Affichage des articles dont le libellé est Croissance. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Croissance. Afficher tous les articles

septembre 19, 2025

La taxe ZUCMAN vue par Sarah KNAFO !

Notre dette est plus préoccupante que jamais. La classe politique, de LFI au RN, n’a qu’un mot à la bouche : « augmenter les impôts ». La nouvelle mode ? La taxe Zucman ! La mesure est désastreuse, le remède serait pire que le mal. Il est temps de le prouver. 

 


 

La taxe Zucman : beaucoup de bruit, très peu de recettes. Quelle est l’idée de Gabriel Zucman, cet économiste très à gauche, qui signe des tribunes de soutien à la NUPES de Mélenchon et que l’on voit partout sur les antennes du service public ? Taxer chaque année 2% des patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Il prétend que cela rapportera 20 milliards d’euros par an à l’Etat. Même si son chiffre était correct, notre déficit annuel est de 170 milliards d’euros, donc sa taxe ne résoudrait pas le problème.

 


 

 Mais surtout, ce chiffre est très LARGEMENT EXAGÉRÉ. 

D’après Philippe Aghion et 6 autres économistes (Le Monde, 9/09/25), les recettes de cet impôt atteindraient péniblement… 5 milliards d’euros, soit 3 fois moins que ce que nous dépensons chaque année dans l’aide au développement ! Pour leur chiffrage, ces économistes s'appuient sur l'étude de Jakobsen (2024), qui montre que pour chaque euro d’impôt supplémentaire, l’adaptation des comportements aboutit à une perte de recettes fiscales de 74 centimes. Bref, la réalité se venge. Les contribuables s’adaptent. Les entrepreneurs lèvent le pied : pourquoi faire des efforts dont les fruits vous seront presque tous confisqués ? Les contribuables se lancent dans une optimisation fiscale qui nous coûte cher, quand ils ne partent pas tout simplement vivre et travailler à l’étranger. 

 Retenez, en règle générale, que trop d'impôt tue l’impôt : à partir d’un certain taux, plus on augmente les impôts plus les recettes fiscales baissent. C’est la courbe de Laffer.

 


 

M. Zucman l’avoue lui-même : cette taxe a un objectif idéologique, bien plus qu’économique. M. Zucman le dit noir sur blanc dans son livre : “détruire une partie de l’assiette fiscale peut être l’intérêt de la collectivité”. Traduction : sa taxe n'a pas réellement vocation à rapporter de l'argent à l'Etat, mais uniquement à punir les riches.

On s’étonnait, en effet, de voir la gauche la plus radicale, qui ne s’est jamais préoccupée de nos finances publiques, réclamer aujourd’hui une taxe au nom de la réduction des déficits. On apprend donc, quand on creuse un peu, que ce qui l’obsède, ce n’est pas le peu de recettes qu’une nouvelle taxe engendrera, mais le fait d’assouvir ses pulsions idéologiques.

 


 

Taxer les riches, on le fait déjà et cela n’a jamais permis de réduire la dette. 

 Depuis 2011 nous avons eu :

- la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus,  

- puis l’impôt sur la fortune immobilière,  

- puis la taxe à 75%, finalement ramenée à 50%,  

- ou encore la taxe sur les yachts  la contribution différentielle sur les hauts revenus,  

- et la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises.

Est-ce que cela a réduit les déficits ? Non, ils se sont creusés. Est-ce que cela a réduit le fardeau fiscal de la classe moyenne ? Non, il s’est alourdi. 

 On a observé les mêmes échecs au Royaume-Uni ou en Norvège, où taxer les riches n’a rien donné de bon. Après tout, c’est logique. Même si on poussait la folie spoliatrice de la gauche jusqu’au bout, on ne réduirait pas notre dette. Regardez : la fortune de Bernard Arnault est estimée à 150 milliards d'euros. Admettons qu'il soit possible de tout lui confisquer. Cela ne permettrait même pas d'absorber notre déficit public de l’année (170 milliards d’euros). 

 Et l'année d’après ? Nous aurons toujours 3 300 milliards d’euros de dette et toujours 170 milliards de déficit. Sauf que cette fois, il n’y aura plus le groupe LVMH et ses 4 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles, ses 40 000 emplois directs et ses 200 000 emplois indirects en France. On s’attaquera alors aux fortunes suivantes : Vincent Bolloré, François Pinault, Xavier Niel. Même pas de quoi financer un seul trimestre de notre déficit abyssal... Avec de telles méthodes spoliatrices, ils seront même sans doute déjà partis. Et après ? La folie s’abattra sur nous tous, avec les mêmes résultats catastrophiques.

 


 

La taxe Zucman, c’est donc très peu de recettes, mais beaucoup de dégâts ! Revenons au mécanisme de cette taxe. On pourrait se dire : ce n’est rien, c’est seulement 2% à payer, pour des gens qui possèdent des milliards ! Mais concrètement, cela signifie qu’on demande à un Bernard Arnault (on l’a dit, environ 150 milliards de patrimoine, en comptant ses biens et ses sociétés) de donner 3 milliards d’euros de plus par an au fisc. Évidemment, il ne les a pas sur son compte en banque, ce serait absurde. Il a donc un problème de liquidités… Comment faire pour payer cash 3 milliards chaque année ? 

 Va-t-il vendre ses biens personnels tous les ans ? Courage pour atteindre les 3 milliards ! Et une fois qu’il aura vendu tous ses biens, devra-t-il vendre ses sociétés pour s’acquitter de ses obligations fiscales ? Des parts de Dior et de Louis Vuitton pour donner de l’argent au fisc ? N’oublions pas que s'il vend des titres pour payer cette taxe, il doit aussi payer de l'impôt sur cette vente : 30% de flat tax, 4% de CEHR. Pour disposer de 3 milliards d'euros pour la taxe Zucman, il doit donc vendre 4,5 milliards d'euros d'actions. Et ainsi tous les ans, retrouver des liquidités pour payer 2 % de son patrimoine ? Résultat : en 10 ans, il cède environ 30 % de son patrimoine, juste pour payer l’impôt. En 23 ans, il a cédé la moitié de son patrimoine actuel au fisc.

Il ne s’agit pas de le plaindre mais de se demander si c’est bien dans l’intérêt de la France. La réponse est non. 

Détails:

 

La taxe Zucman, ou comment faire passer nos plus belles entreprises sous pavillon étranger. 

 Et à qui nos hauts patrimoines vont-ils vendre leurs parts ? Les brader à l’étranger pour trouver les liquidités nécessaires à la bonne idée de M. Zucman ? Donc voir disparaître nos fleurons dans les mains d’investisseurs étrangers ?

Prenez Mistral IA : ce fleuron français de l’IA est valorisé 12 milliards d’euros cette semaine. Ses fondateurs devraient payer 240 millions d’impôts avec la taxe Zucman cette année, alors même que l’entreprise ne fait actuellement aucun bénéfice. Les fondateurs de Mistral AI seraient contraints de vendre leurs titres, sans doute immédiatement rachetés par des fonds asiatiques ou américains. Apple est déjà intéressé. Les concurrents de nos entreprises pourraient, une fois de plus, remercier nos brillantes élites de leur livrer nos fleurons sur un plateau.

 


 

La taxe Zucman, ou comment dissuader l’innovation en France pour les entreprises les plus prometteuses.

 Notez d’ailleurs que si vous taxez une entreprise sur sa valorisation, avant même qu’elle ne fasse le moindre bénéfice, vous êtes certains de tuer l’innovation chez vous. Amazon a mis 9 ans à dégager des bénéfices, Uber 14 ans, Tesla 17 ans. Avec la taxe Zucman, leurs fondateurs auraient dû payer des millions d’impôts de plus chaque année sur des valorisations virtuelles.

D’ailleurs, pour répondre à ce contre-argument de poids, Éric Coquerel, grand promoteur de la taxe, s’est ridiculisé en affirmant que Mistral « ne paierait pas » puisqu’elle ne « fait pas encore de profits ». Il nous prouve par-là que même les défenseurs de la taxe Zucman (et même quand ils sont Présidents de la Commission des Finances !) ne comprennent pas ce qu’ils proposent, car cette taxe porte sur la valeur du patrimoine, pas sur les bénéfices.

 


 

De la mauvaise solution à la pire idée : la nationalisation ! 

 L’économiste Thomas Piketty est venu en renfort de Zucman (qui fut son élève !) : il propose que le chef d’entreprise puisse vendre ses titres directement à l’État, au lieu de les vendre à l’étranger ou sur le marché. Brillante idée ! Nationaliser nos entreprises ! 

Et avec quel argent l’Etat achètera ? On croyait que le but de cette taxe était de renflouer les caisses, pas de les vider. Et même si l’Etat avait les moyens de racheter toutes ces entreprises ? Cette collectivisation serait une catastrophe, comme à chaque fois que l’Etat essaye de jouer aux entrepreneurs. 

 


 

La taxe Zucman, ou comment pousser les entrepreneurs à l’exil et faire porter le fardeau fiscal sur la classe moyenne et sur nous tous. 

Bref, vous l’avez compris au regard des effets désastreux de cette taxe, évidemment que ces hauts patrimoines ne resteront pas en France, l’un des seuls pays du monde qui ne veut pas d’eux, et qui les conduit à dilapider tout ce qu’ils possèdent. 

Nos entrepreneurs seraient accueillis à bras ouverts comme une bénédiction pour les comptes publics de n’importe quel autre pays. Ce sera une perte de plus pour nous, car quand un milliardaire s’en va, la gauche sort le champagne, mais c’est toujours les autres contribuables qui trinquent. Les millions d’euros d’impôts, de cotisations et de TVA qu’il faisait rentrer dans les caisses de l’Etat, qui les paiera à sa place une fois qu’il sera parti ? Nous tous. Car la rapacité de l’Etat viendra ensuite s’abattre sur les autres : le seuil de 100 millions sera abaissé, on passera à ceux qui disposent d’un patrimoine de plus de 10 millions, puis ceux qui possèdent 1 millions, puis 100 000, puis ce sera toute la classe moyenne qui devra payer encore plus, et nous tous. 

Si vous êtes sept au restaurant pour payer l’addition, et que le septième s’en va : vous devez payer l’addition à six. Et imaginez si le septième était le plus riche, celui qui allait payer le vin ! Car l’addition, elle, ne bouge pas, et c’est bien le problème.

 


 

La dette de la France n’est pas un problème de recettes : c’est un problème de dépenses ! 

Nous ne manquons pas de recettes : nous sommes déjà les champions du monde en la matière ! 45 % du PIB est prélevé chaque année en impôts, charges et taxes : personne ne fait mieux. Chez nous, nul n’échappe aux prélèvements, ni les salariés, ni les patrons. Et si on estime qu’aujourd’hui, les riches ne payent pas assez d’impôt en comparaison de la classe moyenne, il existe une solution très simple : baisser les impôts de la classe moyenne.

La France souffre plutôt d’un Etat vorace qui prélève sans arrêt pour dépenser sans compter. Pour littéralement détruire notre argent dans des gabegies ! La solution n’est donc pas d’augmenter les impôts mais de baisser les dépenses. Sans compter que notre niveau record d’impôts empêche la croissance. Dans notre situation, aucun nouvel impôt, quel qu’il soit, n’est supportable.  

