Affichage des articles dont le libellé est Décroissance. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Décroissance. Afficher tous les articles

septembre 20, 2025

Question environnement avec le GIEC une pseudo-écologie !

Le GIEC est-il techno-optimiste ?

Trop « technophile », le GIEC ? C'est la thèse de l’historien Jean-Baptiste Fressoz, pour qui le groupe III, qui évalue les moyens d’atténuer le réchauffement climatique, sous-estimerait les mesures de sobriété. Un procès à côté de la plaque.

par Anne Denis 




Dans un article récemment paru dans la revue Energy Research & Social Science et dûment relayé par Le Monde du 30 août, l’historien des sciences et chercheur au CNRS Jean-Baptiste Fressoz entend mettre en évidence le biais « technocentrique » qui, selon lui, imprègne tous les rapports du groupe III du GIEC depuis ses débuts en 1990. Ce groupe de travail est chargé de recenser et d’évaluer les solutions d’atténuation du changement climatique qui doivent permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc limiter autour de 2 degrés la hausse de la température planétaire par rapport aux périodes préindustrielles.
L’auteur estime que ce biais « nourrit un faux optimisme, légitime le soutien aux technologies spéculatives, réduit l’éventail des options politiques viables et retarde les transformations structurelles ». Il juge l’objectif de neutralité carbone visé d’ici 2050-2070 par l’Accord de Paris « technologiquement impossible » et appelle à renoncer à ces « illusions » au profit de mesures de sobriété, de décroissance et de redistribution (qu’il ne détaille pas). Hélas, sa thèse souffre elle-même de nombreux biais.

Méthodologie sémantique indigente

Pour mettre en évidence cette supposée technophilie historique, l’historien a compté les occurrences de différents termes dans les six rapports du groupe III, certains identifiés comme technologiques, d’autres évoquant des actions de réduction de la demande. Dans le dernier rapport paru en 2022, il a ainsi compté 1 096 fois le mot « hydrogène », 1 667 fois « innovation » ou 2 111 fois « technologie », mais seulement 232 fois le terme « sufficiency » (sobriété) et 29 fois « décroissance » ! Pour l’auteur, le déséquilibre est probant, même s’il admet qu’il est moins prononcé que dans les précédents opus. Et de fait, le groupe III a, pour la première fois en 2022, consacré un chapitre aux changements de modes de vie et d’usages et à la sobriété, estimant que ces stratégies pourraient réduire les émissions de 40 à 70 % selon les secteurs. Un virage applaudi par toute la sphère de l’écologie politique. « Le GIEC enterre la stratégie de la croissance verte », s’est notamment réjoui l’économiste décroissant Timothée Parrique.
Le politologue François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC, et confronté à l’historien sur France Inter, a moqué « l’extraordinaire faiblesse d’une méthodologie basée sur le nombre d’occurrences de mots », rappelant que le rapport du GIEC n’était pas, comme le prétendait JB Fressoz, « un guide pour nous aider à sortir du carbone », mais l’état des connaissances scientifiques à un moment précis. « On évalue à la fois l’abondance et la convergence de la littérature sur le sujet. Il est donc logique que les rapports parlent davantage d’énergie solaire ».
De plus, remarque le journaliste scientifique Sylvestre Huet sur son blog Sciences au carré hébergé par Le Monde, « Jean-Baptiste Fressoz confond “beaucoup” et “bien”. Il nous dit que le GIEC est obnubilé par les CSC (capture et stockage du carbone), alors que le GIEC nous alerte surtout sur l’extrême difficulté d’une éventuelle mise en œuvre de cette technologie. Mais pour le savoir, il ne faut pas se contenter de faire compter des mots par un logiciel, il faut lire le texte (qui est long) ». Bim.
In fine, ce comptage de mots ne prouve rien. JB Fressoz démonte même sa propre démonstration en admettant, au détour d’un paragraphe, que « la fréquence d’un terme n’implique pas son approbation », citant le cas de l’hydrogène, très critiqué dans le dernier rapport.

Opposition stérile entre technologies et mesures socio-économiques

Résumer le débat à un affrontement entre techno-solutionnistes et décroissants relève du pur sophisme (voir encart « Le coût, principal frein des technologies de décarbonation »). « Ce n’est pas une technologie générique qui permet de réaliser le potentiel de réduction, c’est une synergie entre des changements techniques précis et des modes de vie et de consommation nécessaires », affirme Sylvestre Huet. D’autant que les leviers socio-économiques d’atténuation du changement climatique sont tout aussi complexes à mettre en œuvre que les techniques de décarbonation — sans même parler de la décroissance, qui fait l’objet d’un profond rejet des populations en plus de reposer sur une littérature imprécise et peu aboutie (voir encart ci-dessous).

Confusion entre faisabilité technique et coût économique

JB Fressoz juge les technologies de décarbonation « spéculatives » et « irréalistes ». « Est-ce que l’on sait faire de l’acier, du ciment, des engrais sans émettre de CO₂ ? Non ! Est-ce que l’on sait faire voler des avions ou faire naviguer des porte-conteneurs sans émettre de CO₂ ? Non. Tous les modélisateurs le savent ! », s’est-il emporté sur France Inter.
Sauf qu’en fait, bien souvent, on sait le faire et on le fait déjà, comme peuvent en témoigner de nombreuses entreprises, tels le fabricant d’engrais bas-carbone FertigHy, le cimentier Lafarge Holcim ou, dans le domaine des CSC, le méga-projet norvégien Northern Lights (TotalEnergies, Equinor et Shell). Les technologies bas carbone existent. Le problème, c’est leur coût, encore nettement plus élevé que pour leurs équivalentes plus émettrices. Ainsi, remplacer toutes les chaudières au gaz d’une collectivité par des pompes à chaleur est techniquement facile mais l’investissement nécessaire est encore dissuasif.
« Le GIEC met parfois en avant des solutions peu ou pas matures, admet le physicien-climatologue et co-auteur du cinquième rapport du GIEC François-Marie Bréon. Mais le solaire ou les batteries ne l’étaient pas il y a vingt ans. Or, on voit aujourd’hui les ruptures technologiques réalisées ». Avec, à la clé, des baisses de coûts spectaculaires et la massification des procédés.
B Fressoz se montre particulièrement critique envers la mise en avant par le GIEC des techniques d’émissions négatives comme les CSC (consistant à capturer le carbone rejeté dans l’atmosphère par les centrales thermiques et les usines, puis à l’injecter dans le sous-sol). Le scénario misant sur l’injection, à terme, de 10 milliards de tonnes de CO₂ par an, est-il absurde, comme il le soutient ? Non, répond François-Marie Bréon. Pour lui, la limite à l’essor de ces procédés n’est pas technique, mais politique et économique : « Les CSC coûtent environ 100 euros la tonne. Aucun État n’a un intérêt politique à y consacrer des ressources significatives, car sa population n’en bénéficiera pas directement à court terme, même si la planète en a besoin. Seul un accord international pourra résoudre cette difficulté ».

