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décembre 25, 2025

Le rôle des intellectuels et des intellectuels libertariens anti-intellectuels - Hans-Hermann Hoppe

"Les États ne gouvernent pas uniquement par la force ; ils achètent le prestige, les subventions et le pouvoir des intellectuels pour qu’ils colportent des mythes comme celui des « biens publics » et des chimères égalitaires, légitimant ainsi leur monopole sur la violence et la fiscalité. L’antidote ? Des intellectuels libertariens « anti-intellectuels » qui déconstruisent ces sophismes et révèlent la véritable nature de l’État. « La majorité doit accepter votre autorité de son plein gré » – et les intellectuels sont essentiels pour obtenir ce consentement. 
Lire l’article complet :"
Sean Gabb 


 
Le rôle des intellectuels et des intellectuels anti-intellectuels 
 
Commençons par la définition d'un État. Que doit pouvoir faire un agent pour être considéré comme un État ? Cet agent doit pouvoir exiger que tous les conflits entre les habitants d'un territoire donné lui soient soumis pour décision finale ou pour examen ultime. Plus précisément, il doit pouvoir exiger que tous les conflits le concernant soient tranchés par lui ou son représentant. Et, implicitement, dans le pouvoir d'exclure quiconque du rôle de juge suprême, seconde caractéristique déterminante d'un État, se trouve le pouvoir de lever des impôts : celui de déterminer unilatéralement le prix que les demandeurs de justice doivent payer pour ses services. 
 
 À partir de cette définition, on comprend aisément pourquoi le désir de contrôler un État peut exister. Car celui qui détient le monopole de l'arbitrage final sur un territoire donné peut légiférer. Et celui qui peut légiférer peut aussi lever des impôts. Il s'agit assurément d'une position enviable. 
 
 Plus difficile à comprendre est comment quiconque peut impunément contrôler un État. Pourquoi certains toléreraient-ils une telle institution ? 
 
Je souhaite aborder la question indirectement. Imaginez que vous et vos amis contrôliez une telle institution hors du commun. Que feriez-vous pour vous maintenir au pouvoir (en supposant que vous n'ayez aucun scrupule) ? Vous utiliseriez certainement une partie de vos recettes fiscales pour engager des hommes de main. D'abord, pour maintenir la paix parmi vos sujets afin qu'ils restent productifs et qu'il y ait des recettes fiscales à l'avenir. Mais surtout, vous pourriez avoir besoin de ces hommes pour votre propre protection si le peuple sortait de sa torpeur dogmatique et vous contestait. 
 
Cependant, cette solution ne fonctionnera pas, en particulier si vous et vos amis représentez une petite minorité par rapport au nombre de sujets. Car une minorité ne peut pas gouverner durablement une majorité par la seule force brute. Elle doit gouverner par l'opinion. La majorité de la population doit être amenée à accepter volontairement votre autorité. Cela ne signifie pas que la majorité doive approuver chacune de vos mesures. En effet, elle pourrait très bien penser que nombre de vos politiques sont erronées. Toutefois, il faut croire en la légitimité de l'institution étatique en tant que telle, et donc considérer que même si une politique particulière s'avère erronée, une telle erreur est un « accident » qu'il faut tolérer au regard du bien supérieur que l'État œuvre. 
 
Mais comment persuader la majorité de la population de cette idée ? La réponse est simple : uniquement grâce aux intellectuels.

Comment s'assurer la collaboration des intellectuels ? La réponse est simple. La demande du marché pour les services intellectuels est loin d'être forte et stable. Les intellectuels seraient à la merci des valeurs éphémères des masses, lesquelles se désintéressent des questions intellectuelles et philosophiques. L'État, en revanche, peut accommoder l'ego souvent démesuré des intellectuels et leur offrir une place confortable, sûre et permanente au sein de son appareil. 
 
Cependant, il ne suffit pas d'employer quelques intellectuels. Il faut les employer tous, même ceux qui travaillent dans des domaines très éloignés de vos principales préoccupations : la philosophie, les sciences sociales et les lettres. Car même les intellectuels travaillant en mathématiques ou en sciences naturelles, par exemple, peuvent penser par eux-mêmes et devenir potentiellement dangereux. Il est donc important de s'assurer de leur loyauté envers l'État. Autrement dit : il faut devenir un monopole. Le meilleur moyen d'y parvenir est de placer toutes les institutions « éducatives », de la maternelle à l'université, sous contrôle étatique et de faire certifier tout le personnel enseignant et de recherche par l'État. 
 
Mais que se passe-t-il si la population ne souhaite pas s'instruire ? Dans ce cas, l'« éducation » doit être rendue obligatoire ; et afin de soumettre la population à un système éducatif étatisé le plus longtemps possible, il faut déclarer chacun également « éduquable ». Les intellectuels savent pertinemment qu'un tel égalitarisme est illusoire. Pourtant, proclamer des absurdités telles que « chacun est un Einstein en puissance s'il bénéficie d'une attention éducative suffisante » séduit les masses et, par conséquent, alimente une demande quasi illimitée de services intellectuels. 
 
Bien entendu, rien de tout cela ne garantit une pensée étatique « correcte ». Il est certes utile, pour parvenir à la « bonne » conclusion, de réaliser que sans l'État, on risquerait de se retrouver au chômage et de devoir se reconvertir dans la mécanique des pompes à essence plutôt que de se préoccuper de problèmes aussi urgents que l'aliénation, l'équité, l'exploitation, la déconstruction des rôles de genre et sexuels, ou encore la culture des Inuits, des Hopis et des Zoulous. 
 
Quoi qu'il en soit, même si les intellectuels se sentent sous-estimés par vous – c'est-à-dire par une administration étatique particulière –, ils savent que l'aide ne peut venir que d'une autre administration, et non d'une attaque intellectuelle contre l'institution étatique en tant que telle. Dès lors, il n'est guère surprenant que, de fait, l'immense majorité des intellectuels contemporains, y compris la plupart des intellectuels conservateurs ou dits libéraux, soient fondamentalement et philosophiquement étatistes. 
 
Le travail des intellectuels a-t-il été bénéfique à l'État ? Je le crois. Si l'on demandait à la population si l'institution de l'État est nécessaire, je ne crois pas exagérer en disant que 99 % des gens répondraient sans hésiter par l'affirmative. Pourtant, ce succès repose sur des fondements plutôt fragiles, et tout l'édifice étatique peut s'effondrer – pourvu que l'action des intellectuels soit contrée par celle des « anti-intellectuels intellectuels », comme j'aime à les appeler. 
 
