B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks
C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond
D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante
A) La doctrine Trump pour un monde en mutation
En novembre 2025, la Maison Blanche a publiéla nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis, un document d’une trentaine de pages qui marque un tournant décisif dans la politique étrangère américaine.
Signé par le président Donald J. Trump,
ce texte se présente comme un plan concret pour restaurer la puissance
américaine, corriger les erreurs du passé et prioriser les intérêts
nationaux.
Il s’agit d’une doctrine pragmatique, ancrée dans le slogan « America First » , qui rompt avec les approches globalistes des administrations précédentes. Ce
document, court mais dense, expose ce que les États-Unis veulent, les
moyens à leur disposition et une stratégie régionale précise. Il
suscite déjà de vives réactions internationales, notamment en Europe, où
il est perçu comme un mélange de réalisme brutal et d’appels à une
coopération redéfinie. Dans un monde marqué par des rivalités
croissantes, cette stratégie vise à assurer la domination américaine
au XXIe siècle, tout en évitant les pièges des interventions
interminables.
Les erreurs du passé et la correction Trumpienne
Le document commence par un diagnostic sévère des stratégies américaines post-Guerre froide. Selon lui, les
élites étrangères ont commis une erreur fatale en visant une domination
mondiale permanente, sans lien direct avec les intérêts nationaux.
Cela a conduit à des guerres coûteuses, un libre-échange destructeur
pour l’industrie américaine et une dépendance excessive aux alliés qui
déchargent leurs coûts de défense sur les États-Unis. Les institutions
internationales, souvent anti-américaines, ont érodé la souveraineté
nationale.
Ce bilan fait écho à une critique plus large du mondialisme, accusé de diluer les nations au profit d’élites transnationales.
Trump est présenté comme le correcteur nécessaire. Dès son premier
mandat, il a prouvé que des choix audacieux pouvaient inverser la
tendance : accords d’Abraham au
Moyen-Orient, renforcement des alliances et focus sur la paix par la
force. En huit mois de son second mandat, il revendique avoir résolu
huit conflits majeurs, de Gaza à l’Arménie-Azerbaïdjan, en passant par
Israël-Iran. Cette « présidence de la paix » repose sur une diplomatie non conventionnelle, une puissance militaire dissuasive et un levier économique. Le
document pose trois questions centrales : que veut l’Amérique ? Quels
sont ses moyens ? Comment les connecter dans une stratégie viable ?
Ce que veut l’Amérique : survie, prospérité et influence
Au cœur de la doctrine, les États-Unis aspirent à leur survie en tant
que république souveraine protégeant les droits naturels de ses
citoyens. Priorité à la sécurité des frontières, à la lutte contre
l’immigration massive, les trafics de drogue et les influences hostiles.
Le texte insiste sur une infrastructure résiliente, une armée la plus puissante du monde et une force de dissuasion nucléaire modernisée. Économiquement, l’Amérique vise la domination :
une économie dynamique, un secteur énergétique exportateur, une base
industrielle robuste et une innovation protégée du vol intellectuel.
Sur le plan international, les objectifs sont régionaux et pragmatiques. Dans l’hémisphère occidental, appliquer un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe
pour exclure les incursions étrangères et stabiliser la région contre
les migrations. En Asie, contenir la Chine en sécurisant les chaînes
d’approvisionnement et en maintenant la liberté de navigation. En
Europe, soutenir les alliés pour préserver leur liberté tout en
restaurant leur confiance civilisationnelle. Au Moyen-Orient, éviter les
« guerres éternelles » en empêchant une domination hostile sur
le pétrole. En Afrique, passer d’une aide idéologique à des
investissements mutuellement bénéfiques. Ces intérêts vitaux sont
priorisés sans dispersion, marquant une rupture avec les listes
interminables des stratégies passées.
Les moyens américains : une puissance inégalée
Les États-Unis disposent d’atouts enviables : une économie innovante,
un système financier dominant, une armée supérieure, des alliances
stratégiques et une géographie favorable. Le document met l’accent sur la « soft power » américaine,
fondée sur une culture de compétence et de mérite, rejetant les
pratiques discriminatoires comme le DEI. Trump accélère la
réindustrialisation, les coupes fiscales, la dérégulation et
l’investissement en technologies émergentes pour renforcer ces bases.
Cette stratégie lie étroitement la puissance intérieure et extérieure. L’énergie américaine, libérée des idéologies « Net Zero » ,
devient un outil d’influence. La finance et l’innovation servent de
leviers pour contrer les rivaux. L’objectif : unir ces actifs pour une
Amérique plus forte, plus riche et plus sûre.
Les principes de la stratégie : pragmatisme et America first
La politique étrangère de Trump est décrite comme pragmatique,
réaliste et principielle, sans idéologie rigide. Les principes clés
incluent une définition focalisée de l’intérêt national, la paix par la force, une prédisposition au non-interventionnisme et un réalisme flexible. La primauté des nations souveraines est affirmée contre les organisations transnationales.
La souveraineté est protégée contre la censure étrangère et les
manipulations migratoires. L’équilibre des pouvoirs empêche toute
domination adverse, tandis que la justice exige un traitement équitable
dans les alliances et le commerce.
Le document critique l’hypocrisie des alliés qui profitent de la générosité américaine sans réciprocité.
Les Européens, par exemple, sont invités à augmenter leurs dépenses de défense à 5% du PIB, comme promis à La Haye.
La compétence et le mérite sont élevés au rang de priorités
civilisationnelles, contre les idéologies radicales qui affaiblissent
l’Amérique de l’intérieur.
Les priorités : fin de l’immigration massive et sécurité économique
Parmi les priorités, la fin de l’ère de l’immigration massive domine. Les frontières sécurisées sont vues comme essentielles à la souveraineté, contre les invasions, le terrorisme et les trafics. Le document appelle à une coopération internationale pour stopper les flux déstabilisants.
La protection des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression,
est affirmée contre les abus gouvernementaux. Le partage des charges
impose aux alliés une responsabilité accrue, avec des incitations pour
ceux qui alignent leurs contrôles d’exportations. Le realignement par la
paix utilise la diplomatie présidentielle pour stabiliser les régions
et ouvrir des marchés.
La sécurité économique est fondamentale : commerce équilibré,
sécurisation des chaînes critiques et réindustrialisation. Le
renforcement de la base industrielle de défense, la dominance
énergétique et la préservation de la suprématie financière sont
détaillés. Le rejet des idéologies climatiques, accusées d’avoir nui à
l’Europe, souligne un appel à l’autonomie énergétique.
Les Régions : Une Approche Priorisée
La stratégie régionale évite l’exhaustivité pour se concentrer sur les intérêts vitaux.
Hémisphère occidental : le corollaire Trump
L’Amérique réaffirme sa prééminence via un « Corollaire Trump »
à la Doctrine Monroe, excluant les rivaux non-hémisphériques. Objectifs
: enrôler les alliés pour contrôler migrations et cartels, étendre les
partenariats pour développer ressources stratégiques. Priorité à la diplomatie commerciale, aux déploiements militaires ciblés et à la réduction des influences adverses, comme celles de la Chine.
Asie : gagner l’avenir économique, prévenir la confrontation
La Chine est le rival principal. Le document critique les
erreurs passées favorisant son ascension et appelle à un endiguement
économique : rééquilibrer le commerce, protéger les chaînes
d’approvisionnement et aligner les alliés contre les pratiques
prédatrices. Militairement, maintenir la dissuasion dans la Première
Chaîne d’Îles, sécuriser le détroit de Taïwan et la mer de Chine
méridionale. Coopération accrue avec l’Inde, le Japon et l’Australie via
le Quad (Dialogue de Sécurité Quadrilatéral – enanglais:QuadrilateralSecurityDialogue).
Europe : promouvoir la grandeur
L’Europe est en déclin économique et civilisationnel, dû à l’immigration, la censure et la perte de confiance.
Le document accuse l’UE d’éroder les souverainetés et appelle à restaurer l’identité occidentale.
Priorité à la stabilité avec la Russie, via une fin rapide de la guerre
en Ukraine. Les États-Unis encouragent les partis patriotiques et un
partage des charges accru, tout en critiquant l’hypocrisie européenne
sur les dépendances énergétiques.
Moyen-Orient : transférer les fardeaux, construire la paix
Moins prioritaire qu’avant, grâce à l’autonomie énergétique américaine. Focus sur la paix via les Accords d’Abraham étendus, la neutralisation de l’Iran et la stabilisation. Passer d’interventions à des partenariats économiques, acceptant les traditions locales sans ingérence.
Afrique : de l’aide à l’investissement
Abandonner l’idéologie libérale pour des partenariats mutuels :
résoudre les conflits, promouvoir commerce et investissements en énergie
et minéraux critiques. Vigilance contre le terrorisme sans engagements
prolongés.