Un biais « socio-solutionniste » ?

Derrière l’importance que le GIEC accorde à ces techniques, JB Fressoz voit la main des multinationales et de leurs lobbies. Il souligne que le groupe III a, dès sa création, impliqué « de nombreux experts affiliés à l’industrie des combustibles fossiles », citant Total, Exxon, ENI, Mobil Oil, Saudi Aramco, DuPont, Volvo, le World Coal Institute, etc. Et on comprend clairement qu’il le condamne. Selon lui, la participation de ces experts du privé comme co-auteurs « a contribué à façonner le contenu des rapports, notamment en valorisant le rôle des CSC dans les scénarios de neutralité carbone du GIEC ». Une assertion qu’il illustre par une série de retours historiques, insistant sur l’influence exercée par les États-Unis dès 1988. On retrouve ici l’accusation classique de « néolibéralisme » portée par des écologistes radicaux à l’encontre du GIEC, initiée lors d’une réunion du G7 en 1988, sous l’impulsion notable de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan.
L’intérêt du GIEC se traduit par un rapport spécial sur les CSC publié en 2005. « Plusieurs auteurs principaux ou réviseurs de ce rapport étaient également employés par des compagnies de charbon, de pétrole, de gaz ou d’électricité », dénonce Fressoz. « De nombreuses références provenaient soit des conférences GHGT (Global Energy Technology Strategy), soit du programme GES de l’AIE, tous deux étroitement liés aux majors pétrolières ». Et alors ? pourrait-on lui répondre, puisqu’il reconnaît lui-même que le groupe III est « majoritairement composé d’experts de la recherche publique ni naïfs ni influençables ».
Le sous-entendu de mise sous influence du groupe III est patent. Il ne cache d’ailleurs pas son rejet viscéral de l’entreprise : « Parfois, écrit-il, le rapport du GIEC ressemble davantage à des brochures de marketing industriel qu’à une évaluation scientifique ». Pour Alexandre Baumann, auteur et créateur d’un
blog sur la pseudo-écologie, « le présupposé de Fressoz est que les chercheurs qui travaillent pour une entreprise privée sont forcément inféodés à leurs employeurs, forcément corrompus, et que la recherche privée ne peut traduire que les intérêts capitalistes en présence. Ce double standard sur la science s’inscrit selon moi dans une logique partisane ».
Même si, rappelons-le, le GIEC n’a aucun rôle prescripteur, il doit présenter des solutions jugées crédibles et réalisables. Et comme il fait autorité auprès des gouvernements (et de la communauté internationale en général), on ne peut certes exclure que des groupes d’intérêt cherchent à influencer ses conclusions. Mais face aux risques de pression, sa force réside dans le recours à des centaines d’experts aux opinions et sensibilités différentes, qui évaluent et synthétisent des milliers de travaux (278 auteurs pour 18 000 articles scientifiques en 2022). C’est ainsi que se construit et s’ajuste au fil des années le consensus scientifique le plus complet et le plus rigoureux actuellement disponible sur le climat. Personne ne peut envisager sérieusement d’en exclure les ingénieurs et les chercheurs du secteur privé, qui élaborent et développent ces technologies. Ni de bannir ces dernières au profit d’une hypothétique sobriété. À moins de souffrir d’un regrettable biais « socio-solutionniste » sans fondement scientifique.
 
 
L’examen de 561 études sur la décroissance dresse un constat cruel : aucune ne donne de preuves solides de sa capacité à résoudre les problèmes sociaux et environnementaux. 
 

 

 

septembre 18, 2025

Dégradation de la notation de la France : le symptôme d’un système en déroute

La France, jadis fière de son rang économique et politique en Europe, traverse une tempête dévastatrice qui culmine avec la récente dégradation de sa note souveraine par l’agence Fitch Ratings. Le 12 septembre 2025, l’agence a abaissé la notation de la dette publique française d’un cran, passant de AA- à A+, un coup dur qui relègue l’Hexagone au rang de « mauvaise élève » du continent.


Ce n’est pas un simple ajustement technique : c’est un signal d’alarme sur la fragilité d’un État paralysé par l’instabilité politique, une dette galopante et une gouvernance erratique.

Derrière cette décision se profile le portrait d’un président, Emmanuel Macron, dont les choix – de la valse des Premiers ministres à un bellicisme effréné – creusent un fossé abyssal avec le peuple français. Cet article décrypte les rouages de cette notation, ses enjeux, et dénonce une présidence qui, au lieu de protéger la nation, semble la précipiter vers le chaos.

Les agences de notation : un mécanisme impitoyable qui évalue la confiance

Pour comprendre l’importance de cette dégradation, il faut d’abord en saisir le fonctionnement. Les agences de notation comme Fitch, Moody’s ou Standard & Poor’s sont des entités privées qui évaluent la solvabilité des États, des entreprises ou des collectivités. Elles attribuent des notes allant de AAA (risque minimal) à D (défaut de paiement), basées sur des critères quantitatifs et qualitatifs : niveau d’endettement, croissance économique, stabilité politique, et capacité à rembourser. Une note élevée comme AA- signifie une « très bonne qualité » avec un faible risque de défaut ; A+ reste solide mais signale une vulnérabilité accrue.

