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octobre 06, 2025

Question d'éthique !!

 

L'éthique est classiquement considérée comme l'une des trois branches de la philosophie, à côté de la physique et de la logique (par exemple, chez les stoïciens, chez Kant). L'éthique est la pratique basée sur les principales valeurs humaines nous permettant d'atteindre certaines fins : le bonheur, la vie bonne, la vie généreuse. Pour les stoïciens, la nature nous conduit à la vertu. Pour ces philosophes, la raison dans le choix des choses qui sont selon la nature conduit à la vertu. Chez les anciens Romains le système éthique était fondé sur le mos maiorum, les mœurs des anciens, où les valeurs civiques et la religion sont fortement présentes. Ils respectaient scrupuleusement les rites et codes de conduite respectant certains principes comme la fidélité aux engagements, l'honnêteté, la fidélité, la vertu ou le courage. 

 


 

L'éthique d'un point de vue libéral

Dans une perspective libérale, les évaluations ou jugements portés par et selon la conscience des individus découlent des expériences et pratiques de la vie. Les actions, les « faits » observables et les comportements peuvent être décrits d'une façon rationnelle, même un comportement jugé irrationnel peut avoir ses raisons d'être. Cependant, les individus n'ont pas une connaissance parfaite et infaillible sur le monde, ce qui signifie que le processus de connaissance peut toujours être sujet à erreur.

D'autre part, s'intéresser et réfléchir aux problèmes d'ordre éthique ou morale ne signifie pas adopter obligatoirement le point de vue qui consiste à confondre les « lois », les « commandements » et les « devoirs absolus » avec l'idée d'une toute puissante législation se cachant derrière les vies humaines dont il faudrait y voir l'autorité. Dans ce cas, le monde de l'éthique se résumerait à des permissions et punitions. Bien que rien n'interdise l'adoption d'une théologie morale dans son sens strict, les questions morales ou éthiques ne se résument pas à cette vision.

Par exemple, il est tout à fait possible de discuter, réfléchir ou approfondir les questions relatives à l'avortement ou à l'euthanasie, sans pour autant chercher à coller des étiquettes d'interdit ou de permis en se focalisant sur l'aspect d'une condamnation morale.

Parce que l'éthique fait partie d'une des principales dimensions de la liberté, elle peut être abordée selon plusieurs angles et directions dans l'interaction sociale entre les hommes. Parce qu'il n'existe pas un mode d'emploi tout fait pour nous guider dans la coopération sociale, où la liberté de chacun est à la fois vulnérable et créative, seule la condition des individus libres permet une société ouverte.

Ainsi, l'éthique libérale peut s'exprimer dans différents contextes, à un niveau individuel, au sein d'un groupe d'individus agissant dans un but commun, ou à un niveau social d'une vie en société. Ceci signifie que tout en attribuant une égale valeur à toute personne, la vie est toujours vécue comme nôtre, c'est-à-dire, particulière, avec ses besoins, difficultés, objectifs et projets.

L'éthique libérale est animée par la reconnaissance que les individus agissant librement peuvent positivement contribuer à leur propre épanouissement, que la liberté offre les meilleures conditions où les individus ont une meilleure disposition à mieux agir. Parmi certains principes, celui de l'axiome de non-agression permet de garantir aux individus la réciprocité, l'échange et la liberté de contracter. Ces principes éthiques ne dépendent pas de l'approbation absolue par un vote majoritaire ou de l'imprimatur d'une autorité politique ; ils sont inhérents à la nature même de l'Homme. Tout ceci signifie aussi que le libéralisme n'est pas axiologiquement neutre : il défend des valeurs bien définies qui ne sont pas compatibles, sur le plan purement politique, avec le totalitarisme ; ou, sur le plan des idées, avec la défense de conceptions anti-universalistes, par exemple. Ces valeurs remettent constamment en question le droit positif et la pratique du pouvoir :

La soumission inconditionnelle et la critique systématique sont en fait deux attitudes aussi infantiles l'une que l'autre face à la Loi. Le propre de l'individu autonome est de savoir décider, en vertu de critères essentiellement moraux, de l'opportunité éventuelle de collaborer avec le Pouvoir. (Thomas Szasz)

Éthique libertarienne

L'éthique sociale des libertariens est une éthique universelle qui s'exprime au travers du droit naturel ou du droit de propriété sur soi. Cette éthique objective rend compatibles entre elles les différentes morales individuelles. Les principes de base sont les suivants :

  1. chacun est propriétaire de lui-même et des fruits de son action ;
  2. une personne ne peut échanger que ce dont elle est propriétaire ;
  3. l'échange repose sur le principe d'autonomie de la volonté et le consentement des acteurs (axiome de non-agression).