Réactions et implications : un monde divisé
Ce document a provoqué des remous en Europe, où il est vu comme une
ingérence. Les leaders critiquent ses appels à des tarifs contre la
Chine et sa description factuelle du déclin européen, mais certains,
comme en France, envoient des signaux de convergence sur les douanes.
Des voix soulignent l’hypocrisie américaine : forcer l’Europe à acheter
du gaz cher tout en critiquant son affaiblissement, ou promouvoir le
wokisme via des ONG tout en le dénonçant. Pourtant, la doctrine invite
l’Europe à suivre son bon sens pour retrouver indépendance et
prospérité, sans se noyer dans le filet américain.
Globalement, cette stratégie actualise un impérialisme américain adapté, rompant avec le mondialisme.
Elle reconnaît les erreurs post-1945 : libre-échange destructeur,
guerres inutiles, immigration excessive. En repliant sur les Amériques
tout en sécurisant les routes commerciales, elle positionne la Chine
comme rival principal. Pour l’Europe, c’est un appel à renouer avec la Russie et à abandonner les normes excessives, mais aussi une invitation à assouplir pour les firmes américaines.
En conclusion, la Stratégie de Sécurité Nationale de 2025 est une feuille de route pour une Amérique dominante,
riche et pacifique. Elle pourrait perdurer sous JD Vance, marquant une
ère de réalisme nationaliste. Mais son succès dépendra de la capacité
des alliés à s’aligner sans se soumettre, et des rivaux à négocier sans
confrontation.
Dans un monde multipolaire, cette
doctrine pourrait stabiliser ou diviser, selon qu’elle soit vue comme
bienveillante ou hégémonique.
B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks
L’idée d’une
dissolution de l’euro refait surface dans un contexte de crises
économiques persistantes et de tensions géopolitiques croissantes en
Europe.
L’économiste américain Robin Brooks, Senior Fellow à la Brookings Institution et ancien Chief Economist à l’Institute of International Finance (IIF),
est l’un des voix les plus influentes à défendre cette thèse. À travers
une série d’articles publiés sur Substack en novembre 2025, formant une
« trilogie » analytique,
Brooks argue que la monnaie unique n’est
pas un pilier de stabilité, mais un frein à la croissance et à la
résilience européenne.
Selon lui, mettre fin à l’euro ne signifierait pas la fin de l’Union
européenne, mais plutôt une opportunité pour l’Europe de se renforcer
économiquement et de mieux affronter des défis externes comme la
concurrence chinoise ou la supposée menaces russes. Cet article explore
en détail ses arguments, en s’appuyant sur ses publications récentes et
ses interventions sur les réseaux sociaux, tout en examinant les
critiques et les implications potentielles.
Qui est Robin Brooks ? un expert des marchés et des changes
Robin Brooks n’est pas un économiste marginal ; son parcours le place au cœur des institutions financières mondiales. Après avoir dirigé l’équipe de stratégie des changes chez Goldman Sachs, il a occupé des rôles clés à l’IIF, où il analysait les flux de capitaux internationaux et les risques systémiques. Aujourd’hui, à la Brookings Institution, il se concentre sur les politiques monétaires et les dynamiques géoéconomiques. Brooks est particulièrement actif sur X (anciennement Twitter), où son compte @robin_j_brooks compte des centaines de milliers de followers, et sur Substack, où il publie des analyses approfondies.
Ses critiques de l’euro ne datent pas d’hier. Dès 2023, il
pointait du doigt la surévaluation de la monnaie unique face au dollar,
aggravant la stagnation post-choc énergétique. Mais c’est en 2025,
face à la crise politique en Allemagne et aux débats sur la dette
européenne, que Brooks a intensifié son plaidoyer. Dans une publication
sur X, il déclare : « Je suis fier d’être Européen. Il devrait être
clair pour tous désormais que l’Europe ne fonctionne pas. Nous devons
débattre ouvertement de ce qui nous freine et y remédier. » Pour lui, l’euro est le principal coupable, un « système de parités de change fixes » obsolète qui empêche l’Europe d’avancer.
L’euro comme un « mauvais mariage » : la métaphore centrale
L’une des analogies les plus frappantes de Brooks est celle du « mauvais mariage« . Dans son article « What the End of the Euro Looks Like »
(Comment serait la fin de l’Euro, novembre 2025), il compare l’euro à
une union dysfonctionnelle où la séparation, bien qu’effrayante, est
inévitable pour le bien des deux parties. « L’euro est comme un
mauvais mariage. Beaucoup pensent qu’il devrait y avoir une fin, mais le
divorce fait peur, surtout quand un côté continue de menacer
l’apocalypse, » écrit-il sur X. Selon Brooks, l’euro n’est pas une véritable union monétaire, car il manque une union fiscale complète. Au
lieu de cela, il impose des parités fixes entre des économies
hétérogènes, forçant des ajustements douloureux via l’austérité plutôt
que via des mécanismes naturels comme la dévaluation.
Pourquoi cela est-il problématique ? Dans un système de changes
flexibles, un pays comme l’Italie pourrait dévaluer sa monnaie pour
rendre ses exportations plus compétitives, stimulant ainsi la croissance
sans dépendre de transferts fiscaux des pays plus riches comme
l’Allemagne. Avec l’euro, ces ajustements sont impossibles, menant à des
déséquilibres persistants.
Brooks argue que la fin de l’euro permettrait un « rééquilibrage naturel » , où chaque nation retrouve sa souveraineté monétaire.
Cela ne signifierait pas un retour au chaos des années 1970, mais une
transition gérée, avec des accords bilatéraux pour stabiliser les
changes si nécessaire.
En pratique, Brooks envisage un scénario où l’Allemagne sortirait en premier. Dans « Why Germany Needs to Leave the Euro »
(Pourquoi l’Allemagne doit quitter l’euro), il explique que cela
entraînerait une restructuration de la dette des pays périphériques,
impliquant les créanciers (un « bail-in« ) et libérant des ressources fiscales massives. L’Allemagne,
libérée de l’euro surévalué, pourrait relancer son économie, tandis que
les autres pays ajusteraient leurs monnaies à leur réalité productive.
Créer de l’espace fiscal pour affronter les menaces géopolitiques
Un argument clé de Brooks est que l’euro entrave la capacité de
l’Europe à générer des ressources pour sa défense et son innovation.
Dans « Why Euro Breakup is Necessary » (Pourquoi la rupture de l’euro est nécessaire), il pointe du doigt l’ « illusion de dette »
maintenue par la BCE : les pays à haut endettement (comme l’Italie ou
l’Espagne) utilisent la banque centrale pour éviter des réformes
structurelles, extrayant des « rentes » des pays plus disciplinés. Cela crée un cercle vicieux où l’Europe entière stagne, incapable d’investir dans des priorités stratégiques.
Brooks insiste sur le contexte géopolitique : l’Europe fait face à la
guerre russie/Ukraine, à la concurrence chinoise en technologie et à
des défis internes comme l’immigration. Sans l’euro, les pays pourraient
taxer plus efficacement leur richesse privée abondante – par exemple,
les ménages allemands détiennent des actifs massifs mais sous-taxés. « Personne
ne devrait vouloir la rupture de l’euro. Mais personne ne devrait non
plus vouloir le statu quo. L’euro est devenu un mécanisme de défense
pour les pays très endettés, » tweete-t-il. La menace d’une
dissolution forcerait des réformes fiscales, libérant des fonds pour la
défense (augmenter les dépenses à 2% du PIB comme exigé par l’OTAN) et
l’innovation en IA ou en énergie verte.
Par exemple, Brooks cite la crise énergétique post-2022 : l’euro a
amplifié les chocs en empêchant des ajustements monétaires, rendant
l’Europe dépendante des importations américaines de GNL coûteuses. Une
sortie de l’euro permettrait des politiques monétaires adaptées,
favorisant la réindustrialisation et réduisant la vulnérabilité aux
chocs externes.
L’Euro favorise la stagnation et l’inutilité de l’Europe
Brooks va plus loin en accusant l’euro de perpétuer la stagnation économique. Depuis
son introduction en 1999, la croissance de la zone euro a été
inférieure à celle des États-Unis ou même de certains pays européens
non-membres comme la Suède ou la Pologne. La monnaie unique surévalue
les économies du Nord (comme l’Allemagne) tout en sous-évaluant celles
du Sud, menant à des bulles de dette et à une perte de compétitivité.
Dans ses analyses, Brooks note que l’euro encourage une bureaucratie excessive à Bruxelles,
où les débats sur les règles fiscales (comme le Pacte de Stabilité)
distraient des vrais problèmes. Sans l’euro, l’Europe pourrait se
concentrer sur une coopération plus flexible : des accords commerciaux,
une défense commune, sans l’entrave d’une monnaie rigide. « La vérité est que l’Europe serait plus forte sans l’euro et mieux à même de faire face aux innombrables menaces extérieures » affirme-t-il. Cela rendrait l’Europe plus « pertinente » sur la scène mondiale, évitant l’ « inutilité » due à des querelles internes.
