B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks
C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond
D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante
A) La doctrine Trump pour un monde en mutation
En novembre 2025, la Maison Blanche a publiéla nouvelle Stratégie de Sécurité Nationale des États-Unis, un document d’une trentaine de pages qui marque un tournant décisif dans la politique étrangère américaine.
Signé par le président Donald J. Trump,
ce texte se présente comme un plan concret pour restaurer la puissance
américaine, corriger les erreurs du passé et prioriser les intérêts
nationaux.
Il s’agit d’une doctrine pragmatique, ancrée dans le slogan « America First » , qui rompt avec les approches globalistes des administrations précédentes. Ce
document, court mais dense, expose ce que les États-Unis veulent, les
moyens à leur disposition et une stratégie régionale précise. Il
suscite déjà de vives réactions internationales, notamment en Europe, où
il est perçu comme un mélange de réalisme brutal et d’appels à une
coopération redéfinie. Dans un monde marqué par des rivalités
croissantes, cette stratégie vise à assurer la domination américaine
au XXIe siècle, tout en évitant les pièges des interventions
interminables.
Les erreurs du passé et la correction Trumpienne
Le document commence par un diagnostic sévère des stratégies américaines post-Guerre froide. Selon lui, les
élites étrangères ont commis une erreur fatale en visant une domination
mondiale permanente, sans lien direct avec les intérêts nationaux.
Cela a conduit à des guerres coûteuses, un libre-échange destructeur
pour l’industrie américaine et une dépendance excessive aux alliés qui
déchargent leurs coûts de défense sur les États-Unis. Les institutions
internationales, souvent anti-américaines, ont érodé la souveraineté
nationale.
Ce bilan fait écho à une critique plus large du mondialisme, accusé de diluer les nations au profit d’élites transnationales.
Trump est présenté comme le correcteur nécessaire. Dès son premier
mandat, il a prouvé que des choix audacieux pouvaient inverser la
tendance : accords d’Abraham au
Moyen-Orient, renforcement des alliances et focus sur la paix par la
force. En huit mois de son second mandat, il revendique avoir résolu
huit conflits majeurs, de Gaza à l’Arménie-Azerbaïdjan, en passant par
Israël-Iran. Cette « présidence de la paix » repose sur une diplomatie non conventionnelle, une puissance militaire dissuasive et un levier économique. Le
document pose trois questions centrales : que veut l’Amérique ? Quels
sont ses moyens ? Comment les connecter dans une stratégie viable ?
Ce que veut l’Amérique : survie, prospérité et influence
Au cœur de la doctrine, les États-Unis aspirent à leur survie en tant
que république souveraine protégeant les droits naturels de ses
citoyens. Priorité à la sécurité des frontières, à la lutte contre
l’immigration massive, les trafics de drogue et les influences hostiles.
Le texte insiste sur une infrastructure résiliente, une armée la plus puissante du monde et une force de dissuasion nucléaire modernisée. Économiquement, l’Amérique vise la domination :
une économie dynamique, un secteur énergétique exportateur, une base
industrielle robuste et une innovation protégée du vol intellectuel.
Sur le plan international, les objectifs sont régionaux et pragmatiques. Dans l’hémisphère occidental, appliquer un « Corollaire Trump » à la Doctrine Monroe
pour exclure les incursions étrangères et stabiliser la région contre
les migrations. En Asie, contenir la Chine en sécurisant les chaînes
d’approvisionnement et en maintenant la liberté de navigation. En
Europe, soutenir les alliés pour préserver leur liberté tout en
restaurant leur confiance civilisationnelle. Au Moyen-Orient, éviter les
« guerres éternelles » en empêchant une domination hostile sur
le pétrole. En Afrique, passer d’une aide idéologique à des
investissements mutuellement bénéfiques. Ces intérêts vitaux sont
priorisés sans dispersion, marquant une rupture avec les listes
interminables des stratégies passées.
Les moyens américains : une puissance inégalée
Les États-Unis disposent d’atouts enviables : une économie innovante,
un système financier dominant, une armée supérieure, des alliances
stratégiques et une géographie favorable. Le document met l’accent sur la « soft power » américaine,
fondée sur une culture de compétence et de mérite, rejetant les
pratiques discriminatoires comme le DEI. Trump accélère la
réindustrialisation, les coupes fiscales, la dérégulation et
l’investissement en technologies émergentes pour renforcer ces bases.
Cette stratégie lie étroitement la puissance intérieure et extérieure. L’énergie américaine, libérée des idéologies « Net Zero » ,
devient un outil d’influence. La finance et l’innovation servent de
leviers pour contrer les rivaux. L’objectif : unir ces actifs pour une
Amérique plus forte, plus riche et plus sûre.
Les principes de la stratégie : pragmatisme et America first
La politique étrangère de Trump est décrite comme pragmatique,
réaliste et principielle, sans idéologie rigide. Les principes clés
incluent une définition focalisée de l’intérêt national, la paix par la force, une prédisposition au non-interventionnisme et un réalisme flexible. La primauté des nations souveraines est affirmée contre les organisations transnationales.
La souveraineté est protégée contre la censure étrangère et les
manipulations migratoires. L’équilibre des pouvoirs empêche toute
domination adverse, tandis que la justice exige un traitement équitable
dans les alliances et le commerce.
Le document critique l’hypocrisie des alliés qui profitent de la générosité américaine sans réciprocité.
Les Européens, par exemple, sont invités à augmenter leurs dépenses de défense à 5% du PIB, comme promis à La Haye.
La compétence et le mérite sont élevés au rang de priorités
civilisationnelles, contre les idéologies radicales qui affaiblissent
l’Amérique de l’intérieur.
Les priorités : fin de l’immigration massive et sécurité économique
Parmi les priorités, la fin de l’ère de l’immigration massive domine. Les frontières sécurisées sont vues comme essentielles à la souveraineté, contre les invasions, le terrorisme et les trafics. Le document appelle à une coopération internationale pour stopper les flux déstabilisants.
La protection des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression,
est affirmée contre les abus gouvernementaux. Le partage des charges
impose aux alliés une responsabilité accrue, avec des incitations pour
ceux qui alignent leurs contrôles d’exportations. Le realignement par la
paix utilise la diplomatie présidentielle pour stabiliser les régions
et ouvrir des marchés.
La sécurité économique est fondamentale : commerce équilibré,
sécurisation des chaînes critiques et réindustrialisation. Le
renforcement de la base industrielle de défense, la dominance
énergétique et la préservation de la suprématie financière sont
détaillés. Le rejet des idéologies climatiques, accusées d’avoir nui à
l’Europe, souligne un appel à l’autonomie énergétique.
Les Régions : Une Approche Priorisée
La stratégie régionale évite l’exhaustivité pour se concentrer sur les intérêts vitaux.
Hémisphère occidental : le corollaire Trump
L’Amérique réaffirme sa prééminence via un « Corollaire Trump »
à la Doctrine Monroe, excluant les rivaux non-hémisphériques. Objectifs
: enrôler les alliés pour contrôler migrations et cartels, étendre les
partenariats pour développer ressources stratégiques. Priorité à la diplomatie commerciale, aux déploiements militaires ciblés et à la réduction des influences adverses, comme celles de la Chine.
Asie : gagner l’avenir économique, prévenir la confrontation
La Chine est le rival principal. Le document critique les
erreurs passées favorisant son ascension et appelle à un endiguement
économique : rééquilibrer le commerce, protéger les chaînes
d’approvisionnement et aligner les alliés contre les pratiques
prédatrices. Militairement, maintenir la dissuasion dans la Première
Chaîne d’Îles, sécuriser le détroit de Taïwan et la mer de Chine
méridionale. Coopération accrue avec l’Inde, le Japon et l’Australie via
le Quad (Dialogue de Sécurité Quadrilatéral – enanglais:QuadrilateralSecurityDialogue).
Europe : promouvoir la grandeur
L’Europe est en déclin économique et civilisationnel, dû à l’immigration, la censure et la perte de confiance.
Le document accuse l’UE d’éroder les souverainetés et appelle à restaurer l’identité occidentale.
Priorité à la stabilité avec la Russie, via une fin rapide de la guerre
en Ukraine. Les États-Unis encouragent les partis patriotiques et un
partage des charges accru, tout en critiquant l’hypocrisie européenne
sur les dépendances énergétiques.
Moyen-Orient : transférer les fardeaux, construire la paix
Moins prioritaire qu’avant, grâce à l’autonomie énergétique américaine. Focus sur la paix via les Accords d’Abraham étendus, la neutralisation de l’Iran et la stabilisation. Passer d’interventions à des partenariats économiques, acceptant les traditions locales sans ingérence.
Afrique : de l’aide à l’investissement
Abandonner l’idéologie libérale pour des partenariats mutuels :
résoudre les conflits, promouvoir commerce et investissements en énergie
et minéraux critiques. Vigilance contre le terrorisme sans engagements
prolongés.
Réactions et implications : un monde divisé
Ce document a provoqué des remous en Europe, où il est vu comme une
ingérence. Les leaders critiquent ses appels à des tarifs contre la
Chine et sa description factuelle du déclin européen, mais certains,
comme en France, envoient des signaux de convergence sur les douanes.
Des voix soulignent l’hypocrisie américaine : forcer l’Europe à acheter
du gaz cher tout en critiquant son affaiblissement, ou promouvoir le
wokisme via des ONG tout en le dénonçant. Pourtant, la doctrine invite
l’Europe à suivre son bon sens pour retrouver indépendance et
prospérité, sans se noyer dans le filet américain.
Globalement, cette stratégie actualise un impérialisme américain adapté, rompant avec le mondialisme.
Elle reconnaît les erreurs post-1945 : libre-échange destructeur,
guerres inutiles, immigration excessive. En repliant sur les Amériques
tout en sécurisant les routes commerciales, elle positionne la Chine
comme rival principal. Pour l’Europe, c’est un appel à renouer avec la Russie et à abandonner les normes excessives, mais aussi une invitation à assouplir pour les firmes américaines.
En conclusion, la Stratégie de Sécurité Nationale de 2025 est une feuille de route pour une Amérique dominante,
riche et pacifique. Elle pourrait perdurer sous JD Vance, marquant une
ère de réalisme nationaliste. Mais son succès dépendra de la capacité
des alliés à s’aligner sans se soumettre, et des rivaux à négocier sans
confrontation.
Dans un monde multipolaire, cette
doctrine pourrait stabiliser ou diviser, selon qu’elle soit vue comme
bienveillante ou hégémonique.
B) Pourquoi la fin de l’euro serait bénéfique pour l’Europe : les arguments de l’économiste Robin Brooks
L’idée d’une
dissolution de l’euro refait surface dans un contexte de crises
économiques persistantes et de tensions géopolitiques croissantes en
Europe.
L’économiste américain Robin Brooks, Senior Fellow à la Brookings Institution et ancien Chief Economist à l’Institute of International Finance (IIF),
est l’un des voix les plus influentes à défendre cette thèse. À travers
une série d’articles publiés sur Substack en novembre 2025, formant une
« trilogie » analytique,
Brooks argue que la monnaie unique n’est
pas un pilier de stabilité, mais un frein à la croissance et à la
résilience européenne.
Selon lui, mettre fin à l’euro ne signifierait pas la fin de l’Union
européenne, mais plutôt une opportunité pour l’Europe de se renforcer
économiquement et de mieux affronter des défis externes comme la
concurrence chinoise ou la supposée menaces russes. Cet article explore
en détail ses arguments, en s’appuyant sur ses publications récentes et
ses interventions sur les réseaux sociaux, tout en examinant les
critiques et les implications potentielles.
Qui est Robin Brooks ? un expert des marchés et des changes
Robin Brooks n’est pas un économiste marginal ; son parcours le place au cœur des institutions financières mondiales. Après avoir dirigé l’équipe de stratégie des changes chez Goldman Sachs, il a occupé des rôles clés à l’IIF, où il analysait les flux de capitaux internationaux et les risques systémiques. Aujourd’hui, à la Brookings Institution, il se concentre sur les politiques monétaires et les dynamiques géoéconomiques. Brooks est particulièrement actif sur X (anciennement Twitter), où son compte @robin_j_brooks compte des centaines de milliers de followers, et sur Substack, où il publie des analyses approfondies.
Ses critiques de l’euro ne datent pas d’hier. Dès 2023, il
pointait du doigt la surévaluation de la monnaie unique face au dollar,
aggravant la stagnation post-choc énergétique. Mais c’est en 2025,
face à la crise politique en Allemagne et aux débats sur la dette
européenne, que Brooks a intensifié son plaidoyer. Dans une publication
sur X, il déclare : « Je suis fier d’être Européen. Il devrait être
clair pour tous désormais que l’Europe ne fonctionne pas. Nous devons
débattre ouvertement de ce qui nous freine et y remédier. » Pour lui, l’euro est le principal coupable, un « système de parités de change fixes » obsolète qui empêche l’Europe d’avancer.
L’euro comme un « mauvais mariage » : la métaphore centrale
L’une des analogies les plus frappantes de Brooks est celle du « mauvais mariage« . Dans son article « What the End of the Euro Looks Like »
(Comment serait la fin de l’Euro, novembre 2025), il compare l’euro à
une union dysfonctionnelle où la séparation, bien qu’effrayante, est
inévitable pour le bien des deux parties. « L’euro est comme un
mauvais mariage. Beaucoup pensent qu’il devrait y avoir une fin, mais le
divorce fait peur, surtout quand un côté continue de menacer
l’apocalypse, » écrit-il sur X. Selon Brooks, l’euro n’est pas une véritable union monétaire, car il manque une union fiscale complète. Au
lieu de cela, il impose des parités fixes entre des économies
hétérogènes, forçant des ajustements douloureux via l’austérité plutôt
que via des mécanismes naturels comme la dévaluation.