Toute action qui n'est pas conforme à ces principes est une violence illégitime. Par exemple : vol, meurtre, impôts, lois qui restreignent la liberté individuelle, refus d'exécuter un contrat librement accepté, obligation imposée par l'État, etc.

Une autre présentation des principes libertariens est la suivante (d'après Ethique économique et sociale, Arnsperger et Van Parijs, 2003) :

  1. pleine propriété de soi-même : droit absolu à disposer de sa personne (la seule limite généralement reconnue -mais cependant pas par tous les libertariens - étant l'aliénation de sa propre liberté, par l'esclavage volontaire) ;
  2. juste circulation des droits de propriété : on devient légitime propriétaire d'un bien soit en le créant soi-même par ses propres moyens, soit par suite d'une transaction volontaire avec son légitime propriétaire ;
  3. appropriation originelle : un objet sans propriétaire peut être acquis par le premier qui en revendique la propriété, éventuellement en contrepartie, selon les différentes théories, de taxes ou de diverses obligations (proviso lockéen, critère de justice painéen, etc.)

De ces principes, on peut déduire une législation libertarienne, nécessaire et suffisante pour une « société de droit privé » (private law society), ainsi définie par Hans-Hermann Hoppe[https://contrepoints-archives.org/le-gouvernement-mondial-et-la-faillite-des-democraties/] :

  1. Celui qui s’approprie quelque chose qui auparavant n’appartenait à personne en devient le propriétaire exclusif ;
  2. Celui qui produit quelque chose à l’aide de son corps et de biens qui lui appartiennent en est le propriétaire, à condition qu’il ne nuise pas pour cela à l’intégrité physique de la propriété d’autrui ;
  3. Celui qui acquiert quelque chose par le biais d’un échange volontaire avec son propriétaire précédent – c’est-à-dire un échange qui est jugé mutuellement bénéfique – en devient le nouveau propriétaire.

  4.  

Pour David Boaz, l'éthique libertarienne se caractérise par les éléments suivants :

  • droits individuels (droit de chacun à la vie, à la liberté et à la propriété) et importance du consentement dans les relations interindividuelles ;
  • autorité de la loi (les individus peuvent vivre à leur guise tant qu’ils respectent les mêmes droits chez autrui) ;
  • gouvernement au pouvoir restreint ;
  • liberté des marchés (échange par consentement mutuel) ;
  • vertu de la production et droit au fruit de son travail (à l'encontre des politiciens et bureaucrates redistributeurs) ;
  • harmonie naturelle des intérêts, alors que la politique génère des conflits entre groupes ;
  • pacifisme.

Remarques sur la proposition de l'éthique libertarienne

Une des principales remarques est la notion de propriété de soi-même qui peut facilement être assimilée à l'idée d'être possédé par soi-même. Cette notion peut être considérée comme un pléonasme car elle se qualifie par un dédoublement possessif : l'identification de ce qui est propre à chacun avec l'idée de ce qui appartient déjà à chacun. Par exemple, si nous affirmons que nous sommes en pleine propriété de notre propre conscience nous n'exprimons rien d'autre que l'idée d'une conscience de la conscience de soi. En reprenant cet exemple, nous sommes dans l'impossibilité d'une violation de propriété de soi-même car seul le sujet lui-même aperçoit sa propre conscience, autrement exprimer verbalement sa propre conscience rend la notion de violation de consentement nulle. Si par propriété de soi-même nous entendons avoir un corps, l'avoir comprenant déjà l'idée de ce que nous est propre, nous aboutissons à la notion que par notre propre nature et identité, le corps est une valeur fondamentale pour l'être humain car violer le corps est porter atteinte à l'être humain. Si cette interprétation est correcte, elle atténue l’ambiguïté qui peut comporter l'idée d'une propriété de soi-même.

  • « Si par "éthique", on veut parler d'une théorie complète de la normative du comportement, capable de décider en toute occasion du bien et du mal pour les actions d'une personne donnée, alors NON, le libéralisme n'a RIEN à voir avec une telle éthique, car il ne se prétend ni complet, ni applicable à tout contexte. Le libéralisme est une théorie du droit. [...] Le droit s'applique pour les interactions entre individus, mais ne dit rien sur ce que doivent faire les individus au sein de leur propriété. Il n'est pas une éthique complète. Il ne s'applique qu'aux arrangements mutuels pour établir et maintenir un état de civilisation pacifique. Il ne peut pas prendre en compte a priori les éléments sur lesquels chacun de nous agit, en dehors de tout arrangement et parfois contre des arrangements existants. Il ne s'applique donc pas directement à la prise de décisions individuelles dans le contexte de la connaissance qu'a chaque individu du monde dans lequel il agit. Il s'applique aux négociations entre individus à la lumière de l'information partageable par ces individus. Bref, le libéralisme n'a RIEN à voir avec l'éthique au sens strict. » (François-René Rideau)
  • « Il est toujours tentant pour n'importe quel groupe de pression d'user de la contrainte publique pour imposer aux autres ses propres goûts ou ses propres intérêts privés. Mais l'usage de la violence politique par un groupe de pression pour promouvoir sa propre morale montre on ne peut plus clairement que la morale qu'on cherche à imposer n'est pas aussi bonne qu'on le dit puisqu'il faut user de la violence pour que les gens l'adoptent. On ne conçoit pas qu'une morale puisse s'imposer par une procédure majoritaire. »
    (Bertrand Lemennicier)
  • « Le libéralisme a un fondement essentiellement moral. Est moral tout ce qui permet à l’homme d’agir selon sa nature et la nature humaine est caractérisée par la rationalité de l’être humain, par sa capacité à imaginer le futur, et les meilleurs moyens d’atteindre les objectifs qu’il poursuit. »
    (Pascal Salin)

