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septembre 25, 2025

Mercosur: un libre-échange sabordé par l'écologie ses normes via les médias

 Le Mercosur, ce bouc émissaire de nos politiques agricoles

Déforestation, bœuf aux hormones, trahison de nos agriculteurs. Le Mercosur, accusé de tous les maux, fait l’unanimité contre lui. Pourtant, cet accord pourrait être une opportunité pour notre industrie, sans pour autant sacrifier notre souveraineté alimentaire.
 
 

 
 
Le Mercosur, c’est en quelque sorte la version sud-américaine de notre marché commun, un espace de libre circulation des biens et des services. Il regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et, depuis l’an dernier, la Bolivie. Le Venezuela en a été exclu en 2016. Après deux décennies de négociations, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu, en juin 2019, un traité instaurant une zone de libre-échange. Ou plutôt un accord commercial, car le terme, qui suggère une libéralisation sans contraintes, est trompeur : les règles restent nombreuses et certaines importations limitées. Aujourd’hui, il demeure suspendu à la ratification des 27 États européens. La France est l’un des rares pays à avoir des réserves. À tort ou à raison ?
 

 
Concrètement, la suppression de 4 milliards de droits de douane rendrait nos exportations beaucoup plus compétitives. Le prix des voitures et des vêtements pourrait baisser de 35 %, celui des machines-outils, produits chimiques et pharmaceutiques de 14 à 20 %. Les fournisseurs de services — télécommunications, transports, numérique — accéderaient aux marchés publics locaux. L’industrie automobile européenne, en grande difficulté, appelle évidemment l’accord de ses vœux : il relancerait ses ventes de véhicules thermiques, au moins pour un temps. Au total, Bruxelles projette près de 50 milliards d'euros d’exportations supplémentaires vers le Mercosur, pour seulement 9 milliards d’importations en plus. Des importations qui pourraient bien profiter aux industries européennes. Le Brésil, en particulier, est un important fournisseur de matières premières critiques comme le nickel, le cuivre, l’aluminium, l’acier ou le titane.
L’erreur est en effet de réduire exportations et importations à une lecture comptable. On croit trop souvent que seule la production locale enrichit, quand les importations appauvrissent. L’exemple du CETA, l’accord entre l’Europe et le Canada, montre l’inverse : les entreprises françaises ont pu importer hydrocarbures et minerais à des prix plus avantageux. Si ces flux semblent peser négativement sur la balance commerciale, ils sont économiquement bénéfiques. Des matières premières moins chères permettent à nos entreprises de réduire leurs coûts et de gagner en compétitivité. Aujourd’hui, qu’importe-t-on majoritairement depuis l’Amérique latine ? Des hydrocarbures, des produits miniers… et des produits agricoles.
 
 

 

Les agriculteurs européens sont-ils vraiment sacrifiés sur l’autel du commerce ?

L’agriculture des pays du Mercosur fait peur. Avec 238 millions de bovins, le Brésil possède le plus grand cheptel au monde et assure à lui seul près d’un quart des exportations mondiales. L’Argentine n’est pas en reste, avec 54 millions de bêtes et des troupeaux en moyenne quatre fois plus grands qu’en France. En Amazonie ou dans le Cerrado brésilien, certaines exploitations dépassent même les 100 000 têtes de bétail. À titre de comparaison, la « ferme des mille vaches » picarde, fugace symbole tricolore de l’élevage intensif, n’a jamais compté plus de 900 bovins. Mais le gigantisme ne s’arrête pas à l’élevage. Au Brésil, SLC Agrícola exploite plus de 460 000 hectares de céréales. Deux cents fois plus que la plus grande exploitation française. Les vergers sont quatre fois plus étendus de l’autre côté de l’Atlantique. Sucre, maïs, soja… les agriculteurs européens font face à un géant. Sans jouer avec les mêmes cartes : si les produits importés devront répondre aux normes de consommation européennes, les règles de production ne sont pas identiques. Notamment concernant l’utilisation des pesticides, qui fait tant débat en Europe. Pour les agriculteurs français, difficile de se départir de l’impression de concourir face à des V12 avec un 3 cylindre
 
Heureusement, l’Union européenne a prévu des garde-fous. Les importations de bœuf, notamment, sont limitées à 99 000 tonnes par an, soit l’équivalent d’un gros steak par habitant. Cela ne représente, comme pour la volaille ou le sucre, que moins de 1,5 % de la production du continent. Aucune chance, dans ces conditions, d’être submergé par l’afflux de produits agricoles sud-américains. Et si jamais c’était le cas, une procédure de sauvegarde, qui stopperait net les importations, pourrait être enclenchée.
 