L'immense majorité des partisans de l'État ne sont pas des étatistes philosophiques, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas réfléchi à la question. La plupart des gens ne se préoccupent guère de questions « philosophiques ». Ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, et c'est tout. Ainsi, le soutien le plus fréquent découle du simple fait qu'un État existe, et a toujours existé, aussi loin que l'on se souvienne (et cela ne dépasse généralement pas l'âge de notre propre vie). Autrement dit, le plus grand succès des intellectuels étatistes est d'avoir cultivé la paresse intellectuelle (ou l'incapacité intellectuelle) naturelle des masses et de ne jamais avoir permis que « le sujet » fasse l'objet d'un débat sérieux. L'État est considéré comme une composante incontestable du tissu social. 
 
La première et principale tâche des intellectuels anti-intellectuels est donc de contrer cette torpeur dogmatique des masses en proposant une définition précise de l'État, comme je l'ai fait d'emblée, puis de se demander s'il n'y a pas quelque chose de véritablement remarquable, d'étrange, de bizarre, de maladroit, de ridicule, voire de grotesque, dans une institution comme celle-ci. Je suis convaincu que ce travail de définition, aussi simple soit-il, suscitera un premier doute, certes, mais sérieux, à l'égard d'une institution que l'on tenait jusqu'alors pour acquise – un bon début. 
 
Pour passer des arguments pro-étatiques les moins sophistiqués (mais, ce n'est pas un hasard, les plus répandus) aux plus élaborés : dans la mesure où les intellectuels ont jugé nécessaire de défendre l'État, leur argument le plus courant, rencontré dès la maternelle, se résume ainsi : on cite quelques actions de l'État : il construit des routes, des crèches, des écoles ; il distribue le courrier et assure la sécurité des rues. Imaginons un monde sans État. Nous n'aurions alors pas accès à ces services. L'État est donc nécessaire.

Au niveau universitaire, une version légèrement plus élaborée de ce même argument est présentée. Le raisonnement est le suivant : certes, les marchés sont les plus performants pour fournir de nombreux biens, voire la plupart ; mais il existe d’autres biens que les marchés ne peuvent fournir, ou pas en quantité ou en qualité suffisantes. Ces autres biens, dits « biens publics », sont des biens qui procurent des avantages à la population, au-delà de ceux qui les ont produits ou financés. Parmi ces biens, l’éducation et la recherche occupent généralement une place prépondérante. L’éducation et la recherche, par exemple, sont, selon nous, des biens extrêmement précieux. Elles seraient toutefois sous-produites en raison de « passagers clandestins », c’est-à-dire de « tricheurs », qui bénéficient – ​​par le biais d’effets de voisinage – de l’éducation et de la recherche sans y contribuer financièrement. Ainsi, l’État est nécessaire pour fournir les biens publics, tels que l’éducation et la recherche, qui seraient autrement non produits ou sous-produits. 
 
Ces arguments étatistes peuvent être réfutés par la combinaison de trois constats fondamentaux : premièrement, concernant l’argument simpliste, le fait que l’État fournisse des routes et des écoles n’implique pas que seul l’État puisse fournir de tels biens. Il est aisé de reconnaître qu’il s’agit d’un sophisme. De même, le fait que les singes puissent faire du vélo n’implique pas que seuls les singes puissent en faire. Deuxièmement, et c’est immédiatement le cas, il convient de rappeler que l’État est une institution qui peut légiférer et lever des impôts ; par conséquent, ses agents sont peu incités à produire efficacement. Les routes et les écoles publiques seront donc plus coûteuses et de moindre qualité. En effet, les agents de l’État ont toujours tendance à consommer un maximum de ressources dans leurs activités, tout en minimisant leur effort. 
 
Troisièmement, concernant l’argument étatiste plus élaboré, il repose sur le même sophisme que celui rencontré à l’échelle de l’argumentation simpliste. Car même en admettant le reste de l’argument, il reste erroné de conclure, du fait que les États fournissent des biens publics, que seuls les États peuvent le faire. 
 
Plus important encore, il faut souligner que cet argument témoigne d'une méconnaissance totale du fait le plus fondamental de la vie humaine : la rareté. Certes, les marchés ne peuvent pourvoir à tous les besoins. Il y aura toujours des besoins insatisfaits tant que nous ne vivrons pas au jardin d'Éden. Mais la production de ces biens non encore créés exige l'utilisation de ressources rares, qui, de ce fait, ne peuvent plus servir à produire d'autres biens tout aussi désirables. La coexistence de biens publics et privés est ici sans importance : la rareté demeure le principe même de la rareté : l'augmentation des biens « publics » se fait nécessairement au détriment des biens « privés ». Or, il est nécessaire de démontrer qu'un bien est plus important et plus précieux qu'un autre. C'est ce que l'on entend par « économiser ». 
 
Mais l'État peut-il contribuer à économiser les ressources rares ? Voilà la question à laquelle il faut répondre. En réalité, il existe une preuve irréfutable que l'État ne réalise pas et ne peut pas réaliser d'économies : pour produire quoi que ce soit, il doit recourir à l'impôt (ou à la législation), ce qui démontre sans équivoque que ses citoyens ne désirent pas ce qu'il produit, mais préfèrent autre chose qu'ils jugent plus important. Plutôt que de réaliser des économies, l'État ne peut que redistribuer : il peut produire davantage de ce qu'il souhaite et moins de ce que le peuple désire – et, rappelons-le, toute production étatique sera de toute façon inefficace.
 
 

 

Enfin, il convient d'examiner brièvement l'argument le plus sophistiqué en faveur de l'État. Depuis Hobbes, cet argument a été maintes fois répété. Il se résume ainsi : à l'état de nature – avant l'établissement d'un État – règne un conflit permanent. Chacun revendique un droit sur tout, ce qui engendre des guerres sans fin. Aucun accord ne saurait sortir de cette impasse ; car qui les ferait respecter ? Dès que la situation semble avantageuse, l'une ou l'autre des parties, voire les deux, rompent l'accord. Dès lors, on reconnaît qu'il n'existe qu'une seule solution à l'idéal de paix : l'établissement, par voie d'accord, d'un État, c'est-à-dire d'une tierce partie indépendante faisant office de juge et d'autorité suprême. Or, si cette thèse est juste et que les accords requièrent l'intervention d'un autorité extérieure pour être contraignants, alors un État fondé sur un accord ne peut jamais voir le jour. Car pour faire respecter l'accord même qui doit aboutir à la formation d'un État (pour rendre cet accord contraignant), il faudrait déjà qu'un autre autorité extérieure, un État préexistant, existe. Pour que cet État ait pu exister, il faut postuler un autre État encore antérieur, et ainsi de suite, dans une régression à l'infini. 
 