 Source

 

 



septembre 24, 2025

Formalisation des Principes de la Liberté; Contrat d'installation anarcho-capitaliste sur une zone donnée.

Préambule

Reconnaissant la dignité inhérente, la liberté et la souveraineté morale de chaque personne, et confirmant que la paix, la prospérité et l’épanouissement humain naissent là où chacun respecte la liberté égale des autres — nous proclamons ces Principes universels de liberté (« Principes »).
Leur but est de promouvoir des interactions sans conflit. Ces principes découlent de la raison, de l’expérience et de l’éthique ; ils ne sont imposés par aucun État ni par la volonté de la majorité. L’adoption est volontaire, chacun peut adopter les principes par un acte de consentement clair, et leur application dépend du choix libre des individus et des communautés de vivre selon ces principes et de résoudre les conflits sous leur égide.
 

 

Portée et hiérarchie

Primauté

Ces principes constituent la norme méta-normative suprême pour tous les adoptants.

Règles secondaires

Les adoptants peuvent établir des chartes, accords, statuts, coutumes, codes privés ou autres systèmes juridiques privés fondés sur ces principes (« Règles et lois secondaires »). Ces règles peuvent préciser des procédures ou traiter des questions non couvertes ici, mais ne peuvent contredire, annuler ou limiter ces principes.

Conflits

Si une règle ou une pratique secondaire contredit ces principes, ces principes prévalent. De tels différends seront résolus par arbitrage impartial.

Interprétation

Si ces principes sont silencieux ou ambigus, l’arbitre peut consulter :
  • * Les règles secondaires pertinentes, les pratiques coutumières et les principes juridiques généralement reconnus ;
  • * Les systèmes établis de droit privé tels que le droit romain, la common law anglo-américaine ou les codes civils modernes ;
  • * Les codifications, réstatements et commentaires académiques réputés — notamment des penseurs libertariens — à condition qu’ils soient compatibles avec ces principes.

Article I — Termes et définitions

  • * Adoptant — Toute personne qui adopte ces principes.
  • * Personne (titulaire de droits) — Tout être sensible dont la souveraineté morale fonde la présomption d’auto-propriété et de responsabilités mutuelles. Ces principes ne définissent pas délibérément quand la personnalité commence ou finit ; cela sera déterminé par la recherche scientifique, philosophique ou spirituelle et, si nécessaire, par arbitrage impartial. Note : Le terme « personne » n’inclut pas les entités collectives ou juridiques telles que les sociétés, associations ou autres organisations ; elles ne peuvent détenir des droits que par l’intermédiaire d’une personne réelle.
  • * Ressource — Tout moyen rare et rival qu’une personne peut contrôler pour atteindre un objectif. Le corps d’une personne est une ressource, tout comme les choses extérieures (« ressources externes »). Les informations, idées, modèles et connaissances — n’étant pas rivaux — ne sont pas des ressources. Les ressources externes peuvent être détenues par des individus ou des groupes par contrat ou propriété commune. La propriété de groupe n’accorde pas plus de droits que la propriété individuelle.
  • * Droit (propriété) — Le droit exclusif d’une personne de contrôler une ressource et d’exclure les autres de son usage, sauf consentement du propriétaire. Tous les droits sont des droits de propriété.
  • * Consentement — L’autorisation ou la licence donnée par le propriétaire d’une ressource à un autre pour l’utiliser, ou, dans le cas de ressources externes, pour transférer la propriété. Le consentement peut être donné ou refusé explicitement ou implicitement selon les circonstances, la dernière expression prévalant. Dans certains cas, le consentement peut être présumé, comme dans la gestion d’affaires (Negotiorum Gestio), où une personne agit dans l’intérêt du propriétaire en supposant que celui-ci aurait consenti.
  • * Agression — L’utilisation, l’appropriation, la violation ou le franchissement des limites de la ressource d’autrui sans consentement du propriétaire, ou l’acquisition frauduleuse ; ou une menace crédible de cela.
  • * Tutelle — Une gestion fiduciaire où une personne compétente agit au nom d’une autre qui manque actuellement de souveraineté morale. La tutelle peut découler de relations naturelles (ex : parent-enfant, proches avec handicap), de contrats ou de pratiques communautaires. Le tuteur est lié par ces principes, doit agir dans le meilleur intérêt du protégé et peut être soumis à l’arbitrage impartial en cas d’objection raisonnable.
  • * Arme de destruction massive (ADM) — Tout dispositif, système, agent, instrument ou technologie dont l’usage courant ne distingue pas entre agresseur et non-participant et dont les dommages peuvent être massivement létaux.
  • * Loi — Les lois sont des règles exécutoires qui reconnaissent les droits de propriété sur les ressources et autorisent l’usage de la force pour protéger ces droits. Toute loi contraire à ces principes est injuste et nulle. Des exemples de lois injustes figurent à l’article V.
  • * Contrat — Un accord unilatéral, bilatéral ou multilatéral de transfert de propriété — présent ou futur — par lequel le(s) propriétaire(s) de ressources externes transfèrent volontairement la propriété ou la licence d’utilisation de ressources spécifiques à d’autres.