Robin Brooks soutient aussi que l’euro masque des problèmes
structurels comme le vieillissement démographique ou le déclin
industriel. Une dissolution forcerait des réformes : privatisation,
flexibilité du marché du travail, et investissements dans l’éducation.
Il cite des exemples historiques, comme la sortie de la Grèce en 2015
(évité de justesse), qui aurait pu accélérer sa reprise via une drachme
dévaluée.
Critiques et débats : une idée controversée
Cependant, les arguments de Brooks ne font pas l’unanimité. Des
économistes comme Shahin Vallée, sur LinkedIn, contestent que la fin de
l’euro ramènerait l’Europe à l’instabilité monétaire des années
1970-1980, avec des spéculations et des dévaluations compétitives.
Vallée argue que sans l’euro, l’Europe perdrait son influence globale,
car la monnaie unique est un outil de soft power face au dollar ou au
yuan.
Brooks répond que l’euro n’est pas indispensable pour une politique
étrangère commune ou une union bancaire. Il pointe du doigt l’hypocrisie
des défenseurs de l’euro, qui ignorent ses coûts fiscaux. De nombreux analystes financiers renforcent son point de vue : l’euro renforce la bureaucratie de l’UE au détriment des nations.
Dans un podcast « Macro Musings »
en août 2025, Brooks discute de ces critiques, insistant sur une
transition ordonnée : conversion des dettes en nouvelles monnaies, avec
des garanties de la BCE pour éviter les paniques bancaires. Il admet
les risques à court terme (inflation, chute des marchés), mais argue que
les bénéfices à long terme – croissance accrue, résilience –
l’emportent.
Implications pour l’Europe et le monde
Si les idées de Brooks étaient adoptées, l’Europe post-euro
ressemblerait à une confédération plus lâche : monnaies nationales, mais
coopération accrue en défense et commerce. Cela alignerait l’Europe sur
des modèles comme la Suisse ou le Royaume-Uni post-Brexit, qui ont
prospéré sans monnaie unique. Géopolitiquement, une Europe plus forte
pourrait mieux négocier avec les États-Unis (comme dans la Stratégie de
Sécurité Nationale de 2025) ou contrer la Chine.
Cependant, la probabilité reste faible : les élites européennes
craignent le chaos. Brooks appelle à un débat ouvert, comme il l’a fait
dans sa trilogie Substack. « Nous devrions débattre ouvertement de ce qui nous retient et le réparer » conclut-il.
En résumé, pour Robin Brooks, la fin de l’euro n’est pas une catastrophe, mais une « nécessité économique »
pour une Europe dynamique et résiliente. Ses arguments, ancrés dans une
expertise des changes, challengent le statu quo et invitent à repenser
l’intégration européenne. Dans un monde multipolaire, cette réflexion
pourrait être cruciale pour que l’Europe ne sombre pas dans l’inutilité ;
même si l’UE ne se résume pas dans son économie.
C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond
Introduction : la puce dorée qui faisait trembler Washington
En
1999, une PME française de 6 000 salariés, basée à Gémenos près de
Marseille, contrôlait 40 % du marché mondial des cartes à puce.
Gemplus
équipait déjà plus de 400 millions de cartes SIM, la quasi-totalité des
cartes bancaires européennes, les passeports biométriques naissants,
les cartes Vitale, les systèmes de télévision cryptée et même certains
systèmes militaires chiffrés.
Dans ses coffres ultra-sécurisés :
des centaines de millions de clés cryptographiques secrètes. Celui qui
possède ces clés peut écouter, déchiffrer, authentifier ou bloquer à peu
près n’importe quelle communication ou transaction sur la planète.
Cette entreprise n’était pas américaine. C’était intolérable pour Washington !
Ce
qui va suivre n’est pas une théorie du complot : c’est l’histoire
documentée, reconnue par les protagonistes eux-mêmes, d’une opération
d’ingérence économique menée par la CIA via un fonds d’investissement
écran, Texas Pacific Group (TPG), et son bras armé In-Q-Tel, le fonds de capital-risque officiel de l’Agence.
Une
opération qui a ruiné le fondateur Marc Lassus, détruit la souveraineté
technologique française sur la carte à puce et permis aux États-Unis de
rattraper en quatre ans un retard de dix ans sur l’Europe.
Marc Lassus : le capitaine d’industrie qui a cru aux « alliés »
Marc
Lassus n’est pas un start-upper de 25 ans en hoodie. C’est un fils
d’instituteurs béarnais, ingénieur chez Bull, puis chez Schlumberger, qui a vu avant tout le monde le potentiel de la carte à puce inventée par Roland Moreno (lui aussi français).
À
48 ans, en 1988, il plaque tout, rassemble six ingénieurs fous et lance
Gemplus avec France Télécom et quelques investisseurs privés.
En
dix ans, il en fait la première licorne française (le terme licorne est
utilisé pour décrire une entreprise dont la valorisation est supérieure
à 1 milliard de dollars) : 50 % de croissance annuelle, 200 millions
d’euros de chiffre d’affaires, 3 millions de cartes produites par mois.
Mais un marché lui résiste : les États-Unis.
Là-bas,
on utilise encore la bande magnétique (facilement clonée) et le réseau
mobile CDMA (sans carte SIM). Pour les Américains, adopter une
technologie européenne, c’est hors de question.
Lassus commet alors la faute fatale : il croit que le « partenariat stratégique » avec un fonds américain va enfin ouvrir les portes du marché US.
Il ignore qu’il vient de signer l’arrêt de mort de son entreprise.
2000 : l’entrée du loup – Texas Pacific Group et In-Q-Tel
TPG,
dirigé par le milliardaire David Bonderman, propose 550 millions de
dollars pour 26 % du capital – une somme astronomique, quatre fois
supérieure à ce que le fonds investit habituellement.
Les cofondateurs flairent le piège : minorité de blocage, montant suspect, fonds non spécialisé tech…
Marc
Lassus, obsédé par le marché américain, passe outre et force le deal
avec l’aide des actionnaires allemands (famille Quandt, BMW).
Six mois plus tard, le cauchemar commence :
Remplacement systématique de toute l’équipe dirigeante française par des Américains
Antonio
Perez nommé DG (décisions absurdes : abandon des télécartes, vente
d’actifs stratégiques, rachat de coquilles vides pour plomber les
comptes)
Chute du cours de bourse (-80 % en quelques mois)
Surveillance
physique de Marc Lassus (filatures à Londres, fouille de poubelles,
cambriolages simulés avec portes cassées de l’intérieur)
Convocation piège à Washington pour le forcer à démissionner de son propre conseil d’administration
En
2002, le coup final : Alex Mandl, ex-membre du conseil d’administration
d’In-Q-Tel (le fonds de la CIA), est imposé comme directeur général.
Le journaliste de La Tribune qui révèle le lien In-Q-Tel en 2002 est licencié peu après. L’information passe presque inaperçue.
La prédation comme doctrine : la CIA hors de tout contrôle démocratique
Ce n’est pas un « accident capitalistique ». C’est une opération planifiée.
La CIA dispose depuis 1999 d’In-Q-Tel, un fonds de capital-risque officiellement créé « pour investir dans les technologies d’avenir utiles au renseignement
». En réalité, In-Q-Tel sert à infiltrer, racheter ou détruire toute
entreprise non-américaine qui menace la suprématie technologique des
États-Unis – même quand elle appartient à un pays allié.
Gemplus n’est pas un cas isolé :
1994 : Crypto AG (Suisse), leader mondial du chiffrement, rachetée secrètement par CIA/BND
1998 : Plettac (Allemagne), cryptographie militaire, sabotée après tentative de rachat
2013 : révélations Snowden – la NSA a bel et bien piraté Gemalto (successeur de Gemplus) pour voler des millions de clés de cartes SIM
2024-2025
: ASML (Pays-Bas), Verkor, Photonis, Exotrail, Latecoere… la liste des
pépites européennes passées sous contrôle américain s’allonge chaque
année
L’État profond américain – ce complexe
militaro-industriel-renseignement-finance – échappe largement au
contrôle du Congrès et même du président en exercice.
Bill Clinton lui-même ignorait probablement l’opération Gemplus.
Barack Obama, pris la main dans le sac en 2013 avec l’espionnage de Merkel et Hollande, n’a rien pu (ou voulu) faire.
Les conséquences : une France qui paie encore la facture 25 ans après
En 2006, Gemplus fusionne avec Axalto pour former Gemalto.
En 2019, Gemalto est racheté par Thales… mais le cœur technologique a déjà été vidé entre 2002 et 2006.