Or, si l'on admet l'existence des États (et ils existent bel et bien), ce fait même contredit le récit hobbesien. L'État lui-même a émergé sans intervention extérieure. Vraisemblablement, au moment de l'accord supposé, aucun État antérieur n'existait. De plus, une fois qu'un État issu d'un accord existe, l'ordre social qui en résulte demeure auto-imposé. Certes, si A et B s'entendent sur un point, leurs accords sont rendus contraignants par une partie extérieure. Cependant, l'État lui-même n'est soumis à aucune autorité extérieure. Il n'existe aucun tiers extérieur en ce qui concerne les conflits entre agents et sujets de l'État ; et de même, aucun tiers extérieur n'existe pour les conflits entre différents agents ou organismes de l'État. En ce qui concerne les accords conclus entre l'État et ses citoyens, ou entre deux organismes étatiques, ces accords ne peuvent engager que l'État lui-même. L'État n'est lié par rien d'autre que par ses propres règles, qu'il accepte et applique, c'est-à-dire les contraintes qu'il s'impose. En quelque sorte, vis-à-vis de lui-même, l'État demeure dans un état d'anarchie naturelle, caractérisé par l'autonomie et l'auto-application des règles, puisqu'aucun État supérieur ne pourrait le contraindre. 
 
De plus, si l'on accepte l'idée hobbesienne selon laquelle l'application de règles mutuellement convenues requiert l'intervention d'un tiers indépendant, cela exclurait de fait l'établissement d'un État. En réalité, cela constituerait un argument irréfutable contre l'institution d'un État, c'est-à-dire d'un monopole du pouvoir de décision et d'arbitrage ultime. Car alors, il doit également exister un tiers indépendant pour trancher tout conflit entre moi (citoyen) et un agent de l'État, et de même, un tiers indépendant doit exister pour tout conflit interne à un État (et il doit y avoir un autre tiers indépendant pour les conflits entre différents tiers) ; or, cela signifie bien sûr qu'un tel « État » (ou tout tiers indépendant) ne serait pas un État tel que je l'ai défini au départ, mais simplement l'un des nombreux arbitres de conflits tiers librement concurrents.
 
Je conclurai donc ainsi : l'argumentation intellectuelle contre l'État semble simple et directe. Mais cela ne signifie pas qu'elle le soit en pratique. En effet, presque tout le monde est convaincu que l'État est une institution nécessaire, pour les raisons que j'ai exposées. Il est donc fort douteux que la bataille contre l'étatisme puisse être gagnée, aussi facile qu'elle puisse paraître sur le plan purement théorique et intellectuel. Cependant, même si cela s'avérait impossible, amusons-nous au moins un peu aux dépens de nos adversaires étatistes. 
 
Et pour cela, je vous suggère de les confronter systématiquement et avec insistance à l'énigme suivante. Imaginez un groupe de personnes, conscientes de la possibilité de conflits entre elles. Quelqu'un propose alors, comme solution à ce problème humain, de se faire arbitrer en dernier ressort dans tout conflit de ce type, y compris ceux dans lesquels il est impliqué. Accepteriez-vous un tel marché ? Je suis certain qu'on le prendrait pour un plaisantin ou un déséquilibré. Pourtant, c'est précisément ce que proposent tous les étatistes.
 
Hans-Hermann Hoppe

 
Note : Nous avons publié cet article en 2008. Malheureusement, il a disparu sans laisser de trace lors d'une refonte de notre site web. Nous sommes heureux de le republier aujourd'hui. AB 
 
The Libertarian Alliance 

novembre 20, 2025

Informations France en imagetext 1 ( À vos choix )
















Le président qui pouvait dire NON… et qui a toujours dit OUI !!

Bilan Macron 2017-2025 : 445 milliards d’euros disparus, selon Marc Touati 

Une servitude volontaire qui mène la France au bord du gouffre

Le 19 novembre 2025, l’économiste Marc Touati, président du cabinet ACDEFI et figure respectée des analyses libérales, a publié une vidéo choc sur X : « Chiffre choc du bilan Macron : 445 milliards d’euros ont disparu ! Et ce n’est malheureusement pas terminé… ». Devant un graphique implacable, Touati explique que depuis 2017, la dette publique a explosé de 1.160 milliards d’euros alors que le PIB n’a progressé que de 715 milliards. Résultat : un écart abyssal de 445 milliards d’euros qui révèle une croissance artificiellement dopée à la dette, sans création de richesse réelle.

(C’est l’une des questions essentielles que tout le monde se pose et que vous êtes très nombreux à me poser presque tous les jours : Quel est le vrai bilan économique de M. Macron ? Sur les plateaux de TV également, on me pose souvent cette question et lorsque j’y réponds, on remet souvent mes chiffres en question ! Ah « l’omerta » est tenace en France ! Alors, pour faire taire les adeptes du déni de réalité et les illusionnistes en tous genres, voici le vrai bilan économique de M. Macron depuis 2017 au travers notamment des questions suivantes : Quelle a été l’évolution de la dette publique française depuis 2017 ? Quel est l’écart entre l’augmentation de cette dernière et le PIB en valeur ? Dette publique / PIB : Quelle progression de 2017 à aujourd'hui ? Hors déficit primaire et à prix constants, la France est-elle en croissance ou en récession depuis 2017 ? Quid des défaillances d'entreprises de 2017 à 2025 ? Même question pour le taux de chômage ? Le taux de pauvreté a-t-il augmenté en France depuis 2017 ? Quid des inégalités ? Quelle évolution pour la natalité ? La réindustrialisation a-t-elle eu lieu ? Comment ont évolué les déficits commerciaux et courants ? Taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans : Quelle progression depuis 2017 ? Question de la semaine : Pourquoi les recettes fiscales sont en décalages avec les prévisions gouvernementales ? Quelle est la bonne nouvelle de la semaine ? Quelles sont les phrases de la semaine ? Réponses à toutes ces questions et à bien d’autres dans cette vidéo, graphiques et tableaux explicites, pédagogiques et réalisés sans trucage à l’appui…)

« Ces 445 milliards n’ont pas été volés, mais ils ont bel et bien disparu des caisses de l’État », martèle-t-il, pointant une gestion budgétaire irresponsable qui nous rapproche dangereusement de la Grèce de 2010.

Et Touati n’y va pas par quatre chemins : la France de 2025 est pire que la Grèce d’avant la troïka. Déficit hors contrôle, dépenses publiques records (57-58 % du PIB), charge de la dette qui dépassera 100 milliards en 2025… Tout cela n’était pas une fatalité. C’était un choix.