« En France comme en Europe, les cheptels bovins ont reculé d’environ 10 % en dix ans, et cette concurrence n’y est pour rien », souligne Vincent Chatellier, ingénieur de recherche à l’Inrae. Selon lui, les pays du Mercosur disposent déjà d’un client de poids avec la Chine, beaucoup plus simple à approvisionner. L’Europe, au contraire, impose des normes strictes et chaque exploitation doit être agréée individuellement. « On l’a vu avec le CETA : dans ces conditions, rien ne garantit même que les quotas soient atteints », ajoute-t-il.
 
Café, oranges, soja… À l’heure actuelle, le Mercosur vend surtout à l’Europe des produits qu’elle ne cultive pas. La seule filière réellement exposée semble être celle du maïs. Massivement OGM, la production brésilienne échappe à tout quota. Elle représente bien la schizophrénie des normes : un maïs impossible à cultiver en Europe peut nourrir nos animaux d’élevage.
 
L’accord pourrait même ouvrir de nouvelles perspectives à certains agriculteurs européens. Bruxelles table sur 1,2 milliard d’euros d’exportations supplémentaires. Les viticulteurs seraient les premiers bénéficiaires : leurs vins gagneraient en compétitivité et leurs appellations, comme celles de plusieurs fromages, seraient enfin reconnues outre-Atlantique. Exit le « Champagne » argentin ou le camembert brésilien. Dans une moindre mesure, les fruits et légumes, les huiles végétales et les produits laitiers devraient eux aussi profiter de nouveaux débouchés commerciaux. 

Quand l’écologie gagne à commercer avec le bout du monde

Pour beaucoup, faciliter le commerce transatlantique est vu comme une aberration environnementale. Pourtant, les accords commerciaux sont des outils puissants pour convertir le reste du monde à la vision européenne du mieux-disant écologique et social. Ils permettent de façonner les règles du commerce mondial conformément aux normes européennes les plus élevées, de projeter nos valeurs à travers des obligations détaillées en matière de commerce, d’emploi et de développement durable. Les signer, c’est ratifier les conventions de l’Organisation internationale du travail et les accords multilatéraux sur l’environnement, de l’Accord de Paris aux conventions biodiversité. Toute violation pouvant justifier une suspension, totale ou partielle. Ainsi, en 2020, le Cambodge a perdu ses privilèges unilatéraux, du fait des dérives autoritaires du Premier ministre Hun Sen.
 
La culture du soja, importante cause de déforestation, est souvent évoquée. Pourtant, l’accord avec le Mercosur ne change rien à l’affaire, les importations de tourteaux étant déjà exemptes de toute taxation douanière. Le rôle de l’Union européenne, qui n’importe que 14 millions de tonnes par an, contre 112 millions pour la Chine, est de toute façon minime. L’accord entraîne par ailleurs la ratification du Protocole de Glasgow, qui prohibe toute déforestation à partir de 2030. Pour la transition énergétique, c’est aussi un enjeu majeur : le Brésil détient 20 % des réserves mondiales de graphite, de nickel et de manganèse. L’Argentine regorge de lithium. De quoi nourrir notre industrie verte…
 
Reste la question du contrôle. Croire que les contrôleurs de l’Union puissent éviter toute entorse aux règles est évidemment illusoire. Mais croire qu’ils sont aveugles n’est pas moins excessif. L’an dernier, une enquête a dévoilé la présence d’hormones dans le régime alimentaire des bœufs au Brésil. Pas à des fins d’engraissement, comme on l’a souvent suggéré, mais à des fins thérapeuthiques… ce qui est aussi possible en Europe. Les mêmes craintes étaient brandies lors de la signature du CETA. Huit ans plus tard, aucun bœuf aux hormones n’est importé du Canada.
 
 

 

En creux, l’amertume du deux poids, deux mesures

Alors que toutes les pratiques agricoles sont remises en question, que des militants n’hésitent pas à les accuser d’empoisonnement, ni à fantasmer sur une chimérique agriculture sans intrants, l’opposition au Mercosur semble bien dérisoire. Nos agriculteurs ont-ils baissé les bras face aux ennemis de l’intérieur, au point de ne plus s’autoriser d’autre combat que celui contre leurs concurrents étrangers ? Pensent-ils trouver dans la mondialisation un ennemi commun leur assurant la miséricorde des gardiens du dogme ?
 
Signer l’accord avec le Mercosur serait un signal puissant, un acte de confiance et de détermination, à contre-courant du repli américain. Mais après des années d’agri-bashing, de surtransposition des normes, on comprend que les agriculteurs se sentent fragilisés face à la concurrence — même si, dans les faits, elle vient bien plus de l’Ukraine ou des autres pays européens que du Mercosur. Après le raz-de-marée médiatique contre la loi Duplomb cet été, difficile de ne pas comprendre non plus leur sentiment d’impuissance. C’est pourtant là que sont les vrais enjeux : redonner aux agriculteurs le goût du possible. Qu’ils puissent à nouveau se projeter dans un avenir à la fois serein et conquérant. Nous en sommes loin. Mais ne baissons pas les bras : la souveraineté se construit plus solidement dans la compétitivité que dans le repli sur soi.
 
 Antoine Copra

 https://podcasts.apple.com/fr/podcast/le-mercosur-ce-bouc-%C3%A9missaire-de-nos-politiques-agricoles/id1837942449?i=1000728344420

 

 

 

 

 

 

septembre 24, 2025

Coup de blues, ou coup de colère d'un "rurbain" !!

MERDE A LA FIN !!!
 
Que personne ne se sente visé mais une bonne prise de conscience ne fait pas de mal.
Les néo-bobo-écolos oublient toutes les avancées, dont ils bénéficient, depuis la dernière guerre…
Il est de bon ton aujourd'hui, de reprocher à ceux qui ont trimé pour le confort de tous d'avoir contribué à détruire la planète… Un peu de modération et petite leçon de déculpabilisation.
 
Il a été oublié : que nous nous torchions le "cul" avec du papier journal, que nous vidions les "chiottes" dans le jardin pour ne pas utiliser d’engrais chimiques, ce qui produisait de beaux légumes bien bio et pas du tout empoisonnés !
 

 
Ça rappellera des souvenirs à certains, surtout les familles nombreuses…Que les couches appelées "pointes" étaient lavées…Il paraît que les « anciens » ont détruit la planète ! Pourriez-vous réfléchir un peu les écolos !...Nous n'avons rien pollué, bien au contraire.
 
De plus, nous étions économes. Le linge était lavé avec du savon liquide ou solide. Nous faisions sécher les vêtements dehors sur une corde, sans adoucissant à la lavande…Nous avions un réveil que nous remontions le soir.
Dans la cuisine, nous nous activions afin de préparer les repas, sans tous ces gadgets électriques qui bouffent des watts autant qu'EDF en produit, juste pour tout préparer sans efforts. Nous ne connaissions pas tous les emballages modernes. Nous nous accommodions les restes pour ne rien jeter, même les épluchures allaient au poulailler ou dans la grange à cochons. Quand nous effectuions nos courses, nous avions des paniers et des filets pour le transport sans sacs plastiques. Quand nous emballions des éléments fragiles pour un envoi postal (dans des boites ayant déjà servi) nous utilisions du papier journal ou de la ouate comme rembourrage et pas des bulles de polystyrène ou de plastique.
 
Nous n'avions pas de tondeuses à essence autopropulsées ou auto-portées : Nous utilisions "l'huile de coude" pour tondre son gazon. Nous travaillions physiquement, pas besoin d'aller au club de gym courir sur des tapis roulants qui consomment de l'électricité…
 
Mais, c'est vrai, nous ne connaissions pas le mouvement écologiste…
Nous n'utilisions ni tasses, ni couverts, ni bouteilles en plastique à jeter. Nous remplissions les stylos avec une bouteille d'encre, au lieu d’acheter un nouveau stylo. Nous remplaçions les lames de rasoir, sans jeter le rasoir entier après deux utilisations.
 
Mais, c'est vrai, nous ne connaissions pas le mouvement écologiste…
Les gens prenaient le bus, le métro, le train et les enfants se rendaient à l'école à vélo ou à pied, au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi 24H/24H. Les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années, les cahiers continuaient d'une année sur l'autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayon et autres accessoires duraient tant qu'ils pouvaient, pas de cartable neuf tous les ans et des cahiers jetés fin juin ou de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan !
 