Pourquoi cela compte-t-il tant ? Une bonne note permet à un pays d’emprunter à bas coût sur les marchés financiers, essentiels pour financer les déficits budgétaires. En France, la dette publique avoisine les 114,1 % du PIB au premier trimestre 2025, soit plus de 3.345 milliards d’euros. La dégradation par Fitch fait grimper les taux d’intérêt : le 15 septembre, le rendement des obligations françaises à 10 ans s’établissait à 3,49 %, un écart record avec l’Allemagne. Cela alourdit les charges d’intérêt – déjà estimées à 60 milliards d’euros par an – et pourrait ajouter des milliards supplémentaires, au détriment des services publics, de l’éducation ou de la santé. Pire, si Moody’s (revue prévue le 24 octobre) ou S&P suivent le mouvement, la dette française pourrait sortir de la catégorie « investment grade core », repoussant les investisseurs prudents et amplifiant la spirale.

Fitch pointe explicitement deux facteurs : un déficit structurel à 5,4 % du PIB en 2025, loin des 3 % exigés par l’UE, et une « instabilité politique » qui entrave les réformes. La France n’est plus dans le club des AAA nord-européens (Allemagne, Pays-Bas) ; elle rejoint la Belgique et l’Estonie au niveau A+, tandis que l’Espagne et le Portugal, eux, voient leurs notes améliorées grâce à une gestion plus rigoureuse. Ce n’est pas une fatalité : c’est le prix d’une gouvernance qui privilégie les postures aux actes concrets.


L’absence de gouvernement : une valse des premiers ministres qui paralyse l’économie

Au cœur de cette dégradation trône l’absence criante d’un gouvernement stable. Depuis la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 2024, la France est en proie à une instabilité chronique qui évoque les années 1930. Le 8 septembre 2025, le gouvernement de François Bayrou, nommé en juillet comme quatrième Premier ministre en deux ans sous Emmanuel Macron, a été renversé par un vote de confiance massif : 364 voix contre, 194 pour. Bayrou, artisan d’un plan d’austérité pour juguler la dette, n’a pas tenu face à une Assemblée fragmentée et à une opposition unie contre les coupes budgétaires.

Cette « valse des Premiers ministres » – Attal, Barnier, Bayrou, et maintenant un intérim incertain – n’est pas un accident.

C’est le fruit d’une stratégie macronienne : dissoudre pour imposer une majorité artificielle, échouer, et recommencer. Résultat ? Un pays ingouvernable, comme le titre La Revue de Presse Internationale de Radio France du 9 septembre : « La France est-elle devenue ingouvernable ? » Sans gouvernement, le budget 2026 est en suspens, les réformes bloquées, et les marchés nerveux. Macron, affaibli sur la scène internationale, voit son autorité érodée : la chute de Bayrou le place « en première ligne pour sortir de l’ornière », dixit Les Échos.

Cette paralysie n’est pas anodine. Elle amplifie la dette en empêchant toute consolidation fiscale. Et qui paie ? Les Français, avec des taux d’emprunt qui grimpent et une croissance anémique. La crise politique de 2024-2025, véritable « tourbillon institutionnel », marque un point de non-retour : la Ve République craque sous le poids d’un président qui refuse de lâcher prise.

Le refus de démissionner : un entêtement face à la colère populaire

Malgré cette débâcle, Emmanuel Macron s’accroche au pouvoir comme à une bouée percée. Les sondages sont accablants : en septembre 2025, sa cote de confiance plonge à 15-17 %, un record d’impopularité depuis 2017, pire qu’à l’ère des Gilets jaunes. Près de deux tiers des Français (65 %) appellent à sa démission immédiate, selon un sondage Ifop (certainement sous-estimé) pour Sud Ouest du 5 septembre. À droite comme à gauche, les voix s’élèvent : les Républicains exigent une présidentielle anticipée, le RN accentue la pression lors de sa rentrée à Bordeaux et demande un retour aux urnes alors qu’ils ont refusé de voter sa destitution.

Pourtant, Macron exclut toute démission, refusant même une dissolution supplémentaire. « Même la démission d’Emmanuel Macron ne résoudra pas la crise », ironise Courrier International du 9 septembre, soulignant un président « sans pouvoir » mais têtu. Sur X, les réactions fusent : « Macron ne se contente plus d’ingérence : il flirte avec la belligérance », reflétant une exaspération populaire. Un autre utilisateur dénonce un « discours délirant, manipulatoire » pour masquer ses échecs.

Cet entêtement n’est pas du courage : c’est de l’inconscience. Face à une pression « très forte du peuple », comme l’attestent les manifestations post-Bayrou, Macron préfère ignorer les urnes. Il incarne une élite déconnectée, prête à tout pour perdurer, au risque de fracturer la nation.

L’incapacité à conduire les affaires : priorité à l’UE au mépris du souverainisme français

Pire que l’instabilité, l’incapacité de Macron à « conduire les affaires de l’État » se manifeste par une soumission obsessionnelle à l’Union européenne.

Les Français ont voté « non » à la Constitution européenne en 2005 (54,7 %), un rejet clair de la technocratie bruxelloise. Pourtant, Macron, auto-proclamé « européen convaincu », brade la souveraineté nationale au profit de l’UE. La dette française ? Disciplinée par les règles budgétaires européennes, qui imposent des coupes sans égard pour les spécificités hexagonales. L’instabilité politique ? Elle affaiblit l’UE entière, comme s’inquiète Euronews du 5 septembre : « Quelles conséquences pour l’UE ? »

Macron priorise l’intégration européenne – mutualisation de la dette, défense commune – au détriment des Français. Son plan pour l’Ukraine, financé par des milliards d’euros publics, illustre cette dérive : la France verse sans compter, tandis que les hôpitaux ferment et les retraites s’effritent. Ce n’est pas de la gouvernance : c’est de la vassalisation. Le peuple, qui a dit « non » en 2005, paie aujourd’hui les pots cassés d’un président qui ignore le référendum comme un caprice historique.


