ses problèmes ? Se réfugier dans les jeux et paris, ne serait-il pas se désengager de la crise sociétale du pays? Outre la télévision devenue obsolète, ne serait-il pas une autre manière de s'atrophier les neurones; Mais avec plaisir, échappement..? Troquer l’effort contre le divertissement ?
La direction du Trésor vient de publier une étude inquiétante:
Aujourd’hui, la distraction numérique couterait 0,6 point de PIB à la France. À l’horizon 2060, l’addition pourrait s’élever entre 1,4 et 2,9 points de PIB.
Pas à cause d’une catastrophe naturelle ou d’une invasion barbare, mais à cause de notre incapacité à lever les yeux de nos écrans.
Aujourd’hui, le coût économique est estimé à 0,6 point de PIB. Il se répartit de la manière suivante :
- 0,2 point lié à la dégradation de la santé mentale (stress, anxiété, troubles liés à l’usage excessif des écrans).
- 0,4 point imputable à la perte de temps productif (distractions sur le lieu de travail, usage non maîtrisé des plateformes, sur-sollicitation cognitive).
Cette situation, bien qu’alarmante, ne représente encore qu’une fraction des effets anticipés à long terme...
Le Trésor projette qu’à l’horizon 2060, le coût pourrait se situer entre 1,4 et 2,9 points de PIB.
La variable déterminante réside dans la détérioration des capacités cognitives, qui, seule, pourrait amputer l’économie de 2 points de PIB.
Ce phénomène traduit l’incapacité croissante des individus à maintenir une attention soutenue, à mémoriser des informations de manière durable et à engager des processus de pensée complexes.
Ce qui est ici en jeu dépasse le cadre strictement économique : il s’agit d’une érosion progressive du capital cognitif collectif, c’est-à-dire de la faculté même des sociétés à produire de l’innovation, de la connaissance et du lien social fondé sur la raison.
L’économie de l’attention ne représente pas une externalité parmi d’autres : elle constitue une défaite anthropologique silencieuse.
Doit on s’en étonner ?
Nous avons L’économie de l’attention ne représente pas une externalité parmi d’autres : elle constitue une défaite anthropologique silencieuse.
Doit on s’en étonner ?
Nous avons troqué l’effort contre le divertissement, la patience contre l’immédiateté, la pensée contre la distraction.
La société civilisée — jadis fondée sur la réserve, la réflexion, l’échange — se cabre désormais devant les notifications, les scrolls et l’addiction algorithmique.
Et paye en retour un tribut invisible, mais écrasant : la dégradation des esprits.
Nous avons cédé à une économie qui transforme notre attention en matière première et notre esprit en ressource extractible. Le résultat ?
Un peuple d’hyperconnectés moins productifs, moins concentrés et plus fragiles mentalement.
Voilà peut-être l’apothéose du progrès : une civilisation ruinée par son propre divertissement…
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Les biologistes expliquent comment les organismes s'adaptent à leur environnement physique, mais les idéologues s'adaptent également à leur environnement social. Le fait le plus fondamental concernant les idées de la gauche politique est qu'elles ne fonctionnent pas. Il ne faut donc pas s'étonner de la trouver concentrée dans des institutions où les idées n'ont pas besoin de fonctionner pour survivre.
Le monde universitaire est le terrain de jeu des idées bancales, à l'exception des domaines où des épreuves décisives sont nécessaires, comme les sciences, les mathématiques, l'ingénierie, la médecine et le sport. Dans tous ces domaines, chacun à sa manière, il arrive un moment où il faut accepter ou se taire. Il n'est pas surprenant que tous ces domaines constituent des exceptions notables à la domination totale de la gauche sur les campus à travers le pays.
Dans les sciences humaines, par exemple, le test du déconstructionnisme ne consiste pas à savoir s'il peut produire des résultats tangibles, mais s'il reste en vogue. Tant que c'est le cas, les professeurs habiles dans l'art de la prestidigitation verbale peuvent s'attendre à continuer de percevoir des salaires à six chiffres.
On pourrait penser que l'effondrement du communisme dans toute l'Europe de l'Est serait considéré comme un échec décisif pour le marxisme, mais les marxistes universitaires américains ne se laissent pas décourager. Leurs salaires et leur titularisation ne sont pas affectés. Leurs théories continuent de fleurir dans les salles de classe et leurs revues continuent d'encombrer les étagères des bibliothèques.