Mais, c'est vrai, nous ne connaissions pas le mouvement écologiste…
Nous  n'avions qu'une prise de courant par pièce et pas de bande multiprises pour alimenter toute la panoplie d’accessoires électriques, indispensables aux jeunes d'aujourd'hui.
 
ALORS NE VENEZ PAS ME FAIRE "CHIER" AVEC VOTRE MOUVEMENT ÉCOLOGISTE !
Tout ce que nous regrettions, c'est de ne pas avoir eu assez tôt la pilule, pour éviter d'engendrer des génération des jeunes sots, qui s'imaginent avoir tout inventé, à commencer par le travail, qui ne savent pas écrire 10 lignes sans faire 20 fautes d'orthographe, qui n'ont jamais ouvert un bouquin autre que des bandes dessinées, qui ne savent pas qui a écrit le Boléro (certains pensent que Ravel est un grand couturier), qui ne savent pas mieux où passe le Danube même quand on propose Vienne ou Athènes...
 
Et qui, du haut de leur ignorance, s’autorisent à donner des leçons aux autres !
MERDE à la fin et stop aux rackets!
Ah oui !
Ça défoule.
 
auteur inconnu, sauf moi-même.....
 
 


septembre 22, 2025

La fin de l'escrologie, en attendant la banqueroute de l'UE voire davantage !

 "La supercherie du réchauffement climatique finira par coûter au monde entre 150 000 et 178 000 milliards de dollars pour les éoliennes, les panneaux solaires et la reconstruction du réseau électrique mondial. Il s'agit d'une tentative futile d'atteindre la neutralité carbone, un objectif qui ne repose pas sur des données scientifiques vérifiables, mais sur des modèles informatiques. Après 20 ans d'utilisation, les éoliennes et les panneaux solaires, qui présentent des fuites toxiques, finiront directement dans les décharges. Nous devrons alors les reconstruire tous. La contribution humaine au CO₂ est trop faible pour être significative ou mesurable. Au contraire, le zéro net est basé sur le produit intérieur brut de chaque pays." Peter Clack

 


Des investisseurs en capital-risque viennent d’acter une défaite historique : face à la domination chinoise, plusieurs technologies vertes ne sont plus un terrain d’investissement, mais un champ de ruines sur lequel l’Occident n’a même plus le droit de miser... 

80 % des panneaux solaires, 70 % des véhicules électriques et 75 % des batteries mondiales, la Chine détient aussi 75 % des brevets en énergies propres et verrouille l’accès aux minerais critiques. 

 


 

Pendant que l’Occident rédigeait ses beaux pactes climatiques et ses scénarios prospectifs avec courbes linéaires, la Chine a fait ce qu’elle sait faire : investir, produire, inonder. 

 Non contente de produire plus vite et moins cher, la Chine a verrouillé en amont (extraction, raffinage, composants clés), en aval (assemblage, distribution), et jusqu’au droit de propriété intellectuelle. 

 Ce qui comptait n’était pas le profit immédiat, mais la position de force future : une fois la chaîne de valeur intégralement maîtrisée, la Chine peut fixer les prix, dicter les normes, et imposer ses conditions à ceux qui dépendront de ses technologies.

Un groupe de huit VCs issus de firmes occidentales a ainsi accepté de partager avec Bloomberg les détails d’un voyage d’étude à travers la Chine, au cours duquel ils ont visité des usines, rencontré des investisseurs locaux et interrogé des fondateurs d’entreprises. Résultat : ils rayent désormais simplement certains secteurs de leur liste d’investissement en Occident. 

Planet A Ventures a par exemple décidé que les investissements dans les startups occidentales de fabrication et recyclage de batteries, électrolyseurs, solaire et matériel pour l’éolien ne sont plus viables. Extantia Capital a quand à lui déjà cessé tout soutien aux fabricants européens de batteries et cherche désormais, comme les autres, à collaborer directement avec les entreprises chinoises.

La conclusion de ce qui précède est tout de même sévère pour ceux qui ont encore un brin de mémoire. 