Le bellicisme délirant de macron : un danger mortel pour les Français

Au-delà de l’économie, le vrai péril réside dans le bellicisme délirant de Macron, qui expose les Français à des risques existentiels. Depuis 2022, il agite le spectre d’une guerre avec la Russie, promettant des « garanties de sécurité » pour l’Ukraine et envisageant l’envoi de troupes françaises – jusqu’à 40.000 soldats, postés à 80 km du front. Le 5 mars 2025, il déclare : « Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été autant menacée », annonçant 6,5 milliards d’euros supplémentaires pour l’armée, portant le budget à 64 milliards annuels d’ici 2027. Des drones, de l’IA, de la guerre cybernétique : un « plan de guerre » qui transforme la France en base OTAN.

Ce n’est pas de la défense : c’est de la provocation. Macron « dramatise » et « provoque », s’agace Hervé Morin en mars 2025. Sur les réseaux sociaux, beaucoup s’agacent : « Macron prend des décisions graves sans consultation du peuple pour provoquer un incident avec la Russie et rester au pouvoir », d’autres soutiennent qu’Emmanuel Macron veut envoyer les Français à la mort. Henri Guaino (député et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy), quant à lui alerte : « C’est le ton qu’on emploie dans un pays au bord de la guerre. »

Les dangers ? Une escalade nucléaire, des sanctions auto-infligées qui ruinent l’économie française (déjà en « économie de guerre »), et une mobilisation forcée qui sacrifierait la jeunesse pour des « fantasmes technocratiques ». Macron, « l’incarnation du diable sur terre » pour certains, joue avec le feu pour distraire de ses échecs domestiques. 

La France n’est pas menacée par la Russie, mais par un président qui rêve d’héroïsme au prix du sang français.

Il est pourtant très facile de s’en convaincre : la Russie est grande comme quatre fois l’Europe et peu peuplée (8,5 hab./km²) comparée à l’UE (environ 106 hab./km²); de plus, elle est maintenue dans une russophobie patente qui créerait bien des soucis à un éventuel appétit russe : à quoi bon ?

Le fossé abyssal avec le peuple : un rejet total

Ce bellicisme n’est que la pointe de l’iceberg d’un fossé qui se creuse entre Macron et le peuple. Sa popularité, à 17 % en septembre selon Elabe, est un effondrement historique. Les Français le voient comme « hors-sol » et totalement déconnecté de leurs préoccupations.

Ce rejet n’est pas conjoncturel : c’est structurel. Macron méprise le « peuple » qu’il théorise comme une « masse à éduquer ». Résultat ? Une France divisée, où les banlieues s’embrasent et les ruraux se sentent abandonnés. Son « petit air de démission » gagne même la droite, note L’Express.

Un rejet international : macron, le paria des dirigeants

À l’étranger, Macron est affaibli : la chute de Bayrou le rend « architecte du déclin français », titre Le Monde du 9 septembre. Ses relations ? Tendues avec Donald Trump, distantes avec Xi Jinping, et conflictuelles avec Vladimir Poutine. Même avec Merz, les frictions sur la défense européenne persistent. Au Shangri-La Dialogue en mai dernier, il alerte sur un « ordre mondial en risque », mais sans alliés solides. Avec Luiz Inácio Lula da Silva, les tensions sur le Mercosur persistent encore, avec une visite à l’Élysée qui a tourné à l’humiliation pour Macron, loin d’un renforcement des liens avec le Brésil. Macron, rejeté par « la plupart des dirigeants », paie son atlantisme forcené et son impérialisme résiduel.

Vers une démission inéluctable ?

La dégradation par Fitch n’est qu’un symptôme d’une présidence en lambeaux. Instabilité, bellicisme, soumission à l’UE, rejet populaire : Macron a transformé la France en otage de ses ambitions. Le peuple, qui a voté « non » en 2005 et crie « démission » en 2025, mérite mieux qu’un chef qui risque la guerre pour masquer ses ruines.

https://multipol360.com/degradation-de-la-notation-de-la-france-le-symptome-dun-systeme-en-deroute/

 À lire aussi:

l’Europe s’asphyxie dans une inflation normative ! La bureaucratie est devenue un impôt caché sur l’innovation ! 

Le nœud coulant de la dette....Or et Patrimoine !

 


Dégradation de la note Fitch : la classe politique incapable ou impuissante ?

Deux spécialistes de la finance reviennent sur la manière dont les responsables politiques ont réagi à la dégradation de la note française par l’agence Fitch. Selon ces experts, la séquence illustre le manque de connaissances économiques de ceux qui nous gouvernent et la sclérose institutionnelle de la France.

Le 12 septembre, trois jours après son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu hérite d’un dossier épineux de plus à gérer. L’agence Fitch a abaissé la note de la France de AA- à A+. Une nouvelle étape qui fait du pays le mauvais élève de l’Europe. En 2013, la seconde puissance économique de l’UE avait encore son triple A. Douze ans plus tard, la note a reculé de quatre crans. La situation est avant tout le reflet d’une impuissance de la classe politique à rétablir l’équilibre des comptes publics. Engoncée dans des querelles d’appareil, coincée dans une pensée unique et dans des certitudes, peu formée à l’économie, il est peu probable qu’elle puisse renverser la table.

La faute à la chute de Bayrou ?

Il suffit de se pencher sur les déclarations des principales figures de l’opposition pour constater le problème. Sitôt la note connue, Jean-Luc Mélenchon a fustigé François Bayrou et critiqué sa décision de demander un vote de confiance à l’Assemblée nationale : "Il a provoqué la note Fitch en dévalorisant la France comme premier ministre sur les marchés pendant quinze jours".

Une fake news en bonne et due forme reprise par une grande partie de l’opposition. Les agences de notation annoncent des mois à l’avance la publication de leurs rapports et le vote de confiance n’a pas été déterminant. Moody’s se prononcera le 24 octobre et Standard & Poor’s le 28 novembre.