Pourquoi cela est-il problématique ? Dans un système de changes
flexibles, un pays comme l’Italie pourrait dévaluer sa monnaie pour
rendre ses exportations plus compétitives, stimulant ainsi la croissance
sans dépendre de transferts fiscaux des pays plus riches comme
l’Allemagne. Avec l’euro, ces ajustements sont impossibles, menant à des
déséquilibres persistants.
Brooks argue que la fin de l’euro permettrait un « rééquilibrage naturel » , où chaque nation retrouve sa souveraineté monétaire.
Cela ne signifierait pas un retour au chaos des années 1970, mais une
transition gérée, avec des accords bilatéraux pour stabiliser les
changes si nécessaire.
En pratique, Brooks envisage un scénario où l’Allemagne sortirait en premier. Dans « Why Germany Needs to Leave the Euro »
(Pourquoi l’Allemagne doit quitter l’euro), il explique que cela
entraînerait une restructuration de la dette des pays périphériques,
impliquant les créanciers (un « bail-in« ) et libérant des ressources fiscales massives. L’Allemagne,
libérée de l’euro surévalué, pourrait relancer son économie, tandis que
les autres pays ajusteraient leurs monnaies à leur réalité productive.
Créer de l’espace fiscal pour affronter les menaces géopolitiques
Un argument clé de Brooks est que l’euro entrave la capacité de
l’Europe à générer des ressources pour sa défense et son innovation.
Dans « Why Euro Breakup is Necessary » (Pourquoi la rupture de l’euro est nécessaire), il pointe du doigt l’ « illusion de dette »
maintenue par la BCE : les pays à haut endettement (comme l’Italie ou
l’Espagne) utilisent la banque centrale pour éviter des réformes
structurelles, extrayant des « rentes » des pays plus disciplinés. Cela crée un cercle vicieux où l’Europe entière stagne, incapable d’investir dans des priorités stratégiques.
Brooks insiste sur le contexte géopolitique : l’Europe fait face à la
guerre russie/Ukraine, à la concurrence chinoise en technologie et à
des défis internes comme l’immigration. Sans l’euro, les pays pourraient
taxer plus efficacement leur richesse privée abondante – par exemple,
les ménages allemands détiennent des actifs massifs mais sous-taxés. « Personne
ne devrait vouloir la rupture de l’euro. Mais personne ne devrait non
plus vouloir le statu quo. L’euro est devenu un mécanisme de défense
pour les pays très endettés, » tweete-t-il. La menace d’une
dissolution forcerait des réformes fiscales, libérant des fonds pour la
défense (augmenter les dépenses à 2% du PIB comme exigé par l’OTAN) et
l’innovation en IA ou en énergie verte.
Par exemple, Brooks cite la crise énergétique post-2022 : l’euro a
amplifié les chocs en empêchant des ajustements monétaires, rendant
l’Europe dépendante des importations américaines de GNL coûteuses. Une
sortie de l’euro permettrait des politiques monétaires adaptées,
favorisant la réindustrialisation et réduisant la vulnérabilité aux
chocs externes.
L’Euro favorise la stagnation et l’inutilité de l’Europe
Brooks va plus loin en accusant l’euro de perpétuer la stagnation économique. Depuis
son introduction en 1999, la croissance de la zone euro a été
inférieure à celle des États-Unis ou même de certains pays européens
non-membres comme la Suède ou la Pologne. La monnaie unique surévalue
les économies du Nord (comme l’Allemagne) tout en sous-évaluant celles
du Sud, menant à des bulles de dette et à une perte de compétitivité.
Dans ses analyses, Brooks note que l’euro encourage une bureaucratie excessive à Bruxelles,
où les débats sur les règles fiscales (comme le Pacte de Stabilité)
distraient des vrais problèmes. Sans l’euro, l’Europe pourrait se
concentrer sur une coopération plus flexible : des accords commerciaux,
une défense commune, sans l’entrave d’une monnaie rigide. « La vérité est que l’Europe serait plus forte sans l’euro et mieux à même de faire face aux innombrables menaces extérieures » affirme-t-il. Cela rendrait l’Europe plus « pertinente » sur la scène mondiale, évitant l’ « inutilité » due à des querelles internes.
Robin Brooks soutient aussi que l’euro masque des problèmes
structurels comme le vieillissement démographique ou le déclin
industriel. Une dissolution forcerait des réformes : privatisation,
flexibilité du marché du travail, et investissements dans l’éducation.
Il cite des exemples historiques, comme la sortie de la Grèce en 2015
(évité de justesse), qui aurait pu accélérer sa reprise via une drachme
dévaluée.
Critiques et débats : une idée controversée
Cependant, les arguments de Brooks ne font pas l’unanimité. Des
économistes comme Shahin Vallée, sur LinkedIn, contestent que la fin de
l’euro ramènerait l’Europe à l’instabilité monétaire des années
1970-1980, avec des spéculations et des dévaluations compétitives.
Vallée argue que sans l’euro, l’Europe perdrait son influence globale,
car la monnaie unique est un outil de soft power face au dollar ou au
yuan.
Brooks répond que l’euro n’est pas indispensable pour une politique
étrangère commune ou une union bancaire. Il pointe du doigt l’hypocrisie
des défenseurs de l’euro, qui ignorent ses coûts fiscaux. De nombreux analystes financiers renforcent son point de vue : l’euro renforce la bureaucratie de l’UE au détriment des nations.
Dans un podcast « Macro Musings »
en août 2025, Brooks discute de ces critiques, insistant sur une
transition ordonnée : conversion des dettes en nouvelles monnaies, avec
des garanties de la BCE pour éviter les paniques bancaires. Il admet
les risques à court terme (inflation, chute des marchés), mais argue que
les bénéfices à long terme – croissance accrue, résilience –
l’emportent.
Implications pour l’Europe et le monde
Si les idées de Brooks étaient adoptées, l’Europe post-euro
ressemblerait à une confédération plus lâche : monnaies nationales, mais
coopération accrue en défense et commerce. Cela alignerait l’Europe sur
des modèles comme la Suisse ou le Royaume-Uni post-Brexit, qui ont
prospéré sans monnaie unique. Géopolitiquement, une Europe plus forte
pourrait mieux négocier avec les États-Unis (comme dans la Stratégie de
Sécurité Nationale de 2025) ou contrer la Chine.
Cependant, la probabilité reste faible : les élites européennes
craignent le chaos. Brooks appelle à un débat ouvert, comme il l’a fait
dans sa trilogie Substack. « Nous devrions débattre ouvertement de ce qui nous retient et le réparer » conclut-il.
En résumé, pour Robin Brooks, la fin de l’euro n’est pas une catastrophe, mais une « nécessité économique »
pour une Europe dynamique et résiliente. Ses arguments, ancrés dans une
expertise des changes, challengent le statu quo et invitent à repenser
l’intégration européenne. Dans un monde multipolaire, cette réflexion
pourrait être cruciale pour que l’Europe ne sombre pas dans l’inutilité ;
même si l’UE ne se résume pas dans son économie.
C) Gemplus : l’histoire vraie d’un pillage américain orchestré par la CIA et l’État profond
Introduction : la puce dorée qui faisait trembler Washington
En
1999, une PME française de 6 000 salariés, basée à Gémenos près de
Marseille, contrôlait 40 % du marché mondial des cartes à puce.
Gemplus
équipait déjà plus de 400 millions de cartes SIM, la quasi-totalité des
cartes bancaires européennes, les passeports biométriques naissants,
les cartes Vitale, les systèmes de télévision cryptée et même certains
systèmes militaires chiffrés.
Dans ses coffres ultra-sécurisés :
des centaines de millions de clés cryptographiques secrètes. Celui qui
possède ces clés peut écouter, déchiffrer, authentifier ou bloquer à peu
près n’importe quelle communication ou transaction sur la planète.
Cette entreprise n’était pas américaine. C’était intolérable pour Washington !
Ce
qui va suivre n’est pas une théorie du complot : c’est l’histoire
documentée, reconnue par les protagonistes eux-mêmes, d’une opération
d’ingérence économique menée par la CIA via un fonds d’investissement
écran, Texas Pacific Group (TPG), et son bras armé In-Q-Tel, le fonds de capital-risque officiel de l’Agence.
Une
opération qui a ruiné le fondateur Marc Lassus, détruit la souveraineté
technologique française sur la carte à puce et permis aux États-Unis de
rattraper en quatre ans un retard de dix ans sur l’Europe.
Marc Lassus : le capitaine d’industrie qui a cru aux « alliés »
Marc
Lassus n’est pas un start-upper de 25 ans en hoodie. C’est un fils
d’instituteurs béarnais, ingénieur chez Bull, puis chez Schlumberger, qui a vu avant tout le monde le potentiel de la carte à puce inventée par Roland Moreno (lui aussi français).
À
48 ans, en 1988, il plaque tout, rassemble six ingénieurs fous et lance
Gemplus avec France Télécom et quelques investisseurs privés.
En
dix ans, il en fait la première licorne française (le terme licorne est
utilisé pour décrire une entreprise dont la valorisation est supérieure
à 1 milliard de dollars) : 50 % de croissance annuelle, 200 millions
d’euros de chiffre d’affaires, 3 millions de cartes produites par mois.
Mais un marché lui résiste : les États-Unis.
Là-bas,
on utilise encore la bande magnétique (facilement clonée) et le réseau
mobile CDMA (sans carte SIM). Pour les Américains, adopter une
technologie européenne, c’est hors de question.
Lassus commet alors la faute fatale : il croit que le « partenariat stratégique » avec un fonds américain va enfin ouvrir les portes du marché US.
Il ignore qu’il vient de signer l’arrêt de mort de son entreprise.
2000 : l’entrée du loup – Texas Pacific Group et In-Q-Tel
TPG,
dirigé par le milliardaire David Bonderman, propose 550 millions de
dollars pour 26 % du capital – une somme astronomique, quatre fois
supérieure à ce que le fonds investit habituellement.
Les cofondateurs flairent le piège : minorité de blocage, montant suspect, fonds non spécialisé tech…
Marc
Lassus, obsédé par le marché américain, passe outre et force le deal
avec l’aide des actionnaires allemands (famille Quandt, BMW).
Six mois plus tard, le cauchemar commence :
Remplacement systématique de toute l’équipe dirigeante française par des Américains
Antonio
Perez nommé DG (décisions absurdes : abandon des télécartes, vente
d’actifs stratégiques, rachat de coquilles vides pour plomber les
comptes)
Chute du cours de bourse (-80 % en quelques mois)
Surveillance
physique de Marc Lassus (filatures à Londres, fouille de poubelles,
cambriolages simulés avec portes cassées de l’intérieur)
Convocation piège à Washington pour le forcer à démissionner de son propre conseil d’administration
En
2002, le coup final : Alex Mandl, ex-membre du conseil d’administration
d’In-Q-Tel (le fonds de la CIA), est imposé comme directeur général.
Le journaliste de La Tribune qui révèle le lien In-Q-Tel en 2002 est licencié peu après. L’information passe presque inaperçue.
La prédation comme doctrine : la CIA hors de tout contrôle démocratique
Ce n’est pas un « accident capitalistique ». C’est une opération planifiée.
La CIA dispose depuis 1999 d’In-Q-Tel, un fonds de capital-risque officiellement créé « pour investir dans les technologies d’avenir utiles au renseignement
». En réalité, In-Q-Tel sert à infiltrer, racheter ou détruire toute
entreprise non-américaine qui menace la suprématie technologique des
États-Unis – même quand elle appartient à un pays allié.
Gemplus n’est pas un cas isolé :
1994 : Crypto AG (Suisse), leader mondial du chiffrement, rachetée secrètement par CIA/BND
1998 : Plettac (Allemagne), cryptographie militaire, sabotée après tentative de rachat
2013 : révélations Snowden – la NSA a bel et bien piraté Gemalto (successeur de Gemplus) pour voler des millions de clés de cartes SIM
2024-2025
: ASML (Pays-Bas), Verkor, Photonis, Exotrail, Latecoere… la liste des
pépites européennes passées sous contrôle américain s’allonge chaque
année
L’État profond américain – ce complexe
militaro-industriel-renseignement-finance – échappe largement au
contrôle du Congrès et même du président en exercice.
Bill Clinton lui-même ignorait probablement l’opération Gemplus.
Barack Obama, pris la main dans le sac en 2013 avec l’espionnage de Merkel et Hollande, n’a rien pu (ou voulu) faire.
Les conséquences : une France qui paie encore la facture 25 ans après
En 2006, Gemplus fusionne avec Axalto pour former Gemalto.
En 2019, Gemalto est racheté par Thales… mais le cœur technologique a déjà été vidé entre 2002 et 2006.
Les
États-Unis lancent leur première carte bancaire à puce en 2003 – juste
après l’arrivée d’Alex Mandl chez Gemplus. Coïncidence ?
Marc Lassus, lui, finit ruiné :
70 millions de dollars de prêt-actionnaire exigés par TPG
Actions devenues sans valeur après le sabotage boursier
Condamnation par l’AMF française (sur pression américaine ?)
Saisie de ses biens, y compris son bateau
Aujourd’hui,
l’homme qui a créé la première licorne française vit d’une modeste
retraite amputée par le FISC français, bras armé d’un gouvernement qui
n’a pas su (ou voulu) défendre les intêrets d’un fleuron français…
2025 : rien n’a changé, tout a empiré
Vingt-cinq ans plus tard, la France continue de servir de garde-manger technologique aux prédateurs américains :
2025 : Verkor (batteries) → entrée massive de fonds américains
2025 : Exotrail, Latecoere, le Dolipran… la liste est interminable
Pendant
ce temps, les États-Unis interdisent purement et simplement à ASML de
vendre ses machines EUV à la Chine, bloquent les exportations de puces
avancées, et menacent de couper l’accès aux turbines General Electric
des sous-marins nucléaires français le jour où Paris ne sera plus assez
docile (voir ici).