On nous avait vendu « emplois verts », « souveraineté industrielle », et autre "autonomie stratégique" ; nous découvrons une industrie en surproduction, verrouillée par Pékin, où nos usines ne peuvent même pas se frayer une place. 

On nous avait assuré que l’Europe rentrerait rapidement dans la danse ; nous découvrons qu’elle ne tient même pas le tambour. 

On nous avait promis des champions industriels ; nous ne récoltons encore que des faillites subventionnées. Le plus ironique, c’est que les mêmes qui avaient juré que l’Europe mènerait la danse répètent désormais que « l’important, ce n’est pas de produire, mais d’innover ». 

On connaît la suite : quand un continent n’a plus ni mines, ni usines, ni brevets, il ne lui reste plus qu’à produire des conférences et des slogans. L’Occident a choisi la vertu, la Chine l’échelle. Et dans l’histoire de l’industrie, c’est rarement la vertu qui l'emporte…

https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-09-21/china-road-trip-exposes-list-of-uninvestable-assets-in-the-west 

À suivre détails ci-dessous:

Vert
Un road trip en Chine révèle la liste des actifs non investissables en Occident

Les investisseurs en capital-risque dans le domaine des technologies propres commencent à dire haut et fort ce qu'ils soupçonnaient depuis un certain temps : la domination de la Chine a rendu certains secteurs clés ininvestissables en Occident.

Un groupe de huit investisseurs en capital-risque issus de sociétés occidentales a accepté de partager avec Bloomberg les détails d'un road trip effectué en juillet à travers la Chine, au cours duquel ils ont visité des usines, discuté avec des investisseurs dans des start-ups et interviewé des fondateurs d'entreprises.

Ils savaient que la Chine avait pris une longueur d'avance dans des secteurs tels que les batteries et « tout ce qui touche à l'énergie », mais constater de leurs propres yeux l'ampleur du fossé les a amenés à se demander comment les concurrents européens et nord-américains pouvaient survivre, explique Talia Rafaeli, ancienne banquière d'affaires chez Goldman Sachs Group Inc. et Barclays Plc, aujourd'hui associée chez Kompas VC.

Alors que les professionnels de la finance s'apprêtent à se réunir à New York pour la semaine annuelle du climat, ils devront tenir compte du fait que la Chine, première source mondiale d'émissions de carbone, est désormais le moteur le plus puissant qui guide la planète vers un avenir sobre en carbone. Alors que le président américain Donald Trump supprime les politiques écologiques de son prédécesseur et que l'Europe se retrouve dans une impasse réglementaire, la Chine rend discrètement un certain nombre de secteurs en transition inaccessibles aux start-ups occidentales.

Jacob Bro, Christoph Gras, Torben Schreiter, Yair Reem, Ashwin Shashindranath, Talia Rafaeli, Sebastian Heitmann, Nick de la Forge.Photographer: Sebastian Heitmann

 

Les sociétés de capital-risque interrogées par Bloomberg n'ont pas pour mandat d'investir directement en Chine. Leur objectif est plutôt d'éviter d'allouer des fonds à des start-ups occidentales qui ne peuvent rivaliser avec leurs homologues chinoises. Elles prévoient de profiter de la semaine du climat à New York pour ne parler que de cela.

Planet A Ventures, une société de capital-risque basée à Berlin, a décidé que les investissements dans les start-ups occidentales spécialisées dans la fabrication et le recyclage de batteries, les électrolyseurs, l'énergie solaire et le matériel éolien n'étaient plus viables, explique Nick de la Forge, associé général et cofondateur de la société. Il affirme qu'avant son voyage, il soupçonnait la Chine d'avoir une longueur d'avance, mais qu'après s'y être rendu, ces secteurs sont désormais « strictement exclus de la liste ». 

Yair Reem, associé chez Extantia Capital, affirme que ce voyage a déjà conduit son entreprise à suspendre ses investissements dans les fabricants occidentaux de cellules de batterie. À la place, ils chercheront des moyens de collaborer avec des entreprises chinoises tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Selon M. Reem, la domination de la Chine dans le domaine de la fabrication de batteries en Occident signifie que la partie est désormais terminée.

Ashwin Shashindranath, ancien directeur général du groupe Macquarie et désormais associé chez Energy Impact Partners, affirme que ce qu'il a vu lors de ce voyage lui a fait comprendre « très clairement » que les investisseurs occidentaux vivent « dans une bulle » en raison de leurs idées fausses sur la Chine. 