 


 

La solution existe : baisser la dépense drastiquement et commencer dès cette année par un plan d’urgence. Le voici ci-dessus.

 


 

Malgré tout ce que je viens de vous décrire, à l’Assemblée nationale, la gauche a voté POUR cette catastrophe. Les LR étaient ABSENTS. Le RN s’est ABSTENU. Ils avaient seulement 28 députés présents le jour de ce vote majeur !

S’ils avaient tous été présents et voté contre, ils auraient pu empêcher l’adoption de cette folie. C’est ce que nous sommes en droit d’attendre d’une opposition.

Ne faites plus confiance à tous ces partis qui tentent de vous imposer plus de taxes et se soumettent à la gauche. Ils détruiraient notre économie.

Pour résumer : tout comprendre à l’arnaque Zucman.

La taxe Zucman rapporterait très peu de recettes, de l’ordre de 5 milliards d’euros par an. Soit plus de 12 fois moins que mon plan d’économies d’urgence.  


 

En revanche, cette taxe conduirait à un exil massif des entrepreneurs. Le fardeau fiscal finirait donc par peser encore plus lourd sur la classe moyenne, et finalement sur nous tous. 

 Cette taxe aurait aussi pour effet de faire passer nos entreprises dans les mains d'investisseurs étrangers, et, à terme, de dissuader totalement l’innovation en France.  

Pourtant, le problème de la France n’est pas un problème de recettes (nous avons le taux de recettes fiscales / PIB le plus élevé du monde), mais un problème de dépenses. La solution n’est donc absolument pas d’augmenter encore les impôts, mais de baisser enfin les dépenses.  

Conclusion : la seule solution pour résoudre le problème de la dette et relancer la croissance : baisser drastiquement la dépense publique, pour baisser massivement les impôts de tous les Français. Nous sommes les seuls à le vouloir et à dire comment nous ferons.  

https://x.com/knafo_sarah/status/1968314179896709421      


 À lire : https://universite-liberte.blogspot.com/2025/09/laffaire-taxe-du-socialiste-zucman.html

 

 

 

septembre 11, 2025

"Bloqer "? Non, croître !

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

« Il faut plus de moyens. » « Il faut plus de dépenses. » « Taxons les riches ! » Nouveau mouvement, anciens slogans. Pour les militants du 10 septembre, la seule réponse à nos difficultés semble consister à creuser toujours plus la dette. Et si on essayait la croissance ?


La France connaît une crise économique, politique et sociale inédite. Plombée par des divisions béantes, le bûcher des égoïsmes, une vision du monde obsolète où les vieilles lunes dominent par la grâce des extrêmes et la déconnexion frileuse et sans imagination du bloc central, elle file droit vers l’abîme de la relégation. Privée de majorité comme de budget, incapable de compromis, elle regarde avec lassitude la valse des Premiers ministres et méprise une dette publique qui culmine à 3 345 milliards d’euros, représentant environ 116 % du PIB selon les dernières projections du Fonds monétaire international et de l’OCDE. Le déficit budgétaire persiste autour de 5,4 % à 5,8 % du PIB, tandis que les paiements d’intérêts sur cette dette s’élèvent à près de 66 milliards d’euros annuels. Un montant qui dépasse déjà le budget alloué à l’éducation et pourrait atteindre 100 milliards d’ici 2029 en continuant sur cette lancée. Et les nouveaux emprunts pourraient passer la barre des 4 % – ce qui induit +5 milliards d’intérêts annuels par point de taux –, tandis que nous remboursons difficilement ceux qui tournent autour de 1,3 %. Autant de sommes qui ne participent pas à l’investissement en faveur de l’école, de la justice, de la santé, de la sécurité ou de la défense. Pire, nous attendons fébrilement la dégradation de la note du pays par les différentes agences de notation, dont les verdicts vont tomber entre le 12 septembre et la fin octobre. Une autre perspective d’augmentation des taux d’intérêt et donc de la dette future. Quant à la croissance du PIB, elle est anémique, prévue à seulement 0,6 % à 0,8 % pour l’année, bien en deçà de la moyenne de la zone euro, pourtant peu reluisante avec ses 1,5 %. Même si le chômage a baissé ces dernières années, non sans quelques douteux artifices de présentation de ses chiffres et de sa structure, il reste élevé, à 7,5 %. Et s’agissant des retraites, depuis 20 ans, leur financement tire les dépenses publiques vers le haut, totalisant 14 % du PIB et près de la moitié des versements en faveur des aides sociales. Le tout par refus de faire tomber le tabou de la capitalisation, toujours profitable sur le temps long malgré de potentielles brèves baisses de rendement conjoncturelles. Comme le montre la capitalisation partielle suédoise, qui a permis de stabiliser un système précédemment fragilisé. Enfin, l’inflation, bien que désormais modérée, revenue autour de 1 %, a vu son augmentation massive durant les deux dernières années éroder le pouvoir d’achat des ménages.

Austères perspectives ?

 Face à un tableau aussi noir, la logique voudrait que l’on applique une véritable politique d’austérité, ainsi qu’il en a toujours été quand des pays ont fait face à une violente crise de la dette. Coupes budgétaires massives, hausses d’impôts et réductions drastiques dans les dépenses sociales sont les recettes habituelles en la matière. Cette approche, qui vise à ramener le déficit sous les 3 % du PIB, pourrait, dans un premier temps, aggraver la situation, comme l’ont démontré les cas passés de la Grèce entre 2010 et 2015, où cette politique a provoqué une chute de 25 % du PIB et une explosion du chômage à 27 %. Nous n’y sommes pas encore. Mais, hélas, quand le point de non-retour est atteint, c’est indispensable. Et contrairement à ce qui est clamé à longueur de manifestations, nous sommes encore très loin d’une politique d’austérité, même si tant de choses seraient à dire concernant la gestion de l’État et les nombreuses économies pouvant être envisagées sans augmenter les inégalités.

Oser la croissance !

 Mais il existe un contrepied radical à ces sombres perspectives : s’appuyer sur les atouts de la France pour enfin oser la croissance économique. Ce n’est pas une option facultative, mais l’unique stratégie viable pour désendetter le pays sans sacrifier les citoyens. Historiquement, les phases de forte expansion ont permis de réduire le ratio dette/PIB de manière organique, sans austérité punitive. Aux États-Unis, après la crise financière de 2008, le plan de relance d’Obama, doté de 800 milliards de dollars, a stimulé une croissance moyenne de 2,5 % par an, ramenant la dette de 100 % à 74 % du PIB en 2019 selon les données de la Banque mondiale. En France même, les Trente Glorieuses ont vu une croissance annuelle de 5 %, divisant par deux le poids de la dette accumulée après la Seconde Guerre mondiale, tout en finançant un État-providence robuste. Sans une accélération similaire, la dette française pourrait atteindre 120 % du PIB d’ici 2026, alourdissant les intérêts de 10 à 15 milliards supplémentaires par an. À l’inverse, cibler une croissance de 3 % par an – un objectif réaliste avec des réformes en faveur des entreprises – générerait 150 milliards d’euros de PIB additionnel sur trois ans, augmentant les recettes fiscales de 60 à 70 milliards (à un taux moyen de 45 % du PIB, chaque point de croissance rapportant environ 30 milliards en impôts et cotisations).

Desserrer l’emprise

 Pour rendre cette perspective réaliste, il faut d’abord réduire une part du périmètre de l’État, pas celle qui aide les – réels – plus fragiles, mais celle qui n’a rien à voir avec les missions d’une nation ou qui relève de la pure sphère privée, comme les participations de l’État dans Renault – le résultat d’une rétorsion post-Seconde Guerre mondiale. Mais aussi baisser les impôts de manière ciblée, en ramenant le taux de l’impôt sur les sociétés de 25 % à 15 % pour les PME innovantes et les nouveaux secteurs stratégiques. Des domaines dans lesquels nous possédons des champions ne demandant qu’à assumer leurs responsabilités. C’est notamment le cas dans l’intelligence artificielle, l’énergie solaire, les biotechnologies, la santé numérique, l’aéronautique, la fintech, la cybersécurité, la banque ou encore l’agritech. Cela pourrait générer des milliards d’euros annuels pour les investissements privés, avec un coût budgétaire initial de 15 milliards, rapidement compensé par 25 milliards de recettes supplémentaires issues de l’activité accrue. L’exemple de l’Irlande est édifiant. Son taux d’imposition sur les sociétés de 12,5 % a attiré plus de 1 000 milliards d’euros d’investissements étrangers depuis 2000, propulsant sa croissance à 5 % en moyenne – malgré des fluctuations allant de -5 % à +18 % – et créant des centaines de milliers d’emplois qualifiés.

Cultiver nos potentiels

 Parallèlement, des investissements massifs en infrastructures et innovations s’imposent : allouer 100 milliards d’euros sur cinq ans, financés par des emprunts à bas taux (autour de 2,5 % actuellement pour les obligations françaises à 10 ans), à la transition numérique et verte. Pas par une planification étatique rigide – de la promotion de l’hydrogène à la destruction de la filière nucléaire, l’État n’a pas démontré sa lucidité – mais par une approche bottom-up, qui fixe un cap, soutient les projets, mais laisse aux acteurs économiques la liberté de choisir leurs solutions. Cela inclut 50 milliards pour l’intelligence artificielle et les start-up, amplifiant les leviers de la BPI, et pourrait créer 500 000 emplois high-tech selon les estimations de divers cabinets. Le retour sur investissement est prouvé : chaque euro investi en R&D génère 2,5 euros de PIB additionnel, d’après l’OCDE, transformant ces dépenses en moteurs de prospérité à long terme.
 
 

L’impôt pour tous

 À cela s’ajoute une nécessaire réforme fiscale, incluant l’impôt pour tous, comme au Danemark – le pays le plus proche de nous en termes de prélèvements – même de manière symbolique, afin de concerner tous les citoyens et de ramener chacun dans le cadre républicain. Avec également une redéfinition des tranches, de manière à ce que les classes moyennes supérieures, les plus affectées et les moins aidées, retrouvent une dynamique d’action.

Plus léger, plus agile

 Une dérégulation intelligente compléterait ces mesures, en simplifiant le Code du travail pour réduire de 30 % les normes administratives superflues, facilitant les embauches et les adaptations des entreprises. Mais en l’appliquant avec doigté pour ne pas créer d’appels d’air au seul profit de bas salaires et en empruntant des recettes à la flexisécurité nordique. Enfin, des ajustements de TVA, comme en Irlande encore une fois, notamment sur les biens essentiels, pourraient stimuler la demande intérieure.
Contrairement à l’austérité, dont le multiplicateur fiscal négatif contracte l’économie, une relance expansionniste offre un multiplicateur positif, permettant de ramener le déficit sous 3 % du PIB d’ici 2030 et de stabiliser la dette. Tous, citoyens, entrepreneurs, élus, devons rejeter la petite musique soit étroite, soit décroissante, soit de repli, qui agite la classe politique comme la rue ! Une France dynamique, innovante et leader mondial dans l’innovation, dont la croissance serait la clé de l’équité et de la souveraineté, reste possible.
 
Benjamin Sire @BenjaminSire
 

 

 

septembre 06, 2025

Déficit public !!

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), 

Liberté
D’où vient le déficit ?
Comment le combler ?
  
 
1974 : c’est la dernière année où les comptes de l’État ont été équilibrés. Depuis, les vannes de la dette se sont ouvertes et les finances publiques glissent vers un gouffre sans fond. Est-ce irrémédiable ?
Un demi-siècle plus tard, en 2024, le déficit des administrations s’établit à 5,8 % du PIB, soit 168 milliards d’euros, à peu près 5 400 € par ménage français. Il continue d’alimenter une dette record de 3 305 milliards d’euros, supérieure à 100 000 € par foyer. La France est désormais sur le podium des pays les plus endettés de l’UE, avec 113 % du PIB, derrière la Grèce (154 %) et l’Italie (135 %). Et les prévisions pour 2025, tablent sur 116%.
 
D’où vient le déficit ?
Chaque année, les administrations publiques collectent des recettes et les redistribuent. Le déficit vient de la différence entre la dépense publique et les prélèvements obligatoires. La pression fiscale en France est pourtant l’une des plus élevées du monde. Plus d’un euro sur 2 produits est taxé par l’Etat (51 % du PIB contre 46 % en moyenne UE en 2024). Malgré ces masses considérables collectées, la dépense s’établissait l’année dernière à 57 % du PIB. Sur 10 € dépensés par les administrations publiques, seuls 9 € proviennent des impôts et des cotisations obligatoires. L’euro manquant est emprunté sur les marchés. Rapporté au nombre de ménages, les administrations publiques ont dépensé en moyenne 52 000 € après avoir collecté 47 000 € en 2023.
 
 
 
Envisagé sur le temps long, notre déficit est structurel. Il est, depuis plus de 10 ans, d’environ 3 points plus élevé que celui de nos voisins européens. Sur les dernières années, il a continué de dériver bien au-delà des 3 % malgré la fin des mesures d’exception liées au covid. D’après la Cour des comptes https://www.ccomptes.fr/.../la-situation-des-finances... , les recettes fiscales ont été très en deçà des attentes et les dépenses ont été fortement tirées par les collectivités territoriales et les prestations sociales en 2023 et 2024.
 
Si l’on compare la France avec nos voisins, nous allouons 8 points de PIB de plus que la moyenne de l’UE aux dépenses publiques, dont 1,5 points de plus sur la santé et 4 points de plus sur la protection sociale, essentiellement sur les pensions. Si l’intégration de ces dernières dans la comptabilité du déficit fait débat (voir encadré), la comparaison européenne est implacable : notre trou d’air vient plus d’un excès de dépenses majoritairement attribuable au retraites que d’un manque de recettes…
 

 
 
A lire : Retraites : déficit ou pas déficit ?: https://lel.media/insert/retraites-deficit-ou-pas-deficit/
 
Ce surcoût s’explique notamment par un âge de départ effectif survenant en France 2 ans avant https://www.oecd.org/.../full-report/component-36.html... celui de la moyenne des pays de l’OCDE, et par un système qui repose quasiment exclusivement sur la répartition. Contrairement à la capitalisation, https://lel.media/capitalisation-vs-repartition-victoire.../ cette redistribution directe est mise à mal par le papy-boom et la baby-bust (effondrement de la natalité) qui dégradent le ratio actifs/retraités. Une réalité qui, ces dernières années, a été négligée à cause du faible coût de la charge de la dette – autrement dit, le coût de ses intérêts. Chiffre qui a atteint 58 milliards d’euros en 2024. Un montant historiquement bas obtenu grâce aux très faibles taux, parfois même négatifs, sur les emprunts contractés entre 2015 et 2021.
Mais la donne a changé. Cette parenthèse conjoncturelle exceptionnelle s’est désormais refermée. Et depuis quatre ans, les taux ont largement remonté, voyant la facture s’envoler, ce qui entraîne nos finances publiques dans un cercle vicieux https://lel.media/peur-sur-la-dette/ . Le déficit se met à dériver sous la pression du coût de la dette, devenu un boulet de plus en plus lourd à porter. Il tend désormais autour de 6 %, alors que la croissance peine à atteindre les 1 %. Notre endettement n’est pas un investissement. Il soutient à bout de bras un système exsangue, aux dépens des générations futures.
 

 
 
Comment combler le déficit ?
Les mesures pour réduire le déficit constituent des choix politiques forts. Plusieurs propositions sont régulièrement avancées dans le débat public. Au-delà de leur légitimité ou des courants idéologiques qui les portent, elles doivent d’abord être analysées à l’aune de leur réalité comptable. Ces initiatives seraient-elles à même de réduire significativement le déficit ? Voici un tour d’horizon (non exhaustif) de ces propositions et de leur ordre de grandeur et de leur impact budgétaire attendu.
Certaines mesures comme la baisse du salaire des ministres et des parlementaires portent une charge symbolique forte, mais elles auraient un impact budgétaire quasiment nul. Au-delà de leur légitimité ou de leur efficacité qui font débat, les antiennes comme la suppression de l’aide médicale d’État (AME), ou le rétablissement de l’exit tax auraient un potentiel très limité pour réduire le déficit.
Les mesures consistant à faire payer les riches, comme la réintroduction de l’ISF ou la mise en place de la taxe Zucman peuvent avoir des effets pervers tels que l’exil fiscal, voire la baisse des recettes du fait de l’effet de la courbe de Laffer : lorsque la pression fiscale devient trop forte, l’activité économique se rétracte et les recettes fiscales diminuent. (Voir encart ci-dessous)
 
 
L’analyse des ordres de grandeur révèle que ce sont surtout les réformes paramétriques sur les postes de dépense principaux qui sont susceptibles de réduire significativement le déficit. Ces mesures peuvent se compter en dizaines de milliards d’euros. Elles impliquent des arbitrages politiques fortement impopulaires, comme retarder l’âge de départ à la retraite ou désindexer les pensions.
L’autre fenêtre d’opportunité pour réduire le déficit consisterait à engager des réformes plus structurelles visant à désengager l’État de certains secteurs via des privatisations. Cela pourrait notamment concerner l’audiovisuel public, ce qui libérerait des crédits et réduirait le déficit, mais serait fortement contesté, en dépit d’un urgent besoin de réforme et de dépolitisation de celui-ci.
 
Quelles que soient les trajectoires choisies, une chose est certaine : le retour de la croissance est indispensable pour accompagner le rétablissement des comptes publics. La priorité est donc de lever les freins à l’innovation et de soutenir une politique nataliste. Mais aussi de s’assurer que les arbitrages pris pour réduire le déficit ne grèvent pas davantage la croissance. Risque que ferait courir à notre pays une augmentation de la pression fiscale.
par Pierre Frihet
à lire sur lel.media: https://lel.media/

 


juillet 05, 2017

Croissance - Dette publique - Fiscalité....Toutes en "stand by" Macroniquement !!

Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif), alors n'hésitez pas à le diffuser au sein de différents groupes ( notamment ou j'en étais l'administrateur), comme sur vos propres murs respectifs. 
D'avance merci. 

 L'Université Liberté, un site de réflexions, analyses et de débats avant tout, je m'engage a aucun jugement, bonne lecture. Je vous convie à lire ce nouveau message. Des commentaires seraient souhaitables, notamment sur les posts référencés: à débattre, réflexions...Merci de vos lectures, et de vos analyses. 

Librement vôtre - Faisons ensemble la liberté, la Liberté fera le reste. 

Al, 




Sommaire:

A) Pas de croissance sans réduction de la dépense publique - Fondation Concorde avec Michel Rousseau.

B) Fiscalité : le gouvernement admet «ne pas avoir arrêté de calendrier» - Guillaume Poingt - Le Figaro

C) 24 juillet : Jour de Libération du contribuable 2017 - Contribuables associés





A) Pas de croissance sans réduction de la dépense publique

Notre pays est enfermé dans une dérive de sa dépense publique :57,5% de la richesse créée en France est dépensée par l’Etat, record de l’OCDE qui a creusé la dette de notre pays au cours de ces dernières années, laquelle atteint aujourd’hui un niveau record de 97% du PIB, soit presque une année entière de création de richesse. Financer cette dépense nécessite une pression fiscale importante, 6 points de PIB de plus que la moyenne européenne pour les entreprises, qui fait fuir les entrepreneurs créateurs de richesse.
Nos voisins européens ont pour la plupart adopté une stratégie de consolidation budgétaire, en mettant en avant un effort collectif à court terme qui sera bénéfique pour tous à long terme, une stratégie de réduction des dépenses publiques qui a permis de baisser les prélèvements sur les entreprises et ainsi de revigorer des économies en berne, de relancer la croissance et de diminuer le taux de chômage. 



La Fondation Concorde articule son programme de réformes nécessaires pour relancer l’économie productive en France, en trois volets : 

I) Faire de la simplification administrative le ressort des économies de fonctionnement, en réorganisant les services de l’Etat.
  • Réexaminer l’intérêt de toutes les missions accordées.
  • Abaisser les objectifs des administrations au niveau nécessaire.
    Exemple : l’objectif du versement des APL se limitera uniquement aux personnes en ayant réellement besoin.
  • Simplifier la réglementation des procédures.
  • Réorganiser les services et les modes de travail.
II) Réduire les dépenses publiques affectant le moins la croissance (Réduction de 90 milliards ) : Réduire les effectifs de la fonction publique
  • -  Stopper pendant 3 ans les recrutements dans la fonction publique (sauf pour les fonctions régaliennes), économie de 4 milliards €. Dans le même temps, engager un grand mouvement de promotion interne.
  • -  Reculer l’âge de départ à la retraite d’un trimestre par an, économie de 12 milliards € sur le quinquennat ;
  • -  Opter pour un temps de travail de 37h par semaine.
  • Réduire les subventions aux collectivités locales sans toucher aux investissements - une économie de 10 milliards € sur le quinquennat
  • Couper progressivement les subventions et rétrocession d’impôts de l’Etat à la sécurité sociale une économie de 50 milliards € sur le quinquennat.
  • -  Réduire les transferts sociaux, et les plafonner à 70% du SMIC pour inciter à l’activité.
  • -  Economiser sur les dépenses de guichet
  • -  Couper les transferts de l’Etat à la Sécurité Sociale
    L’Etat compense chaque année les manques à gagner de la Sécurité Sociale, notamment les allégements de charges sociales. Ces transferts représentaient 88 milliards €, soit 119% du déficit public. Couper ces transferts automatiques permet d’instaurer une réelle régulation de la dépense sociale.
    III)Relancer la compétitivité des entreprises de France par des mesures visant à doper l’investissement de l’ensemble de l’économie (Coût de 30 milliards d’euros)
  • Supprimer l’ISF, impôt contreproductif qui nuit à l’emploi, et déclasse notre pays.
  • Exonérer de taxes et d’impôts à la production les entreprises du secteur exposé à la concurrence internationale,
    véritables taxes sur le « Made in France ».
  • Instaurer une Flat Tax à 25% sur les bénéfices des entreprises
  • Instaurer la déductibilité fiscale des intérêts d’emprunts qui taxe l’investissement productif.
La condition incontournable pour un retour à la compétitivité, à la croissance et au plein emploi est la réduction de la dépense publique et des prélèvements obligatoires.