L'histoire secrète du fleuron français assassiné de l'intérieur.
Conclusion : le prochain Gemplus est déjà dans le viseur
Les méthodes ont évolué : plus besoin de fonds d’investissement écran. Il suffit d’une loi (CFIUS, Entity List, Cloud Act)
ou d’une simple pression sur Bercy pour que l’entreprise « choisisse » de se vendre « librement » à un acteur américain.
La leçon de Gemplus est cruelle mais limpide : dans la guerre économique que se livrent les superpuissances, il n’y a pas d’alliés, il n’y a que des proies ou des prédateurs.
Tant que la France continuera de croire au « partenariat transatlantique », au « camp du Bien » et à la loyauté entre « amis »,
elle continuera de perdre ses champions un à un. Le jour où les
États-Unis estimeront que l’Europe n’est plus utile – ou pire, qu’elle
devient un concurrent – il sera trop tard pour pleurer.
Marc Lassus, lui, n’a plus de larmes. Il a tout perdu pour avoir cru que les Américains jouaient au même jeu que nous.
Et nous, quand allons-nous enfin ouvrir les yeux ?
D) L’Union européenne : une inquisition numérique contre la dissidence croissante
Une machine à punir qui ne s’arrête jamais
L’Union européenne ne régule plus : elle punit. Elle ne protège plus : elle condamne.
Chaque semaine apporte son lot de
nouvelles sanctions, d’enquêtes, d’amendes astronomiques contre ceux qui
osent penser autrement qu’elle. Hier c’était Meta, avant-hier Google,
aujourd’hui X et Elon Musk avec 120 millions de dollars d’amende pour « manque de transparence ». Demain ce sera Telegram, Rumble, Gab ou le premier média indépendant qui dépassera la ligne rouge tracée par Bruxelles. La liste des « coupables »
s’allonge inexorablement, et, comme par hasard, elle coïncide presque
parfaitement avec celle des plateformes et des personnes qui refusent de
censurer à la demande.
Comment l’UE a ciblé Elon Musk et 𝕏 au fil des ans :
→ Juin 2023 : L’UE a audité les
systèmes de sécurité 𝕏 et a signalé des faiblesses dans la gestion des
discours de haine et de la désinformation. →
Octobre 2023 : L’UE a émis une lettre d’avertissement accusant 𝕏 de
diffuser de la désinformation pendant le conflit israélo-hamasien. →
Juillet 2024 : L’UE a proposé 𝕏 un accord secret illégal stipulant que
si 𝕏 elle censurait discrètement la parole sans en informer le public,
elle ne lui infligerait pas d’amende 𝕏 . → Août 2024 : L’UE a tenté d’empêcher Elon Musk d’organiser un Space en direct 𝕏 avec le président Donald Trump. → Janvier 2025 : L’UE a intensifié son enquête sur Elon Musk 𝕏 quelques jours avant l’investiture de Trump. →
Décembre 2025 : L’UE est condamnée à une amende 𝕏 € de 120 millions
pour violation des règles de la législation de l’UE sur le contenu en
vertu de la loi sur les services numériques.
Pourquoi ont-ils peur du @elonmusk ? Pourquoi craignent-ils une plateforme qui donne une véritable voix aux gens ?
Au nom de quoi cette inquisition numérique ?
Au nom d’aucun mandat populaire clair, voilà la vérité crue.
La Commission européenne, véritable cerveau de cette répression, n’est élue par personne.
Ses commissaires sont nommés en coulisses par des tractations entre
chefs d’État, puis validés par un Parlement européen où la voix d’un
électeur français pèse douze fois moins que celle d’un Maltais en termes
de représentation proportionnelle. Quant au Conseil, il décide souvent à
la majorité qualifiée, c’est-à-dire contre l’avis exprès de plusieurs
peuples. Jamais une institution aussi puissante n’aura été aussi peu légitime démocratiquement. Et pourtant, c’est elle qui s’arroge le droit de décréter ce qui est vrai ou faux, acceptable ou « haineux », démocratique ou « extrémiste ».
Le DSA, arme absolue d’une bureaucratie sans contrôle
Le Digital Services Act de 2024 est le glaive de cette nouvelle inquisition. Sous prétexte de « protéger les citoyens européens
», il donne à une poignée de fonctionnaires non élus le pouvoir de
mettre à genoux n’importe quelle plateforme mondiale. Pas besoin de
preuve irréfutable, pas besoin de procès équitable : il suffit qu’un
rapport d’« experts indépendants » (souvent militants anti-Musk ou anti-droite patentés) pointe une « asymétrie informationnelle
» pour que tombe l’amende. Et quand l’accusé refuse de livrer ses
algorithmes ou de censurer sur commande – comme Elon Musk le fait depuis
2022 –, on passe à l’étape supérieure : enquête pénale pour « bande organisée », perquisitions, menaces de blocage total du service en Europe. On l’a vu en juillet 2025 avec l’opération française contre X : un parquet parisien qui ose qualifier une entreprise américaine de « gang organisé » parce qu’elle laisse circuler des idées qui dérangent l’Élysée.
Deux poids, deux mesures : le clientélisme des aides à la presse
Pendant que l’UE traque les dissidents, elle continue d’arroser grassement les médias dociles. Rien qu’en France, près de 2 milliards d’euros d’aides directes et indirectes ont été distribués en dix ans à une poignée de titres appartenant à neuf milliardaires (Arnault,
Bolloré, Dassault, Niel, Pigasse, etc.). Ces journaux, qui touchent des
dizaines de millions chaque année, n’ont jamais remis en cause la doxa
européenne ni les scandales du pouvoir macroniste. Le clientélisme institutionnalisé, voilà le vrai visage de la « liberté de la presse » selon Bruxelles et Paris.
Musk, l’homme qu’on ne peut pas plier
Et face à ce rouleau compresseur, il y a Elon Musk.
Musk peut faire exactement ce qu’il veut. Il a les moyens financiers,
les avocats, les serveurs hors d’atteinte, les contrats militaires
américains, et surtout l’appui d’une administration Trump qui regarde
l’Europe comme une relique du passé. 120 millions de dollars ? Des
cacahuètes. L’UE n’a ni flotte, ni armée, ni police capable d’aller
saisir un centime dans les caisses de Tesla ou SpaceX.
Comme disait Staline à propos du Vatican : « L’Europe, combien de divisions ? » Aucune ! (enfin, pour le moment…)
Alors elle aboie, elle amende, elle menace… et Musk répond, sourire en coin : « Cause toujours, tu m’intéresses. »
La dissidence qu’ils fabriquent eux-mêmes
Le plus tragique, c’est que plus l’UE tape fort, plus elle perd. Chaque
sanction contre X fait grossir la plateforme de plusieurs millions
d’utilisateurs supplémentaires qui fuient la presse subventionnée et les
réseaux censurés. Chaque enquête contre un média alternatif crée dix nouveaux comptes Telegram, Substack ou Rumble.
L’Europe est en train de fabriquer elle-même la révolte qu’elle prétend combattre.
