Ce site n'est plus sur FB (blacklisté sans motif),
Pourquoi, sur ce graphique, la richesse (un stock) est-elle exprimée en pourcentage du PIB (un flux) ? On aurait pu rapporter la richesse des plus riches à l’ensemble de la richesse nationale. Selon le World Inequality Database (WID, dont Gabriel Zucman est scientific co-director), le top 1 % détenait 24,6 % de la richesse nationale en 1996 et 27,2 % en 2023, soit une multiplication par 1,1x.
Comment en arrive-t-on à un facteur 6x à la télévision pour les 500 premières fortunes ? Problème n°1 : le graphique de Zucman laisserait apparaître une forte hausse des inégalités de richesse même s’il n’y en avait pas eu Le premier biais tient au fait que le ratio richesse/PIB de l'ensemble du pays n’est pas stable dans le temps. D’après le WID, la richesse nationale représentait 364 % du PIB en 1996 contre 621 % en 2023, soit une multiplication par 1,7x.
Autrement dit, si la part des 500 plus grandes fortunes dans la richesse nationale n’avait absolument pas changé durant cette période, le graphique laisserait apparaître un passage de 6,4 % du PIB en 1996 à 6,4 % × 1,7 = 10,9 % en 2023. Du coup, quelle aurait été la fortune des 500 familles les plus riches, rapportée au PIB, si ce ratio stock/flux était resté à son niveau de 1996 ? La richesse de chaque français rapportée au PIB eut été 1,7x plus faible. Et donc celle des familles de Challenge de 41 % / 1,7 ≈ 24 % du PIB. Autrement dit, sur les 41-6=35 points de PIB de hausse affichés sur le graphique de Gabriel Zucman, environ 18 points tiennent au fait que les 500 familles les plus riches se sont effectivement enrichies plus rapidement que le reste des Français. Les 17 points restants sont une amplification attribuable à l'évolution du ratio richesse/revenu de l'ensemble du pays. Bien sûr, il s’agit toujours d’une progression très marquée de leur richesse relative. Mais pourquoi accentuer artificiellement le phénomène en choisissant un dénominateur qui double le résultat ? Problème n°2: Rapporter les stocks aux flux amplifie les multiples La mesure la plus naturelle des inégalités de richesse--celle qu'on trouve dans les publications académiques de Gabriel Zucman--consiste à rapporter le patrimoine des plus riches à la richesse totale de la population. Selon le WID, la part détenue par le top 1 % est passée de 24,6 % en 1996 à 27,2 % en 2023, soit une hausse de 2,6 points — une multiplication par 1,1x.
Rapportée au revenu national net — sachant que la richesse totale en représente 621 % — cette hausse correspond à 2,6 % × 621 % ≈ 16 %. Autrement dit, la progression de la part du top 1 % sur cette période de 27 ans équivaut à environ 16 points de revenu national: on retrouve à peu près le même ordre de grandeur que dans le calcul précédent. Mais ceci ne correspond qu'à 2,6 % du stock national de richesse. Encore une fois, rien de tout cela ne remet en cause le fait que la performance des marchés boursiers mondiaux a bel et bien accru la part de richesse détenue par le top 1 %-- et en particulier les 500 plus grandes fortunes. D'après le WID, la part du top 1% a été multipliée par 1,7x depuis le milieu des années 1980. Mais pourquoi en rajouter artificiellement en choisissant un indicateur qui grossit ainsi l’évolution observée ? PS: Il faut également rappeler que les statistiques du WID sont elles aussi sujettes à caution. Dans la plupart des pays, les instituts statistiques ne disposent pas de données administratives sur les patrimoines individuels. Les séries publiées sont le plus souvent inférées à partir de sources sur les revenus, et les résultats obtenus donnent lieu à des désaccords parfois vifs entre économistes. Par ailleurs, ces mesures ne prennent pas en compte les droits à la retraite, et leur inclusion applatit considérablement les évolutions historiques.
Sylvain Catherine: Economist. Assistant Professor of Finance at Wharton.