Le président qui pouvait dire NON… et qui a toujours dit OUI

Le rôle d’un président de la République n’est pas d’être un gestionnaire passif des « aléas mondiaux ». C’est de défendre farouchement les intérêts de la France et des Français.

Comme l’écrivait Étienne de La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire, le pire despotisme est celui que l’on accepte librement. Ici, c’est une servitude économique volontaire : Emmanuel Macron a eu tous les leviers constitutionnels (article 40, 49-3, veto européen, négociation brutale à Bruxelles) pour refuser ce qui nous ruinait. Il ne l’a jamais fait.

  • Il a accepté le plan de relance européen de 2020 (750 Md€) sans négocier un statut de contributeur net avantageux, alors que la France paiera pendant des décennies.
  • Il a prolongé le « quoi qu’il en coûte » jusqu’en 2024 alors que l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne stoppaient net dès 2022.
  • Il a maintenu un bouclier tarifaire énergie à plus de 100 Md€ au lieu de laisser les prix faire leur travail d’adaptation, comme l’ont fait nos voisins.
  • Il n’a jamais imposé la baisse des 57-58 % de dépenses publiques/PIB, record mondial avec le Danemark… mais sans les résultats danois.
  • Il a refusé toute réforme profonde de l’État (suppression de 120.000 postes promise en 2017 ? Oubliée), ou des collectivités territoriales.

Comme le souligne Marc Touati, « personne n’a forcé Macron » à transformer le CICE en baisse de charges permanente sans contrepartie, à remplacer l’ISF par un IFI qui rapporte 5 milliards de moins par an, ou à laisser filer les niches fiscales et subventions inefficaces.

 

(Scandales d’Etat à répétition en France, Activité économique française et internationale, marchés boursiers toujours euphoriques : l’actualité de ces derniers jours est très chargée et suscite de nombreuses questions : Que signifient et quelles seront les conséquences des révélations de M. Lemaire sur le dérapage des comptes publics en 2024 ? Quel sera l’ampleur des déficits publics français en 205 et 2026 ? Encore de nouveaux mensonges d’Etat ? La France est-elle la lanterne de l’économie mondiale en cette fin d’année 2025 ? Quelles perspectives pour la croissance en France, dans la Zone Euro, aux États-Unis, en Chine, en Inde et pour l’ensemble de la planète ? Quel sera le coût de la suspension de la réforme des retraites en France ? Question de la semaine : comment vont évoluer les marchés boursiers au cours des prochains mois ? Quelle est la bonne nouvelle de la semaine ? Réponses à toutes ces questions et à bien d’autres dans cette vidéo, graphiques et tableaux explicites, pédagogiques et réalisés sans trucage à l’appui…)

Les chiffres qui accablent : un naufrage évitable

Au 20 novembre 2025 :

  • Dette publique : 3.416 milliards d’euros (115,6 % du PIB au T2 2025, INSEE).
  • Déficit public 2025 : prévu à 5,4 % par le gouvernement (optimiste), mais la Cour des comptes et la Commission européenne tablent sur 5,6 à 6 %.
  • Charge de la dette : déjà 70 Md€ en 2024, plus de 100 Md€ en 2025 – bientôt plus que le budget de l’Éducation nationale.
  • Croissance : 0,6-0,7 % prévue pour 2025 – quasi-récession structurelle.

Marc Touati le répète depuis des années : la France est le seul grand pays européen à voir sa dette et son déficit continuer d’exploser après le Covid. L’Italie de Giorgia Meloni ramène son déficit sous 3 %. L’Espagne et le Portugal font mieux que nous. Pourquoi ? Parce qu’ils ont eu le courage de dire NON à la dépense incontrôlée.

(Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, était l'invité de l'émission Ecorama du 19 novembre 2025, présentée par David Jacquot sur Boursorama.com. Parmi les sujets abordés : la crise budgétaire française, les tensions politiques autour des hausses d’impôts, la réaction des marchés, les nouvelles prévisions de croissance, mais aussi l’état de santé de l’économie américaine entre brouillard statistique, inflation persistante et politique économique de l’administration Trump.)
 

La servitude volontaire du XXIe siècle

« On » a élu Emmanuel Macron deux fois pour réformer, libérer l’économie, baisser les impôts et la dépense. Huit ans plus tard, nous avons :

  • La fiscalité la plus lourde d’Europe,
  • Une industrie qui fuit,
  • Des services publics qui se dégradent malgré les records de prélèvements,
  • Une dette transmise à nos enfants qui les condamne à payer pour nos lâchetés.

Comme le dit La Boétie, « soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libres ». Macron a choisi de servir : Bruxelles, les lobbies, la paix sociale à court terme.

Il a préféré l’argent magique et la communication (« startup nation », « en même temps ») à l’intérêt national. Aujourd’hui, les agences de notation nous regardent comme la Grèce de 2010. Marc Touati a raison : 445 milliards ont disparu. Et si rien ne change, les prochains 445 milliards disparaîtront aussi.

La France n’est plus seulement endettée. Elle est vassalisée. Par sa propre faute. Par la faute d’un président qui, à chaque carrefour, a choisi la servitude volontaire plutôt que la souveraineté.

https://multipol360.com/bilan-macron-2017-2025-445-milliards-deuros-disparus-selon-marc-touati/


 

septembre 11, 2025

"Bloqer "? Non, croître !

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

« Il faut plus de moyens. » « Il faut plus de dépenses. » « Taxons les riches ! » Nouveau mouvement, anciens slogans. Pour les militants du 10 septembre, la seule réponse à nos difficultés semble consister à creuser toujours plus la dette. Et si on essayait la croissance ?


La France connaît une crise économique, politique et sociale inédite. Plombée par des divisions béantes, le bûcher des égoïsmes, une vision du monde obsolète où les vieilles lunes dominent par la grâce des extrêmes et la déconnexion frileuse et sans imagination du bloc central, elle file droit vers l’abîme de la relégation. Privée de majorité comme de budget, incapable de compromis, elle regarde avec lassitude la valse des Premiers ministres et méprise une dette publique qui culmine à 3 345 milliards d’euros, représentant environ 116 % du PIB selon les dernières projections du Fonds monétaire international et de l’OCDE. Le déficit budgétaire persiste autour de 5,4 % à 5,8 % du PIB, tandis que les paiements d’intérêts sur cette dette s’élèvent à près de 66 milliards d’euros annuels. Un montant qui dépasse déjà le budget alloué à l’éducation et pourrait atteindre 100 milliards d’ici 2029 en continuant sur cette lancée. Et les nouveaux emprunts pourraient passer la barre des 4 % – ce qui induit +5 milliards d’intérêts annuels par point de taux –, tandis que nous remboursons difficilement ceux qui tournent autour de 1,3 %. Autant de sommes qui ne participent pas à l’investissement en faveur de l’école, de la justice, de la santé, de la sécurité ou de la défense. Pire, nous attendons fébrilement la dégradation de la note du pays par les différentes agences de notation, dont les verdicts vont tomber entre le 12 septembre et la fin octobre. Une autre perspective d’augmentation des taux d’intérêt et donc de la dette future. Quant à la croissance du PIB, elle est anémique, prévue à seulement 0,6 % à 0,8 % pour l’année, bien en deçà de la moyenne de la zone euro, pourtant peu reluisante avec ses 1,5 %. Même si le chômage a baissé ces dernières années, non sans quelques douteux artifices de présentation de ses chiffres et de sa structure, il reste élevé, à 7,5 %. Et s’agissant des retraites, depuis 20 ans, leur financement tire les dépenses publiques vers le haut, totalisant 14 % du PIB et près de la moitié des versements en faveur des aides sociales. Le tout par refus de faire tomber le tabou de la capitalisation, toujours profitable sur le temps long malgré de potentielles brèves baisses de rendement conjoncturelles. Comme le montre la capitalisation partielle suédoise, qui a permis de stabiliser un système précédemment fragilisé. Enfin, l’inflation, bien que désormais modérée, revenue autour de 1 %, a vu son augmentation massive durant les deux dernières années éroder le pouvoir d’achat des ménages.

Austères perspectives ?

 Face à un tableau aussi noir, la logique voudrait que l’on applique une véritable politique d’austérité, ainsi qu’il en a toujours été quand des pays ont fait face à une violente crise de la dette. Coupes budgétaires massives, hausses d’impôts et réductions drastiques dans les dépenses sociales sont les recettes habituelles en la matière. Cette approche, qui vise à ramener le déficit sous les 3 % du PIB, pourrait, dans un premier temps, aggraver la situation, comme l’ont démontré les cas passés de la Grèce entre 2010 et 2015, où cette politique a provoqué une chute de 25 % du PIB et une explosion du chômage à 27 %. Nous n’y sommes pas encore. Mais, hélas, quand le point de non-retour est atteint, c’est indispensable. Et contrairement à ce qui est clamé à longueur de manifestations, nous sommes encore très loin d’une politique d’austérité, même si tant de choses seraient à dire concernant la gestion de l’État et les nombreuses économies pouvant être envisagées sans augmenter les inégalités.

Oser la croissance !

 Mais il existe un contrepied radical à ces sombres perspectives : s’appuyer sur les atouts de la France pour enfin oser la croissance économique. Ce n’est pas une option facultative, mais l’unique stratégie viable pour désendetter le pays sans sacrifier les citoyens. Historiquement, les phases de forte expansion ont permis de réduire le ratio dette/PIB de manière organique, sans austérité punitive. Aux États-Unis, après la crise financière de 2008, le plan de relance d’Obama, doté de 800 milliards de dollars, a stimulé une croissance moyenne de 2,5 % par an, ramenant la dette de 100 % à 74 % du PIB en 2019 selon les données de la Banque mondiale. En France même, les Trente Glorieuses ont vu une croissance annuelle de 5 %, divisant par deux le poids de la dette accumulée après la Seconde Guerre mondiale, tout en finançant un État-providence robuste. Sans une accélération similaire, la dette française pourrait atteindre 120 % du PIB d’ici 2026, alourdissant les intérêts de 10 à 15 milliards supplémentaires par an. À l’inverse, cibler une croissance de 3 % par an – un objectif réaliste avec des réformes en faveur des entreprises – générerait 150 milliards d’euros de PIB additionnel sur trois ans, augmentant les recettes fiscales de 60 à 70 milliards (à un taux moyen de 45 % du PIB, chaque point de croissance rapportant environ 30 milliards en impôts et cotisations).

Desserrer l’emprise

 Pour rendre cette perspective réaliste, il faut d’abord réduire une part du périmètre de l’État, pas celle qui aide les – réels – plus fragiles, mais celle qui n’a rien à voir avec les missions d’une nation ou qui relève de la pure sphère privée, comme les participations de l’État dans Renault – le résultat d’une rétorsion post-Seconde Guerre mondiale. Mais aussi baisser les impôts de manière ciblée, en ramenant le taux de l’impôt sur les sociétés de 25 % à 15 % pour les PME innovantes et les nouveaux secteurs stratégiques. Des domaines dans lesquels nous possédons des champions ne demandant qu’à assumer leurs responsabilités. C’est notamment le cas dans l’intelligence artificielle, l’énergie solaire, les biotechnologies, la santé numérique, l’aéronautique, la fintech, la cybersécurité, la banque ou encore l’agritech. Cela pourrait générer des milliards d’euros annuels pour les investissements privés, avec un coût budgétaire initial de 15 milliards, rapidement compensé par 25 milliards de recettes supplémentaires issues de l’activité accrue. L’exemple de l’Irlande est édifiant. Son taux d’imposition sur les sociétés de 12,5 % a attiré plus de 1 000 milliards d’euros d’investissements étrangers depuis 2000, propulsant sa croissance à 5 % en moyenne – malgré des fluctuations allant de -5 % à +18 % – et créant des centaines de milliers d’emplois qualifiés.

Cultiver nos potentiels

 Parallèlement, des investissements massifs en infrastructures et innovations s’imposent : allouer 100 milliards d’euros sur cinq ans, financés par des emprunts à bas taux (autour de 2,5 % actuellement pour les obligations françaises à 10 ans), à la transition numérique et verte. Pas par une planification étatique rigide – de la promotion de l’hydrogène à la destruction de la filière nucléaire, l’État n’a pas démontré sa lucidité – mais par une approche bottom-up, qui fixe un cap, soutient les projets, mais laisse aux acteurs économiques la liberté de choisir leurs solutions. Cela inclut 50 milliards pour l’intelligence artificielle et les start-up, amplifiant les leviers de la BPI, et pourrait créer 500 000 emplois high-tech selon les estimations de divers cabinets. Le retour sur investissement est prouvé : chaque euro investi en R&D génère 2,5 euros de PIB additionnel, d’après l’OCDE, transformant ces dépenses en moteurs de prospérité à long terme.
 