"Les marchés s’attendaient à cette dégradation depuis des mois et l’agence avait déjà annoncé une perspective défavorable. Si François Bayrou était resté en poste, rien n’aurait changé puisqu’aucune mesure forte n’avait été prise ces derniers mois", pointe l’économiste Nathalie Janson, professeur associée d’économie au sein du département Finance à Neoma Business School. Un avis partagé par Alexis Karklins-Marchay, entrepreneur et essayiste, qui souligne le côté "attendu" de la dégradation. "La France avait des taux d’intérêt à dix ans trop élevés par rapport à sa notation, ça ne collait pas", complète-t-il. Si le bail de François Bayrou à Matignon n’a pas amélioré la situation, c’est surtout parce qu’il incarne l’instabilité politique. Or, les marchés ont horreur de la valse des gouvernements et de l’incertitude qu’elle engendre.

"Les marchés s’attendaient à cette dégradation depuis des mois et l’agence avait déjà annoncé une perspective défavorable. Si François Bayrou était resté en poste, rien n’aurait changé puisqu’aucune mesure forte n’avait été prise ces derniers mois"

L’instabilité sanctionnée

"Parmi les pays qui voient leur note abaissée, l’instabilité est une raison qui revient souvent", explique Alexis Karklins-Marchay qui cite notamment les cas de la Belgique ou de l’Italie. Or, c’est bel et bien le contexte politique de l’Hexagone avec, notamment, quatre premiers ministres en un an qui a incité Fitch à sanctionner la France. Dans son rapport, l’agence souligne que "la chute du gouvernement lors d’un vote de confiance illustre la fragmentation et la polarisation croissante de la politique intérieure". Selon elle, "cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur". En clair, il était improbable que l’exécutif tienne sa promesse de ramener le déficit public sous la barre des 3 % en 2029, comme cela avait été initialement promis. Et cette impuissance se paie cash.

Culture de la dépense

Si l’instabilité est un facteur aggravant, il y a peut-être pire. Même si un gouvernement avait été stable et avait pu s’appuyer sur une large majorité, il est probable qu’il ne serait pas parvenu à tenir ses promesses pour des raisons politiques.

Pour redevenir AAA+ ou, à défaut, pour mettre fin à la dégringolade, les responsables politiques n’ont pas le choix, ils doivent améliorer l’efficacité de l’État et stimuler le tissu économique : "C’est possible, cela a été fait par l’Espagne, le Portugal, l’Italie avec à la manœuvre des gouvernements qui peuvent être de gauche ou de droite", observe Alexis Karklins-Marchay.

Mais, en France, ces réformes structurelles sont vues comme de l’austérité ou du libéralisme. Dans notre pays, ces deux mots sentent le soufre et un responsable politique qui ose les prononcer est cloué au pilori par ses pairs, la majorité des médias et, par extension, l’opinion. Mieux vaut donc faire le dos rond et "refiler la patate chaude" au gouvernement suivant qui agira de même. Cette procrastination peut se comprendre, estime Nathalie Janson : " La dette française reste un placement sûr, il y a une stabilité de la demande des titres français qui se placent à des taux qui demeurent relativement faibles. En outre, la BCE a un mécanisme qui permet d’acheter la dette des pays membres pour éviter que les spreads de taux ne soient trop dispersés". Dès lors, pourquoi engager des réformes impopulaires ? Après tout, nous sommes too big to fail.

Pourquoi engager des réformes impopulaires ? Après tout, nous sommes too big to fail pensent de nombreux élus

"Chez nous, le mantra de la classe politique est “je dépense donc je suis”", déplore Alexis Karklins-Marchay, qui appelle à changer de logiciel. D’après lui, le fait de s’opposer au dogme en vigueur devrait être vendu à l’opinion comme une solution qui permettrait de "rendre de l’argent aux Français". "Ce discours commence à infuser dans plusieurs partis, par exemple chez Renaissance avec Guillaume Kasbarian, chez Horizons avec Christelle Morançais ou chez LR avec David Lisnard", se réjouit-il. Pour le moment, les choses changent lentement.

 Le poids des médias et de l’enseignement supérieur

Les coupables ? L’enseignement supérieur et les médias, estiment à l’unisson les deux experts interrogés. De plus en plus, nos élus sont formés dans des facultés de sciences sociales ou des instituts d’études politiques. L’enseignement prodigué a tendance à donner une mauvaise image du secteur privé, à mettre en avant des économistes keynésiens, au détriment d’autres écoles d’économie.

Cela explique les biais dans les politiques publiques, les réflexes pavloviens dans les prises de parole, mais aussi une certaine incompétence sur les sujets économiques. "Éric Coquerel, qui dirige la commission des Finances du Palais Bourbon, ne comprend pas la différence entre la richesse réelle et la richesse liée à des actions par nature volatiles. Il confond la valeur et le chiffre d’affaires, c’est incroyable !", s’indigne Nathalie Janson. Les connaisseurs des arcanes du monde de l’entreprise se souviennent également de l’audition de Florent Menegaux, patron de Michelin, devant une commission parlementaire. Le capitaine d’industrie a été contraint d’expliquer le b-a-ba de la trésorerie ou de la gestion d’une entreprise à des députés peu au fait de certaines notions de base.

Cette méconnaissance ruisselle également dans les médias où les journalistes ont la même formation, ou déformation, que leurs anciens condisciples engagés en politique. "La conséquence de tout cela, c’est que les économistes qui ont leur rond de serviette dans les médias, notamment publics, sont presque tous des keynésiens de gauche, comme Thomas Piketty, Thomas Porcher ou Gabriel Zucman", se désole Alexis Karklins-Marchay qui déplore une "anesthésie de l’opinion publique". Il n’est pas le seul à être sur cette ligne. Lors de la REF, Nicolas Dufourcq, président de BPIFrance, avait exhorté les dirigeants d’entreprise à prendre d’assaut les médias. Si l’on en juge par la composition des plateaux d’émissions liées à l’économie et à la politique, il n’a pas encore fait d’émules…

Lucas Jakubowicz: https://www.decideurs-magazine.com/politique-societe/62277-degradation-de-la-note-fitch-la-classe-politique-incapable-ou-impuissante.html

 


 

 

septembre 11, 2025

"Bloqer "? Non, croître !

