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novembre 12, 2025

Et si nous supprimions l' impôt sur le revenu pour relancer la consommation !


 L’impôt sur le revenu, payé par seulement 43 % des foyers fiscaux, rapporte 85 milliards d’euros, à peine 20 % de ses recettes fiscales. Sa suppression permettrait une injection directe de 80 milliards d’euros dans l’économie réelle.

Supprimer l’impôt sur le revenu : un choc de confiance pour la relance française



Une économie française exsangue

En 2025, la France se trouve à un carrefour budgétaire historique. La dette publique a dépassé les 3 416 milliards d’euros, soit 115,6 % du PIB, un niveau inédit depuis la Libération. Le déficit, lui, se stabilise autour de –5,8 %, alors que la charge des intérêts atteindra près de 59 milliards d’euros cette année, un record absolu.

Malgré des plans de relance successifs, le pouvoir d’achat des Français s’érode : –1,2 % en 2024, selon l’Insee, et plus de 1 000 euros de hausse annuelle du coût de l’énergie par foyer. La France reste le deuxième pays le plus imposé au monde, avec un taux de prélèvements obligatoires de 46 % du PIB et une dépense publique à 58 % du PIB.

Supprimer un impôt pour relancer la consommation

L’impôt sur le revenu, payé par seulement 43 % des foyers fiscaux, ne rapporte à l’État qu’environ 85 milliards d’euros — soit à peine 20 % de ses recettes fiscales. Sa suppression ne serait donc pas un gouffre, mais une injection directe de 80 milliards d’euros dans l’économie réelle.

Pourquoi prélever pour redistribuer ensuite sous forme d’aides arbitraires ? En appliquant la logique keynésienne — laisser l’argent circuler dans la consommation réelle — on relance plus efficacement la machine économique que par des subventions à court terme.

Une réforme sociale avant tout

Supprimer l’impôt sur le revenu n’est pas un acte antisocial. C’est un acte de confiance dans la classe moyenne et dans le travail. C’est permettre à chaque foyer d’être un acteur économique direct, pas un simple bénéficiaire de transfert.

Cette mesure aurait un triple effet : économique, en stimulant la consommation ; social, en rendant du pouvoir d’achat ; budgétaire, en réduisant mécaniquement les dépenses de redistribution.

Le courage politique d’un choix simple

Notre modèle ne s’écroule pas faute d’impôts, mais faute de respiration. La relance ne viendra ni des aides ponctuelles ni des subventions industrielles à répétition. Elle viendra de la confiance rendue aux Français.

Supprimer l’impôt sur le revenu, c’est accepter de changer de logiciel : celui du contrôle vers celui de la responsabilité, celui du prélèvement vers celui de la participation. La croissance ne se décrète pas, elle se libère.

Les chiffres clés du budget 2025

Indicateur                                        Valeur estimée 2025                                     Source
Dette publique                            3 416 Md€ (115,6 % du PIB)          Ministère de l’Économie  
Déficit public                                      –5,8 % du PIB                                              HCFP
Impôt sur le revenu                    85 Md€ (≈ 20 % des recettes fiscales)                 DGFiP
TVA                                            150 Md€ (1er poste de recettes)                         DGFiP


Taux de prélèvements obligatoires    46 % du PIB (2ᵉ mondial)                             OCDE
Dépense publique                                    58 % du PIB                                           Eurostat
Inflation moyenne 2024                                  2,3 %                                                INSEE
Hausse énergie/ménage (2024)                    +1 000 €                         Observatoire de l’énergie

 Jean-Luc Ginder

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/other/supprimer-l-imp%C3%B4t-sur-le-revenu-un-choc-de-confiance-pour-la-relance-fran%C3%A7aise/ar-AA1PYgPE

 

 

novembre 08, 2025

France et paupérisation en cours et pourtant l'argent est là !!

 Jacques Attali révèle que les Français sont plus pauvres que les Maltais. 

"Le niveau de vie des Français est inférieur au niveau de vie des Maltais. Nous sommes en déclin, ça va s'aggraver si on n'agit pas rapidement." (LCI)

Pourquoi les Français s’appauvrissent Héritier ou déclassé ? 

Aujourd’hui, la France se scinde en deux : ceux qui héritent et les autres, étouffés par les prix de l’immobilier et l’absence de perspectives. Un déclassement qui nourrit notre obsession pour l’égalité, mais qui détruit nos possibilités de progression sociale. Peut-on encore renouer avec le rêve français ? 

« Plus de justice sociale » ! Pour les syndicats, les politiques et les médias, cette revendication est devenue un mantra. Tous jugent notre société profondément déséquilibrée et injuste. La France, malgré sa nouvelle et néfaste instabilité politique livrée aux populismes, est pourtant loin d’être l’enfer inégalitaire décrit. 

La passion nationale pour l’égalité a généré 80 ans d’ingénierie redistributive d’une efficacité redoutable. Ainsi, un ménage aisé (appartenant aux 10 % les plus riches) dispose d’un revenu annuel primaire de 127 270 € par an, contre 6 980 € pour les plus pauvres. Après prise en compte des prélèvements, des allocations et des services publics, les revenus deviennent respectivement de 78 480 € et 25 330 €. Autrement dit, notre mécanique de redistribution élargie permet à un ménage pauvre d’aller au-delà du triplement de son revenu annuel, réduisant l’écart avec les plus riches de 1 à 18, à… 1 à 3. Face à cette efficacité qui devrait trôner au panthéon de nos fiertés nationales, des dizaines, voire des centaines de milliers de nos concitoyens continuent de dénoncer notre prétendue injustice redistributive, et brandissent des avatars divers et variés de rétorsion comme la Taxe Zucman ou le retour de l’ISF.

 

Fausses injustices, vrais appauvrissements 

 Comment l’expliquer ? Tocqueville disait dans « De la démocratie en Amérique » que : plus les inégalités se réduisent, plus les inégalités résiduelles sont perçues comme insupportables. Or ici ce volet « résiduel » est alimenté par la conjonction de trois perceptions : un sentiment d’injustice fiscale, un autre de déclassement relatif et un dernier d’appauvrissement généralisé. 

Le premier est entretenu par l’injection régulière de fausses données dans le débat public concernant la contribution réelle des « ultras riches » au système fiscal, qui serait bien moindre en proportion que celle des plus pauvres. Une analyse basée sur une lecture biaisée – à dessein ou involontairement – des travaux en la matière et qui, malgré sa correction par de nombreux économistes, libéraux comme keynésiens (Gilles Ravaud et François Geerolf en tête), continue d’ancrer cette vision au cœur du ressenti national. 

Le deuxième, touchant particulièrement les jeunes, est alimenté par la comparaison générationnelle des niveaux de vie, notamment avec les seniors s’étant épanouis durant les Trente Glorieuses et bénéficiaires du plein emploi, mais aussi des conditions macroéconomiques ayant facilité leur accès précoce à la propriété immobilière. Les travaux de l’économiste Maxime Sbaihi montrent que cette nouvelle génération est loin d’atteindre le même confort de vie, particulièrement en matière de logement, que celui de ses grands-parents. Ce qui impacte directement notre démographie en créant une forte disparité entre la natalité souhaitée (2,3 enfants) et la natalité subie (1,6 enfant). 

Cette question du logement est au cœur des préoccupations liées au pouvoir d’achat des citoyens. Absorbant 22 % des dépenses d’un ménage (contre 16 % il y a 20 ans), avec d’importantes disparités selon l’âge (les moins de 30 ans y allouent 32 % quand les plus de 65 ans n’y consacrent que 14 %), le poids des dépenses de logement dans les dépenses incompressibles d’un ménage est de 65 %, quel que soit son niveau de vie. Mais là où les plus précaires y allouent une grande partie (82 %) au paiement d’un loyer, les plus riches en consacrent 52 % au remboursement de prêts immobiliers. La raison est assez simple : l’apport initial nécessaire à l’achat est passé de trois années de revenus dans les années 2000 à cinq années aujourd’hui. Une situation qui pousse les économistes Arrondel et Masson à lier la forte probabilité d’achat d’une résidence principale avec la réception d’un héritage ou d’une donation précoce*. 

Cette situation nous amène au troisième sentiment, celui de l’appauvrissement généralisé. La France a complètement oublié que le moteur de sa prospérité était la productivité, seul réacteur pouvant à la fois augmenter le revenu réel des salariés et diminuer leur temps de travail, tout en finançant notre modèle social. En son absence, il n’est tout simplement pas possible d’opérer une redistribution efficace et pérenne. Or, ce manque brise le potentiel dynamique d’une société et rend caduques les ambitions d’une génération rêvant de vivre mieux de son travail que celle de ses aînés. Hélas, ce fait est l’une des caractéristiques de notre pays, largement en retard sur ses voisins. Ainsi, depuis les années 2000, la productivité française n’a progressé en moyenne que de 0,8 % par an, contre 1,3 % pour l’OCDE, 1,2 % pour l’UE et 1,8 % pour les États-Unis. Soit, à partir de 2016, la 5e plus faible progression au sein de l’OCDE. Or, comme par enchantement, il s’agit peu ou prou de la hausse moyenne des salaires sur la période, montrant que lorsque son moteur principal est grippé, le pouvoir d’achat ne progresse plus.

Une France d’héritiers 
 
Notre faible productivité fait aujourd’hui rebasculer la France dans une société d’héritiers. Le CAE démontrait ainsi il y a quelques mois que la part de l’héritage dans le patrimoine des Français était passée de 35 % au début des années 1970 à 60 % aujourd’hui. De son côté, Antoine Foucher a rappelé l’année dernière qu’en se fondant sur la dynamique salariale actuelle, il fallait près de 80 ans pour doubler son pouvoir d’achat, quand 15 années suffisaient dans les années 70. Il est d’autant plus cruel de se rappeler que si la France avait connu la même croissance de la productivité horaire que la moyenne de l’UE, nous serions aujourd’hui tous 16 % plus riches. Et c’est cette absence de progression constatable du niveau de vie, qui non seulement accentue le sentiment d’appauvrissement des salariés, mais également freine notre mobilité sociale. Une valeur encore relativement dynamique jusqu’au cœur des années 1990, sous l’impulsion de gains de productivité vivaces, et aujourd’hui atone. L’OCDE estime qu’il faut six générations pour une famille modeste en France pour atteindre le niveau de vie moyen. C’est une de plus qu’aux États-Unis et presque deux de plus que la moyenne de ses membres. Et la raison en est simple : il est difficile de parvenir à augmenter son revenu quand il n’y a plus de croissance et que les dépenses contraintes prennent une place aussi fondamentale dans le budget des ménages. Et il est encore moins envisageable de parvenir à se constituer un patrimoine dans ces conditions.
 

Mettre fin au déclassement 
 
Nous avons donc, en délaissant le moteur principal de notre prospérité et en taisant sa chute lancinante, créé la crise sociale qui éclate sous nos yeux. Et en aucune manière une Taxe Zucman ou un autre artifice fiscal, en affectant notre compétitivité et l’investissement des entreprises, ne pourra y répondre. Pire, ce serait le meilleur moyen d’aggraver la situation. Or, la voie impérative à suivre consiste à renouer avec la croissance de notre productivité, par l’innovation et la concurrence. C’est la précieuse et heureuse leçon donnée par le prix Nobel d’économie 2025, tout juste attribué à Philippe Aghion. Espérons alors que son ordonnance soit massivement partagée par les médias, avec la même vigueur qu’ils l’ont fait pour les idées de Gabriel Zucman. Cela nous permettra de poser enfin le bon diagnostic sur les maux économiques de notre pays, et d’en finir avec ce débat lié à la justice fiscale qui ne fait que masquer l’ampleur du sentiment (justifié) de déclassement de nos concitoyens. 
 
*Inégalités de patrimoine entre générations : les donations aident-elles les jeunes à s’installer ? Luc Arrondel, Bertrand Garbinti et André Masson, 2014 
 lel.media


Redémarrer le moteur français

« De l’argent, il y en a. » La France se voit encore comme un pays riche, alors qu’elle enchaîne les prêts pour maintenir son train de vie. Un déni qui l’empêche de voir le vrai problème : le moteur de notre prospérité a calé.

Rarement la construction d’un budget aura été aussi douloureuse. Responsabilisés par la situation politique, les députés devaient tricoter une loi de finances cohérente, en accord avec le contexte économique d’un pays fragilisé par un demi-siècle de déficits chroniques. À la place, ils ont laissé exulter leur surmoi fiscal sans aucune modération, rivalisant d’ingéniosité pour sécuriser la première place mondiale de la France en matière de prélèvements obligatoires.

Si la nécessité de réduire drastiquement le déficit est immédiate, il est préjudiciable d’abandonner toute réflexion structurelle sur les causes ayant mené à cette situation.

Il y a deux facteurs expliquant l’endettement de la France : le montant pharaonique de ses dépenses publiques, conséquence d’une omniprésence de l’intervention de l’État, et le déni sur la richesse réelle de notre pays.

Imaginons un ménage qui, malgré des revenus devenus modestes par la faute d’aléas de la vie, continue de vivre comme durant ses années fastes : grand appartement, voiture de sport, restaurants étoilés. À force de dépenser plus qu’il ne gagne, ses dettes s’accumulent et chaque fin de mois devient un casse-tête. C’est exactement la situation de la France, qui continue d’avoir des dépenses, notamment sociales, dignes de pays largement excédentaires, alors que sa capacité à créer de la richesse s’est largement essoufflée.

Nous sommes enfermés dans une hallucination collective, alimentée par des élus affirmant que la France est un pays suffisamment opulent — ou disposant de suffisamment de riches à taxer — pour maintenir son train de vie. Il n’est donc pas étonnant qu’en retour la principale demande des citoyens soit une augmentation de leur pouvoir d’achat. Or, ce dernier ne se décrète ni à Bercy ni à l’Assemblée : il se construit au sein des entreprises. Si un élu peut modifier à la marge le taux ou l’assiette d’un impôt ou d’une cotisation pour redistribuer la richesse à disposition, à dépenses équivalentes, il ne pourra se substituer au réel moteur de la hausse des salaires : la productivité.

Ce concept un peu obscur est à la base de notre prospérité. La productivité reflète notre capacité à créer de la richesse sur un temps de travail donné. Un boulanger, par exemple, s’il produit 100 baguettes par heure, générant chacune 10 centimes de valeur ajoutée, aura alors une productivité horaire de 10 euros. Si, par l’amélioration de son art, le recours à un four plus performant ou la mise en place d’une meilleure organisation, il se met à en produire 150 par heure, alors sa productivité aura augmenté de 50 %. Il s’agit donc d’un indicateur mesurant l’efficacité réelle du temps de travail d’un salarié.

Dans ce domaine, la France s’est toujours enorgueillie d’avoir la meilleure productivité horaire au monde. C’est hélas rigoureusement faux. Si l’on analyse les données de l’OCDE en la matière, l’Hexagone n’a jamais dépassé la cinquième place depuis 2000. Et depuis le Covid, il est tombé à la dixième position.

Erwann Tison

https://lel.media/redemarrer-le-moteur-francais/ 


 



octobre 24, 2025

Une taxe Zucman pour l'agriculture, version " géorgisme"

L’impôt parfait n’existe pas. Le moins mauvais, oui.

« taxer la terre, pas les hommes ». Dans la grande galerie des « ismes » où s’exposent les courants politiques et économiques, nul n’ignore l’existence du communisme, du keynésianisme ou du libéralisme. Mais avez-vous déjà entendu parler du géorgisme ? Probablement pas. Tombée dans les oubliettes de la pensée, cette théorie pourrait pourtant être le chaînon manquant entre justice sociale, efficacité économique et transition écologique.  

Rien que ça !

 


 

Elle est née il y a près de 150 ans aux États-Unis, dans le cerveau — et surtout grâce à l’observation empirique — d’un journaliste autodidacte de San Francisco, Henry George, dont la vie rocambolesque a sans doute été sa première source d’inspiration. https://lel.media/insert/henry-george-le-prophete-oublie-de-san-francisco/

George n’était ni un marxiste ni un capitaliste pur jus. Il croyait en la liberté, au travail et au progrès — mais il voyait aussi l'injustice d'un monde où la richesse collective finissait dans les poches de ceux qui possédaient la terre. En cette fin de XIXᵉ siècle, les usines se développent bien plus rapidement que les avantages sociaux. Et la Révolution industrielle ne permet pas encore les progrès sanitaires, l’élévation de l’espérance de vie et la réduction des inégalités sociales, qui n’apparaîtront que lors des décennies suivantes. Pourquoi assister-t-on alors à une augmentation de la pauvreté, malgré l’augmentation des richesses et les progrès de la science et de l’industrie ? C'est la question centrale de son ouvrage Progrès et pauvreté, publiée en 1879.

Certes, à l’époque, George n’est pas le seul à être obsédé par ce problème. Il n’a pas lu Marx, mais avait étudié Malthus, qui avait déjà posé son diagnostic : la pauvreté est liée à la surpopulation. Il a également analysé la théorie méritocratique, estimant qu'au fond, les pauvres seraient paresseux ou affligés de tares congénitales. George remet en cause ces approches et explique que le problème vient plutôt de l’organisation sociale, qui privilégie notamment les propriétaires fonciers au détriment du reste de la population. Pour appuyer sur sa démonstration, il utilise ses propres observations. Il prend notamment l’exemple de la famine irlandaise, qui a décimé une immense partie de la population dans un pays — le Royaume-Uni — alors le plus riche de la planète. Selon lui, c’est l’immense concentration de la propriété foncière entre les mains de quelques milliers de seigneurs, possédant 95 % des terres, qui a provoqué la famine. D’où sa conviction : le foncier est une rente qu’il faut taxer, une ressource naturelle qui appartient aux citoyens d’une même nation, tous en étant copropriétaires.

Si certains souhaitent la privatiser, ils doivent dédommager les autres en payant une taxe en fonction de la valeur de la parcelle. C’est le concept de la Land Value Tax (LVT), qui doit remplacer à ses yeux toutes les taxes. L’idée apparaît d’une simplicité désarmante. Quand une ville se développe, quand les transports, les écoles, les hôpitaux améliorent un quartier, la valeur des terrains grimpe. Mais cette plus-value, produite par la collectivité, est captée par le propriétaire du sol. Pourquoi en profiterait-il alors qu’il n’a rien fait pour augmenter la valeur de cette terre ? Henry George propose donc de rendre au public ce que le public a créé, à travers la LVT, qui en retour finance les services publics. Son idée à la force de l’évidence : elle ne punit ni le travail, ni la production, ni l’investissement, seulement la rente.

 

 

Et pourtant, le géorgisme ( https://lel.media/insert/le-georgisme-en-pratique-ou-lidee-vit-encore-aujourdhui/ ) a été relégué dans les marges de l’histoire, entre utopie oubliée et lubie d’économistes hétérodoxes. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? Proposer de taxer la rente foncière revient à déclarer la guerre aux notables, aux spéculateurs urbains et aux grands propriétaires. Selon Jérémy Boer, infatigable défenseur de la pensée géorgienne sur les réseaux sociaux, c'est l'opposition farouche de ces derniers qui en a eu raison. Ils n’ont eu de cesser de combattre une approche qui avait tout pour leur déplier, notamment en disqualifiant intellectuellement ceux qui oseraient penser comme George. C’est d’ailleurs la thèse soutenue par deux économistes américains, Fred Harrison et Mason Gaffney, dans The Corruption of Economics (1994) : ils démontrent que les propriétaires fonciers n’ont pas hésité à financer des universités et des professeurs afin de « ruiner les thèses de Henry George ». Car, aux yeux de J. K. Galbraith, qui en a préfacé l’édition de 2006, « l’idée georgiste selon laquelle seule la terre devrait être taxée — afin de ne pas imposer ni les profits ni les salaires — risquait de créer une alliance politique dangereuse entre le capital et le travail contre le propriétaire foncier ».

Si la théorie d’Henry George n’a pas percé, elle a quand même connu quelques traductions concrètes dans différents endroits du monde, sans que l’on sache pourquoi elle y a prospéré plus qu’ailleurs. Le géorgisme a finalement été essayé sans jamais régner : des réformes partielles ici ou là, des clubs, des congrès internationaux… mais pas de révolution. À défaut, l’économiste a néanmoins inspiré un vaste mouvement politique, le « géorgisme ». C’est d’ailleurs lui qui a donné à une ardente militante géorgiste, Elizabeth Magie, l’idée de créer le jeu du Landlord’s Game, dévoyé en… Monopoly. https://lel.media/insert/le-jour-ou-monopoly-a-trahi-le-georgisme/

 


 

Des économistes de renom comme Milton Friedman ou Paul Krugman ont également apprécié son approche ; Joseph Stiglitz a même repris à son compte les intuitions de George, en 1977, dans sa Théorie des biens publics locaux. Mais les démocraties de l’époque ont préféré empiler les impôts sur le revenu, sur la consommation, sur le travail — tout sauf sur la rente. Parce que taxer la terre, c'est toucher au nerf du pouvoir : la propriété. Peut-être que le géorgisme a aussi manqué d’un champion politique capable de porter son programme transpartisan, mais hélas jugé trop égalitariste pour la droite et trop libéral pour la gauche. D’ailleurs, Marx, qui a lu Henry George, n’est pas tendre avec son approche, qu’il décrit dans une lettre écrite en 1881 à Friedrich Adolph Sorge comme une « tentative, agrémentée d’un vernis socialiste, de sauver la domination capitaliste et, en réalité, de la refonder sur une base encore plus grande que l’actuelle ».

Pourtant, à la faveur de la crise environnementale, le géorgisme pourrait-il retrouver des couleurs ? L’époque cherche désespérément une théorie capable de sortir de la nasse : croissance plus juste et écologie sans récession. Et si la solution était déjà là, dans les marges jaunes de Progrès et Pauvreté ? Dans le contexte actuel, l’idée prend une dimension nouvelle : taxer le sol, c’est valoriser l’usage efficace de l’espace. Fini les terrains vides en attente de plus-value ; place à la densité, à la justice spatiale, en quelque sorte. Taxer la propriété non productive, c'est aussi un excellent moyen d'alléger le coût du travail, de redonner du pouvoir d'achat aux travailleurs, de rendre nos entreprises plus compétitives pour renouer avec la croissance.

Cette théorie n’a peut-être donc pas dit son dernier mot. C’est la conviction de deux économistes, Alain Trannoy et Étienne Wasmer. Dans leur livre Le Grand Retour de la terre dans les patrimoines, ils militent pour l'appliquer en France, où « la valeur foncière dans la richesse nationale (8 900 milliards:  https://lejournal.cnrs.fr/nos-blogs/dialogues-economiques/le-vrai-monopoly-un-outil-pour-la-solidarite-nationale ) même connaît une croissance continue ». Ils proposent d’instaurer une taxe annuelle de 2 % sur la valeur foncière, contre des allègements sur la fiscalité du travail et du capital. Une façon, à leurs yeux, de répondre aussi bien à l’objectif de zéro artificialisation nette des sols qu’à celui de la modération des prix de l’immobilier. C’est, au fond, le message de George : « la terre appartient aux vivants ». Il serait peut-être temps de s’en souvenir. 

Benjamin Dard 

@BenjaminDard

lel.media       

C'est vrai, c'est du Zucman mais pour les agriculteurs, la TF c'est 50eur/ha, on aurait donc à la place = 2% * 7000 euros = 140 euros ; rappel : bénéfice = 80 à 150 eur/ha (marge brute 150 à 650 eur/ha) https://feve.co/prix-des-terres-agricoles-departements-france#prix et https://modelesdebusinessplan.com/blogs/infos/rentabilite-exploitation-agricole et https://terre-net.fr/foncier-agrico

 

Autres liens:

https://partigeorgiste.substack.com/p/la-reforme-fiscale-ultime


 https://partigeorgiste.substack.com/p/comment-expliquer-levolution-des

septembre 07, 2025

Le capitalisme....

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

Le capitalisme désigne un système économique fondé sur la primauté du droit de propriété individuelle, en particulier de la propriété privée des moyens de production, et la libre concurrence. Le capitalisme est un régime économique et social dans lequel les capitaux, sources de revenus, appartiennent à un entrepreneur ou à un actionnaire (et n'appartiennent pas nécessairement à celles et ceux qui les mettent en valeur par leur travail, les salariés). 

                                          De nombreux commentaires sont alliés à cette photo
 

Est considéré comme capital tout bien qui n'a pas été consommé immédiatement par son détenteur, mais réservé à un usage futur, directement (simple stockage) ou indirectement (conversion en un bien de production, capable par combinaison avec plus ou moins de travail de générer des biens nouveaux).

Le mot capitalisme (qui date du XVIIIe siècle) est popularisé par Karl Marx au milieu du XIXe siècle et utilisé par lui avec une connotation péjorative. C'est plus d'un siècle plus tard seulement que le mot sera revendiqué positivement, notamment par Ayn Rand. Les définitions du capitalisme varient donc et, selon les cas (social-démocratie, démocratie libérale...) le capitalisme est plus ou moins dépendant du système politique et législatif en place, voire pas du tout dans le modèle anarcho-capitaliste. Au capitalisme libéral originel, on peut donc opposer de nombreux dévoiements.

Libéralisme

Pour les libéraux, le système ne doit pas être jugé (seulement) en termes d'utilitarisme, mais surtout d'un point de vue moral : il appartient à chacun de déterminer ce qu'il fait de son capital de départ, l'important est d'assurer un bon départ. Les libéraux ne nient pas les rapports de forces économiques, mais ils nient que l'on puisse les équilibrer ou les résoudre : on peut seulement les déplacer avec une perte due à la prise en compte de critères moins pertinents du point de vue de l'allocation optimum des ressources, et sans garantir plus de justice sociale. Toute notion d'arbitrage est alors considérée comme un leurre.

Pour les libertariens, le capitalisme est un système économique qui est libéral dans la mesure où il respecte les droits individuels (droit naturel pour les jusnaturalistes). Comme le résume Xavier Prégentil:

« en quoi la liberté d’entreprendre peut-elle gêner, en quoi la création de richesses et le service des besoins exprimés lèsent-ils qui que ce soit ? » 

Pour plus de détail, cliquez ici

 

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