Le socialisme en général a un bilan d'échecs si flagrant que seuls les intellectuels peuvent l'ignorer ou l'esquiver. Même les pays qui étaient autrefois plus prospères que leurs voisins se sont retrouvés beaucoup plus pauvres que ces derniers après seulement une génération de politiques socialistes. Que ces pays voisins soient le Ghana et la Côte d'Ivoire ou la Birmanie et la Thaïlande, l'histoire est la même partout dans le monde.
Discréditées ailleurs, les recettes miracles de la gauche continuent de vivre à la télévision publique.
Et l'échec économique n'est pas le pire. Les millions de personnes massacrées par Staline, Mao et Pol Pot pour des raisons politiques constituent une réalité encore plus sinistre.
Les personnes qui vivent et travaillent dans un monde où il y a des résultats financiers à atteindre, des tableaux d'affichage sportifs, des champs de bataille militaires ou des opérations chirurgicales où il est question de vie ou de mort peuvent avoir du mal à apprécier pleinement la différence entre ce type de monde et un monde où le seul critère décisif est de savoir si vos collègues apprécient ce que vous dites.
Le monde universitaire n'est qu'un des domaines où règnent des critères entièrement subjectifs et où les gauchistes prédominent. Les institutions dotées de fonds, telles que les fondations et les musées, ne sont souvent soumises à aucun autre critère que ce que des personnes partageant les mêmes idées trouvent « passionnant » et ce qui permet à ceux qui dirigent ces institutions d'éprouver le sentiment grisant de « faire la différence ». Il en va de même pour les institutions culturelles soutenues involontairement par les contribuables, telles que le Smithsonian ou le National Endowments for the Arts and the Humanities.
La radio et la télévision « publiques » financées par les contribuables sont également coupées de la réalité et dominées par la gauche, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays. Toutes les recettes miracles de la gauche qui ont affamé des millions de personnes dans des pays qui avaient autrefois des excédents alimentaires à exporter, toutes les belles paroles et les réalités sordides qui ont poussé des millions d'autres personnes à fuir leur terre natale, ces recettes miracles perdurent à la télévision publique, un peu comme les vieux films classiques dont les répliques familières peuvent être récitées par les amateurs en même temps que les personnages à l'écran.
Ces institutions privilégiées et isolées, souvent méprisantes envers les valeurs de la société américaine et de la civilisation occidentale, ne sont pas les seuls bastions de la contre-culture de gauche. Hollywood et Broadway le sont également. Bien que le monde du spectacle soit confronté à la nécessité financière d'attirer un public, la véracité de ce qu'il représente n'est guère cruciale. S'il parvient à rendre ses productions percutantes et sexy, ceux qui se plaignent des inexactitudes historiques et des préjugés idéologiques peuvent être écartés comme des pédants insignifiants. Pourquoi les gauchistes parviennent-ils à évincer les autres types de personnes de ces lieux ? Parce que ceux qui sont prêts à se soumettre à l'épreuve de la réalité, qu'ils soient hommes d'affaires sur le marché ou chirurgiens dans une salle d'opération, ont beaucoup d'autres endroits où travailler et vivre. Ils n'ont pas besoin de niches protégées spéciales pour se cacher et chérir leurs précieuses idées.
L'adaptation darwinienne à l'environnement s'applique non seulement à la nature, mais aussi à la société. Tout comme on ne trouve pas d'aigles vivant dans l'océan ou de poissons vivant au sommet des montagnes, on ne trouve pas de gauchistes concentrés là où leurs idées doivent faire leurs preuves.
Le socialisme a un record d'échecs si flagrant que seul un intellectuel pourrait l'ignorer.
Le socialisme amène tôt ou tard le totalitarisme voire le fascisme !!
« Thomas Piketty propose ainsi d’aller chercher les exilés à l’étranger en les faisant contribuer proportionnellement au nombre d’années vécues en France. Et de prévenir : «Si vous ne payez pas, vous vous mettez dans la même situation que toute personne qui décide de ne pas payer ses impôts. Vos avoirs peuvent être gelés, vous pouvez être arrêté à l’aéroport. C’est la vie des gens normaux.»
Taxe Zucman : «Vous pourriez être arrêté à l’aéroport» si vous «ne la payez pas», prévient Thomas Piketty
Grand partisan de l’impôt plancher de 2% sur
les patrimoines de plus de cent millions d’euros, l’économiste affirme
qu’il est possible d’empêcher les ultra-riches de s’exiler.