Source: https://wid.world/country/france/
Autrement dit Gabriel Zucman (À la poursuite de la richesse et des revenus, présents et passés, onshore et offshore.) fraude sur les taux d'imposition et sur l'accroissement de richesses des plus riches.
Question 1) : lui arrive-t-il de répondre, dans le cadre du débat publique ?
Question 2 : publie-t-il les mêmes âneries dans un cadre académique ?
je ne peux que vous recommander la lecture de cette excellente note du Conseil d'analyse économique :
En cas de hausse des impôts sur le patrimoine, l'expatriation des plus fortunés resterait faible et aurait un effet modeste sur l'économie nationale, conclut une étude du Conseil d'analyse économique. L'optimisation fiscale réduit davantage les recettes que les départs à l'étranger.
La question a enflammé le débat fiscal des derniers mois : augmenter les impôts sur les plus hauts patrimoines fait-il fuir les contribuables fortunés à l'étranger ? Dimanche encore dans son interview télévisée, François Bayrou mentionnait cette menace de l'exil fiscal pour expliquer son opposition à la mise en place d'une « taxe Zucman », c'est-à-dire l'impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des foyers détenant plus de 100 millions d'euros de patrimoine défendu par la gauche. « Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont partir », a expliqué le Premier ministre.
Pourtant, selon une étude du Conseil d'analyse économique (CAE, un organisme de recherche indépendant rattaché à Matignon) présentée mardi, cette crainte est à relativiser. Une équipe de six économistes s'est penchée sur la question, en mobilisant des données administratives inédites. Et leur conclusion est simple : la fiscalité du capital joue en réalité assez peu sur les départs à l'étranger des plus fortunés et n'a qu'un effet limité sur l'économie nationale.
Des riches peu mobiles
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs - qui n'étudient pas la taxe Zucman en tant que telle - ont commencé par constater que les hauts patrimoines quittent relativement peu la France. « Seulement 0,2 % du Top 1 % français s'expatrie chaque année, soit deux fois moins que lorsqu'on considère l'ensemble de la population française (0,38 %) », notent-ils.
La tentation du départ touche bien davantage les ménages qui perçoivent de gros salaires ou de généreuses retraites que ceux qui touchent des revenus du capital élevés. En partant de cette base faible, l'étude se penche ensuite sur les évolutions des départs et des retours des hauts patrimoines en cas de modification substantielle de la fiscalité du patrimoine.
Les chercheurs utilisent deux chocs fiscaux de référence : la hausse de 2012-2013 (suppression du prélèvement forfaitaire obligatoire, remplacé par le barème progressif de l'impôt sur le revenu ; création d'une tranche supérieure à 45 % ; hausse des prélèvements sociaux) et la baisse de 2017-2018 (suppression de l'ISF remplacé par l'impôt sur la fortune immobilière ; création de la « flat tax »).
Les chiffres compilés montrent que ces réformes ont bien eu des incidences sur l'expatriation des plus aisés, mais relativement modestes. « La hausse de la fiscalité du capital en 2013 a entraîné une augmentation des flux de départs, nets de retour, des hauts patrimoines concernés de 0,04 à 0,09 point de pourcentage, tandis que l'allègement de la fiscalité en 2017-2018 est associé à une baisse des départs nets de l'ordre de 0,01 à 0,06 point de pourcentage », calculent les économistes.
En rapportant l'ampleur de ces réactions à celle du choc fiscal, l'étude estime qu'une hausse de 1 point de la fiscalité du capital se traduit à long terme par une expatriation additionnelle des plus hauts patrimoines comprise entre 0,02 et 0,23 %.
Autrement dit, un éventuel retour de l'ISF par exemple (qui représente entre 3 et 4,5 milliards d'euros de recettes pour l'Etat, soit une hausse de 5,2 points de la fiscalité du capital selon l'étude) se traduirait par le départ à l'étranger d'un foyer très aisé sur mille à un foyer très aisé sur cent. « Les flux totaux d'expatriation restent très faibles en part de la population concernée », souligne l'étude.