Les
États-Unis lancent leur première carte bancaire à puce en 2003 – juste
après l’arrivée d’Alex Mandl chez Gemplus. Coïncidence ?
Marc Lassus, lui, finit ruiné :
70 millions de dollars de prêt-actionnaire exigés par TPG
Actions devenues sans valeur après le sabotage boursier
Condamnation par l’AMF française (sur pression américaine ?)
Saisie de ses biens, y compris son bateau
Aujourd’hui,
l’homme qui a créé la première licorne française vit d’une modeste
retraite amputée par le FISC français, bras armé d’un gouvernement qui
n’a pas su (ou voulu) défendre les intêrets d’un fleuron français…
2025 : rien n’a changé, tout a empiré
Vingt-cinq ans plus tard, la France continue de servir de garde-manger technologique aux prédateurs américains :
2025 : Verkor (batteries) → entrée massive de fonds américains
2025 : Exotrail, Latecoere, le Dolipran… la liste est interminable
Pendant
ce temps, les États-Unis interdisent purement et simplement à ASML de
vendre ses machines EUV à la Chine, bloquent les exportations de puces
avancées, et menacent de couper l’accès aux turbines General Electric
des sous-marins nucléaires français le jour où Paris ne sera plus assez
docile (voir ici).
L'histoire secrète du fleuron français assassiné de l'intérieur.
Conclusion : le prochain Gemplus est déjà dans le viseur
Les méthodes ont évolué : plus besoin de fonds d’investissement écran. Il suffit d’une loi (CFIUS, Entity List, Cloud Act)
ou d’une simple pression sur Bercy pour que l’entreprise « choisisse » de se vendre « librement » à un acteur américain.
La leçon de Gemplus est cruelle mais limpide : dans la guerre économique que se livrent les superpuissances, il n’y a pas d’alliés, il n’y a que des proies ou des prédateurs.
Tant que la France continuera de croire au « partenariat transatlantique », au « camp du Bien » et à la loyauté entre « amis »,
elle continuera de perdre ses champions un à un. Le jour où les
États-Unis estimeront que l’Europe n’est plus utile – ou pire, qu’elle
devient un concurrent – il sera trop tard pour pleurer.
Marc Lassus, lui, n’a plus de larmes. Il a tout perdu pour avoir cru que les Américains jouaient au même jeu que nous.
Et nous, quand allons-nous enfin ouvrir les yeux ?
D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante
Une machine à punir qui ne s’arrête jamais
L’Union européenne ne régule plus : elle punit. Elle ne protège plus : elle condamne.
Chaque semaine apporte son lot de
nouvelles sanctions, d’enquêtes, d’amendes astronomiques contre ceux qui
osent penser autrement qu’elle. Hier c’était Meta, avant-hier Google,
aujourd’hui X et Elon Musk avec 120 millions de dollars d’amende pour « manque de transparence ». Demain ce sera Telegram, Rumble, Gab ou le premier média indépendant qui dépassera la ligne rouge tracée par Bruxelles. La liste des « coupables »
s’allonge inexorablement, et, comme par hasard, elle coïncide presque
parfaitement avec celle des plateformes et des personnes qui refusent de
censurer à la demande.
Comment l’UE a ciblé Elon Musk et 𝕏 au fil des ans :
→ Juin 2023 : L’UE a audité les
systèmes de sécurité 𝕏 et a signalé des faiblesses dans la gestion des
discours de haine et de la désinformation. →
Octobre 2023 : L’UE a émis une lettre d’avertissement accusant 𝕏 de
diffuser de la désinformation pendant le conflit israélo-hamasien. →
Juillet 2024 : L’UE a proposé 𝕏 un accord secret illégal stipulant que
si 𝕏 elle censurait discrètement la parole sans en informer le public,
elle ne lui infligerait pas d’amende 𝕏 . → Août 2024 : L’UE a tenté d’empêcher Elon Musk d’organiser un Space en direct 𝕏 avec le président Donald Trump. → Janvier 2025 : L’UE a intensifié son enquête sur Elon Musk 𝕏 quelques jours avant l’investiture de Trump. →
Décembre 2025 : L’UE est condamnée à une amende 𝕏 € de 120 millions
pour violation des règles de la législation de l’UE sur le contenu en
vertu de la loi sur les services numériques.
Pourquoi ont-ils peur du @elonmusk ? Pourquoi craignent-ils une plateforme qui donne une véritable voix aux gens ?
Au nom de quoi cette inquisition numérique ?
Au nom d’aucun mandat populaire clair, voilà la vérité crue.
La Commission européenne, véritable cerveau de cette répression, n’est élue par personne.
Ses commissaires sont nommés en coulisses par des tractations entre
chefs d’État, puis validés par un Parlement européen où la voix d’un
électeur français pèse douze fois moins que celle d’un Maltais en termes
de représentation proportionnelle. Quant au Conseil, il décide souvent à
la majorité qualifiée, c’est-à-dire contre l’avis exprès de plusieurs
peuples. Jamais une institution aussi puissante n’aura été aussi peu légitime démocratiquement. Et pourtant, c’est elle qui s’arroge le droit de décréter ce qui est vrai ou faux, acceptable ou « haineux », démocratique ou « extrémiste ».
Le DSA, arme absolue d’une bureaucratie sans contrôle
Le Digital Services Act de 2024 est le glaive de cette nouvelle inquisition. Sous prétexte de « protéger les citoyens européens
», il donne à une poignée de fonctionnaires non élus le pouvoir de
mettre à genoux n’importe quelle plateforme mondiale. Pas besoin de
preuve irréfutable, pas besoin de procès équitable : il suffit qu’un
rapport d’« experts indépendants » (souvent militants anti-Musk ou anti-droite patentés) pointe une « asymétrie informationnelle
» pour que tombe l’amende. Et quand l’accusé refuse de livrer ses
algorithmes ou de censurer sur commande – comme Elon Musk le fait depuis
2022 –, on passe à l’étape supérieure : enquête pénale pour « bande organisée », perquisitions, menaces de blocage total du service en Europe. On l’a vu en juillet 2025 avec l’opération française contre X : un parquet parisien qui ose qualifier une entreprise américaine de « gang organisé » parce qu’elle laisse circuler des idées qui dérangent l’Élysée.
Deux poids, deux mesures : le clientélisme des aides à la presse
Pendant que l’UE traque les dissidents, elle continue d’arroser grassement les médias dociles. Rien qu’en France, près de 2 milliards d’euros d’aides directes et indirectes ont été distribués en dix ans à une poignée de titres appartenant à neuf milliardaires (Arnault,
Bolloré, Dassault, Niel, Pigasse, etc.). Ces journaux, qui touchent des
dizaines de millions chaque année, n’ont jamais remis en cause la doxa
européenne ni les scandales du pouvoir macroniste. Le clientélisme institutionnalisé, voilà le vrai visage de la « liberté de la presse » selon Bruxelles et Paris.
Musk, l’homme qu’on ne peut pas plier
Et face à ce rouleau compresseur, il y a Elon Musk.
Musk peut faire exactement ce qu’il veut. Il a les moyens financiers,
les avocats, les serveurs hors d’atteinte, les contrats militaires
américains, et surtout l’appui d’une administration Trump qui regarde
l’Europe comme une relique du passé. 120 millions de dollars ? Des
cacahuètes. L’UE n’a ni flotte, ni armée, ni police capable d’aller
saisir un centime dans les caisses de Tesla ou SpaceX.
Comme disait Staline à propos du Vatican : « L’Europe, combien de divisions ? » Aucune ! (enfin, pour le moment…)
Alors elle aboie, elle amende, elle menace… et Musk répond, sourire en coin : « Cause toujours, tu m’intéresses. »
La dissidence qu’ils fabriquent eux-mêmes
Le plus tragique, c’est que plus l’UE tape fort, plus elle perd. Chaque
sanction contre X fait grossir la plateforme de plusieurs millions
d’utilisateurs supplémentaires qui fuient la presse subventionnée et les
réseaux censurés. Chaque enquête contre un média alternatif crée dix nouveaux comptes Telegram, Substack ou Rumble.
L’Europe est en train de fabriquer elle-même la révolte qu’elle prétend combattre.
Un jour prochain, quand les peuples auront fini de payer la note de
cette bureaucratie hystérique et déconnectée, ils se souviendront que
c’est elle, et elle seule, qui aura transformé des citoyens ordinaires
en résistants. Et ce jour-là, les 120 millions de dollars d’Elon Musk
paraîtront bien dérisoires face au prix que l’Union européenne aura payé
pour avoir voulu jouer les grands censeurs d’un continent qui rêve
seulement de respirer librement.
Le thorium est un métal très lourd de couleur argentée qui se trouve
naturellement et abondamment dans la croûte terrestre, souvent associé à
d'autres minéraux radioactifs.
Il
est principalement étudié pour son potentiel en tant que combustible
nucléaire, en raison de son abondance et de sa capacité à produire de
l'énergie sans générer autant de déchets à longue durée de vie que l'uranium. Le thorium est ainsi considéré comme une alternative plus sûre et plus durable pour l'énergie nucléaire.
Thorium utilisé au Bhabha Atomic Research Centre à Mumbai en Inde.
Origine et numéro atomique
Le
thorium a été identifié en 1829 par le chimiste suédois Jöns Jacob
Berzelius, après avoir été extrait sous forme de minerai dans l'île de
Løvøya en Norvège. Le nom de ce minerai provient du dieu du tonnerre
dans la mythologie nordique, Thor.
La radioactivité du thorium a été découverte en 1898 par la physicienne Marie Curie et par le chimiste Gerhard Carl Schmidt.
Le thorium se situe en fin du tableau de Mendeleïev (numéro atomique = 90) dans la famille des actinides, tout comme l’uranium naturel (Z = 92)(1). Il dispose d’un seul isotope : le thorium 232.
Usages et intérêts
Le
thorium possède des qualités physico-chimiques exceptionnelles : il ne
fond qu’à 1 750°C et se vaporise vers 4 800°C (Pa). Il a de nombreuses applications industrielles comme matériau réfractaire, cathode en électronique, catalyseur en chimie, pour le cracking du pétrole, etc.
Une voie prometteuse pour le thorium comme combustible nucléaire semble être celle l'utilisation du mélange thorium-uranium
sous la forme de sel fluorés fondus, servant à la fois de combustible
et de caloporteur dans un réacteur à sel fondus (RSF). La filière
thorium-uranium 233 avait déjà suscité l’intérêt des chercheurs dès les
années 1950. Elle avait alors été rejetée, au bénéfice de la filière
uranium-plutonium car les conditions de radioprotection n’étaient alors
pas maîtrisées.
Le thorium peut également être utilisé par des
réacteurs de cette nouvelle génération dans des surgénérateurs à
neutrons rapides.
Différences avec l'uranium
Le thorium
est 3 à 4 plus abondant que l’uranium naturel (voir pargraphe sur les
ressources plus bas dans l'article) et est très faiblement radioactif (demi-vie de 14 milliards d’années).
Le thorium n'est pas fissile (l’uranium est le seul élément naturel à comporter un isotope fissile (uranium 235). mais fertile,
c'est-à-dire qu’il et peut se transformer par absorption d’un neutron
en uranium 233, élément fissile tout comme l’uranium 235 utilisé dans
les réacteurs actuels à eau pressurisée (type des réacteurs du parc nucléaire français).
Or, la fission de l’uranium 233 produit un peu plus de neutrons que
celle de l’uranium 235, ce qui permettrait de produire davantage
d’énergie avec une quantité donnée de minerai.
Dans le cas de
l'uranium, la réaction en chaîne est donc amorcée par de l'uranium 235
présent dans le minerai naturel puis dans le combustible préparé à
partir de ce minerai. Dans le cas du thorium, « il faut ajouter
artificiellement un élément fissile (ici de l'uranium 235) dans le
combustible préparé à partir de minerai naturel de thorium qui est non
fissile », explique le CEA(2) (comme l'illustre son schéma suivant).
Le couple Th232-U233 permet, comme U238-Pu239, la surgénération avec des neutrons rapides.
Contraintes économiques
L'exploitation du thorium implique des méthodes d'extraction plus coûteuses que celle de l'uranium, selon l'AIEA(3). « La
recherche, le développement et les essais d'installations nucléaires
alimentées au thorium sont tout aussi coûteux en raison d'un manque
d'expérience significative avec la prééminence historique du thorium et
de l'uranium dans l'énergie nucléaire », souligne l'Agence.
Le
retraitement des combustibles usés au thorium nécessite par ailleurs le
développement, au niveau industriel, d’un procédé spécifique (procédé
thorex), distinct de celui utilisé pour l’uranium, ajoute le CEA.
Le thorium dans le monde
Ressources estimées
La proportion de thorium dans la croûte terrestre est « de
l'ordre de un cent-millième, c'est-à-dire qu'il est plus abondant que
l'étain, l'arsenic et les métaux précieux. Il y en a deux fois moins que
le plomb, quatre fois moins que le zinc, dix fois moins que le cuivre,
mais il est de trois à quatre fois plus abondant que l'uranium »,
selon le CEA. L'AIEA évoque un même ratio entre la concentration
estimée de thorium (10,5 parts par million) et celle d'uranium (3 ppm).
L'AIEA
estimait les ressources mondiales de thorium à 6 355 000 tonnes à fin
2016. Ces ressources de thorium seraient principalement situées dans 7
pays selon les connaissances actuelles (par ordre d'importance)(4) :
en Inde (846 000 tonnes, soit environ 13% des ressources mondiales) ;
au Brésil (632 000 tonnes);
en Australie (595 000 tonnes) ;
aux États-Unis (595 000 tonnes) ;
en Égypte (380 000 tonnes) ;
en Turquie (374 000 tonnes);
au Venezuela (300 000 tonnes).
Inde, Norvège, Chine...
L’Inde
consacre actuellement un programme important de recherche pour
l'utilisation du thorium dans des surgénérateurs à neutrons rapides, ce
pays possédant également d’importantes ressources de ce minerai
longtemps resté dans l’ombre de l’uranium (et de faibles ressources
d'uranium par ailleurs).
La Chine a pour sa part annoncé à l'été
2021 l'achèvement d'un premier réacteur nucléaire expérimental au
thorium, au milieu du désert de Gobi.
En Norvège, Thor Energy a
réalisé une série d’essais avec du thorium dans le réacteur nucléaire de
recherche de Halden (au sud-ouest de la Norvège), avant son arrêt en
2018.
Sources / Notes
Pour
rappel, l’uranium est constitué de deux isotopes : l’uranium 238
(99,3%) et l’uranium 235 (0,7%) qui est le seul atome fissile présent
dans la nature et utilisé industriellement pour produire de
l’électricité.
Le thorium présente plusieurs avantages par rapport au
combustible nucléaire classique, l’uranium 235. Il peut générer plus de
matière fissile (uranium 233) qu’il n’en consomme pour alimenter les
réacteurs nucléaires refroidis par eau ou à sels fonduset il génère moins d’actinides mineurs à longue période que les combustibles au plutonium. On estime que la couche supérieure de la croûte terrestre compte en moyenne 10,5 parties par million (ppm) de thorium contre environ 3 ppm d’uranium.
« Du
fait de son abondance et de sa capacité à produire des matières
fissiles, le thorium pourrait offrir une solution à long terme pour
répondre aux besoins énergétiques de l’humanité », explique
Kailash Agarwal, spécialiste des installations du cycle du combustible à
l’AIEA et l’un des auteurs du rapport de l’AIEA.
Outre le fait
que lorsqu’ils sont en service, les réacteurs alimentés au thorium – et
l’énergie d’origine nucléaire en général – n’émettent pas de gaz à effet
de serre, l’un des autres avantages que présentent ces réacteurs est
qu’ils génèrent moins de déchets nucléaires à longue période que les
réacteurs actuels alimentés à l’uranium.
L'Inde mise sur le thorium comme nouveau combustible nucléaire
Le pays, qui possède le quart des réserves mondiales de cet élément,
veut s'affranchir de l'uranium, et ainsi assurer son indépendance
énergétique.
L'Inde va lancer la construction, dans les prochaines semaines, d'un prototype de réacteur à eau lourde fonctionnant au thorium, qui inaugurera une voie nouvelle dans le nucléaire civil. Le premier réacteur à vocation commerciale de ce type devrait entrer en service en 2020. L'Inde est un des seuls pays au monde à envisager sérieusement cette alternative aux combustibles nucléaires traditionnels que sont l'uranium et le plutonium.
L'utilisation du thorium dans le cycle de combustion présente de nombreux avantages. Le minerai produit moitié moins de déchets radioactifs que l'uranium et est disponible en quantité supérieure. Les réserves indiennes de thorium sont ainsi estimées à 290 000 tonnes contre seulement 70 000 tonnes dans le cas de l'uranium. De plus, au rythme de consommation actuel, les ressources mondiales identifiées en uranium pourraient s'épuiser d'ici cinquante à soixante-dix ans - sauf à recourir à la surgénération, qui était mise en oeuvre en France dans Superphénix.
Pour répondre à la croissance de ses besoins énergétiques, l'Inde n'a guère d'autre choix que de se tourner vers le thorium. Le pays veut augmenter la part de l'énergie nucléaire dans sa production d'électricité à 25 % en 2050, contre 3,7 % aujourd'hui, mais il manque d'uranium. L'Inde ne possède en effet sur son sol que 1 % des réserves mondiales de cet élément et n'est plus autorisé à en importer depuis 1974, date de son premier essai nucléaire.