Les débats enflammés autour de la taxe Zucman
en France résonnent jusque de l’autre côté de l’Atlantique. L’agence de
presse américaine Bloomberg a invité l’économiste Thomas Piketty dans
son émission de radio pour aborder ce sujet brûlant. Fervent défenseur
de la mesure, le directeur d’études à l’École des hautes études en
sciences sociales (EHESS) a affirmé que le taux de 2% proposé par
Gabriel Zucman pour les patrimoines de 100 millions d’euros était le «strict minimum».
«Le problème est qu’il est trop modeste
compte tenu de l’ampleur de la dette publique et de l’importance de tous
les nouveaux investissements nécessaires», a-t-il ajouté. Au-delà du taux, l’une des grandes questions autour de la taxe Zucman est
de savoir si elle ferait fuir les hauts patrimoines. Ses partisans
affirment que non, quitte à brandir des mesures coercitives. Thomas
Piketty propose ainsi d’aller chercher les exilés à l’étranger en les
faisant contribuer proportionnellement au nombre d’années vécues en
France. Et de prévenir : «Si vous ne payez pas, vous vous mettez
dans la même situation que toute personne qui décide de ne pas payer ses
impôts. Vos avoirs peuvent être gelés, vous pouvez être arrêté à
l’aéroport. C’est la vie des gens normaux.»
Des fortunes bâties «en s’appuyant sur les infrastructures du pays»
Thomas Piketty et Gabriel Zucman sont des
connaissances de longue date : le premier a supervisé le mémoire du
second en 2008 à l’École d’économie de Paris, ainsi que sa thèse à
l’EHESS entre 2009 et 2013. Tous ces travaux tournaient autour du
patrimoine des plus grandes fortunes et de l’exil fiscal. «L’exil
fiscal ? [...] À partir du moment où l’on a bâti sa fortune en
s’appuyant sur les infrastructures du pays, son système éducatif et
sanitaire, il n’y a aucune raison que l’on échappe aussi vite aux
charges communes permettant de financer le système en question», affirmait Thomas Piketty dans les colonnes du Monde au mois de juin.
Réclamée depuis plusieurs mois par la gauche,
plébiscitée par 86% des Français selon un sondage Ifop, la taxe Zucman
est au cœur des négociations budgétaires entre le premier ministre Sébastien Lecornu et
les oppositions. Dans le même temps, les critiques s’intensifient de la
part de chefs d’entreprise, entrepreneurs et économistes. Bernard
Arnault, PDG de LVMH, a récemment qualifié Gabriel Zucman de «militant d’extrême gauche» dont l’idéologie «vise la destruction de l’économie libérale». Le patron de Bpifrance, Nicolas Dufourcq estime de son côté que cette taxe est «un truc absurde» qui «n’arrivera jamais».
Ce mardi, le rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, Charles de Courson, a estimé, de son côté, que la mesure «ne tient pas la route»,
et proposé de lutter contre l’optimisation fiscale en visant les
holdings familiales. C’est, pour l’heure, l’option privilégiée par le
gouvernement.
« Je ne cherche pas à plaire : je cherche à convaincre »
“Aujourd’hui l’impératif de la France c’est de redresser ses comptes, de lutter contre l’injustice sociale, qui fait qu’on enferme les gens dans des trappes à pauvreté dans le pays le plus redistributif au monde”.
"Je propose une politique de rupture avec notamment un plan de baisse des dépenses publiques de 200 milliards. "
"Je suis dans les 11% convaincus que le problème de la France ce n’est pas de manquer d’impôts. La taxe Zucman fiscaliserait des revenus qui n’existent pas "
"Si vous voulez continuer à planter le pays, vous suspendez cette réforme. Il y a trois ans, je proposais la retraite par capitalisation pour tous"
Alain Minc atomise la taxe Zucman, un de ses anciens élèves : «Une folie absolue»
Dans le cadre du budget
2026, le gouvernement a encore une fois affirmé son refus d’insérer la
taxe Zucman dans son plan d’économies. Une taxe que l’économiste et
essayiste Alain Minc attaque très vivement et qualifie de «folie absolue».