Peu d'effet économique direct
Le CAE se penche ensuite sur l'effet économique de ces départs. « Les ménages à haut revenu du capital ont un rôle dans l'économie qui dépasse leur poids démographique, puisqu'ils détiennent une part importante des actifs professionnels », explique l'étude. Parmi le Top 1 % , quasiment la moitié est propriétaire de 10 % ou plus du capital d'une entreprise.
Or, la recherche académique a montré que l'expatriation d'un propriétaire a des conséquences néfastes sur son entreprise : baisse de 15 % du chiffre d'affaires cinq ans après son départ, diminution de la masse salariale (-31 %) et de la valeur ajoutée (- 24 %).
Ces effets économiques directs sont toutefois légèrement compensés par des effets d'équilibre - rachat de l'entreprise, réaffectation des salariés… Et, surtout, ils sont limités dans leur ampleur par le faible nombre de départs.
Toujours dans l'hypothèse d'un retour de l'ISF, et « même en prenant la borne haute (et conservatrice) des effets estimés de la fiscalité du capital sur les expatriations », explique le CAE, « les effets agrégés sur l'activité économique à long terme restent faibles : l'exil fiscal entraînerait au plus une baisse de -0,03 % de chiffre d'affaires, -0,05 % de valeur ajoutée totale de l'économie française, et -0,04 % de l'emploi total ».
Le risque de l'optimisation
Malgré cet impact mesuré, les chercheurs avertissent que « cela ne saurait présumer des effets totaux d'une réforme de la fiscalité du capital ». Ils pointent que l'exil fiscal n'est qu'une des réponses possibles des contribuables concernés.
Une étude scandinave a montré que leur
propension à mettre en place des stratégies d'optimisation, en cas de
hausse de la fiscalité, est bien plus importante que la tentation du
départ. « Le débat public, en se focalisant sur l'exil fiscal, se trompe
sans doute de cible », prévient le CAE.
Dans le contexte scandinave, une hausse de 1 euro de fiscalité sur les hauts patrimoines se traduit par seulement 26 centimes de recettes effectives : 20 centimes s'évaporent du fait de l'impact direct des mesures sur l'économie (notamment les départs des contribuables concernés) et 54 centimes disparaissent par la mise en place de stratégies de contournement de l'impôt.
Pour qu'une hausse de la fiscalité du patrimoine soit « socialement bénéfique », il faudrait donc qu'elle finance des politiques publiques qui génèrent plus de quatre fois la mise, pointe le CAE. Un rude bémol.
Zucman répète à l'envi que la note du CAE impliquerait que l'exil fiscal est marginal. Et personne ne semble l'avoir lue! Ce qu'elle montre, c'est que la taxe Zucman, loin de rapporter 20 milliards, implique une *PERTE SECHE DE 30 MILLIARDS*. Démonstration :
A: effet d'1% de + d'impôt sur *revenus* du K sur la courbe taux de migration: 0.23% B: effet du départ de dirigeant sur VA de sa boîte: -21.3% C: part des boîtes détenues par top 1%: 20.9% Comme 2mds=2.6 point d'impôt en + sur revenu du top 1%: Effet=2.6*0.0023*0.213*0.209*100=0.027%
Ferghane a raison d’en revenir au texte fondamental du zucmanisme: selon Z, il est bon de taxer les riches, *même et surtout si* ça détruit les recettes fiscales. Mais du coup dur d’expliquer, comme le PS ou LFI, que la taxe Z pourrait avoir un rôle de réduction des déficits!
Gabriel Zucman, inspirateur de la taxe sur les ultra riches à Paris, accusé de duplicité universitaire à Harvard
Les députés viennent de voter une taxe sur le patrimoine des ultra-riches, que la presse a rebaptisée la "taxe Zucman". Gabriel Zucman, économiste à l’origine de cette mesure, a pourtant été accusé par l’Université de Harvard de falsification de résultats statistiques afin de servir ses objectifs militants en faveur de l’instauration d’un impôt sur la fortune aux États-Unis.
"Comme tout transfert, la taxe Zucman a un impact négatif sur notre prospérité collective. Compte tenu de la forte mobilité du capital, ce coût est plus important que pour d’autres taxes. Notre aversion aux inégalités est-elle suffisamment importante pour que nous l’assumions ?"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire