Budget 2026 : une hausse de la « flat tax » revient dans le débat
Selon nos informations, l'exécutif réfléchit à relever le taux du « prélèvement forfaitaire unique » sur les revenus du capital. La mesure pourrait rapporter plus de 1 milliard d'euros, mais constituerait un désaveu pour Emmanuel Macron.
C'est l'un des emblèmes de la politique de l'offre, mise en place par Emmanuel Macron dès son arrivée au pouvoir en 2017 pour favoriser l'investissement et la croissance économique : la « flat tax » (ou prélèvement forfaitaire unique, PFU) sur les revenus du capital (dividendes, placements, plus-values mobilières…) est depuis bientôt huit ans fixée au taux unique de 30 %.
Sa hausse est actuellement sur la table, ont appris «Les Echos», confirmant une information de «Politico». Matignon refuse de confirmer et précise que « rien n'est arbitré ». Mais selon nos informations, l'exécutif a même sondé des interlocuteurs du monde économique sur un éventuel passage à 36 %.
Impôts : Sébastien Lecornu écarte la taxe Zucman et le retour de l'ISF
Le Premier ministre a douché les espoirs de la gauche, qui réclame un renforcement substantiel de la taxation des plus fortunés.
Ni ISF ni taxe Zucman. Dans une interview accordée au « Parisien » ce vendredi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a douché les espoirs de la gauche, qui réclame un renforcement substantiel de la taxation des plus fortunés.
« Il y a une demande politique et sociétale de plus de justice fiscale, notamment pour redresser nos finances publiques. On ne peut pas balayer ce débat d'un revers de la main », a reconnu le Premier ministre. Cependant, « est-ce que la taxe Zucman est la bonne réponse ? La seule réponse ? Personnellement, je ne le crois pas », juge-t-il.
« Deux défauts majeurs »
A ses yeux, la proposition faite par l'économiste d'un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros présente plusieurs défauts majeurs. D'abord, l'inclusion du patrimoine professionnel comprenant l'outil de travail (usines, machines, brevets, etc.), qui risquerait d'avoir des impacts en termes « d'emploi, d'investissement et de compétitivité ».
Ensuite, « nous avons besoin de capitaux français pour défendre notre souveraineté économique vis-à-vis de certaines prédations étrangères », considère-t-il. Enfin, le rendement risque d'être décevant, « à moins de 5 milliards d'euros et non 15 ou 25 milliards comme parfois avancé », calcule le Premier ministre, reprenant les chiffres évoqués par le président du Conseil d'analyse économique, Xavier Jaravel.
Il n'y aura donc pas de taxe Zucman dans le projet de loi de finances. Contrairement aux rumeurs qui circulaient ces derniers jours, il n'y aura pas non plus de retour de l'impôt sur la fortune (ISF). « Le gouvernement ne l'envisage pas », a balayé Sébastien Lecornu.
Avec ce double refus, le Premier ministre prend le risque de braquer les députés socialistes, avec qui il tentait ces derniers jours de trouver un terrain d'entente pour ne pas être censuré. « Après 17 jours de silence, force est de constater que le Premier ministre n'a pas entendu les revendications des Français portées par l'intersyndicale et le PS », réagit la députée PS, Estelle Mercier.
Sébastien Lecornu laisse néanmoins entendre qu'un geste pourrait être fait pour répondre aux revendications de justice fiscale. « Est-ce qu'en revanche la répartition de la charge au sein des impôts actuels doit évoluer ? De toute évidence, oui. Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale. Le débat doit avoir lieu, et là encore c'est au Parlement à la fin de le trancher. Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d'autres diminueront. »
Sébastien Lecornu se refuse toutefois à alourdir la fiscalité d'une manière générale et rappelle que la France affiche « les taux de prélèvements obligatoires les plus importants de l'OCDE ». L'effort budgétaire, pour atteindre la cible de déficit légèrement relevée à 4,7 % du PIB l'an prochain (contre 4,6 % visés par le gouvernement Bayrou), passera donc avant tout par la réduction des dépenses, affichée en priorité.
L'Etat devra ainsi diminuer de 6 milliards d'euros son « train de vie », a-t-il indiqué, tandis que les collectivités locales et la Sécurité sociale seront aussi appelées à mieux maîtriser leurs dépenses.