Il n’a pas mâché ses mots. Invité sur BFM TV vendredi 18 juillet, l’économiste Alain Minc a attaqué durement la taxe Zucman. Cette loi, du nom de l’économiste français à son origine, a pour objectif d’instaurer un impôt plancher sur les très grandes fortunes. Une loi qualifiée d’«ovni économique comme seule la France peut en produire» par l’économiste, qui décrit cette mesure comme une «folie absolue».
Pour Alain Minc, c’est l’idée de taxer des patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros à hauteur de 2% qui usent de l’optimisation fiscale, qui est problématique. Mais cette mesure est pourtant défendue par plusieurs économistes, et relayée par la gauche, en particulier par les écologistes et les socialistes.
Une taxe qui divise
Pour
ses défenseurs, la taxe Zucman a le mérite de s’attaquer à ce qu’ils
voient aujourd’hui comme une anomalie. Puisqu’au sommet de l’échelle des
revenus, la progressivité de l’impôt s’effondre. En fait, selon les
principes de cette taxe, si un milliardaire ne paie que 15 millions
d’euros, alors que 2% de son patrimoine représentent 20 millions, il
devrait s’acquitter de la différence. Objectif : rapporter 20 milliards d’euros par an à l’État et lutter contre l’évasion fiscale.
Ses partisans insistent ainsi sur l’importance et l’urgence d’une
réforme équitable, face au plan d’économies présenté par François
Bayrou.
Pour Alain Minc, ce texte ignore un facteur primordial qui caractérise ces grands patrimoines : la mobilité des capitaux. «Ces patrimoines sont très mobiles, et on vit dans un monde où la tentation est, qu’on le veuille ou non, de partir», prévient-il. Selon l’économiste, défendre cette mesure serait une façon détournée pour la gauche de mettre en place une censure politique du gouvernement : «Ils savent que ça n’a pas de sens, mais ils veulent censurer».
Pourquoi, sur ce graphique, la richesse (un stock) est-elle exprimée en pourcentage du PIB (un flux) ? On aurait pu rapporter la richesse des plus riches à l’ensemble de la richesse nationale.
Selon le World Inequality Database (WID, dont Gabriel Zucman est scientific co-director), le top 1 % détenait 24,6 % de la richesse nationale en 1996 et 27,2 % en 2023, soit une multiplication par 1,1x.
Comment en arrive-t-on à un facteur 6x à la télévision pour les 500 premières fortunes ?
Problème n°1 : le graphique de Zucman laisserait apparaître une forte hausse des inégalités de richesse même s’il n’y en avait pas eu
Le premier biais tient au fait que le ratio richesse/PIB de l'ensemble du pays n’est pas stable dans le temps. D’après le WID, la richesse nationale représentait 364 % du PIB en 1996 contre 621 % en 2023, soit une multiplication par 1,7x.
Autrement dit, si la part des 500 plus grandes fortunes dans la richesse nationale n’avait absolument pas changé durant cette période, le graphique laisserait apparaître un passage de 6,4 % du PIB en 1996 à 6,4 % × 1,7 = 10,9 % en 2023.
Du coup, quelle aurait été la fortune des 500 familles les plus riches, rapportée au PIB, si ce ratio stock/flux était resté à son niveau de 1996 ? La richesse de chaque français rapportée au PIB eut été 1,7x plus faible. Et donc celle des familles de Challenge de 41 % / 1,7 ≈ 24 % du PIB.
Autrement dit, sur les 41-6=35 points de PIB de hausse affichés sur le graphique de Gabriel Zucman, environ 18 points tiennent au fait que les 500 familles les plus riches se sont effectivement enrichies plus rapidement que le reste des Français. Les 17 points restants sont une amplification attribuable à l'évolution du ratio richesse/revenu de l'ensemble du pays.
Bien sûr, il s’agit toujours d’une progression très marquée de leur richesse relative. Mais pourquoi accentuer artificiellement le phénomène en choisissant un dénominateur qui double le résultat ?
Problème n°2: Rapporter les stocks aux flux amplifie les multiples
La mesure la plus naturelle des inégalités de richesse--celle qu'on trouve dans les publications académiques de Gabriel Zucman--consiste à rapporter le patrimoine des plus riches à la richesse totale de la population.
Selon le WID, la part détenue par le top 1 % est passée de 24,6 % en 1996 à 27,2 % en 2023, soit une hausse de 2,6 points — une multiplication par 1,1x.
Rapportée au revenu national net — sachant que la richesse totale en représente 621 % — cette hausse correspond à 2,6 % × 621 % ≈ 16 %. Autrement dit, la progression de la part du top 1 % sur cette période de 27 ans équivaut à environ 16 points de revenu national: on retrouve à peu près le même ordre de grandeur que dans le calcul précédent. Mais ceci ne correspond qu'à 2,6 % du stock national de richesse.
Encore une fois, rien de tout cela ne remet en cause le fait que la performance des marchés boursiers mondiaux a bel et bien accru la part de richesse détenue par le top 1 %-- et en particulier les 500 plus grandes fortunes. D'après le WID, la part du top 1% a été multipliée par 1,7x depuis le milieu des années 1980.
Mais pourquoi en rajouter artificiellement en choisissant un indicateur qui grossit ainsi l’évolution observée ?
PS: Il faut également rappeler que les statistiques du WID sont elles aussi sujettes à caution. Dans la plupart des pays, les instituts statistiques ne disposent pas de données administratives sur les patrimoines individuels. Les séries publiées sont le plus souvent inférées à partir de sources sur les revenus, et les résultats obtenus donnent lieu à des désaccords parfois vifs entre économistes. Par ailleurs, ces mesures ne prennent pas en compte les droits à la retraite, et leur inclusion applatit considérablement les évolutions historiques.
Sylvain Catherine: Economist. Assistant Professor of Finance at Wharton.
Autrement dit Gabriel Zucman (À la poursuite de la richesse et des revenus, présents et passés, onshore et offshore.) fraude sur les taux d'imposition et sur l'accroissement de richesses des plus riches.
Question 1) : lui arrive-t-il de répondre, dans le cadre du débat publique ?
Question 2 : publie-t-il les mêmes âneries dans un cadre académique ?
Donc
je ne peux que vous recommander la lecture de cette excellente note du Conseil d'analyse économique :
Impôts : la nouvelle étude qui mesure les effets d'un retour de l'ISF
En
cas de hausse des impôts sur le patrimoine, l'expatriation des plus
fortunés resterait faible et aurait un effet modeste sur l'économie
nationale, conclut une étude du Conseil d'analyse économique.
L'optimisation fiscale réduit davantage les recettes que les départs à
l'étranger.
La question a enflammé le débat fiscal des derniers mois : augmenter
les impôts sur les plus hauts patrimoines fait-il fuir les contribuables
fortunés à l'étranger ? Dimanche encore dans son interview télévisée, François Bayrou mentionnait cette menace de l'exil fiscal pour expliquer son opposition à la mise en place d'une « taxe Zucman »,
c'est-à-dire l'impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des foyers
détenant plus de 100 millions d'euros de patrimoine défendu par la
gauche. « Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont partir », a expliqué le
Premier ministre.
Pourtant, selon une étude du Conseil d'analyse économique (CAE,
un organisme de recherche indépendant rattaché à Matignon) présentée
mardi, cette crainte est à relativiser. Une équipe de six économistes
s'est penchée sur la question, en mobilisant des données administratives
inédites. Et leur conclusion est simple : la fiscalité du capital joue
en réalité assez peu sur les départs à l'étranger des plus fortunés et
n'a qu'un effet limité sur l'économie nationale.
Des riches peu mobiles
Pour
parvenir à ce résultat, les chercheurs - qui n'étudient pas la taxe
Zucman en tant que telle - ont commencé par constater que les hauts
patrimoines quittent relativement peu la France. « Seulement 0,2 % du
Top 1 % français s'expatrie chaque année, soit deux fois moins que
lorsqu'on considère l'ensemble de la population française (0,38 %) »,
notent-ils.
La tentation du
départ touche bien davantage les ménages qui perçoivent de gros salaires
ou de généreuses retraites que ceux qui touchent des revenus du capital
élevés. En partant de cette base faible, l'étude se penche ensuite sur
les évolutions des départs et des retours des hauts patrimoines en cas
de modification substantielle de la fiscalité du patrimoine.
Les chercheurs utilisent deux chocs fiscaux de référence : la hausse
de 2012-2013 (suppression du prélèvement forfaitaire obligatoire,
remplacé par le barème progressif de l'impôt sur le revenu ; création
d'une tranche supérieure à 45 % ; hausse des prélèvements sociaux) et la
baisse de 2017-2018 (suppression de l'ISF remplacé par l'impôt sur la
fortune immobilière ; création de la « flat tax »).