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

« Il faut plus de moyens. » « Il faut plus de dépenses. » « Taxons les riches ! » Nouveau mouvement, anciens slogans. Pour les militants du 10 septembre, la seule réponse à nos difficultés semble consister à creuser toujours plus la dette. Et si on essayait la croissance ?


La France connaît une crise économique, politique et sociale inédite. Plombée par des divisions béantes, le bûcher des égoïsmes, une vision du monde obsolète où les vieilles lunes dominent par la grâce des extrêmes et la déconnexion frileuse et sans imagination du bloc central, elle file droit vers l’abîme de la relégation. Privée de majorité comme de budget, incapable de compromis, elle regarde avec lassitude la valse des Premiers ministres et méprise une dette publique qui culmine à 3 345 milliards d’euros, représentant environ 116 % du PIB selon les dernières projections du Fonds monétaire international et de l’OCDE. Le déficit budgétaire persiste autour de 5,4 % à 5,8 % du PIB, tandis que les paiements d’intérêts sur cette dette s’élèvent à près de 66 milliards d’euros annuels. Un montant qui dépasse déjà le budget alloué à l’éducation et pourrait atteindre 100 milliards d’ici 2029 en continuant sur cette lancée. Et les nouveaux emprunts pourraient passer la barre des 4 % – ce qui induit +5 milliards d’intérêts annuels par point de taux –, tandis que nous remboursons difficilement ceux qui tournent autour de 1,3 %. Autant de sommes qui ne participent pas à l’investissement en faveur de l’école, de la justice, de la santé, de la sécurité ou de la défense. Pire, nous attendons fébrilement la dégradation de la note du pays par les différentes agences de notation, dont les verdicts vont tomber entre le 12 septembre et la fin octobre. Une autre perspective d’augmentation des taux d’intérêt et donc de la dette future. Quant à la croissance du PIB, elle est anémique, prévue à seulement 0,6 % à 0,8 % pour l’année, bien en deçà de la moyenne de la zone euro, pourtant peu reluisante avec ses 1,5 %. Même si le chômage a baissé ces dernières années, non sans quelques douteux artifices de présentation de ses chiffres et de sa structure, il reste élevé, à 7,5 %. Et s’agissant des retraites, depuis 20 ans, leur financement tire les dépenses publiques vers le haut, totalisant 14 % du PIB et près de la moitié des versements en faveur des aides sociales. Le tout par refus de faire tomber le tabou de la capitalisation, toujours profitable sur le temps long malgré de potentielles brèves baisses de rendement conjoncturelles. Comme le montre la capitalisation partielle suédoise, qui a permis de stabiliser un système précédemment fragilisé. Enfin, l’inflation, bien que désormais modérée, revenue autour de 1 %, a vu son augmentation massive durant les deux dernières années éroder le pouvoir d’achat des ménages.

Austères perspectives ?

 Face à un tableau aussi noir, la logique voudrait que l’on applique une véritable politique d’austérité, ainsi qu’il en a toujours été quand des pays ont fait face à une violente crise de la dette. Coupes budgétaires massives, hausses d’impôts et réductions drastiques dans les dépenses sociales sont les recettes habituelles en la matière. Cette approche, qui vise à ramener le déficit sous les 3 % du PIB, pourrait, dans un premier temps, aggraver la situation, comme l’ont démontré les cas passés de la Grèce entre 2010 et 2015, où cette politique a provoqué une chute de 25 % du PIB et une explosion du chômage à 27 %. Nous n’y sommes pas encore. Mais, hélas, quand le point de non-retour est atteint, c’est indispensable. Et contrairement à ce qui est clamé à longueur de manifestations, nous sommes encore très loin d’une politique d’austérité, même si tant de choses seraient à dire concernant la gestion de l’État et les nombreuses économies pouvant être envisagées sans augmenter les inégalités.

Oser la croissance !

 Mais il existe un contrepied radical à ces sombres perspectives : s’appuyer sur les atouts de la France pour enfin oser la croissance économique. Ce n’est pas une option facultative, mais l’unique stratégie viable pour désendetter le pays sans sacrifier les citoyens. Historiquement, les phases de forte expansion ont permis de réduire le ratio dette/PIB de manière organique, sans austérité punitive. Aux États-Unis, après la crise financière de 2008, le plan de relance d’Obama, doté de 800 milliards de dollars, a stimulé une croissance moyenne de 2,5 % par an, ramenant la dette de 100 % à 74 % du PIB en 2019 selon les données de la Banque mondiale. En France même, les Trente Glorieuses ont vu une croissance annuelle de 5 %, divisant par deux le poids de la dette accumulée après la Seconde Guerre mondiale, tout en finançant un État-providence robuste. Sans une accélération similaire, la dette française pourrait atteindre 120 % du PIB d’ici 2026, alourdissant les intérêts de 10 à 15 milliards supplémentaires par an. À l’inverse, cibler une croissance de 3 % par an – un objectif réaliste avec des réformes en faveur des entreprises – générerait 150 milliards d’euros de PIB additionnel sur trois ans, augmentant les recettes fiscales de 60 à 70 milliards (à un taux moyen de 45 % du PIB, chaque point de croissance rapportant environ 30 milliards en impôts et cotisations).