REDUIRE LA DEPENSE PUBLIQUE POUR RELANCER L’ECONOMIE PRODUCTIVE 

-STRATEGIE ET METHODES -
« Tableau de bord dun gouvernement »
Etude réalisée sous la direction de Michel Rousseau 
 Président de la Fondation Concorde
Juin 2017

 
Préambule : Le redressement économique : un objectif prioritaire
L’histoire de notre endettement est simple.
Sous la pression de l’opinion, les élus ne résistent pas à multiplier les missions, les services et à recruter. L’argent bon marché facilite les emprunts, et la France a une signature solide.
Cette facilité qui a caractérisé en particulier les collectivités locales (+ 1 000 000 emplois en 20 ans) ne tient pas compte de l’équilibre qui doit être maintenu entre charges publiques et création de richesse, qui finance ces charges.
La création de richesse doit assurer le financement des dépenses ; un déséquilibre dû à des charges trop lourdes pour les ménages et les entreprises freinent évidemment la croissance et nuit à l’emploi.
Le travail s’en va là où les conditions de rentabilité sont plus favorables.
La décision politique n’est jamais facile lorsqu’il s’agit de reprendre une partie de ce qui a été accordé au - delà du raisonnable effort pour rétablir un rythme de croissance suffisant pour développer les emplois.
Plusieurs pays ont montré la voie en pratiquant ce que la gauche appelle des politiques d’austérité, terme inapproprié mais qui reflète la myopie d’un mode de pensée, comportant une dose élevée de démagogie alors qu’il s’agit de restreindre la dépense publique pour gagner plus de croissance.
Nous proposons donc d’éviter d’utiliser le terme mesures d’austérité mais plutôt celui de mesures de prospérité appropriées au retour de la croissance et de l’emploi.
Pour l’exemple, et pour convaincre nos concitoyens, nous revenons sur plusieurs expériences connues, l’Irlande, l’Espagne, la Grande Bretagne, l’Italie, mesurant les efforts produits et surtout en appréciant leurs bons résultats.
Réduction des effectifs dans la Fonction publique, encadrement des dépenses dans les collectivités locales, recul de l’âge de la retraite, limitation des aides sociales sont les principaux points sur lesquels les gouvernements de ces pays ont agi.
Après l’application de ces mesures appropriées l’Espagne a pu baisser son taux de chômage de 4,7 points (il était à 25.2 % en 2009) et obtenir une croissance de 3,2 % en 2015.
L’Irlande partie de 15,1% de taux de chômage et 0,4% de croissance en 2010, a amélioré sa situation, comptant maintenant respectivement 8,6% de sa population active au chômage et 5,2 % de croissance annuelle.
Le Royaume-Uni a diminué son taux de chômage de 3,2 points le ramenant à 5,1% en 2015 et obtenu 2,2 % de croissance.
Pour ce qui concerne l’Italie, l’application des réformes lui a permis de baisser son taux de chômage de 1,7 point (qui est aujourd’hui à 11,3%) et augmenté son taux de croissance, passant de -2,8 à 0,8% aujourd’hui.
Les expériences plus anciennes réalisée au Canada et en Suède valident l’unique méthode efficace qui passe par la réduction de la dépense publique. Avec la baisse des charges les emplois et la croissance reviennent.
La France bloquée à 10,6 % de taux de chômage, supporte un niveau insupportable de charges et n’a entrepris aucun effort pour réduire sérieusement sa dépense publique ; elle ne peut obtenir la croissance nécessaire à un retour de l’emploi.
Ce sont les mesures appropriées au retour de la prospérité que nous proposons dans ce document. La réussite de la mise en place et de l’exécution de ces mesures comporte plusieurs conditions :
  • Disposer d’un mandat clair, inscrivant ces mesures dans un projet politique qui s’adresse au pays ;
  • Tenir un discours de vérité à l’opinion publique, donner des objectifs et s’appuyer sur les
    expériences réalisées ;
  • Agir vite, sous 100 jours pour être efficace ;
  • Faire preuve de constance et de détermination. Tenir les objectifs fixés et ne pas céder aux
    contestations de la rue.
    C’est à ce prix initial que notre pays pourra retrouver prospérité et emploi.

Introduction
Le redressement de nos finances que doit mettre en œuvre tout nouveau gouvernement patriote et responsable est urgent. Il faut arrêter de sacrifier nos emplois au profit d’une sphère publique et sociale dont la dérive depuis des décennies est constatée dans les chiffres et dont le poids en termes financier et de réglementations constitue aujourd’hui une entrave majeure au développement de l’économie productive.
Ainsi, de la réduction de la dépense publique tout dépend.
  • ➢  Une première priorité est d’enrayer la croissance de notre endettement. Eviter la déroute des finances publiques qui est une menace réelle et revenir dès 2020 à 1,5 % de déficit par rapport au PIB, ce qui nous placerait dans une spirale vertueuse de désendettement.
  • ➢  Une deuxième priorité est de mettre en place des mesures d’amélioration de la compétitivité, en particulier en faveur du secteur productif soumis à la concurrence internationale, afin d’assurer une croissance d’au moins 2% et ainsi diminuer le ratio dette/PIB, afin de réduire le déficit de notre commerce extérieur.
    Ce programme pour enrayer le décrochement de notre pays demande une vraie volonté politique.
    La réorganisation des services dans nos administrations fera souffler un vent bienfaisant en procurant des opportunités de changement et d’avancement à bien des fonctionnaires de qualité, englués actuellement dans leur hiérarchie.
    Le non remplacement de tous les départs en retraite (sauf pour la défense, les forces de l’ordre et la justice, et dans une moindre mesure dans l’éducation nationale) et l’arrêt pendant 3 ans de tout recrutement, y compris de l’ENA et des IRA démontrera que nos administrations peuvent se réformer et se réduire ; ce qui est indispensable au retour de la croissance et à la réduction du chômage. Il sera accompagné de réorganisations de services de l’administration et de simplification des lois et règlements. Au total, beaucoup de nos fonctionnaires gagneront en responsabilité.
    Ces réorganisations nécessiteront dès la création d’un nouveau gouvernement de déployer un dispositif d’intervention auprès du Premier ministre relayé par des pôles de réformes dans chaque ministère. Des parlementaires devront y être associés pour assurer les changements d e texte nécessaires aux simplifications et organiser une grande souplesse en termes de gestion de ressources humaines.
    Pour leur part, les mesures en faveur de la compétitivité doivent débuter dès 2018 pour environ 30 milliards d’euros avec des impôts stabilisés pour les ménages et en vendant des actifs de l’Etat ; dès 2019, les économies réalisées devraient permettre le financement de ces mesures, et après trois ans d’une nouvelle stratégie d’atteindre les 1,5 % de déficit et le début d’un désendettement significatif nous mettant à l’abri des conséquences d’une hausse de taux, toujours possible.
    Comparées à 2016, les économies réalisées dans la sphère publique seront d’environ 90 milliards d’euros, ce qui permettra de consacrer 30 milliards € à l’amélioration de la compétitivité sans aucun prélèvement fiscal supplémentaire ; loin encore des 140 milliards d’euros pour nous mettre à parité de compétitivité avec l’Allemagne mais sur le bon chemin.
La suppression de l’ISF, impôt nuisible est inclus dans nos mesures en faveur de la compétitivité. Nous ne proposons ni TVA sociale supplémentaire, ni allègements des impôts la première année. Tout l’effort devra contribuer au retour de la confiance et à la croissance.


I. Stratégie globale de réduction de la dépense publique et de relance du système productif
  1. 1)  Quelles sont aujourd’hui les principales dépenses publiques en France :
    1. Sécurité sociale : 573,9 milliards€
    2. Etat : 381,7 milliards €
    3. Collectivités locales : 249,5 milliards €
  2. 2)  De combien pouvons-nous réduire notre dépense publique ?

3) Articuler la réduction de la dépense publique avec une relance de la croissance par une politique d’offre tournée vers l’exportation est crucial
Le problème fondamental de la France est l’absence de croissance économique avec un effet de ciseau entre l’accroissement des dépenses publiques et sociales et l’incapacité à faire financer cette dépense par l’économie. Nous voulons jouer simultanément sur les deux termes du ratio dépenses publiques / PIB : réduire la dépense publique et augmenter le PIB.
Pour atteindre cet objectif, nous proposons le séquencement suivant :
Dès juillet 2017, et simultanément, trois séries de mesures :
a. Mise en œuvre immédiate d’un plan de réduction des dépenses publiques comportant un
calendrier de court et de moyen terme et des mesures d’accompagnement (détaillé ci-après).
A partir de 2021, les économies générées ramèneront le déficit public à 1,5% de PIB. A ce niveau et au niveau actuel des taux d’intérêt, une croissance de 2% (3% en
nominal) permet de réduire de 
manière automatique le ratio dette/PIB de 1 point par an. Cet effet de croissance s’additionnera à l’effort de réduction de la dépense publique.
  1. Assouplissement du droit social.
    • Relèvement du déclenchement des heures supplémentaires à partir de la 38ème heure.
    • Assouplissement des conditions de licenciement et sécurisation des indemnités de
      licenciement
    • Doublement des seuils sociaux
    • Abrogation du compte pénibilité et de la durée minimale de 24h pour les contrats de travail à temps partiels 
       
  2. Annonce des mesures précises pour l’amélioration de la compétitivité d’un montant de 27 milliards d’euros applicables dès le 1er janvier 2018, permettant ainsi aux entreprises de réviser leurs budgets d’investissement et d’activité pour 2018. Ces mesures visent à réorienter notre économie vers le marché mondial qui croît de 3 à 5% par an alors que notre marché intérieur sera peu dynamique à partir du moment où le pouvoir d’achat sera contraint par la réduction des déficits que nous devrons réaliser.
    Ce programme se compose ainsi :
    Sans cibler particulièrement un secteur donné de l'économie pour le pas enfreindre l'article 107 du traité sur le fonctionnement de l'UE (TFUE) un dispositif d'exonération de taxes et impôts à la production pesant particulièrement sur les secteurs exposés serait mis en place et concernerait : taxe sur les salaires, versement transport, taxes pour la garantie des salaires, de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et du fonds national d’aide au logement, CVAE, cotisation foncière des entreprises, C3S, impôt foncier sur le bâti. Coût brut 9,5 milliards d’euros.
    Il s'agit en fait de mettre en place un dispositif plus ciblé et donc plus efficace que le CICE, qui bénéficie à beaucoup d'entreprises à faibles rémunérations alors que les entreprises industrielles les plus exposées à la concurrence internationale ont des niveaux de rémunération plus élevés (3,5 SMIC et au-dessus)
    Ces exonérations seront étendues progressivement en fonction des disponibilités budgétaires.
    A cela s’ajoutent des mesures visant à doper l’investissement de l’ensemble de l’économie :

    • sur-amortissement de 40% des investissements sur les trois premières années du quinquennat pour impulser le renouvellement des équipements productifs.
    • baisse de l’IS au taux de 25% pour inciter à l’investissement dans les entreprises pour un coûtde8milliards d’euros.
    • réinstauration de la déductibilité fiscale des intérêts d’emprunts, qui taxe l’investissement productif des grandes entreprises et des ETI pour un coût de 4 milliards d’euros.
    • suppression de l’ISF, pour un coût de 5 milliards €.
      Nous ajoutons 3 milliards d’euros de dépenses régaliennes indispensables (justice, police, armée), ce qui porte le besoin de financement à 30 milliards d’euros.
      Le financement doit être couvert par une réduction de la dépense publique intervenant tout au long des cinq années du mandat. Cependant, en 2018, les économies réalisées seront insuffisantes et le besoin de financement devra être couvert par une cession du patrimoine de l’Etat, à hauteur de 7,5 milliards € (soit environ 7% des participations d’Etat).

4) Réduire la dépense de la manière qui affecte le moins la croissance voire qui la renforce. Par exemple :
  • -  Baisser les charges de retraites en reportant l’âge de départ à la retraite, ce qui améliore l’offre de travail, plutôt que réduire le niveau des retraites, ce qui suscitera un surcroît d’épargne de précaution.
  • -  Réduire drastiquement la dépense de formation de la fonction publique mais augmenter en parallèle la dépense de formation des demandeurs d’emploi et des salariés du secteur privé.
  • -  Réduire les transferts sociaux en transformant le système d’allocations sociales pour inciter à
    l’activité.
  • -  Limiter les dépenses de santé en fermant les petits hôpitaux publics mais inciter les hôpitaux
    de référence à développer une offre de soins à l’international.
    Cela suppose également de préserver les dépenses publiques susceptibles d’augmenter la croissance potentielle : dépenses de recherche et développement, éducation, investissements publics contribuant à la croissance.
5) Réinjecter de l’activité économique privée dans les territoires
La désindustrialisation a enfermé la France dans un cercle vicieux : les pertes de parts de marché de notre économie résultant de sa non-compétitivité ont entraîné la désertification industrielle et économique de pans entiers de notre territoire, des pertes d’emplois et de ressources. Pour compenser ces pertes d’activités et d’emplois, l’Etat et surtout les collectivités locales ont créé massivement de l’emploi public financé par un accroissement des prélèvements sur les entreprises... Réduire la dépense publique aura pour effet de détruire une partie de ces emplois créés artificiellement. Processus qui peut plonger certains territoires dans une plus grande désespérance et dans une contestation de toute restructuration. C’est pourquoi il est indispensable d’accompagner la réduction de la dépense d’un processus de réimplantation d’activités économiques. La Fondation Concorde fera prochainement des propositions dans ce sens. 


II. Quelle méthode et quel programme d’économies pour le budget de l’Etat ?
Le budget 2017 ne prévoit aucun effort sérieux de réduction des dépenses publiques.
L'amélioration du budget 2015 était en trompe l'
œil : 4 Mds€ d'amélioration proviennent de moi ndre s dotations qu'en 2014 de l'Etat à ses opérateurs et de multiples reports de charges sur 2016 ont également contribué à améliorer fictivement les résultats.
Le budget pour 2017 fixe pour sa part le total des dépenses de l'Etat à 381,7 Mds€, ce qui, à périmètre constant, représente une hausse nette de 4,5 Mds€ par rapport à 2016, soit +1% !
Néanmoins, le PLF 2017 prévoit les baisses suivantes :
- la contribution du budget de l’Etat aux collectivités territoriales a diminué de 3 milliards €. - celle à l’Union Européenne a diminué de 1 milliard €
- Baisse de la charge de la dette de 3,7 milliards, dû à la baisse des taux d’intérêt.
A périmètre constant, le budget de l’Etat aurait donc pu baisser de 7,7 milliards €, ce qui aurait pu permettre à la France d’entamer son désendettement.
Les conséquences catastrophiques en cas d’une hausse des taux sont connues. Si la charge de la dette de l’Etat est demeurée jusqu'ici relativement stable et même en diminution certaines années du fait de la baisse continue des taux d'intérêt, il est plus que probable que les taux se redressent à moyenne échéance.
1) Les potentiels d'économies résident principalement dans deux domaines
L'examen comparé avec l'Allemagne mais également avec la plupart des autres pays développés, des trajectoires budgétaires depuis 10 ans fait apparaitre deux grandes différences :
- le poids des prestations sociales et plus généralement des dépenses de guichet, (dépenses versées automatiquement dès lors que les bénéficiaires remplissent les conditions prévues), au profit des particuliers, des entreprises et des associations a été contenu en Allemagne alors qu'il n'a cessé de croitre en France. Entre 2001 et 2013 on observe une augmentation de celles-ci de 4,1 points de PIB en France, contre une baisse de 1,4 point de PIB en Allemagne.
- le poids des dépenses d'administration publique et spécialement les effectifs de la fonction publique, très élevé en France, n'a jamais été réduit significativement.
Il est donc clair que tout programme d'économie sérieux pour le budget de l’Etat doit s'attacher prioritairement à ces deux domaines, qu'il s'agisse de mesures de court terme ou de mesures de moyen terme.
 

2) Les orientations de méthode
La méthode retenue pour réaliser des économies budgétaires sérieuses doit éviter deux écueils sur lesquels butent la plupart des exercices similaires qui ont été tentés ces dernières années :
La méthode du "grignotage des crédits" ou du "coup de rabot" sans effort concomitant de réexamen ou de restructuration des missions ou des organisations. Pratiquée régulièrement ces dernières années cette méthode arrive juste à stabiliser la dépense, sans toucher, pour des raisons d'affichage politique ou par crainte des réactions syndicales, au contenu même des missions, aux modes de travail et aux organisations.
Cette méthode appliquée de façon récurrente plusieurs années de suite aux mêmes services a pour résultat de mettre certains d'entre eux sous contrainte excessive. Des dysfonctionnements et des mécontentements parfois justifiés sont ainsi aujourd’hui parfois constatés.
Les méthodes dites de réformes structurelles type "RGPP" ou modernisation de l'Etat présentent pour leur part deux inconvénients majeurs. En premier lieu les gains attendus en termes de crédits ou d'effectifs sont le plus souvent à moyen terme et peu compatibles avec la nécessité d'agir vite. En second lieu ces méthodes ont toujours été appuyées sur une approche très consensuelle reposant totalement ou partiellement sur l'initiative et la bonne volonté des services visés et n'ont donc le plus souvent produit que des aménagements modestes et non pas des résultats décisifs. En particulier il n'a jamais été possible de remettre en cause l'existence même de certaines missions les services qui en sont chargés n'ayant aucun intérêt à promouvoir leur propre disparition. Ces exercices ont aussi presque toujours été limités par leur inscription dans un cadre réglementaire inchangé. Il s'agissait en substance de maintenir les mêmes procédures ultra complexes, et de faire des économies en réorganisant uniquement les structures et les modes de travail. Ces exercices ont donc rapidement montré leurs limites.
Il existe plus de 71 codes, environ 4000 régimes différents d'autorisation qui doivent être mis en œuvre par les administrations et de l'ordre de 400 000 normes.
Cet ensemble s’avère à la fois coûteux à concevoir et coûteux à faire fonctionner et très pénalisant pour l’économie.
Quelques exemples en témoignent :
Par exemple pour les procédures d'octroi de subvention, le dispositif juridique fixé par la loi aboutit le plus souvent à :
  • un décret détaillant les caractéristiques précises de l'aide et de sa procédure d'attribution.
  • des arrêtés annuels pour fixer les taux applicables.
  • un modèle type de dossier de demande comportant de nombreux documents et souvent remanié
    (par arrêté)
  • une communication organisée en direction des professions pour faire connaitre le régime et ses
    caractéristiques
  • la diffusion et le recueil des dossiers de demande
  • l’instruction des dossiers
  • la création par arrêté d’une commission d’octroi des subventions
  • la présentation des dossiers à la commission et le secrétariat de ses séances
  • la mise au point et la signature d’une convention avec chaque bénéficiaire
  • le calcul et la mise en paiement de la subvention
  • le suivi du respect de la convention... 

    On peut citer aussi le retour à l'autorisation administrative de licenciement si aucun accord sur un plan social n'est signé avec les représentants des salariés. En attaquant devant le tribunal administratif l'homologation donnée par l'administration du travail il est possible de bloquer durablement voir de faire annuler le plan.
    Dans le domaine des installations agricoles, la règlementation française va régulièrement au delà des prescriptions communautaires. Ainsi si un régime d'autorisation est prévu par la règlementation communautaire pour les exploitations dépassant 2000 têtes (porcs), la règlementation française exige un "enregistrement" à partir de 450 têtes (bovins et porcs) qui n'est possible qu'à partir du moment où l'exploitant justifie de respecter de nombreuses prescriptions.
    Dans le domaine du spectacle, tout entrepreneur doit disposer d'une licence et tout spectacle doit être autorisé par l'autorité locale y compris lorsque la salle utilisée a reçu l'agrément de la commission de sécurité.
    Donc, une réduction de la dépense publique d’ampleur nécessite de :

1. Conjuguer un calendrier de court terme et un calendrier de moyen terme
- un calendrier de court terme c'est à dire applicable immédiatement serait défini en prévoyant principalement des coupes budgétaires englobant les dépenses ayant le plus progressé qui ont été évoquées ci-dessus :
  • des dépenses de guichet et de transfert à la sécurité sociale
  • des dépenses de fonction publique, c'est à dire effectifs et rémunérations
  • dans une moindre mesure des dépenses de fonctionnement courant sachant que dans
    ce domaine une partie des efforts a en réalité déjà été effectuée et que les gains à attendre ne sont pas très importants.
    - un calendrier de moyen terme devrait être en lien systématique avec le calendrier de court terme de façon à consolider les décisions de coupe budgétaire et les non remplacement d'effectifs par des mesures structurelles intervenant rapidement après :
• sur les dépenses de guichet, en relayant les coupes initiales il s'agirait de proposer rapidement des réorganisations et des rationalisations des dispositifs d'aide et d’intervention.
• de la même façon pour la fonction publique il s'agirait de relayer les mesures immédiates de réduction d'effectifs et de stabilisation des rémunérations par un ensemble de mesures de simplification et de réorganisation.
Cette démarche de deux calendriers liés, le premier réduisant effectifs et crédits de façon à mettre sous contrainte les organisations et le second mettant en œuvre des mesures structurelles est clairement inversé par rapport à la pratique habituelle. Elle devrait être un élément clé de réussite de ces propositions et d'efficacité budgétaire.

2. Mettre en œuvre des redéfinitions de missions, des réforme s et réorganisations dans une approche "multidimensionnelle"
Tant que des dispositifs réglementaires lourds sont maintenus, et c'est une grande partie de l'activité de l'administration, les marges d'économies sont limitées. L'approche "multidimensionnelle" doit d'abord remettre en cause l'utilité même du dispositif en envisageant les conséquences réelles de sa suppression en particulier à moyen terme, puis examiner ensuite le bien fondé de procédures complexes dans un objectif de simplification réglementaire drastique.
Lorsque les missions ou taches ne sont pas totalement supprimées, les objectifs assignés doivent cependant être réexaminés. Dans de nombreux cas en effet la loi de finances de l'année fixe des objectifs, le plus souvent ambitieux et chaque année en progression sur l'année précédente, assortis d'indicateurs précis.
La LOLF a ainsi mis en place un dispositif complexe d'indicateurs qui sont présentés dans les projets annuels de performance (PAP) annexés à la loi de finances. Un exemple simple est celui des taux de recouvrement des impôts et taxes fiscales multiples assignés aux services de la direction générale des finances publiques. La première des solutions est bien sûr de simplifier l'impôt en supprimant de multiples niches et de multiples taxes dont le rendement est secondaire. Mais la réduction des moyens de cette direction comme de beaucoup d’autres passe aussi par la stabilisation voire la diminution des indicateurs qui lui sont assignés.
Cette démarche de réduction ou à tout le moins de stabilisation des objectifs doit également être appliquée lorsqu'il s'agit d'indicateurs "d'impact" mesurant l'effet de l'action des administrations sur leur environnement économique et social. Elle conduit à faire des choix beaucoup plus raisonnés dans tous les domaines. Ainsi tel dispositif d'aide devra être ciblé sur 5% de la population et non être sans utilité élargi à 20% de la population. Par exemple on peut s'interroger sur le point de savoir l'objectif de distribution des bourses étudiantes doit être fixé à 10 ou à 30% de la population concernée.
En définitive donc une approche "multidimensionnelle" de la réforme ne doit pas se limiter à rechercher des réorganisations de service mais bien et par ordre de priorité à :
- réexaminer l'intérêt au fond de la mission par exemple celles des chambres consulaires (CCI et chambres de l'Artisanat), de l'Ademe, ou dans un tout autre domaine par exemple celui du tourisme s'interroger sur l'utilité réelle de la délivrance du diplôme national de guide interprète.
- rechercher à diminuer ses objectifs au niveau juste nécessaire, par exemple adapter finement les dispositifs d'aide au logement aux personnes en ayant réellement besoin.
- simplifier sa réglementation et la réglementation de sa procédure, par exemple forfaitiser le versement de subventions à des entreprises selon des barèmes simplifiés au lieu d'instruire des dossiers de demande de subventions très complexes.
- réorganiser les services et modes de travail.
Dans un calendrier en deux phases, la première celle d'une diminution rapide des crédits et des effectifs intervient préalablement à cette approche "multidimensionnelle" de la réforme et est donc de nature à faciliter sa bonne réalisation. 

3. Adopter une organisation renforcée
- Une équipe externe, dirigée par un responsable de haut niveau doit être implantée dans chaque ministère. En effet cette tache de réforme ne doit pas être confiée aux directions d'administration centrale qui ne sont pas en mesure de faire des propositions suffisamment fortes. Cette équipe doit être multidisciplinaire, suffisamment étoffée, et avoir tout pouvoir d'investigation et de proposition.
- Une structure d'animation interministérielle doit piloter les responsables de chaque mission et coordonner les décisions gouvernementales. Deux organisations semblent envisageables : soit regrouper dans un même département ministériel Comptes publics, fonction publique et réforme de l’Etat, soit confier la tâche à un secrétaire d’Etat placé directement auprès du Premier ministre.
- Un comité composé de personnalités extérieures et de parlementaires doit "challenger" dans tous les domaines les propositions. Il devrait être en mesure de demander des réexamens, et de demander la mise à l'étude de nouveaux sujets.
- Enfin, souvent les directions sont les seules à disposer des compétences techniques sur des sujets complexes, assis sur des réglementations très difficiles d'accès. La présence de ces équipes doit être suffisamment longue pour leur donner le temps de bien comprendre les enjeux et les mécanismes. Il semble ainsi préférable que chaque équipe se penche successivement à effectif complet sur chaque direction ou sur chaque service plutôt que de chercher à faire un travail trop rapide en segmentant ses effectifs à l'intérieur d'un ministère. Raisonnablement, une durée de travail de 1 à 2 ans semblerait appropriée dans chaque ministère. 

3) Le programme de court terme de réduction du déficit de l’Etat 1. Orientation et mesures de principe
Viser une réduction de près de 70 Mds€ de la dépense publique en 3 ans sans augmentation de la fiscalité et sans remettre en cause les budgets des forces de sécurité et de la défense.
- Agir prioritairement dans les domaines des dépenses de guichet et de fonction publique qui sont les domaines ou les dépenses sont comparativement les plus élevées et ou les marges d'économies rapides sont les plus importantes.
- "Sanctuariser"le budget de l'Etat en mettant fin au système de"vases communicants"entre celui-ci et celui de la sécurité sociale. Il y a en effet un paradoxe puisque le budget de l'Etat qui est celui le plus déficitaire (de l'ordre de 19% de déficit courant) alimente celui de la sécurité sociale par des transferts élevés alors que ce dernier est en réalité faiblement déficitaire (3,5%) et ce pour lui permettre de verser certaines prestations sociales et garantir son quasi équilibre. Il faut bien mesurer que ces transferts sont une des causes essentielles du déficit du budget de l'Etat. Le chapitre III détaille les transferts du budget de l'Etat vers la sécurité sociale auxquels il serait mis fin. L'économie pour le budget de l'Etat serait de l'ordre de 50,8 Mds€, mais une décision de principe doit être rapidement prise, celle de ne plus prévoir la compensation automatique par l’Etat des allègements de cotisations sociales.
- Garder comme objectif de ne pas pénaliser les entreprises puisque le différentiel de charges à leur détriment vis à vis des pays étrangers est encore élevé (au moins 140 Mds€ avec l'Allemagne).
- S'agissant de la fonction publique d’Etat, le calendrier de court terme consisterait à suspendre la 1ère année toutes les embauches de fonctionnaires et de contractuels, sauf pour les forces de sécurité (3000 par an), y compris pour l'éducation nationale qui a bénéficié de nombreux recrutements ces trois dernières années. Ceci qui reviendrait à renoncer à 54 000 embauches. La 2ème et 3ème année, les recrutements seront à nouveau ouvert dans l’Education nationale.
En dehors des domaines de l’Education nationale, et des forces de sécurité, cela revient concrètement à fermer tous les concours de recrutement pour 3 ans. S'agissant des concours de l’année, afin de ne pas trop pénaliser les étudiants, ces concours seraient achevés mais les embauches effectives seraient repoussées de 3 ans. Cette phase de mise en sommeil des concours et de semi mise en sommeil des écoles de formation (qui achèveraient les formations commencées, souvent sur plusieurs années) permettrait de reconstruire les modes de recrutement dans le cadre du calendrier de moyen terme (cf. ci-après).
- s’agissant de la fonction publique territoriale, le calendrier court terme consisterait à ne remplacer qu’un départ en retraite sur deux pendant 5 ans. Combinée à une réduction des dotations de l’Etat de 2 milliards € par an pendant 5 ans (10 milliards au total), cette mesure vise à éviter que la contrainte budgétaire ne se fasse au détriment du budget d’investissement des collectivités ou par une augmentation de la pression fiscale.
- S'agissant de l'organisation de l'Etat (et de la sécurité sociale), quatre mesures fortes à grande visibilité seraient engagées sans délai :
  • réduction par deux ( ou trois dans certains cas) du nombre des conseils départementaux
  • adoption d'une règle de plafonnement des dépenses des budgets des collectivités territoriales par la loi de finances
  • adoption du caractère limitatif de tous les budgets sociaux




4) Le programme de moyen terme
Selon la méthode exposée ci-dessus le programme de moyen terme aurait pour premier objectif de consolider les économies en crédits et effectifs déjà réalisées, en réformant les dispositifs et les organisations de façon pérenne. 

1. Il comporterait des mesures transversales
- dans la fonction publique
  • La refonte du recrutement et de la formation semblent nécessaires car l'Etat forme dans des écoles administratives des fonctionnaires généralistes alors que ceux-ci ont déjà été formés une première fois par l'université ou certaines écoles ce qui est sans nul doute une double formation couteuse et de l'avis général souvent peu utile. Par ailleurs les formations généralistes apparaissent de plus en plus inadaptées à des métiers fortement professionnalisés qu'il s'agisse du droit, des RH ou de la finance. Enfin la différenciation reste trop forte entre les élèves issus des écoles supérieures type ENA et les autres pour lesquels existe un véritable plafond de verre.
    Il est donc proposé de réformer radicalement la plupart des écoles généralistes type ENA, IRA voire les écoles spécialisées type école des impôts pour leur confier une triple mission à l'exclusion de toute formation longue comme aujourd'hui :
    - organisation des concours par filière (droit, finances, RH) pour les diplômés de l’université et des concours internes
    - adaptation à l'emploi de 4 à 6 mois maximum pour les débutants
    - adaptation à l'emploi de 2 à 4 mois pour les contractuels recrutés plus

    tard, notamment pour des emplois de haut niveau
    L'accès aux carrières continuerait à se faire en fonction du rang de réussite aux concours (d'entrée dans ce nouveau schéma) et dans une certaine mesure au profil. En revanche l'accès aux emplois de direction serait conditionné par le passage dans une sorte "d'école de guerre" (ou "INSEAD") quelque soit le corps d'origine.

  • La réduction du nombre de corps de fonctionnaires avec un objectif de 200 corps en 2020 contre 327 actuellement et création de 7 filières interministérielles (administration générale, filière financière et fiscale, filière sociale, filière de l’éducation et de la recherche, filière culturelle, filière technique et de sécurité) pour faciliter la mobilité et réduire le coût de la gestion RH.
  • La simplification drastique des règles d'avancement de détachement et de promotion est une nécessité absolue, à la fois pour une gestion plus personnalisée des effectifs mais aussi pour permettre la diminution des effectifs RH dont le temps est aujourd'hui largement absorbé par les procédures RH. Les gains attendus peuvent être de l'ordre de 20 à 30% au moins des effectifs de la fonction RH.
  • Le principe d’un temps de travail à 37 heures serait acté comme condition d’un retour des avancements et du bénéfice des augmentations générales. 

    - dans la sphère budgétaire et financière de l'Etat

• Optimiser l'ensemble des aides aux entreprises qu'elles soient sous forme d'aides directes ou de niches fiscales. Le cout de l'ensemble est estimé à près de 60 Mds€. (dont un tiers environ pour les allègements généraux de charges). L’objectif serait de récupérer chaque année de l’ordre de 1 Mds€ sur les différents dispositifs.
Réformer la conduite budgétaire de l'Etat. Comme ses promoteurs l'ont reconnu, la LOLF n'a en rien permis de mieux maitriser le budget des ministères. La programmation budgétaire des ministères souffre en effet d'une forte opacité y compris pour le ministère du budget et d'une insuffisante centralisation. Par exemple la notion d'autorisation d'engagement devait permettre de connaitre dès le lancement d'une nouvelle dépense (investissement ou fonctionnement) son coût total et non pas son coût pour la première année et de l'autoriser comme tel. Ainsi les ministères ne disposant que de montants limités d'autorisations d'engagement ne pouvaient pas lancer trop d'opérations la même année et devaient faire des choix. Cette notion toutefois n'est qu'imparfaitement respectée, et dans de nombreux cas les dépenses sont décomposées en tranches annuelles d'autorisation d'engagement favorisant la dérive et le saupoudrage des crédits. 

-dans le domaine de la sécurité sociale
  • Le chapitre III "Comment réduire les subventions que le budget de l'Etat verse à la sécurité sociale") appuie la réduction des transferts du budget de l’Etat vers celui de la sécurité sociale ; l’objectif étant de mettre fin au système des « vases communicants» qui conduit le budget de l’Etat à prendre en charge de nombreuses dépenses qui devraient relever de la sphère sociale. Ces coupes budgétaires concernent à la fois des prestations financées directement par le budget de l’Etat (APL pour moitié, Allocation adultes handicapés) et des transferts dédiés à de multiples autres objectifs (compensation d’exonérations de charge, contribution à l’équilibre des régimes, etc.). Le rétablissement des comptes de l'Etat repose très largement sur la réduction des transferts de celui-ci à la sécurité sociale. Mais celle-ci doit simultanément réaliser d'importantes économies à la fois sur son fonctionnement et sur les prestations qu'elle verse pour maintenir son équilibre.
  • A ce stade la mise en place d'une TVA sociale n'est pas prévue.
  • Le programme doit enfin simplifier les dispositifs d’allègement de charges en
    remettant à plat allègement de charges, CICE et taux de cotisations.
2. Il définit des programmes de réforme visant à consolider les réductions d’effectifs dans chaque ministère.
Le non remplacement de tous les fonctionnaires partant en retraite pendant 3 ans va rapidement créer des contraintes opérationnelles fortes dans certains services. Le démarrage des travaux de réforme par les équipes dédiées doit donc être entrepris rapidement dans la plupart des ministères en ciblant deux domaines prioritaires : les régimes de subvention et d’intervention, et les régimes d’autorisation, d’agrément et de conventionnement qui réclament des effectifs importants dans les administrations centrales comme dans les services déconcentrés.



III. Comment réduire les subventions multiples que le budget de l'Etat verse à la sécurité sociale
1) Les subventions et rétrocessions d'impôts de l'Etat à la sécurité sociale représentent chaque année près de 88 Mds€ à comparer au déficit public de l’Etat qui s’élève à 74,1 Mds€ ; l’Etat verse donc l’équivalent de 119% de son déficit à la sécurité sociale.
Autrement dit si le budget de l'Etat ne prenait plus en charge une partie de la protection sociale il serait excédentaire.
Cette prise en charge massive par le budget de l'Etat de dépenses de la sphère sociale est relativement récente (indépendamment du caractère redistributif de l'impôt lui-même), a été progressive (à partir des années 1990) et est l'une des deux sources de dérive du budget de l'Etat avec l'accroissement des effectifs de la fonction publique.
L'examen détaillé des transferts de l'Etat vers la sécurité sociale (voir annexe) montre que si certains sont justifiés, d'autre en revanche n'ont eu pour seul effet que de financer des prestations par le recours à l'endettement de l'Etat. Ces derniers ont ainsi eu des conséquences extraordinairement dommageables sur la déresponsabilisation des acteurs sociaux et la dérive des finances publiques.
Ceci devrait conduire à remettre certaines dépenses à la charge de la sécurité sociale et à imposer à celle-ci des économies pour les financer. 

2) Lancer trois actions concomitantes au programme de réduction des dépenses de l'Etat.
a) Abroger immédiatement par la loi le principe de compensation à la sécurité sociale par l'Etat des exonérations ou allègements de cotisations sociales et prévoir un étalement sur 4 ou 5 ans de la récupération des subventions budgétaires et des rétrocessions d'impôts consentis à la sécurité social e au titre de cette compensation. Ce principe de compensation par l'Etat des allègements de cotisations sociales est gravé dans le marbre du code de la sécurité sociale et surveillé avec un soin sourcilleux par les syndicats. Il partait de l'idée a priori vertueuse de rendre l'Etat responsable de ses décisions.
En réalité, il s'est avéré catastrophique et c'est un des facteurs majeurs sinon le premier facteur d'accroissement de la dette de l'Etat. En effet, plutôt que d'adapter le montant des prestations versées en fonction des allègements de cotisations, le coût de ces derniers a été systématiquement mis à la charge du budget de l'Etat et a aggravé son déficit et donc sa dette. Il est difficile de concevoir un système plus pernicieux et déresponsabilisant.

b)dans la suite logique de ce principe, inscrire dans les budgets successifs de l'Etat l'arrêt progressif ( ou la réduction selon les cas) des transferts budgétaires et rétrocessions d'impôts, selon le calendrier présenté en partie 2 ci-dessus (lignes "réduction des transferts à la sécurité sociale")
c) lancer un plan d'économie pour la sécurité sociale, cadencé au même rythme et permettant de compenser l'arrêt des transferts budgétaires et des rétrocessions d'impôts. 

Ce plan comprendrait les principaux éléments suivants : 

1. Les prestations sociales
Un dispositif de plafonnement global de l'ensemble des allocations est mis en place (à 70% du SMIC pour une personne seule) avec inscription au RNCPS de l'ensemble des prestations nationales et locales perçues. En tout état de cause, l’allocataire qui n’a pas de revenus du travail ne pourra pas, dans ce nouveau système, gagner davantage qu’une personne – dont la situation familiale est similaire – qui travaille. 

2.
➢ la première année,
  • les barèmes d'allocations familiales sont réduits de 10% (économie : 2 Mds€)
  • la prime d'activité (fusion de la PPE et du RSA "activité") est supprimée car l'effet sur l'emploi de ce type de dispositif n'a jamais été démontré (celui du RSA activité était même négatif). Le RSA en revanche est maintenu inchangé. (économie : 4 Mds€)
• les barèmes d'allocation logement (APL et ALS) sont réduits de 10% (économie : 1,5Mds€)
➢ la deuxième année
• Le dispositif de plafonnement des aides et prestations sociales entrera en vigueur

(économie : 3 milliards€) 

Les dépenses de santé
➢ la première année
• les remboursements de médecine de ville sont réduits de 10 %

(économie : 6Mds€)
• l'aide médicale d'Etat est supprimée sauf cas d'extrême urgence

(économie : 0,5Mds€) 

➢ la deuxième année
  • les remboursements de médecine de ville sont réduits de 5 %
    (économie : 3 Mds€)
  • des économies sur le système hospitalier sont mises en œuvre
    (économie : 1Mds€). Le plan comprend plusieurs mesures appliquées en 3 ans, l''augmentation de la durée du travail effectif à l’hôpital, la réduction des séjour à l’hôpital et la restructuration du réseau hospitalier en fonction de critères de sécurité, de coût, de taux d’encadrement. La France détient le record de la part de l’hôpital dans les dépenses de santé (37%) avec la Grèce contre 29% pour la moyenne de l’OCDE.
    • des économies sur la gestion de la sécurité sociale sont mises en œuvre
    (économie : 1Mds€)
➢ la troisième année

- le régime des affections longue durée dont le coût est d'environ 70 Mds€ et qui

concerne désormais 10 millions de personnes est revu en transformant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé en un plafonnement annuel de reste à charge pour une économie attendue de 7 Mds €.
  • les économies sur le système hospitalier sont poursuivies (économie: 2 Mds€)
  • des économies sur la gestion de la sécurité sociale sont mises en œuvre (économie: 2 Mds€) 

    ➢ les années ultérieures
• des économies sur le système hospitalier sont poursuivies
(économie totale : environ 7 Mds€) 

La retraite
➢ La première année,
• l’âge de départ en retraite est repoussée de 2 trimestres (économie : 4 mds€)

➢ Les années suivantes
• Chaque année l'âge de départ en retraite est repoussé d'un trimestre (économie : 2

Mds€ pour la CNA V par trimestre)
Le bilan de la réduction des transferts à la sécurité sociale et du programme d'économies de la sécurité sociale s'établirait conformément au tableau ci-dessous qui montre que la réduction des transferts de l'Etat à la sécurité sociale prendrait deux formes :
D'une part le budget de l'Etat réduirait ses remboursements aux trois caisses nationales de sécurité sociale (CNAM, CNAV et CNAF), par exemple la réduction du barème des allocations logement conduirait le budget de l'Etat à réduire à due concurrence les remboursements de ces allocations à la CNAF.
D'autre part le budget de l'Etat récupérerait des fractions d'impôt (TVA ou impôts et taxes affectées-ITAF) jusqu'ici retrocédées aux 3 grandes caisses au titre principalement des allègements de cotisations sociales.
En revanche les taxes affectées ayant un lien réel avec les dépenses sociales, par exemple les taxes sur les tabacs et alcools resteraient versées à la sécurité sociale. (cf annexe pour la répartition de ces taxes)



 
ITAF : impôts et taxes affectés 

IV. Tableau de marche du redressement économique avec retour de la croissance, création d’emplois et désendettement



Ces économies permettent, couplées à une vente des actifs de l’Etat, de financer les mesures d’amélioration de la compétitivité visant à relancer la croissance à partir de 2018.
La croissance retrouvée est par précaution fixée à 2%, ce qui pourrait tenir compte d’un climat économique mondial peu favorable. L’hypothèse de travail de la Fondation Concorde est de ne pas augmenter les impôts, de les maintenir stables autant que cette croissance ne dépassera pas 2%. Un gouvernement efficace pourrait faire bénéficier les contribuables des recettes supplémentaires éventuellement obtenues.

Annexe
Le budget de l'Etat alimente la protection sociale par trois sources différentes.
a)L'Etat rétrocède à la sécurité sociale 53,7 Mds € d'impôts et de taxes affectées (ITAF).
Ce dispositif de rétrocession a progressivement remplacé des subventions directes du budget de l'Etat pour ne pas faire dépendre les recettes de la sécurité sociale de décisions budgétaires aléatoires, répondant ainsi aux souhaits des conseils d'administration paritaires (patronaux et syndicaux) de la sécurité sociale.
Parmi les rétrocessions, environ la moitié revient assez légitimement à la sécurité sociale et maintient un lien fort et logique entre les dépenses et les recettes. Il en est ainsi par exemple des droits sur les tabacs et sur les alcools (10,5 Mds€), les taxes sur médicaments (0,9 Mds€) et les contributions sur les contrats maladies (2,2Mds€).
En revanche il reste environ 25 Mds€ dont 11,7 Mds€ de rétrocessions de TVA nette et 13 Mds€ de rétrocession de taxe sur les salaires, plus d'autres rétrocessions diverses (TIPP...) qui sont justifiées comme compensant les allégements de cotisations sociales que l'Etat à décidé (au"détriment" de la sécurité sociale).
Ce principe de compensation par l'Etat des allègements de cotisations sociales est gravé dans le marbre du code de la sécurité sociale et surveillé avec un soin sourcilleux par les syndicats. Il partait de l'idée a priori vertueuse de rendre l'Etat responsable de ses décisions.
Il s'est avéré absolument catastrophique pour le budget de l'Etat et est responsable au minimum du tiers de son déficit courant, car il a créé une irresponsabilité complète dans la chaine de décision en rompant de façon définitive le lien entre allègements de cotisation souhaités par tous et réduction corrélative des dépenses sociales. Le résultat est sans appel. Tout nouvel allègement de cotisations s'est traduit depuis des années non par la recherche d'économies sur les prestations, mais par l'accroissement de la dette de l'Etat.
La remise en cause de ce principe et le retour à une saine gestion est donc indispensable pour sortir de ce cercle absolument vicieux. 

b) Le budget de l'Etat rembourse "europour euro" à la sécurité sociale des prestations sociales qu'elle verse aux allocataires pour environ 31 Mds€.
Pour certaines prestations ces remboursements sont légitimes car elles relèvent bien du champ de compétence de l'Etat mais ce n'est pas le cas pour toutes. On peut ainsi estimer que sur ces 31 Mds, de l'ordre de 12,25 Mds€ devraient rester à la charge de la sécurité sociale et non pas être remboursés par l'Etat.
L'Etat rembourse ainsi à la sécurité sociale des prestations qui en réalité relèvent de la compétence et du périmètre de cette dernière. Il s'agit principalement de l'allocation adultes handicapés (8,4 Mds€), de l'aide médicale d'Etat (0,7 Mds €) et d'une partie des allocations logement (APL 3,15Mds €) dont le reste est déjà pris en charge par la sécurité sociale (branche famille).
Les justifications avancées pour que l'Etat rembourse ces prestations ne tiennent pas et il s'agit plus en réalité du résultat de l'histoire ou de rapports de force politiques et syndicaux.
En effet le caractère assurantiel de la sécurité sociale (vos cotisations vous ouvrent droit à des prestations) est aujourd'hui largement gommé au profit de son caractère redistributif et solidaire ( les cotisations de certains paient les prestations des autres). Dès lors la justification de la prise en charge étatique de l'allocation adultes handicapés (AAH) et de l'aide médicale d'Etat (AME) par l'absence de caractère assurantiel de ces prestations n'est pas sérieuse. En réalité la sécurité sociale paie déjà beaucoup de prestations pour lesquelles l'aspect redistributif est totalement prédominant voie exclusif. Par exemple les employeurs de célibataires âgés sans enfants cotisent malgré tout pour les prestations familiales. La logique maladie ou accident de l'AAH et de l'AME les fait bien entrer en revanche dans le périmètre de compétence des caisses maladie.
S'agissant des aides au logement, (APL) la sécurité sociale en prend déjà 50% à sa charge, le partage reposant en théorie sur un distinguo entre le logement familial et celui qui ne l'est pas (mis à la charge de l'Etat). Toutefois ici encore la justification apparait largement théorique et les caisses d'allocations familiales qui versent les allocations logement sont avant tout dans une logique redistributive.
Ces raisons militent donc pour laisser à la charge intégrale de la sécurité sociale ces 3 prestations. 

c) Le budget de l'Etat rembourse enfin à la sécurité sociale 3,2 Mds€ d'exonérations de cotisations ciblées.
En effet, en plus des rétrocessions d'impôts et taxes affectées mentionnées en a) des dispositifs spécifiques d'exonérations ou d'allègements de cotisations font encore l'objet de remboursements par le budget.

Michel Rousseau avec la Fondation Concorde

Réduction de la dépense publique – plaidoyer pour  une nouvelle politique des transports




B) Fiscalité : le gouvernement admet «ne pas avoir arrêté de calendrier»
 
Le récent dérapage du déficit public devrait amener l'exécutif à étaler les réformes fiscales promises par Emmanuel Macron. Certaines devraient être tenues dès 2018 tandis que d'autres pourraient être reportées. De son côté, le gouvernement admet «ne pas avoir arrêté de calendrier».
Le récent audit de la Cour des comptes - qui a annoncé un dérapage du déficit public de 9 milliards d'euros en 2017 - pose la question de la mise en oeuvre du programme fiscal d'Emmanuel Macron. L'objectif est d'avancer progressivement afin de ne pas compromettre le retour durable du déficit sous les 3% du PIB. L'exécutif n'a pas fixé de calendrier pour la mise en oeuvre des réformes fiscales promises par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, mais elles seront toutes menées à bien d'ici cinq ans, a déclaré ce mardi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, sur Europe 1. «Jamais nous n'avons déterminé un calendrier pour dire: le CICE c'est au 1er janvier de telle année, la taxe d'habitation c'est à tel moment, ou la CSG ou la suppression des charges sur les salaires c'est à tel autre», a affirmé Christophe Castaner. «Dans la campagne, on a fixé ces objectifs, on n'avait pas arrêté un calendrier. Donc il n'y a pas de retard», a-t-il ajouté. Quelles mesures fiscales devraient être mises en place dès 2018? Lesquelles pourraient être reportées? Le Figaro fait le point.

Les mesures qui devraient être tenues dès 2018

• Le basculement de cotisations salariales vers la CSG
«La mesure fiscale prioritaire est la suppression des cotisations salariales, maladie et assurance-chômage», expliquait récemment le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, dans les colonnes du Figaro. Cette suppression de cotisations salariales sera financée par une hausse de 1,7 point de CSG. Objectif de cette réforme: soutenir le pouvoir d'achat des salariés et élargir davantage aux retraités le financement de la protection sociale. «Cette bascule est bien engagée pour 2018», confirme Matignon, cité par Les Echos. Au total, ce basculement représenterait une somme d'environ 20 milliards d'euros.
• L'exonération de la taxe d'habitation
Autre mesure incontournable et promesse de campagne majeure d'Emmanuel Macron: l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des ménages. Ce dispositif bénéficiera au total à 18 millions de ménages et coûtera plus de 10 milliards d'euros par an à l'État. Emmanuel Macron n'a jamais donné de calendrier précis mais son entourage, durant la campagne présidentielle, avait évoqué une mise en place progressive entre 2018 et 2020. Évoquant les retraités qui seront touchés par la hausse de la CSG, Bruno Le Maire déclarait il y a quelques jours: «Mais la plupart d'entre eux verront le total de leurs impôts diminuer avec la baisse de la taxe d'habitation». Sous-entendu: la mise en place de cette exonération est imminente.
• Un taux d'imposition sur les sociétés à 25%
Concernant les entreprises, la baisse de l'impôt sur les sociétés ne devrait pas être remise en question. Présent à New-York jeudi dernier, Bruno Le Maire a promis aux cercles financiers américains un «allègement progressif» de la pression fiscale, assurant que le taux d'imposition sur les sociétés devrait s'établir à 25% à la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. Selon Les Echos, la piste qui tiendrait actuellement la corde serait un maintien de la disposition votée sous Hollande, visant à appliquer un taux de 28 % jusqu'à 500.000 euros de bénéfices pour toutes les entreprises.

Les mesures qui pourraient être reportées à 2019 voire plus tard

• La réforme de l'ISF
L'avenir de la réforme de l'ISF semble aujourd'hui très flou. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de transformer l'impôt sur la fortune en «impôt sur la fortune immobilière». L'idée étant de réduire l'assiette de cet impôt aux seuls biens immobiliers et d'en exclure le patrimoine financier (les valeurs mobilières, y compris l'assurance-vie). Cette réforme serait aujourd'hui jugée moins prioritaire et pourrait attendre 2019. La réforme de l'ISF «se fera, mais selon le calendrier adapté qui n'est pas arrêté aujourd'hui», a précisé ce mardi Christophe Castaner.
• Un prélèvement unique de 30% sur les revenus du capital
L'incertitude pèse également sur l'autre réforme promise sur la fiscalité du capital: le prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital (prélèvements sociaux compris). Le scénario le plus probable pour l'instant est que cette «flat tax» ne soit mise en place qu'en 2019.

Les mesures qui suscitent une grande incertitude

• La transformation du CICE en baisse de charges durables
Rien n'aurait encore été décidé pour la transformation du CICE (crédit d'impôt sur la compétitivité et l'emploi) en baisses de charges pérennes pour les entreprises. À propos de cette mesure, Bruno Le Maire déclarait, dans les colonnes du Figaro, vouloir «d'abord ouvrir des discussions avec les entrepreneurs pour étudier les meilleurs moyens de la réaliser». Une manière subtile d'annoncer son report.
• L'exonération des heures supplémentaires
Quant à l'exonération de charges sociales sur les heures supplémentaires, elle a totalement disparu du débat public. Selon Les Echos, elle n'aurait pas les faveurs de tout le monde à Bercy en raison des effets d'aubaine qu'elle peut générer. Son coût serait de 3 milliards d'euros.


 

C) 24 juillet : Jour de Libération du contribuable 2017
 
En 2017, les Français ont travaillé 205 jours pour financer les dépenses de la sphère publique. A compter de la date symbolique du 24 juillet, les Français pourront enfin profiter pendant 160 jours du fruit de leur labeur, selon les calculs de l’association Contribuables Associés.
Selon les calculs effectués par l’association Contribuables Associés à partir des données de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), le ratio entre les dépenses publiques (État, collectivités territoriales, sécurité sociale, Union européenne) et les richesses créées en France (le Produit intérieur brut) est de 56% en 2017, ce qui signifie que l’administration publique absorbe plus de la moitié de la richesse produite en France.
Rapporté au calendrier de l’année, cet indicateur symbolique permet de savoir que les Français ont travaillé 205 jours pour financer les dépenses de l’administration publique, ils seront donc symboliquement libérés le 24 juillet

La France en tête des pays les plus dépensiers
La France est cette année la triste « championne » des pays de l’OCDE pour le poids de sa dépense publique, devant la Finlande (55% du PIB dépensés pour la sphère publique), et la Belgique (52,43% du PIB dépensés pour la sphère publique).
En moyenne, les contribuables de la zone euro fêtent leur libération le 22 juin, plus d’un mois avant les contribuables Français.
Pour Eudes Baufreton, délégué général de Contribuables Associés « La France dépense beaucoup trop pour sa sphère publique, et ce poids de la dépense publique se traduit par un matraquage fiscal gigantesque sur les contribuables. Seule la réduction des dépenses publiques permettra une véritable baisse des impôts, une diminution de l’endettement et le retour de l’emploi en France ! ».




Comme le redit le dernier rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques publié le 29 juin, la France est en total « décalage » avec les autres pays européens pour la réduction de son déficit, de sa dépense publique et de son endettement. Le quinquennat de François Hollande s’est achevé par un dérapage budgétaire de près de 9 milliards d’euros : un bilan désastreux pour les contribuables.
Contribuables Associés, première association de contribuables de France – apolitique, non partisane et non subventionnée -, est engagée depuis 1990 contre l’excès de dépenses publiques et d’impôts. Depuis 1999, Contribuables Associés calcule le « Jour de libération du contribuable »,  indicateur pédagogique du poids de la dépense publique, pour promouvoir une gestion économe de l’argent public.




 
Powered By Blogger