Sébastien Dumoulin et Stéphane Loignon
Deux semaines après sa nomination,
Sébastien Lecornu a répondu aux questions des journalistes du Parisien.
Le nouveau Premier ministre a esquissé sa feuille de route tout en
donnant sa position sur les différents sujets d’actualité.
C’est une prise de parole qui se faisait attendre. Sébastien Lecornu
a mis fin à une période de diète médiatique dans les colonnes du
Parisien, ce vendredi 26 septembre. Dans cette interview fleuve, le
Premier ministre a fait savoir que la formation du gouvernement
interviendrait avant le début des travaux parlementaires, soit au début
du mois d'octobre. L’ancien ministre de la Défense a aussi plaidé pour
une nouvelle implication des ministres. «Les ministres devront savoir
négocier et revenir au travail parlementaire d’autrefois, c’est-à-dire
le dialogue et aller chercher des compromis en séance jusqu'à tard dans
la nuit. Et je montrerai l’exemple», a-t-il déclaré.
Un budget qui devrait atteindre 4.7 % de déficit public
Sébastien Lecornu a également détaillé ses propositions pour le budget.
«Je présenterai un projet robuste aux alentours de 4,7 % (de déficit)»,
au lieu de 4,6 % comme le prévoyait son prédécesseur François Bayrou.
«J'ai décidé de ne pas imposer aux Français de renoncer à deux jours
fériés sans être rémunérés. C’est pleinement compatible avec l’objectif
de 3 % en 2029 qui reste inchangé», a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Le
Premier ministre envisage dans ce projet de budget de réduire de six
milliards d’euros le train de vie de l’État «qui doit donner l’exemple».
«Il y a des attentes sociales fortes dans notre pays, il est donc hors
de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale»,
a rapporté Sébastien Lecornu. Ce dernier a également affirmé être moins
alarmiste que son prédécesseur. «Le FMI n’était pas aux portes de
Bercy», a assuré le nouveau Premier ministre.
Pas de suspension de la réforme des retraites
Revendication principale des syndicats, la suspension de la réforme des retraites
n’a pas été retenue. «Ça ne réglerait aucun des problèmes» que sont
pour lui la situation des femmes et la pénibilité au travail. Le nouveau
Premier ministre considère cependant que la réforme Borne n’est pas
«achevée» mais estime que «personne ne veut d’un nouveau conclave sur
les retraites». Sur l’éventualité d’une réforme de l’assurance-chômage,
Sébastien Lecornu a simplement dit souhaiter s’y «atteler en priorité
avec les partenaires sociaux».
Longuement commentée dans les
médias ces dernières semaines, et demandée par une partie de la gauche,
Sébastien Lecornu a précisé qu’il ne croyait pas que la taxe Zucman
sur les hauts patrimoines soit «la bonne réponse», car il ne «veut pas»
augmenter les impôts «globalement». Il a ensuite écarté la possibilité
d’un retour de l’ISF. La question de la justice fiscale serait quand
même intégrée au budget, selon le Premier ministre. «Je ferai donc une
proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais
d’autres diminueront», a lancé Sébastien Lecornu.
«On ne peut pas demander aux Français de faire
des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas», avait
indiqué ce week-end le nouveau premier ministre dans une interview à la
presse régionale.
Sébastien Lecornu n’a pas tardé à passer de la parole aux actes. Deux jours après s’être engagé à supprimer les avantages «à vie» dont bénéficient les anciens ministres, le nouveau premier ministre vient de concrétiser sa promesse. «C’est fait»,
a confirmé ce lundi soir le Normand sur le réseau social X, annonçant
que ce changement sera effectif dès le 1er janvier 2026. «S’il est
normal que la République protège les personnes faisant l’objet de
menaces, il n’est en revanche pas concevable qu’ils puissent bénéficier
d’avantages à vie en raison d’un statut temporaire», fait valoir le successeur de François Bayrou à Matignon moins d’une semaine après sa nomination, confirmant une information du Parisien .