Un jour prochain, quand les peuples auront fini de payer la note de
cette bureaucratie hystérique et déconnectée, ils se souviendront que
c’est elle, et elle seule, qui aura transformé des citoyens ordinaires
en résistants. Et ce jour-là, les 120 millions de dollars d’Elon Musk
paraîtront bien dérisoires face au prix que l’Union européenne aura payé
pour avoir voulu jouer les grands censeurs d’un continent qui rêve
seulement de respirer librement.
“L’empire de l’IA”, la contre-attaque qui fait plouf !
Un chiffre choc, glaçant même. Empire of AI, best-seller de l’été sur l’IA, affirme qu’un data center consomme mille fois l’eau d’une ville entière. Le problème, c’est que l’autrice s’est trompée : l’estimation était 5 000 fois trop élevée.
Cerrillos, petite ville chilienne de 88 000 habitants, devait accueillir un nouveau data center de Google. Dans son livre à succès consacré à Sam Altman et au système OpenAI, Karen Hao décrit une installation dont les besoins en eau dépasseraient mille fois ceux de la commune. De quoi s’imaginer un véritable monstre technologique à la soif inextinguible. Le chiffre était frappant… trop, sans doute.
La menace fantôme
Car tout ceci s’est révélé être une énorme erreur factuelle
, qui fait partir la démonstration à vau-l’eau et basculer Karen Hao — pourtant diplômée d’ingénierie du MIT — du côté obscur de l’information scientifique.
Dans un contexte saturé de chiffres alarmistes
sur l’IA, ce ratio improbable a pu paraître crédible à beaucoup. Mais pas à Andy Masley, membre du courant de l’Effective Altruism
, dont la démarche repose strictement sur les faits et les preuves.
Le Jedi des ordres de grandeur
Un calcul rapide montre en effet que ce ratio impliquerait que chaque habitant n’utilise que 0,2 litre d’eau par jour — une absurdité, près de 900 fois moins que la moyenne chilienne
.
En consultant les rapports de la SMAPA (service municipal de l’eau de Maipú/Cerrillos), Masley découvre que les chiffres présentés comme des « litres » dans la réponse officielle obtenue par Hao sont en réalité des mètres cubes. Une erreur d’unité qui change la comparaison d’un facteur 1 000.
Karen Hao a reconnul’erreur et admis qu’un contrôle de plausibilité aurait suffi à la repérer. Elle a aussi annoncé qu’elle mettrait à jour son livre une fois la confirmation officielle reçue, tout en maintenant ses critiques
sur l’implantation de data centers en zones de stress hydrique.
Mais ce n’est pas tout. Masley lui reproche aussi d’avoir fondé sa comparaison sur les valeurs maximales de prélèvement autorisées, alors que la consommation réelle se situe plutôt autour de 20 % de ce plafond. Une autre source majeure de surestimation.
Enfin, il pointe la confusion fréquente entre prélèvements et consommation nette : les volumes cités correspondent à de l’eau prélevée — restituée à plus de 90 % — et non à la part réellement consommée. Une nuance pourtant essentielle pour comprendre l’impact réel d’un data center.
Ces trois éléments — l’erreur d’unité, la comparaison à la capacité maximale autorisée et la confusion entre prélèvements et consommation nette — modifient radicalement l’interprétation du cas de Cerrillos.
Rien d’anecdotique. La circulation mondiale de chiffres spectaculaires mais faux finit par façonner une image déformée de l’IA, présentée comme une industrie prédatrice. Ce décalage entre perception et réalité alimente la défiance du public et complique tout débat rationnel autour de ces infrastructures.
S’il est légitime de se poser des questions sur l’impact environnemental des data centers, encore faut-il poser correctement les enjeux. Le volume total d’eau consommée, pris isolément, n’a aucune signification. Ce qui compte, c’est où et quand l’eau est prélevée. Un captage dans un grand cours d’eau en période de crue n’a aucun impact, alors que puiser de l’eau potable dans une zone sous stress hydrique peut devenir problématique.
À Cerrillos, Google a mis en pause
son projet de 200 millions de dollars après qu’un tribunal environnemental chilien a partiellement révoqué
son autorisation et demandé une réévaluation intégrant la vulnérabilité de l’aquifère local et les effets du changement climatique.
L’entreprise a annoncé repartir « à zéro », en adoptant un refroidissement par air, sans aucun prélèvement dans les puits environnants. Une solution plus coûteuse, mais appelée à devenir la norme partout où l’usage de l’eau fait l’objet d’une forte compétition.
C’est une fake news qui fait
couler beaucoup d’encre : une requête ChatGPT « consommerait » 50 cl
d’eau. À ce sujet, les grands médias nationaux, comme le journal de 20 h
de France TV du 26 octobre dernier, boivent régulièrement la tasse. Debunk à contre-courant.
D’où vient cette comparaison iconique de la bouteille d’eau ? D’une étude
non revue par des pairs et plusieurs fois modifiée depuis. La version
originale citait « 50 cl d’eau pour 20 à 50 réponses », et le chiffre
est, peu ou prou, resté le même au gré des itérations.
On remarque déjà qu’il ne s’agit pas de 50 cl par requête, mais pour
20 à 50 d’entre elles, contrairement à ce que laisse penser
l’infographie du 20 h — ce qui représente entre 1,42 cl et 2,5 cl par
réponse. On est déjà loin de la bouteille d’eau.
Pour établir cette estimation, l’étude s’appuie sur un article
ne fournissant qu’une fourchette très large de consommation électrique
pour GPT-3 : entre 1,1 et 23 GWh, soit un facteur 20. L’auteur divise
ensuite cette valeur par un nombre d’utilisateurs lui aussi incertain,
en déduit une consommation par requête, puis extrapole jusqu’à l’eau
nécessaire au refroidissement des serveurs et à la production
d’électricité.
Les 50 cl correspondent uniquement au haut de cette fourchette. Avec
l’estimation basse, on tombe sous le millilitre. Un chiffre déjà
dépassé, puisqu’il concerne une version de ChatGPT de 2023 — une
éternité dans le monde de l’IA.
Autrement dit, ces 50 cl sont à la fois surestimés, fragiles et
obsolètes. Pourtant, plutôt que de les remettre en cause, les auteurs
ont tenté de les consolider. Leur méthode, qu’ils reconnaissent
eux-mêmes approximative, met malgré tout en lumière plusieurs points.
D’abord, l’eau prise en compte inclut non seulement celle utilisée par les data centers,
mais aussi — et surtout — celle consommée pour produire l’électricité
qui les alimente. En Finlande, par exemple, 99,8 % de l’eau utilisée
pour une requête vient de la production électrique, et seulement 0,2 %
du refroidissement des serveurs.
Ces chiffres varient fortement selon l’emplacement du data center et le mix énergétique local. L’Arizona, désertique, n’a pas grand-chose à voir avec la Finlande.
De plus, un volume total d’eau « consommée » ne signifie rien en soi.