 

L’impôt pour tous

 À cela s’ajoute une nécessaire réforme fiscale, incluant l’impôt pour tous, comme au Danemark – le pays le plus proche de nous en termes de prélèvements – même de manière symbolique, afin de concerner tous les citoyens et de ramener chacun dans le cadre républicain. Avec également une redéfinition des tranches, de manière à ce que les classes moyennes supérieures, les plus affectées et les moins aidées, retrouvent une dynamique d’action.

Plus léger, plus agile

 Une dérégulation intelligente compléterait ces mesures, en simplifiant le Code du travail pour réduire de 30 % les normes administratives superflues, facilitant les embauches et les adaptations des entreprises. Mais en l’appliquant avec doigté pour ne pas créer d’appels d’air au seul profit de bas salaires et en empruntant des recettes à la flexisécurité nordique. Enfin, des ajustements de TVA, comme en Irlande encore une fois, notamment sur les biens essentiels, pourraient stimuler la demande intérieure.
Contrairement à l’austérité, dont le multiplicateur fiscal négatif contracte l’économie, une relance expansionniste offre un multiplicateur positif, permettant de ramener le déficit sous 3 % du PIB d’ici 2030 et de stabiliser la dette. Tous, citoyens, entrepreneurs, élus, devons rejeter la petite musique soit étroite, soit décroissante, soit de repli, qui agite la classe politique comme la rue ! Une France dynamique, innovante et leader mondial dans l’innovation, dont la croissance serait la clé de l’équité et de la souveraineté, reste possible.
 
Benjamin Sire @BenjaminSire
 

 

 

mai 15, 2021

Relations étrangères avec la France !!

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif)

 


Sommaire:

A) Les juges Soros de la CEDH et le silence gêné des quotidiens français de gauche - Observatoire du journalisme

B) Comment Biden va ruiner la France - Eric Verhaeghe

C) Vu de l’étranger. En coulisses, l’après-Marine Le Pen se prépare déjà - Politico - Bruxelles

 

 


A) Les juges Soros de la CEDH et le silence gêné des quotidiens français de gauche

 Puisque le Conseil de l’Europe discutait le mois dernier du problème posé par les liens avérés entre une partie conséquente des juges de la CEDH et les ONG liées à l’Open Society Foundations (OSF) de George Soros, c’est une bonne occasion de nous intéresser à manière dont les journaux français ont couvert cette importante affaire depuis les premières révélations sorties quatorze mois plus tôt, en février 2020. Le problème n’est en effet pas anodin et, comme l’avait signalé en son temps l’Observatoire du Journalisme, il avait été mis en exergue en France par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles.

Pour rappel, ainsi que l’a révélé un rapport du Centre pour le droit et la justice (ECLJ) publié en février 2020 sous le titre « Les ONG et les juges de la CEDH – 2009–2019 » (téléchargeable ici), près du quart des juges siégeant à la CEDH entre 2009 et 2019 avaient des liens directs avec des ONG du réseau Soros. Pire encore, dans 88 affaires identifiées par l’ECLJ, des juges liées aux ONG financées par l’OSF ont eu à se prononcer dans des affaires où les mêmes ONG ou des ONG également liées à l’OSF étaient parties prenantes. Normalement, en présence d’un tel conflit d’intérêt, un juge doit se retirer et c’est le type de comportement que la CEDH attend des juridictions nationales. Malheureusement, la CEDH ne semble pas vraiment appliquer les normes à son propre fonctionnement les standards qu’elle attend des autres tribunaux. D’où plusieurs questions posées à la suite de ce rapport par des membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Des questions qui portent sur les thèmes suivant :

  • « Comment remédier à de potentiels conflits d’intérêts des juges de la Cour européenne des droits de l’homme ? »
  • « Restaurer l’intégrité de la Cour européenne des droits de l’homme »
  • « Le problème systémique des conflits d’intérêts entre ONG et juges de la Cour européenne des droits de l’homme »

Le 8 avril dernier, le Comité des ministres des 47 pays membres du Conseil de l’Europe a apporté une réponse écrite à ces questions. À la mi-avril, l’ECLJ se réjouissait d’une autre conséquence positive de son rapport : le Conseil de l’Europe venait de rejeter une candidature belge de « juge Soros » pour la CEDH. Ceci pour dire que le rapport de l’ECLJ est pris au sérieux au Conseil de l’Europe et il a d’ailleurs fait parler de lui dans la majorité des pays européens. Et en France ? En France, les médias n’ont pas été très bavards à son sujet. Si l’on fait une recherche sur les sites des quotidiens nationaux, on s’aperçoit même que certains ont préféré passer la question totalement sous silence. C’est apparemment le cas de Libération et de L’Humanité comme le montrent ces recherches Google faites le 11 mai par l’Observatoire du Journalisme :

 



Le troisième quotidien national de gauche, Le Monde, en a en revanche bien parlé dans un seul et unique article publié le 3 mars 2020 :


 

Le Monde n’évoque toutefois ce rapport que pour en dénigrer les auteurs, avec un parti- pris que n’ont heureusement pas eu les parlementaires de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ni les 47 États membres de cette organisation. Le titre de l’article du Monde résume la tonalité d’ensemble : « Des proches de Donald Trump au secours de La Manif pour tous ». Plutôt que de s’étendre sur le rapport de l’ECLJ, Le Monde préfère ensuite expliquer à ses lecteurs que l’ECLJ est lié à « l’un des avocats du président américain » (Donald Trump), que cet avocat est « à la tête d’une association ultraconservatrice » et qu’il est un « soutien actif du mouvement antimariage homosexuel ». En fait, ce à quoi se réfère Le Monde, c’est que l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) est lié à l’American Center for Law and Justice (ACLJ) dont l’avocat en question est le conseiller en chef.

La position prise par Le Monde est claire dès les premières lignes, si quelqu’un avait encore un doute après avoir aperçu le titre :

 


La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), l’instance juridique suprême du Conseil de l’Europe, on ne décolère pas, deux semaines après la publication dans l’hebdomadaire français d’extrême droite Valeurs actuelles d’un long article expliquant comment George Soros aurait « infiltré » l’institution. Selon cette enquête, une dizaine de juges seraient « liés » (comprendre qu’ils ont pu y travailler par le passé) à des ONG comme Amnesty International, qui reçoivent elles-mêmes des subsides de la part d’Open Society, organisation caritative du milliardaire américain d’origine hongroise. Suffisant aux yeux du magazine pour faire sa « une » sur un « scandale Soros ».