An assembly line at the solar panel maker Kunshan GCL Optoelectronic Materials Co. in Kunshan.Source: Qilai Shen/Bloomberg

Al Gore, président de Generation Investment Management et ancien vice-président des États-Unis, affirme que la suprématie de la Chine dans la transition énergétique incite désormais « de nombreux pays » à envisager de resserrer leurs liens avec ce pays. Il qualifie le retrait des États-Unis des technologies de transition de « tragédie ».

La Chine fabrique environ 80 % des panneaux solaires mondiaux, fournit quelque 60 % des éoliennes de la planète, 70 % de ses véhicules électriques et 75 % de ses batteries, le tout à un coût financier inférieur à celui de l'Occident. 

Mainland China Dominates Clean-Tech Manufacturing


Source : BloombergNEF 

De plus, la part de la Chine dans les brevets mondiaux liés aux énergies propres s'élève à environ 75 %, tandis que le pays domine la chaîne d'approvisionnement en minéraux essentiels qui sous-tendent de nombreuses technologies vertes.

Et le célèbre modèle 996 chinois (travailler de 9 h à 21 h, six jours par semaine), bien qu'officiellement interdit, semble toujours façonner les normes du marché du travail, selon les sociétés de capital-risque interrogées par Bloomberg.

Irena Spazzapan, ancienne responsable des matières premières chez Goldman Sachs qui dirige aujourd'hui Systemiq Capital, affirme que les progrès de la Chine dans le domaine des énergies renouvelables sont entièrement liés à son objectif ultime d'indépendance énergétique. Le pays « a donné la priorité à la sécurité énergétique avant tout », explique-t-elle.

Pour l'instant, la Chine reste le plus grand consommateur et producteur mondial

Le charbon, et les politiciens occidentaux l'ont accusé de gagner la course aux technologies propres au détriment de la protection de l'environnement et des droits de l'homme.

Miranda Schreurs, présidente de la politique climatique et environnementale à l'École bavaroise de politique publique, déclare qu’« il y a certainement des raisons de s'inquiéter ». Pourtant, la réalité est que la Chine « saute dans le vide laissé par les États-Unis en rejetant la climatologie et l'aide internationale au développement ».
Lire la suite : La production solaire américaine à coût élevé est confrontée à un autre obstacle de taille : le BNEF La domination mondiale des technologies propres n’a pas nécessairement généré de bénéfices pour les entreprises chinoises. Pékin a progressivement éliminé les subventions telles que les tarifs de rachat qui garantissaient des prix élevés pour l'énergie renouvelable. C’est parce que la surproduction a fait baisser les prix à des niveaux proches du seuil de rentabilité.
Spazzapan de Systemiq affirme que les intérêts des actionnaires en Chine « ont été largement négligés, avec une surcapacité chronique et une guerre des prix incessante qui érode les fonds propres des entreprises ».

C’est un système qui favorise « l’échelle plutôt que la rentabilité », dit-elle. Pour les entreprises et les investisseurs pris dans la mêlée, ce fut « une misère totale », explique Dan Wang, chercheur au Hoover History Lab de l’Université de Stanford et auteur de Breakneck. Le modèle de la Chine repose sur « beaucoup de pouvoir de l'État, beaucoup de pouvoir des consommateurs, mais pas beaucoup d'avantages pour les investisseurs financiers », dit-il.
 
La volonté de la Chine de laisser les entreprises faire faillite en masse crée des « coûts sociaux réels », déclare Gernot Wagner, économiste climatique à la Columbia Business School. « Mais cela fonctionne pour créer des champions mondiaux qui dominent le marché. »
De la Forge de Planet A Ventures dit que voir jusqu’où la Chine va dans le darwinisme d'entreprise a été une « révélation ». Seuls « les joueurs les plus forts survivent ».

Pendant ce temps, les investisseurs en capital-risque ont pu voir de près à quel point la Chine délocalise rapidement des chaînes d'approvisionnement entières.

Gang Lin, fondateur et directeur général de Marvel-Tech Ltd., un développeur de technologie basé à Shanghai pour la production d’électricité à zéro émission, affirme qu’il a été en mesure de trouver des fournisseurs locaux à tout moment, et que beaucoup sont prêts à adapter leurs propres processus de fabrication pour aider.
 
 
 
 
 

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