Article II — Principes

  • 1. Principe de non-agression — L’agression contre la ressource d’autrui est injuste, quel que soit le statut ou l’échelle de l’auteur. L’agression inclut les actes individuels et collectifs, où les participants peuvent être responsables des actes des autres selon la relation et la causalité.
  • 2. Auto-propriété — Chaque personne est le propriétaire originel et présumé de son corps. L’incapacité temporaire ou permanente ne supprime pas l’auto-propriété. L’auto-propriété peut être partiellement ou totalement perdue suite à une agression, selon les principes de défense et de proportionnalité.
  • 3. Appropriation initiale (homesteading) — Les ressources externes non possédées deviennent la propriété de la première personne (ou groupe) qui les marque, occupe ou transforme clairement, établissant ainsi un lien objectif et vérifiable entre la personne et la ressource. Cette propriété demeure jusqu’à transfert par contrat, réparation ou abandon. L’abandon peut être déterminé par des signes suffisants tels qu’une longue inactivité, une déclaration claire ou l’absence d’objection à une occupation ouverte par autrui.
  • 4. Échange volontaire (transfert contractuel de propriété) — Une personne peut acquérir la propriété d’une ressource externe par transfert contractuel du propriétaire précédent. Ce transfert peut être partiel ou total, conditionnel ou non, temporaire ou permanent, immédiat ou futur, selon le contrat entre les parties. Seules les promesses créent une obligation morale mais non légale ; les contrats sont des transferts volontaires de propriété fondés sur les droits du propriétaire, qui restent jusqu’au transfert, réparation ou abandon.
  • 5. Réparation — L’agresseur avéré doit indemniser la victime à hauteur du préjudice causé. Cela peut inclure le transfert de propriété de ressources. Lors de la détermination de l’indemnisation, il faut tenir compte de l’étendue du préjudice, de la perte subjective de la victime, de l’intention et des motivations de l’agresseur, et, selon §10, du type et du degré de sanction que la victime peut imposer.

Article III — Normes complémentaires

  • 6. Inaliénabilité de la personne — Les contrats transférant le contrôle ultime du corps d’une personne, tels que les contrats d’esclavage volontaire, ne sont pas exécutoires.
  • 7. Proportionnalité et autodéfense — La force défensive en réponse à une agression est justifiée et n’est pas elle-même une agression, lorsqu’elle est raisonnablement nécessaire et proportionnée à la menace, qu’elle soit immédiate ou différée. Lorsque possible, l’auto-assistance doit être évitée conformément à l’article 11.
  • 8. Armes de destruction massive (ADM) — La possession, le développement ou l’utilisation d’une ADM constitue une menace continue lorsqu’elle expose des innocents à un risque prévisible par des effets indifférenciés ou catastrophiques. Cette présomption ne peut être réfutée que si des mesures de protection solides éliminent le risque de préjudice. Si ce n’est pas le cas, une action proportionnée — avec notification, dialogue et arbitrage lorsque possible — est justifiée pour éliminer le danger ; en cas d’urgence, une intervention immédiate peut être permise.
  • 9. Présomption de propriété — Celui qui détient une ressource externe est présumé propriétaire, cette présomption pouvant être réfutée par une preuve de meilleure propriété, telle qu’un transfert contractuel, une réparation d’agression ou un abandon. En cas de litige, la partie prouvant le meilleur droit l’emporte, en tenant compte des présomptions et des standards de preuve.
  • 10. Standards de preuve et procédure : sanction. Un agresseur peut perdre certains droits par son acte. La nature et l’étendue de toute réparation — indemnisation, sanction ou protection — seront déterminées selon les règles communautaires compatibles avec ces principes. Les réparations sévères exigent des standards de preuve élevés, tels que la preuve au-delà du doute raisonnable, la décision unanime, la protection contre la double sanction et le droit du jury sur la loi et les faits. En cas d’agression mortelle, le droit de pardon ou de règlement appartient au plus proche parent de la victime ou à l’arbitre ; s’il y a plusieurs victimes, l’arbitre peut fixer les conditions du pardon. L’agression répétée ou grave peut faire de l’agresseur une menace continue, justifiant des mesures défensives proportionnées.