Utilisation du conditionnel et des guillemets, minimisation des chiffres (« une dizaine » de juges pour parler des 22 concernés) : tout est fait pour que le lecteur ne prenne pas ce rapport de l’ECLJ au sérieux. Plus loin, Le Monde continue son entreprise de discrédit en expliquant que ces « révélations » (en italiques et entre guillemets dans le texte) « ont surtout fait réagir dans la sphère conservatrice française, de la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen à Philippe de Villiers », et aussi que ce rapport est « rédigé par un homme, le docteur en droit Grégor Puppinck, pour le compte de l’organisation qu’il dirige, le Centre européen pour la justice et le droit (European Center for Law and Justice, ECLJ) ».

À propos de l’ECLJ, il est encore dit que « Ce groupe de défense d’intérêts veut dénoncer une “influence” progressiste exercée sur la CEDH. Peu connue en France, l’ECLJ hante depuis deux décennies les arcanes de la CEDH, pour y porter la voix du conservatisme chrétien. Le lobby, dont la devise, “Justice et Droit sont l’appui de ton trône, Amour et Vérité marchent devant ta face”, est tirée des Psaumes de la Bible, relaie au plan européen nombre des combats de La Manif pour tous, le mouvement français antimariage homosexuel, encore mobilisé mardi 3 mars contre la loi bioéthique. Grégor Puppinck, était présent sur le podium de nombreux rassemblements contre le mariage gay ou la procréation médicalement assistée (PMA), de 2013 à 2019. »

En bref, ce que dit Le Monde à ces lecteurs, c’est : Circulez, c’est l’extrême droite, c’est nauséabond et y a rien à voir…

Alors circulons et allons plutôt voir dans un dernier quotidien national de gauche, ou de droite, plus personne ne le sait encore vraiment, c’est-à-dire La Croix :


 

À titre de comparaison, la même recherche effectuée sur le site de Valeurs Actuelles le 11 mai 2021 renvoie 29 résultats, soit 29 articles différents s’étendant sur les liens entre une partie des juges de la CEDH et la nébuleuse Soros. Mais maintenant que nous avons fait le tour du sujet dans La Croix, jetons donc un œil au quotidien de référence du centre-droit, Le Figaro.

Le Figaro n’avait apparemment pas pris le sujet au sérieux il y a un an, puisque seul son chroniqueur Gilles-William Goldnadel avait évoqué le sujet en 2020 dans un de ses articles. Sans doute la rédaction du Figaro s’était-elle laissé influencer par l’article du Monde. Ce n’est qu’après la réponse officielle donnée en avril 2021 par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe sur cette question que Le Figaro semble s’être aperçu qu’il s’était fait avoir et que les accusations relayées 14 mois plus tôt par Valeurs Actuelles étaient tout à fait sérieuses.

Dans l’article intitulé « Le Conseil de l’Europe se penche sur l’indépendance de la Cour européenne des droits de l’Homme » et publié le 22 avril, Le Figaro explique que « Sollicité par une question écrite de parlementaires, le Comité des ministres a réitéré son attachement à l’indépendance des juges de la Cour et envisage des moyens de contrôle supplémentaires. Un rapport récent dénonçait la surreprésentation d’une poignée d’ONG à la CEDH. » Et le journal de rappeler « les conclusions d’un rapport du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) montrant que sur la centaine de juges qui ont siégé à la CEDH depuis dix ans, vingt-deux d’entre eux émanaient directement d’une même ONG ou d’associations financées par cette ONG, l’Open Society », et aussi le fait que, dans leurs questions aux représentants des pays membres du Conseil de l’Europe, « les parlementaires ont notamment pointé du doigt le faible nombre de juges européens ayant préalablement exercé comme magistrats, et accusent la CEDH de donner trop d’importances aux juristes émanant de lobbies ; ils dénonçaient par ailleurs l’absence de procédure effective de déport et de récusation en cas de possible conflit d’intérêts. »

Nous apprenons encore dans cet article du Figaro que les problèmes soulevés dans le rapport de l’ECLJ sur lequel Le Monde avait d’emblée jeté le discrédit ont poussé le Conseil de l’Europe à décider de « l’examen à venir des moyens additionnels d’assurer la reconnaissance du statut et de l’ancienneté des juges de la Cour, offrant ainsi des garanties supplémentaires pour préserver leur indépendance, y compris après la fin de leur mandat ». Ainsi, explique Le Figaro, « de nouvelles mesures pourraient donc être prises d’ici 2024 pour renforcer l’indépendance des juges ».

Finalement, il y a un an, un seul quotidien national français avait relayé sans chercher à les désavouer les informations publiées par l’ECLJ et l’hebdomadaire Valeurs Actuelles : le journal Présent, qui avait même consacré la couverture de son numéro du 22 février à son article « Mainmise du milliardaire Soros sur l’UE » publié le 21 février 2020 sur son site.

Lire aussi : Projet Syndicate et Soros : vers une opinion publique mondiale unifiée

Source : Observatoire du journalisme

 


 

 B) Comment Biden va ruiner la France

Biden et la folie qu’il suscite en France se termineront mal pour ceux qui en chantent les louanges. Mais ils sont probablement trop imbus de leur prétendue supériorité, trop arrogants et trop ignares en économie pour le comprendre.

En France, Biden et les Bidenomics font fureur et nourrissent tous les fantasmes des étatistes naturels, y compris parmi les esprits de droite qui devraient se défier d’une politique de la relance par la consommation alimentée par l’Etat.

Mais les précautions sont à peu près inaudibles aujourd’hui, tant une partie importante de l’intelligentsia française attendait avec impatience de pouvoir chanter les louanges du planisme public.

Sauf que… dans quelques mois, la remontée des taux qui devrait suivre la fièvre inflationniste tuera purement et simplement notre capacité à financer des déficits publics élevés.

Voici pourquoi…

La folie Biden va pousser l’Etat français à la faillite

Le point fondamental est que l’helicopter money pratiquée par Biden a des effets bien plus redoutables que prévu. Les chèques distribués en mars aux ménages américains ont produit leurs effets : partout, le choc sur la demande a entraîné des pénuries et des hausses de prix.

Le chiffre de l’inflation en avril outre-Atlantique, tombé ce mercredi, en apporte la preuve : la hausse des prix sur un an serait à plus de 4% !

Ce chiffre déjoue les prévisions les plus pessimistes et indique que les dégâts causés par les Bidenomics, tant vantés par la caste française, risquent d’être bien pires que ce que nous avions imaginé. Face à l’érosion de la valeur de la monnaie que l’inflation provoque, les acteurs économiques devraient en effet proposer des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour emprunter sur les marchés.

Par un effet de cascade, les taux d’intérêt auxquels les Etats empruntent devraient donc mécaniquement remonter. C’est déjà le cas aux Etats-Unis, où les taux longs ont commencé à remonter et où le Nasdaq a perdu 1,5%.