Les
chiffres compilés montrent que ces réformes ont bien eu des incidences
sur l'expatriation des plus aisés, mais relativement modestes. « La
hausse de la fiscalité du capital en 2013 a entraîné une augmentation
des flux de départs, nets de retour, des hauts patrimoines concernés de
0,04 à 0,09 point de pourcentage, tandis que l'allègement de la
fiscalité en 2017-2018 est associé à une baisse des départs nets de
l'ordre de 0,01 à 0,06 point de pourcentage », calculent les
économistes.
En rapportant
l'ampleur de ces réactions à celle du choc fiscal, l'étude estime qu'une
hausse de 1 point de la fiscalité du capital se traduit à long terme
par une expatriation additionnelle des plus hauts patrimoines comprise
entre 0,02 et 0,23 %.
Autrement dit, un éventuel retour de l'ISF par exemple (qui
représente entre 3 et 4,5 milliards d'euros de recettes pour l'Etat,
soit une hausse de 5,2 points de la fiscalité du capital selon l'étude)
se traduirait par le départ à l'étranger d'un foyer très aisé sur mille à
un foyer très aisé sur cent. « Les flux totaux d'expatriation restent
très faibles en part de la population concernée », souligne l'étude.
Peu d'effet économique direct
Le
CAE se penche ensuite sur l'effet économique de ces départs. « Les
ménages à haut revenu du capital ont un rôle dans l'économie qui dépasse
leur poids démographique, puisqu'ils détiennent une part importante des
actifs professionnels », explique l'étude. Parmi le Top 1 % , quasiment
la moitié est propriétaire de 10 % ou plus du capital d'une entreprise.
Or,
la recherche académique a montré que l'expatriation d'un propriétaire a
des conséquences néfastes sur son entreprise : baisse de 15 % du
chiffre d'affaires cinq ans après son départ, diminution de la masse
salariale (-31 %) et de la valeur ajoutée (- 24 %).
Ces effets économiques directs sont toutefois légèrement compensés
par des effets d'équilibre - rachat de l'entreprise, réaffectation des
salariés… Et, surtout, ils sont limités dans leur ampleur par le faible
nombre de départs.
Toujours
dans l'hypothèse d'un retour de l'ISF, et « même en prenant la borne
haute (et conservatrice) des effets estimés de la fiscalité du capital
sur les expatriations », explique le CAE, « les effets agrégés sur
l'activité économique à long terme restent faibles : l'exil fiscal
entraînerait au plus une baisse de -0,03 % de chiffre d'affaires,
-0,05 % de valeur ajoutée totale de l'économie française, et -0,04 % de
l'emploi total ».
Le risque de l'optimisation
Malgré
cet impact mesuré, les chercheurs avertissent que « cela ne saurait
présumer des effets totaux d'une réforme de la fiscalité du capital ».
Ils pointent que l'exil fiscal n'est qu'une des réponses possibles des
contribuables concernés.
Une étude scandinave a montré que leur
propension à mettre en place des stratégies d'optimisation, en cas de
hausse de la fiscalité, est bien plus importante que la tentation du
départ. « Le débat public, en se focalisant sur l'exil fiscal, se trompe
sans doute de cible », prévient le CAE.
Dans le contexte
scandinave, une hausse de 1 euro de fiscalité sur les hauts patrimoines
se traduit par seulement 26 centimes de recettes effectives : 20
centimes s'évaporent du fait de l'impact direct des mesures sur
l'économie (notamment les départs des contribuables concernés) et 54
centimes disparaissent par la mise en place de stratégies de
contournement de l'impôt.
Pour qu'une hausse de la fiscalité du
patrimoine soit « socialement bénéfique », il faudrait donc qu'elle
finance des politiques publiques qui génèrent plus de quatre fois la
mise, pointe le CAE. Un rude bémol.
Zucman répète à l'envi que la note du CAE impliquerait que l'exil fiscal est marginal.
Et personne ne semble l'avoir lue!
Ce qu'elle montre, c'est que la taxe Zucman, loin de rapporter 20 milliards, implique une *PERTE SECHE DE 30 MILLIARDS*.
Démonstration :
La note dit: *2 milliards* d'impôts en + sur le top 1% impliquerait une courbe de la VA de *0.027%*.