Desserrer l’emprise

 Pour rendre cette perspective réaliste, il faut d’abord réduire une part du périmètre de l’État, pas celle qui aide les – réels – plus fragiles, mais celle qui n’a rien à voir avec les missions d’une nation ou qui relève de la pure sphère privée, comme les participations de l’État dans Renault – le résultat d’une rétorsion post-Seconde Guerre mondiale. Mais aussi baisser les impôts de manière ciblée, en ramenant le taux de l’impôt sur les sociétés de 25 % à 15 % pour les PME innovantes et les nouveaux secteurs stratégiques. Des domaines dans lesquels nous possédons des champions ne demandant qu’à assumer leurs responsabilités. C’est notamment le cas dans l’intelligence artificielle, l’énergie solaire, les biotechnologies, la santé numérique, l’aéronautique, la fintech, la cybersécurité, la banque ou encore l’agritech. Cela pourrait générer des milliards d’euros annuels pour les investissements privés, avec un coût budgétaire initial de 15 milliards, rapidement compensé par 25 milliards de recettes supplémentaires issues de l’activité accrue. L’exemple de l’Irlande est édifiant. Son taux d’imposition sur les sociétés de 12,5 % a attiré plus de 1 000 milliards d’euros d’investissements étrangers depuis 2000, propulsant sa croissance à 5 % en moyenne – malgré des fluctuations allant de -5 % à +18 % – et créant des centaines de milliers d’emplois qualifiés.

Cultiver nos potentiels

 Parallèlement, des investissements massifs en infrastructures et innovations s’imposent : allouer 100 milliards d’euros sur cinq ans, financés par des emprunts à bas taux (autour de 2,5 % actuellement pour les obligations françaises à 10 ans), à la transition numérique et verte. Pas par une planification étatique rigide – de la promotion de l’hydrogène à la destruction de la filière nucléaire, l’État n’a pas démontré sa lucidité – mais par une approche bottom-up, qui fixe un cap, soutient les projets, mais laisse aux acteurs économiques la liberté de choisir leurs solutions. Cela inclut 50 milliards pour l’intelligence artificielle et les start-up, amplifiant les leviers de la BPI, et pourrait créer 500 000 emplois high-tech selon les estimations de divers cabinets. Le retour sur investissement est prouvé : chaque euro investi en R&D génère 2,5 euros de PIB additionnel, d’après l’OCDE, transformant ces dépenses en moteurs de prospérité à long terme.
 
 

L’impôt pour tous

 À cela s’ajoute une nécessaire réforme fiscale, incluant l’impôt pour tous, comme au Danemark – le pays le plus proche de nous en termes de prélèvements – même de manière symbolique, afin de concerner tous les citoyens et de ramener chacun dans le cadre républicain. Avec également une redéfinition des tranches, de manière à ce que les classes moyennes supérieures, les plus affectées et les moins aidées, retrouvent une dynamique d’action.

Plus léger, plus agile

 Une dérégulation intelligente compléterait ces mesures, en simplifiant le Code du travail pour réduire de 30 % les normes administratives superflues, facilitant les embauches et les adaptations des entreprises. Mais en l’appliquant avec doigté pour ne pas créer d’appels d’air au seul profit de bas salaires et en empruntant des recettes à la flexisécurité nordique. Enfin, des ajustements de TVA, comme en Irlande encore une fois, notamment sur les biens essentiels, pourraient stimuler la demande intérieure.
Contrairement à l’austérité, dont le multiplicateur fiscal négatif contracte l’économie, une relance expansionniste offre un multiplicateur positif, permettant de ramener le déficit sous 3 % du PIB d’ici 2030 et de stabiliser la dette. Tous, citoyens, entrepreneurs, élus, devons rejeter la petite musique soit étroite, soit décroissante, soit de repli, qui agite la classe politique comme la rue ! Une France dynamique, innovante et leader mondial dans l’innovation, dont la croissance serait la clé de l’équité et de la souveraineté, reste possible.
 
Benjamin Sire @BenjaminSire
 

 

 

février 16, 2025

Olivier Vial : « En France, beaucoup de grandes sociétés se sont laissé infiltrer par la pensée woke ».

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

 

Violences contre les étudiants de l’UNI, censure dans la presse et wokisme, le directeur du laboratoire d’idées indépendant CERU, Olivier Vial, livre son analyse pour Epoch Times.
 
Epoch Times : Ces derniers jours, des étudiants de l’UNI ont été violemment attaqués ou menacés sur plusieurs campus sur l’ensemble du territoire par des militants d’extrême gauche, notamment à Toulouse, mais aussi à Strasbourg, où des membres du syndicat ont été séquestrés. Des menaces de mort ont également été taguées sur le mur de l’université de Nantes. Qui sont les organisations responsables de ces violences ?
 

 
 
Nous avons affaire à des organisations souvent très autonomes assez difficiles à identifier. Cependant, à Strasbourg, nous savons que ce sont des étudiants issus de la Jeune Garde qui ont commis ces violences. C’est un mouvement antifa dont le porte-parole et fondateur est aujourd’hui député LFI, Raphaël Arnaud. Le fameux député fiché S qui a toujours revendiqué l’utilisation de la violence à des fins politiques.
 
À Toulouse, un autre mouvement est apparu. La majorité des agresseurs étaient masqués, mais l’un d’entre eux a été reconnu. Il s’agit d’un des responsables du mouvement Le Poing Levé. Ce dernier est issu de la mouvance trotskyste française et a récemment pris ses distances avec le NPA, le jugeant trop modéré. Il y a aujourd’hui une galaxie de militants d’extrême gauche qui tournent autour de ces deux grands mouvements, qui prônent la violence et l’utilisent quotidiennement.
 
Par ailleurs, le plus inquiétant est de voir cette violence augmenter et de constater qu’une partie non-négligeable des étudiants semblent séduits par certaines de ces organisations, sans cautionner peut-être toutes leurs dérives.
 
Pour autant, à l’université de Bordeaux, le Poing Levé est devenu majoritaire lors des dernières élections étudiantes. Que des organisations d’extrême gauche arrivent à séduire autant d’étudiants malgré leur radicalité et leur violence, est vraiment de nature à inquiéter.
Ces militants d’extrême gauche sont-ils en train d’accentuer leurs attaques ? De se renforcer ?
Oui, très clairement. Ils sont à la fois en train de gagner une bataille culturelle dans une partie très spécifique de la jeunesse étudiante, dans certaines filières, mais aussi dans les cursus de fabrication de nos élites.
 