Article IV — Ordre juridique décentralisé

  • 11. Objectifs ; prévention des conflits et compromis — Les adoptants de ces principes s’engagent à négocier de bonne foi, à rechercher le compromis lorsque possible et à soumettre les différends à un arbitrage impartial, afin de promouvoir des interactions sans conflit. Lorsque possible, l’auto-assistance, la justice privée, le fait de juger sa propre cause ou l’anarchie doivent être évités. Tous ceux qui adoptent ces principes et souhaitent en bénéficier doivent s’efforcer de les respecter et de soutenir un ordre juridique libre qui les applique. La fourniture de protection peut être confiée à des entrepreneurs ou à des milices organisées, à condition qu’ils respectent ces principes.
  • 12. Arbitrage concurrentiel — Aucune institution ne détient de monopole forcé sur la loi ou son application. Les individus sont libres de choisir des arbitres et agences de protection concurrents. Les institutions d’arbitrage et les tribunaux peuvent, avec le consentement des clients, établir des cours d’appel pour résoudre les différends entre arbitres et agences de protection.
  • 13. Évolution coutumière du droit — Les communautés peuvent développer et promulguer des règles et lois secondaires, des registres, des règles de procédure et de preuve compatibles avec ces principes.

Article V — Lois injustes sélectionnées

Les lois énumérées ci-dessous sont des exemples de lois positives, passées ou présentes, incompatibles avec ces principes et donc injustes. Cette liste est illustrative et non exhaustive : toute loi contraire à ces principes est injuste, qu’elle soit mentionnée ici ou non. L’inclusion de certaines lois ne signifie pas que d’autres lois contradictoires peuvent être appliquées.
  • * Impôt — Prélèvement non consenti de ressources, généralement pour financer des institutions gouvernementales ; les besoins communautaires doivent être satisfaits par des moyens volontaires et des solutions de marché libre.
  • * Expropriation — Saisie, réglementation ou restriction de l’usage des ressources, qu’il y ait compensation ou non.
  • * Interdiction de consommation ou d’usage de substances — Interdictions sur l’alcool, les drogues ou toute substance consommable.
  • * Travail forcé — Service militaire obligatoire, esclavage ou tout service imposé aux innocents.
  • * Interdiction des armes défensives — Interdiction générale de la possession d’armes pour la légitime défense, sauf ADM.
  • * Monopole monétaire — Banque centrale, lois sur la monnaie légale, contrôle des devises ou restrictions sur la possession ou l’usage d’or, de cryptomonnaies ou de toute forme de monnaie.
  • * Propriété intellectuelle — Droit d’auteur, brevets ou lois similaires, car les idées ne sont pas des ressources rivales. Note : La création et l’innovation ne peuvent être protégées et récompensées que par des accords non agressifs.
  • * Réputation comme propriété — Lois sur la diffamation, les marques ou similaires qui considèrent la réputation comme une propriété distincte. Note : La réputation n’existe que dans l’esprit d’autrui et ne peut être possédée, bien qu’elle puisse être protégée par des moyens pacifiques.
  • * Obligations non choisies — Toute obligation positive ou droit au bien-être qui n’a pas été accepté volontairement ou qui ne découle pas d’un acte volontaire.
  • * Censure — Toute loi censurant, sanctionnant ou imposant l’expression en raison de son contenu est injuste. Note : Si la parole cause une agression, l’orateur est responsable.

Confirmation finale

L’aspiration derrière ces principes est un monde sans agression systémique, ouvert à tous. Que chaque âme libre se souvienne : nous ne nous inclinons devant aucun État, nous ne nous agenouillons devant aucun ordre sauf la justice, nous ne servons aucun maître sauf la raison et l’éthique. Ici, sous ces principes, nous choisissons une vie sans contrainte, sans chaînes et sans tyrans. Et aucune puissance sur Terre ne peut nous arrêter.
Signature
J'adopte par la présente les Principes Universels de Liberté.

septembre 14, 2025

La Voie du Milieu avec François-René Đặng-Vũ Bân Rideau, dit "Faré" et Arthur Homines

 Le Tao ou la voie du Milieu

Tao ou Dao signifie en chinois « voie ». Le terme désigne aussi l'action de marcher, d'avancer. C'est un peu l'équivalent du mot « démarche » (au sens de méthode) ou « chemin ». En ce sens très large, le Tao appartient à toutes les philosophies chinoises.
 