La négociation d'un accord avec les Etats-Unis pourrait lever cette interdiction. Mais sa signature semble compromise en raison de l'opposition d'une partie de la coalition au pouvoir à New Delhi. "Si nous ne signons pas l'accord nucléaire avec les Etats-Unis, et faute de ressources suffisantes en uranium, nous devrons réviser à la baisse d'au moins 6 000 mégawatts (MW) notre objectif de production de 20 000 MW d'énergie nucléaire d'ici à 2020", a reconnu, le 29 octobre, Anil Kakodkar, le président du département indien de l'énergie atomique.
Reste donc le thorium, qui pourrait bien devenir le combustible de l'indépendance énergétique de l'Inde. Le pays en possède le quart des ressources mondiales. "L'idée consiste à se diriger vers l'autonomie grâce aux réacteurs à thorium", a confirmé, en octobre, Abdul Kalam, ancien président de la République, qui est considéré comme un des pères de l'arme atomique indienne.
Pour ce faire, New Delhi a lancé, à la fin des années 1970, un programme nucléaire en trois étapes. Le pays a d'abord importé des technologies étrangères pour construire des centrales classiques, à eau lourde, fonctionnant avec de l'uranium et produisant du plutonium. Douze réacteurs fonctionnent déjà et quatre autres sont en construction.
Le plutonium ainsi obtenu permettra le passage à la deuxième étape en 2010, avec la construction d'un surgénérateur d'une puissance de 300 MW. Ce réacteur utilisera comme combustible le plutonium inclus dans un "manteau" de matières fertiles, constitué d'uranium. L'Inde a finalement abandonné l'idée d'utiliser un manteau en thorium, quitte à dépendre encore de l'uranium. "Nous sommes dans la même situation qu'un investisseur. Avec le peu de ressources en plutonium que nous détenons, nous préférons miser sur un manteau en uranium, car l'énergie y est produite en plus grande quantité qu'avec un manteau en thorium", explique Ratan K. Sinha, le directeur du département "développement et conception des réacteurs" au centre de recherche atomique Bhabha.
La troisième étape, qui est initiée ces jours-ci avec le prototype au thorium, mènera à l'abandon définitif de l'uranium. Elle aboutira à la construction, dès 2020, de réacteurs fonctionnant au thorium, lit-on dans le plan d'orientation publié par le département atomique indien. Le pays a déjà construit un mini-réacteur test d'une puissance de 30 MW, pouvant convertir le thorium en uranium 233, une matière fissile qui n'existe pas à l'état naturel.
Cette technologie permet désormais à
l'Inde d'envisager, à terme, la construction de réacteurs qui
utiliseront, comme combustibles, l'uranium 233 et une légère quantité de
plutonium. "Nous avons encore besoin de temps pour concevoir des
installations sûres. En 2020, nous serons les seuls au monde à produire
de l'énergie nucléaire à grande échelle à partir du thorium",
assure M. Sinha. La conviction que le thorium a de l'avenir est partagée
par la société américaine Novastar Ressources, qui veut se placer comme
leader sur le futur marché de cet élément et vient de racheter une mine
aux Etats-Unis.
L’Inde développe ses propres technologies nucléaires, notamment les réacteurs PHWR
(Pressurized Heavy Water Reactor) de 700 MW. Le premier exemplaire a
été connecté au réseau en 2021 à Kakrapar, démontrant la maîtrise
technologique du pays.
L’Inde développe activement son programme de réacteurs au thorium,
s’appuyant sur ses importantes réserves nationales estimées à 846 000
tonnes. Le pays conçoit un cycle du combustible en trois étapes,
incluant des réacteurs surgénérateurs et des systèmes avancés au
thorium. Ce programme vise à réduire la dépendance aux importations
d’uranium et à établir une filière énergétique autonome. Un prototype de
réacteur rapide de 500 MW est en construction à Kalpakkam, marquant une
étape cruciale dans cette stratégie
L’Inde prend les devants avec sa filière à neutrons rapides
Le directeur du Conseil scientifique du Premier ministre indien,
C.N.R. Rao, a déclaré à des journalistes à Bangalore que le prototype de
surgénérateur indien de 500MW (le PFBR, un réacteur semblable au
réacteur français SuperPhénix fermé en décembre 1998 par le gouvernement
Jospin) est prêt à entrer en service au début de l’année prochaine. Il a
dit que le réacteur à neutrons rapides, en construction au Centre
Indira Gandhi pour la recherche atomique (IGCAR) à Kalpakkam, près de
Chennai, est le premier de ce type en Inde, et que « s’il s’avérait un
succès, nous deviendrons un chef de file dans l’énergie nucléaire avec
cette technologie entièrement nouvelle, que nous avons maîtrisée ». Le
réacteur a été entièrement conçu par IGCAR.
Le PFBR indien est un surgénérateur à sels de sodium fondus qui
utilise des oxydes d’uranium appauvri et du plutonium, connus sous le
nom de MOX, comme combustible. Une couverture fertile contient de
l’uranium appauvri pour absorber l’excès de neutrons générés par les
réactions de fission à l’intérieur du cœur du réacteur. Au bout de
quelques années, les éléments de la couverture sont retraités pour en
extraire le plutonium, qui sera utilisé pour alimenter les futurs
surgénérateurs. Tandis que les palettes de combustibles seront placés au
cœur du réacteur, les éléments de la couverture fertile resteront
autour de la paroi du réacteur. Le PFBR aura 181 assemblages
combustibles et 120 éléments de couverture.
Le complexe de fabrication du combustible nucléaire Hyderabad
fabrique les grappes de combustible du réacteur, qui sont ensuite
assemblées dans un atelier de l’IGCAR. Deux autres tranches de 500MW du
même type de réacteur sont actuellement en construction. L’Inde souhaite
construire six surgénérateurs de ce type d’ici 2020.
La prochaine série de PFBR sera recouverte de thorium-232. Une
couverture fertile de thorium autour du combustible à l’intérieur du
PFBR serait convertie en uranium-233, fissile, qui peut être ensuite
extrait pour servir comme nouveau combustible. Les réacteurs indiens de
troisième génération devraient utiliser de l’uranium comme combustible,
plus du thorium dans leur couverture fertile. Plusieurs scientifiques
spécialisés dans le nucléaire estiment qu’un programme nucléaire
utilisant du thorium permettrait de produire de l’électricité pour une
période allant jusqu’à 600 ans.
Thorium : la Chine domine l’énergie Infinie, un séisme géopolitique
La quête d’une énergie abondante, propre et sécurisée hante l’humanité depuis des décennies. Dans une vidéo récente sur YouTube, Idriss Aberkane, analyste géopolitique,
met en lumière un développement qui
pourrait redessiner le paysage mondial : les avancées chinoises dans les
réacteurs nucléaires à thorium.
Ce métal, souvent relégué aux oubliettes par l’Occident, promet une
source d’énergie quasi inépuisable, capable de transformer une simple
boule de la taille d’une orange en l’équivalent de la consommation
énergétique d’une vie entière, y compris pour des applications comme l’intelligence artificielle. Mais au-delà de la prouesse technique, la maîtrise du thorium par la Chine annonce un véritable séisme géopolitique.
Elle pourrait propulser Pékin vers une domination énergétique absolue,
affaiblir les puissances dépendantes des hydrocarbures et remodeler les
alliances mondiales. Cet article explore ces implications, en s’appuyant
sur les temps forts de la vidéo et des développements récents, pour
comprendre comment cette technologie pourrait accélérer le déclin de l’Europe tout en renforçant l’hégémonie chinoise.
Le thorium : une alternative nucléaire révolutionnaire
Le thorium, nommé d’après le dieu nordique Thor, est un élément
radioactif abondant dans la croûte terrestre – environ quatre fois plus
que l’uranium. Contrairement à ce dernier, il n’est pas fissile mais
fertile : il se transforme en uranium-233 sous l’effet de neutrons,
libérant une énergie colossale. Une vidéo explicative souligne que tenir
une boule de thorium de la taille d’une orange équivaut à sécuriser
toute l’énergie nécessaire pour une vie humaine, surpassant de loin le
pétrole, les biocarburants ou les éoliennes qui altèrent les paysages et
la biodiversité.
Les réacteurs à thorium, souvent basés sur la technologie des sels fondus (Molten Salt Reactors ou MSR),
fonctionnent à haute température mais à pression atmosphérique, évitant
les risques d’explosion comme à Tchernobyl. Le combustible, dissous
dans des sels fondus, sert aussi de fluide caloporteur, rendant le système intrinsèquement stable et autorégulé. En cas de surchauffe, le sel se dilate, ralentissant la réaction sans intervention humaine. De plus, ces réacteurs produisent beaucoup moins de déchets radioactifs – potentiellement zéro à terme via des cascades de réactions – et sont moins propices à la prolifération nucléaire, bien que des essais comme Teapot aux États-Unis aient démontré la possibilité de bombes à base d’uranium-233.