Tout dépend d’où et quand elle est captée. Dans un fleuve en période de
crue, cela n’a aucun impact, alors que puiser de l’eau potable dans une
zone sous stress hydrique a, au contraire, des effets importants.
En Finlande, Google refroidit ses serveurs avec l’eau de mer,
renvoyée ensuite légèrement réchauffée, sans effet notable sur
l’environnement. En France, le refroidissement en circuit fermé réduit
la consommation à un niveau très faible.
Malheureusement, ces nuances disparaissent du débat public, écrasé
par l’image choc de la bouteille d’eau, au mépris des ordres de
grandeur.
L’ensemble des data centers de Google — en partie seulement
dédiés à l’IA — représentait en 2023 l’équivalent de 1/5000ᵉ du débit de
la Seine. Soit la consommation d’environ 41 parcours de golf, alors qu’il en existe 15 000 rien qu’aux États-Unis. À peine plus qu’une ville comme Montpellier. Quant au Paris Digital Park, le plus grand data center de France, il consomme deux fois moins d’eau que… France Télévisions. Mais ça, peu de chances que ça passe au 20 h.
« Les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut. » Un art que Gabriel Zucman semble maîtriser à la perfection, tant ceux qu’il cite dans les médias sont sujets à caution.
Décryptage.
« Les ultra-riches paient moins d’impôts que la moyenne des Français »
Gabriel Zucman l’a lui-même admis lundi soir sur le plateau de Darius Rochebin : après transferts, les milliardaires ne paient pas moins d’impôts que le Français moyen, mais davantage que les cadres supérieurs — une catégorie fortement mise à contribution, au point que la France peine à retenir les meilleurs profils et à attirer les talents étrangers.
Car les Français ne se contentent pas de payer des impôts : ils profitent aussi d’un des systèmes les plus redistributifs du monde. Plus de la moitié d’entre eux reçoivent davantage qu’ils ne versent. Ce mécanisme permet aux ménages les plus pauvres de tripler leurs revenus, réduisant l’écart avec le dernier décile de 1 à 18 à 1 à 3. Une évidence que l’économiste omet dans la plupart de ses interventions.
En réalité, même ce constat d’« ultra-riches » moins imposés que les « riches » reste discutable. Zucman inclut dans les revenus des milliardaires les bénéfices non distribués des sociétés qu’ils possèdent. Autrement dit, si une entreprise réinvestit ses gains — pour acheter une machine, par exemple — il considère que les actionnaires s’enrichissent, même sans percevoir un euro. Mais peut-on vraiment qualifier cela de revenu ?
« En trente ans, le patrimoine des ultra-riches est passé de 6 % à 46 % du PIB »
Présentée ainsi, l’affaire paraît scandaleuse. Mais l’analogie de Gabriel Zucman est trompeuse : elle oppose un stock (le patrimoine) à un flux (les revenus).
Imaginez : vous possédez une maison dont la valeur double — parce que les taux baissent, que l’État freine la construction ou simplement parce que Sydney Sweeney emménage à côté — tandis que votre salaire est divisé par deux après une perte d’emploi. Mécaniquement, votre patrimoine quadruple vis-à-vis de vos revenus, alors que vous ne vous êtes pas enrichi.
Dans les faits, la part du patrimoine net détenue par le top 1 % n’est passée que de 24,6 % en 1996 à 27,2 % en 2023, selon le World Inequality Database
… dont Gabriel Zucman est scientific co-director. Une statistique beaucoup moins percutante, largement liée à la réussite des entreprises françaises du luxe en Chine — et non à une quelconque « prédation ».
« Le rendement du capital est de 6 %, ils peuvent bien payer 2 % »
En 2025, le rendement moyen du CAC 40 devrait atteindre 3,3 %. Pour plusieurs groupes, comme Dassault, Safran, Hermès ou Airbus, il sera même inférieur à 2 %. Leurs actionnaires, soumis à la taxe Zucman, paieraient donc davantage qu’ils ne perçoivent.
D’où vient cette différence d’appréciation ? Gabriel Zucman ne compte pas que les dividendes versés, mais aussi, encore une fois, l’augmentation de la valeur de la société — tant pis si celle-ci baisse l’année suivante.
Le cas de Mistral AI, valorisée 12 milliards d’euros et dont 10 % appartiennent à Arthur Mensch, est symptomatique. Avec la taxe Zucman, il devrait verser 24 millions d’euros par an, alors que l’entreprise ne réalise aucun bénéfice et que ses revenus personnels restent très inférieurs. Si la société ne résiste pas à la féroce concurrence de Google, OpenAI, Grok ou Anthropic, cette aventure lui aura coûté plusieurs dizaines de millions d’euros. Ruiné par le fisc avant même de gagner de l’argent ? De quoi décourager bien des entrepreneurs.
« Ce n’est pas une taxe sur les entreprises »
C’est un autre mantra répété à l’envi : seuls les particuliers seraient touchés, pas les entreprises. Une pirouette sémantique surprenante, puisque la base même de la taxe repose sur la valorisation des sociétés, non sur les revenus de leurs actionnaires. En pratique, pour s’en acquitter, un chef d’entreprise devrait se verser des dividendes — au détriment de l’investissement — ou céder une part du capital, au risque d’affaiblir la gouvernance.
L’idée de vendre des actions aux salariés peut sembler séduisante, mais elle ne tient pas économiquement : pour racheter celles des fondateurs de Mistral AI, chacun des 250 employés devrait verser 250 000 euros par an.
« Ma taxe va rapporter 20 milliards »
Pour étayer son estimation, Gabriel Zucman cite une note du Conseil d’analyse économique (CAE). Or, celle-ci dit tout autre chose. En intégrant les effets sur la production et l’expatriation, elle chiffre les pertes pour l’économie française à 30 milliards d’euros. Le choc équivaudrait à 1 % du PIB, soit davantage que la croissance actuelle. Car taxer le capital revient à fragiliser l’un des moteurs essentiels de la richesse : celui qui finance l’investissement et le développement des entreprises.
Pour l’État, cela se traduirait par un manque à gagner de 14 milliards, compte tenu d’un taux de prélèvements de 46 %. Au final, sur les 20 milliards espérés, il ne resterait que 6 milliards de recettes publiques pour 30 milliards de pertes privées. Loin, très loin des 170 milliards de déficit à combler.
A lire : Zucman Light ? Le poids lourd de l’impôt (Trop dangereuse, la taxe Zucman ?
Vive la maxi taxe Zucman !
Le parti socialiste a réussi un tour de force sémantique : qualifier de “light” une version qui impose davantage de contribuables, dans de plus grandes proportions. Analyse d’une manipulation.)
« L’exil fiscal s’évite avec une exit tax »
Dernière contradiction : Gabriel Zucman affirme que sa taxe ne ferait pas fuir les entrepreneurs, tout en proposant une « exit tax » pour ceux qui partiraient malgré tout.
Le principe n’est pas nouveau. Créée en 2011 sous Nicolas Sarkozy, cette taxe a été allégée en 2018, jugée trop dissuasive pour les fondateurs de start-up. Son rendement fut dérisoire : à peine 28 millions d’euros par an, en grande partie parce qu’il est presque impossible pour le fisc de taxer efficacement les expatriés.