 
"Le sophisme du juste milieu consiste à affirmer qu'une position moyenne entre deux extrêmes serait la meilleure. C'est un réflexe fréquent en politique, où l'on cherche à piocher des idées de chaque côté. Toutefois, cette approche ne peut séduire que ceux qui n'ont ni compris ni intégré le principe de non-agression (NAP), tel que défini par la philosophie anarcho-capitaliste. 
 
Il n'existe pas de "juste milieu" entre l'agression et la non-agression. C'est une norme binaire : soit vous agressez, soit vous n'agressez pas. Il ne peut y avoir de compromis. L'idée d'avoir "un peu d'agression" en société serait une contradiction, qui rendrait la justice inapplicable. Toute autre norme justifierait la violence de l'État envers l'individu, ou celle d'individus envers d'autres. 
 
 Le NAP permet de séparer le juste de l'injuste. Il tranche entre ce qui relève d'une action légitime et ce qui n'en relève pas, supposant alors réparation. Sans un critère objectif, il est impossible de rendre la justice sur la base d'un principe découvert par la raison. Le NAP est justement cette norme éthique absolue. 
 

 
Et à tous ceux qui estiment que bien des situations sociales appelleraient des réponses plus nuancées que le simple choix binaire "agression vs. non-agression", je répondrais ceci : de même qu'une route peut ne pas être parfaitement parallèle sans que cela ne remette en question le concept de parallélisme , la difficulté d'appliquer le NAP dans une situation confuse ne remet pas en question sa validité en tant que principe normatif. 
 
En cas de situation litigieuse, le principe demeure. C'est l'application du droit qui varie, non le principe lui-même. Le droit est un processus qui vise à appliquer ce principe. Dans un système de droit privé, des arbitres privés auraient donc le devoir de déterminer ce qui s'est passé et de prendre une décision finale. Autrement dit, ce n'est pas parce que l'application est complexe que le principe est mauvais. Au contraire, c'est le principe qui guide l'application du droit et la rend légitime."
 
Sur un autre sujet, je précise: Il faut comprendre une chose avec les profils radicalisés : la philosophie, les arguments, la cohérence... ils s'en fichent complètement. Ce n'est pas leur sujet. Ils sont là pour défendre une vision de la société et la faire appliquer, avec l'espoir évident de faire partie des vainqueurs dans le monde qu'ils imaginent. La gauche la plus extrême s'y complaît, mais ce phénomène se retrouve également à droite. C'est une question d'approche de la réalité et de degré d'aveuglement. Vous ne pourrez jamais convaincre quelqu'un comme Ilan Gabet de vos idées. Il est déjà complètement hypnotisé. Pour lui, vous êtes des ordures intégrales dès que vous n'êtes pas d'extrême-extrême-extrême gauche. Il a été programmé comme tel. Il serait sans doute ravi s'il vous arrivait malheur. Depuis quelques jours, on voit ce genre de profil lobotomisé enchaîner les cyber-menaces de mort et jouer de perversion en public. Ceux qui s'en amusent savent pertinemment que leurs propos peuvent exciter les foules, notamment les profils capables de violence directe (tabasser, voire tuer). Ilan Gabet fait partie de ces agents du chaos, en se servant de la diabolisation comme manière de se dédouaner et de la haine de ses suiveurs pour répandre sa violence sur le monde. Arrêtez de perdre du temps avec eux et concentrez-vous sur l'essentiel.

Arthur Homines

Messager de la Liberté. Droit naturel, école autrichienne d'économie & investigations sur le Pouvoir.

https://x.com/arthurhomines/status/1966895629075968320 


Un petit rappel de mon ami François-René Đặng-Vũ Bân Rideau, dit "Faré" de son site en 2006

Quatre histoires sur la Voie du Milieu

  Chaque fois que je suis appelé un extrémiste, le plus souvent par des gens qui en appellent à une troisième voie entre le capitalisme et le socialisme (comme Benito Mussolini le fit avant eux), j'aime à raconter l'une ou l'autre de ces deux histoires.
Une forme courte de la première histoire a longtemps été dans ma collection de citations.
(Traduit en juin 2016)
 