Ca a l'air peu, non? Gabriel peut crier victoire?
Mais... ils obtiennent cela en multipliant 3 chiffres, selon la méthodologie AxBxC de Jakobsen, Kleven, Munoz & Landais:
A: effet d'1% de + d'impôt sur *revenus* du K sur la courbe taux de migration: 0.23%
B: effet du départ de dirigeant sur VA de sa boîte: -21.3%
C: part des boîtes détenues par top 1%: 20.9%
Comme 2mds=2.6 point d'impôt en + sur revenu du top 1%:
Effet=2.6*0.0023*0.213*0.209*100=0.027%
Sauf que... la taxe Z n'est pas de 2, mais de *20 milliards*!
Ca représente une courbe pas de 2.6, mais de *26 points* d'impôt sur le revenu du K du top 1%.
Il faut donc multiplier par 26, pas 2.6:
Effet=26*0.0023*0.213*0.209*100=0.27%
0.27% du PIB (3000 milliards)=8 milliards!
C'est déjà énorme, plus d'1/3 des recettes... mais ce n'est pas tout!
La note du CAE est *très explicite*: l'exil fiscal ne représente qu'environ 27% des recettes perdues (20 sur 74 centimes perdus).
Autrement dit, la réponse totale est de 74/20*8=29,6 milliards!
Le point de S et Z dans ce chapitre est bien de dire qu'il faut aller au-delà du pic de Laffer, c'est-a-dire au delà de t=1/(1+\alpha x e), donc au point ou le gain sur les revenus infra-marginaux est inférieur a la perte de recette marginale.
Pour faire ce ratio, la note s'appuie sur une source imparable: un article de... G. Zucman!
Mais c'est intuitif: si demain on taxe + les loyers, la 1e réponse d'un propriétaire n'est pas l'expatriation, mais: transfo en résidence secondaire, vacance un peu + longue, revente...
Je me tue à le répéter depuis des mois: taxer les riches est peut-être satisfaisant, mais ça n'affectera pas le déficit!
La taxe Zucman, loin de rapporter 20 milliards, couterait environ 30, *ET CE SELON LE CAE DONT ZUCMAN NOUS DIT QU'IL EST LA MEILLEURE SOURCE SUR LE SUJET.*
Ferghane a raison d’en revenir au texte fondamental du zucmanisme: selon Z, il est bon de taxer les riches, *même et surtout si* ça détruit les recettes fiscales.
Mais du coup dur d’expliquer, comme le PS ou LFI, que la taxe Z pourrait avoir un rôle de réduction des déficits!
En résumé, Monsieur Zucman,
Votre proposition de taxe, que vous étayez par vos diplômes et connaissances en économie, n’est en aucune manière une démonstration scientifique.
C’est seulement une proposition #politique d’un homme de #gauche, comme votre mentor Thomas Piketty. Mais on sait que GZ (Zucman) a été exclu d’un emploi de Professeur à Harvard pour avoir publié des travaux jugées comme inexactes et biaisées.
La conclusion de cette note semble dire qu'avec toutes les stratégies d'évitement, on récupère peu par rapport à l'assiette espérée au départ.
Je préfère sabrer dans les bureaucraties et dépenses publiques qu'ajouter sans fin des taxes socialistes aux taxes socialistes.
Gabriel Zucman, inspirateur de la taxe sur les ultra riches à Paris, accusé de duplicité universitaire à Harvard
Les
députés viennent de voter une taxe sur le patrimoine des ultra-riches,
que la presse a rebaptisée la "taxe Zucman". Gabriel Zucman, économiste à
l’origine de cette mesure, a pourtant été accusé par l’Université de
Harvard de falsification de résultats statistiques afin de servir ses
objectifs militants en faveur de l’instauration d’un impôt sur la
fortune aux États-Unis.
"Comme tout transfert, la taxe Zucman a un impact négatif sur notre prospérité collective. Compte tenu de la forte mobilité du capital, ce coût est plus important que pour d’autres taxes.
Notre aversion aux inégalités est-elle suffisamment importante pour que nous l’assumions ?"
l y a déjà 40% de la liste qui est déjà à l’étranger !
Si on prend le top 25 du classement Challenges (source du chiffrage de la taxe Z), il y en a au moins 10 qui sont *avec quasi-certitude*, selon les sources publiques, résidents fiscaux à l'étranger.