Dans la version de l’économiste, les contribuables resteraient imposables jusqu’à dix ans après leur départ. Ce ne seraient plus seulement les résidents, mais tous les citoyens français qui risqueraient l’insolvabilité en cas de bulle temporaire sur la valeur de leur entreprise.
Toutes ces mises en scène statistiques trahissent l’ambition revendiquée par Gabriel Zucman : s’exprimer en chercheur plutôt qu’en militant en quête de droits d’auteur. Ses choix sémantiques semblent davantage chercher à susciter l’émotion qu’à éclairer le débat. Au risque d’oublier l’essentiel : sa taxe risque-t-elle de détourner les investissements de notre territoire et d’offrir sur un plateau les entreprises françaises aux puissances étrangères ? Si c’est le cas, les quelques milliards récupérés par l’État n’amélioreront en rien le sort des Français — bien au contraire.
Le mot Zucman a été mentionné plus de 857 fois (sans compter le service public) sur les 5 principales chaînes d’infos depuis 7 jours. (CNEWS)
La propagande communiste n’est jamais finie.
𝐋𝐄𝐒 𝐃𝐑𝐎̂𝐋𝐄𝐒 𝐃𝐄 𝐂𝐀𝐋𝐂𝐔𝐋𝐒 𝐃𝐔 𝐏𝐑𝐎𝐅𝐄𝐒𝐒𝐄𝐔𝐑 𝐙𝐔𝐂𝐌𝐀𝐍
« Les milliardaires ne paient pas d’impôt sur le revenu », c’est le titre provoquant de l’essai que vient de publier Gabriel Zucman.
Et on répète à l’envie : « Les milliardaires paient moins qu’une infirmière ». Cette phrase fait mouche, elle est reprise en boucle dans les media.
Ces slogans fonctionnent parce qu’ils flattent un réflexe d’indignation, pas parce qu’ils décrivent la réalité.
Le professeur Zucman s’appuie sur des calculs qui tordent les définitions : il compare des revenus fiscaux réels pour les uns avec des « revenus économiques » fictifs pour les autres.
Et forcément, quand on ajoute des revenus imaginaires, on peut faire baisser n’importe quel taux d’imposition sur le papier.
On veut faire croire que les riches échappent à l’impôt, et pourquoi pas, que la France est devenue un eldorado fiscal pour les ultra milliardaires.
En réalité, 𝐥𝐚 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞́ 𝐨𝐮̀ 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐭𝐫𝐢𝐦𝐨𝐢𝐧𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐭𝐚𝐱𝐞́ 𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 : 4,2 % du PIB, contre 1,9 % en moyenne dans l’OCDE.
Devant le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne.
Et la redistribution y est massive : avant impôts et transferts,𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐫𝐢𝐜𝐡𝐞𝐬 𝐠𝐚𝐠𝐧𝐞𝐧𝐭 𝟏𝟖 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐮𝐯𝐫𝐞𝐬. Après redistribution, 𝐜𝐞𝐭 𝐞́𝐜𝐚𝐫𝐭 𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞 𝐚̀ 𝟑.
Près de la moitié des foyers fiscaux ne paient pas d’impôt sur le revenu. 𝐋𝐞𝐬 𝟏𝟎 % 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐚𝐢𝐬𝐞́𝐬 𝐩𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝟕𝟓 % 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞. Le 1 % le plus riche paie autant que les 90 % les moins riches réunis.
A la base du raisonnement du professeur Zucman, il y a un chiffre : « tous prélèvements obligatoires compris, 𝒍𝒂 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒊𝒍𝒍𝒊𝒂𝒓𝒅𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒆𝒔𝒕 𝑫𝑬𝑼𝑿 𝑭𝑶𝑰𝑺 𝑷𝑳𝑼𝑺 𝑭𝑨𝑰𝑩𝑳𝑬 𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒅𝒖 𝑭𝒓𝒂𝒏𝒄̧𝒂𝒊𝒔 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 ».
Des Français moyens, dit-il, qui payent 52 % de leur revenu en impôts.
D’éminents économistes contestent d’ailleurs un tel calcul qui ne prend pas en compte les transferts sociaux dont bénéficient une grande partie des Français.
Pour les Français moyens, il calcule le taux d’imposition à partir du revenu fiscal réel.
Mais pour les ultra-riches, 𝐢𝐥 𝐟𝐚𝐛𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐮𝐧 “𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞” 𝐟𝐢𝐜𝐭𝐢𝐟 qui ajoute comme un revenu personnel les bénéfices que les entreprises réinvestissent, sans qu’ils soient versés ni imposés.
On mélange capital et revenu, réinvestissement et consommation. Résultat : une démonstration qui repose sur une illusion comptable.
Chapeau, 𝐮𝐧 𝐛𝐞𝐚𝐮 𝐭𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞-𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞 !
En réalité, le fisc français perçoit sur l’activité de notre milliardaire en 2025 :
- 𝐥’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐛𝐞́𝐧𝐞́𝐟𝐢𝐜𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞́𝐬 𝐞𝐧 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 (l’impôt sur les sociétés (IS), la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés et la contribution exceptionnelle pour les sociétés au chiffre d’affaires de plus de 3 milliards d’euros);
- 𝐥’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐝𝐞𝐧𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐜̧𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞 (le prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax), la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) et la contribution différentielle sur les hauts revenus).
Prenons un exemple simple.
Sur 100 euros de bénéfice, le fisc reçoit d’abord 25 % d’impôt sur les sociétés, plus les contributions additionnelles : au total, 𝟑𝟔 % 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐢𝐦𝐩𝐨̂𝐭𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧.
S’il perçoit ensuite un dividende, le milliardaire paie 𝐥𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐥𝐞̀𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐨𝐫𝐟𝐚𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 (𝟑𝟎 %), plus les contributions sur hauts revenus.
Résultat : 𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐝𝐞 𝟔𝟎 % 𝐝’𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐜𝐮𝐦𝐮𝐥𝐞́𝐞. Et si l’on ajoute la TVA sur la consommation, comme le fait Zucman pour le Français moyen, 𝐨𝐧 𝐦𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐝𝐞 𝟔𝟖 %.
Alors, 26% ou 68% ?
𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐢𝐜𝐢 𝐚𝐮 𝐜œ𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐝𝐞́𝐛𝐚𝐭.
Nous avons calculé notre taux à partir de dividendes entièrement versés dans la poche de nos milliardaires.
Le professeur Zucman, lui, nous dit que les dividendes ne sont pas versés à nos milliardaires - qui n’en ont en effet pas besoin pour vivre - mais envoyés dans les holdings qu’ils contrôlent.
Si on prend une photo, il a raison. Mais il n’a rien compris au film.
Les holdings ne sont pas des coffres-forts où l’on planque son argent pour échapper au fisc.
Les fonds restent dans le circuit économique.
Les holdings financent des investissements, des rachats, des startups.
Les holdings créent de la valeur, de la croissance, des emplois.