Une jeune femme insouciante voyageait à travers une forêt. Au fond des bois, son groupe d'amis fut arrêté par un brigand, qui abattit ses compagnons désarmés. Le voyou exigea tout son or et déclara qu'il la laisserait partir en vie si seulement elle lui accorderait ses charmes pendant une semaine. Téméraire mais pas stupide, la jeune femme rassembla tout son courage, et prit les jambes à son cou. Et elle courut et courut, durant des minutes aussi interminables que désespérés, l'agresseur de la talonner, de l'insulter, et de lui raconter toutes les tortures qu'elle endurerait quand il l'aurait attrapée, jusqu'à ce qu'enfin elle arriva à bout de souffle dans une clairière où un ermite était assis en méditation devant sa hutte. Elle se jeta aux pieds de l'ermite et l'implora de l'aider. Un expert renommé en arts martiaux, l'ermite était aussi un adepte de la Voie du Milieu, versé dans la sagesse antique et vénéré comme Guide Spirituel. Prudent ne jamais utiliser la violence que pour une Justice Supérieure, il proposa d'entendre les deux parties et de rendre un verdict fondé sur sa Très Juste Philosophie de la Voie du Milieu.

"Ce bandit veut me voler et me violer", dit la femme, "s'il vous plaît protégez-moi."
"Cette pute est entré sans permission dans mon territoire," affirma le brigand,
"j'exige tout son or et une semaine de ses charmes comme une compensation légitime pour cette agression."
"Je ne vous donnerai rien du tout," répondit la femme, "car mon or et mon corps sont à moi, et vous avez aucun titre sur cette forêt."
Alors que le brigand commençait à l'insulter et qu'elle entamait une réponse, le Sage cria sévèrement "Silence !".

Les deux parties effrayées écoutant respectueusement, il prononça donc ces paroles de Sagesse:
"La Justice se trouve toujours dans un Juste Milieu. Loin que l'un de vous ait Raison, chacun d'entre vous ne détient que la moitié de la Vérité.
La Vérité réside à Mi-chemin entre vos deux revendications extrêmes. Aussi, le Brigand s'emparera de la moitié de la propriété de la Voyageuse, et la moitié de celle-ci seulement; de plus, il la violera pendant trois jours et demi, et trois jours et demi seulement.

Après avoir livré sa Sage Sentence, l'ermite retourna à sa méditation, et s'efforça via moult exercices de respiration d'ignorer les cris d'une femme que trop attachée à son confort terrestre.


Et si le point n'est pas assez clair, voici la deuxième histoire, récemment inventée sous l'inspiration d'un exemple extrait d'un essai d'Ayn Rand.


Quelque temps plus tard, notre ermite, ayant abandonné la moitié de sa hutte au bandit, puis la moitié du reste, décida que la vie dans la forêt n'était plus aussi inspirante qu'elle ne l'avait été auparavant, et se rendit en pèlerinage au très reculé Temple de la Vie et la Mort. À la fin de son voyage à gravir une montagne élevée et pelée sous un soleil brûlant, l'ermite fatigué et assoiffé fut accueilli par un moine à la porte du temple.

"Paix à vous, Pèlerin. Je suis le Prêtre de la Vie.
Voici un peu de thé chaud pour étancher votre soif, veuillez boire de cette coupe."
Comme l'ermite atteignait la tasse de thé qui lui avait été offerte, un autre moine sortit en courant du temple, et a cria:

"Attention, Étranger, ne buvez pas de cette coupe! Je suis le Prêtre de la Vie et voilà le Prêtre de la Mort. Ce qu'il vous propose est un puissant poison une seule goutte duquel pourrait tuer dix personnes. Voici un peu de thé chaud pour vous. S'il vous plaît buvez de ma tasse et non pas de la sienne." "Ne l'écoutez pas!" fit le premier moine. "C'est lui le Prêtre de la Mort, et c'est sa tasse qui contient le poison mortel, je vous en prie, buvez de ma tasse et abstenez-vous de boire de la sienne."

Les deux moines commencèrent à argumenter, mais furent promptement interrompus par l'ermite. Ils portèrent donc leurs regards suppliants sur un homme serein.
"Allons bon," déclara calmement l'ermite, "je suis un adepte de la Voie du Milieu, et je peux dire que, loin que l'un de vous ait Raison, chacun d'entre vous ne détient que la moitié de la Vérité. La Vérité réside à Mi-chemin entre vos deux revendications extrêmes. En conséquence, je vais boire la moitié de la première coupe, et la moitié de la seconde coupe." Et l'ermite de répandre à terre la moitié de chaque tasse, de mélanger les liquides restants,
et de boire le mélange. Peu après, il mourut dans d'horribles convulsions, incapable d'entendre le rire du Prêtre de la Mort et les lamentations du Prêtre de la Vie.


Je laisserai la morale de l'histoire à Thomas Paine:

La modération dans le tempérament est toujours une vertu; mais la modération dans les principes est toujours un vice.



Mise à jour: bien que chacune ces histoires se suffit à elle-même, les combiner ensemble et avec les compléments suivants peut apporter une illumination supplémentaire.