Les avantages sont multiples : efficacité énergétique supérieure, déchets gérables et sécurité accrue.
La vidéo note que le thorium est un sous-produit de l’extraction des
terres rares, domaine où la Chine domine déjà. Ses gisements, souvent en
Scandinavie ou en Chine, sont moins géopolitiquement sensibles que
l’uranium du Niger, par exemple. Mais des défis persistent : les sels
fondus sont corrosifs, nécessitant des alliages innovants. Malgré
cela, la technologie promet une révolution, car elle s’adapte aux
environnements hostiles comme les déserts, sans besoin massif d’eau pour
le refroidissement (contrairement aux centrales nucléaires classiques).
L’histoire oubliée : des États-Unis à l’abandon occidental
Les racines du thorium remontent aux années 1970 aux États-Unis, avec
des expériences prometteuses à Oak Ridge National Laboratory (ORNL). Le réacteur expérimental MSR y a fonctionné sans incident majeur, démontrant la viabilité de la technologie. Pourtant, les Américains l’ont abandonnée au profit des réacteurs à eau pressurisée (PWR), optimisés pour les sous-marins nucléaires comme l’USS Nautilus. Ces PWR, représentant aujourd’hui 96 % des réacteurs civils mondiaux,
étaient plus simples à adapter du militaire au civil, malgré leurs
inconvénients : besoin d’eau abondante, risques de surpression et
production de déchets à longue vie.
La vidéo pointe du doigt cette inertie industrielle, comparant le
nucléaire à l’aviation civile : changer un simple siège d’avion est un
calvaire réglementaire, imaginez pour une filière entière. Les
régulations, les investissements massifs dans les PWR et une
focalisation sur l’uranium – plus adapté à la production de plutonium
pour les armes – ont scellé le sort du thorium en Occident. L’Europe,
leader historique via la France, a suivi : influencée par des figures
comme Dominique Voynet, elle a délaissé la R&D sur le thorium pour
privilégier les énergies renouvelables intermittentes, accélérant son « suicide énergétique » .
Pendant ce temps, la Chine, avec sa vision millénaire – comme l’exprime l’acclamation « Zhōngguó wànsuì » signifiant « Vive la Chine » ou littéralement « Chine pour dix mille ans » – a repris le flambeau. Inspirée des travaux américains, elle investit massivement depuis les années 2010.
Les avancées chinoises : un bond en avant en 2025
En 2025, la Chine a franchi des étapes décisives, confirmant son leadership mondial. Le réacteur expérimental TMSR-LF1,
situé dans le désert de Gobi en Gansu, est opérationnel depuis juin
2024. En avril 2025, des scientifiques chinois ont réussi à le recharger
sans arrêt, une première démontrant la flexibilité des MSR. En
novembre 2025, une percée majeure : la conversion thorium-uranium a été
achevée, marquant la première mondiale en réacteur à sels fondus. Cela
permet d’engendrer plus d’énergie qu’il n’en consomme (l’uranium-233) à
partir du thorium, vers une énergie indépendante et durable.
Pékin vise un réacteur civil commercial d’ici 2035, mais les applications innovantes émergent déjà.
Adaptés aux déserts, ces réacteurs fonctionnent sans eau massive,
couplables à la pyrolyse anaérobie pour traiter déchets domestiques et
industriels. La vidéo évoque des centrales mobiles, comme des « groupes électrogènes » géants, déplaçables selon les besoins. Plus audacieux : les navires nucléaires. En 2025, la Chine a approuvé un porte-conteneurs de 14.000 TEU (Un
TEU correspond aux dimensions d’un conteneur standard de 20 pieds de
long -environ 6 mètres-, 8 pieds de large et 8 pieds de haut.) propulsé par un MSR au thorium, potentiellement autonome et automatisé, éliminant le fuel bunker et les émissions portuaires. Cela pourrait révolutionner le transport maritime, rendant les flottes chinoises invincibles en termes d’autonomie.
Ces progrès s’intègrent à l’économie chinoise : production
d’hydrogène, engrais, dessalement d’eau de mer, data centers alimentés
par clusters nucléaires. La chaleur haute température des MSR facilite
des réactions chimiques, changeant le jeu pour la synthèse d’ammoniac ou
les biocarburants. Près des ports ou zones minières, un cercle vertueux
émerge : énergie locale, mobilité hydrogène, réseaux d’eau – le tout
sans émissions massives.
Le séisme énergétique : une source quasi inépuisable et ses impacts
La maîtrise du thorium créerait un séisme planétaire. Imaginez une énergie inépuisable
: 1 kg d’uranium-233 issu du thorium libère théoriquement 23 GWh,
surpassant le charbon ou le gaz. Une tonne pourrait générer 23 TWh –
assez pour alimenter des nations entières. Avec des rendements même
modestes, cela éclipse les renouvelables intermittents. La vidéo insiste
: les civilisations progressent en transformant plus d’énergie ; le thorium, imbattable, propulsera ses maîtres vers la domination.
Répercussions immédiates : fin de la dépendance aux hydrocarbures.
Les navires thorium feraient le tour du monde sans ravitaillement,
automatisés via drones chinois. Sous-marins ou torpilles comme le
Poseidon russe gagnent en autonomie infinie, sans limites alimentaires
pour les équipages. Offshore, forage zéro fuel ; onshore,
micro-réacteurs pour climats artificiels ou exploitation de
l’Antarctique – bien que controversée, défiant les accords comme le
Protocole de Madrid.
Pour l’industrie, couplage avec pyrolyse transforme déchets en
ressources. Data centers, IA gourmands en énergie, deviennent viables
partout. Dessalement massif combat la pénurie d’eau ; production
d’hydrogène vert accélère la transition. Ce séisme rend obsolètes les
infrastructures actuelles : adieu pipelines gaziers, champs éoliens
géants. Les économies basées sur le thorium gagnent en résilience,
produisant localement sans vulnérabilités géopolitiques.
Répercussions géopolitiques : domination chinoise et déclin occidental
Géopolitiquement, les enjeux sont énormes. La Chine, avec ses
réserves de thorium et brevets, accède à une souveraineté énergétique
totale. Elle exportera ces réacteurs vers l’Afrique ou l’Algérie d’ici
2050, concurrençant de nombreuses nations et renforçant son influence
via la « Nouvelle route de la soie » . Des centrales mobiles ou navales sécurisent routes maritimes, protégeant intérêts en mer de Chine méridionale.
Pour l’Europe, c’est un cataclysme. Idriss Aberkane dépeint un « suicide »
historique : guerres passées, puis abandon nucléaire sous influence
verte. L’Allemagne, dépendante du gaz russe saboté par les sanctions,
voit son industrie s’effondrer. Les Verts implorent la guerre, mais sans
énergie bon marché, l’Europe stagne. La France, ex-leader nucléaire, a
gaspillé son avance ; l’UE, obsédée par le Net Zero, ignore le thorium.
Résultat : pollution importée, dépendance au GNL américain cher, et
vulnérabilité face à la Chine.
Les États-Unis réagissent : relance de R&D sur le thorium,
influencée par Trump et ses tarifs contre la Chine. Mais Pékin mène :
pas de « projet lunaire » surcommuniqués comme Musk, mais une
progression silencieuse, évitant pertes de face. Les
Américains, endettés, doivent financer leurs projets en créant un
engouement médiatique exagéré ; les Chinois, centralisés, investissent
patiemment.
Globalement, le thorium redessine les alliances. Pays émergents
optent pour des réacteurs chinois abordables et sécurisés, affaiblissant
l’OPEP et les exportateurs de gaz. La prolifération diminue, mais la
Chine gagne en soft power. L’Europe risque l’inutilité : sans
thorium, elle cède la primauté énergétique, accélérant son déclin
démographique et industriel.
l’Europe face à son destin : un appel à la réaction
Idriss Aberkane conclut sur l’impuissance face au « suicide »
européen : pulsions destructrices, de la Guerre de Trente Ans au wokisme
énergétique. Les Chinois, pensant sur des millénaires, saisissent
l’opportunité ; l’Occident, figé par des régulations contre-productives,
rate le train. Pourtant, des signes émergent : aux USA, résurgence du
thorium ; en Europe, débats sur la relance nucléaire.
Pour éviter le désastre, l’Europe doit investir massivement : R&D
(recherche et développement) sur la technologie MSR, partenariats avec
la Chine ou les USA. Sans cela, elle subira : l’énergie chinoise bon
marché inondera les marchés, rendant obsolètes ses industries.
Géopolitiquement, une Chine énergétique hégémonique dictera sa loi,
forçant des alliances asymétriques.
Vers un monde thorium-dominé
Le thorium n’est pas une utopie : c’est une réalité chinoise en 2025,
avec des percées confirmées. Sa maîtrise déclenche un séisme : énergie
inépuisable bouleverse économies, transports et géopolitique. La Chine
domine, l’Europe décline, les USA réagissent. Comme le dit Idriss
Aberkane, les civilisations transforment l’énergie pour survivre ;
celles ignorant le thorium périront. Il est temps de réveiller
l’Occident avant qu’il ne soit trop tard.
Le thorium peut-il rivaliser avec l’uranium comme combustible nucléaire ?
En bref
Le thorium pourrait être utilisé dans les réacteurs à sels fondus,
l’un des modèles d’énergie nucléaire de nouvelle génération dans lequel
le liquide de refroidissement du réacteur et le combustible lui-même
sont un mélange de sels fondus chauds.
Le Th-232 présente un intérêt pour la production d’énergie nucléaire
car il peut facilement absorber des neutrons et se transformer en
Th-233. Le Th-233 peut devenir du protactinium-233, qui devient à son
tour un isotope fissile et producteur d’énergie : le U-233.
Le thorium possède de nombreuses qualités mais également de nombreux
inconvénients : difficile à manipuler, métal fertile et non fissile,
risques plus élevés.
Mais il produit moins de déchets que le plutonium ou l’uranium et
reste une option attrayante pour l’avenir de l’énergie nucléaire.
En bref
Le thorium pourrait être utilisé dans les réacteurs à sels fondus, l’un des modèles d’énergie nucléaire de nouvelle génération dans lequel le liquide de refroidissement du réacteur et le combustible lui-même sont un mélange de sels fondus chauds.
Le Th-232 présente un intérêt pour la production d’énergie nucléaire car il peut facilement absorber des neutrons et se transformer en Th-233. Le Th-233 peut devenir du protactinium-233, qui devient à son tour un isotope fissile et producteur d’énergie : le U-233.
Le thorium possède de nombreuses qualités mais également de nombreux inconvénients : difficile à manipuler, métal fertile et non fissile, risques plus élevés.
Mais il produit moins de déchets que le plutonium ou l’uranium et reste une option attrayante pour l’avenir de l’énergie nucléaire.
L’idée d’utiliser le thorium comme combustible nucléaire a été abandonnée dans le passé car, traditionnellement, l’énergie nucléaire était liée à la recherche et au développement du nucléaire militaire – et l’uranium comme le plutonium permettaient la fabrication de bombes atomiques. Pour la production d’énergie, le thorium pourrait toutefois présenter de réels avantages et plusieurs pays investissent dans cet élément chimique (voir encadré). Ce métal pourrait être utilisé dans les réacteurs à sels fondus, l’un des modèles de nouvelle génération dans lequel le liquide de refroidissement du réacteur et le combustible lui-même sont un mélange de sels fondus chauds. Ces types de réacteurs peuvent atteindre des températures très élevées, ce qui augmente considérablement l’efficacité de la production d’électricité.
Le problème, toutefois, est que plus de 400 centrales nucléaires en service dans le monde utilisent principalement l’uranium (U) comme combustible. Bien que cet élément soit abondant, moins de 1 % de l’uranium sur Terre est de l’U‑235, l’isotope d’uranium qui est fissile. Le reste est de l’U-238. L’U-235 contenu dans l’uranium doit donc être concentré puis enrichi selon des procédés complexes et coûteux.
Et ce n’est pas tout, la fission de l’U-235 produit des déchets hautement radioactifs qui doivent être manipulés avec soin, puis stockés dans un endroit sûr pendant des périodes extrêmement longues. Ces déchets contiennent également un type de plutonium qui peut être exploité pour fabriquer des armes nucléaires.
Les réacteurs au thorium dans le monde
La Chine a achevé la construction d’un réacteur expérimental au thorium à Wuwei, à la périphérie du désert de Gobi (1). Le thorium a été testé comme combustible dans d’autres types de réacteurs nucléaires dans des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Il fait également partie d’un programme nucléaire en Inde, en raison de l’abondance naturelle de l’élément dans ce pays. En France, des études sont menées par le CNRS qui développe un projet appelé MSFR (pour Molten Salt Fast Reactor), utilisant le thorium (2).
Quatre fois plus abondant que l’uranium
Le thorium (Th) a été découvert en 1828 par le chimiste suédois Jons Jakob Berzelius, qui lui a donné le nom de Thor, le dieu nordique du tonnerre. C’est un métal légèrement radioactif que l’on trouve dans les roches et les sols et qui est assez abondant dans la croûte terrestre. En effet, son principal isotope, le Th-232, est environ quatre fois plus abondant que l’U-238 (3) et aussi abondant que le plomb. La quantité que l’on trouve aux États-Unis, par exemple, pourrait répondre aux besoins énergétiques de ce pays pendant un millier d’années, et ce sans l’enrichissement requis pour les combustibles à base d’uranium.
C’est le minéral phosphate de terre rare, la monazite, qui contient le plus de thorium – jusqu’à environ 12% de phosphate de thorium (4). La monazite se trouve dans des roches ignées et autres roches et les ressources mondiales de monazite sont estimées à environ 16 millions de tonnes, dont 12 Mt dans des gisements de sables minéraux lourds sur les côtes sud et est de l’Inde.
Le Th-232 présente un intérêt pour la production d’énergie nucléaire car il peut facilement absorber des neutrons et se transformer en Th-233. Ce nouvel isotope émet un électron et un antineutrino en quelques minutes pour devenir du protactinium-233 (Pa-233). Cet isotope, quant à lui, se transforme en U‑233, qui est une excellente matière fissile. En effet, la fission d’un noyau d’U-233 libère environ la même quantité d’énergie (200 MeV) que celle de l’U-235.
Le problème du refroidissement
Dans les réacteurs conventionnels, l’uranium est stocké dans des barres de combustible solides, qui sont refroidies par d’énormes quantités d’eau. Sans ce refroidissement, les barres fondraient, libérant des radiations dangereuses. Le thorium subirait ses réactions dans un type de réacteur tout autre, appelé réacteur à sels fondus (ou MSR pour molten salt reactor) qui contient un mélange de sels fluorés dans lequel le combustible nucléaire est fondu. Ce type de réacteur n’a pas besoin d’être construit à proximité d’un cours d’eau, puisque les sels fondus eux-mêmes servent de liquide de refroidissement.
Les réacteurs peuvent de ce fait être installés dans des régions éloignées des côtes et même arides. Ces réacteurs ne peuvent donc pas non plus « fondre » au sens classique du terme et, en cas d’urgence, le combustible peut être rapidement évacué du réacteur. Les MSRs déployant du thorium sont également plus sûrs car ils fonctionnent à des pressions proches de la pression atmosphérique.
Comme l’uranium, le thorium absorbe aussi les neutrons, comme nous l’avons mentionné, mais contrairement à l’uranium, il ne libère pas davantage de neutrons pour perpétuer la réaction nucléaire en chaîne. Cette réaction commence lorsqu’un atome d’uranium est frappé par un neutron, libérant de l’énergie qui entraîne l’éjection d’autres neutrons des atomes d’uranium, relançant le cycle. En réduisant la quantité de neutrons injectés dans le combustible, c’est le thorium lui-même qui limite la vitesse de la réaction nucléaire.
Des investissements en R&D nécessaires
L’utilisation du thorium comme nouvelle source d’énergie primaire est une perspective séduisante depuis de nombreuses années, mais l’extraction de sa valeur énergétique latente d’une manière rentable est un défi. Le développement de nouvelles centrales nucléaires alimentées au thorium nécessitera donc d’importants travaux de recherche et développement, ainsi que des essais – des démarches qui pourraient être difficiles à justifier étant donné que l’uranium est relativement bon marché et abondant.
Autre inconvénient : le thorium est « fertile » et non fissile, de sorte qu’il ne peut être utilisé comme combustible qu’en association avec une matière fissile, telle que le plutonium recyclé, en tant que conducteur afin de maintenir une réaction en chaîne (et donc une réserve de neutrons excédentaires).
L’U-233 produit à la fin du cycle est également difficile à manipuler, car il contient des traces d’U-232, qui émet activement des rayons gamma. Si certains chercheurs soutiennent l’utilisation du thorium comme combustible parce que ses déchets sont plus difficilement à transformer en armes atomiques que ceux de l’uranium, d’autres affirment que des risques subsistent5.
Le bon côté des choses, c’est qu’il y a globalement moins de plutonium produit pendant le fonctionnement du réacteur. À tel point que certains scientifiques affirment que les réacteurs au thorium pourraient même contribuer à épuiser les tonnes de plutonium qui nous avons créées et stockées depuis les années 1950.