On sent vraiment une volonté de leur part de créer un climat de tension physique de plus en plus important puisqu’il y a des agressions très régulièrement. Mardi soir, un étudiant s’est également fait agresser dans la région d’Angers par des antifas.
Vous avez publié dans Le Figaro une tribune sur la démission du président du groupe de presse Ebra, Philippe Carli, après que ce dernier a liké des publications de personnalités dites d’ « extrême droite ». Vous êtes à la tête du CERU, qui travaille, entre autres, sur l’état du wokisme en France. Comment interprétez-vous cette démission de Philippe Carli ?
 
Il y a un lien très intéressant entre ce que nous venons d’aborder et ce qui est arrivé à Philippe Carli. Mark Bray, le chercheur américain penseur de l’antifascisme, expliquait, en 2018, qu’il fallait développer une nouvelle stratégie face à ce qu’il appelle le « fascisme du quotidien ».
Elle part du constat qu’on ne peut pas toujours faire changer les idées d’une personne, mais que nous pouvons les rendre trop coûteuses socialement, professionnellement et physiquement pour qu’elles soient défendues ouvertement.
 
Il s’agit d’empêcher des personnes de défendre leurs idées, soit en les menaçant physiquement – ce que subissent aujourd’hui les militants de l’UNI sur les campus -, soit en menant des campagnes de harcèlement visant à leur faire perdre leur emploi, leurs amis, etc. Ces campagnes de harcèlement conduisent à ce qu’on appelle la cancel culture.
C’est exactement ce qui s’est passé dans le cas de Philippe Carli, puisque des militants se sont d’abord plaints du fait qu’il ait liké certaines personnalités que ces gens considèrent comme d’extrême droite.
Cela ne devrait jamais être une cause de licenciement ou d’une campagne de harcèlement. Le commun des mortels peut liker des publications sur les réseaux sociaux s’il les trouve pertinentes, sans forcément apporter un soutien à l’ensemble des prises de position de la personne « likée ».
 
Malheureusement, c’est le cas aujourd’hui. Le penseur que je viens de citer, Marc Bray, explique qu’il faut pratiquer le « doxing », c’est-à-dire aller faire des recherches sur une personne, voir qui sont ses amis, ses employeurs et harceler l’intégralité de cette chaîne jusqu’à obtenir sa démission.
Ainsi, certains syndicats de journalistes se sont comportés de la sorte avec Philippe Carli. L’affaire a été relayée ensuite par Médiapart et Blast, et cela a fait suffisamment de bruit pour qu’il soit poussé à la démission, puisque l’un des principaux actionnaires du groupe de presse, le Crédit mutuel (qui, selon l’Index du Wokisme en entreprise, n’en est pas à ses premières concessions à l’idéologie woke), a jugé préférable pour la paix des rédactions qu’il se retire.
C’est l’un des cas les plus emblématiques de cette nouvelle forme de censure et d’atteinte à la liberté d’expression.
 
Cette histoire est grave et inédite : on ne condamne pas quelqu’un pour des propos qu’il a tenus, mais simplement pour un like, quelque chose de très anodin !
Et la démission de Philippe Carli ne résulte pas d’une décision de justice, mais de pressions exercées par certains organismes. La pression et les atteintes réputationnelles organisées par des mouvements d’extrême gauche, avec le soutien de certains médias, vont conduire à une vraie privation de liberté d’expression et même de liberté de liker, ce qui est quand même quelque chose de grave.
Le gynécologue de Pau qui n’avait pas souhaité examiner une femme trans a été sanctionné au mois de janvier. Est-il, lui aussi, une victime de l’idéologie woke ?
 
Il y a cette volonté, dans la décision du Conseil de l’ordre des médecins local, de prendre une sanction pour éviter que l’ensemble de la profession ne soit entaché par cette histoire. Mais en faisant ça, l’organisme a commis une vraie erreur d’analyse : la très grande majorité des Français comprend tout à fait que ce gynécologue n’était pas en mesure de recevoir une femme qui était biologiquement un homme. En plus, le secteur de la gynécologie, notamment en province, est extrêmement débordé.
 
Nous avons ici la conjonction d’une forme de cancel culture avec du harcèlement qui va pousser le Conseil de l’ordre à prendre cette mauvaise décision de suspension ; et de l’autre, une tendance liée au wokisme, qui consiste à dire que la société devrait se soumettre à l’autodétermination des gens. Cette philosophie est d’ailleurs défendue par la Haute autorité de santé (HAS, ndlr) quand elle préconise de faciliter les transitions de genre chez les mineurs.
 
Heureusement, cette tendance est encore extrêmement minoritaire, mais on constate qu’elle progresse et qu’elle peut avoir des conséquences assez graves, y compris pour la santé. Regardez ce qui se passe avec les personnes de plus en plus nombreuses qui regrettent d’avoir entrepris des transitions de genre précoces.
 
Aujourd’hui, avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, comment analysez-vous la puissance du wokisme à la fois aux États-Unis et en France ?
Il y a outre-Atlantique une prise de conscience anti-woke. Cette prise de conscience est de plus en plus forte et a notamment permis l’élection de Donald Trump. Les électeurs latinos-américains et une partie des hommes afro-américains ont voté pour lui, précisément à cause de certaines dérives wokistes.
Pour autant, ça ne veut pas du tout dire qu’aux États-Unis et en France, le wokisme est en train de s’affaiblir. Je pense même le contraire. Il existe un risque de réactions wokes aux politiques de Donald Trump et que le mouvement se renforce.
 
Malheureusement en France, on a l’impression que cette prise de conscience contre les dérives du wokisme n’est pas aussi forte qu’en Amérique. Par résistance au trumpisme, beaucoup se déclarent woke !
Et si aux États-Unis, les entreprises commencent à faire machine arrière sur le wokisme, en France, ce n’est pas du tout le cas. Beaucoup de grandes sociétés se sont laissé infiltrer par la pensée woke. On ne voit pas du tout de commencement de retour en arrière.
 

 

Powered By Blogger