Après trois jours et demi, l'ermite finalement força le bandit à libérer la femme et à lui laisser la moitié de son or. Quelques semaines plus tard, alors qu'il dépensait son butin durement gagné dans une taverne, le détrousseur a raconté cette histoire très particulière à son avocat et ami.
"Oh non!" commenta l'ami, "tout ce que tu avais à faire était d'exiger deux fois plus que ce que tu ne voulais vraiment!"

Cette même année, la jeune femme, en convalescence de son traumatisme, se rendit aussi en pèlerinage au célèbre Temple de la Vie et la Mort. Confrontée à la même salutation par les deux moines, elle essaya présomptueusement de déterminer qui était le Prêtre de la Vie et qui était le Prêtre de la Mort en leur posant des questions.
Mais la discussion qui suivit entre les deux moines devint vite trop abstraite, complexe et ésotérique à suivre pour son esprit féminin, faible et ignorant. Aussi après un certain temps, elle pris la première occasion d'un silence dans le débat pour s'interposer et proposer:

"Vous deux ô grands sages devez avoir très mal à la gorge pour avoir participé à controverse intellectuelle aussi prolongée. Que ne buvez-vous donc chacun du thé que vous avez apporté ?
La modeste femme que je suis peut attendre d'être servie après les luminaires de la sagesse que vous êtes."

 

 
 Quant à des morales à ces histoires, je peux en trouver beaucoup, mais je devrais probablement vous laisser les trouver vous-même, et donc je ferais mes suggestions en encre invisible (sélectionnez le texte pour les révéler):
 
Chaque crime est la moitié d'un crime double; un demi-crime est toujours un crime.
C'est la négation des droits et non l'étendue d'une action qui caractérise un crime.
Les demandes des honnêtes gens ne s'éloignent jamais de la simple justice, mais il n'y a pas de limite aux exigences des malhonnêtes gens.
On juge un arbre aux fruits qu'il porte.
Une personne intelligente parfois peut ou ne peut pas anticiper les fruits futurs, mais tout le monde peut voir les fruits passés.
Les personnes les plus sages ne sont pas toujours les plus instruites et autres "intellectuels" proclamés.
La responsabilité - manger sa propre pâtée pour chien - est ce qui maintient chacun de nous sur la bonne voie.
On découvre la meilleure façon de vivre non pas en imposant la conclusion d'un débat (politique), mais en laissant chaque personne à vivre de la façon qu'elle recommande aux autres (liberté). 



septembre 07, 2025

Le capitalisme....

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Le capitalisme désigne un système économique fondé sur la primauté du droit de propriété individuelle, en particulier de la propriété privée des moyens de production, et la libre concurrence. Le capitalisme est un régime économique et social dans lequel les capitaux, sources de revenus, appartiennent à un entrepreneur ou à un actionnaire (et n'appartiennent pas nécessairement à celles et ceux qui les mettent en valeur par leur travail, les salariés). 

                                          De nombreux commentaires sont alliés à cette photo
 

Est considéré comme capital tout bien qui n'a pas été consommé immédiatement par son détenteur, mais réservé à un usage futur, directement (simple stockage) ou indirectement (conversion en un bien de production, capable par combinaison avec plus ou moins de travail de générer des biens nouveaux).

Le mot capitalisme (qui date du XVIIIe siècle) est popularisé par Karl Marx au milieu du XIXe siècle et utilisé par lui avec une connotation péjorative. C'est plus d'un siècle plus tard seulement que le mot sera revendiqué positivement, notamment par Ayn Rand. Les définitions du capitalisme varient donc et, selon les cas (social-démocratie, démocratie libérale...) le capitalisme est plus ou moins dépendant du système politique et législatif en place, voire pas du tout dans le modèle anarcho-capitaliste. Au capitalisme libéral originel, on peut donc opposer de nombreux dévoiements.

Libéralisme

Pour les libéraux, le système ne doit pas être jugé (seulement) en termes d'utilitarisme, mais surtout d'un point de vue moral : il appartient à chacun de déterminer ce qu'il fait de son capital de départ, l'important est d'assurer un bon départ. Les libéraux ne nient pas les rapports de forces économiques, mais ils nient que l'on puisse les équilibrer ou les résoudre : on peut seulement les déplacer avec une perte due à la prise en compte de critères moins pertinents du point de vue de l'allocation optimum des ressources, et sans garantir plus de justice sociale. Toute notion d'arbitrage est alors considérée comme un leurre.

Pour les libertariens, le capitalisme est un système économique qui est libéral dans la mesure où il respecte les droits individuels (droit naturel pour les jusnaturalistes). Comme le résume Xavier Prégentil:

« en quoi la liberté d’entreprendre peut-elle gêner, en quoi la création de richesses et le service des besoins exprimés lèsent-ils qui que ce soit ? » 

Pour plus de détail, cliquez ici

 

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