Seule exception, une «protection policière» accordée aux anciens premiers ministres et ministres de l’intérieur pour «une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque», prend soin de détailler Sébastien Lecornu. Lequel enfonce le clou : «Tous les autres moyens mis à disposition des anciens premiers ministres à vie» (moyens matériels, chauffeur, véhicule...) «le seront dorénavant pour une durée limitée», prévient l’élu de l’Eure.
Dans un entretien accordé ce week-end à la presse quotidienne régionale, le premier ministre, en quête d’économies budgétaires, avait préparé les esprits à un tel aggiornamento.
«On
ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont
à la tête de l’État n’en font pas. La réforme, ce n’est pas toujours
“pour les autres”, cela crée la suspicion»,
avait-il jugé. Comme
pour tenter de faire redescendre la température sociale à quelques jours
de la journée de mobilisation syndicale, prévue le 18 septembre.
D’après Le Parisien, le gouvernement
prévoit de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui encadre les
privilèges accordés aux anciens premiers ministres. Jusqu’à présent, ces
derniers pouvaient se voir octroyer «sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile», à la charge de l’État. Mais aussi bénéficier d’un «agent pour leur secrétariat particulier»
pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard
jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 67 ans. À noter que ces avantages
ne s’appliquent pas aux anciens hôtes de Matignon lorsque ceux-ci
disposent déjà de privilèges via un mandat parlementaire ou local, ou
leur fonction publique.
John Timsit:
Source
À peine nommé, Sébastien Lecornu ne
ménage pas son agenda. Dans son marathon de rendez-vous et de
consultations, le nouveau premier ministre laisse une large place aux
partenaires sociaux. Une manière d’éviter l’écueil auquel son
prédécesseur s’est heurté. Après la chute de François Bayrou, l’ancien ministre des Armées le répète à l’envi : il veut être en « rupture » tant sur le fond que sur la forme.
Le défilé des partenaires sociaux a donc commencé vendredi dernier avec la venue de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Après deux heures de discussion, la syndicaliste a jugé le nouveau chef du gouvernement « à l’écoute ». Elle n’a toutefois pas manqué de réaffirmer sa motivation « à réussir la mobilisation du 18 septembre ».
Reçue ce lundi matin, son homologue cégétiste Sophie Binet s’est
montrée plus virulente. La secrétaire générale de la centrale de
Montreuil avait donné rendez-vous à la presse sur le trottoir de
Matignon. « Ce rendez-vous confirme plus que jamais…
https://www.lefigaro.fr/social/sebastien-lecornu-en-operation-seduction-avec-les-partenaires-sociaux-20250915
L’ancien député LR rallié à Emmanuel Macron en
2017 sert d’agent de liaison au nouveau Premier ministre, dont il est
un ami de longue date.
Il était aux premières loges de la passation de pouvoirs entre François Bayrou et Sébastien Lecornu. Cravaté et souriant, Thierry Solère assistait à la consécration d’un intime. « Mon meilleur ami »,
dit-il depuis longtemps de Sébastien Lecornu, à qui il a offert cette
chienne baptisée Tiga dont le nouveau Premier ministre se sépare
rarement.
Depuis que Sébastien Lecornu a pris ses quartiers, Thierry
Solère a déjà été aperçu à plusieurs reprises à Matignon, parfois assis à
côté du nouveau titulaire des lieux en réunion. Mais pas question pour
lui d’intégrer officiellement le cabinet de son ami. « Ce sera un visiteur du soir », évacue un proche de Lecornu. Ce qu’il était déjà à Brienne, siège du ministère des Armées que ce dernier occupait depuis 2022.
https://universite-liberte.blogspot.com/2025/09/lami-intime-du-couple-macron-sebastien.html
Par Gilles Boutin
Le premier ministre a chargé deux hauts
fonctionnaires de lui faire des propositions pour améliorer
l’organisation et renforcer l’efficacité du service public.
La chasse aux agences, opérateurs et comités inutiles est un sport auquel les derniers premiers ministres se sont adonnés. Sébastien Lecornu vient
à peine de déposer ses affaires à Matignon qu’il en rejoint le club. Le
nouveau chef du gouvernement a lancé ce vendredi la mission « État efficace »,
pour une meilleure organisation et une plus grande efficacité du
service public. Avec une petite variante cette fois-ci : deux hauts
fonctionnaires (Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin) sont chargés de
débusquer les structures caduques ainsi que les défauts d’organisation
dans les services, et de lui en rendre compte directement, de façon « agile ». Autrement dit, ils devront formuler « en continu » auprès de Sébastien Lecornu des propositions de mesures d’efficacité. « La
volonté est d’accélérer sur ces sujets en boucle courte, plutôt que de
faire des cycles très longs comme cela était privilégié sous François
Bayrou », précise une source gouvernementale.