On comprend la mécanique : les liquidités qui cherchent de la rentabilité s’orientent vers les titres les plus rémunérateurs. Jusqu’ici, les valeurs technologiques apparaissaient comme le meilleur pis-aller. Mais des taux d’emprunt élevés pour les dettes publiques pourraient réserver des conditions bien supérieures !

L’argent commence donc à fuir le risque pour se réfugier vers les dettes publiques qui sont sûres, et qui deviennent attractives financièrement.

Là encore, intuitivement, on comprend comment cet effet de domino va contaminer la France : pour attirer les investisseurs, Bercy devra revoir à la hausse ses taux d’intérêt à chaque emprunt, et la charge de la dette, ridiculement basse aujourd’hui (moyennant quoi Emmanuel Macron n’a pas jugé utile d’adopter une politique préventive de réduction drastique de la gabegie publique), ne va cesser d’augmenter dans les mois à venir.

Le poids de la dette va donc fortement augmenter.

Cette augmentation ne sera pas immédiate, parce que le Trésor a profité des derniers mois pour troquer de la dette coûteuse contre de la dette à long terme à taux bas. Le mouvement est enclenché, cependant, et les pertes vont tomber par milliards – et même par dizaines de milliards.

Ces sommes seront autant de moins que l’Etat ne pourra pas dépenser en éducation, en santé, en moyens de surveillance de la population.

Il faut donc bien comprendre que, sauf à augmenter fortement les impôts, l’Etat en sera réduit à restreindre le train de vie des fonctionnaires, ce qu’il déteste faire.

Les impôts sur l’épargne et le patrimoine vont fleurir

Intuitivement, nous savons quels sont les réflexes de l’Etat lorsqu’il a besoin urgemment de liquidités pour financer ses besoins sans brusquer la caste des fonctionnaires : il confisque l’épargne, en tout ou partie, pour renflouer les caisses, avec le couteau des coupes sombres dans les dépenses pour aiguillon.

Le scénario est d’ores et déjà écrit. Il suffit de lire les écrits de l’OCDE pour savoir que ce sont les successions qui seront taxées en premier.

Concrètement, les leçons à retenir de la situation qui s’annonce sont simples : l’inflation galopante est lâchée aux Etats-Unis. Elle contaminera l’Europe en 2022. La France sera, dans les douze mois, étouffée par sa dette publique et une crise de l’euro, doublée d’une crise politique, devrait mettre l’Union en difficulté.

Le résultat est connu : un matraquage fiscal pour les épargnants. En tout cas pour les épargnants français, car des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas n’ont aucune raison, en l’état, de suivre cette voie.

Toute la question est désormais de savoir à quelle vitesse l’inflation galopante lancée par Joe Biden contaminera la vieille Europe – et surtout ses éléments les plus faibles.

Eric Verhaeghe est ancien président de l'APEC (l'Association pour l'emploi des cadres) et fondateur du cabinet Parménide. Il est aussi l'auteur de Jusqu'ici tout va bien (éditions Jacob-Duvernet, 2011), Au coeur du MEDEF : Chronique d'une fin annoncée, (Jacob-Duvernet, septembre 2011) et de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : lecourrierdesstrateges.fr. Diplômé de l'ENA (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un DEA d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

 


C) Vu de l’étranger. En coulisses, l’après-Marine Le Pen se prépare déjà

 Considérant un échec de Marine Le Pen à la présidentielle 2022 comme quasi assuré, certains dans son parti ont discrètement entamé les discussions sur le Rassemblement national après l’ère Le Pen, rapporte Politico.

Cette couverture ne se demande pas si Marine Le Pen a, oui ou non, une chance d’être la prochaine présidente de la France. À Bruxelles, Politico se penche sur “l’après : après sa probable défaite à la présidentielle de 2022. Et c’est surtout la question de savoir si la présidente du Rassemblement national peut tenir son rang au sommet du parti qui intéresse le magazine américain.

Pour en savoir plus, il a interrogé les participants (anonymes) aux “réunions du vendredi” de certains membres du RN, où cette question est fréquemment soulevée. L’ambiance dans ce “groupe de mécontents qui rassemble des membres du conseil national, des dirigeants régionaux et des élus locaux” se résume dans cette phrase d’un des participants : “Nous sommes tous convaincus que Marine Le Pen ne va pas remporter les prochaines élections. Nous devons trouver une nouvelle candidate.”

Une piste donnée par le député RN Nicolas Bay, qui dit ne pas participer aux réunions en question : il n’est pas certain que la prochaine personne à présider le RN portera le nom Le Pen, ce dernier étant à la fois le plus grand atout et le plus grand obstacle pour la course à l’Élysée.

“Le nom Le Pen a fait son temps”

“Force est de reconnaître que Le Pen a beaucoup fait pour rendre son parti plus présentable, notamment en liquidant le passé xénophobe du FN et en cessant d’appeler à quitter la zone euro. Mais sa personnalité commence à déplaire aux électeurs.”

En effet, Marine Le Pen est loin de faire l’unanimité, à la fois parmi les cadres et dans la base du parti. Ainsi, des militants du RN déclarent à Politico : “Je pense que le nom Le Pen a fait son temps” ; “elle n’est pas à la hauteur, elle manque de charisme” ; “elle aurait dû passer la main”. Parmi les possibles nouveaux chefs, ils citent Jordan Bardella, Marion Maréchal ou encore Éric Zemmour.

Mais voilà, constate le magazine, plus on monte haut dans le parti, plus rare se fait le discours mettant en question Marine Le Pen. Signe que la fille de Jean-Marie tient le parti d’une main de fer et n’hésite pas à éloigner tout potentiel rival. Pour l’heure, Marine déjoue les complots. “Ils ont tous peur d’elle”, raconte un ancien conseiller, au point que Politico estime qu’“aujourd’hui les ténors du parti sont plus unis qu’ils ne l’ont été depuis longtemps”. Et la personnalité capable de défier Le Pen n’a pas encore percé.

Lancé le 21 avril 2015 dans le but avoué de “secouer” la couverture journalistique de l’Union européenne, Politico est avant tout l’extension du site américain créé par deux signatures importantes du Washington Post, John F. Harris et Jim VandeHei, en 2007.
L’édition européenne, qui s’appuie sur une équipe de 70 personnes, se concentre sur la politique de l’Union européenne et de ses États membres, et a su attirer de belles plumes.
Une version papier est distribuée chaque semaine dans les capitales européennes. Politico propose également chaque mois des dossiers spéciaux.

 

 

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