Les chargés de mission du premier ministre
poursuivront deux objectifs, précise Matignon. Le premier consiste à
rendre l’organisation administrative plus lisible et plus efficace,
notamment en regroupant et, si besoin, en supprimant des structures
redondantes. L’intention est également de rendre le pouvoir aux
ministres sur des services et sur les opérateurs réputés avoir pris trop
d’indépendance. Le deuxième volet doit « contribuer, dans un contexte de finances publiques contraintes , à renforcer la performance de la gestion » de tous les services et organismes publics visés.
Plusieurs délégations interministérielles supprimées
Afin de montrer qu’il ne s’agit pas là de vœux
pieux, Matignon annonce du même coup que différentes délégations
interministérielles vont d’ores et déjà être supprimées. Ainsi la
délégation interministérielle en charge du suivi des conclusions du
Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique,
et celle à la forêt et au bois vont-elles disparaître. Un sort similaire
sera réservé dès le 1er octobre au poste de délégué
interministériel à l’accompagnement des territoires en transition
énergétique. La délégation interministérielle aux restructurations
d’entreprises est supprimée et ses missions sont renvoyées vers la
direction générale des entreprises (DGE), tandis que celle en charge des
grands événements sportifs rejoint la direction des sports du ministère
des Sports.
Plus surprenant, Matignon annonce au détour de son communiqué « la mise en extinction »
du service national universel (SNU), pourtant cher à Emmanuel Macron,
et donc de la délégation générale chargée de ce sujet, au 1er janvier. Un service militaire volontaire (SMV) doit être prochainement créé. Cependant, « il ne s’agit pas de supprimer le SNU »
immédiatement, a tempéré l’entourage du premier ministre cité par
l’AFP. C’est aussi l’occasion d’accélérer la disparition d’entités « en
fin de vie », comme le coordonnateur national des mobilités pour les
Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et la délégation
ministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 du ministère
de l’Économie. Ces mesures, de portée symbolique, ont vocation à montrer
« l’exemplarité de l’État », explique-t-on à Matignon, où l’on ajoute que « ce n’est que le début de la mission ». Car pour l’heure, seules « quelques dizaines de postes » sont concernées par les annonces de ce vendredi.
« On a pris des choses faciles pour commencer »,
ironise la sénatrice (LR) Christine Lavarde, rapporteuse d’une
commission d’enquête sur les agences et opérateurs de l’État, tout en
saluant le volontarisme affiché par le premier ministre. Désormais, « il s’agit de passer à l’action »,
estime celle dont les travaux ont conclu en juillet que 540 millions
d’euros peuvent être économisés en deux ou trois ans sur les 103
agences, 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1 153 organismes
publics nationaux recensés. Amélie de Montchalin, ministre sortante des
Comptes publics, avait pour sa part affirmé en avril vouloir réaliser 2 à 3 milliards d’économies d’ici à 2027 en
supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs, hors universités. Un
objectif bien plus ambitieux mais qui suppose de couper dans des
politiques publiques, et pas seulement de mettre de l’ordre dans le
maquis des opérateurs, rétorque Christine Lavarde, sceptique.
Si l’on ignore encore l’ampleur du travail qui sera diligenté par Sébastien Lecornu, à Matignon on assure vouloir se servir « de l’existant » et que l’heure n’est plus à l’élaboration d’un « énième rapport ».
Le gouvernement pourra s’appuyer sur la proposition de loi que les
sénateurs LR ont élaborée cet été à partir des conclusions de la
commission d’enquête, qui sera bientôt rendue publique. « Si ces deux hauts fonctionnaires mettent en musique notre travail, c’est parfait », espère la sénatrice.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/sebastien-lecornu-relance-la-chasse-aux-comites-operateurs-et-delegations-inutiles-20250919